Chapitre 6 : Frère et soeur

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Frère et soeur

« Pourquoi est-ce qu’ils nous regardent tous comme ça, Tery ? »

« Je n’en sait rien du tout. Pour autant, on n’a rien fait de mal, n’est-ce pas ? Et nos habits ne sont même pas sales pour une fois. »

« Quelle idée d’avoir été dans cette grande ville, Tery. On sera une cible bien plus facile maintenant, tu ne crois pas ? Enfin, ça reste … surprenant comme endroit. »

Surprenant était sûrement le bon terme à employer ici. Le jeune homme aux cheveux bruns observa les environs aussi bien que les êtres démoniaques les observaient. C’était à charge de revanche et il n’avait pas grand-chose à dire par rapport à ça. Hum … Bon bon bon … Il y avait des bâtiments de toutes les sortes, majoritairement fait en pierres, certains en bois, d’autres qui étaient décorés. C’était plaisant ? Très plaisant ?

« On se croirait vraiment revenu … à la surface, Elise. »

« Bon, sauf que tout le monde se ressemble par ici, hahaha. On visite un peu les lieux ? Je n’ai pas l’impression que l’on se fera agressés par ici. »

Hum ? Et pourquoi est-ce qu’elle pensait ça ? Oh … Il en avait maintenant la parfaite explication alors que la jeune demoiselle lui présentait quelques êtres cornus … mais avec des casques sur le sommet recouverts d’une armure. DES GARDES ?! C’était la première fois en trois mois qu’il en voyait ! Il y avait donc une certaine justice dans les environs ?

« Tu veux aller les interroger, Tery ? Tu me donnes cette impression, tu sais ? De t’émerveiller devant des gardes, c’est amusant à imaginer, hahaha. »

« Evites donc de dire des sottises. Peut-être que ces gardes ne sont pas amicaux hein ? On ne va pas chercher les embrouilles tout de suite, il vaut mieux pas. »

« Chercher les embrouilles, chercher les embrouilles. J’aime bien comment tu dis ça, Tery. C’est comme si nous faisions exprès d’attirer les ennuis à nous en t’écoutant, c’est sympathique à entendre, tu t’en rends compte ? »

« Je m’en rends parfaitement compte, Elise. C’est bien pour ça que l’on va se montrer discrets. Entre nous, tu n’es pas un peu lasse de marcher tout le temps ? »

Qu’est-ce qui lui prenait de lui poser cette question ? Bien sûr que si. Elle aimerait bien trouver un endroit où se reposer tout en étant sûre de ne pas finir dépecée au réveil. Un endroit où dormir sans qu’ils ne soient effrayés par le fait de se retrouvés tués.

« Pourquoi … est-ce que tu me dis ça, Tery ? »

« Car peut-être qu’ici, on va pouvoir trouver cet endroit ? Nous avons quelques économies, des objets rares, on est débrouillards, je suis certain qu’en cherchant bien dans cette ville, on va finir par s’occuper correctement. Allez, viens ! »

« Si seulement j’étais aussi optimiste que toi, Tery, ça serait bien plus simple. »

Mais voir le jeune homme retrouver le sourire, même si ce n’était que pour un petit instant, c’était suffisant pour elle. Et puis, il avait tellement d’entrain dans ses paroles et ses actes qu’elle ne pouvait pas lui en vouloir.

« Bon bon bon … Par où est-ce que nous allons ? »

« Ce n’est pas à moi de te répondre, Tery. Tu avais l’air si sûr de toi, est-ce que tout ça ne serait qu’un vilain mensonge et … Oh ? Une auberge ? »

Une auberge ? Ah oui ! Elle avait parfaitement raison ! C’était ce dont ils avaient besoin au final. Le jeune homme aux cheveux bruns pénétra à l’intérieur, jetant un regard à l’intérieur. Alors alors alors … Qu’est-ce qu’il pouvaient faire ? Ah ben, très facile.

« Pardonnez-nous. Est-ce que vous auriez une chambre de disponible ? Et bonjour. »

« Bonjour à vous aussi. Quant aux chambres, ça dépend de ce que vous recherchez. Une chambre pour deux ? Deux chambres séparées ? »

« Une seule chambre, peut-être un unique lit ou deux lits séparés ? Qu’est-ce que tu veux exactement ? » demanda le jeune homme en se tournant vers Elise. Celle-ci sourit tout simplement avant de répondre d’une voix enjouée :

« Une seule chambre pour un seul lit. C’est bien mieux pour se tenir au chaud. »

« Vous êtes tous les deux ensemble ? Mari et femme ? Vous semblez un peu jeunes. Ou alors frère et sœur ? En vous regardant, difficile de savoir. »

« Frère et sœur ? Ça me semble être parfait pour nous définir. »

« Je ne vous poserais pas plus de questions à ce sujet. Chacun a le droit à sa vie privée. Par contre, vous avez de quoi payer, tous les deux ? Vous avez de belles tenues, je ne devrais pas m’en inquiéter mais … vous savez ce que c’est. »

Hum. Ils avaient encore des restes du scorpion-scarabée, cela pouvait sûrement suffire comme monnaie d’échange, n’est-ce pas ? Il ouvrit son sac, extirpant un morceau de chitine de l’insecte géant avant de le poser sur le comptoir devenant l’aubergiste. Celui-ci récupéra le morceau, l’observant sous toutes les coutures sans pour autant paraître surpris.

« C’est une belle carapace, il faut avouer. Je pense que vous en aurez assez pour environ une semaine avec ça, repas compris. Deal alors ? »

« Deal … mais dites-moi, en une semaine, pour nous occuper, est-ce que vous auriez des conseils à nous donner ? Car bon … »

« Quoi ? Vous me ramenez ce morceaus sans être des chasseurs ? Vous plaisantez, j’espère ? Vu vos regards, ça n’a pas l’air d’être une plaisanterie. Vous n’auriez pas volé ce morceau non plus hein ? Car les voleurs, par ici … »

« Non non ! C’est juste que nous vagabondons de ville en ville et le terme de chasseurs… »

« N’en dites pas plus. Chacun a son histoire et son passé, je vais pas vous juger sur ça. »

« Merci bien, c’est très sympathique de votre part. Alors, qu’est-ce qu’un chasseur, je vous prie ? Si ça peut devenir officiel, je ne vais pas dire non. Ca sera mieux que rien. »

« Imaginez simplement que vous êtes payés pour chasser des monstre ou éliminer quelques mauvaises herbes parmi les démons. Rien de plus. Il y a bien une guilde des chasseurs dans les environs. Est-ce que cela vous intéresserait ? »

« Bien entendu mais qu’est-ce qu’il faut faire exactement ? Où est-ce qu’il faut se rendre ? »

« Sachez juste que vous pourrez quitter la guilde quand vous le voudrez. Néanmoins, si vous êtes plus physiques et combattants qu’intellectuels … et vu que vous semblez assez doués pour chasser de telles créatures, c’est le meilleur choix qui s’offre à vous. Quant à l’endroit, je vous le donnerais demain. Il se fait tard et vous êtes sûrement plus que fatigués. On va servir les repas du soir. Installez-vous. »

PFIOU ! Un repas chaud, des conseils, un lit douillet, est-ce qu’enfin, ils allaient pouvoir se reposer tranquillement et juste envisager un avenir à peu près correct pour eux ? Lorsqu’il se tourna vers Elise, celle-ci avait un sourire jusqu’aux joues. Il lui dit d’une voix amusée :

« Alors, heureuse, mademoiselle ? »

« Plus qu’heureuse et vous, messire ? Satisfait ? »

« Plus que satisfait. Installons-nous alors ? » dit-il avant de lui tirer une chaise pour une table un peu isolée pour deux personnes.


Sans avoir la peur au ventre de se faire traquées, les deux personnes arrivèrent à manger posément et calmement, ce qui était une excellente chose à leurs yeux. Finalement, tout n’était pas si mal que ça dans ce monde et le repas était plutôt délicieux.

Le sommeil, tout autant. Elise s’était engouffrée dans ses bras presque aussitôt le moment où ils s’étaient couchés tous les deux, le jeune homme ne la repoussant pas. La garder contre lui, la sentir contre soi, il avait apprécié cette chaleur et que dire du réveil le lendemain ? Il avait glissé une main dans sa chevelure, heureux de la voir ainsi apaisée.

« A moi de tout faire pour que ça dure. Elle ne mérite pas cette vie dans ce monde. »

Et pour ça, il allait devoir corriger le tir. Il se releva en premier, faisant un brin de toilette, grand sourire en voyant Elise qui s’étirait longuement dans le lit. Il murmura :

« Et bien, petite flemmarde, on a décidé de faire la grasse matinée, c’est bien ça ? »

« Si peu … si peu … mais si je peux en profiter, je ne dirais pas non. » marmonna la jeune femme en se faufilant complètement sous la couette malgré le sourire désabusé de Tery.

« Ne tarde pas trop non plus sinon, je ne suis pas certain qu’ils serviront un second petit déjeuner pour toi, tu t’en doutes, n’est-ce pas ? »

« Si tu me prends par les sentiments, Tery, comment suis-je censée résister ? »

« Je ne sais pas le moins du monde. Tu as la réponse à cette question, jeune demoiselle ? »

Humpf ! Elle se redressa dans le lit, finissant par être debout à ses côtés, allant l’arroser un peu avec l’eau de la bassine alors qu’il ne répondait pas à sa provocation. Pour une fois qu’ils pouvaient avoir un peu d’eau, ils n’allaient pas s’en plaindre hein ? Le jeune homme aux cheveux bruns descendit en premier, rapidement rejoint par Elise qui prit position à ses côtés. Après le petit-déjeuner, direction cette fameuse guilde des chasseurs !

Comme il l’avait un peu imaginé durant toute la soirée d’hier, il n’y avait pas que des visages amicaux en pénétrant dans cet endroit mais pour autant, il avança comme si de rien n’était, murmurant à Elise de ne pas se séparer de lui. Se présentant devant une jeune femme au comptoir, les cornes de celle-ci ressemblant à celles d’un bouc, il vint signaler qu’il pensait s’inscrire en tant que chasseur ainsi que sa sœur.

« Bien bien bien, rien ne vous l’interdit. Vos noms ? Vos zones ? Vos proies ? »

« Euh … Nos noms, ça me paraît simple mais le reste, on débute donc … »

« Ah … Il faut donc que je vous explique toutes les bases, c’est ça ? Fallait me le dire tout de suite au lieu de me faire perdre mon temps. Bref, ne vous inquiétez pas, ce n’est pas bien compliqué mais au moins, ça vous évitera quelques ennuis dans le futur. »

« Merci beaucoup de votre confiance. Nous vous écoutons. »

C’était d’ailleurs l’unique chose qu’ils pouvaient faire actuellement. La jeune femme était maintenant bien plus amicale, souriant principalement à Tery. Celui-ci avait signalé qu’Elise était sa petite sœur avec qui il voyageait mais qu’ils pensaient trouver un endroit où s’installer, ce qui n’était pas une mauvaise chose.

« Parfois, les routes ne sont pas sûres. Chaque démon aimerait avoir un chez-soi. On fait le boulot que les autres ne veulent pas, vous en faites pas, je comprends tout ça. »

« Au moins, je me sens moins isolé et seul en réfléchissant à tout ça, hahaha. Enfin bon, comme nous débutons, comment est-ce que ça se déroule ? »

« Vous chassez, vous ramenez des preuves matérielles de vos actes, que ça soit le cadavre de quelques démons ou alors les corps des créatures combattues. On extirpe certains matériaux ou objets de ces derniers, on vous en donne une partie et vous pourrez alors en faire ce que vous voulez. Vous aurez aussi un petit badge pour tout ça. »

« Ce badge est là pour nous dire que nous sommes de la guilde des chasseurs ? »

« C’est exact et vous aurez quelques réductions et avantages dans certains magasins. Cela vous facilitera la vie comme on facilite celle des magasins. C’est du donnant-donnant. Tu me frottes le dos, je frottes le tiens. »

« Ca me paraît plus que légitime. Tu en dis quoi ? On accepte ? »

« Que des avantages, aucun inconvénient ? Je suis pour. » déclara Elise tout en rigolant, la femme au comptoir corrigeant presqu’aussitôt :

« Enfin, l’inconvénient principal est le fait que vous ayez un risque de mourir hein ? La chasse n’a jamais une partie de plaisir, vous comprenez, n’est-ce pas ? »

« Je comprends parfaitement et je crois que ma sœur tout autant. Simplement, après tout ce que nous avons vécu ces derniers mois, la chasse est vraiment le dernier de nos soucis. Vous voulez nos noms, c’est bien ça ? »

Bon, comme nom de famille ? Ils en avaient pas réellement et visiblement, cela n’intéressait pas la femme au comptoir. Tant qu’il n’y avait pas deux prénoms exactement pareils, ça ne posait aucun problème. Tout cela avait duré une bonne heure mais maintenant, ils avaient accès à une zone proche de la ville, en direction de l’Est. Tant qu’ils n’avaient pas fait leurs preuves, ils ne pouvaient pas aller dans les autres zones. Ils devaient aussi comprendre qu’ils ne devaient SURTOUT pas faire de débordements. Ils débutaient, qu’ils ne l’oublient pas.

« J’espère de grandes choses de votre part. »

« Vous dites ça à tous les débutants, n’est-ce pas ? » rétorqua Tery en souriant à la femme au comptoir, celle-ci répondant de la même façon :

« Il y a de fortes chances, oui. Ne me décevez donc pas, hein ? »

« Dis-moi, tu arrêtes de draguer, Tery ? On va tout de suite aller voir ce qui nous attends. »

Elise lui avait donné un petit coup dans la hanche gauche, arrachant un léger cri de douleur au jeune homme qui s’excusa auprès de la femme au comptoir. Celle-ci eut un grand rire avant de lui faire une petite salutation de la main. Hors de la guilde, Elise chuchota :

« Non mais Tery, je te jures. Tu fais de l’oeil maintenant à toutes les jolies démones ? »

« Nullement mais ça permet au moins d’instaurer un peu de confiance entre elle et nous. C’est ce dont on a besoin, tu ne crois pas ? »

« D’accord, d’accord. Mais je te surveilles hein ? Je te rappelles qui nous attends. »

Héhéhé. Petit sourire désabusé. Elise n’était pas au courant de la dernière … fois avec Manelena. Ce moment où lui-même n’avait pas tout saisi sur le coup. Les lèvres de Manelena … même après plus d’un trimestre, il s’en rappelait encore vivant et voilà que le rouge vint à ses joues assez violemment.

« Oh … On dirait qu’un bon souvenir vient de revenir dans ta mémoire, c’est ça ? »

« Disons que même si c’est un bon souvenir, je ne suis pas certain qu’il le soit pour tous. »

« Hum ? De quel souvenir s’agit-il alors, Tery ? Tu veux bien me le dire ou c’est trop personnel et secret pour que mes oreilles si délicates et pures puissent l’entendre ? »

« C’est le second cas, Elise. Disons que c’est très personnel sans que ça soit ce à quoi tu penses tout de suite hein ? » corrigea le jeune homme en lui tapotant le sommet du crâne.

« Ca dépend de ce à quoi je pense tout de suite, non ? »

Elle était taquine mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Si seulement elle avait une simple idée de ce qui lui traversait l’esprit, il n’était pas sûr qu’elle serait aussi souriante que ça. Mais bon, elle n’était pas obligée de tout connaître non plus.

Mais maintenant, il était temps de se mettre en route ! Par contre, auparavant, rien l’empêchait de faire un petit tour dans les environs, non ? C’était même une idée loin d’être stupide si on y réfléchissait bien. Le jeune homme aux cheveux bruns invita Elise à l’accompagner tandis qu’il observait les alentours.
Il l’avait déjà remarqué dans les autres villages bien que c’était à moindre échelle mais … tout ce beau monde démoniaque … n’était pas apte à se battre. A part les cornes, ces personnes ne savaient clairement pas comment se défendre. Pourquoi alors chercher l’affrontement ? Pourquoi les bannir ? Pourquoi les laisser vivre ici ? Du moins, qu’est-ce qu’il était en train de penser ? Il s’immobilisa sur place, cette action n’échappant pas à Elise qui pencha la tête sur le côté pour dire :

« Et bien ? Nous n’étions pas en train de partir vers l’extérieur, Tery ? »

« Si … Si … Mais je regardais juste une chose, rien de plus. Je trouvais ça étrange … mais pas déplaisant à bien y réfléchir. »

« Hum ? De quoi, Tery ? Ca serait mieux si tu t’exprimes correctement car là, je t’avoues que je n’ai AUCUNE idée de ce que tu dis. »

« Simplement … Les démons sont des êtres normaux. Regarde ces enfants, ces marchands, ces femmes, enfin … tu les penses capables de se battre ? »

« Pas vraiment, pas du tout même … si tu veux tout savoir. »

« C’est pour ça qu’ils ont engagé des chasseurs pour s’occuper des monstres avoisinants ou alors qu’ils ont tout simplement un système de justice … pas si différent du nôtre. »

Mais où est-ce qu’il voulait en venir ? La jeune femme aux cheveux auburn le regarda, intriguée, essayant de comprendre les propos de Tery sans pour autant y arriver. Celui-ci poussa un léger soupir amusé avant de faire craquer son cou.

« On se demande pourquoi est-ce qu’ils ont été enfermé pendant tout ce temps. »

« Tu poseras la question à Sérest et Séran, non ? Lorsque nous les retrouverons. »

« Si nous les retrouverons … mais oui, ça me semble être une bonne chose … mais de toute façon, pour ça, ça reviendrait à dire que nous devrions sortir … ce qui n’est pas prêt d’arriver, tu le sais aussi bien que moi, Elise. »

« Ne commence pas à penser de la sorte sinon, ça ne sera même pas envisageable ! »

« … … … Pardon, Elise. » dit-il tout simplement en baissant la tête.


S’il voulait s’excuser et se faire pardonner, ce n’était pas à elle qu’elle devait dire ça mais aux autres. Elle envisageait toujours la possibilité de se sortir de cet endroit, d’avoir toujours la même vie qu’auparavant … sauf que les démons allaient être dans celle-ci dorénavant.

« Elise ? On va voir ce qui nous attends à l’extérieur maintenant ? »

« Bien entendu, Tery, bien entendu. Ne perdons pas plus de temps, oui. »

Elle le regardait quand même d’un air songeur. Elle se méfiait parfois du comportement du jeune homme. Il ne donnait pas si souvent l’impression que ça de s’en vouloir. Est-ce qu’il avait finit par réellement s’adapter à cette nouvelle vie ? Elle n’en avait strictement aucune idée mais … cela n’arrivait pas à la rassurer complètement.

Mais voilà, après quelques minutes de marche, ils se retrouvèrent à la sortie de la ville, Tery saluant les gardes postés devant, ces derniers semblant un peu étonnés de cette action, comme si ce n’était pas commun de la part des démons. Après avoir fait quelques pas, Elise revint à la charge, lui demandant :

« Mais qu’est-ce qui t’as pris, Tery ? Pourquoi tu as tenté de discuter avec eux ? »

« Hum? Hein ? Par pure politesse, non ? Ca me semblait logique pour ma part. Ils font quand même un boulot pas forcément plaisant hein ? Ils sont chargés de rester là pendant des heures. Ca n’a rien d’anormal de les saluer. »

« Je ne sais pas, ils avaient l’air aussi surpris que moi, c’est peut-être justement que ce n’est pas si normal que ça, n’est-ce pas ? »

« Hum … Peut-être. Au lieu, on va voir comment ça se passe ? »

Il changeait un peu la conversation même si ce n’était pas forcément nécessaire. Le jeune homme aux cheveux bruns incita Elise à le suivre, finissant par continuer de marcher. Alors, de ce qu’il voyait sur la petite carte qu’ils avaient obtenue, ils pouvaient tout simplement se rendre jusqu’à hum … D’accord.

« Tu vois la colonie de cristaux au loin, Elise ? Et bien, c’est notre maximum comme périmètre. On ne peut pas chasser plus loin. »

« Ca me semble si peu, Tery. Je n’aime pas ces règles … Et on peut aller jusqu’à où à gauche et à droite ? Car bon, ça, tu ne l’as pas signalé. »

« Hum … Si tu me laisses vérifier, ça sera mieux. Tu viens avec moi ? On va grimper ce petit mont pour avoir une meilleure vue d’ensemble. »

Maintenant qu’ils avaient un semblant de métier, il valait mieux tout faire pour le garder, non ? Ah … Ils avaient une chance de pouvoir changer de vie, il fallait tout faire pour la garder. Mais pour ça, il valait mieux réussir à chasser dès aujourd’hui. A voir comment il allaient se débrouiller avec ce statut de chasseur dorénavant.

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