- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 6 : Menace réelle
« Lania … Réponds-moi … Comment est-ce que tu vas ? Comment est-ce que tu vas ? »
« Plus de peur que de mal. Mais c’est toi qui m’as fait ça ? »
Elle me demande au sujet du bandage qu’elle a autour de la hanche. Je lui réponds que oui alors qu’elle me fait un grand sourire. J’ai signalé que je l’emmenais se faire soigner avant qu’il ne soit trop tard mais je n’ai jamais dit que c’était dans un hôpital.
« Donc tu m’as déshabillée pour me soigner, c’est bien ça ? » me demande-t-elle une seconde fois alors que je lui réponds par l’affirmative. Voilà qu’elle commence à nouveau à se déshabiller devant mes yeux mais je l’en empêche. Je n’ai pas le temps de blaguer avec ça et surtout, j’ai déjà assez vue sa poitrine. Pas que cela bien entendu … Mais bon, je préfère me retirer cette image de la tête et surtout ne pas y penser quand j’aurai une envie pressante.
« Tu es capable de te lever ? Il faut quand même que l’on aille rassurer nos futurs compagnons de travail. Habille-toi correctement et … »
« Je ne peux pas m’habiller. J’ai trop mal pour … » dit la Gardevoir alors que je la regarde fixement. Elle se moque de moi n’est-ce pas ? Je réponds sèchement :
« Utilise tes pouvoirs psychiques pour t’habiller. Je t’attends en bas d’ici dix minutes. »
Elle me fait la moue mais je n’en ai strictement rien à faire. Je ne vais pas me laisser manipuler par la Gardevoir de cette façon hum ? Je suis dehors, croisant les bras. Je dois éviter de me rappeler ce que j’ai vu. La voir habituellement est une chose … mais lorsqu’elle est évanouie, si faible et si fragile, je ne peux pas m’en empêcher. Je suis risible et pathétique comme homme. Je n’ai pas à faiblir maintenant.
« Voilà … Je suis prêt … mais tu peux au moins me donner la main ? »
Ca, je le peux parfaitement. Même si elle est capable de s’habiller, ça ne veut pas dire qu’elle ne souffre pas. Je ne peux pas m’en empêcher. Je prends sa main mais elle préfère me prendre le bras gauche alors que nous nous rendons au commissariat. Bien entendu, à cette heure-ci, alors qu’il est déjà plus que tard, nous ne devrions plus être en train de travailler et les équipes de nuit sont déjà sur le terrain mais … Il faut quand même les rassurer. Lorsque nous arrivons, déjà plusieurs personnes nous entourent, demandant :
« Comment est-ce que tu vas ? On ne s’attendait pas à ça ! »
« Je crois que personne s’y attendait. On a trouvé des traces comme quoi c’est la FAPC qui a fait ça. Ils t’ont dans le collimateur, Ric. Tu devrais faire gaffe. Tu veux que l’on installe une patrouille près de chez toi ? »
« Non, non … C’est bon. Avec Lania, nous ne devrions pas avoir trop de problèmes normalement. C’est pourquoi je préfère que l’on ne se préoccupe pas de ça. Lania va plutôt bien et il semblerait que ça ne soit pas aussi grave que prévu. »
« Mais Ric sera obligé d’être aux petits soins pour moi, n’est-ce pas ? Ric, tu veux bien faire cette promesse devant les autres ? »
Ah ! La saleté ! Je sais pourquoi elle dit ça ici particulièrement ! Ainsi, je ne peux pas refuser car sinon, je paraitrais pour un salopard qui n’en a rien à faire d’elle ! Je la retiens, je la retiens vraiment ! Tsss ! Je suis bien obligé de dire :
« Bien entendu que je serai à tes petits soins, Lania. Tout le monde le sait. Je t’en fais la promesse. Si maintenant, nous pouvons laisser … Hum non en fait. »
J’ai une autre idée en tête. Comme elle veut que je sois aux petits soins, je ne vais pas aller me coucher maintenant, du moins rentré avec elle. Elle semble un peu décontenancée tandis que les autres policiers sont surpris. Ils ne s’attendaient pas vraiment à ce que je dise ça. Pourtant, je m’installe sur une chaise avant de dire :
« Si vous pouvez me mettre au courant de la situation de la FAPC par rapport aux alentours de la capitale ? Je ne connais pas du tout cet endroit. »
« Tout d’abord, comme tu as pu le remarquer en arrivant jusqu’ici, tous les alentours de la capitale sont faits de montagnes ou alors de forêts. La FAPC, du moins, la base principale de la FAPC est enfouie par là mais on n’a guère réussi à les retrouver. Impossible de leur mettre la main dessus malgré tous nos efforts. »
« D’accord donc nous sommes entourés par de la forêt et des montagnes. Enfin, des terrains rocheux. Qu’est-ce qu’il y a d’autre à savoir à ce sujet ? »
« Pas grand-chose malheureusement. Ils nous filent entre les doigts et comme tu as pu le voir d’une manière un peu brutale, ils n’ont pas peur de venir nous titiller. »
Ah … La fameuse explosion qui a failli me couter la vie. Je vois parfaitement de quoi est-ce qu’il veut parler même si ça ne me rassure pas le moins du monde. Finalement, j’ai eu ce que je voulais mais je continue à discuter de tout et de rien.
Les heures passent, il doit être maintenant plus de deux heures du matin. Comme cela normalement aurait été ma première journée, je dois me préparer pour demain mais exceptionnellement, nous serons au repos car Lania a été blessée. D’ailleurs … La pauvre Lania tient à peine éveillée. En même temps, je me dis que j’en ai de la chance. Car oui, avec ces journées exceptionnelles, je n’ai pas eu beaucoup de travail.
« Bon … Je vais aller ramener Lania à l’appartement. Aller … Lania … C’est l’heure. »
« Fatiguée … » marmonna la Gardevoir tout en tendant ses mains. Elle ne croit quand même pas que … Les autres policiers me regardent alors que je soupire. Je me mets de dos, Lania venant grimper sur mon dos, passant ses bas autour de mon cou. Je souhaite une bonne soirée et matinée aux autres avant de quitter le commissariat.
« N’en profite pas trop … Tu crois que je ne sens pas tes seins bien appuyés contre moi, Lania ? » murmure-je alors que je n’obtiens aucune réponse pendant que je marche avec elle sur mon dos. Il va falloir que j’économise pour une voiture … et pas qu’un peu. Je ne peux pas compter toujours compter sur les voitures de patrouille.
Arrivé dans l’appartement, je dépose doucement Lania dans son lit, la laissant toute habillée. Visiblement, elle dormait déjà depuis quelques temps. J’ai encore voulu l’accuser de quelque chose dont elle n’était nullement responsable. Je lui souhaite la bonne nuit avant d’aller me coucher à mon tour, quelques instants plus tard. Par contre, je me débarrasse de mes affaires. Deux heures du matin, même moi, je n’y suis pas si habitué que ça. Je me couche en simple caleçon et t-shirt, fermant les yeux à mon tour.
Quelques minutes plus tard, une ombre ouvre la porte, marchant d’un pas lent vers l’homme couché dans le lit. Elle ne porte aucune tenue, étant complètement nue. Sans rien dire, elle vient tout simplement se faufiler dans le lit, passant ses bras autour de l’homme qui dort paisiblement. Elle ne fait rien d’autre que de dormir paisiblement, contrairement à ses paroles d’il y a quelques heures. Bien entendu, sa tenue laisse à désirer puisqu’elle n’existe pas à proprement parler.
Pourtant, deux heures plus tard, alors qu’il était déjà quatre heures du matin, une autre ombre fait son apparition mais au niveau de la fenêtre. D’un geste de la main, un objet s’échappe de l’ombre, traversant la vitre sans la briser avant de venir se planter sur la table de chevet de Ric. Puis l’ombre disparait complètement, semblant être capable de s’envoler.
« AH NON ! Lania ! »
Je crie alors que je viens de me réveiller avec le poteau du matin. Pourtant, la raison est simple ! Lania est complètement nue à côté de moi, semblant dormir paisiblement ou presque. Je tente de ne pas m’emporter alors que je remarque qu’elle porte quand même quelque chose. Le bandage taché de sang au niveau de ses hanches. Purée … Ca m’énerve de m’emporter inutilement alors qu’elle ne fait rien. Pendant qu’elle dort, je remarque finalement quelque chose de bizarre sur ma table de nuit. Qu’est-ce que c’est que cela ? Je ne connais … pas ? Ah si ! On dirait une feuille de papier ? Mais avec une plume plantée ? Mais une drôle de plume puisqu’elle est recouverte de coton.
Pendant que Lania se réveille, je vais dans la salle de bain, la lettre à la main. Avant même de la lire, je suis « obligé » de me soulager, cherchant à me rappeler une femme que j’ai connue, que ça soit à la télévision ou alors dans la vie réelle. Pourtant, ma mémoire se focalise sur Helena et au lieu d’éprouver du plaisir, j’éprouve du dégoût et de la tristesse. Qu’importe la façon dont ça s’est passé, je me suis calmé … à mon grand désarroi.
Je prends enfin mon temps pour lire cette lettre, commençant à la parcourir. L’écriture est fluide, très belle, on sent quand même que la personne qui l’a écrite a quelque chose de royal … ou presque. Car bon, ce n’est pas vraiment l’écriture qui m’intéresse. Plutôt le fait que le message est … particulièrement troublant.
« Demain, je te tuerai, Ric. Demain, je n’hésiterai pas un instant à te tuer … qu’importe que tu sois chez toi ou dans le commissariat. Ne baisse pas ta garde sinon, tu le regretteras. »
Même si sur le moment, cette écriture ne me dit rien, c’est la plume qui l’accompagne qui me permet de savoir qui a écrit cette lettre. Visiblement, j’ai encore affaire à cette Altaria. Peut-être que je pourrai la raisonner plus tard ? Je ne sais pas.