Chapitre 7 : De mal en pis

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : De mal en pis

« Hey … Ric … Je peux te parler d’un truc qui me gêne depuis déjà quelques jours ? » murmure Alphonse alors que je suis en train de conduire la voiture au beau milieu des routes de notre charmante petite ville.

« Bien entendu. C’est assez important ? T’as pas l’air dans ton assiette quand tu parles comme ça. » répondu-je tandis que je tourne mes yeux vers lui. Même si ce n’est qu’un instant très bref, il ne vaut mieux pas pour moi que je dévie mon regard de la route.

« C’est au sujet de mon père. Je le trouve assez étrange depuis quelques temps. Tu sais, il rentre toujours à la même heure, il fait toujours les mêmes coups de fil, enfin, rien n’a changé depuis le début mais … Je ne sais pas … Y a quelque chose qui me turlupine quand je m’adresse à lui. Je le trouve un peu distant et … »

« Ohla ! Ça a l’air de franchement ne pas aller ! Sinon, t’emploierai-pas un mot comme « turlupiner » pour t’exprimer ! » m’écrié-je en rigolant un peu, Alphonse éclatant de rire à son tour avant de reprendre la parole sur un ton un peu plus amusé :

« Ouais … T’as sûrement raison. Je me fais des idées. Mon père restera toujours le même, qu’importe ce qui s’est passé depuis le début de cette affaire. »

« Oh … Tu sais, je la mets pas en pause cette histoire de mon côté hein ? Or de question d’abandonner alors qu’on ne sait toujours pas où avancer. »

« Justement, je me dis qu’il faudrait qu’on la résout le plus rapidement possible ! Tu n’as pas une idée de comment faire ? Car bon, si ça permet d’avancer dans cette situation, ça serait le mieux pour tout le monde hein ? » dit Alphonse alors que je décide finalement de m’arrêter sur le bord de la route, devant une boulangerie.

« J’ai bien une idée … mais dangereuse … Très dangereuse. Tu sais ce que c’est que cette chose ? » annoncé-je alors en mettant une main dans la poche. J’en extirpe un petit objet circulaire, pas plus gros qu’un doigt. De couleur noire, il y a une petite surface faite de verre.

« Euh … Ca a l’air d’être un truc qu’on voit dans les films policiers pour suivre les suspects à l’endroit de leur cachette. C’est ça ? »

« Ouais … Ca s’appelle un mouchard en fait. Mais c’est exactement ça. On va se rendre à l’endroit où y a l’un de ces fameux « bordels », on attendra le temps qu’il faudra et dès l’instant où on voit quelqu’un de suspect, on ira le suivre. »

« WOW ! Ca devient sérieux hein ? » s’écrit Alphonse avec un grand éclat de rire.

« Plus que sérieux même ! Et dangereux ! Donc, bien entendu, pas un mot à ton père ou alors à quiconque hein ? Faut juste qu’on pense à prendre quelques pokémons du commissariat car sans eux, on n’ira pas loin du tout. »

Derrière moi, sur les sièges arrière, Rérox dort paisiblement. Ou du moins, fait semblant de dormir puisque je le vois ouvrir faiblement ses yeux comme pour bien me montrer qu’il était hors de question de ne pas être de la partie. Malgré son âge, il était toujours prêt pour ça.

Le reste de la journée s’est écoulé sans aucun problème à signaler. Et lorsque la nuit tombe, je rejoins Alphonse qui a pris sa voiture. C’est sûr que cela est bien plus utile dans le cas où nous devrions suivre une autre voiture. De même, je le vois me tendre deux pokéballs. A l’intérieur, selon ses dires, il y aurait un Ninjask et un Galegon. Lui, de son côté, a pris un Statitik et un Roucoups. Bref, à nous deux, si on compte mon Ponchien, nous en avons déjà cinq. Ce qui n’est pas si mal au cas où tout tournerait mal.

« Alors … Dans quel bordel on va se rendre ? » demande Alphonse alors que j’ai pris les commandes du véhicule. Une idée précise me vient en tête mais je lui réponds simplement d’être patient. D’ailleurs … Depuis quelques jours, je n’ai plus eu de nouvelles de cette Gardevoir carrément nymphomane.

Voilà que je me rends dans ce qui ressemble à un simple hôtel … de grand luxe. Les informations récupérées sur Internet m’ont été très utiles. J’arrête la voiture, demandant à Alphonse de descendre avec moi. Hors de question de pénétrer à l’intérieur. Aujourd’hui, notre but n’est pas de nous interroger sur ce qui se passe mais d’avoir des réponses à nos nombreuses interrogations.
De nombreuses minutes défilent, devenant plusieurs heures. Il est plus de deux heures du matin lorsqu’enfin arrive une voiture que bizarrement, je reconnais. Il s’agit de la même marque de voiture que celle utilisée pour capturer la Gardevoir que j’avais sauvé. Trois hommes en descendent mais le conducteur est toujours présent. Ils pénètrent dans l’hôtel alors que je décide de sortir de la voiture. Alphonse m’accompagne pendant que je lui dis :

« Bon … Il va falloir faire un peu de comédie … On va se frapper. De telle sorte que tu vas me faire tomber contre la voiture de ces hommes. »

« Et si ce ne sont pas ceux que nous recherchons ? On fait comment ? Tu n’as qu’un mouchard, non ? C’est pas la meilleure idée qui soit. » répond alors Alphonse.

« On a pas vraiment le choix de toute façon. Tu évites de taper trop fort par contre. »

Je n’ai même pas le temps d’attendre qu’il acquiesce qu’il commence déjà me frapper au ventre. Même si ce n’est pas puissant, la surprise me fait pouffer sur le coup alors que nous dirigeons vers la voiture de couleur noire. Le conducteur en est sorti mais déjà, je percute le véhicule, m’écroulant au sol.

« Non mais qu’est-ce que vous foutez vous deux ? DEGAGEZ DE LA ! Vous n’avez pas intérêt à rayer ma bagnole sinon, je vous promets que je vous vous en souviendrez toute votre vie ! Vous avez compris tous les deux ? »

Avant de me relever, je place le mouchard sous la voiture, un endroit parfait et invisible pour quiconque. Alphonse s’est déjà enfui en courant, criant :

« MOI ! JE NE VEUX PAS D’EMBROUILLES ! TU TE DEBROUILLES ! »

« Hey ! Toi ! Tu te relèves et tu disparais avant que je te foute une balle dans la tête ! » hurle une nouvelle fois le conducteur alors que je me relève et je déguerpis comme le ferait n’importe quel homme un brin bagarreur et alcoolisé mais nullement fou.

Ah … Je me demande encore comment nous avons réussi à faire cela Nous nous retrouvons à nouveau dans la voiture d’Alphonse bien qu’un peu plus salis … surtout moi d’ailleurs. On rigole un peu, Alphonse me disant :

« Désolé mais je pensais que ça ferait plus crédible si tu n’étais pas au courant que je te frapperai tout de suite. Au moins, on peut ne pas dire qu’on a fait semblant. Tu as réussi à mettre le mouchard sur la voiture ? »

« Sous la voiture tu veux dire ! » rectifié-je en souriant. C’était une bonne chose … Très bonne chose que tout avance aussi vite. Maintenant, nous sommes à nouveau en position et prêt à observer ce qui se passe. Voilà qu’une dizaine de femmes et trois hommes sortent du bâtiment. Derrière eux, les trois personnes qui étaient dans la voiture. Il est facile de remarquer que la majorité de ces personnes sont des pokémons … ou du moins en étaient. Encore un mélange saugrenu d’homme et de pokémons.

« Qu’est-ce que l’on fait ? On regarde faire ? » demande Alphonse.

« On attend … Il y a sûrement autre chose. Ils ne pourront pas tous ren … »
Je suis forcé de m’arrêter alors que nous voyons passer un camion de marchandises. Marchandises … Voilà ce que sont ces créatures et … AH ! Mais je n’avais pas encore remarqué ! Mais il y a aussi la Gardevoir ? Qu’est-ce qu’elle fout là ?! Elle s’est faite capturée une nouvelle fois ? Mais quelle idiote !

« Hum ? Tu as l’air un peu énervé, Ric. T’en fait pas, on va les sortir de là ! »

« Oui … Oui … Ca, on aura aucun problème je crois. » dit-je alors que nous observions les hommes et les femmes qui montaient à l’intérieur du camion. Ainsi, la voiture servirait de garde du corps au camion. Soit …

Une dizaine de minutes plus tard, j’active le radar qui nous permet de suivre alors l’endroit où se rendent le camion et la voiture. D’après ce nous constatons, ils ont décidé d’aller se rendre dans la zone industrielle de la ville, là où de nombreux hangars s’y trouvent. Loin d’être original comme plan mais toujours aussi efficace.

« Et maintenant ? On essaye de rentrer dans le hangar où ils sont cachés et on les sort de là ? Il faudra sûrement se serrer dans la voiture … ou alors peut-être prendre le contrôle du camion. Qu’est-ce que en dis ? C’est une bonne idée, n’est-ce pas ? »

« On va voir … ce que l’on va faire. »

Je suis plutôt soucieux de tous les emmener en sécurité. Je ne sais pas pourquoi mais je ne pense pas que ça soit une bonne chose. Quelque chose va mal se passer. Nous nous arrêtons alors que les hangars ne sont plus très loin maintenant. Descendant de la voiture, je fais appel aux deux pokémons du commissariat. Hors de question que mon Ponchien sorte pour l’instant. C’est une simple mesure de précaution.

Je demande au Ninjask de sonder les alentours, sa vitesse et ses pouvoirs lui permettant alors d’éviter que nous nous fassions repérés, ce qui est quand même le plus important à l’heure actuelle. Avec furtivité, nous nous déplaçons jusqu’au hangar où le camion et la voiture se sont garés devant. C’est donc ici … qu’ils comptent entreposer la marchandise humaine et pokémon ? Tsss … Un rapide coup d’œil et je remarque que le camion n’est pas ouvert. Peut-être qu’ils sont encore à l’intérieur ?

« Alphonse ? On va vers le camion … et vite … »

Il acquiesce d’un hochement de tête à mes propos alors que nous nous dirigeons vers le dos du camion. Là-bas, il fait la sentinelle tandis que je cherche à l’ouvrir. Bon sang … Qu’est-ce … J’ai plus de mal que prévu ! Il semble que ça soit fermé ! Le Ninjask s’approche de la serrure du coffre du camion.

« Alors … On en fait quoi de cette fichue Gardevoir ? Elle est complètement docile. » dit une voix alors que moi comme Alphonse, nous nous stupéfions. Il faut accélérer le rythme ! Avant qu’il ne soit trop tard !

« Les ordres sont les ordres. Y a le type de la police qui va venir la récupérer. Paraitrait que c’est lui qui va l’inséminer. Je te dis pas la chance qu’il a. »

« Ouais bien sûr … Elles sont rares les pokémons aussi bien gaulées qu’elle. Faut dire qu’à la base, elle avait l’air déjà assez humaine. Mais je te fais pas dire … Y a quelques jours, j’ai été dans l’une de nos boîtes. Ils sont tordus les types de la science. J’ai vu une Mackogneur à moitié humaine. Je te promets que j’avais envie de gerber. »

Ah ? Ils avaient été au même endroit visiblement, pensé-je alors qu’il vaut mieux que je me concentre sur tout ça. Finalement, le coffre du camion s’ouvre grâce au Ninjask tandis qu’Alphonse m’annonce que les quatre hommes sont assez éloignés bien qu’ils parlent assez fortement. Bon ! Je monte à l’intérieur, regardant les différentes personnes avant de dire :

« Suivez-nous ! On va vous sortir de là avant qu’il ne soit trop tard ! Que ça soit les humains ou les pokémons … modifiés … Vous êtes tous libres maintenant ! »

Je m’attends à des murmures, des faibles remerciements, des questions personnelles pour savoir si c’est la vérité ou non mais … pas à ça.

« Non merci. Nous sommes très bien là où nous sommes. Les pokémons aussi. Nous sommes leurs dresseurs aussi. Vous pouvez repartir. » murmure une femme qui doit avoir une trentaine d’années mais qui pourtant, avec tout cet attirail sur elle, ce maquillage et ces gribouillis … semble en faire dix de plus. Ou alors, est-ce à cause de la vie qu’elle mène ?

« Euh … Oui mais non. On est là pour vous sauver. » reprit-je en espérant m’être bien fait comprendre. Et visiblement, la femme m’a bien compris puisqu’elle répète :

« Et on pas envie d’être sauvés. C’est tout. C’est aussi simple que ça. Vous vous prenez pour des héros mais dès l’instant où on est tiré de cette vie, vous nous abandonnez aussitôt. Au moins, on ne fait peut-être pas le métier le plus méritant mais on en a un. Maintenant, refermez cette fichue porte car on se les pèle ici ! Et si vous continuez, on gueule un coup. »

« Ric ! Dépêche-toi ! Ils commencent à se rapprocher ! » dit Alphonse avec anxiété.

« Bon sang ! Faites pas les imbéciles ! C’est pas une vie qui vous attends et … »

« HEYYYYYYYY ! VENEZ VITE ! Y A DES FLICS QUI TENTENT DE NOUS SAUVER ! » hurle la femme alors que je reste abasourdi. Alphonse monte dans le camion, me prend par le bras et me tire en arrière. Mais c’était quoi cette idiote ?! Déjà, d’autres cris fusent mais au loin :

« Des flics ?! BUTEZ-LES VITE ! Ils ne doivent pas s’en sortir vivants ! »

« Foutez la Gardevoir dans la bagnole tandis que vous devez absolument faire gaffe à la marchandise ! Ses pokémons sont bons à être utilisés ! Si on les perd, autant dire qu’on est foutus ! C’est compris ? ALORS VITE ! »

Tout s’enchaîne alors à une vitesse folle. Je me retrouve en train de courir avec Alphonse alors que des hommes nous poursuivent ainsi que des pokémons bien normaux ! J’ai du mal à comprendre comment raisonner correctement alors que je vois le Galegon et le Statitik qui vont les retarder. Pourtant un dernier regard vers eux et c’en est terminé. Malgré l’électricité dans l’air ambiant pour paralyser les hommes et les fissures au sol, cela n’a pas servi à grand-chose … juste à prendre quelques secondes qui s’avèrent être précieuses.
Une dernière pensée pour ces deux valeureux policiers pokémons qui se sont sacrifiés et me voilà en train de conduire comme un dératé. J’appuie sur l’accélérateur alors que déjà derrière, les crissements de pneus se font entendre … ainsi que de nombreuses balles. Je ne peux pas me tourner vers Alphonse mais je peux toujours lui parler !

« Combien sont-ils ? Purée ! On s’est complètement loupé sur ce coup ! »

« J’arrive pas à voir … Mais y en au moins trois voitures qui nous suivent ! Qu’est-ce qui s’est passé pour que ça foire comme ça ? » me demande Alphonse.

« Ils ne voulaient pas nous accompagner, voilà tout ! Tu as ton arme au cas où ? Et surtout ta ceinture ? Car ça risque de secouer maintenant ! »

Il vaut mieux prévenir que guérir car là, je ne suis pas sûr que moi comme Alphonse, on va s’en sortir indemnes. Pourquoi est-ce que j’ai fait n’importe quoi encore ? Pourquoi est-ce que l’on n’a pas demandé de l’aide aux autres … AH !

« A tous les policiers en fonction ! On a un besoin urgent d’aide ! »

C’est ça notre solution ! Au moins, on peut espérer avoir des renforts ! Mais maintenant, est-ce qu’ils allaient arriver à temps ? Des balles fussent vers nous, traversant la vitre arrière et me forçant à me baisser. Je vais avoir du mal à conduire avec tout ça ! Et dire que maintenant, nous roulons à toute allure au beau milieu de la ville à une heure tardive ! Ça risque de réveiller pas mal de personnes ! Faites qu’ils arrivent rapidement !

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