Chapitre 60 : Un dernier cadeau

ShiroiRyu
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Chapitre 60 : Un dernier cadeau

« Et alors ? Tu n’es pas capable de battre un vieil homme comme moi ? J’ai honte de toi, mon fils. » déclara le Dardargnan en rigolant. QUOI ? Il croyait qu’il ne donnait pas le maximum face à son père ? NON ! Il voulait le tuer ! Comme les autres ! Il voulait tous les tuer ! Tous les ennemis des rebelles devaient mourir ! TOUS !

Non … Ce n’était pas ça qu’il voulait … Ce n’était pas du tout ça. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il ne voulait pas tuer son père, ni personne ! Juste le roi ! JUSTE LE ROI QUI DEVAIT MOURIR ET PERSONNE D’AUTRE !

« J’AI MAL AU CRÂNE ! » hurla le jeune homme aux cheveux blonds avant de pousser un second cri mais de rage, commençant à donner des coups de plus en plus violents en direction de son père. Celui-ci les parait, reculant peu à peu tout en murmurant :

« Je vois … Je vois … Auparavant, tu retenais tes coups. Si moi, j’ai la vitesse, toi, tu as l’endurance. Mais nous sommes normalement de la même force ou presque … si tu es mon fils, tu dois être normalement plus fort que moi. »

Mais le jeune Dardargnan ne semblait même pas écouter ses paroles, fonçant tête baissée vers lui, donnant des coups de lance dans le vide bien que son seul but était de tuer le général Walane. Celui-ci les parait mais avec de moins en moins de force. Cela se voyait au fait que chaque coup donné repoussait un peu plus loin ses deux lances.

« Earnos … Comment as-tu pu te laisser manipuler de la sorte ? Tu es pourtant une forte tête, n’est-ce pas ? Qui n’a pas hésité à crier sur la princesse et à la détester lorsqu’elle t’avait cassé ta foreuse, non ? Alors comment as-tu pu te laisser t’abandonner à cela ? »

« Je tue … Je te tue, père. Ensuite, je tuerai le roi. Je tuerai le roi et ça sera fini. Ensuite, ça sera fini car la princesse sera vengée. La princesse sera vengée. »

« Je ne peux même pas te dire de te calmer. Le roi n’hésitera pas à te tuer, qu’importe ce que je dirai. Il vaut mieux pour toi que tu continues de fuir plutôt que de mener un combat des plus vains. Tu ne peux rien faire, Earnos. »

« JE PEUX, JE PEUX, JE PEUX ! »

Le jeune homme semblait comme avoir perdu la raison alors que le père poussait un profond soupir amusé et attendri. Ca ne servait à rien … Rien du tout.

« Même si c’est la dernière chose que je ferai, il vaut mieux que je t’emporte avec moi, Earnos. Ta mère ne voudrait pas te voir dans cet état. »

« NE PARLE PAS DE MA MERE ! TU NE T’INTERESSE PAS A MOI ! TU NE T’INTERESSE PAS A MOI ! Ma famille … Ma famille … »

Sa famille ! Il ne pouvait pas s’en rappeler correctement ! Il voulait juste … Il voulait juste … tuer la personne en face de lui ! Ça lui permettrait alors de trouver le roi ! Trouver le roi et le tuer ! Tuer quiconque se mettrait en travers de son chemin ! AH … AH … AH … Non, il ne fallait pas penser comme ça, ce n’était pas bon !

IL NE FALLAIT PAS PENSER COMME CA ! Un bruit d’éclat se fit entendre alors que Walane se retrouvait un genou au sol, sa main droite pendant lamentablement vers le sol. Earnos était devant lui, haletant tout en disant :

« C’est fini, c’est fini ! Où est le roi ? OU EST-IL ? »

« Tu ne le sauras pas mon fils. Mais quand même … Une telle violence, ce n’est pas toi. » murmura le Dardargnan en regardant son enfant, le bras droit ayant été cassé par la puissance dévastatrice d’Earnos cumulée à l’âge du général.

« DIS-MOI LE OU ALORS JE TE TUE ! »

« Tues-moi donc … Je ne trahirai pas mon roi, même si celui-ci s’est permis de me demander d’abattre mon fils, je refuse de trahir ma famille et mon royaume. »

« ALORS MEURS ! » hurla le jeune homme, levant ses deux lances vers le ciel. Il vint les rabaisser en direction du dos de son père, s’immobilisant à quelques centimètres de ce dernier. Non … Il ne devait pas. Il ne devait pas. Il ne devait pas le tuer ! IL NE DEVAIT PAS ! IL NE VOULAIT PAS ! IL NE VOULAIT PAS LE TUER !

« ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ ! Laissez-moi tranquille ! »


QU’ON LE LAISSE TRANQUILLE ! IL NE VOULAIT RIEN ENTENDRE ! RIEN VOIR ! IL VOULAIT JUSTE TUER LE ROI ! PERSONNE D’AUTRE ! Haletant et bavant, le jeune homme s’écroula à genoux, juste en face de son père, ses lances redevenues deux mains.

« Earnos … Tu n’es pas un mauvais garçon, tu le sais, n’est-ce pas ? Tu en as assez fait. Tu ne gagneras pas … Vous ne gagnerez pas. Cessez donc ces combats inutiles et va t’en. Je signalerai au roi que je n’ai pas pu t’arrêter. »

« Hors de question … Hors de question … Je dois trouver le roi et le tuer ! Le reste … Le reste, je dois le tuer aussi mais je ne dois pas aussi ! »

« … … … C’est un choix difficile, n’est-ce pas ? »

Walane lui tapota doucement le sommet du crâne avant de prendre sa paire de lunettes de sa main valide. Il la déposa sur le crâne d’Earnos, murmurant :

« Tu peux les porter maintenant. Tu es assez grand pour cela. »

« Père ? Papa ?? Je … Je n’ai pas tué Terria. Je … Je l’aimais … Je l’aimais vraiment. Le roi l’a tuée … C’était un accident, un accident de la part du roi. Mais c’est lui … C’est lui. »

« Je sais … Je sais parfaitement. Mais enfuis-toi maintenant, les rebelles ont perdu la bataille. Enfuis-toi avant qu’il ne soit trop tard. »

Il ne voulait pas fuir ! IL NE VOULAIT PAS ! Pourtant, les paroles de son père … C’était pour lui sauver la vie hein ? Car il n’avait aucune chance de réussir à prendre le château, n’est-ce pas ? Il devait l’écouter, il devait écouter son père.

« Ah … Je suis trop vieux pour ce genre de choses. Je ferai mieux de prendre ma retraite. »

Son père se parlait à lui-même, se tenant le bras droit qui était cassé avec celui de gauche. C’était de sa faute si son père était dans cet état. Mais … Mais il se sentait un peu mieux. Les lunettes devant ses yeux, il bredouilla :

« Je m’en vais … Mais oui, prends ta retraite. Prends-là le plus tôt possible ! »

« Je pense que je ferai ça … Ta mère sera plus heureuse de me voir à la maison qu’à la guerre en train de combattre. Maintenant, dépêche-toi … Ces rebelles continueront de se battre jusqu’à la mort, n’est-ce pas ? Alors, tu as le temps … Mais fais vite. »

« Je continuerai de chercher le roi ! Si je le trouve, je le tuerai ! » s’écria le jeune homme avant de se diriger vers la sortie du trône. Les combattants étaient tous trop occupés entre eux pour s’intéresser à lui.
Quitter le château, repasser par le passage secret, personne ne saurait d’où il venait, d’où il sortait. Encore un échec, encore un échec ! Il avait perdu contre son père ! Il avait perdu contre son père alors comment espérer réussir à battre le roi ? COMMENT ?

« J’ai mal au crâne … Encore … Encore mal au crâne … Ca ne s’arrête pas ! PAS DU TOUT ! POURQUOI ? POURQUOI ? »

Il vint s’adosser contre un mur alors qu’il cherchait une explication sans la trouver. Il avait si mal au crâne. En même temps, il avait essayé de tuer son père. SON PERE !

Son père … Il avait essayé de tuer celui qui lui avait donné la vie. Ah … Ah … ah … Il avait besoin de rentrer chez les rebelles. Pourquoi est-ce qu’Olistar n’était pas là ? Non … Il ne devait pas compter sur elle. Là où elle se trouvait, elle était heureuse, c’était le plus important à ses yeux. Ah … Ah …
« Terria … Terria, pourquoi tu es partie ? Pourquoi tu es partie si tôt ? »

Hein ? Quoi ? La jeune femme aux cheveux blonds leva la tête de ses deux enfants, se dirigeant brièvement vers la fenêtre. Elle avait cru entendre son nom … Bizarre.

« Qu’est-ce qui se passe, Terria ? » demanda Douély en la voyant un peu surprise.

« Je ne sais pas … Je croyais qu’on m’appelait. J’ai même cru entendre la voix d’Earnos. Il avait l’air de souffrir terriblement. Je … Douély ! »

« Non, ce n’est pas encore le moment mais ne t’inquiète pas, cela sera pour bientôt. »

« J’espère que tu dis vrai, je commence à perdre patience, vraiment … Je veux retrouver l’homme que j’aime. En même temps, je ne peux pas te laisser seule. »

« Je pense aller encore très bien, Terria. Pour l’heure, ce n’est pas encore le moment. » déclara la femme aux cheveux violets. Oui … Le moment était bientôt arrivé. Elle le savait, elle le sentait. Ce moment où tout allait être chamboulé à jamais.

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