Chapitre 62 : Légendaire

ShiroiRyu
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Chapitre 62 : Légendaire

« Je vais faire quelques pas. » déclara Téo avant de se lever faiblement, quittant finalement le lit alors qu’Anthea se mettait déjà debout. Un premier pas puis un second et il vint gémir de douleur. Aussitôt, la femme aux cheveux roses vint lui tendre un petit objet métallique et cylindrique. Elle appuya sur l’un des boutons qui le parcourait, l’objet s’allongeant jusqu’à prendre la forme d’une canne avec une poignée pour se tenir correctement dessus.

« C’est la meilleure canne que j’ai pu trouver pour toi. J’espère qu’elle te convient. »

« Dans mon estime personnelle, j’aimerai plutôt la briser en morceaux. »

« Il faut parfois savoir mettre son estime ou sa fierté de côté pour avancer dans la vie. Ne soit pas trop confiant car cela deviendrait de la prétention. »

« J’aimerai aussi retrouver N si c’est possible. Du moins, aller là où il se trouve. Est-ce que ça serait possible ou non ? Enfin, j’espère ne pas trop en demander. »

« Hum … Je vais faire de mon mieux pour voir où il se trouve et ensuite que quelqu’un t’y emmène, qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que cela te satisfait ? »

OUI OUI ! Bien entendu ! Mais cette femme … Anthea … Même si cela ne faisait que quelques jours, il avait l’impression que ça faisait une éternité qu’il était ici … Une belle éternité ! Une bonne éternité ! Il ne trouvait pas tout ça déplaisant, loin de là même !

« Faisons quelques pas alors ? Utilise donc ta canne pour voir si tu arrives à l’utiliser. »

BAH ! Il n’était pas complètement stupide ! Il brandit la canne en avant, posant la pointe au sol avant de commencer à marcher. Ou plutôt à se vautrer au sol. Enfin, il semblerait que c’était ce qui était prévu mais qu’Anthea en avait décidé autrement. Elle s’était placée devant lui, le réceptionnant avant qu’il ne s’écroule.

« Tu vois ? Je te l’avais bien dit, Téo. Utiliser une canne n’est pas aussi simple que ça. Tu as mis beaucoup trop de distance et surtout, surtout, le gros problème est que tu ne la tiens pas droite. Si tu ne la tiens pas droite, elle glissera … comme maintenant. »

Quel idiot mais quel idiot ! Il avait vraiment honte de tout ça ! Mais quel idiot ! Il s’en voulait ! Il rougissait violemment, remerciant Anthea avant de suivre ses conseils. Il fit quelques pas, tenant bien la canne de façon droite.

« Comme ça, Anthea ? J’espère que c’est bon … Enfin, que je la tiens bien. »

« C’est parfait, Téo ! Très bien même. Fais encore quelques pas. Allons prendre un peu l’air jusqu’à une fenêtre. Enfin bon … Prendre l’air dans un palais souterrain … C’est un peu spécial, n’est-ce pas ? »

Elle ne rigolait pas mais elle ne faisait que lui sourire. Et ce sourire en valait mille aux yeux de Téo. Il se sentait si bizarre en la compagnie de la jeune femme mais elle avait presque dix ans de plus que lui, autant dire qu’il ne se faisait pas d’illusions. De toute façon, ce n’était pas vraiment ça … Comment dire … Oh … Il ne savait pas comment l’exprimer.

Ah … Il était fatigué et lassé … Vraiment fatigué même. Et il sentait la maladie qui envahissait complètement son corps. Néanmoins, il ne pouvait rien y faire. Et surtout, il évitait de le montrer à Anthea. Du moins, il essayait, chose bien plus difficile qu’il ne le pensait. La jeune femme se tourna vers lui.

« Est-ce que tu seras capable de marcher correctement devant maître N ? »

« Je ne sais pas vraiment … mais je vais faire de mon mieux. Et si par malheur, je me retrouve en face des autres, j’éviterai de montrer la canne. »

« Tu es vraiment sûr ? Fais-moi cette promesse. Un ami de maître N est quelqu’un de très important à ses yeux. Il faut que tu le saches. »

« C’est vraiment gênant … Je ne veux pas dire ça comme ça mais bon … Enfin bref … » bredouilla l’adolescent aux cheveux noirs, regardant à côté de lui.

« Je veux une promesse sinon, je ne préviendrai pas la Team Plasma de t’emmener avec eux à l’endroit où le maître N se trouve. »

« C’est vraiment si important que ça les promesses ? Sincèrement, je ne trouve pas que ça soit … Enfin bon … D’accord, je vais faire de mon mieux pour combattre la maladie. De toute façon, je l’ai déjà promis à tellement de personnes. Je n’aime pas mentir. »

« Soit, si tu me le promets, je veux bien aller les prévenir. Je vais contacter Concordia aussi. Néanmoins, pendant ce temps, essaye de t’entraîner à marcher avec la canne. »

Bien entendu ! C’est ce qu’il comptait faire au lieu de rester sur place ! Il se sentait bien mieux, plus calme, plus serein. Chose qu’il n’avait jamais été réellement depuis tout ce temps, sauf dernièrement avec Bel. Est-ce que sa maladie … du moins, savoir que les gens connaissaient au sujet de sa maladie … Ca le calmait ? Ca lui permettait d’être apaisé ?
Peut-être … Il ne savait pas … Mais il savait quand même qu’Anthea était aussi pour quelque chose dans tout ça. Autant Concordia était très agréable aussi, très gentille, autant Anthea semblait réellement attentionnée envers lui. A croire qu’il lui avait tapé dans l’œil mais bon, c’était impossible vu qu’elle avait quand même dix ans de plus que lui.

Ah … Cette femme était spéciale et dans le fond, il comprenait parfaitement ce que N voulait dire. Du moins, qu’il considérait ces deux personnes comme … spéciales. Elles l’étaient tellement. Il avait lui aussi de les protéger, c’était bien la première fois qu’il se sentait aussi dévoué envers une autre personne. Il voulait éviter de décevoir Anthea.

« Je m’en fais la promesse. Je ferai tout pour qu’Anthea soit heureuse … Concordia aussi. » se dit-il à lui-même, commençant à faire quelques pas sans la canne.


Oh … Bien entendu, il n’était pas sûr de bien y arriver. Mais aussi, après ce qu’il avait fait à Bel … Pourquoi est-ce qu’il avait envie de se faire pardonner par elle aussi ? Il ne savait pas … car il était coupable ? Vraiment coupable ? Oui, il l’était, complètement même. Mais il n’osait pas s’adresser à Bel. Il ne saurait pas quoi lui dire. Qu’il avait envie de connaître N ?

Connaître N ? Alors qu’il était avec une jolie fille d’habitude ? Ca paraitrait bizarre. Mais en même temps, il n’était pas là pour donner des leçons ou tout simplement pour … ça. Voilà … Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça ? Ah quel idiot. Il valait mieux ne rien dire et se taire. C’était beaucoup mieux que de l’ouvrir inutilement.

Ah … Bon … Il attendait qu’Anthea revienne, la jeune femme se présentant à lui après une demi-heure. Lui ? Il était tout simplement debout, regardant l’étendu de terre devant lui à travers une fenêtre. Vraiment … C’était spécial.

« Alors ? Qu’est-ce que la marche a donné ? J’ai eu du mal à te retrouver. »

« Je ne voulais pas t’inquiéter, Anthea. Je vais bien … Mais pour N ? Qu’est-ce que cela donne ? » demanda Téo, se tournant vers la jeune femme aux cheveux roses.

« Tu peux y aller même si j’ai pris quelques précautions. Tu as un Vokit, n’est-ce pas ? Je me suis renseigné pour en avoir un. Question de sécurité. Donne-moi donc ton identifiant que je puisse t’enregistrer et inversement. »

« Euh … Il n’y a quand même pas besoin de faire … D’accord. »
Il était vraiment gêné et perturbé par tout ça. Quand même, Anthea en faisait beaucoup pour lui. Il enregistra son nom, la jeune femme faisant de même de son côté. Voilà … Il avait donc la première personne qu’il avait eu envie d’enregistrer délibérément. Enfin, ça ne lui déplaisait pas d’avoir Bel et … AH ! Bel était juste au-dessous du nom d’Anthea. En même temps, pour le professeur Araragi, il avait bien rajouté le professeur devant sinon, elle aurait été entre les deux. Puis pourquoi ça le perturbait autant ?

Il ne savait pas … Sauf que lorsqu’il fut l’heure de partir pour aller rejoindre N, il eut un geste malheureux. Malheureux à ses yeux. Il vint embrasser Anthea sur les joues, se surprenant lui-même alors qu’il bredouillait :

« Je vais vite revenir, je vous le promets, mesdemoiselles. Et je vais veiller à ce que N aille bien. Je vous le promets. »

« Fais surtout à ta santé. » répondit Anthea, continuant de lui sourire, les joues un peu rougies alors que Concordia faisait de même. Là, quelques sbires l’attendaient, dont un qui allait prendre les commandes du véhicule qui le sortirait de sous la terre.

Direction Flocombe ! Il ne savait pas ce qui allait l’attendre là-bas à part N. Est-ce qu’il y avait une chance que Touko et les autres soient présents ? Il ne savait pas pourquoi mais il avait le sentiment que ça serait le cas. Peut-être … une prémonition ? En même temps, la première chose qui le perturbait, c’était plutôt le fait qu’il ait … embrassé Anthea.

« Même si c’est sur la joue … Ce n’est pas … normal que je fasse ça. »

Il se sentait un peu ridicule à cause de son acte. En même temps, il avait bien mérité d’être ridicule. Comment est-ce qu’il avait osé faire ça, Il ne le savait pas … Il savait juste qu’il était vraiment stupide sur ce coup. En même temps, il se sentait encore une fois plus léger qu’auparavant. Peut-être que … Comment dire cela … Peut-être qu’il avait besoin de faire ça ? Qu’il devait s’ouvrir bien plus aux autres ? Et à Bel aussi ?

Finalement, ils arrivèrent à Flocombe … ou plutôt à la Tour Dragospire. Là-bas, on lui assigna deux membres de la Team Plasma alors qu’il montait la tour, accompagné par les sbires. Utilisant sa canne pour se déplacer, il espérait juste que Bel ne le verrait pas dans cet état. Il ne voulait pas la voir … pas du tout.

Pas du tout … Il n’était pas rassuré, pas le moins du monde. Il ne voulait pas … Pas du tout. Il devait faire la discussion avec les sbires pour passer le trac. Il s’adressa à eux, parlant d’une voix lente mais calme … enfin, seulement en apparence :

« Qu’est-ce que la mission … Enfin, la Team Plasma devait faire quoi dans cette tour ? »

« La Team Plasma en elle-même, rien du tout. Mais le chef N devait se rendre à son sommet et prouver à Reshiram qu’il était digne de lui. »

« Reshiram ? Vous plaisantez, j’espère ? Le pokémon légendaire est vraiment à son sommet ? Mais qu’est-ce que l’on attend ! »

Maintenant, il était vraiment excité et pressé ! Il accéléra le rythme, malgré sa maladie alors que les sbires l’accompagnaient. Reshiram ! N allait-il vraiment faire ça ? Réussir à dompter un pokémon légendaire ! Rien qu’à l’idée d’y penser …

« Dépéchez-vous ! Ils sont au sommet, n’est-ce pas ? Combien d’étages cette tour as-t-elle ? Je commence à fatiguer avec tout ça ! »

« Nous y sommes bientôt mais … tu n’es pas malade à la base ? Et cette canne ? »

Le sbire venait de lui poser une question mais il évita d’y répondre ou plutôt furtivement. Ah … Comment faire ? Il ne savait pas … mais un puissant grondement résonna dans toute la tour, la faisant trembler de toutes parts.

« Qu’est-ce qui se passe ? » s’écria Téo.

« Le dragon légendaire est réveillé ! Maître N l’a réveillé ! Dépêchons-nous ! »

Se dépêcher ? C’était un peu l’idée oui ! Les trois personnes vinrent jusqu’au sommet de la tour, tous s’arrêtant devant l’imposante créature qui se trouvait face à eux.

« Reshiram … » murmura Téo, plus sous le choc qu’autre chose.

Reshiram avait la tête baissée, un adolescent aux cheveux verts se trouvant devant lui. Un adolescent que Téo reconnaissait parfaitement puisqu’il s’agissait de N ! N avait vraiemnt dompté le dragon légendaire ?

« Je suis en quête de réalité … alors que tu recherches l’idéal. Voilà nos différences, la triste réalité. Tu ne peux pas m’arrêter, vous ne pouvez pas m’arrêter. »

C’était N qui venait de s’adresser à Touya, Touko mais aussi Cheren. Bel n’était pas avec eux ? Comment cela se faisait ? Il valait mieux se méfier. Il ne la voyait pas, ce qui n’était pas forcément une bonne chose. Elle était peut-être cachée. Il rangea sa canne.

« Téo ? Qu’est-ce que tu fais là ? » demanda N, le remarquant finalement derrière Touko, Touya et Cheren. Touko se retourna la première, s’avançant vers Téo, le poing levé et prête à le frapper violemment.

Pourtant, elle s’arrêta au moment où un puissant hurlement résonna au sommet de la tour, hurlement causé par Reshiram alors que N reprenait la parole :

« Que comptais-tu faire, Touko ? Ne t’avise pas de lever la main envers Téo. »

Le dragon blanc s’envola, se dirigeant vers Téo pour se placer devant lui mais surtout entre lui et Touko. L’adolescente émit un grognement avant de répondre :

« C’est une affaire entre lui et moi. Je lui ai promis que j’allais le faire souffrir pour ce qu’il a fait à Bel. Oh oui, il va le regretter et … »

« Tu ne le toucheras pas. Je ne te le permettrai pas. » déclara N, peu enclin à laisser Téo se faire frapper par Touko. D’ailleurs, les deux sbires qui accompagnaient l’adolescent vinrent se placer juste à côté de celui-ci. Il valait mieux se faire bien voir par le chef.

« Si ce n’est pas elle qui le peut, ça sera moi alors. »

Une voix venait de s’adresser à N, sortit de nulle part ou presque. L’adolescent aux cheveux verts tournoya sur lui-même. Il manquait quelqu’un ! Où était Touya ? Celui-ci fit son apparition à côté de Téo, son poing droit venant le frapper violemment à la joue droite. Téo vint rouler sur le sol, poussant un cri de douleur alors qu’à côté de Touya, un Lewsor se trouvait-là, prêt à utiliser sa téléportation une nouvelle fois.

« Ca, c’est pour avoir fait encore pleurer Bel. Tu ne peux pas t’en empêcher, Téo hein ? »

« Où est-elle ? Je ne la vois pas du tout. »

« En quoi est-ce que ça te concerne ? Tu n’as pas à être au courant, surtout pas après tes derniers actes. » répondit Touya, son Lewsor le téléportant avant que Reshiram ne réagisse et ne lui fasse payer l’acte qu’il venait de commettre.

« Je tenais juste à être renseigné à ce sujet. Comme elle traîne toujours avec vous … De toute façon, tant mieux qu’elle ne le soit pas. Je n’aurai alors pas à me retenir contre vous. »

« Téo, tu ne m’as toujours pas dit ce que tu faisais ici. Normalement, tu devais être au palais, en train de te reposer avec Anthea et Concordia. »

« J’ai décidé de venir pour voir comment cela se passait de ton côté, N. Je pense que j’ai bien fait quand même. Alors … Comme ça, tu as réussi à dompter Reshiram. Je ne dis pas capturer car je sais bien que ce n’est pas le cas. »

« Reshiram a reconnu mon désir de réalité. Faire de mes rêves une réalité. Il a décidé de m’aider. Je laisse aux autres la possibilité d’aller chercher l’Idéal : Zekrom. »

L’Idéal … Zekrom. Enfin, ce n’était pas le plus important à penser en ce moment même.

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