Chapitre 62 : Se rassurer

ShiroiRyu
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Chapitre 62 : Se rassurer

« Troisième ville mais rien de rien. »

Il avait poussé un profond soupir avant de mettre une main sur son front. Malgré tout ce qu’il avait dit et fait, la vérité était là, très laid et affreuse. Il avait laissé Sérest et il avait eut raison mais bon, ça ne changeait pas qu’ils n’avaient trouvé personne qui avait des informations sur l’aigle bicéphale. De plus, ils ne pouvaient pas l’interroger directement.

« Ça serait de la pure folie. On risquerait de se faire pourchasser. »

Il marmonnait dans son coin alors que les autres discutaient entre eux. Elen avait finit par abandonner la bataille en voyant le jeune homme réfléchir longuement. La femme aux cheveux blonds parlait alors avec Clari tandis que Manelena croisait les bras sans rien dire et faire, l’air songeuse elle aussi.

« Si ce n’était que ça, ça serait tellement plus simple. »

Obtenir des informations était difficile, extrêmement difficile. Il le savait parfaitement mais il avait espérer que la solution se réglerait plus aisément. Même si ce n’était qu’un détail, du genre, que quelqu’un avait cru l’apercevoir mais rien du tout. Sérest pouvait toujours jouer sur le fait qu’elle était une femme ailée, comme les habitants de Claudiska mais là aussi, il n’était pas sûr du résultat et il valait mieux ne pas tenter le démon.

« On est complètement paralysés … on ne peut rien faire du tout, rien du tout. »

Pourquoi est-ce que c’était aussi compliqué maintenant ? A la fin ? Il donna un léger coup dans la table, s’arrachant un rictus de douleur en espérant que personne ne l’avait remarqué. Heureusement pour lui, nul n’avait tourné la tête et il poussa un soupir, soulagé. Peut-être qu’en prenant des nouvelles des autres royaumes, ils finiront par avoir ce qu’ils cherchent ? Et si l’aigle bicéphale n’était pas à Claudiska malgré tout ?

Ah ! Peut-être que c’était ça ? L’aigle qui n’était pas à Claudiska malgré qu’il en portait l’élément ! Pourquoi est-ce qu’il n’y avait pas pensé plus tôt ? Non, c’était un peu de la folie que d’avoir imaginé tout ça. Mais pourtant, il y croyait dur comme fer. Quelle stupidité ! Pourquoi est-ce qu’il pensait que maintenant ? Et est-ce que les autres y avaient réfléchit aussi ? Ou alors non ? D’après ce qu’il entendait, ils en avaient presque rien à faire. Ils parlaient de sujets non-intéressants.

« Je me fais peut-être des idées. Les autres ne semblent pas se sentir concernés. »

Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression d’être différent à cet instant ? Ah non, Elise aussi ne cherchait pas à discuter. Manelena marmonnait parfois, comme pour répondre à Clari qui l’agaçait en la titillant par quelques paroles. Royan parlait à Séran, évoquant les disputes entre leurs deux royaumes bien que Séran n’avait aucun lien de noblesse ou de royauté en Honoros. Il évoquait tout autant les relations amicales entre Claudiska et Traslord.

« Tery ? Est-ce que je peux te … enfin parler avec vous ? »

« Hein ? Elise ? Bien entendu, j’en serais ravi. Tu veux que l’on s’éloigne ? »

Aussitôt, le regard d’Elen se porta sur lui alors qu’il s’était levé. Il n’attendait pas vraiment les réactions des autres, quittant la table qu’ils avaient pris pour déjeuner. Ils allaient sûrement passer la nuit à l’auberge donc de toute façon, ils n’allaient pas vraiment s’éloigner cet endroit. Il se dirigea hors de l’auberge, Elise l’accompagnant avant qu’il ne dise :

« Qu’est-ce qui te perturbe, Elise ? Si tu veux en parler, je veux bien t’écouter. »

« Ca serait plutôt à moi de vous poser la question, vous ruminiez dans votre coin sans chercher à communiquer avec les autres. Il est vrai que ces derniers jours n’ont pas été très glorieux en ce qui concerne la recherche d’indices mais … »

« Je ne parle pas de moi mais de toi. Quelque chose de te tracasse mais quoi ? »

« Cette envie incessante de trouver l’aigle bicéphale. Je n’arrive pas à me le retirer de la tête. Pourtant, j’aimerai penser à autre chose mais je veux arriver à trouver cette créature pour que tout soit terminé. Et cette pensée passe au-dessus de tout le reste. »

« Hmmm, je ne suis donc pas le seul. J’ai juste l’impression que les autres ne réagissent pas de la même manière que nous, pour tout te dire. »

« Vous l’avez remarqué aussi ? Ils restent naturels mais nous sommes alors les seuls concernés. Pourquoi ? Est-ce qu’il s’agirait … de ce que nous sommes ? »

« Je n’en ait aucune idée mais c’est une bonne supposition. » dit Tery en soupirant, plaçant une main sur son front. « Est-ce que … tu entends parfois une voix quand tu dors ? »

« Hein ? Oui ! Bien entendu ! Je pensais vraiment être la seule mais visiblement non. J’avais l’impression de devenir folle à entendre une voix. Je suis soulagée … tellement soulagée … Mais comment est-ce cela se fait ? Je n’ai jamais osé en parler. »

« Je n’en sais pas plus que ça malheureusement mais oui, tu dois être rassurée, je m’en doutes. Ah … Je suis zen, vraiment zen. »

C’est bien ce qu’il pensait. Cette voix était lié au fait qu’il soit un démon. Elen et les autres ne l’entendaient pas. Il n’y avait qu’Elise qui était capable de l’entendre. Il tapota doucement le sommet du crâne de la jeune demoiselle avant de dire d’une voix douce :

« Bon, au moins, si j’ai un souci, je peux t’en parler, d’accord ? Et inversement. »

« OUI ! Merci beaucoup, Tery ! » s’exclama t-elle dans un grand sourire. Elle était quand même sacrément gentille et mignonne comme fille. D’ailleurs, pourquoi est-ce qu’il avait eut ce geste ? Elle n’était pas plus jeune que lui, du moins, pas de beaucoup.

« Nous devrion retourner voir les autres. J’ai eut ma réponse et toi aussi. »

Elle hocha la tête positivement, toute ragaillardie par les paroles de Tery. S’il suffisait vraiment de si peu, il l’aurait fait depuis bien longtemps ! AH ! Bon, d’après ce qu’il avait cru cerner, Elen n’avait pas été contente qu’il parte mais ça, qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Il pouvait bien discuter avec Elise un peu, surtout sur ce pont enfin résolu.

« Vous êtes déjà de retour ? Ca n’a pas duré bien longtemps. »

« J’avais juste quelque chose à demander à Elise, rien de plus. Au final, comme c’est confirmé, je n’ai pas à m’inquiéter plus à ce sujet, voilà tout. »

Il avait hoché la tête positivement, faisant un léger sourire à Elen après lui avoir répondu avant de retourner s’asseoir à côté d’elle. Si elle ne posait aucune question, tant mieux. Si elle en posait, tant pis, il ne parlerait pas de ce sujet assez pointilleux. Il prit une profonde respiration, prenant les dernières nouvelles du groupe mais rien du tout, pour ne pas changer. Il soupira longuement en marmonnant, se disant que ce n’était pas aisé.

« J’ai l’impression que tout ce que l’on entreprend est voué à l’échec. »

« Il ne faut pas dire ça, Tery. C’est simplement que nous manquons de chance. Mais celle-ci tournera ! Il suffit juste de trouver l’élément de départ et nous pourrons ensuite partir à sa recherche, non ? » lui dit Elise tout en rigolant légèrement, ayant retrouvé le sourire.

« Je ne sais pas de quoi vous avez parlé tous les deux mais Elise semble en pleine forme. »

« Oh de rien, de rien. Du moins, rien d’important mais qui était nécessaire en fin de compte. Au moins, c’est réglé et on va bien mieux tous les deux maintenant, n’est-ce pas, Elise ? »

« C’est exact, Tery ! Sans toi, ça se serait passé bien moins bien. Hum … »

Elle cligna des yeux à sa propre phrase, un peu étonnée et amusée par sa diction. Néanmoins, personne ne releva sa phrase alors que chacun reprenait sa discussion. Tery était maintenant en train de parler avec Elen tandis qu’Elise discutait avec Royan. Seule Manelena avait fini par se lever, marmonnant :

« Je vais prendre un peu l’air, j’en ait besoin. »

Il ne cherche pas à l’arrêter. Ca pouvait très bien se passer comme très mal, c’est pourquoi il évitait alors de chercher à en savoir plus. Mais bon, était-ce par rapport aux dires des autres personnes présentes dans l’auberge ? Il avait essayé de ne pas s’en mêler mais difficile d’ignorer encore une fois les différentes rumeurs concernant Shunter.

Des rumeurs, qui, comme souvent, n’étaient pas vraiment rassurantes. C’était donc pour cela que la jeune femme aux cheveux argentés était partie. Besoin de souffler et de penser à autre chose, il s’en doutait. Il était déjà prêt à aller lui parler dans quelques minutes mais au final, il déclara qu’il allait dans sa chambre pour aller se reposer. De toute façon, ils ne comptaient pas bouger jusqu’à demain matin donc bon …

Dans la chambre, il ouvrit aussitôt la fenêtre, regardant dans la rue pour tenter d’apercevoir Manelena. Visiblement, celle-ci s’attendait à lui puisqu’il avait fallut simplement baisser les yeux pour la remarquer. Il fit une simple salutation de la main avant de dire :

« Qu’est-ce qui ne va pas ? Encore à cause du royaume ? »

« Encore à cause du royaume. Tu n’as pas peur de te faire lyncher pat Elen ? »

Petite pointe d’ironie. Elle allait donc mieux que prévu. Mais pourtant, il gardait son visage des plus sérieux, la fixant avec douceur avant de murmurer :

« Alors, tu veux en parler ou pas ? Et ne me réponds pas « ou pas », je ne tolèrerais pas une telle réponse venant de toi. Qu’est-ce qui se passe ? »

« Tu n’as pas entendu les rumeurs ? Sur les rebelles et tout le reste ? Encore que tu étais trop concentré avec Elise. De quoi est-ce que vous avez parlé tous les deux ? »

« De choses … assez personnelles … mais c’est liées à ça. » dit-il en désignant son crâne, là où normalement ses cornes sont présentes. Elle haussa un sourcil avant de lui répondre :

« Et à part ça ? Qu’est-ce que cela veut dire exactement ? Surtout que tu parles de « personnel ». Ne me dit pas que toi et … »

« Hey ! Mais qu’est-ce que tu t’imagines ? Ne raconte pas n’importe quoi et ne fait pas ta Elen ! Bon sang, je suis en train de crier dans la rue. Tu ne veux pas remonter ? »

« Et qu’Elen me fatigue en me demandant ce que je vaix faire ? Hors de question. J’ai pas envie de me fatiguer à lui répondre, voilà tout. » marmonna la femme aux cheveux argentés, craquant les os de son cou tout en reprenant : « Quant à moi … Non rien. »

« GRUMPF ! Bon, j’ai eut ma réponse. Tu reviens quand tu veux en bas, pour ma part, e comptes me reposer. Bonne journée. » dit-il en fermant la fenêtre vivement.

« Hein ? Mais qu’est-ce qui lui prend ? »

Elle était interloquée. C’était pas totalement faux que ça soit complètement absurde de crier dans les rues. D’ailleurs, elle avait aussi remarqué quelques têtes tournées vers eux. C’était déplaisant, très déplaisant en fin de compte.

« Les gens doivent se rappeler de son visage. Et zut. »

Même s’il continuait de se cacher et elle aussi, elle avait pensé pendant un bref instant que tout cela aurait put les emmener à … se reposer. AH ! Elle qui pensait à se reposer ? Absurde ! Vraiment absurde de sa part ! Et candide ! Ils ne pouvaient pas profiter d’un repos ! Ils ne le méritaient pas ! Ils affrontaient des monstres millénaires.

« Je n’aurai jamais pensé un jour vivre tout cela. »

Elle serra le poing avec rage. Tout ça car elle avait connu un jeune homme particulièrement stupide … mais qui avait été capable de la marquer à vie. Depuis tout ce temps, elle était décidée … à le suivre jusqu’au bout, quitte à avoir le monde entier comme ennemi. Voilà ce à quoi elle s’attendait. Elle poussa un profond soupir, regardant encore la fenêtre fermée.

« Je ferais mieux de retourner auprès des autres. »

Et voilà qu’elle se dirigeait vers les portes de l’auberge. Encore une fois, ils ne faisaient que cela, se promener de ville en ville, en espérant glaner quelques informations.

« Tiens, tu es déjà de retour ? Même pas une demie-heure, ça ne devait pas être si important que ça, n’est-ce pas ? » dit Clari tout en rigolant.

« J’avais surtout bien mieux à faire de mon côté bien que cela ne te regarde qu’à moitié. »

« Oh, donc tu peux nous dire ce que tu as été faire non ? Mais en coupant ta phrase à moitié, ensuite, on tente de deviner l’autre moitié. »

Comment est-ce qu’elle avait fait pour avoir une telle énergumène dans l’armée ? A l’époque où elle avait été maréchale, ça ne se serait pas passé comme ça. Encore qu’elle exagérait à moitié tandis qu’elle poussait un profond soupir. Il vaut mieux ne pas trop chercher à en savoir à son sujet car elle avait beaucoup mieux à faire.

« Tery est encore dans sa chambre ? Il faudrait qu’il pense à en sortir. »

« Il a sûrement été se reposer, rien de plus. Mais bon … auberges, auberges, auberges, on ne va que dans ces derniers sans réellement se préoccuper du reste. »

« Et que veux-tu que cela me fasse, Elen ? Nous n’avons pas trop le choix. Nous pourrions toujours dormir dehors, si cela est tellement dérangeant d’avoir un lit. » répliqua Manelena à Elen, celle-ci étant déjà prête à réagir mais Clari s’exclama :

« Mais ça me semble être une bonne idée ! Même si on le fait déjà assez souvent entre deux villes, bien que depuis notre arrivée à Claudiska, ce n’est pas le cas. »

Elles avaient parfaitement compris le petit jeu de la jeune femme. Les empêcher de se disputer, encore une fois, cela leur permettant alors de ne pas créer plus de conflits. Mais bon, ce n’était pas pour ça qu’elle acceptait qu’elle s’en mêle alors que ça ne la regardait pas le moins du monde. Pour toute réponse, elle émit un grognement.

« Alors, puisque visiblement, Manelena est d’accord, on va attraper Tery dans sa chambre, le ligoter et le saucissonner. Le soulever au-dessus de nous et le transporter. »

« Et bien entendu, nous mettre les gardes de cette ville à dos car ils se poseront des questions, n’est-ce pas ? Ou je me trompe encore une fois ? »

« Ce n’est qu’un petit souci mineur de rien du tout ! Je suis sûre que l’on peut arranger ça en un coup de vent. Or, tu sais bien que c’est ma spécialité non ? »

« Je préfère m’abstenir de te répondre, cela devient de plus en plus ridicule et risible. »

Comme elle désirait ! La femme aux couettes blondes semblait ignorer parfaitement l’agacement de plus en plus visible chez celle aux cheveux argentés tandis qu’Elen exultait intérieurement. Elle se demanait comment Clari pouvait obtenir ce résultat à chaque fois, cela tenait presque du génie. Sérest soupira :

« Laissons-le se reposer pour une heure ou deux et ensuite, nous partirons pour la nuit. »

« Dire que nous avons déjà payés nos chambres mais bon … Autant les utiliser non ? »

« Ce n’est pas totalement faux en un sens. Laissons alors Tery dormir et … »

« Je vais de ce pas le rejoindre puisqu’il en est décidé ainsi ! » s’exclama Elen avec un petit sourire, quittant la table pour grimper à l’étage avec une vélocité peu habituelle.

« Et évite de le fatiguer comme ces derniers jours ! »

La remarque la stoppa net dans son élan alors qu’elle regardait Manelena. Non mais de quoi est-ce qu’elle se mêlait elle ? Ca ne la concernait pas le moins du monde, compris ? Que ça lui plaise ou pas, elle s’en fichait complètement ! Mais qu’elle ne vienne pas lui dire quoi faire car sinon, elle n’allait pas vraiment apprécier tout ça.

« Tu n’as qu’à essayer de trouver quelqu’un qui veuille de toi au lieu. »

Et sur ces mots, elle continua son ascension, disparaissant à l’étage tandis que Manelena fronçait les sourcils. Si cela ne tenait qu’à elle et qu’il n’y avait personne, elle ne se serait pas privée pour aller l’exterminer mais pour le moment, non.

« Des fois il sera bon de donner une petite leçon dont elle se souviendra. »

« Manelena, laisses-la donc tranquille un peu. On sait bien que cela te met en colère de la voir aussi heureuse avec Tery mais … »

« Et pourquoi est-ce ce point précis me mettrait en colère hein ? » s’exclama Manelena, rapidement agacée, Clari ayant touché encore une fois une corde sensible. « La seule chose qui me dérange dans leurs absurdités, c’est le fait que Tery soit exténué et incapable de se tenir correctement en journée ensuite J’ai l’impression d’avoir affaire à un monstre attiré uniquement par le plaisir charnel. »

« Curieuse définition, je ne suis pas sûre que je la collerai à Elen par contre. Il est vrai néanmoins qu’elle rattrape tout son retard avec Tery, tu ne vas pas lui reprocher ça non ? »

« Qu’ils se gardent ça pour quand ils vivront seuls, dans un coin paumé et isolé. »

« Oh ? Tu insinues donc que tu n’iras pas leur rendre visite quand tout sera terminé ? »

Pfiou. Rester calme et ne pas avoir envie de claquer la tête de Clari pour qu’elle se taise. Il valait mieux penser à autre chose. Comme ce souci à Shunter. Ce n’était que des rumeurs, il n’y avait rien de fondé mais cela la tracassait bien qu’elle évitait de le montrer. Devant l’absence de réaction de la part de Manelena, Clari leva une main pour héler une serveuse et commander une nouvelle fois à boire.

« Clari, évitez de boire trop, même si vous tenez facilement l’alcool… »

« Elise, je me sens pousser des ailes quand je bois dans les tavernes de Claudiska. Je préfère donc en profiter un petit peu ! Tu devrais faire de même maintenant que tu es passée de l’autre côté, tu ne crois pas que ça serait une bonne idée ? »

« Je ne sais pas trop … Je ne voudrais pas que l’odeur de l’alcool nous incommode. »

« Roh mais ne t’en fait pas. Il n’y aura aucun problème, je te dis ! »

« Ce n’est pas pour ça que je suis rassurée mais bon … un seul verre alors. »

Elle prit une profonde respiration avant de ramener la boisson au niveau de ses lèvres lorsque celle-ci arrive à sa table. Finalement, le liquide lui fait plus que du bien tandis que Royan haussa un sourcil, étonné de la voir agir de la sorte.

« J’espère néanmoins que vous savez tenir l’alcool, mademoiselle Elise. Je n’aimerai pas que votre image se brise au même instant où avez un haut-le-coeur qui remonte à votre gorge. »

« Oh ! Allons, prince Royan ! Je sais quand même bien me tenir, je vous pries ! »

« On ne sait jamais justement, mademoiselle Elise. Clari, si quelque chose de fâcheux se passe cette nuit, je risque de t’en vouloir à vie. »

« C’est pour cela que je te conseille d’être son ange gardien pour la soirée, qu’est-ce que tu en dis ? Ca ne me semble pas être une mauvaise idée, non ? »

« Tsss, je te le ferais payer plus tard. Mademoiselle Elise, vous avez entendu ? Je vous surveille et je vous aies à l’oeil. »

Comme il le désirait ! Elle ne semblait pas trouver cela déplaisant, commençant alors à parler plus aisément à Clari ainsi qu’à Sérest et Séran. Manelene, quant à elle, avait feint d’ignorer la tentative de la faire boire.

Dans la chambre, Tery s’était rapidement endormi, n’entendant pas les bruits de pas d’Elen qui avançait doucement vers lui. Avec lenteur, elle grimpa sur le lit, se plaçant au-dessus de lui avant de finir par se coucher sur sa personne. Elle se pressa contre lui, fermant les yeux à son tour tout en chuchotant :

« Je suis si heureuse de te sentir auprès de moi, je n’ai besoin de rien d’autre, Tery. »

Bien entendu, elle n’attendait aucune réponse de sa part. Elle rouvrit ses yeux, regardant brièvement la porte. Elle avait oublié de la fermer. Dommage que Tery dorme, elle aurait bien tout fait pour exaspérer encore une fois Manelena. Elle savait que son attachement à Tery était un peu trop … maladif mais elle ne le regrettait pas. Elle appréciait tellement leurs moments à deux et elle ne voulait jamais se séparer de lui.

C’était pour cela qu’elle allait faire tourner la clé dans la serrure de la porte, se diriger à nouveau vers Tery et voir peut-être à le réveiller tout en douceur. Mais le jeune homme semblait profondément plongé dans son sommeil alors qu’elle faisait une petite moue boudeuse. Moui, d’accord. Bon, ce n’était pas bien grave.

« Le plus important est que tu sois là. »

Elle ne faisait plus vraiment la distinction entre de l’amour et de l’acharnement. Tout ce qu’elle voulait, c’était avoir le jeune homme à ses côtés à chaque moment, à chaque instant, à chaque souffle qui émanait de ses lèvres. Elle l’aimait … à la folie, elle le savait.

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