Chapitre 68 : Près de Traslord

ShiroiRyu
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Chapitre 68 : Près de Traslord

« Je vais voir ce qu’elle a … »

« Ce qu’elle a ? Comment ça ? Ca reste qu’un golem hein ? »

Il haussa les épaules aux paroles de Manelena. Il avait juste l’impression que puisque ce golem était issue de la nature et de la végétation, c’était alors un golem féminin. Mais oui, Manelena n’avait pas tort, ça reste une simple création. Il s’avança vers le golem, celui-ci continuant de le fixer pendant quelques secondes avant qu’il ne tende une main :

« Merci de les avoir protégées, comme je te l’avais demandé. »

Le golem resta immobile pendant de longues secondes avant de finalement hocher la tête. Le jeune homme poussa un léger soupir de soulagement. Tant mieux, il avait eut peur d’avoir encore plus de problèmes qu’auparavant. Visiblement, ça ne serait pas le cas.

« Voilà, tout est bon, tout est rentré dans l’ordre. Vous n’avez rien à craindre. »

« Tu en es sûr et certain ? Ton golem reste quand même bien étrange. »

« Je sais, je sais mais je te promets qu’il ne causera aucun tort. »

Voilà que Manelena haussait un sourcil suspicieux. Bien entendu, pourquoi est-ce qu’elle le croirait aussi facilement, n’est-ce pas ? Il poussa un petit soupir. Dommage mais bon, il comprenait parfaitement ce qu’elle voulait penser par là.

Il posa une main sur son front, l’autre claquant des doigts pour faire disparaître le golem. Bête, c’était vraiment bête mais si cela pouvait rassurer Manelena, autant le faire. Il regarda la femme aux cheveux blonds avec inquétude, se demandant si cela la dérangeait ou non.

« Aucun souci de ton côté, Elen ? Tu n’as pas peur ou autre ? »

« Pas vraiment bien que je restais sur la défensive au cas où. On ne sait jamais à quoi s’attendre exactement hein ? Donc, c’est juste une mesure de précaution. »

Il était vrai qu’il remarquait que maintenant, elle était en position défensive et une flèche était apparue sur son arc. Néanmoins, maintenant que le golem n’était plus là, l’arc disparut en même temps que la flèche avant qu’il ne dise :

« Allons-y ? Je sais où se trouve l’autre groupe avec mon golem. Ca paraît peut-être étrange mais j’arrive à les localiser. »

« Ca paraît pas étrange, ça l’est complètement. C’est quoi encore ce pouvoir ? Tu vas finir par arrêter d’évoluer quand, tu peux me le dire ? »

Il haussa les épaules en réponse à Manelena. Comme s’il pouvait le savoir à sa place ? Il n’était même pas certain de tout ça. La seule chose qui lui importait réellement, c’était surtout de savoir comment tous les autres allaient. Il prit rapidement de la vitesse, bien décidé à suivre son instinct et ce nouveau « sens » qu’il possédait.
Il lui fallut moins de quelques minutes pour retrouver Elise, Sérant et Sérest. Comme pour les assassins avec Manelena et Elen, le golem avait visiblement fait tout le travail et cela avec une efficacité remarquable et effrayante. Elise le regardait, ses yeux rouges, des cornes sur son crâne avant de bredouiller faiblement :

« Ce … Ce golem était vraiment … vraiment très bizarre, Tery. On avait l’impression qu’il était vivant, qu’il voulait hurler. Ils ont essayé de le détruire mais à chaque fois, il se reconstituait en récupérant des morceaux du sol. »

« Ne t’en fait pas, Elise Il semblerait qu’il ne soit pas le seul. Malheureusement, je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi, je suis désolé. »

Mais il allait régler ce petit problème. Le golem se tourna vers lui et il savait qu’il ne ferait rien de mal. Néanmoins, les cadavres étaient très explicites : ils ressemblaient plus à une bouillie informe en de nombreux endroits.

« Il ne reste plus qu’à trouver Clari et Royan. Normalement, ils ne devraient pas avoir trop de problèmes, j’imagine. C’est Clari. »

« Cette confiance aveugle en elle te perdra, Tery. Elle reste une simple adepte de Zélisia tandis que Royan, bien que ses pouvoirs aquatiques soient immenses et qu’il soit un prince, n’a pourtant aucune prédisposition à pouvoir lutter contre des assassins. »

Pfff ! Merci Manelena ! Alors qu’auparavant, il se sentait rassuré, elle venait de réussir à lui insinuer un certain doute. Ils allaient retrouver Clari et Royan, et vite ! Il prit un pas des plus rapides, délaissant alors le reste du groupe. Où est-ce que Clari et Royan pouvaient se trouver ? Contrairement aux deux autres duos, il n’avait pas la possibilité de les trouver aisément, c’était dommage … et vraiment ennuyeux sur le coup.

Vite, vite vite ! Et vite ! Il devait accélérer le pas, encore plus ! A gauche ? A droite ? Il devait juste s’imaginer le chemin qu’aurait pris Clari. La connaissance, ça ne l’étonnerait pas qu’elle ait choisie d’être proche de la bordure de la forêt. Cela lui permettrait alors de se battre bien plus facilement avec ses pouvoirs élémentaires principalement axés sur le vent.

OUI ! Il allait essayer ça ! Il se dirigea au niveau de la bordure de la forêt, espérant que cela serait suffisant pour ce qu’il comptait faire. Il ne lui fallut que quelques minutes pour arriver, regardant maintenant autour de lui. Bien entendu, aucune trace de Clari et Royan. Comme si cela ne suffisait pas pour ne pas le rassurer.
Le sol se mit à trembler comme si un lourd objet venait de tomber. D’ailleurs, c’est bien ce qu’il avait entendu ! Un arbre ? Un arbre venait de s’écrouler ? VITE ! C’était sûrement Clari et Royan ! Quel idiot, il aurait put envisager la création d’un troisième golem pour eux. Il avait pleinement confiance en Clari, ça ne voulait pas dire qu’elle était capable de gérer cette situation sans aucun souci. Si les assassins se focalisaient sur Royan, Clari aurait à peine la chance de pouvoir attaquer !

« Il faut que j’aille les aider ! IL LE FAUT ! »

« Hum ? Tu n’es pas obligé de chercher à te parler seul, Tery. »

Hein ? Manelena ? Et Elen ? Elles avaient réussi à le rattraper aisément. Avec elles à ses côtés, il se dirigeait vers l’origine du bruit où l’arbre était tombé. Ses lignes noires bien visibles sur son visage, ses yeux rubis fixant devant lui.

« Je ne sais pas ce qui se passe là-bas mais ça ne me rassure pas le moins du monde. »

« Moins de blablas, plus de pas, Tery. »

Oui, il le savait ! Elle n’avait pas besoin de le lui dire ! Finalement, les secondes s’écoulèrent à une vitesse folle alors qu’il arrivait auprès de ce qui semblait être une scène de guerre. Des trous se trouvaient partout, des arbres étant déracinés et des traces de sang se trouvant un peu partout. Il remarquait trois cadavres au sol tandis qu’heureusement pour lui, aucun ne s’agissait de Clari et Royan … mais il ne les voyait pas.
Une griffe faite de terre sur sa main droite, il restait sur ses gardes. Où est-ce qu’ils étaient ? Et où est-ce que Royan se trouvait ? Et Clari ? Une petite voix s’adressa à lui sur le côté gauche, le forçant à se tourner pour remarquer Royan qui avait l’épaule gauche en sang.

« … Te … Tery ? Ah … Tu es là ? Il faut aller l’aider. Depuis le début, elle combat à quatre contre une ! Je n’ai rien put faire pour l’aider. »

« Ne t’en veut pas, je vais arranger ça, si tu penses que ça te dérange. Tu n’as pas à t’en soucier, pas le moins du monde. »

Le jeune homme avait du mal à s’exprimer, étant un peu perdu alors que ses yeux regardaient autour de lui puis au-dessus. Clari ! Et un homme dont la dague était parcourue par la foudre. Non, il n’y en avait pas qu’une dague, il en avait plusieurs autour de lui … et aussi plantées dans les arbres. Ils combattaient sur les branches ! CLARI !

Il voyait l’état de la jeune femme. Déplorable ! Elle était dans un état assez grave ! L’hurlement qui sortit de ses lèvres avait quelque chose de bestial alors que d’autres griffes apparaissaient maintenant mais au niveau de ses pieds et son autre main. Tout de suite, il était en train de grimper à un arbre, comme un animal sauvage, ses griffes de terre s’enfonçant dans l’écorce jusqu’à ce qu’il finisse par arriver à la hauteur de l’assassin. Celui-ci, malgré le cri, ne s’était pas retourné sur le moment.

« Tery ? Mais qu’est-ce qui te prends ? Zou, zou, je m’en occupes et … »

Clari n’eut pas le temps de terminer sa phrase comme l’assassin de se retourner. Le coup de griffe au niveau du crâne vint tout simplement retirer ce dernier du reste du corps. Un corps qui tomba de la branche sur plusieurs mètres avant de s’écrouler au sol. Les yeux rouges de Tery fixèrent Clari avant qu’elle ne range son arme. Il pouvait voir, les entailles, les blessurs, le visage ensanglanté. Elle avait des marques de brûlures causées par les flammes et la foudre mais il y a aussi quelques endroits où la peau était en train de craqueler. Elle …

« Ah … viens donc par là, je sais que tu attends que ça. »

Qu’il attende que quoi ? Qu’il l’enguirlande pour son état ? Non ! C’était de sa faute ! C’était de sa faute si elle était ainsi. Il descendit mollement, ses griffes de pierre disparaissant.

« Et bien alors, Tery ? Tu ne viens pas ? Et dire que je me proposais … »

Il se jeta dans ses bras, venant se serrer contre elle pendant de longues secondes. Elle poussa un gémissement de douleur, disant en rigolant faiblement :

« Hey, hey, hey ! S’il te plaît, fais un peu attention, j’ai mal, hahaha. »

« ‘il te plaît, pardonnes-moi, pardonnes-moi, pardonnes-moi. »

« Je te pardonnes bien que je ne vois pas de quoi tu as à t’excuser, Tery. Il n’y a pas mortr de femme hein ? Je suis encore bien vivante et toujours prête à botter des fesses ! »

Aucune réponse de la part du jeune homme. Restant enfoui contre elle, il n’écouta pas les paroles de Royan qui poussa un soupir avant de dire :

« Visiblement, il ne se fait pas autant de soucis pour moi. Ah … Après, je n’ai pas à me plaindre de mon état, cela aurait été bien pire sans Clari. »

« De toute façon, je crois bien que quelqu’un … »

« PRINCE ROYAN ! » s’écria une voix féminine avant même qu’Elen ne termine sa phrase. Aussitôt, l’adolescent aux cheveux bleus se retrouva dans les bras d’Elise, celle-ci n’ayant nullement peur de se salir par le sang.

« Ah, zut, je vois que vous êtes là, mademoiselle Elise. »

« Ah zut ? Ce n’est pas des parolesq ue l’on doit prononcer dans votre état ! Euh … Elen, est-ce que vous pouvez le soigner ? Monsieur Sérant ? S’il vous plaît ? »

« Je vais m’occuper de cela, ne t’en fait donc pas. » déclara l’imposant homme d’Honoros.

« Merci … beaucoup et pour tout. Merci tellement, je … suis tellement … ah … »

Elle semblait déjà être sur le point de s’évanouir alors que l’homme faisait un petit sourire. Tery n’avait pas quitté les bras de Clari, Elen les regardant avec un peu de jalousie. Le jeune homme tremblait encore tandis que Clari caressait le dos de son crâne.

« J’ai l’impression d’avoir un grand enfant dans les bras. »

« Il ne fallait pas m’inquiéter comme ça … snif … quel idiot. J’aurais dût créer un troisième golem ! J’aurais dût ! Mais la prochaine fois, je n’oublierai pas ! Je te le promets ! »

« Mais oui, Tery. Mais oui … » soupira Clari en allant embrasser ses cheveux. Elen eut une petite boule dans la gorge alors que Manelena murmurait faiblement :

« Je ne savais pas … qu’ils étaient aussi proches. »

« Ne raconte pas n’importe quoi, Tery n’est pas aussi proche que ça. Enfin, je crois mais … c’est vraiment étrange. Enfin, qu’il réagisse comme ça. »

Elle n’avait aucun mal à reconnaître que Tery et Clari avaient une relation vraiment spéciale et unique … mais pas à ce point. Enfin, pas de cette intensité. Elle avait l’impression qu’elle n’avait pas sa place à l’heure actuelle.


Il fallut un bon quart d’heure pour que Tery accepte enfin de quitter les bras de Clari. Les yeux rougis, il se les frotta pendant quelques secondes avant de se redresser. Avec lenteur, il déglutit pour dire, le regard tourné de telle façon que l’on ne voyait plus son visage :

« Nous devrions nous rendre dès maintenant hors de la forêt. Je pense que pour le moment, nous n’aurons aucun souci … mais on est jamais sûrs. Royan ? Est-ce que je peux te demander quelque chose ? Enfin, à toi de voir si c’est une bonne idée. »

« Et quelle est cette idée ? Car si tu ne l’évoques pas, nous n’irons pas très loin. »

« Simplement nous rapprocher des frontières entre Traslord et Claudiska. Normalement, à partir de là, tu ne devrais avoir aucun problème à pouvoir nous protéger à moitié, non ? »

« Malheureusement, ce n’est pas aussi simple. Car bien que je sois le prince, il y a de fortes chances que certains assassins aient peu de réticence à m’éliminer. Même si je vois ce que tu veux faire et que je comprends où tu veux en venir. »

« C’est dommage mais bon, merci. On essaye néanmoins ? »

« Cela peut réduire le nombre d’assassins qui nous poursuit mais ça ne les arrêtera pas tous. C’est leur mission et ils sont entraînés à cela. »

« Qu’importe, moins d’assassins est toujours une bonne chose. Faisons cela alors, sans même nous poser plus de questions à ce sujet ! »

Le jeune homme semblait avoir repris des couleurs alors qu’il regardai tout le monde. Vraiment, il n’y avait que Clari et Royan qui avaient été blessés. Mais l’un comme l’autre étaient déjà en train de se faire soigner. Et il ne souriait pas, bien entendu.

Comment aurait-il put dans une telle situation ? Il n’était horrible ou immonde. Ce n’était pas lui qui aurait put faire ça. Reprenant la route, la marche fut plus laborieuse bien que sans problèmes cette fois. Visiblement, ils avaient éliminé la première vague d’assassins mais combien allaient-ils en avoir encore ? Y avait-il vraiment une limite ?

Il n’en était pas réellement convaincu. Il ne savait pas comment l’expliquer mais avec la défaite actuelle, il était sûr qu’ils allaient pouvoir souffler un petit peu. Tery tapa du poing contre son coeur, regardant tout le monde avant de dire :

« Nous allons chercher la ville la plus proche pour nous reposer. Même si on aura encore des assassins dans notre dos, je suis sûr et certain que ça ne nous causera que peu d’ennuis contrairement à auparavant. Donc ne vous faites aucun souci à ce sujet, d’accord ? »

« Et qu’est-ce qui te convint de penser de la sorte, Tery ? Qu’est-ce qui te rassure tant ? »

« Ce qui me rassure ? Tout simplement que nous en avons éliminé une vingtaine non ? »

Elle ne répondit pas mais d’après un rapide calcul, ils ne devaient pas être loin de ce résultat, oui. Mais cela ne changeait pas … hmm, si. Une vingtaine de personnes était morte, ce qui voulait dire alors que vingt personnes allaient manquer à l’appel. Les lettres et autres n’allaient avoir aucune réponse.


A partir de là, ils allaient donc bénéficier d’un laps de temps … qui allait leur permettre de profiter d’une nuit. De toute façon, vu comment Clari était blessée, c’était la meilleure chose à faire. Grumpf. Elle n’aimait pas l’avouer mais la relation entre Tery et Clari était d’un tout autre niveau que les autres à ce sujet.

Pourquoi est ce qu’ils étaient aussi proches ? Même entre Elen et Tery, il n’y avait pas une telle complicité. Non, ce n’était pas de la complicité mais une dévotion. L’inquiétude de Tery, ses larmes, ses pleurs, ses sanglots, ses tremblements. Même pour les retrouvailles avec Elen, il n’avait pas eut une telle réaction.
C’était anormal, totalement anormal … ou alors, était-ce tout simplement une relation qui n’était pas possible à expliquer ? C’était peut-être la meilleure réponse à tout cela. Elle passa une main sur son front. Ce n’était pas le moment de réfléchir à tout cela.
La marche fut plus lente qu’auparavant, Clari ayant du mal à se déplacer. Néanmoins, Tery était aux petits soins avec elle. Elle avait encore la force de plaisanter, lui demandant si’l voulait bien lui permettre de la porte. Il avait répondu qu’il en était hors de question mais elle avait alors tout simplement éclaté de rire.

Elle avait la force … et une telle volonté. Elle n’avait jamais cherché à mieux à connaître les personnes autour d’elle mais d’après ce qu’elle savait sur Clari, elle était issue d’une famille noble dont la lignée était parmi les plus anciennes de Shunter. Le genre de familles dont la félicité se basait sur les lignes de Zélisia tandis que les lignes d’Alzar étaient voués à disparaître d’une façon des plus étranges.
Ils avaient eut un fils, n’est-ce pas ? Un fils plus âgé que Clari. Oh, maintenant, Clari devait à peu près avoir son âge à elle, Manelena. Peut-être un peu moins. Tery avait aussi une vingtaine d’années voire plus. Elle ? La différence d’âge avec lui devait avoisiner les cinq ans environ, elle pensait. Pourquoi est-ce qu’elle se compliquait la vie à savoir ce genre de détails tout ce qu’il y avait de plus insignifiant ? Ce n’était pas comme si elle allait pouvoir se servir d’un tel renseignement et …

« Ah ! Ca ne paye pas de mine mais je suis sûr que nous devrions trouver de quoi dormir et manger pour la nuit ! Profitons-en dès maintenant ! »

Hein ? Comment ? Ils étaient déjà arrivés ? Sauf qu’ils étaient en fin d’après-midi. Rien que ça ! Elle avait été plongée dans ses pensées pendant aussi longtemps ? Elle n’arrivait pas à le croire mais pourtant, la vérité était là, devant ses yeux. Pfiou.

« Teryyyyyyyyyy ! Est-ce que tu veux bien dormir avec moi ce soir ? Au cas où mes blessures me feront mal pendant la nuit ? » demanda Clari sur un ton faussement implorant. Le jeune homme aux cheveux bruns se tourna vers elle, lui répondant :

« Pourquoi pas ? Ça me semble logique, oui. Mais je ne pourrais qu’atténuer la douleur. »

« Ne te force pas, va ! Tu es porteur des lignes d’Alzar, non de Zélisia. Par contre, si Elen veut bien rester, je ne dirais pas non. »

« Hein ? Euh … Hmm, d’accord. Pourquoi pas ? »

Elen avait été un peu perturbée par la réponse de Tery, celui-ci n’ayant guère attendu avant de répondre par l’affirmative. Néanmoins, maintenant que Clari lui proposait cela, elle aurait du mal à refuser. Elle regarda Tery, celui-ci hochant la tête avant qu’elle ne dise :

« D’accord, je veux bien, il n’y a aucun problème à cela. Mais ne t’avise pas de trop parler. Je dormirais dans la même chambre que vous. »

« Tery et le prince Royan n’auront qu’à dormir dans la même chambre, non ? Cela fera un peu de compagnie avec qui discuter, non ? »

« Au cas où il faudrait refaire mes bandages, non ? Cela ne te dérange pas, Tery ? » questionna l’adolescent aux cheveux bleus. Tery fait un mouvement de la main avant de souffler d’une voix calme :

« Aucun souci pour ma part. Mais comme pour Clari, ne comptes pas sur moi pour pouvoir te soigner. Etant d’Alzar, mon truc est plus de faire souffrir les autres que de les, tu dois le savoir, n’es-ce pas ? Si tel est le cas, au final, le nombre de chambres va être réduite à trois. Tant mieux, ça fera quelques économies. On ne va pas dire non hein ? »

« Ne commence pas à te focaliser sur l’argent, c’est assez laid. »

Manelena lui avait fait la remarque tandis qu’il haussait un sourcil. Laid ? C’est pas vraiment le terme qu’il aurait utilisé mais bon, elle n’avait pas vraiment tort. Se prendre la tête pour de l’argent n’allait emmener à rien de bon dans le groupe.

Finalement, avec tout cela, il avait fini par se rapprocher de Traslord. Bien entendu, ils allaient encore sûrement devoir prendre un bateau ou deux … voire plus. Bien entendu, ils allaient encore devoir gérer cet argent mais bon …

« Bon, allons prendre plutôt les chambres au lieu. »

Des lits séparés, que des lits séparés, sauf pour la chambre avec un lit double pour Sérest et Séran. Dommage d’ailleurs, il n’a pas put voir la véritable force de Sérest. Il savait néanmoins qu’elle était douée, franchement très douée. Mais à côté, il n’avait jamais eut de véritable combat contre les adeptes de Zélisia et Alzar. Cela allait arriver un jour ou l’autre et il n’était pas sûr à quoi s’attendre. Est-ce que Sérest et Séran étaient des cas à part ? Ce n’était pas la première fois qu’ils parlaient de se considérer comme des héros.
Comme des héros … Ah … Cette idée, il ne savait pas trop quoi en penser. Il continuait de trouver cela étrange mais qu’importe. Ils étaient efficaces et puis bon, ils se rapprochaient peu à peu du reste du groupe. Plus lentement qu’Elise qui avait déjà ses marques parmi eux mais Tery appréciait cela. Prenant les chambres dans l’auberge, il grimpa bien rapidement dans la sienne après qu’il soit sûr que Royan le suivait. Pfiou, cette journée avait eut son lot de surprises, pas forcément bonnes d’ailleurs.

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