Chapitre 7 : Accompagnement

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : Accompagnement

« Je… Je ne comprends pas. How as-tu put faire ça ? »

« Je n’ai pas besoin de m’expliquer. Donnez moi simplement le badge. »

Il tendait la main droite vers Kiméra, la paume ouverte comme pour obtenir son gain. Mimolet était rentré dans sa pokéball et Cynthia était déjà partie. La femme à la coiffure violet poussa un profond soupir désabusé comme si elle nageait en plein cauchemar avant de sortir un petit objet de métal ressemblant à une étoile à trois branches sphériques de couleur violette. Thierry récupéra son cinquième badge en arrachant presque ce dernier de la main de Kiméra avant de marmonner un vague :

« Merci. »

« But… Comment tu… »

« Je suis simplement capable de deviner le moindre de vos mouvements. »

« Mais it’s not possible ! Tu n’as pas des dons quand même ? »

« Non… Seulement de la volonté. Au revoir madame Kiméra, vous n’êtes que la cinquième marche. Il m’en reste encore trois à franchir. »

Il laissa en plan la femme à la robe violette avant de se diriger vers la sortie. Il observa le badge relique comme si ce n’était qu’un vulgaire objet avant de le faire rejoindre les quatre autres. Il n’en restait plus que trois et ensuite… Cette ligue allait tomber comme toutes les autres. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire qui n’avait rien d’amical.

« C’est bizarre et singulier de te voir sourire comme ça. »

Cynthia se releva du mur sur lequel elle s’était adossée. Elle-même avait un sourire aux lèvres alors qu’elle s’approchait de Thierry. Il poussa un léger soupir avant de murmurer :

« Je croyais que notre petite discussion avait pourtant été claire. Où est-ce que je me suis mal exprimé, dis moi ? »

« Ne fais pas ce petit manège avec moi. Je sais bien ce que tu caches, ça ne sert à rien de me mentir. Je ne suis pas n’importe qui, sache le. »

Il l’observa de ses yeux rouges pour voir si elle blaguait : Ainsi, elle savait tout ? Etait-ce vrai ce mensonge ? Pfff… De toute façon, ce n’était pas comme si ça avait son importance… Mais en fait si. Ca avait une sacrée importance et il se retrouvait déjà à son niveau :

« Puisque tu ne sembles pas être madame tout… »

« Mademoiselle s’il te plaît. »

« Mademoiselle tout le monde, raconte moi donc tout ce que tu sais sur moi. Voyons voir ce que tu as put découvrir en une journée. »

Dommage, il n’était pas tombé dans son piège. Vu son caractère, elle s’était attendue à ce qu’il s’énerve ou s’emporte facilement tout en racontant sa vie mais il ne semblait pas être comme ça. Elle s’était trompée sur toute la ligne mais c’était ce qu’il y avait de plus normal : Elle ne connaissait le jeune homme que depuis une journée. Elle devait rapidement trouver une excuse toute faite :

« Pourquoi te le dirais-je ? Tu pourrais facilement m’annoncer que ce n’est pas la vérité. »

« Si tu le prends comme ça, je peux considérer que tu ne sais rien du tout, d’accord ? Maintenant, si tu veux bien te pousser, je n’ai pas que ça à faire. Il va falloir que je me prépare pour me diriger vers Joliberges. »

« Pour obtenir le Badge Mine si je ne me trompe pas. Est-ce que tu laisserais une demoiselle t’accompagner dans ton aventure ? »

« Non. »

La réponse avait été claire, brève et précise : Les mains dans les poches, il se dirigeait déjà vers la sortie de la gigantesque ville d’Unionpolis avant de pousser un léger soupir : Voilà une bonne chose dont il était débarrassé. Néanmoins… Il commençait à faire nuit : Peut-être valait-il mieux passer la nuit dans la ville plutôt que de faire un vol risqué en direction de Joliberges. De plus, vu la distance, il allait passer deux semaines voir trois avant de se rendre là-bas. Arriver à un port, trouver un bateau, avoir de l’argent pour se le payer, puis attendre d’arriver à Joliberges…

« Oh purée… Chienne de vie. »

« Thierry ! »

Qu’est-ce qu’elle lui voulait encore ?! Elle ne savait pas ce que cela voulait dire d’abandonner ?! Il se retourna, des veines de colère apparaissant sur son visage avant de la voir bousculer par inadvertance un groupe de trois personnes à l’air patibulaire. Elle murmura déjà une excuse à leurs encontres :

« Je m’excuse. Je suis désolée. Pardonnez moi, je suis pressée. »

« Mais tu n’iras nulle part, jolie femme. C’est rare de voir des femmes aussi grandes que toi. »

Il haussa les épaules, visiblement, elle avait trouvé des compagnons. Il allait pouvoir être seul. Il observa la jeune femme aux cheveux blonds qui se faisait emporter par les trois hommes patibulaires du coin de l’œil. Pourquoi il le sentait mal ? Emmenée dans une ruelle sordide, Cynthia criait déjà :

« Lâchez moi sinon… »

« Sinon quoi ? Que vas-tu faire ? Nous sommes trois contre une. Tu devrais simplement te laisser faire. »

« Je ne comprend jamais pourquoi les femmes s’évertuent à crier. Il vaut mieux se taire et assumer plutôt que de perdre du temps et de la voix. »

Qu’est-ce qu’elle devait faire ?! Elle pouvait facilement s’occuper de ces trois hommes en un instant mais bon… Ou alors elle pouvait espérer un sauvetage inopiné d’une certaine personne. C’était à voir suivant le caractère de Thierry mais bon, d’après le premier constat, il valait mieux ne pas trop croire de ce côté. Elle n’avait même pas remarqué que deux des hommes aient bloqué ses bras alors que le troisième oeuvrait pour avoir un peu plus sa veste noire qu’elle avait sur son corps. L’un des boutons avait été retiré, montrant un décolleté un peu plus ouvert avant qu’une voix ne se fasse entendre :

« Têtdenoeu. Aucun pardon pour eux. »

« Qu’est-ce que… Hey y a … »

Des nombreuses lianes bleues entourèrent les jambes des trois hommes alors que le Saquedeneu les levait dans les airs sous le regard chaleureux de Cynthia. Thierry se tenait devant elle, Têtdenoeu devant lui, Mimolet derrière lui. Ce dernier était en train de faire un miroir pour éviter que les personnes ne voient le spectacle qui allait se dérouler dans la ruelle sordide.

« Eloigne toi, Cynthia. Sauf si tu veux avoir du sang sur leurs habits. »

« Mais qu’est-ce que tu vas faire ? »

« Rien… Simplement leur donner une petite leçon. »

Il claqua des doigts et les trois hommes se rencontrèrent de force dans les airs, leurs trois têtes se cognant les unes contre les autres alors que Thierry observait le spectacle. L’un des trois hommes percuta de plein fouet le mur, poussant un cri de douleur alors que des craquements sonores se faisaient entendre aux oreilles de Cynthia et Thierry.

« D’abord les bras pour qu’ils évitent de recommencer… Ensuite on peut s’attaquer aux jambes. Continue donc Têtdenoeu. »

« Arrête ça ! Ils ont leurs comptes ! »

« Ils ne doivent pas s’en prendre aux femmes… Tu n’es sûrement pas la première. Se débarrasser des déchets de ce monde est une bonne chose. »

Il avait parlé d’une voix froide alors qu’il demandait à Têtdenoeu de s’exécuter. Qu’est-ce qui se passait avec cet homme aux cheveux bruns ? Il était cinglé ou quoi ? Il n’allait pas les tuer pour si peu ! Lentement, elle faisait apparaître une sphère rouge et blanche dans sa main avant de lui dire d’une voix froide :

« Je t’ai dit d’arrêter, Thierry. »

« Hum ? »

Tiens ? Première fois qu’il la voyait avec une pokéball à la main. C’était une dresseuse ? Il pouffa légèrement de rire avant de demander à son Saquedeneu d’arrêter là le traitement. Ils n’avaient qu’un seul bras cassé mais au moins, ils allaient arrêter leurs imbécillités. Il fit disparaître son Saquedeneu avant de dire à Mimolet qu’il pouvait arrêter. Sans se retourner, il déclara à Cynthia :

« Si tu es une dresseuse, la prochaine fois, défend toi. J’ai pas que ça à foutre. »

« Attend un peu, Thierry. »

Mais il ne l’attendait pas et s’éloignait déjà de la ruelle mais elle lui rattrapa le bras, l’intimant de s’arrêter. Il la laissait prendre son bras alors qu’il continuait d’avancer sans se soucier d’elle et de ce qu’elle disait :

« Pourquoi tu m’as sauvé ? Ce n’est pas ton genre que je sache. »

« Si je n’avais rien fait, j’aurais eut des problèmes pour non-assistance à personne en danger. Si tu es capable de te rentrer ça dans le crâne alors tant mieux. »

« Je me disais aussi… »

« C’est bon, tu as d’autres questions ? Tu peux retirer ta main ? Je dois chercher un endroit où loger pour la nuit. »

« Comme tu m’as sauvé de ces voyous, il est de mon devoir de t’accompagner en récompense de ton acte de bravoure. »

« Où est-ce tu veux en venir ? Je pensais t’avoir dit que j’en avais rien à faire de toi. »

« On va faire une petite chose : Je t’accompagne jusqu’à Joliberges et ensuite, je disparais définitivement de ta vie ! »

Elle semblait sérieuse sur le coup mais il n’était pas sûr de ce marchandage. Si il pouvait éviter de la revoir dans le futur, au moins, il serait tranquille. Peut-être que ce n’était pas une si mauvaise idée. Il retira son bras de la main de Cynthia avant de se mettre en face d’elle. Ses yeux rouges dans ceux argentés de la jeune femme, il tendit sa main droite vers elle alors que de la gauche, il faisait revenir Mimolet dans sa pokéball.

« Serre moi la main et jure moi que tu ne viendras pas me déranger dans le futur. Tu pourras même regarder l’élimination du sixième champion par ma personne. »

« Que comptes-tu faire pour le battre ? »

« Il s’appelle Charles et il contrôle des pokémons métalliques. L’idée de base serait d’utiliser des pokémons de type feu. L’idée de base serait d’utiliser des pokémons capables de générer des flammes mais un problème s’impose : Il utilise un Bastiodon, un Archeomire et un Steelix. L’Archeomire est le seul qui nécessitera de le brûler si on ne veut pas un problème. Je devrais peut-être utiliser deux pokémons même si les pokémons de Charles sont faibles. »

« Qu’est-ce qui te fait dire ça ? »

Elle marchait à côté de lui, visiblement contente de voir que le jeune homme avait accepté sa proposition. Comme elle allait être à ses côtés, sa mission allait s’en retrouver facilité. Dire qu’il y a quelques semaines, les trois champions d’arènes les plus faibles avaient prévenu le conseil des 4 en étant alertés par Thierry. D’après les dires, cet homme avait été capable de tous les écraser et ridiculiser comme si il lisait dans leurs pensées. Au final, ce n’était pas totalement vrai mais sa mission était fort simple : Surveiller Thierry pour voir si il allait être un problème ou non dans le futur.

« Bastiodon, Archeomire et Steelix sont trois pokémons axés sur la défense et très lents. Même si je ne pourrais pas annoncer que je pourrais les battre en un coup cette fois-ci, j’ai le pokémon adéquat pour les combattre avec un seul d’entre eux. »

« Vraiment, tu as une pleine confiance en tes capacités, même un peu trop. Qui te dit que Charles utilisera ces pokémons ? »

« Je le sais simplement. Tu n’as pas besoin d’en savoir plus. Pfff… Il n’y a aucune auberge ou hôtel dans cette ville ? »

« Mais si, mais si ! Bon, suis moi. »

Elle se plaça devant Thierry avant de marcher dans la ville. Il se faisait de plus en plus tard et cela devait bien faire une demie-heure qu’ils étaient en train de se balader dans Unionpolis. Thierry ne disait rien, le regard neutre alors qu’il suivait Cynthia qui lui parlait. Il ne répondait pas car il n’en voyait pas le besoin.

« Vivement demain, je me demande comment tu t’occupes de tes pokémons. »

« Et les tiens ? Tu as montré une pokéball auparavant. Tu peux facilement participer aux combats contre les champions d’arène. »

« Ah… Le rêve de devenir Maîtresse Pokémon de Sinnoh, c’est un rêve de gamine ça. Je ne pense plus à ça depuis longtemps. »

« Tu fais comme tu veux. Si tu as des pokémons, mieux vaut les utiliser pour le combat. »

« Les pokémons ne sont pas des objets, jeune homme. »

Il ne daigna même pas lui répondre. Jeune homme ? Elle était aussi âgée que lui alors elle ferait mieux de se taire à ce sujet. Il avait ses yeux rubis à moitié clos : Il était vraiment si fatigué…Elle se retourna, le regardant avec un petit sourire. C’était un homme comme un autre au final.

« Qu’est-ce que tu regardes ?! »

« Rien du tout… Rien du tout. Nous sommes arrivés finalement. »

Il observa le bâtiment qui se tenait devant eux : Un hôtel à deux étages et avec deux étoiles. Ce n’était pas le grand luxe mais ça lui suffisait amplement. Sans même remercier Cynthia, il pénétra à l’intérieur avant de demander une chambre et d’aller se coucher. Demain allait être une longue journée, une très longue journée. Cynthia pénétra à l’intérieur alors que la femme à l’accueil la reconnue aussitôt :

« Mademoiselle Cynthia ! Que faites vous ici ? »

« Oh… Je suis simplement chargée de surveiller une personne. »

« Vous voulez parler du type qui vient de monter dans sa chambre ? Un vrai rustre ! Même pas un bonsoir, même pas un merci ! »

« Exactement… Est-ce que je pourrais avoir une chambre à côté de la sienne ? »

« Bien sûr ! Ca sera avec un immense honneur, mademoiselle la … »

« Il n’est pas au courant alors motus et bouche cousue. »

Elle fit un sourire à la femme à l’accueil, sourire rendu par cette dernière alors qu’elle lui tendait une clé portant le numéro 14. Elle lui signala que Thierry était dans la chambre 13 et lui souhaita une bonne nuit. Elle monta à l’étage en la remerciant avant de s’engouffrer dans sa chambre. La mission ne se déroulait pas si mal que ça au final.

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