Chapitre 72 : Calme et Tempête

ShiroiRyu
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Chapitre 72 : Calme et Tempête

« Et bien, tu vois, j’en ait encore l’eau à la bouche par rapport à hier ! »

« On a put voir ça, Tery. Tu as pris une seconde assiette, même. » déclara Manelena en haussant les épaules. Ils se retrouvaient maintenant en plein Traslord. Heureusement pour lui, comme ils étaient encore assez proches de Claudiska, il n’y avait pas beaucoup de mer, ce qui leur permettait d’éviter d’avoir à prendre un bateau, bien marin pour traverser le pays.

« Mais hey … Si j’avais su, j’aurais plutôt commencé une tournée gastronomique plutôt que de faire la chasse aux créatures géantes et dévastatrices. »

« Et voilà comment Tery a remarqué que sa vocation est tombée à l’eau. »

Il rigola aux propos de Clari, signalant qu’elle n’avait pas réellement tort sur le coup. Néanmoins, c’était mieux que rien et il ne fallait pas tellement le regretter non plus. Il poussa un petit soupir amusé. Traslord, ça faisait longtemps qu’il n’était pas venu ici. Hmm … Plutôt, est-ce qu’il y avait déjà été ? Ah oui ! Même qu’il avait été salement malade en bateau. Ah non, ce n’était pas lui mais Elen ! Hahaha !

« Qu’est-ce qu’il y a, Tery ? Pourquoi est-ce que tu me regardes ainsi ? »

« Je me rappelle juste de l’anecdote de ton mal de ventre, rien de plus ! Enfin, en bateau. »

« S’il te plaît, je n’avais pas besoin d’y repenser. Tu es horrible d’agir de la sorte. Ah … Mais maintenant, ça va beaucoup mieux grâce aux soins que j’ai reçus la première fois. »

« Et encore, tu n’es pas la seule à avoir profité de ça. Enfin, mieux vaut prévenir que guérir. Royan, est-ce que tu te sens prêt ou non ? Je te rappelle qu’on sera séparés. »

« Je ne suis pas un enfant, Tery. Je pense pouvoir me débrouiller seul. Néanmoins, avoir choisi un village comme cible n’est pas une si mauvaise idée. Peu de gardes mais qui pourront néanmoins confirmer ma présence et envoyer la lettre que je vais écrire. »

« Envoyer une lettre ? Mais a qui donc, Royan ? Toi aussi, tu as des correspondants ? »

« Bien sûr que oui, réfléchis-y donc un peu. Qui dirige mon royaume pendant que je ne suis pas là ? Même si je ne suis qu’un symbole à l’heure actuelle … »

Il avait terminé cette phrase avec une petite moue. Elise se plaça à côté de lui, signalant qu’il ne fallait pas trop s’inquiéter. Elle serait à ses côtés pendant son discours, Sérest et Séran feront de même. Ainsi, ils seraient trois avec lui.

« Nous allons vous attendre comme prévu à côté. Elen ? Manelena ? Clari ? »

« Trois femmes rien que pour toi, Tery ? Mais quel chanceux ! » s’exclama Clari alors qu’il pouffait. Mais comment est-ce qu’elle faisait pour balancer autant d’idioties à la seconde ? C’était presque du sport national d’arriver à cela on ?

« Je pense que je pourrais m’en remettre s’il s’agit de te supporter. »

« Oh, que c’est vilain de ta part envers Elen et Manelena. C’est vrai qu’elles parlent parfois un peu trop fort et qu’elles ne sont pas forcément très enclines à discuter mais de là à dire que tu vas devoir les supporter, c’est tout un monde ! »

« C’est de toi dont je parle, Clari. Tu le sais parfaitement. »

« Commeeeeeeeent ? Tu oserais me dire ça ? C’est vrai ? Tery ? Tu oserais me dire ça ? A moi ? Vraiment ? TERY ! Voyons ! »

« Qu’est-ce que tu me baragouines ? Est-ce que ton cerveau a fini par lâcher, Clari ? »

Il vint donner de petites tapes sur le sommet du crâne de Clari, y arrivant difficilement en devant se mettre sur la pointe des pieds. Il fit un petit mouvement négatif de la tête avant de murmure d’une voix faussement triste :

« Rien à dire, rien à faire, c’est fini. C’est complètement vide à l’intérieur. »

« Est-ce grave docteur ? Il n’y a donc aucun remède à cette maladie ? »

« Rien, je suis désolé, mademoiselle. Il vous faudra être forte. »

Et voilà qu’elle poussa un hurlement avant de serrer le jeune homme dans ses bras, de faux sanglots parcourant son corps. Aie, aie, aie, pourquoi est-ce qu’il avait décidé de jouer le jeu de Clari ? Hahaha, car il avait besoin de décompresser, voilà tout. Et ça lui faisait du bien. Bon … Royan allait faire son discours et c’était le plus important à l’heure actuelle.
Mais pour cela, il fallait le laisser tranquille. Ils s’étaient finalement séparés en deux groupes, comme ils en avaient convenu. Le jeune homme aux cheveux bruns avait installé la tente, ne serait-ce que pour se reposer un peu tandis que Clari s’était mise assise à côté de lui après la préparation du repas.

« Ça fait vide, drôlement vide … sans Royan, Elise et le couple. »

« Et oui, Tery mais c’est comme ça et pas autrement, n’est-ce pas ? Hahaha. »

« Tu n’es pas un peu attristée ? Même pas ? Je veux dire … ça ne me semble pas si étonnant que ça, non ? Enfin, qu’est-ce que je racontes ? »

« Tu es juste gentiment perturbé, rien de plus, rien de moins. Et si, ils me manquent tous … mais un jour, nous serons tous séparés à nouveau, n’oublie pas. »

« J’aimerai éviter justement d’y penser un peu trop, je dois t’avouer, Clari. »

« Roh … mon petit Tery à moi qui s’inquiète pour tout le monde. Il est trop mignon. »

AIE AIE AIE ! Et voilà qu’elle vient le serrer dans ses bras. C’est juste ainsi. Il pense toujours aux autres membres de son groupe et à quelques personnes dans ce monde. Il ne pense rarement qu’à lui-même. Et les paroles de Clari ne sont guère réconfortantes. Se séparer ? Ça ne lui plaît pas le moins du monde. Pas du tout, hors de question.

« Je continuerais à rester en contact avec tout le monde. Bon, Royan, ça sera difficile car il redeviendra le prince de Traslord mais vous autres, ça sera plus facile. »

« Peut-être que je serais morte d’ici là. » déclara Manelena avec nonchalance, haussant les épaules avant que Tery ne se lève subitement, criant :

« Ne dit plus jamais ça ! Même pour rire, Manelena ! Compris ? »

« Qu’est-ce qui te prend de t’énerver comme ça ? Tu veux que je m’occupe de toi ? »

« MANELENA ! Tu ne seras pas MORTE ! Et personne d’autre ! La seule mort que j’irais tolérer dans notre groupe, ça sera celle causée par la vieillesse ! »

« Tu commences à me faire mal, Tery. » murmura Manelena alors que le jeune homme s’était à moitié jeté sur elle, mains posées sur ses épaules, se retrouvant au-dessus d’elle.

« J’arrêterais au moment où tu me diras que tu ne penses pas ce que tu viens de dire. »

« Je le penses … Je suis née avec la guerre dans le sang. Ma seule fin résidera sur le champ de bataille. Que tu penses que j’ai le droit à une vie normale ne concerne que toi, Tery. Pour ma part, cela est tout simplement impossible. »

« Tu ne fais rien pour arranger les choses en parlant ainsi. Manelena, est-ce que tu veux vivre paisiblement ? Peut-être dans une maisonnette isolée du reste du monde ? Au beau milieu de la nature ? Dans un village paisible ? Dans une ville bondée ? »

« Laisses tomber. Ce genre de rêves n »est pas pour les personnes comme moi. »

« Tu le peux. Mais il faut le vouloir, Manelena. Essaies d’y réfléchir, s’il te plaît. »

Il avait dit cela avec lenteur avant de se pousser pour la laisser se redresser. L’ambiance était devenue plus que morose maintenant qu’il avait parlé avec Manelena. Comme bien souvent. Il retourna auprès d’Elen qui lui murmura si tout cela allait ou non ?

« Je ne sais pas … je ne sais plus … je ne sais trop … je suis désolé. »

« Tu n’as pas à l’être, Tery. Ce n’est pas de ta faute. Tu ne peux pas changer l’humeur des gens et leur comportement comme cela. »

« Je m’en doute mais tu ne m’en veux pas d’essayer, j’espère … »

« Pas le moins du monde. Viens donc par là. Je sais ce qui te réconfortera. Manelena ne sait pas la chance qu’elle a de te connaître. » termina t-elle de dire en chuchotant.

Elle le prit dans ses bras tandis qu’il fermait maintenant les yeux, plongeant dans une légère somnolence. Il espérait simplement que pour Royan, tout allait bien se passer. Il n’était pas convaincu maintenant … mais il était trop tard pour rebrousser chemin et revenir en arrière. Et bien entendu, Elise et les autres. Enfin, Sérest et Séran étaient capables de se débrouiller seuls. Ah … Cette fois, il ne pouvait rien faire pour tout le monde pour l’heure actuelle.

« Tery ? Il faudrait que tu te réveilles. Ils sont déjà de retour. »

« Hein ? Déjà ? Mais ça fait que quelques heures et … »

Du moins, c’est ce qu’il imaginait. Il n’en était pas sûr. Il avait chercher à tout oublier pour ne pas s’angoisser inutilement. Résultat ? Il avait dormi comme une marmotte tandis qu’il voyait bien Royan et les autres qui étaient présents. Sauf qu’ils étaient en pleine nuit.

« Vous auriez mieux fait de trouver une auberge, non ? Pour vous quatre ? »

« Elise a eut la bonne idée de préférer que l’on soit tous ensemble. Dans une auberge, des personnes auraient put nous importuner. Heureusement pour nous, nous ne fûmes pas suivi. »

« Question de sécurité, prince Royan. Je sais à quel point certains nobles veulent échapper à la notoriété et aux problèmes. Vous savez, dans une auberge, on rencontre tellement de choses que l’on ne peut pas toutes les énumérer. »

« Je m’en doute, mademoiselle. De toute façon, je ne voudrais pas les écouter pour le moment. J’ai une de ces migraines grâce à eux. »

« Et … hum … Comment est-ce que tout cela s’est passé ? » questionna le jeune homme, restant un peu en retrait en attendant de voir ce que l’adolescent aux cheveux bleus allait lui dire maintenant. Celui-ci fit un mouvement de la main, soupirant :

« Ce n’est pas vraiment très intéressant … mais j’ai écris une lettre qu’ils iront transmettre aux divers nobles et conseillers qui sont chargés de diriger le royaume en mon absence. »

« Rien que ça ? Et rien d’autre ? C’est quand même assez dépitant. Pas de grand discours éloquent devant des centaines de personnes ou autre chose ? »

« Pas le moins du monde. Je ne vais pas m’amuser à cela, j’ai bien mieux à faire. »

« Je ne considère pas cela comme de l’amusement, Royan mais bon, en un sens, c’est mieux que de chercher à ne pas être discret. Je considère … pfiou, je suis fatigué. »

« Tu viens à peine de te réveiller, Tery ! Tu ne vas quand même pas retourner te coucher, j’espère hein ? » s’exclama Elen sous le ton de la remontrance. Il fit une petite moue.

« Pas vraiment, non. Je ne vais pas pouvoir dormir alors que tout le monde va se coucher. Et au final, on va repartir vers Omnosmos. Ah ! A ce sujet, pendant que vous vous baladiez tous dans cette ville, est-ce que vous avez entendu des rumeurs ? Des nouvelles ? »

« Nous n’avons pas eut le temps de nous reposer. Nous sommes partis directement vers la plus haute instance de la ville. Peut-être Sérest et Séran ? » vint dire Royan en se tournant vers le couple. Les deux personnes n’avaient guère voulu les accompagner, considérant que des discussions entre nobles ne les concernaient pas.

« Nous avons parcourus quelques rues et été boire dans une auberge. Vu que nous dirigeons peu à peu vers Shunter, les rumeurs et nouvelles concernaient Shunter et Claudiska, oui. »

Sérest avait pris à son tour la parole alors que le reste du groupe l’écoutait, Manelena plus attentivement que les autres. Cela concernait Shunter et elle voulait en savoir le plus possible. Néanmoins, le regard sérieux de Sérest ne laissait pas de place au doute.

« Plusieurs armées rebelles commencent à se soulever à Shunter. Outre le fait que le roi ait perdu de son aura à cause de cette débâcle contre les autres royaumes, de plus en plus de personnes contestent son pouvoir. Si ce n’était que ça mais malheureusement, quelques nobles et haut-gradés militaires sont prêts à épauler les rebelles dans l’ombre. »

« Tout cela pour avoir une part du pouvoir si le roi tombe. » marmonna Manelena, plus que mécontente de la tournure que cela prenait, chose des plus logiques vu que cela la concernait indirectement dans toute cette histoire.

« Chose qu’ils ne sont pas sûrs d’obtenir. Les rebelles veulent tout simplement éliminer cet homme qui a œuvré pour le royaume avant qu’il ne soit trop tard. »

« Les actes militaire du roi ne sont plus à prouver. Il s’agit d’un monarque qui ne fut pas connu seulement pour son rôle sur le trône mais aussi sur les champs de bataille. Que de simples rebelles espèrent le faire tomber, c’est tout à fait ridicule. »

Alors pourquoi est-ce qu’elle avait de petits tremblements ? Pourquoi est-ce que toutes ses pensées étaient tournées vers cet homme qui n’existait plus pour elle ? Tery ne vint rien dire tandis qu’il écoutait le reste de la conversation. Avec Shunter en ligne de mire, il se demandait s’il n’avait pas été un peu trop … gamin dans ses réactions. Au lieu de penser qu’à sa mère, peut-être aurait-il dût plutôt penser au reste aussi ? Comme à Manelena et ce qu’elle envisageait ? Elle avait évoqué Shunter mais elle avait ensuite décidé de sceller cela dans un coin de son coeur pour ne plus les déranger.

C’était alors normal de faire un petit geste pour elle, n’est-ce pas ? Mais bon, c’était plutôt un gros geste quand on y réfléchissait bien. Le jeune homme aux cheveux bruns fit un petit mouvement de la main, quasiment imperceptible avant de se mettre à réfléchir à toute allure. Alors, alors, alors, s’il n’avait pas tort, il avait encore beaucoup à faire avec elle et les autres, non ? Qu’est-ce qu’il pensait ? C’était juste n’importe quoi. Il devait être fatigué malgré le repos qu’il avait eut dans l’après-midi.

« Tout cela pour venir nous dire que nous n’avons pas à craindre sur la résistance du roi … mais ce que les rebelles ne peuvent obtenir par la qualité, ils peuvent l’avoir par la qualité. Si la majorité du royaume se rebelle, même le roi devra plier face aux vagues. »

« Il ne sera pas ainsi. Il combattra jusqu’à la mort. C’est dans son caractère et ça l’a toujours été. Il ne changera pas de comportement, loin de là. Jusqu’au bout. »

« Et cela ne va t-il pas lui causer plus de soucis qu’autre chose ? »

« C’est le cas mais je ne vais pas l’arrêter. Il est le roi, il peut faire ce qu’il désire en tant que monarque absolu dans son royaume. »

« C’est … assez basique comme remarque, je tiens à le signaler. Mais bon, tu fais comme tu veux, je ne vais pas t’arrêter dans tes propos. Compte sur moi, c’est tout. »

« Par contre, pour ma part, désolée mais la seule chose qui compte pour l’heure, c’est ma tente. Aaaaaaah … Donc je vais vous dire bonne nuit ! »

Clari avait mis une main devant sa bouche tout en baillant légèrement, ayant un petit sourire aux lèvres avant de saluer tout le monde. Elle s’enfonça dans la tente, le couple faisant de même avant que Royan et Elise aillent aussi se coucher. Il ne restait plus qu’Elen, Tery et Manelena, les deux premiers étant collés l’un à côté de l’autre.

« Tu n’as pas sommeil aussi, Manelena ? Elen ? Pareil ? »

« Je ne vais pas te laisser veiller toute la nuit sur nous non plus, Tery ! »

« C’est pas une question au sujet de veiller ou non. Je vais bien … Mais bon … Avec ces dernières nouvelles concernant Shunter, je ne suis pas très rassuré. »

« Tu n’as pas à t’en préoccuper. Le village de Leskar est isolé du reste du royaume ou presque. Ce n’est pas vraiment là que les rebelles commenceraient à échafauder des plans. »

« Je sais bien, Manelena, je sais bien … mais c’est pour toi que je m’inquiète. »

Un petit tremblement contre son épaule et il savait qu’Elen n’avait pas apprécié ses paroles. Et Manelena qui le regardait ne semblait pas apprécier cela aussi, croisant les bras en attendant qu’il continue de parler.

« Enfin bon, comme d’habitude, dirons certains mais je ne vais pas tergiverser à ce sujet. Tu sais ce que je penses de toute cette histoire, je ne vais pas me répéter sans cesse hein ? »

« Pourtant, tu le fais et cela devient assez lassant en un sens donc bon … »

Bon ben, puisqu’il en était ainsi, il plongea dans son mutisme sans chercher à s’adresser à Manelena. Comme ça, c’était réglé. Il ferma les yeux à moitié, comme pour réfléchir à la situation avant de pousser un profond soupir.

Ca ne servait à rien. Il n’avait pas envie de se disputer. Une certaine lassitude avait fini par s’installer. Auparavant, ils n’avaient eut aucun échec mais depuis qu’ils étaient partis d’Omnosmos, rien n’allait. Que ça soit de son côté, du côté de Manelena, Shunter, cet aigle bicéphale introuvable, tout ! Et il savait que cela pesait sur les nerfs de tous et toutes.

Même lui avait du mal à rester bien concentré. Enfin, est-ce que l’on pouvait vraiment dire qu’il était concentré ? Il n’en était pas sûr du tout. Surtout en vue de la situation actuelle. Ah … Quel idiot mais quel idiot. Il ramena ses jambes jusqu’à son corps, recroquevillé auprès du feu alors qu’il regardait Elen en chuchotant :

« Tu devrais aller te coucher. Je vais surveiller le feu. Je ne penses pas que l’on sera attaqué cette nuit. De toute façon, il faudrait être fou après ce que l’on a fait aux précédents assassins. Mais bon, pour accomplir leur mission, ils seraient prêts à tout, j’imagine. »

« Tu imagines bien … Je ne vais pas tarder de mon côté. Encore une heure au grand maximum et j’irais dans la tente pour dormir. Vous faites ce que vous voulez de votre côté. »

Elle fait comme elle désire. Elle n’allait pas la retenir de toute façon, en vue de leurs discussions un peu … énervantes. Les flammes, il observait tout simplement les flammes devant lui avec peu d’intétêt.
Il avait besoin de parler mais il savait que Manelena ne lui adresserait pas la parole. Le faux problème, c’était qu’Elen dormait à moitié sur son épaule, malgré ses dires comme quoi elle allait veiller sur lui. Il poussa un soupir avant de murmurer :

« Je vais emmener Elen dans la tente, ça sera bien mieux pour chacun et chacune. »

« Naaaaaan. Je veux pas … Tery. Je veux rester … juste avec toi, rien de plus. »

« Je reviendrais plus tard, Manelena. Enfin, d’ici cinq minutes, le temps que je berce Elen, on va dire ça comme ça et je serais de retour. »

« Je suis pas une enfant, Tery. Hmm … Tu me portes, dis ? »

Oui, oui, pas une enfant, il en est certain maintenant. Il souleva la jeune femme aux cheveux blonds, déposant un baiser sur ses lèvres avant de pénétrer dans leur tente à tous les deux. Il y resta pendant une dizain de minutes, en sortant finalement en soupirant.

« Elle ne voulait pas me lâcher jusqu’à ce qu’elle soit complètement endormie. »

« Je n’ai pas vraiment besoin de savoir cela, Tery. »

Bah. Il s’en doutait ! Mais bon, c’était juste pour la prévenir. Ca lui semblait être correct et poli de sa part. Rien d’anormal, non ? Il n’était pas idiot au point de ne pas la prévenir même si elle le savait. Ah … Bon … Hop. Au boulot. Il ne savait pas pourquoi mais avec toutes ces rumeurs concernant Shunter, il avait l’impression qu’il n’y avait pas besoin d’aller à Claudiska s’il voulait subir une tempête.
Les problèmes de Shunter, il était responsable de tout cela à la base. S’il avait décidé de ne pas se mêler de cette histoire, de laisser Manelena mourir pour les actes de son père, il ne serait jamais parti. Il ne serait jamais devenu ce qu’il était maintenant. Ses yeux verts se posèrent sur le visage de Manelena. Celle-ci cligna des yeux plusieurs fois de suite, comme pour attendre ce qu’il allait dire mais aucun mot ne sortit de la bouche du jeune homme.

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? Pourquoi tu m’observes comme ça ? Je peux savoir ? »

« Pour rien du tout. Juste … te dire que je ne t’aurais jamais abandonnée … même si cela consiste à mettre le monde à feu et à sang. »

« Qu’est-ce que tu racontes encore ? Je pense qu’il vaut mieux que j’aille me coucher. Discuter avec quelqu’un comme toi, ce n’est pas bon pour mon cerveau. »

Elle se leva, cachant son visage d’une main avant de se rapprocher de la tente qu’elle partageait avec Clari et Elise. Elle murmura un bref bonne nuit tout en pénétrant dans la tente, le jeune homme levant les yeux vers le ciel. Il était prêt à bon nombre de sacrifices pour les personnes autour de lui, oui … voire les pires si nécessaire.

4 réflexions sur « Chapitre 72 : Calme et Tempête »

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