Chapitre 8 : Récompense

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Récompense

« Aaaaaaaa. »
« Aaaaaaaa. »
« Bééééééé »
« Bééééééé »
Ryusuke continuait de dicter les lettres de l’alphabet devant Sirenia qui l’imitait jusqu’à la moindre mimique de ses lèvres : elle prenait visiblement très à coeur les leçons de Ryusuke. L’adolescent lui aussi mettait de l’ardeur à la tâche, la volonté de la petite Tarsal étant contagieuse. Certains élèves étaient venus le voir et avaient remarqué le changement de son comportement, lui demandant quand il allait revenir. La majeure partie du temps, il préférait ne pas répondre ou alors évasivement : ses parents n’osaient plus parler de son projet « stupide » comme ils l’appelaient. Plus qu’une journée et il allait pouvoir enfin s’en aller. Plus qu’une journée pour apprendre à Sirenia à dire l’alphabet.
« Double V. »
« Dousal. »
« Aie…Tu t’es encore trompée Sirenia. C’est vrai que le W et le Y vont te poser quelques problèmes puisqu’il y a plusieurs syllabes dans une seule lettre. »
« Tarsal… »
Elle baissait la tête, un peu honteuse de ne pas réussir cet exercice simple alors qu’ils y étaient depuis presque deux semaines. Peut-être qu’elle n’était tout simplement pas capable de réussir cet exercice tout simple. Une main caressa ses cheveux rouges :
« Allons allons, ne sois pas triste Sirenia. Il nous reste encore une journée, tu en es capable, j’en suis sûr hein? »

Il colla son front contre celui de la Pokémon qui tentait de lire dans ses sentiments : il avait confiance en elle, vraiment confiance. C’était bien différent de ses premiers sentiments à son égard : purs et clairs, ils illuminaient son coeur et celui de Sirenia qui pouvait les ressentir. Elle s’empêcha de rougir devant tant de dévotion de sa part avant de murmurer :
« Aaaaaa Béééééé Céééééé Dééééééé Euuuuuuh Fffffff. »
« C’est bien! Très bien! Continues Sirenia! »
Il était heureux : elle faisait de tels progrès en deux semaines alors si il pouvait rester avec elle pendant de longues années, qu’est que cela allait donner? Elle serait capable de parler normalement! D’avoir un dialogue avec elle et une discussion tout ce qu’il y a de plus sérieuse. Avoir quelqu’un avec qui discuter pendant les longues nuits d’hiver. Rien que de penser à cette idée… Il hocha la tête de gauche à droite :
« Tarsal? »
« Non non. Ne t’inquiètes pas, tu as juste, c’est que… Je m’imaginais quelque chose. »
Elle avait remarqué les petites cernes de ses yeux et bien qu’elle tente de rester le plus longtemps éveillée pour qu’il s’endorme avant elle chaque nuit, elle était toujours la première à fermer les yeux. Quand elle se réveillait, il l’était lui aussi comme si les deux personnes étaient en symbiose. Des petits livres de cuisine traînaient un peu partout et quand l’infirmière arrivait, elle laissait ses oreilles traîner un peu de tous les côtés : il demandait des renseignements sur certaines baies et sur quelques bâtiments de la ville pour espérer en trouver.
Pendant la dernière nuit à l’hôpital, il n’avait pas fermé l’oeil, le nez plongé dans les derniers livres de cuisine : Des baies Micle et Custap mais le problème était leurs effets se contraient sauf si il mettait plusieurs baies Micle pour une Custap… Et il fallait faire attention pour chauffer et tourner la pâte formée… Normalement, ils devaient être plusieurs. Le bras droit amaigri après 3 semaines sous le plâtre, il maintenait la petite créature aux yeux verts contre lui avec son bras gauche en sortant de l’hôpital.
« Baies Micle ou Baies Custap… Je pourrais utiliser les Liechi aussi… Je veux que ça soit parfait. »
« De quoi parles-tu Ryusuke? »
Sa mère s’était retournée dans la voiture. Ryusuke parlait tout seul tandis que Sirenia le regardait avec de l’incompréhension dans son regard camouflé par ses cheveux. Depuis ce matin, il parlait sans cesse de baies et les cernes avaient grandi. Il émit un faible sourire :
« Non rien Maman… Je réfléchissais tout simplement. En rentrant, vous pourriez me laisser la cuisine pendant quelques heures? J’irai faire quelques courses avec mon argent de poche. »
« Mais pour acheter quoi? »
« Oh! Pas grand chose, juste quelques objets sans prétention. Je devrais normalement avoir assez pour ce que je veux. »
« Si tu le dis Ryusuke. Nous te déposons donc au marché? »
« Non non! On rentre à la maison et ensuite, je m’en vais. »
Le père acquiesça en un grognement léger : Ryusuke avait une idée en tête et cela ne servait à rien de tenter de savoir ce qu’il allait faire. Le garçon maintenait quelque chose dans sa main droite, main rentrée dans la poche de son pantalon brun. Enfin arrivé chez eux, Ryusuke se dirigea vers l’étage, s’enfermant dans la chambre avec Sirenia. Il déposa la Pokémon sur le lit tout en mettant sa bourse dans son pantalon :
« Restes sage et tranquille. Quand je rentrerai, nous verrons si tu arriveras à réciter ton alphabet. Entraînes toi en attendant d’accord? »
« Tarsal? »
« Mais oui, je te promets de revenir, je ne vais pas m’enfuir quand même! »

Elle le regarda pendant de longues secondes. Ses yeux verts étaient dirigés vers les cernes de Ryusuke qui visiblement ne remarquait rien de son côté. Il caressa la tête de Sirenia avant de sortir une feuille de sa poche, la dépliant devant la Tarsal.
« C’est juste un petit récapitulatif avec les lettres, tentes donc de les prononcer pendant que je reviens. »
Sans attendre de réponse de la part de la créature, il sortit de la chambre, la fermant à clé pour éviter que ses parents ne dérangent Sirenia pendant son travail. Quelques minutes plus tard, il était déjà parti, tenant un morceau de papier dans la main :
« Levure, baies Micle, Custap et Liechi… Et il faut que je fasse attention à la composition… Et aussi que je régules la vitesse… RAHHHHH! Mais pourquoi je fais tout ça?! »
Il le savait bien au fond de lui mais il ne pouvait pas s’empêcher de se tenir la tête entre ses deux mains comme pour retirer les pensées qui restaient logées en lui. Il voulait lui faire plaisir! Il voulait juste la rendre un peu plus heureuse en remerciement de tout ce qu’elle avait fait pour lui! C’était pas si dur à se dire et pourtant… Comment la petite créature pouvait-elle le supporter aussi longtemps et rester joyeuse la majeure partie du temps avec lui? Il n’était pas du genre à montrer ses sentiments trop souvent et pourtant, à chaque fois qu’il la voyait, il n’arrêtait pas de sourire ou d’être d’une extrême gentillesse avec elle. Sirenia, c’était un peu comme une petite soeur : il pouvait la pouponner, lui parler pendant des heures, faire la moue avec elle. Elle l’écoutait sans cesse et sans se poser de questions. Une petite soeur de 40 centimètres et aux pouvoirs télépathiques! Qui pouvait se vanter d’en avoir une comme ça?
Il était enfin arrivé au marché, fouinant à gauche et à droite à la recherche d’un marchand de baies. Il discutait avec la plupart d’entre eux, leur demandant des conseils : Certaines baies amélioraient l’intelligence du Pokémon, d’autres la grâce, la beauté, le sang-froid ou sa robustesse… L’intelligence, la beauté et la grâce. Peut-être que c’était ça qui irait parfaitement pour Sirenia! Il n’était pas du genre crédule et se méfiait des marchands mais devant la connaissance de certains, il ne pouvait que s’incliner, n’arrêtant pas de poser des questions pour faire plaisir à une Pokémon. Après plus d’une heure où il avait déambulé à travers les étalages, il tenait deux sacs, l’un dans chaque main. Il avait maintenant tout les ingrédients et il pouvait rentrer avec le sentiment du devoir accompli. Il marchait, se dirigeant vers la sortie de la ville lorsqu’il s’arrêta subitement devant une boutique, la regardant pendant de longues minutes.
« Que recherchez vous jeune homme? »
Une voix douce venait de lui adresser la parole : il répondit en bégayant avant de pénétrer dans la boutique à la suite de la personne qui lui parlait. Trente minutes plus tard, il en ressortait en mettant un objet dans le sac, le visage complètement rouge. Qu’est ce qui lui avait pris? Il préférait ne plus y penser.
« Je suis rentré! »
« Et bien dis donc Ryusuke… Tu en as mis du temps. Tu étais parti où? »
« Je l’ai pourtant signalé je crois, je me trouvais au marché! »
« Mais quand même… Tu es parti pendant presque deux heures! »
« Ah bon? Bah… Ça ne fait rien. Je retourne dans ma chambre, je vais bientôt avoir besoin de la cuisine! »
« D’accord, d’accord, mais préviens moi avant quand même que je fasse un peu de rangement. »
« Ça ne servira à rien Maman! Laisses comme c’est. »
Il remonta dans sa chambre, déposant les deux sacs sur le bureau. Sirenia continuait de lire les lettres et de tenter de les prononcer. Elle posait sa main sur la lettre avant de la lire à voix haute. Il sourit avant de l’enlacer pour lui montrer qu’il était revenu :
« Et bien? On ignore complètement ma présence maintenant? »
« Tarsal? »
« Tu veux commencer maintenant l’alphabet? D’accord, je t’écoutes, dis moi tout. »
« Aaaaaa Bééééé Cééééé Dééééé. »
Elle se tenait bien droite sur le lit, ses deux mains posées l’une sur l’autre sur son petit ventre blanc. Ryusuke était à genoux au pied du lit, l’écoutant avec un intérêt accru à chaque lettre récitée parfaitement. Elle arrivait déjà à aller jusqu’au S sans problèmes.
« Téééééé Uuuuuu Vééééé … »
« Véééé … »
« Xssss Zed! »
Elle détourna le regard subitement comme si elle venait de commettre une bêtise et qu’elle le savait. Il restait souriant, sa tête posée sur le lit à quelques centimètres de la petite créature.
« Il manque deux lettres : Le W et le Y. Tu peux y arriver. »
« Dou… Dou… Dou… Tar. I… I… grrr… rrrr Sal. »
Elle se retourna complètement, ne voulant pas montrer les petites larmes qui s’écoulaient de ses yeux verts : non, elle n’y arrivait pas. Même en deux heures, elle n’avait pas réussi à prononcer les deux lettres manquantes. Lentement, Ryusuke s’était relevé avant de sortir de la chambre avec les deux sacs, fermant la porte à clé. Il avait fait de même avec celle de la cuisine, ordonnant à ce que l’on ne le dérange pas.
« Dou… Dou… »
Ryusuke l’avait laissé là, fermant la porte à clé. Elle comprenait sa colère car bien qu’elle n’aie pas lu ses sentiments, elle l’avait déçu et elle le savait. Elle devait continuer à travailler pour lui faire plaisir et mériter tout ce qu’il faisait pour elle. Elle poussa un petit cri de tristesse entremêlé de désarroi : Sa feuille! Celle que Ryusuke lui avait donnée! Elle était trempée par ses larmes! Comment allait-elle faire?! Elle sauta du lit avant de se diriger sur le bureau. Qu’est ce qu’il avait utilisé pour écrire? Elle prit un ciseau dans ses mains avant de s’approcher de la feuille. Comment ça marchait?!
*Clac, Clac*
« Hiiiii! Tarsal! TARSAL! Tar Tar! »
Elle était désemparée : la feuille avait quelques déchirures causées par les ciseaux! Ce n’était pas ça et la feuille était dans un état pire que le précédent. Elle perdait son sang-froid et ce n’était pas bon. Elle devait réparer son erreur! Tenant le petit cylindre de métal contenant tous les crayons et autres ustensiles de dessin, elle monta sur le lit avant de les faire tomber à cause des tremblements qui animaient ses bras. La feuille était inutilisable, recouverte de copeaux et de taches de crayons. Et soudain, ce fut le drame. Elle éclata en pleurs sur le lit, ses larmes ruisselant sur son visage et sa petite robe blanche.
« Encore un échec! Purée! M’énervent ces trucs! »

Un morceau de pain à moitié carbonisé tomba dans la poubelle, rejoignant une dizaine d’autres déchets créés par les mains de Ryusuke. Il prit une longue inspiration, ses yeux fermés.
« Aller! On se motive et on recommence! Je dois être capable de le réussir pour Sirenia! »

Il avait la motivation mais ses trois semaines passées à l’hôpital lui retombaient dessus au mauvais moment. Il devait se remettre dans le bain, ou plutôt dans le four dans le cas présent.
« On va y arriver… Calmes toi Ryusuke… Calme toi… Aller on fait un nouvel essai! »
Dans quel état était la cuisine? Il valait mieux ne pas le savoir si on était une ménagère de 40 ans soucieuse de la propreté… Ce qui était un peu le cas de la mère de Ryusuke qui écoutait derrière la porte avant de retourner dans le salon.
« Je ne sais pas ce que fait notre fils mais je sens que je vais passer un sale quart d’heure à tout nettoyer. »
« Au moins, cela change de ses habitudes : toujours renfermé sur lui-même et à faire en cachette ses recettes bien que la poubelle ne mente pas. Je crois que la venue de cette Pok… de son amie comme il l’appelle était la meilleure chose qui pouvait lui arriver. Il n’ira plus se cacher après son méfait accompli. »
« Ce que tu peux bien parler des fois. »
« Cela m’arrive quelquefois, ce qui n’est pas pour me déplaire. »
« J’AI REUSSI! »
Le cri avait traversé toute la maison avant que Ryusuke ne pousse un autre long cri de joie, sortant une sorte de petite brioche beurrée de couleur verte du four. 5 minutes plus tard, une partie du nettoyage avait été fait tandis que la brioche perdait de sa chaleur. Le reste pouvait bien attendre! Tous les ingrédients cumulés dans cette brioche allaient plaire à Sirenia, il en était sûr! Sortant en courant avec sa brioche à la main, il se dirigea vers sa chambre. Il entendit les sanglots et donna un violent coup de pied dans la porte : qui osait faire pleurer Sirenia?! Il déposa la brioche verte sur le bureau après qu’il aie pénétré dans la chambre.
« Sirenia? Sirenia? Réponds moi! Qu’est ce qui ne va pas?! »
Le lit était trempé : Elle n’avait pas arrêté de pleurer, la feuille ne ressemblant plus à rien tandis que les gommes et crayons parcouraient son lit en le salissant. Elle ne pleurait quand même pas pour ça? Il approcha sa main gauche de la petite créature, celle-ci la repoussant :
« TARSAL! »
« Mais qu’est ce qu’il y a? C’est parce que tu as fait un peu de désordre? Mais ne pleures pas pour ça. Regardes donc. »
Il souleva la créature sans qu’elle ne puisse s’enfuir, tirant le drap d’un coup sec. Tout ce qui se trouvait dessus tomba sur le sol, Ryusuke ramassant les objets avant de les remettre sur son bureau. Elle continuait de pleurer et n’avait pas remarqué la brioche verte. Il prit la feuille trempée avant de la jeter à la poubelle.
« Tiens… Mais c’est du crayon sur mes doigts? Cette feuille, ce n’est pas celle que je t’ai donnée pour l’alphabet? »
« A! B! C! D! E! F! G! H! I! J!  »
Elle récitait l’alphabet subitement, les petits tremolos dans sa voix montrant sa crainte et son incapacité à parler correctement. Elle avait peur qu’il l’abandonne car elle n’était pas assez douée pour lui. Elle n’arrivait pas un exercice aussi simple alors pourquoi la garderait-il? Elle arrivait au R lorsqu’un doigt se posa sur ses lèvres : il l’arrêtait dans sa diction tout en s’asseyant sur le lit. Il passa une main sur le dos de la Tarsal, comme pour la réchauffer et la calmer.« Stop. Tu en as assez fait. Je crois que tu t’es un peu trop prise dans l’exercice Sirenia. Tu n’as pas besoin de te mettre dans cet état. »
« TARSAL! Tarsal, tar sal sal TARSAL! »
Elle continuait de crier sur Ryusuke qui soupira. Des fois, il la comprenait si facilement malgré le fait qu’elle ne parle pas.
« Non, je ne ferais jamais ça. Comme si j’allais te jeter dehors ou te mettre à la rue car tu n’es pas capable de citer l’alphabet en 3 semaines? Ce que tu as fait en 3 semaines, je suis sûr que les autres filles n’en seraient pas capables en plusieurs mois! Tu es la plus intelligente des demoiselles que j’ai rencontrée et nous continuerons à t’entraîner à l’alphabet jusqu’à ce que tu arrives à prononcer le W et le Y. »
« TAR TARSAL! »
« Mais si tu l’es… Dis moi, pourquoi j’irais perdre mon temps si je croyais pas en tes capacités? Tu es très intelligente et ça, tu ne pourras pas me le retirer de la tête. Sèches donc tes larmes et regardes ce que je t’ai préparé. Tu as quand même réussi ton exercice. »
« Tarsal? »
Elle frotta ses petits yeux verts, Ryusuke s’étant relevé pour se diriger vers le bureau. Quelques secondes plus tard, il déposa l’assiette et la brioche verte sur le lit. Il coupa un petit morceau avec les mains, le déposant dans les mains de Sirenia qui le regardait timidement : il voulait quand même la récompenser alors qu’elle avait échoué. Pourquoi faisait-il autant de choses pour elle? Lentement, elle ramena le morceau à sa bouche avant d’y croquer ses dents. C’est vrai que c’était plutôt bon voire même délicieux. Il en prit lui-même un morceau, se demandant quel goût cela pouvait avoir. La première surprise passée de goûter à un aliment pour Pokémon, ce n’était pas forcément désagréable. Peut-être qu’il devait retirer un peu de beurre pour éviter de rendre le tout trop gras et faire quelques mélanges… Maintenant qu’il connaissait les bases des pains pour Pokémon, il allait imaginer bon nombre d’autres choses pour Sirenia. Cette dernière continuait de pleurer légèrement, signe qu’elle était heureuse de voir tout ce que Ryusuke faisait pour elle bien qu’elle ne le mérite pas.
« Attends quelques secondes et fermes les yeux! J’ai une autre surprise pour toi! »
« Tarsal? »
Elle le regarda s’éloigner avant de fermer les yeux tout en finissant son morceau de brioche. Une minute plus tard, il déposa un miroir à main sur le lit. Il sortit un petit paquet cadeau de l’un des deux paquets, l’ouvrant avec délicatesse. Elle pouvait sentir qu’il déposait quelque chose dans ses cheveux et bien qu’il aie du mal, il exécutait ses gestes avec une extrême douceur. Après deux minutes de dur labeur, il poussa un soupir : enfin terminé. Il tenait maintenant le petit miroir en face d’elle :
« Tu peux ouvrir les yeux Sirenia. »
« Tarsal? »
Elle releva légèrement ses cheveux pour apercevoir le miroir en face d’elle : une lueur blanche dans la chevelure rougeâtre. Sur le sommet droit de son crâne logeait une petite rose blanche qui brillait faiblement comme si elle était cristallisée. La rose allait parfaitement dans ses cheveux rouges comme si elle avait été créée spécialement pour elle. Elle releva la tête, ne sachant pas comment réagir devant le cadeau de Ryusuke, disant avec émotion et timidité :
« Ryusuke… »
« Oui oui c’est pour toi, je ne me suis pas trompé. Tu es encore plus jolie comme ça. J’espère que tu es heureuse de ton cadeau… J’avoue que je ne m’y connais pas trop en ce qui concerne les filles. Je sais pas trop si c’est démodé d’offrir ce genre d’ornements même à une amie… »
Il se grattait le dos du crâne : Lui aussi était gêné. C’était bien la première fois qu’il offrait un cadeau, même si c’était à une Pokémon. Il considérait Sirenia comme sa petite soeur, c’était un peu normal de faire ce genre de choses, non? C’était le seul prétexte qu’il avait trouvé.
Sirenia tenait le miroir de ses petites pattes blanches, le tournant à gauche et à droite : la rose était magnifique, c’était un cadeau sublime. Une Pokémon plus gâtée qu’elle, ce n’était pas possible à ce moment. Elle passa une patte sur la rose comme pour la caresser du doigt, c’était une vraie rose en plus… Il avait fait tout ça pour elle. Elle tendit les bras, utilisant ses pouvoirs psychiques pour ramener la tête de Ryusuke vers elle, déposant des petits baisers sur sa joue : c’était parfait. Elle ne devait plus se retenir et dès qu’elle le pourrait, elle irait le récompenser de tout ce qu’il faisait pour elle. Cette apparence la gênait légèrement : ce n’était pas comme ça qu’elle pouvait le protéger. Dès demain, elle se remettrait au travail!

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