Chapitre 96 : L’heure de mourir

ShiroiRyu
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Chapitre 96 : L’heure de mourir

« Nous arriverons normalement quand dans ton village ? Du moins, celui dont tu parles. »

« Dans quelques heures, il n’est pas si éloigné que ça du précédent. Mais bon, il faut quand même deux bonnes journées de marche et nous en avons déjà fait bien plus de la moitié. »

Pour cette fois-ci, il avait décidé de ne pas appeler ses pokémons. Il ne fallait pas qu’ils soient trop habitués à sortir constamment sinon ils ne voudraient pas retourner à l’intérieur. Simple mesure de précaution car il ne voulait pas de problèmes.

« Oui mais bon … Au moins, je préfère être au courant de la situation. Ce village … Est-ce qu’ils ne te connaissent déjà ou non ? Comme tu es une Docte … »

« Ne t’inquiètes donc pas pour ça, Kéran. Même si je suis connue, tout le monde ne rejette pas les Doctes hein ? On est effrayants en apparence mais est-ce que je te fais peur actuellement ? » demanda-t-elle en lui souriant.

« On va dire qu’il va en falloir BEAUCOUP plus pour me faire peur, Loa. » répondit le jeune homme en haussant les épaules, un peu amusé par la situation.

« Oh … C’est vrai que j’ai un preux chevalier à mes côtés. Moi-même, je ne me fais nullement de soucis avec un tel accompagnement. »

« Je me charge de protéger quiconque que j’apprécie, que ça soit une personne humaine ou alors tout simplement un pokémon. » déclara Kéran en tapant du poing sur sa poitrine, l’épée émanant une petite aura noire avant de murmurer calmement :

« Tiens donc … Et depuis quand est-ce que tu te comportes de la sorte ? Depuis quand est-ce tu te sens courageux au point de déclarer de telle chose ? »

« Je ne sais pas … Ca m’est arrivé comme ça, pas besoin d’en faire toute une histoire, Swar. » marmonna le jeune homme. Il n’avait jamais voulu se vanter contrairement à ce que faisait croire l’épée à sa taille. Il n’était pas comme ça ! Pas du tout vaniteux ! C’était juste ce qu’il pensait réellement et il avait eu le besoin de le signaler à Loa.

« Ce n’était qu’une simple question, pas une remarque de ma part. Je ne ferai pas une telle chose envers toi, Kéran. Tiens-toi droit, bombe le torse et ne baisse jamais la tête. »

Et après ? Qu’est-ce que ça allait faire ? Il fit ce que Swar venait de dire, Loa se positionnant en face de lui avant de le regarder longuement, comme pour l’étudier. Puis elle eut un grand éclat de rire avant de s’exclamer avec joie :

« Sincèrement, on ne dirait pas comme ça mais tu es plutôt bien bâti, Kéran ! Tu pourrais même faire une gravure ou une statue. Je suis sûre que ça t’irait très bien. »

« Euh … Là, c’est vraiment plutôt gênant. » bredouilla le jeune homme en arrêtant de prendre la pause, se grattant le derrière du crâne d’un air gêné. Ce n’était pas du tout dans ses intentions une telle chose, loin de là même. Il ne fallait quand même pas … croire cela. Brrr … Il n’aurait jamais dû faire une telle chose.

M’enfin bon, il n’en voulait pas à Swar pour avoir dit cela. Ce n’était pas réellement de sa faute, il le savait parfaitement. Il poussa un petit soupir, se remettant en marche tandis que la jeune femme le suivait sans rien dire.

Les minutes s’écoulèrent et ils firent une pause tous les deux. Ils discutèrent de tout et de rien, Kéran ayant appelé ses quatre pokémons pour les nourrir tandis que Loa faisait de même de son côté. Ainsi, tous les pokémons seraient en parfaite santé. Car oui, même si au-delà de leurs apparences, les pokémons spectres et ténébreux devaient se nourrir.

Il restait quand même grandement intrigué par ces créatures mais maintenant qu’il pouvait en voir une de très près, ça lui permettait de l’étudier. Ce Mélancolux était un homme mais il ne savait rien de son passé, du moins, il n’allait pas lui poser la question non plus.
C’était sûrement quelque chose de personnel, très personnel même. Et ça ne le concernait pas. Enfin bon, ils finirent de manger, Kéran rappelant ses pokémons car il valait mieux qu’ils digèrent correctement à l’intérieur de leurs noigrumes.

Des minutes, puis des heures et ils arrivèrent en fin d’après-midi. Les deux personnes pouvaient maintenant apercevoir au loin le village dont parlait Loa. Un village qui était bien différent de ce qu’il pensait. Pourquoi ? Pourquoi ?

« Mais il est en flammes ? Non … Il n’a pas l’air en bon état, Loa. »

« Ce n’est pas du tout normal, Kéran. Je ne sais pas ce qui se passe, peut-être qu’ils se sont faits attaqués par des spectres ou des créatures ténébreuses. »

« Alors si tel est le cas, je vais me dépêcher d’aller les rejoindre pour les aider ! Loa, reste un peu en arrière ou viens donc quelques minutes après moi ! »

Comme il désirait. Mais elle n’appréciait pas vraiment de laisser Kéran faire tout le travail. En même temps, il était un combattant et pas elle. Mais ça, elle espérait qu’il ne lui en voudrait pas. Elle posa la question au jeune homme, celui-ci faisant un geste négatif de la main avant de dire d’une voix un peu enjouée :

« Ne t’en fait pas, ce n’est pas bien grave. De toute façon, auparavant, c’était moi que l’on protégeait quotidiennement. Maintenant que je peux me protéger moi-même, il est de mon devoir de faire de même envers les autres. »

« Encore de belles paroles de la part de Kéran, cela commence à faire beaucoup. » annonça Swar sur un ton neutre tandis que Kéran lui disait :

« Je suis désolé mais c’est comme ça que je vois les choses maintenant, Swar. »

« Tu peux l’être mais ça ne changera rien à la situation. Maintenant, accélère le pas si tu veux essayer de les sauver, là tu perds ton temps à te pavoiser devant Loa. »

« Ce n’était pas mon intention encore une fois ! » s’écria le jeune homme avant de courir en direction du village qui semblait dans un triste état. Plus il se rapprochait, plus il remarquait les bâtiments délabrés … et les traces de sang. Mais aucune trace de pas …

Rien du tout même. Il n’y avait pas d’agressions de Pokémons contrairement à ce qu’il avait voyait. Ce qu’il voyait ? C’était des corps démembrés, tranchés en deux ou en plusieurs parties. C’était tout simplement horrible. Il devait empêcher Loa de voir ça.
Et les bâtiments, certains étaient rasés. Mais ce n’était pas ça le plus horrifiant, loin de là même. Il y avait autre chose. Des sanglots, puis des rires. Tout cela provenait de la même personne mais ce rire, ça lui rappelait quelqu’un. Qui donc ?
Il se rapprochait peu à peu de l’origine des rires avant de baisser subitement la tête. Comme une lame d’air passa au-dessus de sa tête, venant trancher l’un des rares arbres du village mais aussi les bâtiments autour de lui. Une voix souffla :

« Un survivant ? Une survivante ? Je pensais que je venais de tuer les derniers. »

Cette voix ! Il en était sûr et certain ! Il se redressa juste au moment où deux corps furent envoyés sur le côté du bâtiment qu’il pouvait voir. Deux corps qui avaient perdus leurs têtes. Des pas … C’était une unique personne qui avait commis ce massacre. Une unique personne qui n’avait pas hésité à tuer tout le monde.

« KATERINA ! » cria-t-il soudainement, un autre cri, mais de surprise se faisant entendre.

« Ké … Kéran ? Non … Ce n’est pas possible ? C’est toi ? Hahaha ! »

Les rires à l’éclat avaient quelque chose de malsain. Il ne savait pas quoi exactement mais il n’appréciait pas du tout ce qu’il entendait. Finalement, il aperçut Katérina. Ah … Elle aussi avait un peu grandi en un mois. Oh … Pas grand-chose. Un peu au niveau de la taille et de la poitrine. Ce n’était pas vraiment visible … et puis, ses yeux se posèrent sur la culotte blanche de la jeune femme en face de lui.

Ahem … Bon … Il valait mieux pour lui qu’il détourne le regard car ce n’était pas du tout une bonne chose. Du moins, qu’il regarde là ! Car voir Katérina, ça, par contre, c’était une excellente nouvelle ! Ou presque … Car la jeune femme était recouverte de sang, ses yeux dorés le fixant longuement.

« Hahaha … Vraiment … Vraiment … Qu’est-ce que tu fais ici, Kéran ? »

« Je devais me rendre à ce village pour une chose importante et … »

« Il n’y a plus de village dorénavant. Dommage, n’est-ce pas ? Si tu étais arrivé hier, ils auraient été encore présents. Hahaha … » annonça calmement Katérina.

« Pourquoi est-ce que tu as fait ça, Katérina ? Réponds-moi, s’il te plaît … Je n’aimerai pas devenir violent envers toi, s’il te plaît. »

« Toi ? Violent ? Et depuis quand, espèce de tafiole ? » répondit-elle.

« Katérina … Est-ce que tu es possédée ? » demanda une nouvelle fois le jeune homme, sortant Swar et son autre épée pour les tenir dans ses mains. Il ne voulait vraiment pas en venir à là … mais maintenant, il avait fait son choix.

« Est-ce que je suis possédée ? Est-ce que je suis possédée ? C’est quoi cette question à la con ? TU SAIS PARFAITEMENT QUE JE SUIS POSSEDEE ! TU SAIS PARFAITEMENT CE QUE JE SUIS ! ET TU AS … TU AS … »

Elle poussa un hurlement strident, sa tête dirigée vers le ciel avant qu’une vague d’énergie spectrale et ténébreuse ne sorte de son corps, projetant Kéran en arrière et terminant d’achever et de détruire les quelques rares bâtiments encore debout.

« Je crois que tu as la réponse à ta question, Kéran. »

Swar s’était adressé à lui sur un ton nonchalant et distant, signe de de son désintérêt par rapport à la situation qui était bien plus alarmante qu’elle ne le faisait croire. Katérina … avait ravagé et détruit tout un village … Un village innocent. Remplie de personnes qui n’avaient jamais demandé à mourir. Pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça ? POURQUOI ?

« Salopard … Mais il était temps … Il était vraiment temps qu’on règle cette histoire toi et moi, il était vraiment temps que je me débarrasse de toi. »

« Katérina, tu es possédée. Tu ne sais pas de quoi tu parles. Ca fait depuis tellement longtemps que je voulais te revoir. Je voulais te parler ! »

« Me parler ? De qui est-ce que tu te fous ? T’es pas sérieux hein ? Et je suis possédée mais ça tu le sais ! Tu vas le répéter combien de fois, espèce de connard ? » demanda Katérina avant de s’asseoir sur ce qui ressemblait aux débris d’une fontaine.

« Oui ! Je voulais que l’on parle ! Je t’ai cherché pendant pas mal de temps ! Enfin, non … Ça serait te mentir, j’ai eu quelques problèmes pendant un mois et … »

« Et ? Qu’est-ce que tu ça me fasse ? Je m’en branle complètement ! Et ça, tu sais parfaitement que c’est pas une image me concernant ! »

Elle ne lui laissait même pas le temps de prendre la parole. Il était plus que perturbé alors qu’il apercevait l’aura noire qui commençait à émaner des bandages de la jeune femme. Toutes ses belles paroles partaient en fumée mais aussi tout le courage qu’il avait accumulé.


Le regard haineux qu’elle lui portait. Il savait pertinemment qu’il était responsable de tout cela. Il savait pertinemment qu’il méritait ce regard haineux mais il voulait se faire pardonner ! Il voulait parler avec elle ! Lui expliquer que ce n’était pas grave ce qu’elle avait ! Enfin, si, ça l’était ! Mais il pouvait facilement le supporter ! Ça ne changeait rien à ce qu’il pensait d’elle ! RIEN DU TOUT !

« Katérina ! Il faut que l’on parle vraiment tous les deux ! »

« Pour entendre tes pathétiques excuses ? Tes raisons risibles ? J’en ai strictement rien à foutre de ce que tu comptes dire, fous-le toi dans le cul, c’est clair ? »

« Katérina ! IL FAUT VRAIMENT … »

« TA GUEULE KERAN ! TA GUEULE ! » hurla-t-elle encore plus fort que lui, prenant ses deux lames dans ses mains avant de se lever.

Elle était encore plus furieuse et colérique que dans ses souvenirs. Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Il s’était déjà mis en position de défense, criant :

« Katérina ! Je veux que l’on parle tous les deux ! »

« MAIS TU VAS ARRËTER DE TE REPETER SALE CON ? J’AI PAS A T’ECOUTER ! »

« Il le faut quand même ! Katérina, en ce qui te concerne, il faut que tu saches que … »

Elle n’allait pas lui laisser le temps de parler. Un seul mouvement de sa lame et il vit une ligne ténébreuse qui fonçait vers lui. Il para le coup, reculant de quelques centimètres en arrière, ses pieds s’enfonçant dans la terre.

« Hahaha … Hahaha … Tu es devenu un peu plus résistant qu’avant ? Tu vas pouvoir me distraire, petit branleur … »

« Je n’ai pas envie de te distraire, juste de discuter avec toi. Est-ce que tu es possédée réellement ? Ou c’est bien toi qui a tué tout le monde ? »

« Et si c’est moi, la véritable Katérina ? Celle que tu as si bien défini sous le terme de monstre, qu’est-ce que ça va faire ? Un monstre, ça détruit tout, un monstre, ça tue. »

« Oui mais tu n’es pas un monstre ! » cria Kéran, espérant se faire entendre de la part de Katérina. Malheureusement, cela semblait peine perdue puisqu’elle s’élança vers lui, leurs quatre lames se croisant.
Elle ne semblait pas folle, loin de là. Ses yeux dorés continuaient de le fixer ardemment et avec rage. Elle n’était qu’à quelques centimètres de lui. Il pouvait même sentir son souffle chaud alors qu’elle disait :

« Tu sais ce que je vais faire Kéran ? Quand je t’aurai buté ? »

« Non … Mais je pense que tu ne vas pas tarder … » bredouilla le jeune homme, essayant de se calmer et surtout de calmer Katérina.

« Je vais te tuer … Oh oui, puis j’abaisserai ton froc et je violerai ton petit cul ! »

« … … … T’es vraiment tordu comme fille, tu le sais ? » dit-il sur un ton plus que surpris par de telles paroles. Le violer ? Brrr !

« JE M’EN CONTREFOUS ! JE VAIS TE NIQUER, ESPECE DE BÂTARD ! »

« Tu risques d’être surprise. En un mois, on va dire qu’il s’est passé pas mal de choses. » déclara finalement Kéran, repoussant Katérina en arrière, se mettant en position de défense. Il allait lui faire retrouver ses esprits, quitte à la blesser gravement.

« On verra ça, toi et moi, Kéran. »

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