Epilogue : Le cœur en paix

ShiroiRyu
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Epilogue : Le cœur en paix

« Debout, la marmotte ! Il est l’heure de se lever ! »

« Mais… Quelle … Quelle heure est-il ? »

Il était couché dans le lit de la jeune femme bien que celle-ci n’avait pas dormie avec lui. Il fallait bien avouer que la tentation avait été grande mais elle s’était retenue et s’était couchée sur le canapé malgré les protestations du jeune homme. Celui-ci ouvrait ses yeux rubis, l’observant en émettant un faible sourire.

« Bonjour… Mais pourquoi me réveillez vous maintenant ? »

« Car c’est l’heure ! Il est six heures du matin ! »

« Six heures ? Oh et puis zut… »

Il referma ses yeux, recherchant le sommeil mais elle tira sur les draps, le faisant se recroqueviller alors qu’il portait uniquement un caleçon rouge et un t-shirt de même couleur. Sans même savoir si il allait se faire mal, elle le poussa sur le côté, le faisant tomber du lit tête la première alors qu’il émettait une plainte :

« Je souffre… beaucoup, mademoiselle Tyrania. »

« D’abord, tu ne m’appelles pas Mademoiselle mais Tyrania. Et ensuite, si je t’entends encore en train de me vouvoyer, je te donne une claque. »

« Mais je ne compte pas m’accaparer encore plus votre gentillesse. Dès que je serais complètement réveillé, je m’en irais. »

Hein ? De quoi ? S’en aller ? Et puis quoi encore ?! Il s’était redressé et elle l’observa avec un petit sourire. Elle voyait quand même qu’il était bien musclé sous sa tenue, quelque chose qui l’attirait plus que tout. Elle prit la parole :

« Pourquoi tu t’en irais ? Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le désires. »

« Ah… Mais je ne veux pas abuser, made… Tyrania. Vous avez sûrement un petit ami ou des personnes que vous connaissez non ? Elles iraient se poser des questions. »

« Non, je n’ai pas de petit ami et je n’en veux pas. Quand aux personnes, je n’ouvre à aucune d’entre elles. Tu es une exception alors tu peux rester ici. Au passage… Je pensais avoir été claire sur le vouvoiement. Tu te moques de moi ?! »

« Non ! Non ! Surtout pas ! Est-ce que… Vous avez une douche ? »

« Juste une baignoire. Viens, je t’y conduis. »

Dès qu’il passa devant elle, elle lui donna un coup de pied dans les fesses, c’était la punition pour le fait de l’avoir encore vouvoyé. Elle allait le dompter et lui expliquer tout ce qu’il y avait à savoir sur elle et lui, quitte à ce que ça prenne des années !

« Heu… Vous… Non… Tu es vraiment certaine que toi et moi… »

« Si je te le dis, c’est que c’est vrai ! Tu ne me crois pas ? »

« Non, ce n’est pas ça. C’est juste que c’est bizarre… »

« Comment ça ? Exprime toi mieux. »

Il portait maintenant un pull noir ainsi qu’un jogging de même couleur, comme si Tyrania avait gardé des vêtements masculins à sa taille depuis tout ce temps. Elle lui tendait une tasse de chocolat avant de retourner dans la cuisine, le jeune homme lui tournant le dos.

« C’est quand même bizarre que tu me dis que toi et moi, nous sommes ensembles. Je ne sais pas comment le dire clairement… mais tu sembles un peu violente, tu n’es pas vraiment le style de femmes que je préfère quand même. »

« Ah bon ? Et donc ? Je ne suis pas assez jolie pour toi ? »

Elle lui déversa le contenu d’un pot de confiture à la fraise sur les cheveux, Xano se relevant en hurlant. Il s’était tourné vers elle en disant :

« Non mais tu es folle ?! Pourquoi tu as fait ça ?! »

« Car tu es n’es qu’un ingrat. Je t’offre le gîte et le couvert alors que je pourrais te mettre à la porte. Tu te permets des remarques désobligeantes alors que j’essaye d’être gentille avec toi. Ne me pousse pas à bout, Xano. »

« D’accord, d’accord ! Pardonnez… Pardon, Tyrania. »

Elle poussa un léger soupir, le prenant par le bras pour qu’il se lève de sa chaise. Direction la salle de bain… à nouveau. Les deux personnes dans la pièce, elle lui demanda de pencher sa tête en avant tout en lui demandant :

« Dis… Tu aimes les cheveux longs ou les cheveux courts ? »

« Chez toi ? Je ne sais pas… Je ne t’ai jamais vue avec des cheveux longs. »

« Je parlais plutôt pour toi. Tu ne veux pas plutôt que je te les coupe ? Après un bon shampooing hein ? C’est à toi de voir. »

« Vas pour les cheveux courts. Peut-être que ça m’ira bien. Un peu comme les tiens. »

« Tu insinues que j’ai une coupe à la garçonne ? »

Mais non, mais non. Elle voyait tout du mauvais côté. Il poussa un cri en sentant l’eau froide qui aspergeait ses cheveux et son visage. Ah ! La scélérate ! Elle allait le payer ! Il lui prit le pommeau de douche, l’arrosant subitement à son tour pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Rapidement, le principal objectif de la salle de bain avait disparu, chacun tentant d’arroser le plus l’autre pour le faire abandonner.

« A… A… A… ATCHOUM ! »

« Et c’est ça : Plusieurs jours à dormir sur le canapé, le corps trempé à cause de la scène du bain et voilà le résultat. Bon… Je ne suis pas aussi doué mais tiens… »

Il lui tendit avec affection une tasse de chocolat chaud, la jeune femme aux cheveux dorés le remerciant en émettant un petit sourire. Il avait maintenant les cheveux aussi courts qu’elle et ils étaient coiffés de telle façon qu’on dirait qu’il avait un rideau blanc derrière lui.

« Les Feunards sont bien plus sensibles aux effets de l’eau qu’on ne le croit, n’est-ce pas ? »

« Oui… C’est vrai… Mais j’aime beaucoup l’eau. »

« C’est pour ça que tu as décidée d’habiter près de la mer ? »

« Bien sûr ! J’aime énormément la mer ! Et je n’ai pas peur de me mouiller. »

Il rigola faiblement, attendant qu’elle boive son chocolat en la regardant. Cela faisait déjà une semaine qu’il était revenu mais pourtant, rien ne s’était passé entre eux. Rien du tout… Même pas un simple petit baiser. Elle n’osait pas lui demander cette petite chose puisqu’il était amnésique. Elle termina de boire, demandant d’une voix faible :

« Xano… Tu es vraiment sûr… que tu ne te souviens de rien ? »

« Je… Hum… Bien sûr. Je m’excuse… Je ne sais pas si tu dois t’attendre à grand-chose. »

« Pardonne moi de t’avoir posée la question. »

« Ca ne fait rien ! Je t’aime bien, tu sais. »

Il lui tapota ses cheveux dorés, la jeune femme aux cheveux blonds baisant la tête en rougissant subitement. Ce qu’elle voulait… C’était le verbe aimer sans le qualificatif à côté. Elle voulait simplement… qu’il l’aime.

« Est-ce que demain, nous pourrons sortir un peu ? Je n’ai pas pris l’air depuis longtemps. »

« Bien sûr. On va devoir se ravitailler, tu pourras m’aider. »

« Alors, il se fait tard. Je vais aller me coucher. Tu ne veux vraiment pas… »

« C’est bon. Je n’ai pas de soucis. Bonne nuit. »

« Je ne devrais vraiment pas te laisser dormir sur le canapé. Bonne nuit. »

Il alla subitement l’embrasser sur la joue droite, la jeune femme rougissant encore plus qu’auparavant. C’était… la première fois depuis son retour qu’il lui témoignait un geste d’affection. Peut-être qu’il n’avait pas vraiment perdu la mémoire ? Ou alors c’était parce qu’elle était plus faible à cause de son rhume ? Elle éternua une fois, le regardant partir vers sa chambre avec un faible sourire.

« A… A… A… ATCHOUM ! »

Snif… Ca ne servait à rien… Elle n’arrivait pas à dormir dans son état. C’était désolant mais en plus, cette couverture ne la recouvrait pas assez : Elle gesticulait dans le canapé et elle allait se casser la figure un moment ou alors à un autre. Elle se releva, titubant en posant une main sur sa tête, la couverture à ses pieds. Avec difficulté, elle se pencha pour reprendre la couverture et s’en entourer. D’un pas lent, elle se dirigea vers sa chambre, la porte grinçant alors qu’elle pénétrait à l’intérieur, demandant d’une voix faible :

« Xano… Tu dors ? »

Aucune réponse… Elle ne devait pas le déranger. Il n’avait pas besoin de se préoccuper de ces petits soucis maladifs. Elle s’apprêtait à refermer la porte avant de remarquer que Xano avait ses yeux grands ouverts, ses deux rubis semblant briller dans le noir.

« Bien sûr que non. Je me préoccupais un peu de ta maladie. »

« Est-ce… que… je peux dormir avec toi ? Pour cette nuit ? »

« Ce n’est pas mon lit donc je n’ai pas à décider. »

Elle prit la réponse du jeune homme aux cheveux blancs pour un oui, marchant d’un pas lent vers le lit alors qu’il se redressait subitement. Quelques secondes plus tard, Tyrania se penchait en avant, prise de malaise. Comment avait-il su ?

« Mer… Merci Xano. Je… crois que je suis un peu trop fatiguée. »

« Ca ne fait rien, ce n’est pas de ta faute. Viens donc par là. »

Il était tombé sur le lit, la jeune femme dans ses bras. Il l’installa délicatement sous les couvertures, passant une main dans ses cheveux dorés en lui disant de se reposer. Elle remarqua qu’il la tenait contre lui, une main sur son dos.

« Ne bouge plus, tu me sembles avoir une fièvre et je ne crois pas me tromper. »

« Co… Comment tu as que j’allais être pris de vertige ? »

« L’instinct peut-être ? Il n’y avait qu’à regarder tes pas. »

Pfff… L’instinct ? Elle tenta de rire mais toussa légèrement, lui demandant de lui pardonner car elle l’envahissait avec ses microbes. Pour toute réponse, il la colla un peu plus contre lui, sa tête posée contre son torse alors qu’elle ressentait à nouveau cette chaleur qui lui avait tant manquée. Xano… était contre elle… Son Xano… Elle poussa un petit glapissement de joie, une larme s’écoulant sur la joue alors qu’il haussait un sourcil en l’écoutant. Quelques instants plus tard, il caressa son dos et ses cheveux, la laissant s’endormir avec un visage ému. Lentement, elle s’endormit dans ses bras, respirant son odeur si particulière qui la faisait chavirer. Elle était sûre d’être soignée très rapidement avec lui à ses côtés, elle en était sûre et certaine. Elle murmura une bonne nuit, ses yeux fermés alors qu’il faisait de même de son côté, l’embrassant une fois sur le front.

« Promenons nous dans les bois, tant que le loup n’y est pas. »

Elle marchait, guillerette alors qu’il regardait la nature autour de lui. Des arbres, toujours des arbres autour d’eux. C’était magnifique comme décor et voir la jeune femme aux cheveux dorés s’amuser ainsi lui faisait chaud au cœur. Elle semblait si heureuse depuis qu’elle avait passé plusieurs nuits à dormir avec lui en attendant que sa fièvre et son rhume disparaissent.

« Et bien, Xano ? Tu ne bouges plus trop. Tu es fatigué ? Tu veux que l’on se repose ? On a encore beaucoup de chemin à faire avant d’arriver. »

« Non, non… C’est bon ! Ne t’en fais pas pour moi. »

Elle s’était remise en marchant, sautillant presque comme une enfant qui se baladait dans la forêt. Finalement, après une bonne demi-heure à l’intérieur, il annonça qu’il valait mieux faire une courte pause. Ils se dirigèrent vers un coin où il y avait de l’herbe. Comme il avait un sac sur son dos, il s’était retourné pour le déposer et l’ouvrir alors qu’elle disait :

« Xano… Est-ce que tu es heureux de vivre avec moi ? »

« Bien sûr. Pourquoi je ne le serais pas ? Même si au départ, on a eu quelques disputes, vous êtes… Tu es une personne très agréable. »

« C’est vrai ? Tu le penses sincèrement ? »

« Bien sûr… Prends donc cette bouteille. Si on reste sous ce soleil sans s’hydrater, on va mourir de chaud. Tiens Ty… »

Il s’arrêta subitement de parler, lâchant ses deux bouteilles d’eau alors qu’elle s’était mise assise devant lui. La bouche grande ouverte, il observa la jeune femme aux cheveux dorés sans réellement comprendre ce qui lui arrivait. Le soleil… la rendait cent fois, non, mille fois plus belle. Elle avait la jambe droite sur la jambe gauche, ses deux oreilles et ses neuf queues de Feunard étant apparues alors qu’elle le regardait avec un petit sourire, une teinte de rouge sous les yeux pour montrer sa timidité. Elle lui demanda :

« Xano ? Tu ne vas pas bien ? Tu sembles… perdu. »

Il s’approcha d’elle sans rien dire, comme hypnotisé par ce qu’il voyait. Elle le voyait venir vers elle, le jeune homme aux cheveux blancs se mettant à genoux devant elle, ses deux mains posées sur les siennes alors que son visage n’était qu’à quelques centimètres d’elle. Instinctivement, elle ferma les yeux, rougissant encore plus alors qu’il faisait de même. Elle… Elle était sûre que quelque chose allait gâcher ce moment. Il y avait toujours un problème à l’horizon qui l’empêchait de savourer pleinement cet instant. Et pourtant… Et pourtant… Il venait sceller ses lèvres sur les siennes alors que leurs mains se caressaient lentement et avec tendresse, la jeune femme aux cheveux dorés se retrouvant couchée dans l’herbe alors qu’il continuait de l’embrasser sans interruption. Pour une fois, rien ne les empêchait et c’était tout ce qu’elle voulait. Il se retrouva sur elle alors qu’elle ouvrait les yeux. Le jeune homme la regardait longuement et finalement… Elle se demanda si il avait vraiment perdu la mémoire, si c’était vraiment le cas. Le goût de ses lèvres, elle l’avait perdu pour finalement le retrouver. Elle passa ses deux mains dans son dos, continuant ce baiser qu’elle voulait tant.

« On arrête un peu ? On a autre chose à faire quand même. »

« Je confirme… Je me lève puis toi ? »

« Tu ne te rappelles de rien ? Rien du tout ? Même pas un petit souvenir ? »

Qu’elle était têtue quand elle s’y mettait. Il la regarda tendrement avant se coller sa tête contre sa poitrine, la jeune femme poussant un cri gêné :

« Non ! Rien du tout ! Ce que c’est doux ! »

« Hey ! Arrête un peu ! Tu en profites, Xano ! »

Plus le temps passait, moins elle était sûre de la véracité de ses dires. Elle le laissa bouger sa tête contre ses seins pendant une vingtaine de secondes avant de le forcer à se relever. Quelques minutes plus tard, ils remarchaient, main dans la main, l’autre tenant une bouteille d’eau. Il fallut une bonne heure de marche pour qu’ils arrivent enfin devant la magnifique demeure contenant plusieurs jardins de Gigana et de ses sœurs. Ekriné se présenta devant eux avec un léger sourire :

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous deux ? »

« Nous aimerions voir les quatre filles si c’est possible. Maintenant qu’elles n’ont plus de soucis à se faire, je pense que ça ne devrait pas être trop difficile. »

« Soit… Suivez moi… Je me demande si elles sont encore en train de s’amuser avec lui. »

S’amuser avec lui ? De qui parlait-elle ? Est-ce que cela voulait dire que… Le Dieu Originel était quand même revenu ? Il n’avait pas disparu ? Suivant Ekriné, les deux personnes observaient les alentours avant que Gigana ne leur fait face.

« Mademoiselle Gigana… Xano et Tyrania voulaient vous voir. »

« C’est le cas actuellement. Est-ce que je pourrais leur parler ? En privé ? »

« Aucun problème. Je serais à la position habituelle. »

Elle s’inclina devant Gigana alors que l’adolescente aux cheveux blancs émettait un petit sourire en voyant Tyrania et Xano, main dans la main. Elle se retourna, l’invitant à la suivre pour commencer la discussion.

« Je vois donc que Xano est revenu. Tu dois être contente, Tyrania. »

« Ca ne se voit pas ? Et vous ? D’après Ekriné… »

« Disons que c’est un peu différent de ce que l’on pourrait croire. Je vais vous montrer ce qu’il en est réellement. Vous comprendrez par vous-même. »

« Bonjour, mademoiselle Gigana sinon. »

Hein ? Il venait de dire son nom ? Il s’en souvenait ? Il se souvenait de Gigana mais pas d’elle ? Une minuscule pointe de jalousie alla l’envahir alors qu’ils arrivaient dans un majestueux jardin, l’adolescente aux cheveux blancs tendant la main droite. Quelques oiseaux se posèrent dessus alors qu’elle se remettait à marcher pour guider le couple.

« Gigana ! Gigana ! Regarde ce que j’ai fais ! »

Rocagiri se présenta devant l’adolescente, lui montrant une couronne faite de différentes fleurs rouges, bleues, blanches et grises. De très belles fleurs. Gigana posa une main sur la tête de Rocagiri, lui disant d’une voix douce :

« Elle est magnifique. Je ne pense pas que c’est pour moi. »

« Non ! Mais je t’en ferais après si tu veux ! »

« Vas la lui rapporter au lieu. Il doit être impatient. »

« D’accord ! Ah ! Bonjour Tyrania ! Et Xano ! Vous êtes enfin ensembles ? »

Tyrania ne répondit pas, détournant le regard alors que Xano lui répondait que oui avec un léger amusement. La jeune fille aux tresses s’éloigna en tenant sa couronne alors que Gigana se mettait à la suivre. Quelques instants après, une voix faible se fit entendre :

« Et c’est ainsi que se termine cette histoire. »

« Tiens… Papa ! C’est pour toi ! »

« Oh. ? Qu’est-ce que c’est ? »

« C’est une couronne de fleurs ! Tu veux bien te pencher ? »

Les trois filles étaient assises devant un arbre et devant une personne que Xano et Tyrania n’arrivaient pas à voir. Rocagiri s’était relevée, sa couronne dans les mains alors qu’ils pouvaient enfin apercevoir la personne à qui elle parlait. Xano ouvrit la bouche de surprise alors que Tyrania haussait un sourcil, étonnée par ce qu’elle voyait.

L’homme qui se tenait contre un arbre n’avait rien à voir avec Charkrowos. De longs cheveux grisâtres, des rides sur le visage et sur ses mains, il portait une robe aussi grise que sa chevelure alors qu’il avait les yeux à moitié clos. Une moustache assez bien touffue, il semblait avoir une cinquantaine d’années et bien avancée. Le vieil homme s’était penché alors que Rocagiri déposait la couronne dans ses cheveux. Il alla la prendre en la chatouillant au niveau des hanches, l’embrassant sur les joues pour la remercier.

« Elle est très jolie… Vraiment très jolie, Rocagiri. Merci beaucoup. »

« C’est parce qu’elle te va bien ! Elle ne pourrait pas aller à quelqu’un d’autre, Papa ! »

« Rocagiri, arrête de te l’accaparer un peu. On aimerait aussi lui faire des cadeaux ! »

Rocagiri tira la langue à Iglaré qui lui avait parlée tandis que les trois filles se jetaient dans les bras du vieil homme. Celui-ci demanda aux trois demoiselles de se calmer alors que Gigana approchait d’eux, accompagnée de Xano et Tyrania. Le vieil homme arrêta de sourire, Gigana prenant la parole :

« Tyrania… Xano… Je vous présente Charkrowos… Mon Père. »

« Bonjour à vous deux. Vous formez un très joli couple si vous voulez mon avis. Comme l’a dit ma fille Gigana, je m’appelle Charkrowos mais je ne me souviens que de ça… et de quelques petites choses sans importance. »

« Gigana, comment ça se fait que… »

« Qu’il est comme ça ? Je ne sais pas vraiment. Giradès et Juperus sont venues une fois, autant surprises que vous de le voir ainsi mais elles ont juste été se faire pardonner. Il ne semblait pas comprendre mais il a accepté leurs excuses. Elles ne sont plus revenues depuis. Je crois que c’est bon, Tyrania… Je crois qu’il est revenu pour de bon. »

« Ma fille… Est-ce que je peux parler à ce jeune homme s’il te plaît ? »

Ce jeune homme ? Xano ? Celui-ci posa son regard rubis dans celui de même couleur du vieil homme. Charkrowos se releva avec difficulté, les trois filles venant l’aider avant de lui tendre une canne. Même si on pouvait plutôt penser qu’il était leur grand-père, les trois filles ne semblaient pas se soucier de son âge. Tyrania observa Xano avant de lui dire :

« Et bien ? Tu attends quoi ? Que je te donne la main, Xano ? Vas le voir. »

« D’accord, d’accord. Où voulez vous que l’on aille, vénérable ? »

« Allons, allons, je ne suis pas si vieux que ça ! »

Charkrowos demanda aux trois filles de le laisser parler avec Xano, Rocagiri et ses sœurs acceptant avant de tourner autour de Tyrania et Gigana. Les deux hommes s’éloignaient peu à peu, côte à côte à l’horizon tandis que Sterivia disait avec un petit sourire :

« Hey, Tyrania ! Tu l’as déjà embrassé ton amoureux ? Depuis qu’il est revenu ? »

« En quoi ça te concerne, Sterivia ? Mais oui, c’est le cas et pas plus tard qu’aujourd’hui. »

« Vous attendez quoi alors ? C’est pour quand la suite ? »

« Sterivia, arrête d’embêter Tyrania. Merci… Tyrania. Et je devrais aussi remercier Xano pour tout ce qu’il a fait pour nous. Je crois que sans vous… Papa ne serait jamais revenu. »

Gigana essuya une larme discrète près de son œil droit alors que Tyrania observait le ciel. Oui… Sans Xano, rien de tout cela ne serait arrivé. Les mondes auraient été détruits, personne ne serait revenu, tout… aurait été saccagé. Xano était quelqu’un de vraiment formidable, dommage qu’il ait perdu la mémoire. Si cela n’avait pas été le cas, elle en aurait bien profité maintenant qu’ils étaient enfin seuls. Enfin bon… Maintenant… Xano l’avait embrassée à nouveau et donc, tout revenait à la normale.

« Je ne pensais pas vous revoir… Charkrowos. »

« Et moi donc, Xano. Et moi donc… Je vois que tu es vite revenu vers Tyrania, n’est-ce pas ? C’est bien… C’est très bien. Tu as le droit d’aimer. »

« Et de votre côté, vous avez enfin retrouvé Gigana et ses sœurs mais qu’est-ce qui… »

« Ce qui m’est arrivé ? Je ne le sais pas moi-même. Je croyais disparaître à tout jamais après t’avoir fait renaître mais au final… Me voilà dans un corps de vieillard. »

« Ce n’est pas forcément une mauvaise chose, n’est-ce pas »

« Où est-ce qu’elle le serait ? Maintenant… Je peux rester avec mes filles quand je le veux et quand je le désire. Et oui… Je suis immortel mais je n’ai plus de force, plus du tout. Je ne suis plus utile à personne. »

Il ne fallait pas dire ça ! Enfin… C’était vrai qu’il semblait être bien atteint par son âge et par son corps mais il était sûr qu’il était heureux, très heureux. Xano tapota délicatement le dos du vieil homme avant de dire d’une voix douce :

« Je ne voulais pas vous voir disparaître… Et vos filles non plus. Je crois que c’est ça qui a joué dans toute cette histoire. »

« Et toi ? Pour quelqu’un qui semble avoir perdue la mémoire, tu me sembles bien conscient de beaucoup de choses. Est-ce que Tyrania sait que tu fais semblant ? »

« Ca se voit tant que ça ? Je crois qu’elle se pose des questions mais non… Elle ne sait rien. »

« Tu penses vraiment que tu devrais lui cacher la vérité ? »

Il ne savait pas trop. D’un côté, il avait plusieurs raisons de faire tout ça. D’un autre côté, il ne voulait plus lui mentir mais c’était pour une bonne cause. Il reprit :

« J’aimerais la connaître depuis le début. Lorsqu’on ne s’aime pas, qu’on apprend des petites choses. C’est un peu stupide de penser comme ça. Enfin bon… Je crois que je vais tout lui dire d’ici aujourd’hui ou demain. »

« Et pourquoi pas devant Gigana et ses sœurs ainsi que moi-même ? »

Il était en train de lui préparer un piège. Il en était sûr. Néanmoins, il accepta, signalant qu’il serait bien qu’ils retournent près des cinq demoiselles qu’ils avaient laissées en plan. Les deux hommes arrêtèrent de sourire, marchant sans rien dire. Après quelques minutes, ils se retrouvaient en face des cinq personnes, les trois filles tournant autour de Tyrania qui était rouge de gêne. Qu’est-ce qui s’était passé pendant leurs absences ? Le vieil homme lui donna une petite tape dans le dos pour le faire avancer. Il tituba en s’approchant de Tyrania, celle-ci le regardant pendant quelques secondes avant de détourner le regard. Qu’est-ce qui s’était passé pour qu’elle soit dans cet état ? Il observa les trois filles qui ricanaient entre elles alors que Gigana s’approchait de son père, se mettant à sa hauteur sans poser une seule question. Elle n’avait pas à se mêler de cette affaire entre Tyrania et Xano.

« Xano ? Tu as parlé de quoi avec Charkrowos ? »

« Disons que… C’était sans réelle importance. Voilà Tyrania… J’ai quelque chose à te dire. Est-ce que tu veux bien m’écouter ? »

L’écouter ? Est-ce que ce que les trois filles avaient raison ? Est-ce qu’il allait enfin lui demander ce qu’elle voulait tant ? Elle baissa la tête alors qu’il continuait :

« Je prend ça pour un oui. Alors Tyrania… Ne me juge pas mais voilà… Disons que lorsque je suis revenu près de toi, je voulais voir quelle serait ta réaction si j’avais perdu la mémoire. Attention, ce n’était pas pour t’énerver ou me moquer de toi. Je voulais juste voir ce que tu ferais si c’était le cas et disons que… Tu as été parfaite. »

Hein ? Que quoi ? Il avait fait semblant ? Il n’avait jamais perdue la mémoire ? Elle releva son visage, surprise d’entendre ça de la part de Xano. Ca lui avait servit à quoi ? Est-ce qu’elle devait s’énerver ou réagir avec colère ? Non… Elle allait le laisser terminé avant. Ensuite, elle aviserait à son sujet.

« Alors… Je sais que ça ne va pas être très valorisant mais j’ai été surpris ! Je ne savais pas que tu cuisinais aussi bien, que tu étais capable de faire le ménage, de t’occuper d’une maison et toutes ces choses. Je te voyais bien plus en train d’attendre que ça soit moi qui fasse ça, je m’étais même préparé à ça lorsqu’un jour, tu découvrirais la vérité. Mais au final, je me suis complètement trompé ! Tu n’es pas nulle, acariâtre et embêtante. Tu ne flemmardes pas et tu es en fait quelqu’un de très bien. »

« A croire… que tu me connaissais très mal. »

Elle était déçue… Vraiment déçue… Tout ce cirque et ce manège pour ça ? Parce qu’il ne lui faisait pas confiance ? Les trois filles s’étaient trompées à son sujet, ce n’était pas possible autrement. Elle avait un goût amer dans la bouche alors qu’il reprenait :

« Oui… Je te connais très mal, vraiment très mal et c’est pour ça que je voudrais apprendre à mieux te connaître, dans les moindres détails. »

« Qu’est-ce… Ce que tu veux dire par là ? »

« Et bien… Disons que… Je crois te l’avoir déjà assez souvent dit dans le passé mais pas vraiment d’une manière officielle alors bon… Il serait temps. »

Il semblait gêné par tout ça, se grattant la joue en levant les yeux en l’air. Il voulait parler mais il n’y arrivait pas. Finalement, elle lui donna un léger coup de pied avant qu’il ne s’exclame avec douleur :

« Ca fait mal ça ! Qu’est-ce qui te prend ?! »

« Exprime toi clairement au lieu de tourner autour du pot ! »

« D’accord, d’accord ! Pas besoin d’être aussi violente. Voilà, je te le demande devant témoins : Est-ce que tu veux bien m’épouser et vivre avec moi ? »

Hein ? Que quoi ? Une bouffée de chaleur alla l’envahir alors qu’elle tentait de balbutier. Il ne manquait plus qu’il… AH ! Non ! Qu’il ne se mette pas un genou au sol devant elle ! Ce n’était pas propre ! Enfin non ! Ce n’était pas ça ! Elle entendait les ricanements des trois petites filles, les maudissant et les remerciant intérieurement. Elles avaient senti que le jeune homme voulait se déclarer à elle et elle n’avait préféré ne pas leur répondre bien que l’idée lui était passée par la tête. Il continua :

« Je comprends que tu ne voudrais pas me répondre tout de suite à cause de ce que je t’ai dis mais bon… Tu peux y réflé… »

« J’accepte ! J’accepte dès maintenant ! »

« Hein ? Mais tu n’es pas en colère ? Ou tu ne m’en veux pas ? »

Il s’était attendu à ce qu’elle s’énerve ou autre mais pas à ce qu’elle lui réponde aussi vite. Elle le força à le relever, lui prenant son visage entre deux mains avant de l’embrasser longuement devant tout le monde. Quelques instants plus tard, elle dit :

« Alors, je vais devoir m’appeler Tyrania Likan maintenant ? »

« Bien sûr ! Mais bon, là… Ce n’est pas encore officiel ! »

« Porter une robe de mariée… Toi, tu porteras une cravate rouge et une veste noire ! »

Voilà qu’elle partait dans ses fantaisies, se tournant vers les trois jeunes filles en se penchant vers elles. Quelques secondes après, elles étaient déjà toutes les quatre en train de discuter alors que Xano s’approchait de Charkrowos et Gigana, disant d’une voix calme :

« Je pense avoir fait le bon choix. Il était temps que je réponde à ses sentiments. »

« Je suis d’accord avec toi. Faire trop attendre n’est pas une bonne chose. »

« Charkrowos… Est-ce que vous voudriez être mon garçon d’honneur ? »

« Hein ? Que ? Moi ? »

Le vieil homme semblait surpris par la demande de Xano mais son regard se remplit de malice avant qu’il ne sourisse. Il lui répondit qu’il était d’accord pour une telle chose alors que Tyrania se présentait devant Gigana :

« Et toi ? Gigana ? Tu aimerais devenir mademoiselle d’honneur ? »

« Hein ? Euh… Je ne sais pas réellement en quoi ça consiste… mais pourquoi pas ? »

Bien ! Ils avaient déjà un garçon et une demoiselle d’honneur. Il ne manquerait plus qu’à prévenir la mère de Xano et ça sera parfait. Quand à son propre père, disons que… Ca ne sera pas franchement réalisable puisque ce dernier n’était qu’un Feunard. Qu’importe, tout allait être parfait pour ce jour là ! Il allait falloir prévenir tout le monde autour d’eux ! Même les quelques Taisos qui avaient aidés !

« Aie ! Mais ça fait mal ! Ca me pique ! »

« Il faut que tu arrêtes de bouger, Tyrania, sinon, comment tu veux que j’arrive à finaliser ta robe de mariage hein ? Ce n’est pas comme ça que je pourrais la terminer. »

« D’accord, d’accord… Pfff… C’est compliqué toute cette histoire ! »

Aliréna avait un fil dans la bouche, Oriane et Pandora la regardant faire alors que Tyrania ne tenait plus sur place. Dans ce monde, il n’était pas difficile de trouver les personnes capables de faire une robe somptueuse.

« Xano me manque… Je n’aime pas rester immobile. »

« Hého, coeur tendre, tu ne l’as plus vu pendant deux heures à peine. Tu pourrais bien patienter un peu non ? Quand même… Te marier alors que vous n’avez que dix-neuf ans. »

« Hé ho ! Xano et moi, on s’aime, c’est tout ce qui compte je crois, hein ? »

« Bien sûr et je suis contente pour toi. Bon… Ne bouge plus et je vais arrêter de te parler sinon Aliréna va me tuer sur place. »

Une racine sortie du sol, s’enroulant autour de la bouche d’Oriane pour la faire taire. La femme aux cheveux bleus tenta de la retirer mais sans succès alors qu’Aliréna se remettait en action. Pandora eut un petit rire alors que Tyrania soupirait.

« J’ai l’air d’un pingouin. Sincèrement, c’est pas mon truc le costume. »

« Fais un petit effort, Xano. On ne se marie qu’une fois. »

Il soupira, ayant un petit sourire après. Il ne savait pas pourquoi mais il se disait que Tyrania devait réagir comme lui en ce moment. Il se faisait prendre les mesures de son corps pour son costume alors que le vieil homme était avec lui. Quelqu’un pénétra dans le magasin, demandant à voir Xano. C’était un homme qu’il connaissait bien.

« Ryusuke ? Si je m’attendais à te voir… »

« C’est pas difficile. Devine pourquoi je suis là ? »

« Car tu t’es lancé dans le porte-à-porte ? »

« Hahaha. Gros malin. Non. Ce n’est pas du tout ça. Je suis venu pour voir comment tu te débrouilles avec ton mariage. Je me suis quand même marié à une pokémon moi aussi à la base donc je connais le sujet. »

Il haussa les épaules, se faisant gronder par l’homme qui prenait ses mesures alors que Ryusuke rigolait en l’observant. Oh que oui… Il était déjà passé par là. Ce mariage allait lui rappeler de bons souvenirs, il en était sûr. Il observa Xano avec un grand sourire, le jeune homme aux cheveux blancs faisant de même alors que Charkrowos restait immobile, attendant la suite des évènements. Et bien… Tout ça allait être mouvementé.

« Ronyl… Tu crois qu’un jour, toi et moi… »

« On se donnera en spectacle ? Non merci. Je ne sais même pas pourquoi je suis invité. »

« Mais merde, arrête d’être aussi coincé mon gars ! »

« Laisse le tranquille, Loxen. Ce n’est pas de sa faute si il est timide. »

« Timide ? Timide, moi ?! Non mais vous avez lu sa lettre ?! »

Il semblait assez énervé tout en désignant les quatre lettres que chacun avait reçues. Il était marqué dessus, Ronyl parlant à voix haute :

« Cher Monsieur Ronyl, blablablabla, Xano Likan et Tyrania sont heureux de vous confier à leur mariage le blablabla. Ce mariage se passera dans un environnement clos et en compagnie seulement de la famille et des amis. »

« Et alors, c’est où le problème ? »

« Depuis quand je suis son ami ?! Je ne crois pas m’être enregistré dans cette catégorie ! »

Il s’énervait tout ça pour ça ?! C’était assez pitoyable de sa part alors qu’il jetait la lettre au sol, Paria venant lui caresser le dos en lui murmurant de venir se calmer tandis que Loxen haussait les épaules, se tournant vers Frizy :

« Là, j’ai rien fait, Frizy mais quand même, avoue qu’il abuse là. »

« Tu parles de Ronyl ? Bien que ça soit rare, je suis d’accord avec toi. Ronyl… Tu devrais quand même venir au mariage. Peut-être que tu ne le considères pas comme un ami mais rappelle toi que sans lui, Paria ne serait jamais devenue une humaine. »

« Je te rappelle que lui et moi, on s’est battus et qu’on a tous faillis mourir ! »

« Et tu crois que ce n’est pas pareil pour moi ? T’exagères vraiment. A part Paria, t’es vraiment pas du genre social. A se demander comment je peux te supporter. C’est bon, je demande le divorce et je te quitte. »

Frizy et Paria le regardèrent avec étonnement alors que Ronyl l’observait longuement. C’était quoi cette phrase particulièrement stupide qu’il venait de prononcer ? Mais quel idiot parlerait de cette façon ? Il n’y avait qu’un imbécile dans les trois mondes pour s’exprimer ainsi et il l’avait en face de lui. Ronyl grogna avant de dire :

« C’est bon, c’est bon, je viens. Mais je ne veux pas être ridicule avec ma bosse dans le dos. »

« Mais tu n’es pas ridicule, Ronyl. Et si quelqu’un se moque de toi, je le corrige. »

Paria ? Elle ? Corriger quelqu’un ? Il aimerait bien voir ça de la part de la jeune femme aux cheveux bruns. Il émit un faible sourire, celui-ci disparaissant alors qu’il s’éloignait. Loxen tapa dans la main de Frizy pour dire qu’il venait de gagner cette bataille.

« C’est le jour J, Xano ! On doit se lever ! »

Elle alla l’embrasser tendrement sur les lèvres pour le forcer à se lever. Ils dormaient toujours ensembles mais rien n’avait été fait entre eux deux. C’était même loin de ça. Ils étaient restés au stade des embrassades bien qu’ils avaient déjà été dans des rapports plus profonds auparavant. Comme elle lui avait dit : Rien avant le mariage. Pour sa part, il avait accepté mais ce n’était pas pour ça qu’il n’aimait pas la serrer dans ses bras.

« Pourquoi le jour J ? Y a quelque chose de spécial aujourd’hui ? »

« Arrête tes bêtises et lève toi. Tu dois être en pleine forme car d’ici ce soir, tu ne pourras plus bouger, Xano. Tu seras tout à moi par les liens sacrés du mariage. »

« Tu sais très bien qu’il n’y a pas besoin de ces liens pour que je sois tout à toi. »

« Une simple mesure de précaution. »

Il se leva finalement, passant une main dans ses cheveux blancs alors qu’il regardait avec intérêt la jeune femme aux cheveux dorés qui lui tournait le dos. C’était le grand jour aujourd’hui ! Il avait fallu plus d’un mois pour que tout soit préparé et ils étaient finalement prêts à se marier ! Rien que le fait d’y penser le mettait dans un état proche de l’euphorie.

« Xano. J’espère pour toi que tu ne t’es pas recouché ! »

« Non, non ! C’est bon ! Pfiou… Dire que je vais devoir te supporter jusqu’à la fin de ma vie. C’est vraiment pas une bonne idée ça ! »

« Annonce moi que tu n’es pas content et on retrouvera ton corps ensanglanté au pied de l’église. Alors ? Qu’est-ce que tu dis ? »

« Que je t’aime, Tyrania. »

Bien, très bien, c’est ce qu’elle voulait entendre. Il quitta la chambre, passant dans la salle de bain pour se jeter un peu d’eau sur le visage. Il en avait besoin avec tout ça. Quelques minutes après, elle lui servait le déjeuner et la matinée passa tranquillement. Puis vint le moment fatidique… Un moment où elle s’était mise à pleurer alors qu’il la serrait dans ses bras. Il lui murmura avec tendresse :

« Allons… Arrête de pleurer. Ce n’est pas si grave que ça. »

« Oui… C’est vrai… Mais c’est l’émotion. »

« On ne voit plus pendant une demi-journée grand maximum. Sèche tes larmes et viens m’embrasser au lieu, grande nigaude. »

Elle répondit à sa demande, posant ses lèvres sur les siennes alors qu’il la serrait avec ardeur contre lui. Un petit baiser avant que la coutume ne veuille que le marié et la mariée ne se voient plus jusqu’à l’église. Il partit le premier, la laissant seule alors qu’elle se préparait de son côté. Chacun allait rejoindre son côté.

« Je me suis toujours demandé… Il n’y a pas de pokémon qui ressemble à un pingouin ? »

« Pourquoi cette question, Xano ? Ce n’est pas le moment d’y penser. »

« Car je crois que je lui ressemble ! »

Encore une fois, il n’appréciait pas vraiment sa tenue et il espérait en être débarrassé le plus rapidement possible. Il observa son nœud papillon alors qu’il était accompagné de Charkrowos et Ryusuke. Les deux hommes portaient une tenue de garçon d’honneur alors que Xano se demandait si sa mère allait être présente ce jour là. Ryusuke lui demanda :

« Un peu stressé quand même ? »

« Pas du tout ! Pas le moins du monde ! »

« Alors arrête un peu de trembler. »

« Sinon… Je me demandais : Où sont Clemona et les autres ? »

« Elles ont été voir ta future femme. Tyrania doit être morte d’inquiétude. »

Il haussa les épaules comme pour dire qu’il ne pensait pas que la jeune femme se mette dans tous ses états avant de se dire… que si lui était stressé intérieurement alors elle… Ca devait être pire. Il devait penser à autre chose !

« Est-ce que tout le monde est là ? Vraiment tout le monde ? »

« D’après ce que j’ai cru lire, c’est le cas. Mais quand même… Tu connais vraiment TOUTES ces personnes ? Y en a au moins quarante ou cinquante ! »

« Que veux-tu ? La rançon de la gloire ! Je suis une célébrité ! »

« Je préfère te signaler que si tu te loupes, tu finiras très mal. »

« Je crois que Tyrania ne me le pardonnerait jamais. »

Il baissa le regard, s’imaginant les pires choses qu’elle pourrait lui faire si il venait à rater son mariage. SALOPARD ! Ryusuke rigolait alors qu’il se décomposait devant ses deux : Cet enfoiré venait de lui mettre encore plus la pression ! Charkrowos toussa légèrement avant de dire d’une voix douce mais enrouée :

« Si vous voulez bien me pardonner, j’ai quelque chose à demander à mes filles. »

« Comme vous le voulez, nous vous attendrons, Charkrowos. »

Le vieil homme quitta la pièce, laissant Ryusuke et Xano seuls alors que ce dernier tentait de se donner une légère contenance. Ne pas écouter les absurdités de cet homme serait une bonne solution. AH ! Il devait boire un verre d’eau pour se concentrer et tout oublier ! Ca valait mieux ! Il ne devait pas se compliquer la vie à cause de Ryusuke ! Rah ! Il le détestait !

Plusieurs coups furent donnés à la porte, la jeune femme aux cheveux dorés demandant :

« Qui est là ? Je suis désolée mais je suis un peu occupée personnellement. »

« A enfiler ta robe ? Tu penses pouvoir rentrer dedans ? »

Hey ! Cette voix rieuse ! C’était Luna ?! La porte s’ouvrit pour laisser place à la jeune femme aux cheveux blonds. Pour l’occasion, elle avait décidée de s’habiller avec une robe une pièce moulante de blanche tandis qu’elle souriait à Tyrania. Derrière Luna apparaissait une femme habillée comme à son habitude… Une femme qui n’avait pas changée de tenue.

« Nelya… Tu aurais pu faire un effort quand même pour aujourd’hui ? »

« Pardonne moi Tyrania, c’est simplement que cette tenue… est celle dans laquelle je me sens le mieux. J’espère que tu peux comprendre. »

« Pas pendant le jour de mon mariage, on va te trouver autre chose ! Rocagiri, Sterivia, Iglaré, emmenez la autre part. Gigana et Luna restent avec moi ainsi qu’Oriane et ses sœurs. »

Nelya fut emportée par les trois jeunes filles, les quatre personnes quittant la pièce alors que la femme aux cheveux bleus semblait inquiète. Finalement, dès qu’elle partie, Luna s’approcha de Tyrania avant de se mettre à rire :

« Alors Tyrania, ça te fait quoi ? Tu vas te marier et tu es la grande gagnante ! »

« Tu n’es… pas jalouse, Luna ? Je t’ai pourtant… »

« Hého, ma grande. Si j’étais jalouse, j’aurais fait une scène dans l’église et je ne me serais pas présentée devant toi. Je te le promets ! Je ne suis pas comme toi ! De plus… Disons que j’ai déjà un autre chevalier servant. »

« Hein ? Qui… Qui donc ? »

Oriane semblait aussi surprise que Tyrania par cette nouvelle. Elle avait déjà trouvé quelqu’un d’autre pour remplacer Xano ? Ca avait fait assez vite dis donc. Avec un grand sourire aux lèvres, Luna reprit :

« C’est un homme un peu fou de jeux vidéos. Il n’a jamais décroché de sa console et je me demande même si c’est réalisable aujourd’hui. Il est déjà en train d’attendre dans l’église mais bon… Il me nomme sa princesse car il est encore dans ses jeux vidéo. »

« Jeux vidéo… Jeux vidéo… REK ! »

« C’est ça ! C’est bien Rek ! Par contre, même si je suis la princesse des Insectes et que ma mère est toujours la déesse supérieure des Insectes, je tente de le faire accepter parmi ces derniers. C’est assez difficile. »

Et pour cause : Rek était un ancien Etouraptor, un oiseau, un ennemi naturel des insectes donc. Tyrania ne put s’empêcher d’être légèrement émue. Elles étaient toutes là. Quelqu’un toqua à la porte, la jeune femme demandant qui c’était. La seule voix qu’elle entendit était celle d’un homme, puis accompagnée de deux voix féminines. Mais… Elle ne connaissait pas ces trois voix. Elle ne s’en rappelait plus si cela avait été le cas.

« S’il vous plaît, s’il vous plaît. S’il vous plaît. Veuillez tous vous asseoir correctement. La cérémonie commencera bientôt. Le prêtre va bientôt arriver. »

Gigana tapait dans ses deux mains pour que le calme s’installe alors que tout le monde respectait ses consignes. L’Eglise était assez grande, deux statues représentant Giradès et Juperus se trouvant de part et d’autre de l’autel alors que l’adolescente aux cheveux blancs étudiait les différentes personnes qui se trouvaient. Hum… Ils étaient bien tous présents. Bien sûr, il en manquait d’autres comme Luna, Nelya ou ses sœurs mais c’était normal. Par contre… Deux personnes venaient de pénétrer dans l’église : Deux femmes qu’elle ne connaissait pas. L’une d’entre elles semblait très âgée : Elle devait bien avoir soixante-dix ans et avait des cheveux gris… ainsi que des yeux argentés. Elle avait une certaine prestance indéniable et elle la regarda longuement. De l’autre côté, il y avait une femme aux longs cheveux bruns qui devait avoir la quarantaine d’années et il fallait reconnaître qu’elle était élégante. Elle se positionna devant les deux femmes :

« Pardonnez moi mais qui êtes vous ? »

« Nous ne sommes pas vivantes. Est-ce qu’il y a des places libres ? »

« Oui mais… Enfin… Vous savez que c’est un mariage privé. »

« Nous sommes envoyées par Juperus et Giradès. »

Elles connaissaient Juperus et Giradès ? Rien que le fait de dire leurs deux noms plus le fait qu’elles soient en ce lieu montraient qu’elles savaient ce qui se passait ici. Elle hocha la tête, leur désignant deux places au premier rang alors qu’elle quittait l’église. Il fallait maintenant trouver l’homme qui allait marier le futur couple.

« Lucate ? Est-ce que tu es prêt ? »

« C’est le cas, mademoiselle Gigana. J’ai tout ce qu’il faut. »

Il se présenta à elle dans une robe de cérémonie blanche, un chapeau cachant une partie de ses longs cheveux bleus alors qu’il attendait qu’Hosol arrive à son tour, celle-ci s’étant habillée en sœur. Les deux personnes allèrent à l’intérieur de l’église tandis qu’elle observait le ciel. Il faisait beau… très beau. Ca allait être une très belle journée.

« C’est à moi de me préparer aussi. Demoiselle d’honneur. Ah. »

Elle eut un léger sourire, s’éloignant de l’église pour se diriger vers la demeure où tout ceux qui étaient là pour aider le futur marié et la future mariée. Une bonne trentaine de minutes plus tard, Hosol s’était mise assise devant un piano à orgue, commençant à en jouer délicatement alors que tous les murmures s’arrêtaient. Tout allait commencer ! Lucate était déjà derrière l’autel, attendant que Xano et Tyrania arrivent, accompagnés de leurs garçons d’honneur et de leurs demoiselles d’honneur. Il fallait remarquer que même Loxen avait mis un chapeau haut-de-forme pour tenter de cacher sa coiffure afro et blonde.

La double porte s’ouvrit pour laisser apparaître un jeune homme aux cheveux blancs et aux yeux rouges. Habillé avec un costume noir et une cravate rouge ainsi qu’un nœud papillon de même couleur, il avait respecté les conditions de Tyrania. Charkrowos marchait derrière lui, ayant quitté sa canne pour la journée bien que l’on pouvait voir qu’il peinait légèrement à le suivre. Enfin… A côté de lui se trouvait une ravissante femme aux cheveux bleus courts et aux yeux dorés. Elle était si belle… que c’était à se demander si tout cela n’était pas irréel. La mère de Xano… Elis…

« Je la draguerais vo… »

Loxen se prit un coup dans le ventre pour qu’il se taise, Frizy portait un magnifique kimono blanc qui allait de pair avec son visage et ses cheveux. Tout était parfait… La musique continuait, le jeune homme et sa mère arrivant devant l’autel. Elis murmura à Xano :

« Bonne chance. Je suis fière de toi, Xano. »

« Et moi, je suis fier d’être ton fils, Maman. »

Elle lui fit un fin sourire, allant s’asseoir au premier rang à la droite de l’autel, à l’opposé de l’endroit où étaient assises les deux femmes avec qui Gigana avait parlées. Charkrowos s’installa à côté de Xano, lui tapotant une fois dans le dos alors qu’il tenait un petit coffret en écrin noir dans sa main gauche.

« La mariée va arriver. »

Ah ! Le clou du spectacle ! Il voyait que Luna et les autres femmes étaient présentes, déjà installées. Il y avait simplement les quatre sœurs qui n’étaient pas présentes ainsi que la mariée. La musique recommença à résonner dans l’église alors que les portes s’ouvraient à nouveau. Enfin… Elle arrivait. Il haussa un léger sourcil d’appréhension alors que plusieurs murmures se faisaient entendre. Qui était cet homme qui lui tenait la main ? Xano était surpris, très surpris. Il ne connaissait pas cet homme. Il avait une quarantaine d’années, de magnifiques cheveux rougeoyants avec des yeux argentés. Tout de suite, il fit la correspondance entre la fourrure de la Goupix qu’il connaissait et les yeux de l’homme. Mais le plus merveilleux était encore à venir.
Tyrania avait un long voile blanche qui cachait son visage mais il sentait qu’elle était heureuse… Très heureuse alors que l’homme aux cheveux rougeoyants tenait son bras en l’emmenant jusqu’à l’autel. Elle avait un bouquet de roses à la main tandis qu’elle laissait apparaître ses neuf queues de Feunard ainsi que ses deux oreilles. Le haut de son voile dans ses cheveux dorés était entouré de roses blanches et il en était de même pour le haut de sa robe de mariée. Elle avait les épaules nues et de longs gants blancs en dentelle et elle était resplendissante. Enfin derrière elle se trouvait Gigana qui portait une robe argentée et aux épaules recouvertes néanmoins tandis que ses trois petites sœurs tenaient le reste de la robe avec un grand sourire. Elle arriva à sa hauteur alors que l’homme aux yeux argentés le regardait en émettant un grand sourire. Il murmura quelque chose dans l’oreille de la jeune femme aux cheveux dorés, allant s’asseoir à côté des deux femmes. Il n’osa pas la regarder, droit dans les yeux, étant quand même un peu inquiet au sujet de cet homme et de ces deux femmes. Néanmoins, elle avait un grand sourire aux lèvres, signe qu’elle était heureuse bien qu’il releva un peu de tristesse. Lucate toussa légèrement, prenant la parole :

« Mes frères et mes sœurs, si nous sommes réunis aujourd’hui en cette église, c’est pour célébrer l’union de deux êtres par les liens sacrés du mariage. Xano Likan et Tyrania, vous avez vécues de belles choses ensemble et ce qui n’était au départ qu’une simple relation entre une pokémon et un dresseur s’est transformé en un sentiment bien plus profond et humain. Des épreuves, vous en avez traversées et vous en traverserez encore mais ensemble et unis. »

Un discours crée par Lucate ? Pour l’instant, tout était bon et il lui donnait un magnifique dix sur dix mais il fallait voir le reste. Est-ce que tout cela n’allait être qu’un simple amour volage ou quelque chose de bien plus grand ? Il n’osait pas prendre la main de Tyrania, n’osant même pas la regarder alors que Lucate continuait son discours. Après deux minutes, Lucate s’arrêta, tapant une fois dans ses mains avant de dire :

« Si les alliances veulent bien être données. »

Charkrowos et Gigana se levèrent, s’approchant de Xano et Tyrania en leur tendant un coffret en écrin. Ils ouvrirent pour y trouver une bague avec un rubis ni trop grand, ni trop petit. Lucate reprit en les regardant :

« Nous allons donc prononcer vos vœux : Xano Likan, est-ce que vous faites le vœu de toujours chérir cette femme, uniquement et rien que cette femme. Est-ce vous faites le vœu de vivre avec elle dans la joie comme dans la peine, dans l’allégresse comme dans la tristesse, de l’aimer que ça soit dans la vie ou dans la mort. Est-ce que vous voulez accepter Tyrania comme épouse ? Si c’est le cas, dites : Oui je le veux. »

Il prit l’anneau puis la main de Tyrania alors qu’il la regardait à travers son voile en rougissant. Il mis la bague à l’annulaire droite de Tyrania. Lentement, il murmura :

« Oui, je le veux. »

« Et vous Tyrania, est-ce que vous faites le vœu de toujours aimer cet homme, uniquement et rien que cet homme ? Est-ce que vous faites le vœu de vivre avec lui dans le bonheur comme dans la souffrance, dans l’utopie comme dans l’apocalypse, de l’aimer à chaque parcelle de votre existence ? Est-ce que vous voulez accepter Xano Likan comme époux ? Si c’est le cas, veuillez dire : Oui je le veux. »

Sans même réfléchir aux nombreuses questions, elle prit l’anneau, le mettant à l’annulaire droit du jeune homme avant de s’exclamer avec joie :

« Oui, je le veux ! »

« Alors, à partir de ce moment et à compter d’aujourd’hui, en la présence des nombreuses personnes en ce lieu, je vous déclare dorénavant mari et femme. Puissiez-vous vivre heureux. Vous pouvez maintenant embrasser la mariée. »

Oh que oui, il allait l’embrasser, relevant le voile en la regardant avec un léger sourire. Ils étaient tous les deux rouge de gêner : S’embrasser devant trois ou quatre personnes, c’était une chose. Devant toute une assemblée, c’était bien plus compliqué. L’histoire du courage, ils allaient s’en passer. Il embrassa longuement la jeune femme aux cheveux dorés alors qu’Hosol reprenait la musique à l’orgue, de nombreux applaudissement se faisant entendre.

« Tyrania… Je voulais te demander… »

« Que y a-t-il mon amour ? Ne me dit pas que tu as le trac. »

« Non, non… Ce n’est pas ça mais je me demandais : Qui sont ces trois personnes ? »

Il désigna du regard l’homme et les deux femmes assez âgés, Tyrania faisant un petit sourire triste. Oui, elle était un peu triste. Il lui passa une main sur la joue, tentant de comprendre ce qui se passait réellement. Elle lui murmura :

« C’est mon père… Ma mère… Et ma grand-mère. »

« C’est vrai qu’ils étaient morts donc nous les avons sûrement ramenés à la vie en même temps. C’est ça non ? Je devrais aller les saluer. »

« Ce n’est pas une bonne idée mais si tu en as envie, vas y. Pour ma part, je vais aller parler avec tout le monde. On se retrouve ici après. »

Le couple se séparait pour quelques minutes. Xano se dirigea vers le trio, ne savant pas comment s’adresser à eux. En fait, parler avec sa belle famille le stressait au plus haut point. L’homme se tourna vers lui, émettant un sourire :

« Et bien… Voilà mon futur genre. Que me vaux l’honneur de ta visite ? »

« Vous êtes bien Merak ? Le… père de Tyrania ? »

« C’est exact. Et voilà ma mère Kalix et ma femme Zyla. »

« Bonjour, mesdames. Je suis… »

« Xano Likan, nous avons entendu ton nom lors de la cérémonie. »

« Ah… Euh… Oui… C’est vrai. »

Il passa une main dans ses cheveux blancs, ne sachant pas quoi dire. Luna arriva, lui prenant le bras pour le tirer vers elle et qu’il l’invite à danser. Il se laissa faire, jetant un dernier regard aux trois personnes qui s’étaient mises à parler entre elles.

« C’est un bon garçon… Un très bon garçon même. »

« Je crois que ma petite-fille a très bien choisi son homme. »

« Vous parlez de moi ? »

Tyrania se positionna devant eux, les joues rougies par l’émotion. Voir sa famille… était quelque chose auquel elle ne se serait jamais doutée. La femme aux longs cheveux bruns serra sa fille contre elle avant de lui dire d’une voix douce :

« Je m’étais trompée… trompée sur toute la ligne. »

« Mais non… Ce n’était pas de ta faute, Maman. Si seulement… La possibilité de devenir une humaine avait été possible, tu aurais été heureuse. »

« Mais je le suis. Dis toi que si j’avais été une humaine, tu ne serais pas née. »

« Oui… C’est vrai… »

« Zyla… Il va être bientôt l’heure. »

« Vous… Vous partez déjà ? Mais ce n’est pas terminé ! »

Elle les regardait d’un air affolé, tendant ses bras en sanglotant. Ils… Ils ne pouvaient pas déjà partir. Pas maintenant ! Zyla et Merak allèrent la serrer contre eux, la jeune femme se retrouvant entre ses trois parents.

« Il le faut bien… Giradès et Juperus se fatiguent beaucoup trop. »

« D’accord… mais… Je… Je… vous… »

Elle n’avait pas besoin de terminer sa phrase. Ils comprenaient parfaitement ce qu’elle voulait dire. C’était si facile à comprendre. Xano remarqua ses pleurs, s’approchant d’elle en lui demandant si tout allait bien. Merak lui dit :

« Veille bien sur elle. Tu me le promets ? »

« Hein ? Euh… Oui… Mais… Vous partez ? »

« C’est exact, nous avons des obligations qui nous attendent ailleurs. »

« Je vous souhaite un bon départ et je veillerais sur votre fille comme sur la prunelle de mes yeux. C’est une promesse et je les respecte toujours. »

Soit… Ils n’avaient donc pas à s’inquiéter de ça. Merak posa ses mains sur les épaules de Xano avant de dire au revoir à Tyrania. Celle-ci alla dans les bras de son mari alors que le trio quittait la salle. Elle continuait de pleurer et il ne pouvait s’empêcher de la questionner :

« Raconte moi tout. Je n’aime pas te voir en train de pleurer. »

« Papa… Maman… Et grand-mère… Ils sont déjà morts… »

« Hein ? Comment ça ? Ils étaient bien vivants. »

« Ils s’étaient déjà réincarnés mais… Giradès et Juperus se sont entraidées et ont extrait les âmes de mes trois parents… pour leur redonner un corps physique et leurs souvenirs. Mais ce n’est pas permanent car leurs âmes ont maintenant une nouvelle vie et elles doivent retourner dans leurs nouveau corps. »

C’était donc ça… Leurs départs… C’était un cadeau de Giradès et Juperus. C’était l’un des plus beaux cadeaux que Tyrania pouvait avoir. Il la serra tendrement contre lui avant de lui demander d’une voix tendre et délicate :

« Est-ce que tu me ferais l’honneur de danser avec moi ? »

« Bien sûr… grand bêta. Et puis… C’est du passé. »

Du passé et ils avaient tout l’avenir devant eux. Il alla l’embrasser fougueusement devant tout le monde, quelques rires se faisant entendre alors qu’elle se laissait faire. Quelques secondes après, la musique revenait et ils commencèrent à danser. Elle se retint de crier en lui disant :

« Tu sais pas danser… Pas du tout. »

« Hey ! Ce n’est pas de ma faute si je ne suis pas doué. »

« Je le confirme, Tyrania. Fais gaffe ! Même Rek sait mieux danser que toi, Xano. »

« Hey, je peux pas être parfait hein ? »

Mais il l’était pour elle. Elle colla sa tête contre son torse, la musique devenant un slow, chaque couple se formant alors qu’elle fermait les yeux. De son côté, il regardait tout le monde. A sa grande surprise, il vit Nelya habillée d’une façon très élégante avec une jupe bleue lui allant jusqu’aux genoux. Mais surtout, sa surprise était fixée sur le ventre de la jeune femme. Celui-ci avait légèrement grossi.
Du côté de Ryusuke… On dira qu’il avait fort à faire. Il devait alterner ses danses entre Riza et Clemona, les deux femmes se disputant en rigolant pour savoir à qui allait être la prochaine danse. Il fallait remarquer qu’au niveau de la poitrine, les deux femmes ne s’étaient pas privées pour laisser apparaître un décolleté généreux. Finalement, ce ne fut aucune des deux femmes qui eut la prochaine danse mais Juperus qui était apparue devant le jeune homme en lui murmurant avec délicatesse :

« Il est aussi le père de mon enfant… Je pense donc que je pourrais avoir une danse avec lui puisque je viens à peine d’arriver. Ryusuke ? »

« D’accord, d’accord… Rahhhh… C’est quand même moche d’être un homme à femmes. »

Il se prit deux claques de la part de Clemona et Riza en même temps. Ce n’était pas des claques qui se voulaient violentes mais plutôt amusées. Qu’il se taise bon dieu ! Luna criait un peu sur Rek, l’homme à la mèche bleue continuant de jouer à sa console au lieu de l’inviter à danser. Sans même prévenir, elle alla éteindre la console devant les yeux écarquillés de Rek qui bégaya :

« Mais mais mais … Je … Je n’avais pas… »

« En tant que chevalier servant, tu te dois de m’inviter à danser ! »

Aie aie aie… Quelle plaie ! Enfin non… Pas une plaie ! C’était lui qui s’était invité dans la ruche malgré les dangers. Bon, faire un effort et tenter de danser avec elle. Il se redressa, prenant la main en lui souriant alors qu’ils allaient sur la piste. Xano termina de danser avec sa femme, lui demandant si il pouvait aller voir Nelya.

« Et pourquoi je ne voudrais pas te laisser partir ? »

« Je ne sais pas vraiment… Tu veux venir avec moi ? Je crois que… Nelya est enceinte. »

Elle parut étonnée des propos de Xano et elle jeta un regard vers la jeune femme aux cheveux bleus qui restait parfaitement immobile dans son coin, refusant poliment toutes les invitations. C’est vrai qu’elle avait pris du ventre. Bon… Ils pouvaient bien faire ça. Ils se dirigèrent vers Nelya, la jeune femme posant ses yeux saphir sur Xano et Tyrania :

« Toutes mes félicitations, vous deux. »

« Merci beaucoup, Nelya. Alors ? Combien de mois ? »

« Environ un ou deux. Je dirais plus aux alentours de deux mois. »

« Tyrania, je ne m’étais pas trompé ! Qui est le père ? »

« Il n’a pas de père. »

Aie… Ahem… Sujet délicat. Tyrania donna un petit coup dans la hanche de Xano, celui-ci détournant le regard. Il n’était pas très malin d’avoir parlé de ça maintenant. Quel imbécile ! Nelya reprit la parole en faisant un petit sourire :

« Non… Non… Il ne m’est rien arrivé de mal. Je n’ai pas eu une aventure ou autre. C’est simplement… un enfant comme toi, Xano. »

« Xano… Qu’as-tu fait à Nelya dans mon dos ? »

« Hey ! J’ai rien fait ! J’ai rien fait du tout ! »

« Non… Ce que je veux dire… C’est que je suis comme Elis : Mon enfant n’a pas de père. »

D’accord… C’était différent. Tyrania poussa un soupir de soulagement alors que Xano croisait les bras, attendant des excuses de sa part. Elle alla l’embrasser sur les lèvres, se faisant pardonnée tout de suite alors qu’il demandait à Nelya :

« Tu veux danser ou ton ventre t’en empêche ? »

« Je ne suis pas incapable de bouger non plus. Je ne sais pas danser seulement. »

« Tant mieux, on sera deux ! Pardonne moi Tyrania mais j’invite cette demoiselle. »

Elle fit un petit geste évasif de la main pour dire que c’était bon alors qu’elle étudiait toutes les personnes dans la pièce. Loxen… dansait comme un fou sur la piste, Frizy tentant de l’arrêter avant de le suivre dans la danse. Paria et Ronyl… dansaient tranquillement, chacun baisant la tête sans regarder les personnes autour d’eux. Ils étaient seuls dans leur monde. Une main se posa sur l’épaule de Xano à la fin de la danse :

« Et moi messire ? Ai-je le droit de danser ou non ? »

Dès qu’il tourna la tête, il eut un décolleté plongeant devant lui… ainsi qu’un visage avec des yeux verts et des cheveux de même couleur. Telle mère… Telle fille… Les deux avaient des proportions là où il fallait. Shymi… était devant lui.

« Heu… Bien sûr ! Enfin… Bonjour Shymi. Ca fait… longtemps. »

« Et oui ! Que veux-tu que je te dise ? J’ai perdu donc j’ai le droit au lot de consolation. »

« C’est-à-dire ? Une danse avec moi ? »

« Bien sûr. Enfin je crois… »

Il s’inclina respectueusement devant elle, lui prenant la main alors qu’une nouvelle danse commençait. Un petit regard vers Ryusuke et il voyait l’homme aux cheveux bruns en train de danser avec Drimali. La jeune femme aux cheveux bleus semblait aux anges. Tyrania quand à elle, elle n’appréciait pas vraiment le fait que Xano dansait avec Shymi mais elle préférait ne rien dire. Il pouvait faire ça.

« Shymi… J’y pensais mais… Tu m’as menti n’est-ce pas ? »

« A quel sujet ? Je ne vois pas de quoi tu parles. »

« Tu sais très bien où je veux en venir… Je parle de ce qui s’est passé. »

« De l’enfant ? Je suis désolée… Je ne pensais pas que… »

« C’est bon, c’est du passé mais la prochaine fois, ne mens pas. »

D’accord… De toute façon, pourquoi mentir ? Elle n’était plus enceinte et puis il était maintenant un homme marié. La musique s’arrêta, la jeune femme le remerciant d’un baiser sur la joue avant de s’éloigner et de retourner vers ses parents. Lui de son côté, il s’approcha de Tyrania, lui faisant un petit sourire :

« C’était Shymi. Je ne sais pas si tu t’en rappelles. »

« Oh que si je m’en rappelle très bien ! Bon… Il se fait tard non ? »

Elle tapa deux fois dans ses mains pour que les discussions s’arrêtent, signalant qu’elle allait faire un discours. Elle toussa une première fois, prenant la parole :

« Je vous remercie à tous et à toutes d’être venus pour mon mariage et aussi nombreux. Je ne vais pas m’attarder trop longtemps car je vais vous libérer. Je ne sais pas si je dois faire le traditionnel jet de fleurs car c’est peut-être un peu tard maintenant. Je me répète mais je tiens à remercier chacun d’entre vous pour le déplacement, même certains ont du traverser une dimensions pour venir jusqu’ici. Je ne parlerais pas plus que cela car même si pour certains, la nuit se termine bientôt, pour ma part, elle ne fait que commencer. Sur ce, je me dois de vous annoncer que Xano et moi allons vous quitter maintenant. Merci encore. »

Quelques discrets applaudissements se firent entendre alors qu’il rougissait. Elle venait de dire clairement que la nuit n’allait pas se terminer ce soir et cela… devant tout le monde. Puis des applaudissements plus nourris se firent entendre, Tyrania s’inclinant devant l’assemblée, invitant Xano à faire de même. Quelques instants plus tard, elle sauta dans ses bras, le forçant à la prendre à la manière d’une mariée.

« Désole mais nous devons vous laisser maintenant ! Bonne soirée à tous ! »

Elle salua les différentes personnes alors qu’il se dirigeait avec la sortie. Ahhhh ! Lorsqu’ils se retrouvèrent dehors, il lui demanda si elle était tentée qu’ils marchent pendant une ou deux heures avant d’arriver chez eux.

« Mais si tu es trop fatigué… On ne pourra pas passer notre lune de miel. Alors, je veux bien que tu me portes jusqu’à la maison mais tu n’as pas intérêt à être épuisé sinon je te le ferais regretter ! J’ai bien été claire ? »

« Oui cheffe ! Au passage… Je me disais… Tu n’étais pas obligée de balancer ça en public. »

« De quoi ? Que cette nuit allait être la grande nuit entre toi et moi ? »

« Oui, y a de ça quoi. Je ne pense pas que notre vie… sur la chose les intéresse beaucoup. »

« Moi j’y pense : Luna et toi, vous l’aviez fait combien de fois ? »

« Mais en quoi ça te concerne ?! »

« REPOND c’est TOUT ! Je veux savoir ! »

Bon… Combien de fois l’avait-il fait avec Luna ? Ca remontait à fort longtemps aussi. Il ne s’en rappelait pas forcément. Bon… Si… C’était quelque chose d’assez spécial puisque ça avait été un nombre assez important. Elle lui tira la joue alors qu’ils marchaient dans la nuit, elle dans ses bras. Il cria un peu de douleur avant de dire :

« Dix ! Dix fois ! Voilà ! Pourquoi tu veux savoir ça ? »

« Car on arrêtera pas avant de le faire vingt fois, j’ai été claire ? »

« Mais tu veux ma mort ?! »

« Non je veux simplement ma dose d’amour que je n’ai pas reçue depuis toutes ces années et avec les suppléments. Je te préviens : Tu as intérêt à pas flancher une fois. »

« On peut pas étaler ça sur plusieurs jours ? »

« JAMAIS ! On le fera jour et nuit si il le faut ! On ira boire mais c’est tout ! Et peut-être un peu manger car je ne sais pas si on a faim après ça. J’y connais rien moi ! Et puis bon… Essaye d’y aller doucement la première fois, d’accord ? »

« Mais oui… Mais oui… Je te le jure… »

Il poussa un léger soupir amusé alors qu’elle avait ses yeux rubis posés sur lui. Elle pencha un peu sa tête en avant, tendant ses lèvres pour qu’il l’embrasse, chose qu’il fit avec tendresse. Maintenant, ils allaient pouvoir vivre heureux et ensembles, c’était tout ce qu’elle voulait. Après une bonne heure et demi de marche, ils se retrouvaient devant la maisonnette de la jeune femme… et maintenant la sienne.

« Comment vas-tu ouvrir la porte ? »

« Je peux la défoncer ? »

« Je t’autorise pas à faire ça ! N’abuse pas ! Tu dois être capable de l’ouvrir sans me déposer au sol. C’est la tradition ! C’est comme ça ! »

Pfff ! Quelle chieuse ! Mais… MAIS… MAIS… C’était SA chieuse ! La tenant complètement avec sa main droite, il ouvrit la porte de sa main gauche alors qu’elle poussait un sifflement admiratif avant de dire d’une voix amusée :

« Et bien…. Quel homme fort ! »

« Juste pour celles qui le méritent. »

« Et je le mérite ? J’aimerais bien sentir cette force. »

Ca n’allait pas tarder mais auparavant… Il devait la déposer sur le lit et ouvrir d’autres portes. Une… et deux ! Voilà qui était fait. Ils se retrouvaient devant le lit à deux places, la jeune femme aux cheveux dorés tendant ses bras, prenant une forte respiration pour bien soulever sa poitrine devant les yeux de Xano.

« Et après ? Que faisons nous ? Tu te jettes sur moi ? »

« On va essayer une approche plus douce non ? Par contre… J’ai une petite demande… »

« Et c’est laquelle ? Voyons voir ce que tu as prévu de bizarre. »

« Et bien… Je ne sais pas si je devrais avoir honte de te demander ça mais… »

Allons… Qu’il s’exprime au lieu de tourner autour du pot. Elle se redressa, se mettant assise en croisant ses bras au niveau de sa poitrine, lui disant de poser sa question au lieu de rester ahuri devant elle. Il murmura d’une vois gênée :

« Est-ce que tu… peux… garder tes oreilles de Feunard et tes neuf queues ? »

« Hein ? Que ? Tu parles de mes attributs de Feunard que je n’arrive pas toujours à cacher ? »

Oui, oui. C’était de ça qu’il voulait parler. Il hocha la tête pour lui signaler que c’était ce qu’il voulait. Elle poussa un petit soupir amusé, tendant sa main pour agripper sa cravate et le tirer vers elle. Elle le regarda longuement… avant de lui répondre qu’elle était d’accord et que ce n’était pas un problème. De plus, cela prouvait qu’il ne se préoccupait pas du tout de son apparence physique… ou alors qu’il avait des goûts prononcés pour le fétichisme.

Quelques minutes après, il se retrouvait couché sur elle, la recouvrant de baiser sur le visage alors qu’elle se laissait faire en poussant des petits rires. L’une de ces mains remontait le long de sa robe de mariée pour se faufiler sous cette dernière. La blancheur de sa robe n’était pas là pour rien : Elle désignait que la jeune femme était encore vierge au moment du mariage et qu’elle était prête à se donner complètement à son futur mari. Il lui descendit ses collants blancs, les jetant par-dessus le lit avant de faire de même avec ses gants, embrassant sa main droite en la recouvrant de petits baisers.

« C’est à qui cette petite main ? C’est à ma petite Tyrania. »

« Xano… C’est comme ça que ça doit se passer ? J’ai l’air un peu… ridicule. »

« Mais tu ne l’es pas, pas du tout. »

Il se coucha complètement sur elle, arrêtant de jouer avec ses mains alors qu’il lui demandait de le mettre torse nu. Bien qu’elle était gênée puisqu’elle savait que personne n’allait l’arrêter, elle tentait de faire son mieux, passant ses mains sur le corps du jeune homme avec une légère appréhension. Elle lui demanda :

« Est-ce… que je le fais bien, Xano ? »

« Mais oui, Tyrania. Mais oui… Bon… Attention… »

Il posa une main sur le haut de sa robe, s’apprêtant à l’abaisser pour dévoiler sa poitrine. Elle était rouge de gêne mais il lui murmura que ce n’était pas la première fois qu’il la voyait ainsi. Mais là… C’était différent hein ? Elle allait se donner à lui ! Et puis… Xano… Ahhh ! Xano allait enfin s’unir avec elle ! Elle se cacha la poitrine alors qu’il abaissait le haut de sa robe. Il put constaté qu’elle avait pris du volume à ce niveau, lui donnant un corps absolument divin. Il alla l’embrasser tendrement, lui murmurant :

« Et bien… Tu n’as pas à cacher ton corps. »

« C’est vrai mais… J’ai remarqué que depuis quelques mois, j’ai continué de grandir au niveau de … Voilà… Et tu ne m’aimes pas uniquement pour ça hein ? »

« Mais non, si ça avait été le cas, je me serais marié à Luna. Est-ce le cas ? Je n’étais même pas au courant de ça avant aujourd’hui. Promis ! »

« Alors… C’est bon… Tu peux voir… »

Elle retira lentement sa main, dévoilant ses deux seins devant les yeux de Xano. Celui-ci déposa un petit baiser sur chaque téton, mettant un peu sa langue dessus alors qu’elle poussa un gémissement de plaisir. C’était… C’était… Ah… Elle avait tellement attendu ce moment que chaque geste sur son corps lui passait un courant électrique. Elle se laissa faire alors qu’il descendait de plus en plus sa robe, la mettant complètement nue devant ses yeux. Elle alla dire d’une voix faible et chétive :

« Et toi ? Je… ne dois pas te déshabiller ? »

« Il ne vaut mieux pas si tu es intimidée… »

« Intimidée ? Moi ?! Non mais pour qui tu me prends ?! »

Elle détestait qu’il lui dise la vérité surtout quand elle ne l’acceptait pas ! Elle transforma ses deux mains en griffes, déchirant le pantalon de Xano pour le mettre complètement nue. Il sembla surpris, poussant un soupir avant de dire :

« Ce costume n’était pas le mien. »

« Maintenant… Tu es dans la même tenue que moi… »

C’était donc ça… Xano… dans son plus simple appareil… et bien en face d’elle. En le regardant de haut en bas, surtout en bas, elle poussa un petit glapissement confus avant de prendre le sexe du jeune homme en main. Rien qu’à le sentir vibrer dans sa main, elle se sentait si chaude… Une chaleur l’envahissait dans son corps.

« Hey… Je ne dois pas rester inactif ! »

« Laisse… Laisse moi gérer ça ! Je dois… montrer que je suis capable d’être aimée par toi. »

Bon… Qu’est-ce qu’elle devait faire après ça ? Elle n’y connaissait rien… En avant… En arrière… Les gémissements de Xano lui montraient qu’elle était dans la bonne voie mais il n’avait pas l’intention de se laisser faire. Il posa deux doigts sur son entrejambe déjà trempé, pinçant le bouton d’amour de la jeune femme.

« AHHHHH ! Xano ! Imbécile ! Imbécile ! »

Et bien… Ca n’avait pas duré… Il retira sa main avec un grand sourire alors qu’elle haletait, crispée comme si elle venait de subir un électrochoc. Une petite flaque de liquide venait de se former au niveau de son entrejambe alors qu’il disait avec amusement.

« Et bien… Une fois. Ca va être bien plus simple que prévu on dirait. »

« LA FERME XANO ! »

Elle le prit par les deux bras, le regardant avec férocité et amour avant de le tirer vers elle pour le faire tomber sur son corps. Elle l’embrassa longuement avant de lui coller sa tête contre sa poitrine, entourant ses hanches de ses deux pieds avant de lui dire d’une voix bien plus calme et fragile :

« C’est bon… Je suis prête… Mais vas y doucement. »

Du blanc au noir… De la démone à l’ange… Elle changeait de caractère tellement vite qu’il en aurait été déconcerté si il ne la connaissait pas. Or… Ce n’était pas le cas. Il sortit sa tête de sa poitrine, collant ses lèvres contre un téton pour le mettre dans la bouche et le mordiller avant de rentrer en elle lentement. Il retira ses lèvres pour aller lui mordiller son oreille de Feunard tout en donnant un petit coup puis un autre jusqu’à ce que son hymen se brise. Le glapissement de bonheur qu’elle avait fait à ce moment là équivalait à toutes les plus belles musiques qu’il avait connues de son existence. Il alla l’embrasser pour finalement la serrer contre lui, la jeune femme aux cheveux dorés pleurant légèrement.

« Mon amour, je t’aime vraiment plus que tout. »

« Et moi aussi, Tyrania… Moi aussi… Ce n’est que le second de la soirée. »

Elle fit un petit rire amusé, le serrant contre elle de tout son corps et tout son âme alors qu’il recommençait à la pénétrer. Maintenant, ils étaient mari et femme. Ce qui se passa le reste de la nuit ne les concerna qu’eux, est-ce qu’il avait réussi ou non ? Nul ne le savait à part Tyrania et Xano. Couchés l’un contre l’autre, nus mais recouverts de la couverture, elle lui souffla dans l’oreille avec affection :

« Xano… Je crois qu’après tout ce que nous avons vécus… »

« Nous avons le droit de vivre heureux et ensembles ? Dans notre monde ? »

« Je me sens… apaisée enfin… après tout ça. Merci pour tout. »

« C’est à moi de te remercier d’exister. »

Ils se serrèrent l’un contre l’autre, le jeune homme fermant ses yeux avec elle, leurs deux visages collés ensemble. Il alla lui faire un petit baiser esquimau en s’endormant, la tête de la jeune femme posée contre son torse. Oui… Leur monde… Rien qu’à eux… Un monde où seuls elle et lui existaient dorénavant.

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