Epilogue : Réincarnation

ShiroiRyu
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Epilogue : Réincarnation

« Bienvenue à vous. Vous savez aussi bien que moi que vous êtes les bienvenus dans mon palais. Même si cela ne fait que vingt-cinq ans, les délégations twiliennes sont à mettre au même rang que celles des Zora ou des Goron. »

La reine d’Hyrule s’était approchée doucement de deux Twils, ces derniers ressemblant maintenant à la forme humanoîde qu’avait la princesse Midona de son temps. Parés souvent de noir, le teint gris, ils étaient pourtant bien plus ouverts à la discussion qu’auparavant.

« Reine Zelda, êtes vous sûre que cela soit possible ? »

« Il faut que vous sachiez que nul ne connait ou presque les antécédents entre les Hyliens et les Twilis. N’ayez donc guère peur. Le fait que vous soyez différent de peau des Hyliens ne doit pas vous effrayer, loin de là. Prenez cela comme une bénédiction, comme quelque chose qui vous rend unique en soi. Observez donc les fiers et puissants Gorons. Leur forte stature les rend impressionnants, ils n’en restent pas moins joyeux. Ou alors les majestueux et délicats Zora. Leurs connaissances des arts les rendent uniques. »

« Nous comprenons mais vous savez, depuis … cet évènement qui n’eut aucune explication, nos peuples sont nomades. Nous avons perdu notre princesse du crépuscule et avec les évènements liés à Xanto, nous ne voulons pas d’un monarque qui ne serait pas choisi par la princesse Midona. Êtes-vous sûre de n’avoir aucune information à ce sujet. »

« Outre la mort du héros de la légende et de votre princesse, je n’ai rien … j’en suis désolée. Je ne peux qu’honorer leurs sacrifices. »

« Maman ! Maman ! Dis ! Est-ce que les Twilis restent cette nuit ? »

« Hum ? Bien entendu Mina. »

Une petite fille, âgée d’une dizaine d’années était en train de courir vers les jupes de la reine Zelda, celle-ci lui souriant tendrement avant de reprendre :

« Il semblerait que la princesse Mina veuille que votre délégation reste une journée au château. Est-ce que cela vous dérange ? »

« Si la princesse Mina, qui nous a accueilli plusieurs fois, veut que nous restions une journée de plus pour jouer avec les enfants de notre délégation, nous ne pouvons pas refuser une telle demande. Nous acceptons votre proposition. »

« OUIIIIIII ! J’y vais maintenant les prévenir tous les autres ! » s’exclama la petite fille aux cheveux châtains, poussant un petit cri de joie.

« Mina. Comment se comporte une princesse ? »

« OUPS ! » continua de dire la jeune fille avant de s’arrêter, se tournant vers les Twilis. Elle tira sur sa robe, faisant une belle référence puis … commença à courir à toute allure hors de a salle du trône, l’ambassadeurs des Twilis disant doucement :

« Quelle délicate jeune personne. Elle deviendra une grande reine dans le futur. »

« Je n’en doute guère. Est-ce que vous voulez que des soldats vous accompagnent jusqu’au quartier des invités. Il y a assez de chambres pour tous vous accueillir. Bien entendu, la visite du château, bien que vous le connaissiez, est toujours d’actualité. »

Finalement, la reine Zelda s’était levée, prête à suivre les Twilis. Oui, la paix était finalement là … et elle était la garante de cette dernière. Elle quitta la salle du trône à son tour, suivant les Twilis. Le temps … passait tellement vite.

Beaucoup trop vite. Elle avait déjà vieilli de 25 ans et elle espérait un message, une preuve … quelque chose qui montrait qu’ils étaient encore là. Pourtant, rien de tout cela, rien du tout. Aucune preuve, aucune … existence. Ah …

— Quelques jours plus tard —

« Maman, maman, est-ce que je pourrai monter sur Epona, dis dis ? »

« Rink, qu’est-ce que je t’ai déjà dit ? »

« Mais je te promets que je ne la ferais pas galoper. C’est juste … qu’elle semble vraiment très triste dans son enclos. J’ai envie de la promener ! »

« D’accord, d’accord, tu as gagné. N’oublies pas de mettre ton bonnet. »

Un jeune hylien, en tenue princière déposa un bonnet sur ses cheveux blonds, s’approchant de l’écurie où une jument au poil devenu gris par le temps était en train de le regarder. Lorsqu’il s’approcha d’elle, la jument frotta son museau contre le visage du jeune garçon, Zelda se positionnant non-loin de lui.
Avec un peu de difficultés, il grimpa sur Epona, caressant sa crinière avant de lui permettre de sortir de l’enclos. Avec lenteur, elle amorça quelques mouvements de marche, semblant se porter très bien tandis que Zelda regardait son fils s’amuser avec elle.

« Maman, comment ça se fait que tu as cette jument, dis dis ? En plus, ce n’est même pas une jument enflammée comme les Galopa. »

« Non, il s’agit d’une jument tout ce qu’il y a de plus normale. Ca ne change rien à ses qualités, n’est-ce pas ? »

« Ben non … je l’aime beaucoup. Puis, elle adore manger les pommes ! »

Elle ne pouvait s’empêcher de sourire en regardant son enfant s’amuser avec la jument. C’était aussi simple que ça, n’est-ce pas ? Vraiment ? Pourtant, dans le fond, elle n’arrivait pas à être heureuse, complètement.

« Je ne fais que … refléter mon désir … de ces êtres perdus. »

Ça ne voulait pas dire qu’elle n’aimait pas ses enfants et son mari, loin de là. Son mari, un homme du peuple, un hylien comme beaucoup d’hyliennes en trouveraient dans les alentours.

« Je suis heureuse … et pourtant, dans le fond … »

« Maman ! Maman ! Regarde ce que je fais avec Epona ! »

Elle n’avait pas le temps de se préoccuper de ça, n’est-ce pas ? Elle avait deux enfants et un mari dont elle devait s’occuper avec amour et tendresse. Oui, même si cela lui faisait mal d’y penser, il était temps de tirer un trait sur toute cette histoire. Elle se plaça devant la jument qui s’arrêta, réclamant quelques caresses :

« Ah … Epona, je suis si heureuse que tu sois restée avec moi après tout ce temps. »

« Maman, c’est vrai qu’Epona, tu la connais depuis très très longtemps ? »

« Oh que oui, Rink. Tu veux que je te raconte comment je l’ai connue ? Et comment j’ai connu son cavalier ? Et la femme qui l’accompagnait ? »

« OUIIIIIIII ! Je veux ! Je veux ! » s’exclama l’enfant avant de descendre de la jument, caressant son museau doucement. Il la ramena à l’écurie, lui mettant du foin et quelques carottes avant de la laisser seule à l’intérieur.

« On y va, Rink ? » demanda la reine d’Hyrule, gardant la main de son fils dans la sienne alors que celui-ci hochait la tête. Il voulait une histoire ? Elle en avait une très belle à raconter. Une histoire qui se finissait … tristement mais qui se devait d’être contée.

— Le temps s’écoula, les semaines passèrent. —

« Reine Zelda ! Reine Zelda ! Il faut absolument que vous alliez à la statue ! »

« La statue ? Est-ce que vous voulez parler de celle de Link et Midona ? »

« OUI OUI ! Vous devez venir absolument ! C’est urgent ! »

Pour qu’un soldat s’exprime de la sorte, elle était un peu inquiète. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Elle avait signalé au roi d’Hyrule, un hylien aux cheveux blonds comme l’or, qu’elle allait se promener. Le dit-roi vient dire tout simplement avec douceur :

« Fais donc attention à toi, mon amour. »

« Ne t’inquiète pas, je ne serai pas très long normalement. »

Elle ne savait pas ce qui l’attendait, elle ne savait pas ce qui se trouvait là-bas … mais elle remarqua qu’étrangement, aucun soldat ne cherchait à l’accompagner. Etrange, très étrange … ce n’était pas si grave que ça ? Enfin bon … qu’importe.

« Ils m’ont demandé de me rendre à l’endroit où j’ai érigé la première statue. »

Des souvenirs … très anciens, n’est-ce pas ? Elle avait du mal à se dire … que cela faisait vingt-cinq ans qu’elle avait demandé de bâtir cette statue. Mais bon, le temps passait alors que la statue sera là pour l’éternité. C’était un symbole.

« Que se passe-t-il alors ? » demanda calmement la reine à l’un des soldats.

« Re… Regardez par vous-même ! Observez qui est devant la statue ! »

Elle n’eut pas le temps de plisser les yeux qu’un puissant hennissement se fit entendre. Elle se tourna pour voir … Epona qui galopait ? Elle courait vers les personnes devant la statue avant de s’immobiliser, l’une d’entre elle tombant sur les fesses.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Elle m’a fait peur cette jument ! Et … »

« Elle ne semble pas dangereuse. On dirait … qu’elle est heureuse. »

Là, ce n’était pas que la vision mais aussi … autre chose … Elle avait bien eut l’audition aussi. Deux voix qu’elle reconnaissait. Avec la jument, elle ne voyait pas les deux personnes … mais il y avait quatre paires de pieds et un petit Motisma qui flottait au-dessus de ces personnes. Ce n’était pas possible, non ? Ce n’était pas possible !

« Reine Zelda, vous avez bien vu ? »

Elle n’avait justement pas bien vu ! C’était tout le contraire ! Elle commença à courir, voulant se rapprocher à toute allure des personnes. Elle rêvait, n’est-ce pas ? Pourtant, plus elle … se rapprochait, plus elle pouvait voir … les personnes qui étaient devant elle.

« Qu’est-ce que je dois faire ? Je n’ai jamais vu … cette jument. »

« Caresses-lui le museau, non ? Elle a l’air assez âgée mais pas méchante. »

Epona … était sorti de son box sans même prévenir. Malgré son âge, elle avait tout simplement galopé à toute allure vers ces personnes. Ces personnes qu’elle pouvait voir finalement … en face d’elle. Elle ne rêvait pas.

« Link ? Midona ? C’est … bien vous ? »

Deux visages se tournèrent vers elle. Deux exactes copies de Link et Midona. Elle avait leurs copies parfaites en face d’elle. Elle ne rêvait pas, ce n’était pas une illusion ou autre. C’était la réalité … Elle se retenait de pleurer alors qu’elle entendait l’hylien prendre la parole.

« Pardonnez-moi mais vous vous trompez de personne. Je me nomme Kink et voilà ma femme Médoly. » déclara Kink en présentant la Twili.

« Kink ! Tu es en train de faire pleurer … mais vous êtes la reine ?! Kink ! Excuses-toi ! Et vite ! » s’exclama la Twili avec appréhension alors qu’il était vrai que la reine Zelda était en train de pleurer, venant les serrer dans ses bras en même temps, les deux personnes se regardant sans comprendre ce qui se passait.

« Médoly, qu’est-ce que je dois faire ? La reine d’Hyrule est … »

« Je ne sais pas moi, il vaut mieux attendre un peu. Tu ne crois pas ? » répondit la Twili, toute aussi étonnée que l’Hylien de la scène qui se produisait.

« Papa ! Papa ! » s’écria une petite voix derrière les deux personnes, la troisième arrêtant de les serrer dans ses bras, surprise de ce qu’elle entendait. « Est-ce que … la dame … peut … arrêter … euh … de t’embêter ? T’es juste mon papa et … aussi à Gérénam. »

« Oh, ma petite douceur, ne t’en fait donc pas, elle n’est pas méchante. Il s’agit de la reine Zelda, tu le sais, je t’en ai déjà parlé. »

Elle ne pouvait pas voir qui était la personne à qui s’adressait Kink avec tendresse, un sourire aux lèvres. Par contre, elle remarqua un petit garçon, qui devait avoir à peine quatre ans ou cinq, aux cheveux blancs, une mèche cachant une partie gauche de son visage juvénile.

« Maman ? C’est vraiment elle la reine Zelda ? »

« Oui, oui, Gérénam. Hum ? Ta sœur, où se cache-t-elle ? »

Zelda restait parfaitement immobile alors qu’elle baissait les yeux. OH ! Elle avait finalement remarqué … une petite fille derrière la jambe gauche de Kink. Elle … n’avait pu s’empêcher de sourire en voyant l’air intimidé de la jeune demoiselle. Elle avait … des ressemblances avec elle. Elle en était convaincue, c’était eux.

« Allez, Nay, n’aies donc pas peur. »

« Veut pas … papa. Je veux pas … »

Zelda entendit un petit soupir de la part de l’hylien, celui-ci se penchant pour aller soulever la petite fille qui devait avoir le même âge de Gérénam. Elle portait une petite robe violette et elle avait un épi dans ses cheveux bleus. Lorsque Nay remarqua qu’elle la regardait, elle enfonça sa tête contre le torse de son père.

« Pardonnez-moi, reine Zelda, elle est très très timide. » bredouilla Kink.

« Toujours attachée à son père, elle ne le lâche pas, même quand il faut dormir. Enfin, je ne suis pas beaucoup mieux avec Gérénam. » compléta la Twili en souriant. En observant plusieurs secondes la reine, elle reprit, fronçant les sourcils : « C’est étrange … vous savez … je ne l’avais jamais remarqué mais … j’ai l’impression de vous connaître depuis longtemps. C’est étrange … très étrange. Je … J’ai des mots qui me viennent en tête : « Je fais vœu de briser le cycle du héros. Que celui-ci puisse renaître à mes côtés et pour l’éternité. Mais que dans nos réincarnations, nous n’oublions pas ceux qui se sont rapprochés de nous, avec qui nous avons partageons nos joies et nos peines. Soyons enfin libérés, de ce que les déesses nous ont obligés dans le passé. Je … Oh … Je suis un peu fatiguée, je crois. »

« C’est vrai ? » demanda la reine Zelda, souriant délicatement. « Suivez-moi. Je vous invite au château. Peut-être voudriez-vous monter sur Epona ? C’est le nom de cette jument. »

« Epona ? C’est … un joli nom. Cela lui va bien. » murmura Kink, caressant le museau de la jument, celle-ci hennissant de bonheur. Gérénam fut mis dessus, tenant le Motisma entre ses mains tandis que Nay fut installée derrière son frère. Elle regarda son père, celui-ci lui tenant la main alors que la reine Zelda prenait les devants du petit groupe. Elle avait … tellement de choses à leur raconter … après toutes ces années.

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