Troisième évènement : Trahison

Chapitre 26 : Une habitude

« Téo ! Téo, tu veux faire quoi maintenant ? Dis, dis ? Tu as une idée ou pas ? Car bon, c’est quand même bête si tu n’as pas d’idées ! »

« Fais ce que tu veux, tu es assez grande pour te débrouiller seule non ? » dit l’adolescent aux cheveux en haussant les épaules. Bel arriva à sa hauteur, se penchant un peu, un grand sourire aux lèvres. Elle avait bien une idée en tête mais elle n’était pas sûre que ça lui plaise.

« Dis … Dis … Tu sais que tu as trois pokémons hein ? Tu as ta Vipélierre, tu as aussi ta Larveyette et aussi ta Chlorobule. HEY ! MAIS ATTENDS UN P’TIT PEU TEO ! »

Quoi ? Quoi encore ? Qu’est-ce qui se passait ? Pourquoi est-ce qu’elle lui hurlait dans les oreilles ? Il n’était pas sourd non plus ! Bon sang ! Ses oreilles allaient finir en sang justement ! Quelle idiote cette fille ! Pourtant, elle paraissait avoir remarqué quelque chose.

« Mais tu n’as que des filles dans ton équipe de pokémons ! En fait, tu aimes beaucoup les filles mais sauf que tu as du mal avec elles et alors, tu t’entraînes avec tes pokémons pour pouvoir mieux parler aux filles ! Ensuite, comme ça, tu auras beaucoup moins de mal à parler aux filles ! D’ailleurs, tu es très gentil avec tes trois pokémons ! J’ai pas arrêté de le voir de toute façon ! Alors, je suis sûre que … AIEEEEEEEE ! »

Elle venait de se prendre une pichenette sur le front, Bel poussant un petit cri de douleur. Pourquoi est-ce qu’il avait fait ça ? Elle fit une petite moue, Téo reprenant la parole :

« Vraiment, où est-ce que tu vas chercher des idées aussi tordues ? Je dirai bien que ton cerveau carbure à deux cents à l’heure mais je ne suis pas sûr que le moteur utilisé soit de bonne qualité car ça a l’air d’être complètement à la ramasse dans ton crâne. »

« Mais euh … Ne dit pas ça alors que ce n’est pas vrai ! C’est juste un mensonge … »

« Ah bon ? Et comment tu peux le confirmer ? Hum ? Alors ? J’attends ta réponse avec impatience puisque tu sembles connaître la « vérité ». » ironisa l’adolescent.

« C’est vrai ? C’est vrai que tu attends quelque chose de moi hein hein ? Alors, je vais tenter de te répondre le plus réellement possible comme ça, ça te fera plaisir ! »

« Mais tu ne t’arrêtes jamais ? Tu te comportes comme une gamine ! Purée, tu ne peux pas être comme la dernière fois ? Avant d’aller dormir, tu étais … »

« J’étais quoi, Téo ? Tu voulais dire quelque chose ? Continue s’il te plaît ! Continue car ça avait l’air vraiment très important, on dirait. » répondit Bel, cherchant à apprendre ce dont parlait Téo. Pourtant, l’adolescent au béret rouge resta muet.
Il avait failli commettre une bêtise. Et pour cela, il valait mieux se taire et ne pas répondre à l’adolescente. Elle serait encore capable de prendre tout ce qu’il disait pour argent comptant. Purée ! Pourquoi maintenant ? BON ! Il fallait changer de conversation et rapidement ! Vite, trouver un sujet … Il y en avait bien un qui allait lui arriver en tête.

« D’ailleurs, pourquoi tu parlais de mes pokémons ? T’avais une idée derrière la tête, avoue ! Hum ? J’en suis sûr et certain ! »

« Hein ? Euh ? Quoi ? De quoi est-ce que tu … AH OUIIIIIIIIII ! Je m’en rappelle ! Je sais pourquoi je t’avais dit que tu avais trois pokémons maintenant ! Je veux capturer un troisième pokémon moi aussi ! Comme ça, nous aurons chacun trois pokémons ! »

« … … … J’ai jamais eu affaire à autant d’intelligence en une seule phrase. »

« T’es encore ironique, Téo ! Vilain ! » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds, bougeant son doigt pour lui montrer que ce n’était pas bien. Au moins, elle reconnaissait les traits d’ironie dans ses paroles. Ils allaient pouvoir faire quelque chose d’elle.

« Bon … Où est-ce que tu voulais en venir ? Car au lieu de parler et dire n’importe quoi, tu peux quand même essayer d’être raisonnable et de réfléchir correctement non ? »

« AHHH ! Mais je te l’ai dit ! Enfin, je te l’ai déjà dit ! Je veux capturer un troisième pokémon ! Toi aussi, tu ne m’écoutes pas, Téo ! »

Ah bon ? Première nouvelle ? Elle se colla à lui, agrippant les manches de sa veste alors qu’il remarquait bien qu’elle était plus petite que lui. Mais ça ne l’empêchait pas d’être attachante … s’il avait la possibilité de penser ça de son côté. De même, elle avait le haut du corps collé contre le sien tandis que son visage était à quelques centimètres du sien. Elle le regardait de ses yeux verts, fixant ses yeux bleus comme pour tenter de lire à l’intérieur.

« … … … Tu m’écoutes maintenant ? Dis dis ?

« Tu arrêtes de me coller maintenant ? Dis dis ? » ironisa l’adolescent avant de la repousser faiblement, gémissant un peu de douleur.

Elle s’apprêtait à ouvrir la bouche mais ne vint rien dire. Elle ne savait pas pourquoi mais … elle sentait qu’il valait mieux qu’elle se taise sur le coup. Elle le laissa gémir de douleur, s’éloignant un peu de lui. Bon … Alors, pour trouver des pokémons, c’était simple, elle devait tout simplement se diriger vers l’endroit où ils adoraient se trouver.

« Téo ! Téo ! Tu viens avec moi ? Je suis sûre qu’il y a de supers bons pokémons par-là ! »

« Hum ? Dans la forêt ? Ca me parait normal et logique si tu veux capturer un pokémon sauvage. Vas donc là-bas … Je te rejoindrai après. »

« NON ET NON ! J’attendrai que tu sois prêt avant d’y aller ! Mais je veux bien m’éloigner quand même si c’est quelque chose de secret que tu dois faire ! » dit-elle avant de mettre quelques mètres de distance, se retournant pour qu’elle ne puisse pas le voir.

« Qu’est-ce qu’elle … raconte ? Elle n’est quand même … pas … »

Non … C’était juste impossible qu’elle soit au courant. C’était juste une erreur de calcul. Comme si l’adolescente pouvait réellement être au courant de son petit problème. Enfin, qu’importe, ce n’était pas le moment d’être perturbé par ça. Il se retourna aussi, ouvrant sa sacoche banane avant de récupérer quelques gélules pour les avaler avec un peu d’eau.

« Voilà, c’est bon. On peut y aller… Bel ? Bel ? »

BON SANG ! Il avait quitté l’adolescente depuis à peine deux minutes ! Même pas ! Juste le temps de quoi boire ! Et elle avait dit qu’elle ne comptait pas partir ! Résultat ? RESULTAT ?! ELLE S’ETAIT BARREE ! Le pire est qu’elle laissait des traces de son passage derrière elle ! Il récupéra les pokéballs qui le dirigeaient vers la forêt, poussant un profond grognement de colère. S’il mettait la main sur l’adolescente, ça risquait de barder.

« BEL ! JE T’ORDONNE DE TE MONTRER MAINTENANT ! AVANT QUE JE M’ENERVE ! » hurla l’adolescent avec rage.

« Téo ! Téo ! Je suis là ! Pas très loin de toi ! » répondit l’adolescente aux cheveux blonds, le forçant à regarder vers sa droite.
Et bien, soit elle attirait les pokémons, soit elle était douée. Il pensa le second point sur le moment … mais bon … Qu’est-ce qu’elle avait fait encore ? Il s’approcha d’elle, lui donnant un violent coup sur le crâne qui la fit crier de douleur.

« AIEEEEEEE ! Mais pourquoi tu as fait ça, Téo ? Ca faisait mal ! »

« Faisait ? Tu veux dire par là que ça ne t’a pas fait mal sur le moment ? Tu te fous de moi ? Tu en veux une seconde ou quoi ? Je te rappelle que … «

« Je suis en plein combat, Téo ! Regarde ! C’est lui que je veux capturer ! Ou elle ! Je ne sais pas encore ! Mais regarde, c’est un Darumarond ! »

Oui, bien entendu, il n’était pas aveugle non plus. Il voyait parfaitement la petite créature de couleur rouge et avec des sourcils bien épais de couleur jaune. Qu’est-ce qu’un Darumarond faisait ici ? Ah bon, de toute façon, ce n’était pas important. Il vint s’installer contre un arbre, gardant les pokéballs de l’adolescente avec lui. Elle était stupide, trop stupide.

« Regarde-moi capturer mon troisième pokémon, Téo ! Tu vas voir, ça va être facile ! » s’écria l’adolescente avec joie et liesse alors que Téo faisait un geste de la main pour lui dire de continuer, mais surtout pour lui signaler qu’il n’en avait rien à faire.

« Fais-donc … Et laisse-moi me reposer en attendant. » marmonna l’adolescent avant de fermer les yeux, poussant un profond soupir.

« MANOS ! Vise Téo avec ton pistolet à eau ! Euh … Qu’est-ce que je viens de dire ? »

Manos ? C’était qui ? Le Moustillon ? Il eut à peine le temps de rouvrir les yeux qu’un crachat vint lui percuter le visage. Il se releva, poussant un râle de colère :

« Je peux savoir c’est pour quelle raison que tu viens de faire ça, BEL ?! »

« OUPS ! Ce n’était pas fait exprès ! Attends un peu que je prenne … AHHH ! Mais si je ne combats pas, le Darumarond va s’enfuir ! Tu peux attendre un peu, dis dis ? » demanda Bel au pokémon sauvage puis à Téo. Elle se foutait de sa gueule … ce n’était pas possible autrement. ELLE SE MOQUAIT DE LUI !

Pourtant, elle était sérieuse … Stupide mais stupide … Ah non, sérieuse mais stupide. Vraiment, il ne savait pas quoi faire de cette fille. D’ailleurs, celle-ci avait renommé son Moustillon comme lui avait donné des noms à ses pokémons. Enfin bref, maintenant, il regardait le combat, le visage arrosé par le Moustillon qui s’excusa plusieurs fois envers lui. Heureusement que les pokémons n’étaient pas aussi stupides que leur maîtresse.

« Concentre-toi sur ton combat, espèce d’idiote. Pendant ce temps, je vais m’essuyer le visage. » annonça Téo, cherchant à se calmer.

Se calmer … C’était le plus important dans un combat. Il se disait ça mais il était du genre à s’énerver pour un rien. Il n’était franchement pas mieux dès qu’il s’agissait de combattre. Bref, ce n’était pas … important … Ce n’était pas important … Ce n’était pas son combat mais elle avait réussi à le perturber pour rien.

« Manos ! Arrose-le encore une fois ! Tes flammes … Euh ses flammes ne devraient pas lui faire grand … Euh te faire beaucoup de mal ! »

C’était exact. Le Darumarond tentait tant bien que mal de cracher des flammèches en direction du Moustillon mais celui-ci ne semblait vraiment pas souffrir des attaques du pokémon en face. Par contre, Manos n’avait aucun mal à affaiblir grandement le pokémon que Bel tentait de capturer. Par contre, elle devait faire attention à ce qu’il ne s’enfuit pas. Ca serait particulièrement stupide … Ah mais, la connaissant à force, ça risquait d’être le cas.

« C’est bon ! Je peux aller le capturer ! »

Hum ? Il jeta un œil au Darumarond. C’est vrai qu’il semblait plus qu’épuise. Elle venait surement d’obtenir la victoire … si elle ne commettait pas de bêtises. La pauvre créature était à moitié assommée, le Moustillon restant immobile en attendant le reste des consignes de sa dresseuse. Celle-ci commença à fouiller dans son sac.

« Une pokéball … Où elles-sont encore ? J’avais pourtant rangé dans mon sac ! »

« Oui bien entendu … Si tu ranges aussi bien que tu t’exprimes, on est mal barrés. » annonça l’adolescent aux cheveux noirs, le visage neutre alors qu’il exultait à l’intérieur.

« Non non et non ! Ce n’est pas possible ! Je vais encore perdre un pokémon ! Je vais encore perdre le pokémon que je voulais capturer ! NON ET NON ! »

Hey ? Elle n’allait quand même pas pleurer ? Bon sang … Il pensait la faire attendre encore une bonne trentaine de secondes mais là, il ne se sentait vraiment pas d’humeur. Il se rapprocha d’elle, tendant une pokéball avant de dire en détournant le regard :

« Prends-là … Tu les as faites tomber au sol quand tu es parti dans la forêt. »

« Té … Téo … TEOOOOOOOOOO ! » s’écria l’adolescente, prête à lui sauter dans les bras mais il plaça sa main à hauteur du visage de Bel, l’adolescente écrasant sa face contre la paume avant de pousser un gémissement de douleur.

« Pas de temps à perdre. Va le capturer et la ferme. »

Ou … Oui ! Il avait entièrement raison ! Elle se retourna, brandissant la sphère rouge et blanche qui vint s’agrandir. Elle commença à la secouer vivement, comme on le ferait pour faire une farce avec une boisson gazeuse. Puis finalement, elle la projeta sur le Darumarond. Punaise ! C’était quoi cette fille ? Elle voulait assommer définitivement le pokémon ou quoi ? Une lumière rouge émana de la sphère, enveloppant le pokémon avant qu’il ne disparaisse à l’intérieur. L’adolescente commença à s’exciter :

« Aller ! Ne bouge plus ! Fais les trois fois habituelles ! Puis ensuite, tu es capturé ! »

« Je ne crois pas qu’il t’entend, Bel. » rétorqua l’adolescent.

Oui mais bon … Elle voulait quand même qu’il arrête de bouger. Comme pour répondre à son attente, la sphère trembla trois fois sur elle-même avant de s’immobiliser. Bon sang … Il devait reculer et rapidement. Sinon, il allait accidentellement se prendre un poing sur la face.

« Té … Téo … Téo ! TEO TEO TEO ! J’ai capturé un pokémon ! »

Il avait le temps de s’enfuir le temps qu’elle récupère la sphère. S’enfuir pour quelques minutes bien entendu et ensuite … HEIN ? Elle se retourna vers lui, se projetant contre son torse avant de l’étreindre chaleureusement. Sans même lui laisser le temps de souffler, elle l’embrassa sur les joues plusieurs fois de suite, l’empêchant de respirer alors qu’il cherchait à la repousser. Elle s’exclama avec joie :

« J’ai réussi ! Téo ! Téo ! J’ai réussi grâce à toi ! Tu es un ange ! Un vrai ange ! Sans toi, il se serait encore enfui une fois ! Je suis vraiment si contente de savoir que j’ai eu un troisième pokémon car tu as décidé de m’aider ! »

*BOUM* Elle le fit tomber contre un arbre, sans pour autant qu’il ne pousse un cri de douleur. A moitié avachie sur lui, elle continuait de se serrer contre lui. Bon sang ! Elle allait rester combien de temps encore comme ça ? Le Moustillon arriva avec la pokéball du Darumarond dans ses mains, faisant un petit sourire niais tout en disant :

« Mousti … Moustillon ? Mousti, mous mous, moustillon … »

« Hein ? Quoi ? Mais non, tu ne déranges personne ! Enfin, tu ne me déranges pas Manos ! »

« Oui, mais moi, tu me déranges, Bel. Tu m’écrases et tu me fais mal. » marmonna l’adolescent, nullement rouge aux joues malgré la position et la gêne qui auraient pu être plus qu’équivoques dans une pareille situation.

« Tiens ! Un dernier pour la route car tu as montré que tu étais très gentil ! »

Un dernier pour ? AH NON ! Il posa une main sur les lèvres de Bel pour l’empêcher de l’embrasser une nouvelle fois. Il se redressa, l’adolescente ne comprenant pas. Ce n’était pas comme ça qu’elle devait le remercier ? Car bon, maintenant, tous les deux avaient trois pokémons ! Enfin, Téo n’avait que des insectes et des plantes, elle, c’était un peu plus diversifié mais bon, qu’est-ce qu’elle en avait à faire ? Elle était heureuse, heu-reu-se !

Chapitre 25 : Garder ça en tête

« Téo ? Tu es réveillé ? Dis, dis ? »

C’était Bel qui avait pris la parole, cherchant à voir si l’adolescent était déjà réveillé. Heureusement pour elle, ça ne semblait pas être le cas. Et surtout … SURTOUT … Il était là ! Juste à côté d’elle ! Il ne s’était pas enfui durant la nuit ! Elle regarda les cinq pokémons qui dormaient paisiblement avant d’émettre un petit rire proche de la candeur. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’être heureuse en ce moment même. Pourtant, son sourire disparut lorsqu’elle remarqua le sac banane de l’adolescent.

« Tiens ? Il a oublié de le fermer ou quoi ? Pas grave, je vais le faire, comme ça, il ne perdra rien du tout de ce qu’il a à l’intérieur. »

Elle s’approcha du sac banane, commençant à le refermer avant de s’arrêter. Et pourquoi pas ? Elle avait juste envie de voir ce que Téo mettait à l’intérieur. Si ça tombait par inadvertance, ce n’était pas grave non plus hein hein ? Elle regarda à l’intérieur, remarquant les différentes boîtes de plastique miniatures avec des noms vraiment bizarres. C’était étrange … Ca donnait l’impression que c’était des médicaments.

Des médicaments ? Mais pourquoi ? Elle ne savait pas du tout. Elle ne savait pas que Téo était malade … mais après … C’était quoi les médicaments ? Vite vite ! Elle ne pouvait pas lui poser la question ! Car sinon, il croirait qu’elle avait fouillé dans ses affaires ! Donc … Elle allait … Elle avait un peu de papier au cas où ! Elle prit son petit bloc-notes dans son sac, commençant à noter les différents noms qu’elle voyait. Elle était quand même un peu … intriguée par tout ça mais elle ne pouvait pas le lui demander.

Lorsqu’elle finit de noter, elle rangea son bloc-notes dans son sac, refermant bien le sac banane avant de se lever. Il était temps pour elle de préparer un bon petit-déjeuner ! Tant qu’elle restait concentré et qu’elle ne réveillait pas Téo, ça serait parfait. Elle quitta la tente discrètement, évitant de tous les réveiller. Elle regarda néanmoins l’adolescent pendant quelques secondes avant d’émettre un petit rire amusé.

« Il est quand même drôlement mignon quand il dort. » souffla-t-elle.
Mais ce n’était pas le moment de penser à ça. C’était juste qu’elle le voyait dormir paisiblement … C’était bien différent du caractère de Gruikui qu’il avait la majorité du temps ! Bon ! Elle devait préparer à cuisiner ! Elle n’était pas très douée mais quand même, elle savait ce qui était mangeable ou non !

Pendant qu’elle était dehors, l’adolescent grommela, ouvrant ses deux yeux rubis avant de mettre une main devant sa bouche. Où est-ce qu’il était ? Il ne s’en rappelait pas … Mais à regarder le décor autour de lui, il se trouvait dans une tente ? Elle appartenait à qui ? Il ne se rappelait pas … Peut-être qu’il fallait attendre une ou deux minutes, le temps qu’il soit bien réveillé. Il posa une main sur son front, marmonnant :

« Me dites pas que j’ai dormi … avec cette folle quand même ? »

Il n’était plus sûr de rien. Mais … Peu à peu, ses sens revenaient les uns après les autres. Il remarqua ses trois pokémons qui dormaient paisiblement … mais aussi deux autres qu’il reconnut facilement. Il fallait dire qu’un Moustillon et un Venipatte, il ne connaissait pas cinquante personnes qui avaient uniquement ces deux pokémons. Pfff … Mais surtout, ce qui le mettait sur la piste de Bel, c’était la voix féminine qu’il entendait de l’autre côté de la tente.

« Il est revenu ! Il est revenu ! Téo est à nouveau là ! Lalalala. »

Elle était vraiment bizarre cette fille. Mais vraiment bizarre … C’était assez inquiétant quand il l’écoutait. D’ailleurs … HEY ! Où était son sac banane ? Il ne devait pas le perdre ! Absolument pas ! Non mais oh … Attention quand même ! Heureusement, il était fermé … De toute façon, même si Bel l’aurait remarqué, elle n’aurait pas compris ce qu’il contenait. Cette fille n’était pas très intelligente à la base.

Bon … Par contre … Il allait devoir se comporter comment avec elle ? La remercier pour la tente ? Il ne lui avait rien demandé à la base donc hors de question. Mais après ? Qu’est-ce qu’il comptait faire ? Bon … Il verrait de toute façon lorsqu’il sortirait. Il se dirigea vers l’extérieur de la tente, laissant ses pokémons dormir. Lorsqu’il se présenta, Bel était à genoux, en train de préparer un petit-déjeuner dans une casserole. Aussitôt, il recula de deux pas.

« Ah non … Hors de question ! Je ne me ferai pas avoir une nouvelle fois ! » dit-il aussitôt.

« Bonjour, Téo ! Tu as bien dormi, dis dis ? Attends, je prépare un petit peu à manger ! »

« Ah non … Non et non ! Tu vas encore faire une connerie ! Je le sais bien ! »

Mais non ! Et elle allait le lui prouver ! Elle arrêta de le regarder, continuant ce qu’elle avait commencé avec attention. Elle allait lui montrer qu’elle pouvait être différente si elle le voulait. Et pour ça, elle ne devait absolument pas rater le petit-déjeuner. Téo vint s’asseoir non-loin de la tente, regardant les efforts de Bel sans dire un mot.
Qu’elle se concentre … Qu’elle fasse tout ce qu’elle voulait. Lui, ça ne le concernait pas. Cette fille était juste trop … collante. Qu’est-ce qu’il y avait de bien en lui ? Il était mauvais jusqu’au plus profond de son être. Tout son corps et toute son âme étaient pourris au plus profond d’eux. Alors pourquoi est-ce qu’elle faisait autant d’efforts … pour lui ?

« C’est prêt ! Téo ! Attends un peu … Je vais quand même faire attention pour bien te servir. On va éviter de faire une bêtise comme les autres fois hein ? »

« Ouais bien entendu … Ton existence est déjà une farce à la base. »

« Pourquoi est-ce que tu m’insultes ? Je t’ai rien fait cette fois ! » dit-elle alors qu’elle prenait deux bols. Elle n’avait quand même pas fait un repas … pour le petit-déjeuner ? Enfin, un truc trop lourd ! Il avait plus que peur maintenant !

Pourtant, lorsqu’il regarda ce qu’elle extirpa de la casserole, ce fut une surprise, une bonne surprise pour lui. Un liquide brun, odorant mais délicieux. C’était bizarre … Ca lui rappelait quelque chose. Mais il ne savait pas vraiment quoi. Par contre … C’était chaud !

« Qu’est-ce que c’est ? » demanda-t-il finalement.

« Ben … Du chocolat ! Tu en as jamais goûté ? » dit-elle avant de sourire.

Ah … Si … Peut-être. Il ne savait pas vraiment. Mais ce n’était pas une odeur déplaisante, loin de là même. Et le goût était bon … Un peu sucré … Mais il termina rapidement le chocolat, se rappelant qu’il en avait déjà bu auparavant … Enfin, rarement.

« Alors ? C’était comment ? J’ai mis une pincée de sucre et puis… »

« Mais tu as quoi dans ton sac ? Enfin dans tes sacs ? C’est pas trop lourd à force ? »

Elle hocha la tête négativement, lui expliquant qu’elle avait toujours un peu de quoi se nourrir au cas où. Bien entendu, elle avait des provisions comme tout le monde. Mais aussi diverses autres choses. Il préféra ne pas penser à ce que contenait son sac banane mais aussi le petit sac à dos qu’il avait. Il n’avait que … le minimum pour vivre.

« C’était bon quand même sinon ? Par contre, il faut que l’on retourne en ville et qu’on aille à l’auberge. Mais ne t’en fait pas ! C’est pas pour ce que tu crois ! Je vais respecter ta décision ! » dit-elle subitement alors qu’elle terminait de le servir une nouvelle fois.

« C’est plutôt bon, oui. Tu sais faire quelque chose au moins … quand tu n’es pas maladroite. Et pourquoi tu veux aller à l’auberge ? Quelle décision dont tu parles ? »

« Ben … Celle dont tu as parlée hier ! C’est tout ! Il va falloir que l’on réveille nos pokémons. » dit-elle alors qu’elle se dirigeait vers la tente. Quelques minutes plus tard, elle revint avec l’un de ces pokémons le Moustillon logé contre sa poitrine.

Celui-ci se rapprocha de la casserole, commençant à cracher de l’eau à l’intérieur alors que Bel venait la nettoyer. Pendant ce temps, il vint réveiller ses trois pokémons, les rappelant les unes après les autres après les avoir caressé. Elle fit de même avec son Moustillon, terminant de démonter la tente. Finalement, après une vingtaine de minutes, ils furent prêts.

Qu’est-ce qu’il avait dit hier ? Il s’en rappelait qu’à moitié. Il fallait dire qu’elle était venue alors qu’il avait été … exténué par l’adolescente. Alors bon … Ce n’était pas forcément le plus malin de sa part non plus. Est-ce qu’il avait dit une connerie hier ? Ca ne changerait pas de d’habitude le concernant.
Néanmoins, ils retournèrent à la ville, se dirigeant vers l’auberge. Elle lui expliqua que normalement, elle devait dormir là-bas mais qu’elle avait préféré dormir avec lui. Tsss … Et pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça hein ? Juste parce que c’était lui ? Quelle idiote. Néanmoins, lorsqu’ils pénétrèrent à l’intérieur du bâtiment, les trois autres adolescents se levèrent en même temps. Touko s’approcha de Bel, la regardant de haut en bas avant de dire d’une voix un peu inquiète et énervée :

« Il ne t’a rien fait de mal ? Il ne t’a pas frappé ? Espèce d’idiote ! Tu es partie sans prévenir hier ! Alors, tu as intérêt à répondre ! »

« La seule chose que Téo m’a faite, c’est de me mettre sa couverture pendant que j’allais dormir car j’avais froid ! » s’écria avec joie Bel, l’adolescent piquant aussitôt un fard.

« Non mais ne raconte pas n’importe quoi ! C’était pour tes deux pokémons ! Pas pour ta petite personne ! Et non, je ne l’ai pas frappée même si ça me démange plus pour toi ! »

« Vous disputez pas ! Ne vous disputez pas ! De toute façon, je suis juste revenue pour vous dire quelque chose, Touko, Touya et Cheren ! Téo ne veut vraiment pas voyager avec nous. »

Hum ? Quoi ? C’était bien elle qui avait réussi à comprendre cette simple remarque ? L’adolescente au béret rouge tourna son visage vers elle, attendant la suite. Il y avait un piège, n’est-ce pas ? Ou alors, elle allait vraiment le laisser tranquille ?

« Donc, comme vous avez pas encore votre second badge, je vais aller chercher le troisième badge, Téo aussi ! C’est tout ! »

Mais où étais le piège bon sang ? Où est-ce qu’il était ? Il s’apprêtait à partir mais il s’arrêta alors qu’elle reprenait la parole sur un ton amusé :

« Ah ! Je dois partir moi aussi ! On se retrouvera plus tard ! »

Lorsqu’il quitta le bâtiment, elle commença à marcher à côté de lui sans rien dire. Elle ne parlait pas … Elle ne disait rien du tout. Il y avait une magouille derrière tout ça ! Il devait juste trouver où elle était ! Sans même lui adresser la parole, il la laissa le suivre. Elle allait bien finir par se lasser de toute façon non ? Il marcha, marcha, marcha, cherchant à quitter la ville pour se rendre à la prochaine. Normalement, c’était Volucité d’après ses souvenirs.
Pourtant, lorsqu’il fut à la sortie de la ville, il s’arrêta, regardant Bel. Jusqu’à quand est-ce qu’elle allait faire ce petit jeu ? Ce n’était pas drôle du tout ! Pourtant, elle continua son chemin, l’ignorant superbement. HEY ! Elle se foutait de lui ou quoi ? Ce n’était pas drôle ! Pourtant, elle ne s’arrêta pas bien qu’elle l’avait dépassé.

« HEY ! Bel ! Si tu veux continuer ton chemin toute seule, ne prend pas le même que le mien ! » s’écria l’adolescent, Bel se stoppant finalement. Elle se retourna, faisant un sourire :

« Mais Téo ! Il n’y a qu’un chemin pour aller à Volucité ! Il faut que je prenne celui-là ! Par contre, je ne peux pas te parler car sinon, je risquerai d’être en retard, ça serait bête. »

« … … … Bel ! On fait un combat ! » dit-il en sortant deux pokéballs.

« Hein ? Euh … Si tu veux ! Mais pour quelle raison ? » demanda-t-elle, faisant de même de son côté. L’adolescent reprit :

« Si je gagne, tu disparais de mon existence, c’est compris ? »

« Hein ? Euh … Il n’y a pas besoin de ça. Je vais juste à Volucité de toute façon. » répondit Bel avant de ranger ses pokéballs, un sourire aux lèvres. « Je n’ai pas envie de me battre contre toi de toute façon, Téo. On prend juste le même chemin mais ça ne veut pas dire que l’on doit discuter tous les deux non ? »

« Quoi ? Comment ça ? Euh … Oui. Sûrement ? »

Il sembla perplexe tandis qu’elle recommençait à marcher en le laissant en arrière. Bien entendu, c’était sûrement possible … ce qu’elle était en train de dire. De toute façon, tant qu’elle n’était pas collante, ça pouvait passer. Tant qu’elle ne lui parlait pas … aussi.

Bon … Par contre, le seul truc bien chiant, c’est qu’elle ne cherchait même pas à ralentir la cadence. Elle était pressée ou quoi ? Il fut forcé de courir un peu pour arriver à sa hauteur, l’adolescente le regardant avec amusement.

Tsss … Qu’est-ce qu’il y avait de drôle dans ce qu’il faisait hein ? De toute façon, heureusement qu’il n’y avait pas eu ce combat. Sur le moment, cela lui avait semblé être une bonne idée mais après … Il avait un peu oublié ce dont était capable Bel.

… … … Mais quand même, elle voulait jouer au roi du silence ? Ils allaient être à deux à ça ! Puisqu’elle voulait être muette, ils seraient deux. Il ne lui adressa pas la parole de toute la matinée, l’adolescente faisant de même bien qu’elle lui souriait à chaque fois qu’elle le regardait. Elle se moquait de lui ou quoi ?

Pourtant, lorsque ce fut l’heure du déjeuner, elle quitta le chemin de terre, passant à travers les arbres. Elle allait encore se perdre, il en était sûr et certain. Il émit un grognement, la suivant alors qu’elle s’arrêtait. Elle sortit à nouveau sa casserole, commençant à préparer à manger … pour une personne ? Bof … Si elle voulait s’amuser à ça. Lui, il allait continuer à marcher pour la peine. Autant s’éloigner et …

« Tu ne trouves pas qu’une aussi grosse casserole, c’est trop pour une personne ? »

« Sûrement. Mais il suffit de faire attention à ne pas trop en faire et il n’y a pas besoin de s’inquiéter alors. Ca sera facile si je ne fais pas de bêtises. »

Et bien, ils étaient mal barrés alors. Il s’installa en face d’elle, croisant les bras. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Puisqu’elle n’était plus un pot de colle, elle comptait faire quoi avec lui ? Elle prépara son repas, mangeant tranquillement devant ses yeux. Elle allait l’ignorer ? Tssss ! Ca n’allait pas se passer comme ça !

« Et tu ne comptes pas me proposer à manger, par hasard ? » demanda-t-il, s’arrêtant aussitôt dans ses paroles. Et voilà ! Dit de la sorte, ça faisait penser à de la mendicité.

« Bien entendu ! Attends un petit peu, je vais te sortir une assiette et tout ce qu’il faut. »

Ca marchait parfaitement ! Ce qu’elle était en train de tenter marchait parfaitement ! Et dire qu’elle pensait qu’il n’y aurait que peu de chances que ça réussisse. Elle s’était trompée encore une fois ! Elle prit une assiette en carton, puis des couverts avant de servir Téo. Celui-ci mangea sans rien dire, marmonnant juste :

« Merci bien. Ca n’a pas l’air mauvais … Déjà ce matin … »

« Hihihi … Au final, c’est comme avec un pokémon sauvage. » murmura Bel en rigolant, commençant à manger à son tour.

« Hein ? Qu’est-ce que tu racontes encore là ? »

Elle ne lui répondit pas, gardant son sourire, la fourchette dans sa bouche. Elle avait un plan en tête mais il ne savait pas quoi ! Il savait juste qu’il était tombé dans un piège qu’elle venait de lui tendre ! Pourquoi … est-ce qu’il avait l’impression qu’il allait encore rester avec elle ?

Chapitre 24 : De tout et de rien

«  Bon ? Alors ? De quoi est-ce que tu voulais parler ? J’attends hein. »

Il disait cela en croisant les bras, ses trois pokémons sur ses jambes, cherchant à garder la chaleur accumulée depuis plusieurs minutes. Il était hors de question qu’elles bougent de là. Elle le regarda longuement, posant un doigt sur le menton comme pour réfléchir. Alors … Qu’est-ce qu’elle voulait dire encore ?

« Euh … Et bien, je voulais te poser une question. Mais je te la poserai seulement si tu me promets que tu vas me répondre hein hein ? Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Tu ne me lâcheras pas de toute façon si je ne te réponds pas. Alors pourquoi est-ce que je devrai te promettre une telle stupidité ? »

« S’il te plaît ! Promets-le-moi ! Car c’est une question embarrassante et gênante pour moi ! »
Hum ? De quoi ? Ca pouvait être quoi ? Il préférait ne pas s’imaginer ce qu’elle allait lui demander. Il valait mieux ne pas y penser. Pourtant, il lui répondit calmement :

« Vas … C’est bon, je veux bien te le promettre. Tu peux poser ta question maintenant. J’espère que tu es contente de toi car j’en ai vraiment assez de tout ça. »

« Pourquoi est-ce que tu me détestes ? Est-ce que je t’ai fait quelque chose de mal ? Dis, dis … Dis-moi tout s’il te plaît … J’ai besoin de savoir, moi ! »

C’était donc ça cette question stupide ? Purée ! Et elle était embarrassée à cause de ça ? A voir la rougeur sur les joues de l’adolescente, c’était pourtant le cas. Purée … Mais quelle fille complètement stupide, il n’était jamais tombé sur pire abrutie qu’elle. Surtout pour poser une telle question … Bon … Comment lui répondre calmement et sans s’énerver. Car c’était la meilleure chose à faire. Ah … Bien entendu.

« Je ne te répondrai pas. Je ne vois pas pourquoi je le ferai devant une question aussi bête. »

« TU M’AVAIS PROMIS ! » s’écria-t-elle subitement. « Méchant ! Méchant ! Téo ! Tu m’avais promis de me répondre ! Tu dois me répondre maintenant ! »

« J’avais mes doigts croisés dans mon dos pendant que je te faisais la promesse. Tu n’as rien vu car … » commença à reprendre l’adolescent avant d’être arrêté.

« Non ! Tu mens ! J’ai regardé justement tes deux mains ! Et tu caressais tes pokémons pendant que tu faisais la promesse ! Alors, je veux savoir pourquoi est-ce que tu me détestes ! Tu dois me répondre si tu es un gentil garçon ! Et je sais que tu en es un car tu aimes beaucoup les pokémons, comme moi ! Et si je t’ai fait quelque chose de mal, je veux le savoir ! Comme ça, je veux me faire pardonner ! »

« Lourde. » murmura l’adolescent faiblement. Ses yeux rubis se posèrent sur elle, la fixant longuement alors qu’elle stoppait sa petite colère pathétique et risible … du moins à ses yeux. Elle voulait des réponses ? De vraies réponses ? Qu’il lui dise exactement c’était quoi son problème avec elle ? Ce qu’elle lui avait fait ? Ca n’allait pas être difficile !

« Tu ne m’as rien fait de mal, compris ? Je suis comme ça et je le resterai. Je n’aime pas la compagnie des autres et encore moins la tienne. C’est pourtant pas difficile à comprendre. »

« Tu n’aimes pas les autres ? Et pourquoi … Surtout moi ? »

« Oh ! Mais je vais te dire pourquoi, Bel ! Comme ça, tu arrêteras alors de me poursuivre comme un petit Ponchiot attaché à son maître ! » s’écria-t-il, des petits gémissement se faisant entendre dans ses bras. Et zut, elles essayaient de dormir.

« Je vais t’écouter. Dis, dis … Dis-moi tout, Téo ! Alors pourquoi tu ne m’aimes pas ? »

« Tu es lourde, chiante, exaspérante, tu me prends facilement la tête à toujours sourire et être joyeuse. Tu es stupide, simplette, benêt, tu n’es qu’une idiote qui ne pense qu’aux petits oiseaux et aux fleurs dans la vie. Bref, tu ne fais preuve d’aucune maturité alors que tu as quinze ans, comme moi ! Voilà le gros problème en ce qui te concerne ! C’est pourtant pas si compliqué à remarquer ! Alors, tu … »

« Ca fait beaucoup de choses … Enfin beaucoup de défauts. » murmura faiblement Bel, baissant la tête avec confusion. Il reprit :

« On pourrait aussi dire que tu es chiante, plus que chiante même. Tu n’arrêtes pas de coller les gens même si tu les énerves. Tu donnes l’impression de ne rien comprendre à la situation et bien entendu, tu ne cherches même pas à changer ! Non, tu restes la même et c’est ça qui fait que je te déteste ! Enfin, non … Je ne peux même pas te détester réellement ! Tu m’énerves, c’est tout … Tu m’énerves plus que tout. »

« … … … D’accord. » bafouilla l’adolescente, continuant de regarder l’herbe. Elle ne voulait pas montrer son visage à Téo, celui-ci n’en ayant pas terminé visiblement.

« Oh … Et bien entendu, pour couronner le tout, on ne va pas oublier aussi que tu es très douée pour le combat de pokémons. Enfin, quand tu arrives à te concentrer … C’est ça le pire ! Comment une fille aussi bête que toi peut arriver à être aussi forte ? Hein ? Hein ? C’est quoi l’explication vaseuse derrière tout ça ? HEIN ? »

« Je ne sais pas … Téo. Je ne sais pas du tout pourquoi je suis douée pour les combats de pokémons ! Si je savais, je te le dirai ! Promis ! Je te le promets, Téo ! Mais … Mais … Je ne sais pas moi ! Je ne sais pas … » balbutia l’adolescente, des trémolos dans la voix.

« Je me doutes bien que tu ne sais pas. Voilà, à part les combats de pokémons, tu ne sers à rien, Bel. Maintenant que tu es au courant, tu ferais mieux d’arrêter de me suivre et me laisser définitivement tranquille. Tes amis te connaissent bien et te supportent. Moi, ce n’est pas mon cas. Je ne pourrais pas. Donc maintenant, laisse-moi tranquille. »

« … Euh ? Téo ? Je … Euh … Tu n’aimes pas les filles comme moi ? » demanda-t-elle d’une voix plus que faiblarde.

« Pas le moins du monde. Maintenant, tu peux disparaître de ma vue. Je n’ai plus besoin de toi. » termina-t-il de dire, commençant à caresser une nouvelle fois ses pokémons qui s’étaient assoupis. Pourtant, il fixait l’adolescente aux cheveux blonds.

Pourtant, elle ne bougea pas, passant un doigt dans l’herbe comme plongée dans sa réflexion. A quoi pouvait penser une telle fille ? Enfin … De la sorte … Pfff … De toute façon, ça ne le concernait pas le moins du monde. Il voulait juste qu’elle s’en aille. Elle murmura :

« Téo ? Dis … Dis … Je ne suis pas du tout ton genre de filles hein ? »

« J’ai l’impression de me répéter. Pourtant, c’est simple … »

« Est-ce que tu préfères les filles comme Touko ? » demanda-t-elle subitement.

HEIN QUOI ?! Même pas en rêve ! Il se redressa, serrant ses trois pokémons contre son torse. Il avait très mal entendu hein ? Qu’elle répète un peu pour voir ! En vue de la réaction qu’il avait, Bel haussa un sourcil, disant à nouveau :

« Euh … Car bon … Moi, je suis bête et stupide hein ? Mais Touko, elle est quand même jolie et intelligente elle aussi ! Mais elle aime bien crier et mettre tout en ordre quand il y a un problème. C’est elle qui nous défend à chaque fois. »

« Ouais, je veux bien le croire mais arrête de raconter n’importe quoi ! Comme si je pouvais apprécier une brute comme elle ! Tu écoutes un peu les conneries que tu dis ?! »

« Chut … Téo. Calme-toi. Tu vas réveiller tes pokémons. » chuchota Bel en mettant un doigt sur ses lèvres, un petit sourire dessiné dessus.

« Non, je n’irai pas me taire alors que tu racontes n’importe quoi, Bel ! Réfléchis un peu bon sang ! Comment est-ce que l’on peut aimer une fille comme Touko ? »

« Touko a de grandes qualités contrairement à moi ! Ben en fait, elle est toute l’opposée de moi ! Donc si tu ne m’aimes pas, ça veut dire que tu l’aimes bien. »

« Mais c’est quoi cette logique absurde ? C’est quoi ça ? Qu’est-ce que tu fous à raconter n’importe quoi ? Purée ! Va t-en, Bel ! Va t-en et ne reviens plus ! » tenta-t-il de dire avec véhémence tout en voulant éviter que ses pokémons ne se réveillent.

« Ca fait rien … Moi, je resterai muette à ce sujet ! »

… … Mais elle n’avait rien à dire à ce sujet car c’était complètement faux ! FAUX ! FAUX ET FAUX ! Ce n’était pas plus difficile que ça à comprendre pourtant ! C’était faux ! Elle s’imaginait des choses complètement absurdes ! Mais en même temps, c’était quoi ce sourire alors qu’elle semblait triste ? C’est l’impression qu’elle lui donnait.

« Je resterai vraiment muette et je ne dirai rien au sujet de Touko à Touko. Ne t’en fait pas, Téo ! Je ne te mentirai pas, promis. »

Mais en même temps … Avec le refus de Téo, elle avait quand même l’impression que c’était le contraire. Du genre, quand on disait qu’on n’aimait pas quelque chose alors que c’était tout le contraire en vrai. Ca devait être ça avec Touko et Téo. Enfin, c’est comme ça qu’elle voyait les choses. Alors … Téo n’avait pas à avoir honte de ça hein ? Enfin … Elle se sentait un peu mal car elle était idiote … C’était pour ça qu’il ne l’appréciait pas.

Qu’est-ce qu’elle avait encore à le regarder comme ça ? Elle l’observait quelques secondes puis abaissait sa tête. Et elle faisait ce manège plusieurs fois. Qu’est-ce qu’elle cherchait à faire hein ? Qu’elle s’exprime au lieu de tourner comme un animal en cage ! Il ne disait rien du tout car il n’avait pas à lui parler ! Pourtant, il sentait que dans la tête de l’adolescente, ça carburait au maximum. Elle avait une idée en tête …

« AH ! Je sais ce que l’on va faire ! Téo, Téo … Tu sais, j’ai vraiment envie de devenir ton amie … mais vraiment, vraiment, vraiment envie. »

« Ouais … J’ai pu remarquer ça dernièrement. » dit-il avec ironie après les paroles de Bel.

« Alors … Je me disais … Viens avec moi ! Viens avec moi et les autres ! Tu as dit que Touko et les autres me comprennent et me supportent ! J’ai envie que tu me supportes aussi ! Comme ça, tu ne t’énerveras plus ! »

C’était quoi cette logique … Oh et puis zut ! Il allait tout de suite lui répondre !

« Hors … de question ! C’est pourtant pas compliqué ! J’ai dit non, c’est non ! Je refuse de voyager avec quelqu’un ! Que ça soit toi ou une autre personne ! BEL ! Tu le fais exprès, avoue-le hein ? Tu le fais exprès de pas comprendre ? Pourtant, quand je me suis enfui car je ne voulais plus te voir, je pensais que tu avais cerné le problème. »

« Téo … Je le fais exprès … Je le fais exprès pour être sûr que tu viennes avec moi. Je n’ai vraiment pas envie de te laisser tout seul. En plus, il y a des personnes bizarres qui se promènent dans les environs. Elles se font appelées la Team Plasma. C’est Touko et les autres qui m’en ont parlé … Et je ne veux pas que tu sois seul. » dit-elle en rougissant faiblement.

« Et moi, je veux être seul. Tu ne crois pas que je suis assez grand pour savoir ce qui est bon pour moi ? Hein ? Hein ? Maintenant, tu pars d’ici et tu me laisses seul. »

« Tout le monde peut se tromper. Je te montrerai que tu peux te tromper, c’est tout ! » répondit Bel avec entrain et une nouvelle motivation.

Qu’est-ce qu’elle … Qu’est-ce qu’elle était en train de faire là ? Il pouvait savoir ? Hého ! Qu’est-ce qu’elle était en train de faire sérieusement ? Il la voyait se remettre debout, regardant le décor autour d’eux … puis elle déposa son sac au sol ? Attendez … Ce sac ! Ce sac ! Qu’est-ce qu’elle était en train de FAIRE ?!

« Bel ! Arrête ça ! Je ne veux surtout pas que tu fasses ça ! »

« Je monte la tente pour nous deux ! Tu vas voir, je sais maintenant la faire sans que ça soit une catastrophe ! J’ai pas arrêté de la faire à chaque fois pour m’entraîner ! Tu vas voir comme je sais me débrouiller toute seule ! »

Ce n’était pas ça le problème ! Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas bouger ? Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas la force … ou la motivation ? Car ils étaient en pleine nuit ? Qu’il avait un peu froid ? Et surtout que ses pokémons dormaient contre lui ? Tssss … Vraiment … Il la retenait ! Cette idiote ! C’était à cause d’elle, encore et encore ! C’était toujours de sa faute de toute façon s’il y avait autant de problèmes autour de lui !

Quelques minutes plus tard et sans effort, il vit que l’adolescente avait parfaitement réussi à monter la tente. Oui … Elle était là … devant la tente qu’elle venait de monter. Elle l’attendait, les deux mains posées sur son ventre, un sourire aux lèvres.

« Ca sera beaucoup mieux de dormir dans la tente pour tes pokémons non ? »

Même si elle parlait ainsi, il avait parfaitement compris le message derrière tout ça. Elle voulait qu’il vienne à l’intérieur. Hors de question … Pourtant, elle se rapprocha de lui, tendant ses deux mains pour récupérer l’une de ses pokémons.

« Tu ne pourras pas te lever correctement sans en faire tomber une seule. Et puis, tu ne veux pas les faire rentrer dans leurs pokéballs en plus non ? »

Tsss … C’était pour ça qu’il n’aimait pas être avec elle. Elle était capable de comprendre si facilement ce qui se passait. C’était pour ça … qu’il ne voulait pas qu’elle soit là. Si … Si elle continuait à l’accompagner, ça risquait de très mal se finir … pour lui. Pourtant, elle récupéra la Larveyette dans ses bras avant de se diriger vers la tente.

Il se leva, ses deux pokémons dans ses bras alors qu’il faisait de même. Bel était en train de déposer délicatement Lisanée dans un coin de la tente, là où un sac de couchage était ouvert. Elle fit un petit geste du doigt avant de reprendre :

« Téo … Téo … Viens t’installer là où y a ta pokémon. Par contre, tu veux aussi utiliser ta couverture ? Ca sera sûrement moins froid comme ça hein ? »

« … … … Tais-toi. Je sais ce que je dois faire. » marmonna l’adolescent.

Pourtant, il avait dit cela sans méchancetés alors qu’il déposait les deux compagnonnes de Lisanée juste à côté d’elle. En les regardant de plus près, il remarqua qu’elles étaient drôlement mignonnes toutes les trois. Vraiment très mignonnes même. Bel s’installa dans son coin, retirant son chapeau alors qu’il faisait de même. Elle lui tourna le dos avant de dire avec un peu de douceur dans la voix :

« Dors très bien, Téo. Fais de beaux rêves hein ? »

« Oui, oui … Par contre, tu n’as rien sous ton sac de couchage, c’est normal ? »

« Tes pokémons en ont plus besoin que moi … Ah ! D’ailleurs … Je pense que ça sera encore mieux comme ça. » reprit-elle avec entrain, fouillant dans son sac avant d’en extirper ses deux pokéballs. Elle fit apparaître son Mijumaru et son Venipatte, les deux étant à moitié endormis. Sans même s’intéresser à ce qui se passe, le Mijumaru posa sa tête sur le corps du Venipatte, les deux créatures venant s’assoupir profondément sans même chercher à savoir pourquoi elle avait décidé de les sortir.

« Comme ça … Tout le monde dort ensembles. C’est encore mieux ! Bonne nuit, Téo ! »

« … … Bonne nuit, oui. » murmura-t-il avant de prendre sa couverture offerte par la Team Plasma. Il la déposa sur les deux pokémons de Bel, une partie venant se mettre sur l’adolescente. Il n’en avait pas besoin d’autant de toute façon.

Chapitre 23 : Pour avoir des explications

«  Tu veux faire un combat de pokémons ? Contre nous trois ? Alors que tu n’as que deux pokémons encore capables de se battre dont l’une qui est fatiguée ? » demanda Cheren calmement, ayant plongé sa main dans sa poche pour en retirer deux pokéballs. Touya avait déjà sorti les siennes alors que Touko allait plutôt utiliser les poings.

« Vous n’aviez qu’à pas me faire chier dès le début. Je suis libre de faire ma vie comme je le veux, c’est clair ! Les seuls responsables de tout ça, c’est vous ! Non ! C’est toi, Touko ! Tu n’avais qu’à pas me mentir ! Maintenant, si vous voulez bien arrêter de m’emmerder, je vais me rendre au centre pokémon pour aller soigner mes pokémons, je dégage de la ville et je vous laisse tranquille alors laissez-moi tranquille ! »

Il avait rangé ses deux pokéballs, regardant brièvement Bel qui était toujours accroupie au sol. Elle se tenait le ventre, un peu de larmes aux yeux. Il n’y avait quand même pas été aussi fort. Il ne fallait pas exagérer non plus ! Pourtant … Pourtant … A la voir comme ça, il était quand même un peu … Tsss !

« Ce n’est pas mon problème ! Bel, arrête de me coller ! » marmonna-t-il avant de se retourner, quittant le musée. Touko commença à dire :

« Non mais il compte s’enfuir après ce qui vient de se passer ? Il croit vraiment que je vais le laisser faire ? Il se fout de moi ou quoi ? »

Elle s’apprêtait à quitter le musée pour régler son compte à Téo mais la main de Bel vint l’arrêter, tirant sur sa manche alors que l’adolescent bafouillait :

« Laisse … Laisse-le, Touko. S’il te plaît … C’est de ma faute … Juste de ma faute. »

« De ta faute ? Mais arrête un peu, ma pauvre fille ! Où est-ce que tu es responsable du coup qu’il t’a donné hein ? Arrête de le protéger un peu ! » s’écria Touko avec énervement.

« Mais mais … Je ne le protège pas ! Je ne fais que dire la vérité, snif … Si je m’étais tue, il n’aurait jamais su que c’était toi qui m’avais prévenue qu’il était dans l’arène. Snif … C’est de ma faute, c’est tout. » bafouilla Bel avant de se relever.

« Oui … Oui … C’est pas de ta faute mais de la mienne. Je le sais bien. Je n’aurai pas dû te prévenir … mais avec ta petite tête Ponchiot battu, qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Tu n’arrêtes pas de te démoraliser à chaque fois que tu n’es pas avec Téo. »

« C’est pas grave … C’est pas grave du tout … Snif … Il faut que j’aille aussi au centre pokémon. Pour faire soigner mes pokémons. »

« MAIS BEL ! Comprends un peu ce qui se passe ! » hurla Touko avec rage.

L’adolescente aux cheveux blonds ne répondit pas. Elle ne fit que baisser la tête avant de quitter le musée. Aloé arriva derrière les trois dresseurs restants, leur signalant que pour leurs badges, il faudra attendre le lendemain. Deux combats à la suite, cela était déjà assez éreintant mais alors, trois, quatre voir cinq, il ne fallait même pas y penser hum ? Qu’ils aillent plutôt discuter avec leur amie un peu « spéciale ».

Elle s’était dirigée vers le centre pokémon, espérant retrouver Téo. Mais sur le trajet, elle posa une main sur son ventre, comme apeurée de se reprendre un coup de sa part. Elle … Elle avait été frappée par Téo et pourtant, même si … elle avait peur, elle voulait continuer à parler avec lui. Mais pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il avait fait ça ?

« Téo ? Tu es là ? » murmura faiblement l’adolescente aux cheveux blonds lorsqu’elle pénétra dans le centre pokémon. Pourtant, elle ne le remarqua pas. Elle poussa un petit soupir apaisé avant de mettre ses mains devant sa bouche.
Qu’est-ce … Qu’est-ce que … Non et non ! Elle n’était pas heureuse de ça ! De savoir que Téo n’était pas là ! Elle n’était pas méchante ! Elle était plutôt triste de savoir qu’il n’était pas là ! Elle se dirigea vers l’infirmière, tendant ses deux pokéballs avant de demander :

« Pardonnez-moi, mademoiselle l’infirmière mais est-ce qu’un garçon avec un béret rouge est venu il y a quelques minutes ? »

« Oh … Il vient de partir il y a moins de cinq minutes. Il est juste venu soigner ses pokémons et il a demandé s’il n’y avait pas un endroit où il pourrait dormir en plein air. Je lui ai conseillé la forêt, non-loin de la ville. Dois-je prendre vos pokémons ? »

Elle hocha la tête positivement, confiant ses deux pokéballs à l’infirmière avant de se mettre à réfléchir. Téo s’était sûrement dirigé vers la forêt comme l’infirmière le lui avait dit. Alors, si elle … voulait le retrouver, elle devait se diriger là-bas. Et puis, de toute façon, il serait surement mort de froid si elle ne le trouvait pas ! Mais sinon … Enfin non … Sinon, comment est-ce qu’il aurait pu se débrouiller sans elle ? Est-ce qu’il n’avait pas besoin d’elle ? C’était sûrement ça … Sûrement ça oui … Mais … Fallait-il avoir forcément besoin de quelqu’un pour être avec cette personne ? La réponse était non.
Elle reprit ses pokémons, tentant de quitter le centre avant de se faire bloquer par Touko et les deux autres adolescents. Cheren avait un regard des plus sérieux, allant parfaitement avec le reste de son visage comme à son habitude. Touya, quant à lui, semblait plus … triste qu’autre chose. Pourquoi était-il triste ?

« Je peux savoir où est-ce que tu comptes aller, Bel ? » demanda Touko.

« Dans la forêt … Téo s’y retrouve sûrement. » annonça l’adolescente aux cheveux blonds.

« Hors de question. Tu vas d’abord appeler ton père pour lui parler de ton second badge et de cette histoire. Ensuite, tu écouteras ce qu’il te dira. »

« PAPA ?! HORS DE QUESTION ! » s’écria violemment l’adolescente.

« Alors, tu restes avec nous sinon, nous devons l’appeler car tu as fait une fugue et que tu n’as pas prévenu tes amis. Je suis sûre que tu comprends ce … »

« MECHANTE ! MECHANTE TOUKO ! T’es méchante ! » hurla Bel en serrant les poings, baissant la tête, déconfite. Elle était obligée d’accepter ça.

« Tu sais aussi bien que moi que je fais ça pour toi. » termina de dire Touko.

Dans l’impossibilité de se déplacer seule, l’adolescente aux cheveux blonds accompagna le trio, se promettant de ne pas leur adresser la parole. Et pour le reste de la journée, c’est ce qu’elle fit, n’ouvrant pas la bouche, ne serait-ce qu’un instant, sauf pour manger. Si on disait qu’elle était pleurnicharde, elle était aussi très têtue comme fille.

Ailleurs, loin de la ville où il avait récupéré son second badge, l’adolescent aux cheveux noirs commençait à distribuer de la nourriture à ses pokémons. Comme ils étaient tous liés aux plantes, il avait de la chance que la nourriture achetée soit très bonne pour chacune. D’ailleurs, il n’avait que des filles comme pokémons.

« Vous le faites exprès toutes les trois hein ? » demanda-t-il.

« Chloro ? Chloro ? » questionna la Chlorobule, intriguée par les paroles de son nouveau dresseur tandis que la Vipélierre posa une patte, lui répondant :

« Vipé, vivi. Vipélierre, vipé vivipélierre. »

Elle lui expliqua que c’était une façon comme une autre de converser avec l’adolescent. Il était comme ça et il n’était pas possible de le changer. Du moins, pas en un instant. La Larveyette, quant à elle, mangeait goulument et tranquillement, sans même s’intéresser réellement aux autres. Tant qu’on ne la privait pas de manger …

« Vraiment … Pourquoi est-ce qu’il a fallu que ça se passe comme ça ? Je ne voulais quand même pas faire ça ! Qu’est-ce que j’étais sensé faire pour qu’elle comprenne ?! »

Purée ! Il s’en voulait quand même ! Il n’était pas du genre à frapper les filles ! Surtout pas Bel quoi ! Il pouvait la repousser, l’insulter, lui dire des remarques blessantes mais quand même … Elle n’avait rien fait pour mériter de se prendre un coup de coude dans le ventre ! Il n’était pas un monstre non plus !

« Purée … C’est à cause de sa copine là ! Cette … TOUKO ! Quelle chieuse ! Elle n’a qu’à l la laisser se débrouiller toute seule ! Je n’aurai jamais fait ça en temps normal ! »

« Larveyette ! Larve … » annonça Lisanée alors qu’elle frottait sa tête contre la jambe de son dresseur. Elle avait terminé de manger. Pourtant, elle venait de lui dire quelque chose qu’il trouvait déplaisant … plus que déplaisant même.

« Tu me trouves gentil ? Et tu voudrais que j’aille m’excuser chez elle ? Hors de question, Lisanée. Si tu as terminé de manger, prépare-toi à aller dormir. »

Elle ne se priva pas de ce qu’il venait de dire, s’installant rapidement sur son épaule tandis que Selesti et Vélicia finissaient leurs repas. Quand ce fut le cas, l’une comme l’autre vint se loger contre lui. L’adolescent serrait les deux créatures issues des végétaux dans chacun de ses bras alors qu’il prenait la couverture. Il l’installa sur lui et ses pokémons, la Larveyette ne semblant pas avoir bien froid malgré qu’elle fût sur son épaule.

« Aller … Bonne nuit et dormez bien. » termina-t-il de dire, ses trois pokémons lui répondant la même chose dans leurs langages bien à elles. Il allait se reposer … et oublier complètement cette histoire stupide avec une fille complètement bête.

Dans la ville, la nuit était déjà tombée là aussi. Dans une auberge de jeunesse où les dresseurs pouvaient dormir à un coût moindre, les quatre adolescents dormaient dans deux chambres séparées. Les filles ensembles dans l’une d’elles tandis que les garçons dormaient dans l’autre. Pourtant, au beau milieu de la nuit, une ombre quitta la chambre, munie de divers sacs sur elle. Elle quitta rapidement l’auberge, regardant autour d’elle pour se repérer dans la ville éclairée par les nombreux lampadaires.

« Tu es sûre de vouloir la laisser s’en aller ? »

« Si je le vois ne serait-ce qu’égratignée demain, je peux te promettre qu’il finira sur une chaise roulante pour le reste de sa vie. »

L’adolescente aux cheveux bruns était à la fenêtre de sa chambre, s’adressant à Cheren qui était à celle de la chambre à côté. Touya se trouvait juste à côté du garçon à lunettes, ne disant rien. Il regardait tout simplement Bel qui s’enfonçait à travers les ruelles.

« Tu n’as même pas besoin de le promettre car je sais que tu le feras. » murmura Cheren.

« Oh … Je ne vais surtout pas me priver en ce qui concerne ce Téo. Comment est-ce qu’il a osé la frapper ? PUREE ! Il n’a aucune décence ! Frapper une fille comme moi, ça me conviendrait puisque je pourrais lui éclater la face ensuite mais … une fille comme Bel ? »

« Certains hommes ont besoin de se sentir fort par rapport au sexe opposé. C’est pourquoi il a sûrement fait cela … bien que je ne sais pas si c’est la vérité. »

« Hum ? Et pour toi, c’est quoi la vérité ? » demanda calmement mais avec un peu d’ironie, Touko, regardant maintenant Cheren. Celui-ci sembla songeur avant de dire :

« Peut-être est-ce tout simplement de l’exaspération ? Je ne le vois pas fondamentalement méchant … au fond de lui. Il ne donne pas cette impression. Disons qu’entre l’avoir vu dans le centre pokémon et ensuite face à nous, j’ai plus … l’idée qu’il préfère être seul. »

« Je me disais bien que j’avais affaire à un génie ! Non mais, Cheren ! Je sais parfaitement qu’il préfère être seul mais ça ne change rien à ça ! Il me fait un peu penser à cet adolescent qui s’appelle … N, je crois. Il adore être avec ses pokémons mais la compagnie des autres humains lui déplaît. Enfin … C’est plus comme ça que je le vois. Il préfère être seul avec ses pokémons, voilà tout. »

« Ça revient à peu près à ce que je disais. » réplique Cheren après les paroles de Touko. « Et toi, Touya ? Tu en penses quoi ? Tu ne parles même pas depuis le début. »

« Je ne sais pas … Je ne les considère pas comme mauvais dans le fond … Que cela soit N ou alors Téo. Voilà tout. » répondit tout simplement l’adolescent aux cheveux bruns avec calme.

« Tu es toujours d’une grande aide. » ironisa une nouvelle fois Touko.

« De rien, Touko. Si je peux rendre service ou donner mon avis, je le fais. » murmura faiblement Touya, toujours aussi songeur par rapport aux évènement de ces derniers jours. Si Bel avait des problèmes, il interviendrait … comme Cheren et Touko.

Dans la forêt, l’adolescent aux cheveux noirs dormait paisiblement ou presque. Gémissant de douleur toutes les deux minutes, les trois pokémons se reposaient contre lui. Il n’avait pas froid, loin de là, peut-être juste un peu mal au dos.

« Téo … Téo … Téo … Téo … »

Il ouvrit subitement ses yeux, regardant autour de lui. Il avait cru entendre une voix. Si c’était Bel, il allait réellement exploser. Mais en même temps, la voix était faible et douce, loin de celle qui hurlait à tout va. De même, il ne pouvait pas réellement bouger avec ses pokémons dans ses bras. Grumpf …

« Qu’est-ce qu’il y a ? » marmonna-t-il de telle sorte que la voix puisse l’entendre sans pour autant réveiller ses trois pokémons. Il vit une ombre qui se rapprochait inexorablement, prenant la forme de l’adolescente. Celle-ci avait quelques égratignures causées par les branches mais elle semblait heureuse. Pourtant, lorsqu’elle le remarqua, elle s’arrêta aussitôt de bouger. Il reprit : « Qu’est-ce que tu fais ici ? Retourne là-bas et … »

« Euh … On peut parler un petit peu, Téo ? » demanda-t-elle faiblement.

Il haussa un sourcil. C’était bien elle alors qui avait prononcé son prénom auparavant. Et sur un ton bien différent de celui d’habitude. Il fit un geste négatif de la tête, répliquant :

« Tu ne vois pas que mes pokémons dorment ? Alors laisse-les tranquilles et va t’en. Je ne peux pas me lever alors fais-le toi-même. »

Ce fut à son tour d’hocher la tête négativement avant de lui répondre :

« Je ne veux pas partir. Car je n’en ai pas envie et puis, j’ai surtout envie de parler avec toi, Téo. Je peux ? Enfin, je veux te dire tout de suite … Je ne suis pas en colère pour ce que tu as fait. Enfin le coup de coude et tout … »

« Comme si tu pouvais te mettre en colère ! Arrête tes bêtises ! Je n’avais pas à te frapper ! » commença-t-il à s’écrier, poussant un grognement de colère en voyant les yeux de ses pokémons qui s’ouvraient les uns après les autres. « Et me … Voilà qu’elles sont réveillées ! Je ne voulais surtout pas ça ! Pffff … Tu vois ce que tu as fait ? »

« Désolée, Téo. Je ne voulais pas vous réveiller. Téo ? Est-ce que l’on peut parler tous les deux ? S’il te plaît ? » demanda une nouvelle fois l’adolescente aux yeux émeraude.

« … … … Tsss. Tu ne partiras pas même si je refuse, non ? »

« De toute façon, j’ai toujours ton sac de couchage et même si tu as une couverture, je pense que tu auras encore plus chaud comme ça. » termina de dire Bel avant de rigoler faiblement. Les trois pokémons de l’adolescent étant réveillés, il soupira avant de se placer correctement. Les trois créatures de type plante se positionnèrent sur ses jambes, sous la couverture.

« Ouais bon … De quoi est-ce que tu veux me parler ? Je te préviens, tu as intérêt à être très explicite et surtout à avoir une bonne raison. Enfin, je vais tout d’abord m’excuser pour le coup de coude. C’était voulu … mais pas forcément envers toi. » dit Téo calmement.

Chapitre 22 : Sans comprendre pourquoi

« Téo ! Téo ! Téo ! Téo ! Tu as gagné ! Tu as complètement gagné ! Tu as réussi à battre Aloé ! Bravo, bravo, bravo ! » s’écria l’adolescente, rigolant avec joie alors qu’elle passait ses deux bras autour de son cou, collant sa joue contre la sienne. Elle ne cherchait même pas à se relever alors qu’il était couché au sol.

« Lâche-moi un peu ! Je ne peux même pas respirer là ! » dit-il, cherchant à retirer les mains de Bel d’autour de lui et surtout de retirer les siennes. Après, une bonne minute de lutte, il y arriva, poussant un profond soupir avant qu’Aloé ne s’approche de lui, le fameux badge dans la main et un sourire aux lèvres. Elle répondit :

« Et bien, toutes mes félicitations, Téo. J’avoue que je ne pensais pas à une telle réplique de ta part. Utiliser ma méthode pour la retourner contre moi. De même, cette petite Chlorobule est plutôt forte. Tu l’élèves depuis longtemps ? »

« C’était la première fois que je l’utilisais … Je viens à peine de la sauver … euh de la capturer dans l’herbe ! Enfin … Je … Voilà. »

« Je vois, je vois … Soit ! Te voilà maintenant en possession du Badge Basique, ton second badge ! La prochaine ville où tu dois te rendre est Volucité. De même, il … »

« AHHHH ! C’est à moi ! C’est à moi ! Dites, dites ! Madame Aloé ! Il faudrait que je vous affronte aussi ! C’est possible hein hein ? Je dois aussi récupérer mon second badge ! S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! S’il vous plaît ! » s’égosilla Bel, lâchant Téo ou presque. Même si cela ne se remarquait presque pas, elle était juste à côté de lui, sa main gauche tenant faiblement la manche de Téo pour être sûre qu’il ne s’enfuit pas.

« Oh ? Bien entendu … Ca sera avec un grand plaisir. Néanmoins, il va falloir que tu patientes une bonne heure. Comme mes pokémons sont exténués voir même plutôt inconscients, je dois aller au centre pour les faire soigner. Reviens donc dans une heure comme je te l’ai conseillée et je serai sûrement disponible alors. »

« D’accord ! MERCI MADAME ! TEO ! TEO ! »

Et me … Mais qu’est-ce qu’elle foutait là à la base ? Elle n’avait pas … autre chose à faire ? Du genre, le laisser tranquille ? Ce n’était pas possible ? Et sincèrement, il avait beaucoup de mal à croire qu’elle avait réfléchit à cette idée de l’attendre dans l’arène. Enfin … C’était quand même plutôt simple en soi … Et dont elle aussi pouvait en être capable …

Mais qu’elle le lâche surtout ! Il ne pouvait même pas respirer là ! RAHHHH ! Il quitta l’arène, du moins, tenta de quitter l’arène mais une certaine personne l’en empêcha. Qu’est-ce que … Non … C’était elle la responsable. TOUKO ! Touko et les deux larrons qui l’accompagnaient. Mais d’après le haussement de sourcil qu’elle fit en voyant Bel à côté de lui, il comprit que ce n’était pas du tout ce à quoi elle s’attendait.

« Qu’est-ce que tu fais ici Bel ? Je peux savoir ? Pfff … Tu ferais mieux d’arrêter de le forcer à le suivre ? Ca ne t’emmènera rien de bon. » dit Touko avec calme, ses mains posées sur ses hanches. Elle regarda Téo brièvement, sans même réellement s’intéresser à comment il allait prendre ce genre de réflexions. Il ne chercha même pas à lui répondre, s’apprêtant à partir et surtout à s’éloigner de tout le monde. Il n’était pas là pour ça. Mais Bel l’arrêta, le regardant de ses beaux yeux émeraude avant de lui demander :

« Mais mais mais … Où est-ce que tu vas ? Il faut attendre Aloé pour mon match ! Tu vas aussi m’encourager, dis, dis ? Téo ! »

« … … … D’accord, je veux bien aller t’encourager. Mais tu vas d’abord réfléchir à ce que tu vas faire pour aller la combattre. Tu n’as pas besoin de moi normalement. »

« HIIIIIIIIIIII ! Merci, merci, merci ! En plus, grâce à toi, je sais quels pokémons elle va utiliser ! » s’écrit-elle avec une voix un peu stridente, venant l’embrasser sur les joues avant de s’éloigner. Il prit une profonde respiration, passant une main sur ses joues pour les essuyer avant de se diriger vers la sortie.

« Je peux savoir où est-ce que tu comptes te rendre ? » annonça une voix derrière lui, lui faisant émettre un grognement de colère. Aussitôt, Touya et Cheren s’éloignèrent pour éviter les ennuis tandis que Téo se présentait face à Touko.

« Un souci ? Je compte partir, c’est pas difficile à comprendre. Je pense que tu es assez intelligente, à contrario de ton amie la blonde, pour savoir que je ne compte pas rester. »

« Et je suis assez forte pour te briser le bras et t’exploser la jambe si tu ne vas pas encourager Bel. Tu es un sale égoïste qui ne pense qu’à sa pathétique personne ! »

« Oui bien entendu. Vas me faire la morale. Si tu veux, tu n’as qu’à m’envoyer une lettre et si j’ai le temps de la lire, je t’y répondrais. »

« … … Et tu te fous de moi en plus ? » demanda Touko, craquant ses deux poings, un sourire qui n’avait rien de rassurant aux lèvres.

Il fit un petit geste de recul, mettant ses mains en avant comme pour inciter l’adolescente à ne pas regretter un geste des plus … stupides à ses yeux. Oui … Oui … C’était clairement mieux … qu’elle ne fasse pas ça … C’était mieux. Il n’avait vraiment pas envie de se frotter à elle.

« Je l’applaudis, je la félicite après sa victoire et je me casse d’ici. » annonça-t-il finalement, comme pour s’avouer vaincu alors que Touko émettait un petit rire. Elle s’approcha de lui, l’adolescent au béret rouge se protégeant aussitôt le visage. Pourtant, ce fut au niveau de son arrière-train qu’il se prit un coup de pied.

« Aller ! Avance ! On va tout de suite trouver une place dans les gradins … aux premières loges même. Et bien entendu, que je ne te vois même pas tenter de t’éloigner d’un siège de moi. Tu restes à mes côtés sinon ça sera pas au niveau de tes fesses que tu auras mon pied la prochaine fois, c’est compris ? »

« … … … Laisse-moi tranquille. J’ai fait ce que tu voulais auparavant. Je le fais une dernière fois et ensuite, je m’en vais. Je ne veux pas revoir Bel, c’est pourtant clair ? »

Elle ne lui répondit pas, posant juste ses yeux saphir sur lui. Est-ce qu’il allait avancer ou alors il avait besoin d’autres coups de pied dans le derrière pour comprendre le message ? Il s’exécuta avec réticence, revenant dans la zone où il avait eu son combat. Bel était déjà sur le terrain alors qu’Aloé était encore loin d’être prête et présente.

Elle avait sorti ses deux pokémons, étant accroupie devant eux tout en caressant leurs crânes. Elle semblait leur parler d’après ce qu’il remarquait. Car à cette distance et comme il la voyait bouger ses lèvres, c’était plus qu’un murmure qu’une véritable parole. Elle était en train de leur donner des consignes, n’est-ce pas ?

« Tu vois … En tant qu’ami de Bel, tu devrais lui donner des conseils pour qu’elle puisse gagner contre Aloé. Ce n’est pourtant pas difficile et … »

« La ferme. Je suis là tout simplement car tu m’y forces. » réplique l’adolescent sans même laisser à Touko le temps de parler. Cheren et Touya étaient éloignés de quelques gradins, laissant les deux adolescents tranquilles. Ils voulaient éviter les ennuis, surtout si Touko commençait à s’énerver elle aussi.

Finalement, Aloé revint dans l’arène, Bel se redressant. Elle se tourna vers Téo et les autres, faisant un geste de la main pour les saluer. Toujours souriante et joyeuse, l’adolescente lui tapait sur les nerfs. Vraiment … Qu’elle se calme, qu’elle combatte et qu’elle ne fasse pas chier. Il soupira, s’installant correctement sur son siège alors qu’il entendait :

« Bel contre Aloé ! Que le match commence ! »

Contrairement à la première fois, Aloé avait décidé d’utiliser directement son Ponchien contre Bel. L’adolescente avait choisi aussitôt son Venipatte, s’écriant :

« Vanitas ! Euh … Euh … Protège-toi tout de suite ! »

Elle avait préféré donner cet ordre alors que le Ponchien tentait de percuter l’insecte. Formant un abri, le Venipatte ne semblait pas avoir de problèmes à repousser le Ponchien. Alors qu’elle s’apprêtait à crier une nouvelle attaque à son Venipatte, ce fut un tout autre cri qui se fit entendre, celui de Téo.

« Mais lâche-moi la grappe, bordel ! Tu ne comprends pas que t’es lourde ? Si je n’en ai pas envie, je n’en ai pas envie ! Ce n’est pas dur à comprendre mais t’as l’air bien trop abrutie pour ça ! C’est clair pourtant non ?! »

« Je te demande juste d’encourager Bel ! C’est pas plus compliqué que ça ! Et pourtant, t’as l’air d’avoir du mal ! Alors bon … Tu l’encourages ou je te botte le cul ! »

« Visiblement … Tes amis ont l’air tout aussi excités que toi, Bel. Enfin … Vous faites un beau groupe. » dit Aloé à Bel, celle-ci regardant les deux personnes qui se disputaient.

« Euh … Euh … Et bien … Euh … Je crois que oui … Euh … Je suis pas sûre. »

Elle semblait un peu perturbée par quelque chose. Ses yeux verts étaient rivés sur Téo et Touko, les regardant longuement alors qu’elle n’observait plus le combat. Elle était distante, très distante même. Elle ne se retourna même pas lorsqu’Aloé cria :

« Mâchouille cet insecte, Ponchien ! »

Le Venipatte, n’ayant reçu aucun ordre, se prit l’attaque de plein fouet. Il se retrouva projeté en arrière, Bel poussant un hurlement de stupéfaction en détournant finalement le regard. Pourquoi est-ce qu’elle était aussi perturbée ? Elle n’arrivait pas à comprendre … pourquoi … C’était bizarre … très bizarre même.

Qu’est-ce qui se passait avec elle ? Comme il se disputait continuellement avec Touko, il n’avait pas regardé réellement le combat mais Bel … était en train de perdre ? Elle ? Alors que de son côté, il avait réussi à gagner ? C’était quoi cette blague avec elle ? Il se leva subitement, plus qu’énervé par la situation avant d’hurler :

« JE PEUX SAVOIR CE QUE TU FOUS, ESPECE D’IMBECILE ?! »

Bel se statufia, Aloé arrêtant l’attaque de son pokémon. Les deux femmes se tournèrent vers Téo, celui-ci reprenant avec colère :

« Non mais je te jure ! Tu fous quoi là, Bel ?! T’es encore plus pitoyable que d’habitude ! Normalement, tu ne devrais avoir aucun problème à battre Aloé ! J’y suis arrivé et tu es bien … grrr … meilleure que moi pour l’heure ! »

« BEL ! Si tu ne comprends pas, Téo est en train de t’encourager ! »

QUOI ?! MAIS DE QUOI TOUKO SE MÊLAIT ! Il poussa un hurlement sonore avant de se tourner vers l’adolescente à la casquette qui s’était mise à côté de lui. Non mais, il n’avait clairement pas besoin qu’elle se mêle de cette histoire, cette Touko ! C’est compris ?

Un encouragement ? Téo était en train de l’encourager ? Ah ! C’était vrai alors ? D’après le sourire de Touko, c’était la vérité. Et comme Téo s’énervait, ça voulait dire que c’était vrai ! C’était vrai ! Téo ne voulait pas qu’elle perde !

« Vanitas ! Empoisonne ton adversaire ! Ensuite, tu te protèges ! »

La queue du Venipatte vint frapper le Ponchien qui était à sa portée, l’empoisonnant rapidement avec celle-ci avant de se mettre en boule. Le Ponchien tenta maintes fois de passer outre la protection du Venipatte sans y arriver. Ses forces décroissaient au fur et à mesure que les secondes s’écoulaient.

« Ponchien, reviens par ici. Miradar, fais ton … »

« VANITAS ! POURSUIS TON ADVERSAIRE ! »
Poursuivre son adversaire ? Téo se calma aussitôt, ne s’intéressant plus à Touko. C’était quoi … cette attaque ? Alors que le Ponchien disparaissait, le Miradar eut à peine le temps d’arriver, qu’il se retrouva violemment percuté par Vanitas. Alors que le Miradar se retrouva allongé au sol, surpris et blessé par cette attaque, le Venipatte frappa une nouvelle fois de sa queue sur la créature adverse, l’empoisonnant elle aussi.

« Et maintenant ! Tu te remets en boule et tu te protèges ! »

C’était quoi cette bataille ? Ce n’était quand même pas à cause de ses paroles que … Bel était en train de gagner aussi facilement hein ? Quand même pas … Pourtant, il devait constater que le Miradar n’arrivait pas à passer outre la défense du Venipatte et continuait de s’empoisonner au fur et à mesure. En plus de la première attaque foudroyante, il avait été salement touché par la queue. Finalement, il s’écroula au sol, dévasté par le poison en lui.

Et lorsque le Ponchien réapparut, dans un triste état, le Venipatte commença à rouler en sa direction, l’envoyant dans l’inconscience à son tour. Aloé était resté stoïque, les bras croisés alors que Bel poussait un cri de joie. Elle se dirigea vers son Venipatte qui était salement blessé mais vainqueur d’un double combat. Elle n’avait même pas eu besoin de son Mijumaru en fin de son compte.
Téo pesta. Voilà pourquoi il la détestait … l’une des nombreuses raisons qui faisaient qu’il ne l’appréciait pas. Cette fille avait trop de chances … et surtout … malgré son caractère stupide, elle était capable de prouesses de la sorte. Maintenant … Il en avait assez. Il quitta les gradins. Il devait partir avant qu’elle ne vienne le chercher.

« TEOOOOOOOOO ! J’ai gagné ! TEOOOOOOO ! »

Elle avait récupéré le badge qu’Aloé lui avait tendu. Mais déjà, l’adolescent n’était plus dans les gradins. Elle le retrouva avant qu’il ne quitte le musée, lui sautant à moitié sur le dos en rigolant. Elle l’enlaça longuement, n’écoutant pas le râle de colère de Téo.

« Téo, Téo ! J’ai eu mon badge et c’est grâce à toi ! C’est grâce à toi que j’ai eu mon badge ! Tu m’as encouragée et j’ai réussi ! Merci, merci, merci ! »

Touko, Touya et Cheren arrivèrent derrière eux, Bel tournant son visage vers eux bien qu’elle ne relâchait pas Téo. Elle dit avec entrain à Touko :

« Merci beaucoup de m’avoir prévenue, Touko ! Merci pour tout ! Je suis si contente de revoir Téo ! Merci pour tout ! Téo, Téo, dorénavant, on ne se quitte plus ! »

« … … …Ah … C’est donc ça. Et dire que pendant un instant, j’y ai vraiment cru. Je me disais bien que ça ne pouvait pas être vrai. Comme si Bel était capable de réfléchir, ne serait-ce qu’un instant. MAINTENANT, LÂCHE-MOI ! »

Les derniers mots de Téo furent criés avant qu’il n’enfonce son coude dans le ventre de Bel. L’adolescente aux cheveux blonds le relâcha sous la douleur tandis que Téo se retournait, furieux envers Touko. Il hurla :

« Je croyais t’avoir dit que je ne voulais pas plus la voir ! C’est de ta faute si elle est arrivée dans cette arène alors ? Le hasard ! Te fout pas de ma gueule ! BEL ! JE NE VEUX PLUS VOIR TA TÊTE D’ABRUTIE ! »

« Comment est-ce que tu as osé frapper une gentille fille comme Bel ? » murmura Touko, serrant le poing avec énervement. Cheren et Touya avaient eux aussi le regard accusateur envers Téo. L’un comme l’autre, aucun ne pouvait laisser passer ça après ce que Téo venait de faire. Celui-ci répondit, sortant deux de ses pokéballs.

« Car cette conne se fait des idées par ta faute ! Je la hais ! Comme vous tous ! » répondit Téo sans jeter un regard vers l’adolescente qui était au accroupie au sol, ses mains sur son ventre.

Chapitre 21 : Le retour de l’idiote

« Mais laisse-moi aller le voir, Touko ! Il est … Il est … Il va partir ! » s’écria Bel alors que Touko la retenait par les bras.

« Mais non, espèce d’idiote ! Il ne va pas partir de la ville ! Il a besoin du second badge ! Il va juste se rendre au musée pokémon. Donc, laisse-le tranquille et réfléchit à comment éviter de le mettre en colère ! C’est pas si dur que ça non ? »

Pas si dur que ça ? Ne pas le mettre en colère ? On parlait du même Téo ? Car à chaque fois qu’elle le voyait, c’était très simple. Il se mettait tout le temps en colère ! C’était impossible autrement, de toute façon ! Enfin … Elle arrêta de s’exciter, Touko retirant ses mains de ses bras tandis qu’elle commençait à se les frotter.

« Euh … Tu n’étais pas obligée de me traiter d’idiote non plus hein hein ? Je ne suis pas plus bête que les autres ! De toute façon, je vais trouver la solution pour que Téo ne soit pas pas heureux de me voir. Comme ça, on pourra à nouveau être ensembles ! »

« Tu es vraiment irrécupérable comme fille, tu le sais, Bel ? » murmura Cheren avec calme. La seule réponse de l’adolescente fut un grand rire tonitruant.

« C’est pas vraiment grave ! De toute façon, comme ça, ça me permet de parcourir le monde avec mes amis ! » s’écria Bel avec joie.

« Mais Bel, nous ne sommes pas tes amis ? » demanda calmement Touya. Le garçon était du genre à ne prendre la parole que peu souvent, bien le contraire d’elle.

« Ben si, Touya ! Tu es bête hein ? Tu es mon ami comme Touko, Cheren et Téo ! »

« Bel ? Tu penses vraiment que Téo te considère comme ton amie ? Tu ne lui as pas déjà posé la question à ce sujet ? » reprit Touya, l’adolescente commençant à se triturer les doigts d’un air gêné. Puis soudainement, elle s’exclama :

« Je lui demanderai une nouvelle fois et encore une fois, et encore une fois ! Jusqu’à ce qu’il comprenne que je veux être réellement son amie ! Il sera bien obligé d’accepter non ? Comme je suis persévérante, il ne pourra qu’accepter ! YOUPI ! C’est une très bonne idée ! »
Elle venait de sauter de joie dans les airs. Touko comme les autres poussèrent de profonds soupirs désespérés. L’adolescente au shorty jean vient dire calmement :

« Bon … Débrouille-toi comme tu veux … Mais je te préviens que nous allons te suivre au cas où. De même, interdiction de lui dire que quelqu’un t’a prévenu qu’il était ici. »

« Hein ? Mais pourquoi ? Je ne peux pas te remercier Touko ? Mais merci beaucoup ! » répondit Bel avant d’enlacer son amie avec tendresse.

Touko posa une main sur son front, marmonnant quelques mots impossibles à comprendre alors que Bel retirait ses bras d’autour de la taille de son amie. Elle signala qu’elle a une très bonne idée en tête et qu’elle a envie de la mettre en application dès maintenant ! Elle s’éloigna, guillerette alors que les trois autres adolescents la suivaient à quelques mètres de distance. Une simple mesure de précaution au cas où.

« J’aimerai combattre la championne de l’arène, Aloé, s’il vous plaît. »

Il s’était présenté dans le musée, s’adressant à un homme qui devait avoir une quarantaine d’années et muni de lunettes. Celui-ci le regarda pendant quelques secondes avant de sourire. Il lui dit avec amusement :

« Oh ! Bien ! Tu veux affronter Mama. Comme tu le désires. De nos jours, elle n’est pas trop occupée donc je ne pense pas qu’elle te fera passer l’un de ces tests. »

L’un de ces tests ? Bah … De toute façon … Il n’avait pas de temps à perdre donc c’était une bonne chose. L’homme s’éloigna pendant quelques minutes, revenant avec une femme à la forte ossature, de couleur de peau noire. Voilà donc … Aloé … Surnommée Mama. Pourtant, avant qu’il ne prenne la parole pour lui demander un combat d’arène, un cri strident arriva à ses oreilles derrière lui :

« Téoooooooooooo ! Téooooooooooo ! »

Il se retourna, juste à temps pour voir Bel qui courrait vers lui, les deux mains en avant. Hors de question de se faire avoir. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Touko n’avait pas tenu parole ?! Cette petite g … Bel arriva à sa hauteur, se jetant tout simplement sur lui. Mais il fit un pas de côté, s’apprêtant à voir l’adolescente s’écraser la tête la première. Pourtant, elle s’agrippa à son bras gauche, lui permettant de se réceptionner plus que bien avant d’enlacer l’adolescent pendant plusieurs secondes. Il marmonna :

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Je pensais avoir été clair. »

« Et bien ! Tu as voulu t’enfuir mais tu n’as pas pu y arriver, Téo ! Tu oublies qu’en fait, on peut facilement deviner où tu vas puisque tu cherches aussi à avoir les badges, hihi ! Dis, dis, je t’ai manqué un peu quand même hein, hein ? »

« Pas le moins du monde. Tu le dis très bien : je me suis enfui, c’est pour une bonne raison non ? » annonça-t-il clairement alors qu’il se reprochait d’avoir menti en partie à ce sujet. L’entendre lui crier dans les oreilles, même si ce n’était pas un manque, ça avait son petit effet. Il repoussa l’adolescente qui continuait de l’enlacer.

« C’est un peu méchant de ta part mais bon … De toute façon, je sais que ce n’est pas vrai ! Dis, dis, c’est vrai ce que tu as dit à mon sujet au professeur Araragi ? »

« Hum quoi ? De quoi est-ce que tu parles ? » dit-il en espérant qu’elle ait oublié.

« Et bien ! Que tu ne m’en veux pas du tout et que tu parlais que de moi ! Tu sais, c’est un peu gênant … Mais si c’est toi, ça ne me dérange pas vraiment. » murmura-t-elle en rougissant faiblement, venant passer ses mains autour de son cou. Elle se tenait que sur un pied, tout son poids pesant sur le corps de Téo.

« Cette femme ne peut décidément pas se taire. Avec moi, elle se comporte à peu près bien mais à côté, c’est une vraie pipelette ! Tsss ! »

Qu’elle le lâche ! Il n’avait pas que ça à faire ! Il repoussa Bel une nouvelle fois. Ce n’était pas fait pour lui plaire ce genre de choses ! Touko n’avait rien dit du tout mais le professeur un peu trop à son goût ! Il se retourna vers Aloé, celle-ci ayant un sourire aux lèvres, comme visiblement son mari d’après ce qu’il comprenait et surtout voyait à leurs doigts.

« Bon … Dès que tu n’es plus occupé, nous pouvons commencer quand tu le désires. »

« Commençons dès maintenant. Bel, lâche-moi un peu ! T’es fatigante ! »

« D’accord, Téo ! Comme tu veux ! » répondit-elle en faisant quelques pas en arrière, ses deux mains jointes dans son dos. Elle souriait toujours mais … Il y avait quelque chose de bizarre dans ce qu’elle venait de faire. Il ne savait pas quoi … mais c’était un peu perturbant en y réfléchissant bien.  « Mais ce n’est pas pour ça que je ne vais pas t’encourager ! »

« Fais comme tu veux de ce côté, c’est pas mon problème. »

« Accompagne-moi donc. Ce match se déroulera en deux contre deux. » annonça Aloé, l’invitant à prendre un passage secret qui se trouvait sous le musée. Elle se prenait pour quoi ? Vraiment … Les deux premiers champions étaient de sacrés personnages … Est-ce que les six autres étaient pareils ? Il espérait qu’il y en aurait des plus … « normaux ».

Voilà le terrain … Et il semblait ne pas y avoir de spectateurs. Tant mieux … Enfin, c’est ce qu’il pensait. Car il entendait les cris de Bel qui l’encourageait mais aussi ceux des visiteurs du musée qui arrivaient les uns après les autres. Bon … Se concentrer … C’était le plus simple à faire. Il savait quel pokémon il allait prendre.
Il attendit que le mari d’Aloé fasse l’arbitre, expliquant les règles habituelles avant de faire apparaître sa première pokémon. Vélicia claque ses lianes sur le sol, prête à se battre alors qu’Aloé faisait apparaître un Miradar. La créature aux yeux plus qu’étranges avait sa queue qui tendait vers les airs. L’arbitre s’écria :

« Miradar contre Vipélierre. Que le premier combat commence ! »

« Vélicia ! Attaque directement avec tes fouets ! » dit Téo, Bel hurlant :

« Vas-y de toutes tes forces, Téo ! Tu peux réussir à la battre facilement ! »

« Miradar ? Esquive-moi donc cela … avec facilité. » murmura calmement Aloé alors que les yeux de son pokémon commencèrent à observer les alentours. Gauche, droite, en hauteur, au sol, ils arrivaient à détecter toutes les lianes qui se dirigeaient vers lui.
Avec agilité, il esquiva les différentes attaques de la Vipélierre, celle-ci restant sereine. Lorssque le Miradar arrêta de bouger, des lianes sortirent du sol, le ligotant pour l’empêcher de se mouvoir. PARFAIT ! Ca venait de marcher sa petite stratégie ! Par contre, il avait du mal à rester concentré avec Bel qui lui hurlait dessus. Purée, il avait une sacrée groupie !

« Miradar ? Terminons-en s’il te plaît. Hypnose. » murmura Aloé, les yeux de son suricate devenant complètement roses. Vélicia tenta de fermer ses yeux et de s’éloigner pour éviter l’hypnose mais ce fut impossible. Ses yeux furent clos mais pas pour les raisons qu’elle désirait. Son petit corps se souleva au grès de ses respirations, signe qu’elle dormait paisiblement. Aloé pointa la main vers Vicélia avant de dire :

« Termine-en dès maintenant. Plantes tes crocs dans ton corps et essaye donc de la mâchouiller un peu ! Dommage Vipélierre, tu as été une brave adversaire ! »

Quoi ? NON ! Il n’allait pas encore perdre une fois ! Il cria à Vicélia de réagir mais sa pokémon ne pouvait pas l’écouter. Le pokémon d’Aloé planta ses dents dans le corps de son adversaire, Vicélia s’écroulant au sol sans même gémir de douleur. Elle était passée du sommeil à l’inconscience. Il rappela sa pokémon alors qu’il serrait les dents.

« Hors de question de perdre … Hors de question ! Pas lors du second combat en arène ! »

Il valait bien mieux que ça ! Mais laquelle prendre ? Sa Vipélierre était la plus forte de ses pokémons et elle n’avait rien pu faire contre son adversaire ! Alors ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Abandonner ? NON ! ET NON ! Ce n’était même pas à y penser ! Ah … Bon … Peut-être que … Peut-être que …

« ALLER ! TU PEUX LE FAIRE, TEO ! Fais la même chose qu’elle ! » hurla Bel, l’empêchant de se concentrer correctement. Il se tourna vers elle, criant :

« MAIS LA FERME ! LAISSE-MOI ME DEBROUILLER SEUL ! »

Pour toute réponse après sa phrase, elle vint lui sourire, faisant un geste de la main pour montrer qu’elle était bien là. Il se donna une claque sur le front, brandissant une pokéball avant de la jeter au sol.

« Chlorobule ! Chloro ? » dit la petite créature verte en faisant son apparition.

« Miradar, ne perdons pas de temps. Montrons-lui comment peut-on gagner un combat sans même avoir besoin de la puissance. Onde folie. »

Encore une fois, les yeux du pokémon d’Aloé changèrent de couleur alors qu’une onde vint frapper la Chlorobule. Téo était déjà désemparé : perdre … sans même avoir pu réagir ? Ses yeux se posèrent sur Bel avant qu’il ne cherche à contrôler sa rage. Hors de question ! Il ne perdrait pas contre elle ! Il en était hors de question ! HORS DE QUESTION !

« Sélesti ! Dévore toute son énergie jusqu’à ce qu’il ne puisse plus bouger ! »

La Chlorobule s’exécuta alors qu’il paraissait étonné par le nom qu’il venait de lui donner. Cela avait été dit … si vite … comme un automatisme. La Chlorobule commença à briller, une aura verte l’entourant et grandissant jusqu’à entourer le Miradar. Celui-ci tenta de se mouvoir mais se retrouva rapidement mis à genoux. Il ouvrit la bouche, prêt à attaquer mais s’écroula au sol, inconscient. Des murmures résonnèrent dans l’arène.

« Oh … En un seul coup ? Cette Chlorobule est loin d’être normale. Reviens dans ta pokéball, Miradar. Visiblement … Cela ne sera pas aussi simple que ça. Lorsque la technique ne marche pas … Il suffit alors de compter sur la puissance. Pon … »

« OUIIIIIIIIIIIIIIIIII ! BRAVO TEO ! C’ETAIT SUPER ! »

Aloé s’arrêta dans ses paroles. Mais cette adolescente blonde était exaltée ou quoi ? Pourtant, la championne ne souriait plus. Ce n’était pas le moment de penser à cela. Avec nonchalance, elle fit apparaître un Ponchien.

« Attaque-la tout de suite de front. Bélier mon Ponchien. »

Le canidé à la fourrure bleue courut à toute allure vers la Chlorobule, la percutant violemment pour l’envoyer contre un mur. He … HEY ! Il n’avait même pas le droit à quelques secondes de réflexion ! Il se tourna vers Sélesti, la pokémon se redressant avec difficulté. Le coup avait été des plus violents … Elle tenait à peine debout.

« Ne fait … Ne fait pas d’efforts si tu n’en es pas capable … Sélesti … »

Et c’était ainsi qu’elle comptait le remercier ? Aloé ordonna une nouvelle fois à son Ponchien de foncer vers la Chlorobule pour en terminer définitivement avec celle-ci. Mais alors qu’il était à mi-chemin pour conclure le combat, la Chlorobule trembla sur elle-même, envoyant une fine poudre en direction du Ponchien. Celui-ci s’écroula subitement au sol, glissant sur quelques centimètres avant de se mettre à ronfler ?

« Sélesti … Applique la même méthode que son Miradar. Mais à ta façon. » souffla l’adolescent, prenant une profonde respiration.

« Chloro … Chlorobule … bule … »

La petite créature venait de lui répondre, tremblant un peu avant que des petites graines ne viennent se loger dans la fourrure du chien. Des lianes commencèrent à ligoter le Ponchien mais surtout à le vampiriser. Il se réveilla aussitôt sous la douleur alors que la Chlorobule était en train de se soigner. Aloé croisa les bras, hochant la tête négativement. C’était fini …

« Sélesti … Termine ce combat. Fais comme avec son Miradar. »

La même aura verte se déploya autour de la Chlorobule, le Ponchien se retrouvant à genoux, vidé peu à peu de ses forces. Finalement, il s’écroula au sol, inconscient comme le Miradar. Le mari d’Aloé leva la main en direction de Téo, criant :

« Ponchien est inconscient ! Chlorobule remporte ce combat ! Téo remporte le match ! »

« OUIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! BRAVO TEOOOOOOOOOO ! » hurla la voix de Bel.

Mais elle était folle ou quoi ? Elle s’était rapprochée du bord des gradins, tendant les bras, folle de joie à l’idée de savoir qu’il venait d’acquérir le second badge. Le problème ? C’est qu’elle se penchait un peu trop ! Mais purée ! Il courut à toute allure, aussi vite qu’il le pouvait alors qu’il la voyait déjà passer par-dessus bord.

« HIIIIIIIIII ! Je tombeeeeee ! » s’écria-t-elle avant de se faire rattraper sur Téo.
Celui-ci l’avait récupéré dans ses bras, s’écroulant au sol, ses deux mains sous le dos de l’adolescente. Quelle idiote ! Mais quelle idiote ! Et lui n’était pas mieux ! Il y avait à peine cinq mètres de hauteur ! Et il s’était alarmé pour rien !

Chapitre 20 : Une nouvelle compagne

« Alors … Alors … Où est-ce qu’il est partit ? Il ne doit pas être trop loin non plus. »

Elle murmurait cela avec un petit sourire. Oh … Si elle lui mettait le grappin dessus, elle allait lui montrer comment elle s’occupait de Cheren … et donc de lui très bientôt. Cela risquait d’être plutôt sanglant même.

« Vélicia. Attaque-les le plus possible … Ne les laisse même pas s’approcher. »

Hum ? Elle venait d’entendre la voix de l’adolescent, c’était donc qu’il n’était pas très loin. Elle suivit les paroles de Téo, arrivant jusqu’à une scène peu commune ou du moins … assez imposante en soi. L’adolescent était derrière sa Larveyette et sa Vipélierre, les deux mains tendues en avant alors qu’il se retrouvait face … à une dizaine de Karaclée et Judokrak ? Il avait été un peu présomptueux sur ce coup.

« Bah … Ca lui apprendra à faire un peu trop le malin et à se surestimer. J’attendrai que les Karaclées lui en mettent une bien bonne dans la face avant de venir l’aider. » murmura-t-elle en croisant les bras au niveau de sa poitrine.

Elle avait posé comme ses deux mains sur ses pokéballs. Elle n’était pas fondamentalement méchante mais … Elle voulait juste lui donner une leçon pour qu’il sache que ce qu’il avait fait n’était pas une bonne idée. Elle était ce genre de filles et rien d’autre. Et pendant ce temps, elle observait Téo et ses deux pokémons. Qu’ils semblaient ridicules par rapport aux combattants. D’après ce qu’elle voyait, c’était plus un acte de désespoir qu’autre chose.

« Mais je croyais t’avoir dit de partir ? T’as pas l’air de comprendre que tu les as foutus en rogne ? Je ne sais pas ce que tu as fait mais je vais les retenir ! »

Hein ? Quoi ? Elle ouvrit en grand ses yeux, clignant plusieurs fois pour bien montrer sa surprise. A qui est-ce qu’il était en train de parler ? La réponse ne tarda pas à se faire, provenant de l’autre côté de l’arbre devant lequel Téo était. Elle ne pouvait pas apercevoir à qui il parlait mais tout simplement l’entendre :

« Chloro … Chloro … Chlorobule. Chloro …bule bule. »

Une Chlorobule ? Elle s’approcha discrètement de la scène, remarquant une petite créature qui était blessée et collée contre un arbre. Elle avait les yeux à moitié fermé et gémissait un peu de douleur. Téo reprit avec énervement :

« Quoi ? Tu ne peux pas bouger ? Bon sang ! Je n’aurai pas le temps de les combattre ou de chercher à m’enfuir ! Foutues jambes qui répondent qu’à moitié ! Vélicia, Lisanée, désolé … Mais il va falloir réussir à tous les combattre pour qu’on puisse souffler un peu. »

« Vipé ! Vipélierre, vivi. » répondit tout simplement la pokémon en faisant apparaître ses lianes autour d’elle. Elle était toujours prête à fouetter des pokémons ennemis. Lisanée poussa le même cri, crachant un peu de toile tandis qu’il chuchotait :

« Faites de votre mieux … S’il faut … J’irai les frapper aussi. On ne va pas laisser s’en prendre à une petite créature sans défense. »

Bon … Elle avait parfaitement compris ce qu’elle devait faire. Avec nonchalance, avant même que l’affrontement ne tourne au drame, elle sortit de sa cachette, ses deux pokéballs en main. Elle se plaça à côté de Téo, celui-ci tournant son visage vers elle. Pendant quelques secondes, il la regarda avant de s’écrier :

« Mais tu es celle qui est l’amie de Bel ! Qu’est-ce que tu fais ici ? C’est pas ton problème ! »

« Tu veux pas te la fermer ou je te fous mon poing dans la figure ? Je te promets que ça fait encore plus mal que celui des Karaclée et des Judokrak. »

« Et qu’est-ce que tu viens foutre ici ? Ca répond pas à ma question ! »

« Te foutre une claque dans la face. Espèce d’imbécile, tu ne vois pas ce que je fais là ? » répondit-elle avant de jeter ses deux pokéballs devant elle. Un autre Vipélierre fit son apparition tandis qu’il était accompagné d’un petit cerf. D’une belle couleur verte, il exprimait parfaitement l’idée de l’été. Les deux pokémons se placèrent à côté de ceux de Téo.

« Tu espères quand même pas venir m’aider ? Je pourrais faci … »

« Les combattre, oui, oui. Bien sûr. Dis-toi une chose si tu préfères. Je ne fais pas ça pour toi mais pour la Chlorobule que tu tentes de protéger. » coupa t-elle l’adolescent.

« JE NE LA PROTEGE PAS ! C’est bien compris ?! »

« Ouais, ouais, bien entendu. C’est pas ce que j’ai cru entendre auparavant. Tu sais … Pendant que je n’étais pas là. Bon, maintenant, si tu peux la fermer. »

Mais c’était quoi cette fille ? Elle était encore pire que Bel ou quoi ? Attendez … Si elle était là … Ca voulait dire que Bel n’était pas loin ? Il tourna sa tête à gauche et à droite, comme un peu apeuré à l’idée de revoir la jeune demoiselle aux cheveux blonds. Comme si elle avait parfaitement compris ce qu’il pensait, Touko lui dit :

« Elle n’est pas là … Mais si tu fais ne serait-ce qu’une connerie, je te tire jusqu’à elle. »

« … … … Occupons-nous d’abord de ces pokémons. » marmonna t-il sans réellement lui répondre. Combattre à quatre contre dix ? C’était toujours mieux qu’à deux contre dix.

Contrairement à ce qu’il pensait, le combat ne dura pas trop longtemps. Les premiers Karaclée et Judokraks tombés, les autres avaient préférés s’éloigner en soulevant leurs compagnons évanouis par les nombreuses attaques. D’ailleurs, toutes avait un rapport avec la nature et les végétaux. Il avait remarqué que les quatre pokémons avaient des pouvoirs liés à la force des plantes. Hum … Enfin bon, ce n’était pas le plus important. Et surtout … Surtout, il s’en fichait royalement. Dès que tout fut terminé, il s’apprêtait à partir mais Touko posa une main sur son épaule, lui désignant la Chlorobule :

« Hey … Si tu ne veux pas avoir de problèmes avec Bel, je te conseille de récupérer la petite pokémon que tu viens de sauver. Si tu ne veux pas que par « inadvertance », Bel sache que tu es à Maillard. Alors … Tu sais ce qu’il te reste à faire ? »

« Espèce de démone … » siffla-t-il entre ses dents alors qu’il soulevait la Chlorobule qui s’était évanouie ou endormie à cause de tout ce qui s’était passé.
Touko rappela ses pokémons, lui-même ayant déjà fait cela avant de prendre la Chlorobule. Cette fille … Cette fille était un vrai monstre ! Si Bel était collante, elle, elle était encore plus horrible. C’était quoi ce chantage et cette manipulation ? Alors qu’ils marchaient à nouveau sur les chemins de terre, elle lui dit :

« Tu peux pas accélérer un peu le mouvement ? J’ai l’impression d’avoir affaire à un pokémon super lent. Tu es une larve ou quoi ? »

« La ferme … Si tu n’es pas contente, tu n’as qu’à me lâcher. D’ailleurs, j’espère pour toi que tu ne m’emmènes pas à Bel sinon, je te balance la Chlorobule dans la gueule. »

« Oui, bien sûr … Continue de parler, tu m’intéresses … » sifflota t-elle alors qu’ils se dirigeaient vers Maillard. Néanmoins, elle passait devant lui alors qu’ils arrivaient au centre pokémon. Elle pénétra à l’intérieur, sortant après une bonne minute pour lui dire qu’il pouvait venir à l’intérieur. Il ramena la Chlorobule à l’infirmière, celle-ci poussant un petit cri de surprise avant de demander :

« Que s’est-il passé ? Je dois m’occuper d’elle au plus vite. Est-ce votre pokémon ? »

« Non … Mais un pokémon sauvage qui s’est fait agressé par des Karaclée et des Judokrak. C’est tout … Rien de bien grave. Occupez-vous bien d’elle. » murmura Téo avant de se diriger vers la sortie du centre pokémon, Touko bloquant le passage.

« Je peux savoir où tu comptes aller, Téo, petit Téo ? » demanda-t-elle avec ironie.

« Maintenant qu’elle est soignée, laisse-moi tranquille. »

« Oh ? Et tu ne veux pas entendre les remerciements de celle que tu as sauvée ? Tu restes ici et tu ne bouges pas jusqu’à ce que la Chlorobule se réveille. Je t’attendrai à la sortie du centre pokémon pour que tu ne puisses pas t’enfuir. Et dommage pour toi … Il n’y a pas d’autres issues. C’est triste hein ? Vraiment triste même. »

Sa … Sal … Non, il préférait ne rien dire. Il retourna vers l’infirmière, lui tendant ses deux pokéballs avant de s’asseoir sur une chaise. C’était bien parce qu’il ne voulait surtout plus voir cette adolescente … qu’il faisait ça.

Pendant qu’il attendait, Touko restait dehors, adossée au mur du centre pokémon. Ils s’étaient donné rendez-vous ici non ? Chacun avait dû partir de son côté et elle avait été la première être arrivée … visiblement. Il en avait de la chance n’est-ce pas ? A toute allure, Bel fit son apparition, un grand sourire aux lèvres.

« AHHHHH ! Touko ! Touko ! Tu étais là ? Mais je pensais que tu … Pourquoi tu souris ? Tu as appris une bonne nouvelle ? Hein hein ? Dis, dis ! Dis-moi tout ! »

« Oh … Si tu savais ce que je sais … Bel. Je suis sûre que tu serais encore plus heureuse que moi. Mais je ne peux rien te dire pour l’instant. Il faut que l’on attende ici. Tu verras, c’est amusant, très amusant même. Je suis sûre que tu seras folle de joie. Tu n’as pas trouvé Téo ? »

« Non … Pas du tout. Donc, ça veut dire qu’il n’est pas encore arrivé à Maillard. La directrice du musée m’a dit qu’aucun adolescent aux cheveux noirs et au béret rouge n’était venu. »

« Oh … Comme c’est dommage. Mais bon … Attendons Cheren et Touya. »

D’accord ! Comme elle voulait ! Elle ne posa même pas la question du pourquoi ils ne rentraient pas dans le centre pokémon. Elle attendait patiemment que les deux adolescents arrivent, ce qui ne prit pas plus de dix minutes. Cheren et Touya étaient venus ensembles, l’adolescent portant des lunettes disant à Touko :

« Pourquoi restes-t-on ici ? Il y a un problème dans le centre ? »

« Oh … Pas vraiment … Bon … Bel … Je te conseille de regarder … Hum … Suis-moi. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Avec interrogation, l’adolescente aux cheveux blonds suivit Touko, celle-ci l’emmenant jusqu’à une fenêtre. Elle lui demanda de regarder par celle-ci, invitant Cheren et Touya à faire de même. D’abord, la surprise, puis une joie immense se dessina sur le visage de Bel, celle-ci criant :

« MAIS IL YA TEO ! TEOOOOOO ! »

Aussitôt, elle s’était mise à courir mais Touko l’arrêta par le bras, Bel poussant un nouveau cri mais de douleur et de surprise. Touko fit un petit geste de la main pour lui dire de ne pas aller le rejoindre, prenant la parole calmement :

« On va éviter de l’apeurer tout de suite hein ? Il n’est pas sensé savoir que tu es là. Et de toute façon, tu vas voir autre chose. Ca te concerne Cheren. Tu verras que ce n’est pas foncièrement un monstre affreux. »

« Je ne crois pas avoir dit une telle chose d’après mes souvenirs. » annonça calmement l’adolescent à lunettes alors que maintenant, chacun avait son visage collé contre la vitre pour apercevoir ce qui se passait avec Téo.

Celui-ci était toujours assis sur une chaise, cherchant à lire les magazines pokémons alors que l’infirmière lui signalait que ses deux pokémons étaient soignés. Il vint récupérer les pokéballs, l’infirmière lui demandant alors de patienter deux minutes.

« Hum … On peut me dire pourquoi je fais ça hein ? J’aimerai vraiment une explication à ce sujet … Car c’est plus que foireux. J’ai pas à avoir peur de cette fille. »

Il se parlait tout seul, quelques personnes se tournant vers lui. Bon … Ce n’était pas son genre … mais il sentait que ça allait très mal finir cette histoire. Il poussa un soupir, l’infirmière revenant avec un petit plateau qu’elle poussait. Dessus, la Chlorobule était éveillée, le regardant de ses petits yeux.

« Voilà votre Chlorobule. Elle est en parfaite santé. »

« Ce n’est pas ma Chlorobule. Bon … Viens par ici, toi. » murmura l’adolescent, la Chlorobule sautant dans ses bras avant qu’il ne vienne s’asseoir au même endroit qu’auparavant. La Chlorobule resta immobile, ne semblant guère apeurée par lui.

Pendant une bonne minute, il ne fit rien, fixant simplement la Chlorobule qui lui faisait la même chose. Qu’est-ce qu’il y avait encore avec lui ? Pourquoi elle le regardait comme ça ? Parce qu’il faisait la même chose de son côté ? Tsss … C’était bête.

« Elle est toute mignonne ! C’est une Chlorobule hein hein ? » demanda Bel aux autres.

« C’est le cas. Mais où as-t-il pu en trouver une ? Généralement, elles se font plutôt discrètes dans les environs … même si c’est l’un des lieux où on peut les trouver. » murmura Cheren tandis que Touko répliquait aussitôt :

« C’est pas pour savoir où elle vit que je vous ai dit de regarder. Observez donc le grand méchant loup et le petit agneau qu’il a dans les mains. »

Le grand méchant loup ? Mais Téo n’était pas méchant non ? C’était ce qu’elle pensait, surtout lorsqu’elle le voyait avec la Chlorobule. L’adolescent passait un doigt sur les petites feuilles qui ornaient le sommet de la créature, celle-ci poussant des petits cris de joie.

« Tu aimes bien quand on te gratte le crâne de la sorte ? Alors, il va falloir que tu te trouves un dresseur pour qu’il continue de te faire ça … ou … » murmura t-il en voyant le regard brun de la créature qui continuait de le fixer longuement. « Ou alors, tu peux venir avec moi si tu veux. Y a juste un petit souci d’originalité dans mon équipe mais qu’importe … »

Il sortit une pokéball neuve de sa poche, l’approchant de la Chlorobule. Celle-ci tapota doucement de son crâne sur la sphère, l’engloutissant dans un rayon rouge. Sans même trembler ne serait-ce qu’une fois, la sphère émit un petit bip sonore.

« Et bien voilà … Encore une pokémon végétale. Rien que ça … »

Il fit apparaître les trois créatures devant lui, la Vipélierre et la Larveyette se tournant vers leur nouvelle amie. Celle-ci recula un petit peu avant de s’approcher d’elles. Le contact allait être bien plus simple entre les trois créatures. Toutes étaient issues du monde végétal.

« Bon … Ne vous disputez pas et ne vous bagarrez pas. De toute façon, la bagarre va être pour bientôt … » souffla-t-il alors qu’il soulevait la Chlorobule pour la prendre dans ses bras. Il s’excusa auprès de Vélicia, celle-ci claquant son fouet dans les airs pour dire que ce n’était pas bien grave. Elle marcha à ses côtés tandis qu’ils quittaient le centre pokémon. Il regarda autour de lui, ne remarquant pas Touko.

« Super … Je suis enfin libre. J’avais peur qu’elle soit aussi collante que Bel. Bon … Les enfants … On est au milieu de journée. On va manger un petit morceau avant d’aller dans ce foutu musée pour récupérer un second badge. »

Les trois pokémons acquiescèrent alors qu’ils s’éloignaient du centre pokémon. Bel voulut rejoindre Téo mais Touko la retenait encore par le bras. Maintenant qu’elle avait remarqué que l’adolescent allait bien, il était peut-être temps de mettre les choses au clair par rapport à Téo. Car sinon, Bel n’allait jamais s’en sortir avec toute cette histoire.

Chapitre 19 : Loin d’être discret

« Moustillon ! Venipatte ! Combattez tous les deux ensembles contre eux ! »

Quelques Ponchiots, quelques Ratentifs et divers autres pokémons pas forcément très puissants, voilà ce qu’affrontaient les deux pokémons de Bel. Celle-ci avait décidé de les entraîner comme elle en avait décidé. Cela allait lui permettre alors d’espérer acquérir son second badge le plus facilement possible. Pourtant, les combats contre les champions étaient loin d’être simples … mais elle voulait mettre toutes les chances de son côté !

« C’est super mes petits pokémons ! Vous êtes si doués tous les deux ! » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds, tapotant le crâne de ses deux pokémons.

« Hum … C’était vraiment pas mal du tout. Tu es toujours aussi douée pour donner des ordres … Enfin, quand ils ont appris ces techniques. Heureusement que je n’ai pas sorti les miens, je me rappelle que tu as toujours la fâcheuse tendance à vouloir donner des ordres aux pokémons des autres aussi hein ? » murmura Touko avec un petit sourire.

« Beuh … Je le fais simplement quand le dresseur ne sait pas quoi dire à son pokémon, c’est tout. Rien d’autre du tout ! Je te le promets ! Mais comme ça, Téo sera plus qu’heureux de me voir et surtout étonné de voir comme j’ai progressé ! »

« Hum … Je ne suis pas trop sûre de ça, je dois te dire. »

« Beuh … Mais pourquoi ? Tu n’as pas entendu le professeur, Touko ? Il ne me déteste pas du tout ! S’il a besoin d’aide pour entraîner ses pokémons, moi, je serai là avec lui ! »

« Vraiment … Bel, je me demande ce qui se passe avec toi. J’ai peut-être ma petite idée mais je ne voudrais pas que tu te fasses du mal à cause de lui. »

Hein ? Comment ça ? L’adolescente au chapeau vert et blanc ne sembla pas comprendre ce que Touko disait. Elle rappela ses deux pokémons dans ses pokéballs, regardant autour d’elles. Les deux adolescents étaient partis s’entraîner de leurs côtés en s’affrontant entre eux mais il était possible de communiquer avec eux grâce au Vokit.

« Nous sommes bientôt arrivés à Maillard ? Dis, dis … Touko ? »

« Je ne sais pas du tout. Mais si on continue de s’entraîner, on risque de perdre du temps … et donc de faire que Téo arrive avant nous. Je ne pense pas qu’il s’attarde trop non ? »

« Hum … Euh … Il est du genre à aller directement dans l’arène pour demander un combat ? Mais où est-ce que l’arène se trouve ? Dis, dis ? »

« D’après ce que je sais, je crois que c’est dans un musée. Si ton Téo n’est pas un intellectuel, alors, il risque de perdre un peu de temps avant de pouvoir combattre dans l’arène. » murmura Touko avec un petit sourire au coin. Bel resta figée pendant quelques instants, ouvrant la bouche comme pour parler avant de ne rien. Elle avait entendu quelque chose de gênant mais elle ne savait pas quoi. Pourtant, elle reprit subitement :

« AH ! Mais euh ! Téo n’est pas à moi ! Téo n’est pas un pokémon ! »

« Hahahaha ! Bien entendu ! Bien entendu ! Tu comprends parfaitement ce que je veux dire ! Mais je te conseille vraiment d’arrêter de penser à lui. Ce n’est pas bon du tout pour toi, Bel. Il y a de fortes chances qu’on ne le retrouve pas. Cela veut dire alors qu’il n’est qu’un dresseur de passage, un dresseur comme tu en rencontreras et affronteras tant d’autres ! »

« Mais Téo vient aussi de Renouet ! Peut-être que si j’appelle ses parents, ils me donneront des nouvelles à son sujet non ? AH ! Je ferai ça si je ne le retrouve pas à Maillard ! » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds avec motivation.

« Hum ? Mais vraiment … Pourquoi est-ce que tu ne le lâches pas un peu ? BEL ! C’est de la persécution que tu fais là ! De la persécution, tu comprends ? »

« Mais nonnnnnnn ! Ce n’est pas de la persécution, tu dis n’importe quoi ! C’est juste que je veux retrouver Téo et parcourir Unys avec lui ! Car sinon, il sera tout seul ! Toi, tu es toujours avec Cheren et Touya ! C’est pas pareil que toi ! Je pourrais venir avec vous mais alors, Téo serait tout seul et il serait vraiment triste, je suis sûre ! »

« … … … Oh ! C’est bon ! Je laisse tomber ! Il n’est pas possible de t’expliquer certaines choses vraiment simples pourtant. Fais comme tu veux. Si on trouve Téo, on t’abandonnera chez lui, je pense que ça sera le mieux. »

L’abandonner ? Mais s’ils pouvaient se déplacer tous les cinq ensembles, ça ne serait pas beaucoup mieux ? Elle s’apprêtait à donner cette idée mais elle avait le sentiment que Touko était un peu énervée. Mais pourquoi ? Est-ce qu’elle avait dit quelque chose de mal ? BON ! Ca ne faisait rien ! Elle essayerait de se faire pardonner plus tard ! Là, ils devaient vite se rendre au plus vite à Maillard pour retrouver Téo ! Ou plutôt l’attendre, hihihi.

« Vite ! Vite ! Touko ! On doit aller à Maillard ! On va chercher Touya et Cheren et on y va tout de suite ! Vite ! Vite ! » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds. Touko poussa tout simplement un profond soupir désabusé, signe qu’elle était un peu fatiguée. Mais bon … Ca ne servait à rien de dialoguer plus longtemps avec Bel. Elle avait une idée en tête, impossible de l’arrêter. Ils allaient rechercher alors Téo dans la prochaine ville.

Ailleurs, dans un lit aux draps complètement blancs, l’adolescent aux cheveux noirs était en train de dormir. Quelques perfusions étaient plantées dans ses bras tandis que deux pokéballs étaient déposées sur la table de chevet à côté de lui. Aucun bourdonnement sonore, rien du tout. Il semblait dormir paisiblement, jusqu’à ce qu’il marmonne quelques mots dans son sommeil. Enfin, ses yeux s’ouvrirent faiblement, lui permettant d’observer le plafond complètement blanc … de ce qui ressemblait à une chambre d’hôpital ?

« Et zut … Il fallait vraiment que ça arrive maintenant ? »

« Docteur. Docteur. Il est réveillé ! » cria une voix féminine à côté de lui.

Il se tourna sur la droite. Il voyait les pokéballs … Sûrement les siennes. Sur la gauche ? Il remarqua une femme qui devait avoir vingt-cinq ans. Elle avait des cheveux roses. Drôle de couleur … Bon … Qu’est-ce qui s’était passé de bien ? Ou plutôt de mal … pour qu’il termine dans cet endroit. Il se mit assis dans le lit, faisant une simple salutation de la main à l’infirmière qui s’approcha de lui.

« Et bien … On peut dire que tu as eu de la chance que tes pokémons t’ont emmené à un homme qui t’a ramené jusqu’ici. »

« Wow … Bon. Si tout va bien, est-ce que je peux m’en aller ? C’est pas que ça me dérange de rester ici … mais je n’ai pas vraiment envie de poireauter dans un hôpital. Bon d’ailleurs, où est-ce que je suis ? » demanda-t-il calmement.

« Tu es à l’hopîtal de Maillard. Mais … Tu ferais mieux de vous reposer. Ce n’est pas bon dans ton état. Quel est ton nom ? Tuas de la famille ? Des parents proches ? Car nous n’avons retrouvé aucune carte d’identité sur toi. »

« Je m’appelle Tom … et je suis orphelin. Je n’ai plus aucune famille. Ses pokémons sont ma seule famille. Mais ne vous en faites pas, je ne suis pas triste. » dit-il avec nonchalance.

« Hum … Tom ? Est-ce que … » commença à dire l’infirmière avant d’être interrompue par un homme d’une cinquantaine d’années, un dossier à la main.

« Tom ? C’est bien cela que j’ai cru entendre ? Vous pouvez nous laisser seuls, mademoiselle Lila ? J’ai à parler en privé avec ce jeune garçon. »

L’infirmière hocha la tête, laissant seules les deux personnes alors que Téo fronçait un peu les sourcils. Il était sûr d’une chose, ils allaient parler d’une chose qui ne lui plaisait que très peu. Et dès l’instant où les premiers mots sortirent de la bouche du docteur, il poussa un profond soupir, l’arrêtant aussitôt d’un geste de la main.

« Je suis parfaitement au courant de ce que j’ai, docteur. »

« Hum ? Et depuis quand le sait-tu ? SI tel est le cas, tu devrais songer à te faire soigner le plus tôt possible. C’est mieux pour toi. »

« Merci de vous préoccuper de ma santé mais les médicaments que je prends sont plus que suffisants. Par contre, je compte sortir le plus tôt possible. »

« Ce n’est pas encore très … trop grave plutôt mais si tu continues de ne pas te préoccuper de cela, dans quelques années, il se pourrait que … »

« Je sais parfaitement ce que j’ai docteur. Merci bien. » coupa-t-il encore une fois alors qu’il se levait du lit. Bon … Il fit apparaître ses deux pokémons, Vélicia comme Lisanée poussant des petits cris en voyant qu’il se tenait debout et surtout qu’il allait bien. Le docteur poussa un profond soupir, prenant une feuille avant de noter diverses choses dessus. Après une bonne minute, il tendit la feuille à Téo.

« Voilà … C’est au moins le minimum de choses que tu dois prendre. Et interdiction de quitter l’hôpital sans elles, je me suis bien fait comprendre, Tom ? »

« Oui bon … Toute façon, j’étais en manque de médicaments … J’en avais plus, je sais bien que je dois en prendre. Merci bien. » termina de dire l’adolescent, commençant à se rhabiller correctement, nullement gêné de le faire devant le médecin. Il prit le reste de ses affaires, récupérant la feuille en émettant un petit grognement. « Par contre, l’arène se trouve où dans la ville ? Car je dois aller récupérer un second badge là-bas. »

« Au musée. Tu n’auras qu’à y aller dès que tu as le temps … et que tu te seras soigné. De toute façon, Aloé ne laissera pas n’importe qui la combattre. »

Pfff ! Il haussa les épaules, quittant la chambre avant de se rendre dans une autre pièce où il pouvait acheter les médicaments dont il avait besoin. Tsss … Voilà … Tout l’argent qu’il avait gardé depuis le début … Voilà qu’une bonne partie venait d’être utilisée juste pour ses médicaments mais … il ne pouvait rien y faire.

« Merci pour votre achat et faites attention aux recommandations. »

« Oui, oui … Je lui dirai. » marmonna-t-il avant de finalement quitter le bâtiment. Bon … Avec tout ça, il avait de quoi tenir pour un bon mois normalement. Il devait juste faire attention aux alternances et toutes ces choses. Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il allait faire ? Il devait s’entraîner un peu avant d’aller chercher à affronter Aloé.

Il se dirigea hors de la ville, ses deux pokémons à côté de lui. Vélicia avait décidé de ne pas aller dans ses bras, soulevant Lisanée avec facilité pour la positionner sur l’épaule de l’adolescent. Contrairement à elle, Lisanée risquerait d’être trop lente et ce n’était pas du tout une bonne chose. Il murmura calmement :

« Bon … On va aller s’entraîner tous les trois ? On va trouver quelques pokémons à combattre et zou … Après quelques heures, on ira tout simplement affronter Aloé. »

Les deux pokémons hochèrent la tête en même temps, signe qu’elles étaient d’accord avec lui. Mais l’une comme l’autre, elles voulaient surtout éviter qu’il n’en fasse trop. Et qu’ils ne s’éloignent pas trop de la ville cette fois. Il soupira, comprenant l’inquiétude des deux pokémons avant de les rassurer. Oui, il n’allait pas commettre de bêtise.

« Bel … Comme tu peux le voir, Maillard n’est pas plus si loin. Tu peux même apercevoir les plus hauts bâtiments de Maillard … Enfin, les rares. »

« AHHHHHHH ! Téo est peut-être déjà arrivé ! Téo est peut-être déjà là ! » cria Bel alors que Touko lui annonçait la « bonne » nouvelle. Touya et Cheren regardèrent l’adolescente qui s’était mise à courir à toute allure vers Maillard. « JE PRENDS DE L’AVANCE ! ON SE DONNE RENDEZ-VOUS AU CENTRE ! »

« Oui, oui … Bien sûr, Bel. Bonne route. » murmura Cheren, faisant un petit geste de la main pour dire qu’il n’en avait pas réellement quelque chose à faire.

« Ah … Toujours aussi excitée… Bon … Au moins, elle va retrouver Téo … s’il est là-bas. Et comme ça, on essayera de s’expliquer avec lui. » dit Touko en la regardant s’éloigner.

« Ce n’est pas mon problème. Vous vous débrouillez avec lui mais je ne me mêle pas de cette histoire, c’est bien compris ? » annonça Chere tandis que Touya reprenait :

« Je ne suis pas aussi direct que Cheren mais … Je me dis que ce n’est peut-être pas la meilleure des idées à avoir que … de retrouver ce … Téo. »

« Je sais parfaitement que ce n’est pas une bonne idée mais comme ça … Lorsque Téo discutera avec elle et qu’elle comprendra une bonne fois pour toutes, ça sera terminé. » termina de dire Touko, comme un peu énervée par tout ceci.

Mais bon … Au moins, cette histoire allait être résolue très bientôt. Il suffisait simplement de trouver la place où se trouvait Téo … s’il était déjà dans Maillard. Et ensuite, de le mettre devant le fait accompli. Oh … Elle se demandait quel allait être sa réaction lorsqu’il reverrait Bel. Surtout après ce qu’il avait fait à cette dernière. Il ne s’attendrait sûrement pas à revoir l’adolescente de sitôt.

« Touko ? » demanda Touya, l’adolescent aux cheveux bruns passant une main dans ses derniers, un peu confus. « Je me disais … Avant d’aller à Maillard, le mieux, ça ne serait pas que nous nous entraînions tous ? Car le second badge ne sera pas aussi simple que le premier. Alors … Je me disais, dans la forêt ou les hautes herbes, il y a sûrement de quoi s’entraîner non ? Ou alors, on se rend au Battle Club ? »

« Hum ? Je pensais surtout à ce que l’on trouve un endroit pour la nuit tout d’abord. Puisqu’on n’est pas loin de la ville, il suffirait de trouver un hôtel pour y passer la nuit et ensuite, on peut envisager l’entraînement. De toute façon, nous sommes encore en pleine matinée. Mais je retiens l’idée, Touya. »

« Ah … Tant mieux alors … Je n’avais pas envie que ça se passe mal. »

« Et pourquoi ça le serait, Touya ? Tu as juste proposé une idée. Cette fo … Enfin, Touko l’a trouvée bonne. Et voilà, tout est terminé. » répondit Cheren après les propos confus de Touya.

Et fin de l’histoire. Les trois adolescents arrêtèrent de parler, accélérant un peu le pas tandis que Bel devait sûrement déjà être arrivée à Maillard. Les bâtiments se profilaient de plus en plus à l’horizon, signe qu’ils se rapprochaient inexorablement. Quelques mouvements autour d’eux, signe que des dresseurs s’affrontaient entre les arbres ou alors combattaient quelques pokémons sauvages et soudainement, Touko s’arrêta.

« Hum … Continuez les gars, j’ai une petite chose à faire dans les environs. »

« Cela ne pourrait-il pas attendre que nous arrivions en ville, Touko ? » demanda Cheren plus que sérieusement d’après son ton. Touko craqua ses deux poings, Touya rougissant un peu aux paroles de Cheren. L’adolescente dit sur un ton irrité :

« Oh … Cheren … Petit imbécile … Visiblement, mes poings te manquent un peu hein ? Si j’avais eu … ce genre de soucis … Je ne crois pas que j’en aurai parlé à voix haute. Mais tu as de la chance de t’en sortir pour le moment … J’ai plus important à faire. »

« Hum ? Et ce n’était pas … Bon, j’arrête avant de m’en prendre réellement une de ta part, Touko. » termina de dire Cheren.

Tant mieux pour lui. Qu’i lsache quand il doit s’arrêter car sinon, ça pouvait très mal se finir. Elle s’éloigna des deux adolescents, s’enfonçant dans la forêt sur la droite. Elle ne s’était pas trompée ! La personne qu’elle avait cru voir à travers les arbres. Hahaha ! Quel coup du sort ! Bel allait avoir une sacrée surprise très bientôt !

Chapitre 18 : Souffrir seul

« Téoooooo ! Téooooooo ! » cria Bel alors que le matin venait à peine de se lever.

« Bel … Tu ne veux pas arrêter ? Certaines personnes dorment encore à cette heure-ci. Tu n’as même pas dormi correctement cette nuit. » répondit Touko, la suivant avec lassitude.

« Mais peut-être que Téo n’est pas loin. Je dois le retrouver avant qu’il ne soit trop tard. »

« Hum … Et si tu le laissais souffler un peu aussi ? C’est peut-être pour ça qu’il ne t’apprécie pas, contrairement à ce que tu veux croire. »

« Mais ce n’est pas vrai. Tu as entendu le professeur hier ? Il ne me déteste pas ! Et puis, il doit maintenant se sentir tout seul. » répondit calmement Bel mais avec un grand sourire aux lèvres. Elle ne perdait pas du tout son caractère …

« Humpf … Fais comme tu veux bien que je pense qu’il y a une autre solution que de réveiller toute la ville avec tes cris. Par contre, les garçons dorment encore. Des grosses larves … »

Une autre solution ? Elle voulait bien l’entendre. Mais Touko resta muette, ne semblant pas se préoccuper de ce qu’elle disait il y a encore quelques secondes. Bon ! Ben, comme elle ne voulait pas en parler, elle n’allait pas perdre plus de temps avec ça ! Elle recommença à crier, du moins, elle essaya avant qu’une main ne se mette sur sa bouche.

« Ah non ! Tu vas t’arrêter ! Ce n’est pas humain de torturer les gens de la sorte ! »

« HUMPF ! HMMMF ! HUMPF ! » marmonna l’adolescente aux cheveux blonds, essayant de retirer la main de Touko sur sa bouche.

« Non, je ne te lâcherai pas. Tu as intérêt à te calmer avant qu’il ne soit trop tard … Respire un bon coup, reprend ton souffle et ensuite, je te retire ma main. Tu me promets de ne pas crier ? Bel ? Tu me le promets ? »

« … … HUMPF ! » dit Bel alors que Touko retirait sa main. « AH ET BIEN MERCI ! MAIS POURQUOI EST-CE QUE TU AS … »

« Mais tu ne m’as pas écouté ! » s’écria Touko après lui avoir remis la main sur la bouche. « Et dire que j’avais une idée pour que tu puisses retrouver à coup sûr Téo. »

Bel s’arrêta aussitôt dans ses mouvements, étant particulièrement tranquille tandis que Touko l’observait pendant quelques secondes. Hum … Bon … Est-ce qu’elle était vraiment calme cette fois ? D’après le regard émeraude, c’était le cas. Elle retira sa main, s’apprêtant à la remettre aussitôt que Bel ouvrit la bouche. Pourtant, ce fut d’une voix inquiète que Bel pris la parole, murmurant faiblement :

« Alors … Dis … Dis … Dis-moi c’est comment que je peux retrouver Téo ? »

« Hum ? Te voilà bien docile. Dorénavant, si je vois que tu continues à faire la folle, je crois que je te menacerai de faire du mal à Téo. Je suis sûre que ça marchera parfaitement. » répondit Touko, Bel posant ses mains sur ses épaules.

« S’il te plaît ! Tu ne m’as pas dit ce que je dois faire ! Téo est tout seul ! »

« Hum ? Je t’ai déjà dit de te calmer ! Mais sinon, l’idée est toute simple. Il faut juste que l’on accélère le rythme et ensuite, nous nous rendons à l’arène pour le second badge. Si nous nous dépêchons, nous arriverons avant lui. Bien entendu, il faudra questionner la championne de l’arène pour être sûr qu’il ne soit pas déjà en possession du badge. »

« Et ensuite, s’il n’a pas son badge, je l’attends discrètement derrière un mur et je lui fais la plus grosse surprise de sa vie ! »

« … … … Quand tu parles comme ça, tu me fais vraiment peur, Bel. Tu le sais ? » dit Touko alors que l’adolescente aux cheveux blonds rigolait fortement. Pourtant elle semblait plus qu’apprécier l’idée de son amie d’enfance.

« Hihihi ! Pourtant, je ne suis pas effrayante ! Mais il faut que j’aille capturer un troisième pokémon pour l’arène ! Ce n’est pas facile du tout ! »

« Euh … Tu n’as pas besoin d’avoir un troisième pokémon. D’après ce que j’ai appris, il n’y a que deux pokémons à affronter. Donc tu n’as pas à t’en préoccuper d’en avoir un troisième. »

« Alors je vais entraîner mes deux pokémons ! » termina-t-elle de dire avec un grand sourire. Ah … Bon … S’il suffisait simplement de parler de Téo pour qu’elle soit aussi joyeuse, c’était bien plus simple à noter pour les prochaines fois. Ce Téo … Qu’est-ce qu’il avait de si spécial pour mettre dans cet état Bel ? Vraiment, elle ne comprenait pas.

Ailleurs, l’adolescent au béret rouge et aux cheveux noirs était en sueur, marchant avec lenteur. Il commence à tousser violemment alors qu’il s’arrête de marcher. Il posa une main sur un arbre, respirant bruyamment.

« Aller … La ville n’est pas si loin que ça … Pas du tout même. J’y suis presque. Maillard est à portée de la ville. Ah … Ah … J’aurai dû en prendre plus. »

« Vipé ? VIPELIERRE ! » s’écria aussitôt Vélicia en remarquant le visage rouge de l’adolescent. Il était en chaleur ou quoi ? Non … D’après ce qu’elle remarquait, ce n’était pas du tout ça. Il se sentait mal … très mal même.

« Non, non … T’as pas besoin de gueuler, Vélicia. Je vais bien. Faut juste qu’on trouve la ville et ensuite … Et ensuite … On verra plus tard. »

« Larveyette ? Larve, larve ? » demanda la petite chenille alors qu’il cherchait à rassurer ses deux pokémons. Bon … C’était juste … un petit problème. Rien de bien grave. Ah … Il n’y avait pas du tout à s’en faire à son sujet.

« Je vais vous prouver que je vais bien. Regardez-moi ! »

Avec lenteur, il recommença à marcher. Du moins, il faisait un pas en avant par un pas, l’autre pied se traînant lamentablement au sol. Sur son visage, on pouvait apercevoir toute la souffrance de cette action. Des lianes l’empêchèrent d’avancer plus longtemps, Vélicia le regardant avec un peu de colère. Elle reprit :

« Vipé ! Vipélierre, vivi, vipélierre ! »

« D’accord … Je me repose juste cinq minutes. Pas besoin de t’exciter sur moi sinon je t’abandonne directement, c’est compris ? »

Il pouvait toujours parler, il savait qu’il n’était pas écouté par ses pokémons. Mais bon … Il ne pouvait rien y faire. Il vint s’asseoir contre un arbre, sans sourire, ni rien. Ah … Ah … Qu’est-ce que ? Ils étaient au beau milieu de l’après-midi et pourtant, Vélicia sortit la couverture offerte par la Team Plasma pour la mettre sur lui.

« Vipé … Vipérlierre, vipé, vivivi … Vipélierre. »

« Je ne suis pas en état critique … Même si c’est vrai que … J’ai un peu froid. » murmura-t-il faiblement alors que sa main droite fouillait dans le sac banane qu’il ouvrit. « Je peux te demander quelque chose ? Car je ne crois pas que Lisanée en sera capable … »

« Vipé ? Vipélierre ! Vipé vivi vipélierre ! »

« Merci bien … Car tu peux te déplacer plus rapidement qu’elle. Bon … Tiens … » chuchote l’adolescent, sortant les petites boîtes de caoutchouc complètement vides. Il les tendit à la Vipélierre, celle-ci les récupérant grâce à ses lianes. « Essaye de trouver quelqu’un ou quelque chose … Ou je ne sais quoi … Je vais t’attendre avec Lisanée. »

C’était plus grave qu’il ne le faisait croire. Il avait l’air calme et serein, comme habitué à tout ceci. Mais pourtant, elle était aussi inquiète que la Larveyette. D’ailleurs, Lisanée avait poussé des petits cris, Vélicia retirant la couverture. Qu’est-ce que… La petite chenille commençait à cracher sa sécrétion, enroulant ses jambes puis son corps et ses bras dans une toile solide jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que la tête qui soit au-dehors.

« Qu’est-ce que … tu fais ? »

« Larveyette ! Larve ! Larveyette ! » cria la petite chenille, grimpant sur le cocon de toile jusqu’à venir se loger juste au niveau du col de l’adolescent. Elle avait pénétré dans le petit espace entre le haut du cocon et le cou de Téo.

« Idiote … Tu n’as pas besoin de faire tout ceci pour moi. S’il te plaît, Vélicia. »

« Vipélierre ! » annonça la pokémon avant de faire apparaître d’autres lianes. Aussitôt, elle se balança d’arbre en arbre, disparaissant au loin tandis qu’il poussait un profond soupir.

« Si on m’avait dit un jour que je devrais compter sur mes pokémons … pour tout ça … Je n’y aurai jamais cru. Je pose plus de problèmes que je n’en résous … »

« Larve ? » demanda la pokémon en le regardant de ses petits yeux globuleux. Elle pencha le front en avant, les petites boules dessus tentant de trouver le front de Téo. Il se pencha faiblement, nouant le contact entre lui et sa pokémon. Ah … Vraiment … C’était bizarre qu’il réagisse ainsi. Pourtant, il se laissa faire, la pokémon poussant un petit cri inquiet.

« Bon … T’en fais pas, c’est devenue une habitude. Mais bon … Je le montres pas … »

Pourtant, la pokémon restait quand même un peu inquiète. Inquiète, inquiète, inquiète. S’il était devenu un dresseur, c’était pour éviter les inquiétudes. Bon … Il ferma les yeux, la Larveyette revenant s’installer correctement. Brrr … Et il en était certain … Qu’est-ce que Bel se serait imaginé hein ? S’il avait été dans cet état.

« Elle aurait encore piqué une crise et m’aurait rendu encore plus malade que je suis maintenant. Euh … Bon … Par contre, de toute façon, elle n’est pas là. »

Et si elle avait été là, il lui aurait hurlé dessus, quitte à ne plus avoir de voix. Ah … Bon … Les yeux fermés, il devait se laisser tranquille. Ah … Non vraiment, il ne devait pas dormir. Il ne devait pas avoir l’envie de dormir. C’était la pire des choses à faire. Il devait dialoguer … avec sa Larveyette. Il prit la parole une nouvelle fois :

« Lisanée ? Tu veux bien parler avec moi ? De tout et de rien … »

« Larve ? Larveyette ? Lalala ! Larve lar … » répondit avec douceur la pokémon.

Tant mieux alors … Mais maintenant, il devait réfléchir à quoi il devait parler. Un sujet … Un sujet de conversation tout simple. Il devait parler, dialoguer, faire quelque chose. Il rouvrit ses yeux, regardant la petite créature qui l’observait elle aussi. Purée … Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas pris un Venipatte ? Ca aurait été plus … viril ou fort non ? Enfin … Bon, peut-être que c’était pas le plus impressionnant comme pokémon.

« Alors, qu’est-ce que tu faisais avant que je te capture par inadvertance ? Car tu traînais avec un Venipatte non ? Ou alors, vous vous affrontiez tous les deux ? »

« Larveyette ! Larve larve, larveyette, yette ! »

« Vous étiez alors en train de vous bagarrer … Je vois, je vois. »

« Larveyette … Larveyette … Larve ! » répondit avec entrain la petite créature.

« Hum ? Et tu dis que tu m’aimes bien et que ça ne te gêne pas que je t’ai capturé ? Je l’espère bien … Car sinon, ça risque de poser quelques problèmes lorsqu’il faudra que tu combattes pour moi. Tu penses pouvoir m’écouter ? »

Elle ne lui répondit pas, ayant fermé ses yeux tandis qu’il se retrouvait en train de soupirer. Bon … D’après ce qu’il avait compris, ce n’était pas encore pour maintenant qu’il allait recevoir de l’aide. Le plus gros souci … C’était de se faire comprendre. Est-ce que la Vipélierre allait réussir ou non ? Car malgré le cocon et la couverture qu’avait mise Vélicia avant de partir, il avait un peu froid.
« Brrrr … Si ça ne tenait qu’à moi … Je n’aurai jamais décidé … de faire ça. »

Mais bon, c’était ainsi. Et il avait pris sa décision lorsqu’il avait remarqué à quel point la vie était difficile. C’était pour ça … qu’il était maintenant assis contre un arbre, en train d’agoniser comme une créature blessée. Bon … Ce n’était pas la fin … Enfin pas encore. Mais là … Il ne pouvait plus tenir. Il était tellement fatigué, tellement exténué … Il ferma ses yeux à son tour, plongeant dans un sommeil profond.

« Vipélierre ! Vipé ! Vipélierre ! »

« Quoi ? Tu me dis que ton dresseur est ici ? Purée … Ca en fait du chemin depuis Maillard ! Je me demande même qu’est-ce que tu faisais avec des médicaments, toi. »

Une voix bourrue et masculine se fit entendre en plus de celle de la Vipélierre. La petite créature verte fit son apparition, utilisant ses lianes pour se déplacer alors qu’un homme de quarante ans, à la forte ossature, se présentait derrière elle. Lorsqu’il remarqua le cocon, il poussa un petit cri de surprise avant de dire :

« Ben mazette … Si je m’attendais à ça ! »

« VIPE ! VIPELIERRE ! VIPELIERRE ! » s’écria Vélicia, grimpant à toute allure vers Téo. Elle s’apprêtait à lui donner des claques au visage avec ses lianes mais l’homme l’arrêta.

« Ohla, ma petite … Tu vois bien qu’il respire … Par contre, l’a pas l’air en bon état quand même. Il est juste en train de se reposer. Et y a une drôle de cr… Oh bordel ! C’est une Larveyette, c’est une amie à toi ? Ou alors, elle s’est installée comme ça ? »

« Vipélierre … Vipé … Vi … vivi… lierre ? »

« Mais je te dis qu’il va bien … Enfin, je crois … Tant qu’il respire, c’est bon. Par contre, t’as gardé les petits médicaments avec toi ? Car va falloir les emmener à l’hôpital. »

La petite lézarde verte hocha la tête positivement, s’apprêtant à soulever son dresseur avec ses lianes bien qu’elle sentait qu’elle n’en aurait pas la force. L’homme l’arrêta d’une main avant de sortir une pokéball. Il cria :

« Ouvrifier ! Viens nous filer un petit coup de main ! »

Un pokémon plus que robuste et sérieux, malgré son nez de clown rouge, fit son apparition. Bandant les muscles, il s’approcha du cocon avant de le soulever avec ses deux mains. Il le plaça au-dessus de sa tête, disant :

« Ouvri ! Ouvrifier ! Ouvri, ouvri, ou ? »

« Y a un peu de chemin à faire mais je ne pense pas que ça va te déranger hein ? Ça te fera les muscles, Ouvrifier. On ne perd pas de temps. Direction Maillard et son hôpital ! »

« Vipélierre … Vipé … Vipélierre. » murmura faiblement Vélicia.

« Mais arrête de t’en faire à son sujet. Tu verras bien que c’est moins dramatique ça en a l’air. Tu rentres dans ta pokéball ? Ou alors, si tu peux récupérer ses affaires … »

Oui. C’était exactement ça qu’elle allait faire. Même si … L’adolescent était loin d’être parfait, elle était son premier pokémon. Et il avait bien montré qu’il n’était pas si monstrueux que ça malgré ce qu’il tentait d’être. Elle espérait que tout allait bien.

Chapitre 17 : Hurler à la lune

Ils allaient bientôt arriver dans une petite ville. C’est ce que Touko avait annoncé alors qu’ils marchaient sans même quitter le chemin de terre. Pourtant, elle ne savait pas pourquoi mais elle aurait bien aimé … partir de la route pour aller dans la forêt. C’était peut-être son intuition féminine mais elle avait l’impression que Téo se trouvait non-loin de là.

« Hum … Quand même … Bel … Sincèrement, il faut que tu arrêtes de faire la tête. »

« Mais je ne fais pas la tête, Touko ! Je te le promets ! Dis, dis … La ville où on va arriver, ce n’est pas Maillard hein ? Donc … »

« Non. Ce n’est pas Maillard. C’est juste un endroit pour nous reposer pour la journée. » répondit aussitôt Cheren après avoir coupé la parole à Bel.

« Ah … Zut alors … C’est dommage. »

Elle avait soufflé cela avec une petite pointe décontenancée. Elle avait pensé qu’avec toute cette histoire, cela lui aurait permis de retrouver Téo. Mais visiblement, ça n’allait pas être le cas. Ou peut-être que … Oui … C’était peut-être possible que … Téo soit dans cette ville ! Elle commença à courir à toute allure, dépassant Cheren puis Touko et Touya. Elle s’écria :

« Dites, dites ! Est-ce que l’on peut se dépêcher ? Il faut qu’on aille plus vite ! »

« Mais qu’est-ce qui lui prends … maintenant ? » demanda Touya avec un peu d’étonnement alors que Bel mettait de la distance entre eux et elle. Touko partit à sa suite, criant à son tour pour les deux adolescents derrière elle :

« Elle va sûrement encore faire une bêtise ! Pour ne pas changer ! Il faut l’arrêter maintenant ! BEL ! Mais attends-moi un peu ! Tu vas encore ta casser la … »

« OUILLE ! » dit tout simplement Bel avant de tomber au sol, sa robe n’étant vraiment pas faite pour la course contrairement à ce qu’elle pensait.

« Tu vois … ce que je te disais, Bel. Arrête donc tes bêtises et prends ton temps. » murmura Touko avant de l’aider à se relever. Néanmoins, dès que l’adolescente aux cheveux blonds fut à nouveau debout, ce fut pour recommencer sa course.

« Mais elle ne va pas s’arrêter ? Elle est remontée ou quoi ? » osa demander Touya en se mettant à côté de Touko. Celle-ci poussa un profond soupir, passant une main sur son front et son visage avant de reprendre avec calme :

« Non … Elle se fait des idées … C’est tout. Mais ça, tu ne peux pas savoir de quoi est-ce que l’on parle, tu n’es pas une fille, Touya. »

« Brillante déduction, Touko. Néanmoins, si nous ne voulons pas perdre de vue Bel, nous ferions mieux de la rejoindre le plus vite possible. » conclut Cheren alors qu’il se mettait à courir à son tour. Rapidement, il fut rejoint par Touko et Touya. Les trois adolescents partirent à la suite de Bel, espérant l’arrêter dans sa folle course pour arriver en ville … pour une raison qu’elle et Touko étaient les seules à connaître.

Finalement, le quatuor d’adolescents arriva en ville, Bel étant dans un triste état. Ses vêtements étaient salis par la terre tandis qu’elle avait des petites entailles sur ses bras. Mais rien de bien dramatique. Pourtant, Bel regardait à gauche et à droite, comme pour trouver quelqu’un qu’elle n’apercevait pas. Elle fit une petite moue triste, Touko et Touya étant derrière elle, un peu essoufflés. Dire qu’il commençait déjà à faire un peu nuit.

« Bel … Bel … Je sais bien que tu adores courir … mais la prochaine fois … Tu pourrais quand même nous attendre un peu, tu ne crois pas ? »

« Oh … Il n’est pas là. » murmura faiblement l’adolescente aux cheveux blonds.

« AH … AH … AH … BEEEEEEEEEEEEL ! » s’écria Cheren, une main sur le cœur, le souffle coupé alors qu’il semblait plus qu’en colère. Bel s’inclina plusieurs fois de suite.

« Pardon, pardon, Cheren ! J’avais oublié que tu n’aimais pas courir ! » dit-elle en s’excusant plusieurs fois de suite, Cheren répondant avec énervement :

« Je n’ai jamais dit que je n’aimais pas courir ! Mais courir pendant une demi-heure juste parce que tu as décidé de faire la course, c’est complètement idiot ! Maintenant, je me sens mal. Allons au centre pokémon … Ca sera bien mieux … »

Sans même attendre les réponses des trois autres adolescents, il se dirigea vers le centre pokémon, marchant d’un pas lent. Quelle idiote cette adolescente ! Bel était plus que gênée et confuse par ce qui venait de se passer, Touya lui disant :

« Euh … Ne t’en fais pas. Tu sais bien comment Cheren est. Dès demain, il ne t’en voudra plus à ce sujet. Il aura déjà tout oublié te concernant. Il sait aussi bien que nous deux à quel point tu peux parfois faire des actions complètement irréalistes. Tu n’as pas à t’en faire. Allons le rejoindre au centre pokémon. De toute façon, nous devons appeler le professeur Araragi comme elle nous l’a demandé auparavant. »

« AHHHHHH ! Ca me fait penser que je devais la contacter pour dire que j’ai eu mon premier badge ! J’ai complètement oublié ! J’espère qu’elle ne va pas m’en vouloir ! » dit Bel, nageant en plein confusion à cause de toute cette histoire.

Avoir des problèmes avec le professeur Araragi ? Pas vraiment de quoi s’inquiéter. Le professeur était plus sympathique qu’elle ne laissait le croire. Les trois adolescents se dirigèrent vers le centre pokémon, apercevant Cheren qui avait demandé à l’infirmière de soigner ses pokémons. Bel et les deux autre adolescents firent de même tandis que Cheren passa à côté d’eux sans rien dire.

« Pardon, pardon, pardon, Cheren ! Je te promets que je ne voulais pas te faire mal ! »

Mais aucune réponse de la part de Cheren. Il vint s’asseoir sur une chaise, attendant que ses pokémons soient soignés. Bel fit une petite moue triste tandis que Touko s’approchait déjà d’un ordinateur pour rentrer en contact avec le professeur Araragi. Quand le visage de la femme se trouva sur l’écran, Cheren se leva pour se diriger à côté des autres.

« OH ! Mais vous êtes tous réunis ! Visiblement, vous vous êtes retrouvés ! C’est une très bonne nouvelle visiblement ! Je ne m’attendais pas à vous avoir tous les quatre ensembles ! » annonça la voix du professeur Araragi avec joie.

« COUCOU PROFESSEUR ARARAGI ! J’ai eu mon premier badge avec Téo ! »

« Oh ? Bel ! Toutes mes félicitations ! Et je pense qu’il en est de même pour vous trois, n’est-ce pas ? » demanda le professeur alors que Touko répondait :

« C’est exact. On a réussi à avoir notre premier badge tous les quatre. On a aussi capturé chacun un autre pokémon. Enfin, ce n’était pas bien difficile. Par contre, on a rencontré une personne assez bizarre. Elle portait le nom de … N. Et aussi, pendant qu’on se promenait, on a rencontré un groupe de personnes qui s’appelait la Team Plasma. Vous en avez déjà entendu parler, professeur Araragi ? »

« Simplement de nom … et ce n’était pas souvent en bien d’après mes souvenirs. Vous devriez faire attention à vos pokémons au cas où. » déclara Araragi.

« On fera attention, professeur Araragi. Mais sinon, qu’est-ce que vous vouliez nous dire maintenant que nous avons notre premier badge ? » interrogea Touya.

La femme professeur sembla songeuse, posant une main sur son menton, le regard dirigé vers le plafond. Elle avait oublié la raison ? Cheren poussa un léger soupir désabusé. Des fois, le professeur se comportait un peu comme Bel, c’était désastreux. Bel remarqua le soupir, lui faisant un petit sourire gêné comme pour lui dire que ce n’était pas bien grave.

« Je crois qu’il s’agissait du Vokit. J’ai cru comprendre que Bel n’avait pas le sien ? Vous ne deviez pas le lui donner ? Ou alors … »

« AH ! Je ne suis pas mieux que Bel sur ce coup ! » répondit Touko en se donnant une claque sur le front alors qu’elle fouillait dans son sac.

Hum ? L’adolescente aux cheveux blonds tourna son visage vers Touko, la regardant avec étonnement. Le Vokit ? Elle en avait déjà entendu parler mais … Est-ce que Téo en avait un ? Elle regarda la sorte de montre rouge que sortait Touko, celle-ci la lui donnant avec un petit sourire gêné aux lèvres. Elle murmrua :

« Pardon Bel … Ca m’est complètement sorti de la tête … Enfin … C’est le tien … »

« Merci ! Merci ! Merci ! » répondit Bel avant de serrer dans ses bras l’adolescente aux cheveux bruns. Celle-i rigola faiblement, comme amusée par ses paroles tout en déposant le Vokit dans ses mains. Le professeur reprit la parole :

« Avec ce Vokit, dorénavant, vous n’aurez plus besoin de vous rendre au Centre Pokémon pour essayer de dialoguer avec moi ou avec vos amis. »

« Professeur Araragi ! Est-ce que Téo a aussi un Vokit ? » demanda aussitôt l’adolescente aux cheveux blonds. Cette fois-ci, ce furent trois soupirs qui se firent entendre derrière Bel. Quoi ? Qu’est-ce qu’elle avait demandé de mal ? C’était juste une question qu’elle estimait assez importante ! Rien de plus ! C’était juste … pour savoir … au cas où, voilà tout. Le professeur fit une petite mine triste, lui répondant :

« Oh … Tu sais … Sans que ça coûte très cher, le Vokit est quand même un petit bijou technologique. Et donc, Téo n’a pas les moyens d’avoir son propre Vokit. »

« Ah … Euh … Zut alors. C’est dommage. Ca coûte combien ?! »

Quoi ? Tous les regards se posèrent sur elle, l’adolescente baissant la tête, un peu gênée par tout ça. Qu’est-ce qu’ils voulaient ? Elle n’avait rien dit de spécial hein ? Euh … Euh … C’était quand même bizarre, ce regard insistant de leur part.

« Bel … Tu ne penses quand même pas à ça ? Ce garçon ne le mérite pas ! Je t’en empêcherai ! » annonça Touko avec un petit peu de colère.

« Mais de quoi ? » demanda Bel sur un ton étonné, ses yeux émeraudes posé sur Touko.

« Pfff … Je n’arrive pas à savoir si tu le fais exprès ou non. Ton idée, ce n’est quand même pas de payer un Vokit à Téo, n’est-ce pas ? Tu ne pensais quand même pas mentir ? »

« Hein ? Euh … Et bien … Euh … Et bien … Euh … » murmura Bel, détournant le regard, se frottant les bras avec gêne. « Je … Disons juste … que voilà quoi … »

« AH ! Tu vois donc ? Tu faisais semblant d’être idiote sur le coup ! Tu comptais vraiment lui en acheter un ! Mais t’es bête ou quoi ? Ca coûte super cher ! »

« Mais euh ! Vraiment, c’est mon argent et j’en fais ce que je veux ! »

« Hum ? Vous parlez de Téo … mais je ne le vois pas à côté de toi, Bel. Pourtant, vous me contactez de la même ville. Vous n’êtes pas ensembles ? Pourtant, il m’a tout raconté au sujet de votre duo pour récupérer votre premier badge. Tu as remarqué qu’il s’occupait particulièrement bien de ses pokémons ? »

« TEO EST ICI ?! » hurla soudainement l’adolescente aux cheveux blonds. Cheren poussa un cri de surprise, plaçant ses mains sur ses oreilles. Touko et Touya émirent simplement des petits rictus de douleur alors que la majorité du centre pokémon était maintenant en train de les regarder. Le professeur Araragi fut surprise du cri de Bel avant d’éclater de rire.

« Bien sûr que oui ! Il m’a raconté aussi au sujet du Venipatte et du Larveyette que vous avez malheureusement inversé dans les captures. »

« Je suis sûr qu’il a dit … des mauvaises choses sur moi. Je ne fais que des bêtises. » murmura Bel, baissant à nouveau la tête.

« Hum ? Des mauvaises choses ? Outre ta maladresse légendaire, c’était plutôt des compliments. Il était étonné que tu sois aussi forte. »

« Téo a vraiment dit ça ? » reprit Bel, rougissant faiblement alors que le professeur confirmait ses propos. L’adolescente aux yeux verts poussa un petit cri ravi avant de reprendre sur un ton plus qu’enjoué :

« Téo ne doit pas être trop loin alors ! Je vais le chercher maintenant ! Je m’en vais tout de suite pour le retrouver ! Désolée, professeur Araragi ! Merci beaucoup ! »

HEYYYYYYYYY ! Touko voulut l’arrêter mais c’était déjà trop tard. En moins de cinq minutes, le comportement de Bel avait radicalement changé. C’était tout simplement … stupéfiant ! Cheren se massa le front, marmonnant :

« Elle va encore chercher les problèmes. Professeur, ce n’était pas forcément très intelligent de votre part, ce que vous venez de faire. »

« Hum ? Et pourquoi cela ? Bel et Téo ont récupéré leurs pokémons en même temps. D’après ce que je remarque, Bel a l’air d’apprécier Téo. De même, ça ne peut faire que du bien à Téo d’avoir Bel qui le persécute. »

« Vous écoutez ce que vous dites, professeur ? On a rencontré Téo et c’était à peine s’il nous adressait la parole. Y a vraiment pas plus antipathique que lui. » reprit Touko, croisant les bras au niveau de la poitrine.

« Hum ? Et vous avez essayé de comprendre pourquoi il est comme ça ? Je ne suis pas sûre que ça soit le cas. C’est comme avec Cheren. Désolée, Cheren, mais tu n’es pas le plus social des adolescents que j’ai rencontrés. »

« Tsss … » répondit tout simplement Cheren après les paroles du professeur, préférant ne pas lui répondre. Les trois adolescents allaient continuer à discuter avec elle en attendant que Bel se fatigue de sa petite recherche. Oh … Si elle en était capable bien entendu.

Ailleurs, au beau milieu des ruelles, une adolescente en robe blanche et à la veste orange courait à gauche et à droite, se dirigeant vers les endroits où, pour elle, il était possible de se reposer. Elle criait de toutes ses forces :

« TEOOOOOOOOOOOO ! TEOOOOOOOOOOO ! OU TU ES TEO ?! »

« Non mais c’est quoi cette folle ! » hurla une personne par la fenêtre, rapidement rejointe par une seconde qui s’exclama avec autant de force :

« Elle va arrêter ?! C’est pas l’heure de gueuler ! Mes gamins vont dormir ! »

« Mais je cherche Téo ! Vous ne l’auriez pas vu ? » demanda-t-elle en usant de toute sa voix.

« MAIS ON S’EN FOUT DE TON TEO ! Fais-nous pas chier avec lui ! T’avais qu’à pas perdre ton pokémon si t’es pas capable de t’en occuper ! »

« Mais Téo … n’est pas un pokémon. » termina de dire Bel, un peu déconfite. Téo n’était pas loin … Pas loin du tout. Mais il n’était pas dans la ville … Elle en était sûre maintenant.

Ailleurs, au pied d’un arbre, l’adolescent était déjà en train de roupiller doucement. Avec la petite couverture qu’il avait reçue, il serrait ses deux pokémons contre lui. Parfois, pendant son sommeil, un petit rictus parcourait ses lèvres comme s’il souffrait en silence. Et d’autres fois, il avait le visage apaisé et tranquille … comme inerte et dénué de vie.