Chapitre 55 : Une sacrée verve

ShiroiRyu
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Chapitre 55 : Une sacrée verve

« Aller ! Debout grosse larve ! Lève-toi un peu ! »

Un coup de pied dans le ventre et il se redressa aussitôt, surpris par ce qu’il venait de subir. AIE, AIE, AIE ! Qu’est-ce que ça voulait dire ? AIE ! Ca faisait mal ! AIE ! Qu’elle arrête ! Il se positionna en face de Katérina, celle-ci faisant un grand sourire machiavélique avant de reprendre la parole sur un ton neutre :

« Et bien, t’es du genre à dormir pendant des heures ou quoi ? On se dépêche ! Paraîtrait qu’il faut accélérer le rythme non ? Alors, tu bouges ton gros cul et … AIE ! »

Il venait de lui pincer la joue, elle lui répondit par une baffe dans la figure, le faisant pencher sur le côté. Non mais bordel ! Pour qui est-ce qu’il se prenait ce type ? Il n’allait pas la peloter aussi tant qu’on y est ? Fallait peut-être pas trop la pousser car sinon …

« Tu es bien réelle … Je pensais que c’était un rêve, hier. » murmura l’adolescent en gardant son sourire, Katérina haussant un sourcil.

« C’est juste pour ça que tu me touches ? Pour savoir si je suis bien réelle ? Et celle-là, est-ce que tu crois qu’elle est bien réelle ? CONNARD ! »

Un coup de poing s’enfonça dans le ventre de l’adolescent, celui-ci pouffant sur le coup. Il s’écroula à genoux, les mains posées sur son ventre alors qu’il rigolait. Ce n’était pas qu’il était masochiste mais au moins, il était sûr d’une chose : elle était bien réelle … très réelle même. Donc, hier … et cette nuit … Il avait quand même bien dormi avec Katérina.
Enfin, c’était spécial … mais en même temps, il devait reconnaître que ce n’était pas déplaisant. Il se releva, craquant les os de son cou alors qu’il gardait son sourire, son éternel sourire, il devait être heureux avec elle … car elle le rendait heureux rien que par sa présence. Il savait que l’adolescente était digne de confiance, dans le fond, il commençait à ne plus en douter. Il fallait dire que cette personne … était vraiment très spéciale … que cela soit par ses tenues vestimentaires, son allure, sa personnalité, tout.

« Et arrête de me regarder avec ces yeux de pervers ou alors, je te les crève. »

« D’accord, d’accord, j’ai parfaitement compris le message, je ne ferai plus rien du tout. Mais si j’ai compris, tu viens faire un bout de chemin avec moi ? C’est vraiment une bonne nouvelle. Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait plai… »

« Tu bandes, je parie. Tu remues la queue comme un Caninos bien que chez lui, c’est pas la même dont on parle. » coupa aussitôt l’adolescente.
Hahaha … Pourquoi est-ce qu’il arrivait à supporter aussi facilement les paroles de Katérina ? Car sa joie passait outre ses insultes ? Surement … Il y avait de fortes chances que ça soit ça. Et en même temps, il fallait régler un souci.

« Swar … Est-ce que tu peux saluer Katérina ? Ça serait une bonne chose non ? » annonça l’adolescent en tournant son visage vers l’épée. Aucune réponse n’en sortit avant que Kéran ne pousse un soupir. Il donna une petite tape sur la garde.

« Je ne vois pas l’intérêt de lui adresser la parole. Cela risquerait de m’abrutir d’avoir une conversation avec elle. Je tiens à mon intelligence. »

« Oh putain, je sens que je vais me la faire cette saleté d’épée. Elle a à peine ouvert la bouche et elle me gonfle déjà. Fais quelque chose pour qu’elle la ferme. » commença à s’énerver Katérina alors que Swar lui répondait aussitôt :

« N’en fait pas, Férosinge. Je ne perdrai pas mon temps à essayer d’avoir une discussion cohérente et un peu sensée avec toi. »

Katérina poussa un hurlement de colère, prête à écraser l’arme de mille façons mais Kéran soupira une nouvelle fois. Il donna une petite tape sur son épée. Voilà … Qu’elle se taise donc puisqu’elle ne voulait pas parler. Il demanda à Katérina si elle voulait vraiment l’accompagner car la marche risquait d’être sacrément longue.
L’adolescente aux cheveux gris argentés haussa les épaules comme pour bien montrer qu’elle n’avait surtout rien d’autre à foutre de ses journées. Alors, bon, ça allait l’occuper d’une meilleure façon que celle actuelle. Alors, il était temps de se mettre en route ! Avec un grand sourire, il s’approcha de Katérina, celle-ci le regardant avec suspicion.
L’adolescent était franchement bizarre à son goût, trop bizarre même. Mais ça, elle ne pouvait pas vraiment y faire quelque chose. Sauf peut-être à coups de poing dans la gueule ? Le pire est qu’il cherchait à avoir une discussion avec elle. ELLE quoi ! Marchant côte à côte, l’adolescent n’arrêtait pas de lui parler, comme s’il n’avait jamais eu de compagnons.

Au bout de quatre heures de marche, exaspérée, elle se tourna vers lui, le prenant par le col avant de commencer à le secouer comme un prunier. L’adolescent secoua sa tête sur le côté, cherchant à comprendre ce qu’elle faisait alors qu’elle criait :

« Sincèrement ! Tu ne peux pas la boucler deux minutes ? Ça t’arrive pas ou quoi ? »

« Mais ça fait si longtemps … Tu sais, j’ai pas vraiment beaucoup de compagnie. Ma Stalgamin n’est pas capable de parler comme les humains … même si elle deviendra un futur spectre. C’est pourquoi je … »

« Ouais, ouais, j’ai entendu hein ? T’as pas d’amis, mon pauvre petit Kéran. Tu veux venir faire un gros câlin à tatie Katérina ? »

Elle lui demandait cela tout en tendant ses mains. C’était une vraie invitation ? Non, non. Il hocha la tête négativement. Elle se moquait de lui et elle essayait d’en rajouter. Enfin, elle n’essayait pas, elle en faisait tout simplement des tonnes.

« J’ai compris, Katérina. Je m’abstiens de parler … mais le voyage va être bien triste. »

« Hum ? Pas du tout. On parle quand il le faut, on la boucle quand il le faut, on va chier et on fait nos besoins quand c’est nécessaire. On mange quand on en ressent le besoin. Ce n’est pas très compliqué pourtant à cerner … mais ça va rentrer dans ta petite tête ? »

« Oui … Oui … C’est bon, Katérina. » termina de dire l’adolescent.

Donc, ils pouvaient repartir sans qu’il l’ouvre à nouveau ! Enfin une bonne nouvelle ! Elle allait pouvoir reposer ses oreilles ! Maintenant qu’il ne parlait plus, il était vrai que le calme était bien présent … trop présent même. Pourtant, elle n’allait pas lui adresser la parole, elle n’avait pas que ça à faire.
La première journée ensemble se termina. Elle avait décidé de chasser quelques créatures pour la viande tandis que lui-même préparait un peu pour la soirée. Lorsqu’elle revint, ce fut avec le cadavre d’un Ursaring mais surtout les habits tachés de sang et le visage aussi. Il cligna des yeux, la trouvant un peu … bizarre sur le coup.

« Euh … Tu es sûre que ça va aller ? Ce n’est pas le tien j’espère ? »

« L’Ursaring ? Je pense que l’on peut le partager en deux si c’est ça qui te dérange. Ou alors, tu parlais du sang et non, ce n’est pas le mien. Tu crois vraiment qu’un petit pokémon aussi merdique risque de me blesser ? Tu me prends pour qui ? Ta copine dans son armure ? »

« Non non … Pas du tout. Enfin, tiens, tu sais comment faire ? Pour retirer la peau ? » demanda-t-il alors qu’elle le regardait avec surprise.

« Comment ça, retirer la peau ? Je bouffe comme ça, les poils roussis, ce n’est pas dérangeant pour moi et … OH PUTAIN ! Je viens de comprendre ! » s’écria l’adolescente avant de se donner une baffe sur le front. Elle trancha une cuisse de l’Ursaring qu’elle avait traîné. Avec agilité, elle commença à découper la peau et les poils, laissant paraître à vif les muscles et la chair de la cuisse. « Pourquoi j’y ai pas pensé auparavant ? Bordel ! Apprendre ça de ta part ! Je préférais encore me trancher la tête ! »

« Il n’y a pas besoin de méthodes aussi radicales … quand même. »

Mais bon, au moins, maintenant, elle avait appris quelque chose de lui Il n’était pas forcément aussi inutile qu’elle ne le pensait. Hahaha … Il préférait en rire car il trouvait cela amusant même si c’était un peu insultant de savoir ce qu’elle pensait de lui.

Néanmoins, comme elle lui avait si gentiment proposé, il resta bouche close tandis qu’ils commençaient à manger tous les deux. Pour une première journée, elle ne s’était pas déroulée aussi mal que prévue. C’était bien la première fois qu’il passait autant de temps avec Katérina. Une adolescente de son âge … courte vêtue aussi …

Qu’est-ce qu’il pouvait demander de plus ? Oh … Être moins peureux et surtout avoir un peu plus confiance en soi. Finissant de manger, il vit qu’elle se levait, époussetant sa tenue avant de se mettre à marcher et s’éloigner. HEY ! HEY !

« Où est-ce que tu vas, Katérina ? » demanda-t-il, un peu inquiet. Ils n’allaient pas recommencer à partir non ? Ils venaient à peine de finir de manger. Il valait peut-être mieux quand même digérer un peu entre temps.

« J’ai envie de pisser, t’en as d’autres des questions à la con ou je peux me barrer et m’éloigner ? Sauf si tu as envie de me voir en train de faire ce genre de trucs mais là, tu passerais de puceau à un cinglé. Les cinglés, je te préviens, je les aime pas, je préfère les tuer avant qu’ils ne fassent une connerie qu’ils pourraient regretter plus tard. »

C’était si élégamment dit … Néanmoins, il ne lui répondit pas, la laissant s’éloigner. C’est vrai que pour ce genre de petits détails, il aurait pu éviter de lui poser la question. Ahem … Enfin bon, ce qui était dit était dit. D’ailleurs, en y réfléchissant … Lui aussi avait une petite envie pressante.

Il se dirigea vers un arbre, baissant son pantalon avant de commencer à uriner. A cette distance, s’ils restaient pour la nuit, l’odeur ne viendrait pas les importuner. Bon, maintenant que c’était terminé, retour de l’ustensile dans le pantalon ! Il se retourna après avoir terminé, remarquant Katérina qui le regardait avec un sourire pervers. Elle se léchait les lèvres et les dents alors qu’il rougissait violemment.

« Euh … Je peux t’aider ? Je croyais qu’on évitait de … se montrer comme ça, Katérina. »

« Ouais, ouais, mais moi, j’ai terminé et toi, ne t’avise pas de m’espionner de la sorte. Par contre, t’étais de dos mais il semblerait que tu aies de quoi distraire les femmes non ? »

« Je … Je ne sais pas … Je n’ai pas posé la question, désolé. » balbutia Kéran, plaçant aussitôt ses mains sur son entrejambe par précaution.

« Hahaha ! Poser la question ! Non mais t’écoute un peu ce que tu racontes des fois ? Tu vas aller demander à une femme : « coucou, tu veux voir ma bite ? »  HAHAHA ! Préviens-moi quand tu fais ça, je veux voir le spectacle de la baffe dans la gueule que tu recevras ! »

« JE N’AI JAMAIS DIT CA ! Puis bon, tu me traites de pervers ou de … Mais toi, tu n’es pas vraiment mieux, Katérina. » tenta-t-il de dire en les désignant, elle et ses habits ! Puis aussi son comportement ! Elle n’était pas un enfant de chœur non plus !

« Sauf que contrairement à toi, moi, je m’assume comme je suis. Le jour où tu te sentiras pousser des poils sur les couilles, peut-être que l’on pourra « discuter » entre pervers. » répondit-elle au tac-à-tac tandis qu’il était plus que confus.

Comme elle venait d’appuyer sur le mot discuter … Il comprenait ce qu’elle voulait dire. Ce n’était pas une vilaine idée, pas du tout même. Loin de là … Enfin, ça ne le gênait pas d’y penser un peu plus que ça. D’ailleurs, il allait devoir faire attention chaque nuit … car bon, il était à l’âge où ce genre de choses arrivait souvent.

« Si tu veux, je te montrerai mes seins quand t’auras une autre « envie ». Toute façon, un puceau comme toi, ça doit se branler souvent. »

Il éclata soudainement de rire alors qu’elle reculait, un peu étonnée sur le coup. Qu’est-ce qui lui prenait maintenant ? Il avait complètement perdu la tête ? Fallait bien qu’il craque un jour, l’était du genre très fragile mentalement et psychologiquement. Elle croisa les bras, redemandant d’une voix calme :

« C’est bon ? T’es complètement déglingué dans le sommet de ton crâne ? »

« Non … Non … Sans mentir, c’est juste que ça fait vraiment du bien … Beaucoup de bien même … Ce n’est pas pareil qu’avec Swar. C’est vraiment différent quand tu es là, donc je pense que je devrais te remercier, Katérina. »

La remercier ? Elle se massa le front pour ne pas l’insulter, pourtant, l’envie la démangeait mais elle se retenait. Bon, de toute façon, elle s’était assez foutue de sa gueule pour la journée même si y avait sûrement un truc qui déconnait chez l’adolescent.

Peut-être trop de coups dans la gueule ? Pour la soirée, il chercha à faire la conversation bien qu’elle ne lui répondait pas. Qu’est-ce qu’il comptait faire ? Faire copain-copine avec elle ? Ça ne marchait pas comme ça dans la vraie vie. Il allait devoir l’apprendre un jour ou l’autre. S’installant contre un arbre, les jambes repliées vers son visage, elle entendit l’adolescent annoncer d’une voix enjouée :

« De que l’on trouve un village, je pense que j’irai acheter une tente et une couverture ou deux, Katérina. Qu’est-ce que tu en penses ? Ça serait mieux que de dormir dehors, non ? »

« Ouais et avec quels sous ? Tu vas peut-être les voler ? Vu ton faciès, personne ne s’en douterait donc ça risquerait de passer. »

« Mais non ! J’ai quand même accomplit quelques missions et j’ai aussi un peu d’argent pour le voyage, c’est bien la seule chose qu’ils m’ont donnée en plus de la carte … » murmura Kéran, la dernière phrase étant dite sur un ton triste.


Et il espérait quoi ? Qu’elle allait le remercier ? Même pas en rêve, elle ne remerciait pas les cons et les gens trop gentils. Ils attendaient toujours quelque chose. Elle ferma ses yeux, venant s’endormir rapidement tandis que l’adolescent l’observait. Enfin, il ne savait pas, c’était dans ces moments où elle était très calme qu’elle était la plus belle.

« Je ne pourrais pas la supporter très longtemps, Kéran. »

« Ah … Swar … Ça me fait bizarre d’entendre ta voix. Je pensais l’avoir perdue à jamais. Katérina ne t’a pas adressé la parole de la journée alors pourquoi est-ce que tu dis ça ? » questionna l’adolescent envers son épée.

« Rien que le fait de l’écouter est énervant. De quel droit se permet-elle de te juger et de t’insulter ? » annonça Swar avec neutralité. L’adolescent resta muet pendant quelques instants avant de dire d’une voix étonnée :

« Tu n’es quand même pas jalouse que l’on m’insulte et non toi ? »

« Ce n’est pas de la jalousie mais de la possessivité. C’est bien différent en soi. Cette fille ne te connaît même pas et se permet de te juger. »

« Euh … Tu sais, tu ne me connais pas depuis très longtemps non plus hein ? Je ne sais pas, ça fait peut-être quelques mois, tout au plus. Donc bon, me connaître, me connaître … C’est un bien grand mot, Swar. Et Katérina, je ne prends pas au sérieux ses paroles. »

« Méfies-toi toujours de ceux qui te sont proches … Ils ont souvent une facette cachée … guère reluisante. » annonça l’épée tandis qu’il haussait les épaules.

C’était comme ça et pas autrement. Une première journée avec Katérina qui s’était déroulée très bien … du moins, de son point de vue.

Chapitre 54 : Un peu de chaleur

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Chapitre 54 : Un peu de chaleur

« Il fait froid, Swar. » murmura l’adolescent aux cheveux argentés.

« Et que veux-tu que cela me fasse ? C’est déjà le cinquième jour que tu me répètes cela. »

« Je voulais juste être sûr que tu savais ce qui se passe autour de toi. Tu ne peux pas ressentir le froid mais moi si. C’est pourquoi je te le signale. » souffla Kéran avec lenteur tandis qu’il tenait une carte dans la main.

La nuit était déjà tombée mais l’adolescent avait décidé de continuer à marcher. C’était aussi simple que cela car il savait qu’il ne pouvait pas perdre de temps avec un tel voyage. Cinq jours … Cinq longues journées où il avait dû se nourrir par lui-même. Il avait été seul, seul et isolé du reste. C’était pour dire ! Il avait vraiment peu de chance … Très peu même.

« Je n’aime pas manger que des fruits. » marmonna Kéran une nouvelle fois.

« Il suffisait alors de tuer quelques pokémons pour te nourrir. Nombreux sont ceux de la forêt qui pourraient te donner un peu de vigueur. Mais j’oubliais : tu es végétarien. »

« Je ne suis pas végétarien ! Ne raconte pas n’importe quoi ! C’est juste que … Je n’aie pas l’habitude de tuer la viande que je veux manger. D’habitude, c’est déjà fait … Ou alors, Sélia le fait … mais moi, je ne fais pas ça. »

« Oh bien entendu … Monsieur ne veut pas se salir les mains. Il a peur d’avoir du sang dessus. » répliqua sèchement l’arme tandis qu’il émettait un grognement de son côté. Non ! Ce n’était pas ça ! Alors qu’il la mette en veilleuse car il ne savait rien du tout ! C’était aussi simple que ça ! Quelle idiote cette épée !

Qu’est-ce qu’elle pouvait comprendre à ses sentiments ? Enfin, à son mode de pensée ! De toute façon, maintenant, c’était sûr et certain. Lui comme elle, ils ne se parlaient plus, sauf quand c’était vraiment nécessaire. Enfin, c’est ce qu’il faisait de son côté mais visiblement, l’épée avait un peu plus de mal à la boucler.

M’enfin, il préférait ne pas le lui dire. La raison était simple : l’épée était très vaniteuse et entêtée. Alors bon, autant ne pas chercher les ennuis pour ne pas avoir de problèmes. Ah … Après quelques heures de marche, l’épée chuchota :

« Kéran … Il est l’heure que tu ailles te coucher. Même s’il est difficile de savoir quand est-ce qu’il faut se lever, quand est-ce qu’il faut aller se coucher, ton corps ne supportera pas un kilomètre de plus. Tu tiens à peine debout. »

« Depuis quand est-ce que tu t’intéresses à ma personne hein ? Je n’ai pas besoin de toi, Swar … mais oui … Je sais bien que je ne pourrais pas faire un pas de plus. »

Il n’était pas stupide et il connaissait son propre corps. Mais bon, toute façon, entre lui et l’épée, c’était comme entre Caninos et Miaouss, c’était impossible de s’entendre. Surtout depuis qu’il était dans sa petite période de rébellion. Même si dans le fond, il n’était pas aussi fier. S’installant contre un arbre, il se recroquevilla sur lui-même. Il préférait ne pas appeler ses pokémons … et dormir tout seul. C’était bien mieux.

Deux nouveaux jours s’écoulèrent et il était maintenant blessé à la hanche. La raison ? Il avait provoqué un Ursaring sans même s’en rendre compte. Cela avait failli mal tourné mais il avait été obligé de le tuer … pour se défendre. Et c’était là qu’il avait pu goûter alors à de la viande … Bon, par contre, la chose ridicule, c’est que Swar lui avait expliquer comment faire du feu avec du bois et des pierres.
Il n’avait jamais su qu’il était possible de faire de la sorte. Lui, le feu, il le connaissait grâce à l’ancien Pyroli de Sélia, pas grâce à ces méthodes rudimentaires. La blessure à la hanche lui faisait mal mais ce n’était pas comme s’il avait le choix. Le choix, le choix, à chaque fois qu’il pensait de la sorte, il avait envie de se baffer et de se mordre.
M’enfin, ça faisait maintenant une semaine qu’il voyageait et rien n’avait entravé son chemin. Il devait avouer qu’il était un peu triste sur le coup. Il ne savait pas, il s’était attendu à voir Katérina dès le premier jour. Elle était toujours là quand il n’avait pas besoin d’elle. Peut-être que comme pour faire exprès, l’adolescente avait décidé de ne pas se montrer ? Ça serait quand même stupide comme tactique mais bon …

« Mais après, elle fait sa vie … Je n’ai pas à décider de ce qu’elle doit faire ou non. »

« Encore en train de te parler. Le manque de compagnie chez toi devient de plus en plus flagrant. Bientôt, tu vas signaler que tu entends des voix. » déclara l’épée après ses paroles.

« Dommage mais c’est déjà le cas, pourtant, je tente de m’en débarrasser mais rien à voir, elle semble être accrochée à voix cette voix. »

« Fais donc l’intéressant … Tu sais parfaitement que tu le regretteras. »

Il haussa les épaules, ce n’était pas comme si ce n’était pas habituel ces petites chamailleries entre eux deux non ? L’épée ne l’avait sûrement pas oublié. Si c’était pourtant le cas, il pouvait toujours essayer de le lui rappeler … mais non … La motivation n’était pas là.

« Pourquoi est-ce que l’Enceinte m’a envoyé aussi loin ? C’est juste aberrant … »

« Encore une question rhétorique, tu accumules les défauts. Ils veulent se débarrasser de toi. Vue la carrure que tu as, ils pensent que tu ne seras pas capable de tenir le voyage. »

Ah ouais ? Si c’était ainsi alors, les autres pouvaient toujours se foutre le doigt dans l’œil car il comptait bien achever ce voyage et ensuite … Ensuite ? Il devait y réfléchir. Est-ce qu’il devait demander à quitter l’Enceinte ? C’était à y réfléchir sérieusement.

« Maintenant, si tu as fini tes questions qui manquent de pertinence, je te conseille d’accélérer le rythme, Kéran. La marche ne se fera pas toute seule. »

« Mais j’ai mal aux pieds ! Ça se voit que ce n’est pas toi qui marche ! Tu n’as même pas remarqué les ampoules que j’ai aux pieds ! Et les ampoules de mes ampoules aussi ! »

S’il avait du temps à se plaindre, alors il avait du temps pour marcher. L’épée bougea faiblement, lui tapant sur la hanche alors qu’il gémissait. D’accord, d’accord ! Il avait compris ! Il allait avancer un peu plus rapidement. Pfff ! Pas besoin de le presser.

Le dixième jour arriva. Dix jours … Dix longs jours où il avait marché sans réelle interruption. Dix jours … Et il n’était pas sûr du tout qu’il avait fait la moitié du voyage. Hahaha … La moitié du voyage quoi ! Est-ce qu’il en était loin ou non ?

« Quand même … Ils n’ont précisé aucune ville sur cette carte. Simplement le chemin pour me rendre dans le quartier général de l’Enceinte. »

« Ils ont choisi le chemin le plus ardu. Il suffit de voir tes frêles petites jambes. »

Oui, il savait pertinemment qu’il se les était égratigné en grimpant de nombreux rochers. Il aurait pu faire le tour mais cela aurait été une perte de temps beaucoup trop important à ses yeux. Alors bon, autant faire ça le plus rapidement possible.
Mais avec du sang sur les genoux, sa hanche qui continuait de le faire souffrir bien qu’il n’était plus blessé, il n’était pas forcément très beau à voir. De même, aucune pluie n’était tombée pour venir l’arroser depuis qu’il était parti. Se baigner dans l’eau froide d’un ruisseau, ce n’était pas vraiment … le plus plaisant.

Pfff … Et voilà … Le dixième jour était terminé. Avachi sur le côté, sa tête posée contre une imposante racine d’un arbre, il ferma les yeux. Les épées se trouvaient à côté de lui tandis qu’il fermait les yeux. Vraiment … Dormir en plein air, s’il pleuvait, c’était pas une bonne idée. Mais après, est-ce qu’on lui avait donné de quoi dormir correctement ? Même pas ! Même pas une tente ou une couverture ! Rien de rien ! L’Enceinte voulait sa mort ! Il le savait pertinemment … Il savait pertinemment qu’on ne voulait pas de lui.

Pourtant, contrairement à ce qu’il pensait, il n’avait pas froid ce soir … mais plutôt chaud, très chaud même. Et d’un autre côté, il avait beaucoup de mal à respirer comme si on l’étouffait. Il rouvrit ses yeux brusquement, apercevant une poitrine généreuse cachée dans un tissu bleu. Une poitrine qu’il commençait à bien connaître.

« Ka… Katé … Tu m’étouffes un peu. »

« Et de quoi est-ce que tu te plains ? La position ne te plaît pas ? » demanda une voix féminine alors qu’elle retirait finalement sa poitrine du visage de l’adolescent.

A quatre pattes sur Kéran, le tissu recouvrant son corps pendait en direction du sol. C’était une vue agréable, très agréable même mais comment dire … Il ne savait pas vraiment comment réagir quand il avait ça. Ah si … En rougissant violemment et en balbutiant.

« C’est pas … que ça ne me dérange pas mais … Il y a d’autres moyens pour réveiller une personne. Enfin, je crois, je ne suis pas sûr. »

« Oh putain … Ne me dit pas que tu voulais que je te fasse une pipe tant qu’on y est ? Même pas en rêve, y aurait pas grand-chose à gober de toute façon. Tes couilles doivent avoir la grosseur d’une petite noix et … C’est quoi ce sourire de con ? »

C’est vrai qu’il souriait, mais pas forcément pour la raison à laquelle pensait l’adolescente aux cheveux argentés. Elle recommença à l’insulter tandis qu’il gardait son sourire. Même la claque sur la joue ne le retira pas de ses rêveries. Finalement, ce fut un écrasement de ses bijoux de famille qui vinrent le sortir de sa torpeur.

« T’es prié de me répondre quand je te cause, c’est compris ? »

« Tu veux venir avec moi, aie, aie, aie, Katérina ? » demanda-t-il en gémissant.

« Et tu penses que je suis venu là pour me taper une branlette ? Tu me prends pour qui ? Ouais, c’est pour ça que je suis venue. Car j’avais rien d’autre à foutre de mes journées et … Mais tu recommences avec ton sourire de con ! T’as pas l’air d’avoir compris le message ou quoi ? »

« Non non … Pas besoin de me frapper, Katérina. Je suis juste content que tu sois là, très content même … Par contre, il se fait tard et il vaut mieux dormir. »

Il ne lui posait pas plus de questions à ce sujet ? Pourquoi est-ce qu’elle était réellement là ? Il ne semblait même pas s’y intéresser. La seule chose qui semblait plaire à l’adolescent, c’était le fait qu’elle était là. L’était franchement bizarre sur le coup.
« Bon … Ben … Euh … Bonne nuit, Katérina. Fais de beaux rêves. »

Et il comptait dormir comme ça ? Sans rien du tout ? Mouais. Elle était pas vraiment la mieux placée pour penser le contraire car de son côté, elle n’était pas mieux. Elle vint s’asseoir à côté de l’adolescent, croisant les bras au niveau de sa poitrine tandis que l’adolescent retournait se coucher contre une racine.

« On a l’air de deux débiles appauvris et incapables de se payer une couverture. »

Ce fut Katérina qui coupa le silence après deux minutes. Elle entendit le petit rire de l’adolescent alors qu’elle répondait aussitôt :

« Ce n’était pas censé être drôle, Kéran ! Tu devrais plutôt avoir honte de dormir de la sorte ! Putain … Faut vraiment tout te faire comprendre chez toi. »

« Je sais bien … Tu n’as qu’à être mon professeur, Katérina, si ça ne te dérange pas. »

« Ouais, ouais … Tu aurais pu balancer le mot maîtresse pour que ça soit encore plus tendancieux. Tu crois que je ne sais pas où tu veux en venir ? De toute façon, ce n’est pas pour ta personne que je suis venue hein ? C’est tout simplement pour déglinguer du pokémon ténébreux et spectral. Oh, si y en a d’autres sortes, je me priverai pas. T’as pas peur de te faire agresser par les pokémons sauvages ? »

« J’ai dû tuer … un Ursaring qui m’attaquait. J’ai encore un ou deux morceaux dans mon sac si tu as faim. Enfin … C’est à toi de voir hein ? »

« … … … Ouais, j’ai la dalle. Je vais me servir. Par contre, je parie que tu ne sais toujours pas faire du feu donc ça doit être de la viande crue. »

Il émit un petit rire sans lui répondre. Y avait encore quoi de drôle dans ses paroles ? Il commençait à être fatiguant à la longue. Bon, y avait quoi dans son sac ? Ouais, une carte, un peu d’eau dans des bouteilles et des cuisses d’Ursaring … cuites ?
Elle tourna son visage vers lui, écarquillant les yeux. Elle l’abandonnait pendant une dizaine de jours et voilà que ce type commençait à se débrouiller seul. Pfff … Elle mordit dans l’une des cuisses, dévorant avec rapidité la viande qui se trouvait autour. Kéran s’était redressé pour se mettre assis correctement, la regardant manger.

« Tu n’as pas l’air d’avoir mangé depuis des jours. Tu es sûr que tu vas bien, Katérina ? »

« J’ai pas que ça à foutre de manger quand je le désire. T’as pas l’air de comprendre dans quel monde tu vis. T’es juste un abruti. »

« Je vois … Bon ben, bonne nuit. » murmura Kéran. Il se remit couché sur la racine, détournant le regard pour ne pas avoir à observer Katérina.

Qu’est-ce qui se passait encore avec lui ? Est-ce qu’il était en train de bouder car elle venait de lui balancer la vérité ? Il lui en fallait peu à celui-ci. Enfin … C’était elle ou alors, le comportement de l’adolescent avait un peu changé entre temps ? Enfin bon … Peut-être qu’elle était en train de rêver.
Elle termina la cuisse, frappant l’os contre un arbre pour briser le premier en deux. C’était sa façon à elle de se distraire après le repas. Là, elle avait plutôt bien mangé. Un Ursaring, c’était toujours un sacré repas contrairement à ce que l’on pouvait penser.

Humpf ? Bon ? C’était quoi son problème à lui ? Il n’avait plus décroché un mot depuis qu’elle lui avait parlé. Elle vint s’installer à côté de lui, fermant les yeux, ses mains posées sur son ventre. Puisqu’il voulait pas parler, elle n’allait pas lui faire la conversation.
Pas que ça à foutre de toute façon … L’adolescente vint s’endormir après une bonne demi-heure tandis que Kéran rouvrait ses yeux. Il n’arrivait pas à dormir et avait perdu son sourire. C’est vrai … Il était content que Katérina soit là mais ça ne changeait rien au fait qu’il en avait assez de se faire insulter.

Un jour, il allait vraiment en avoir marre de tout ça … mais bon pour l’instant, il ne faisait que supporter tout ça. Peut-être qu’un jour, il dirait leurs vérités à ces personnes qui n’arrêtaient pas de l’insulter. Oui ! Elles verraient bien alors comment ça se passe !

« Swar … De toute façon, maintenant que Katérina est là, tu n’oseras plus parler, non ? » demanda-t-il en s’adressant à l’épée.

« Hum ? Car elle est là, je dois alors m’abstenir de parler ? Quelle idiotie … Il en est hors de question. Néanmoins, son manque d’intelligence et de réflexion égal le tien. C’est pourquoi je n’ai pas de temps à perdre à lui adresser la parole. »

« Elle est belle quand même lorsqu’elle dort. » murmura l’adolescent aux cheveux argentés, observant Katérina qui se reposait.

C’est vrai … Le mieux serait quand même d’avoir une couverture … ou une tente … pour aller les recouvrir tous les deux. Même si … il n’aimait pas quand elle l’insultait, il appréciait sa présence. Combien de temps est-ce qu’elle allait rester avec lui ? Il espérait le plus longtemps possible … dans le fond. Il alla chercher le sommeil. Il valait mieux se reposer.

Chapitre 53 : Un long voyage

ShiroiRyu
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Chapitre 53 : Un long voyage

« La prochaine fois, Swar … Evite de faire une telle chose, s’il te plaît. Je trouve ça vraiment lassant au possible … » murmura l’adolescent alors qu’il se trouvait à quelques mètres de l’édifice de l’Enceinte aux Esclaves.

« Je ne vois pas de quoi tu veux parler. » murmura l’épée avec calme et désintérêt, comme pour bien montrer que tout cela ne le concernait pas du tout.

« Fais donc semblant … Fais donc … De toute façon, je ne vais même pas chercher à me battre avec toi. T’es juste une embêteuse de première catégorie. »

« Le mot embêteuse n’existe pas … Je vois que ton manque de vocabulaire est toujours aussi flagrant, Kéran. » répliqua avec neutralité l’épée.

Et le mieux est encore d’ignorer une épée bien trop embêtante à son goût. Car s’il ne lui répondait pas, alors elle n’aurait rien à lui dire. Maintenant, il avait une mission à accomplir. Du moins, un endroit où se rendre … D’après ce qu’il avait compris … C’était loin, très, très loin même. A plusieurs centaines de kilomètres. En marchant, il allait sûrement mettre plusieurs semaines pour arriver à l’objectif.

« De toute façon, ça doit forger le caractère, il paraîtrait … Ca ne peut pas me faire de mal. »

« C’est bien toi qui le dit. Rien que ton existence est un fléau à la base. » murmura l’épée.

Et ensuite ? Ah oui … Il savait quoi. Rien du tout. Tant qu’il se parlait à lui-même et non pas à l’épée, il n’y aura aucun problème. La raison était simple : ça permettait d’éviter de l’entendre. Voilà ! Comment ça, l’histoire était réglée ! Et en même temps …
Il sortit la carte que lui avait donnée l’Enceinte aux Esclaves. Car oui, un tel trajet était éreintant et il était surtout très facile de se perdre sans même s’en rendre compte. Alors … Il se trouve vers le milieu de la carte, un peu vers le sud-ouest. Alors, à partir de là, il devait suivre le chemin qui l’emmenait à l’est, couper au croisement et …

« Bon, le mieux est encore de faire la première étape : partir dans la forêt mais prendre le troisième chemin au lieu de celui habituel. »

« Si encore tu sors de la forêt en un seul morceau, dorénavant, les pokémons spectres et ténébreux ne vont pas se priver pour te tuer. »

« C’est chouette pour eux. OUPS ! Je ne devrai pas ! » dit l’adolescent avant de mettre une main devant sa bouche comme pour se taire.

« Tu ne devrais pas quoi ? Fais attention à me répondre si tu ne veux pas avoir de gros problèmes, Kéran … C’est un conseil. »

« Oui mais non. Je ne suis pas intéressé … Pas du tout même. » termina de dire Kéran.

« … … …. Je te pensais un peu plus raisonnable que cela, Kéran. Il faut visiblement que je t’administre encore une fois une punition. »

« Pour ne pas changer puisque tu sais seulement utiliser la violence, je vois ça. »

L’épée resta muette alors qu’il attendait sa punition qu’il n’arriva pas Et bien ? Est-ce que l’épée avait mal entendu ses propos ? Car bon, il avait été très provocateur mais bon … Rien de rien … Peut-être que la leçon était finalement comprise.

Ou pas … Car bon, il fallait s’en douter. L’épée était du genre à lui causer beaucoup de problèmes. Néanmoins, maintenant … Il pouvait espérer que tout se calme. Puisque l’épée avait décidé de ne pas le « punir ». Ca permettait alors une plausible future discussion.
Ou pas…. Car oui, il marcha pendant deux bonnes heures dans la forêt, évitant de se perdre mais s’écorchant malheureusement les genoux. Oui … Il était faible et chétif, comme à son habitude. C’en était risible … mais à force, il en faisait son deuil.

Un deuil bien violent mais qu’importe … Il ne pouvait pas progresser comme ça. De toute façon, vu comment le monde l’acceptait, il n’avait pas vraiment à s’en préoccuper. La seule chose qui l’importait était ses pokémons et Sélia. Katérina l’insultait, Swar l’insultait, l’Enceinte, son employeur, voulait le tuer.
Et après ça ? Il devait être heureux ? Et puis quoi encore. Il était gentil mais pas trop stupide … car oui, il avait été stupide de faire confiance à ces personnes. Et voilà le résultat. Il avait été sali … Il pouvait employer un tel mot ? Enfin, penser une telle chose ? SUREMENT ! Ces personnes n’hésitaient pas à en avoir rien à faire de lui !

Oui … Enfin bon … Pourquoi est-ce qu’il se préoccupait de ça ? Autant arrêter dès maintenant. Avec lenteur, il sortit une noigrume, la projetant devant lui avant de faire apparaître la petite Stalgamin. Aussitôt, il vint la soulever avant de dire :

« Toi au moins, tu ne me trahiras pas, n’est-ce pas hein ? »

« Stalga ? Stal ? Stalgamin ? » murmura la petite créature, un peu étonnée du comportement de l’adolescent qui reprenait :

« Si tu vas devenir une future spectre, tu ne crois pas que tu devrais commencer déjà à parler un peu ? Ça serait pas une mauvaise idée, moi je dirai … »

« Stalgamin ? Stalga ? Stal ? » demanda une nouvelle fois la créature conique.

« … … Ça ne fait rien si tu ne comprends pas ou si tu n’en es pas capable pour l’instant. »

« Stalgamin ! Stal Stal Stalga ! »

C’était aussi simple que ça d’être heureux … alors qu’il ne comprenait pas ce qu’elle disait. Au moins, il était sûr d’une chose : elle ne l’insultait pas. Il caressa le sommet du crâne de la pokémon avec douceur. Gentille petite pokémon, très gentille même. Voilà, qu’elle était douce et gentille. C’était ça qu’il appréciait chez elle.

« Et Lili et Lala sont pareils. Les pokémons sont bien meilleures que les autres de toute façon … n’est-ce pas hein ? N’est-ce pas ? »

La Stalgamin ne lui répondit pas, confuse devant l’air un peu fou de l’adolescent. Enfin … Il n’était pas fou, juste un peu perturbé par quelque chose. Il donnait l’impression d’être complètement à côté de la plaque … Un peu paranoïaque aussi.

« Je n’aime guère faire une telle chose … Ou peut-être que si. Cela dépend. »

L’adolescent s’arrêta. Swar venait de prendre la parole sur un ton neutre … mais autoritaire. Qu’est-ce qu’elle allait faire encore pour réussir à lui pourrir l’existence ? Car oui, elle était douée pour ça ! Plus que douée même ! Elle faisait tout pour le malmener et l’empêcher d’avoir une histoire paisible et calme ! En quoi ça la dérangeait tant qu’il soit … « normal » non ? EN QUOI ? EN QUOI ?
Non … Ce n’était pas ça. Pas ça du tout ! Sans même chercher à écouter ce que l’arme avait à dire, il courut à toute allure, la Stalgamin dans ses mains. Il était hors de question de rester là sans rien faire ! Il avait tellement de choses à accomplir, tellement … Mais qu’est-ce qu’il pensait ? Ça n’allait pas … Pas du tout même.


Il s’arrêta peu à peu de courir jusqu’à finir par s’asseoir à même le sol, la Stalgamin logée contre son torse. Il la caressa tendrement, observant tout simplement devant lui. Il était calme, subitement calme sans même chercher à comprendre ce qui se passait. Personne ne le félicitait de toute façon. Il pouvait faire des efforts, tout le monde s’en fichait … Tout le monde ne s’intéressait pas à sa personne.

« C’est moche la vie. » murmura-t-il faiblement comme si de rien n’était.

Après, il ne voulait pas que tout le monde se préoccupe de lui … mais cette agression verbale permanente était très difficile à supporter. Plus que difficile même. La Stalgamin sur lui avait fermé les yeux, comme pour chercher à se reposer.

« Sarène ? Est-ce que tu comprends au moins ce que je dis ? »

« Stalga ? » murmura la petite créature avant d’ouvrir ses yeux. Elle les posa sur l’adolescent aux cheveux gris, attendant la suite de ses paroles.

« Est-ce que tu m’aimes bien ? Au moins toi … Et Lili et Lala. Vous m’aimez bien toutes les trois ou non ? » demanda-t-il faiblement.

« Stalga … Stal, Stalgamin. » répondit Sarène avant de poser ses petites pattes sur son bras gauche pour faire un geste d’enlacement.
Il était pathétique hein ? Se faire réconforter par sa pokémon ? Mais quand on savait avec qui il traînait, c’était mieux… que rien du tout. Au moins … Il était un peu soulagé de savoir ça de la part de ses pokémons. Mais ce n’était pas suffisant.

« Si au moins, Sélia était avec moi … Ca ne serait pas pareil. Puis Swar qui n’arrête pas de me critiquer, pourquoi est-ce qu’il ne quitte pas mon arme au lieu de m’embêter ? »

« Si cela était aussi simple, je l’aurais fait depuis longtemps. » annonça l’épée, coupant court à la conversation interne de l’adolescent.

« Quand on veut, on peut. Tu n’es juste pas motivé, c’est ce que tu n’arrêtes pas de me dire alors pourquoi ça ne s’applique pas à toi aussi hein ? »

« Je te trouve beaucoup trop impertinent depuis que tu as appris que l’Enceinte aux Esclaves voulait te tuer. J’ai l’impression que tu te sens un peu pousser des ailes. »

« Ne raconte pas n’importe quoi avec ton baratin ! Tu ne fais que sortir des phrases toutes-faites rien que pour m’embêter et ensuite, je … »

Et ensuite, il … ? Aucune réponse de la part de l’adolescent. Il avait encore une fois décidé de ne rien dire. Cela commençait à devenir dérangeant et exaspérant … L’adolescent cligna des yeux une première fois, remarquant qu’il avait rappelé sa Stalgamin sans même le remarquer. Un second clignement des yeux et il se vit en train de sortir l’épée possédée par Swar. Un troisième clignement des yeux et l’épée s’enfonça dans son ventre.

« Mais … Qu’est-ce que ça … Hein ? Je ne … »

Le décor avait quelque chose de rouge … Beaucoup trop rouge. Comme si sa vision avait laissé passer un filtre de cette couleur. Son autre main se posa sur son ventre alors qu’il balbutiait quelques mots :

« Ça veut dire quoi ? Je … Je … Hein ? Je veux comprendre. Swar ? Swar ? »

« Je vais devoir te laver un peu le cerveau … Tu as l’air d’oublier qui je suis, Kéran. Tu es trop … Non. Ce n’est pas de ta faute … mais une leçon s’impose. »

« NON ET NON ! JE NE ME LAISSERAI PAS FAIRE ! POURQUOI JE N’AI PAS MAL ? CAR TOUT N ‘EST PAS VRAI ! »

Il hurlait de toutes ses forces alors qu’un brouillard se formait devant lui. Il voyait le décor qui se modifiait, qui devenait presque invisible … et il se retrouva plongé dans le noir. La voix de Swar reprit avec calme et sérénité :

« Peut-être alors as-tu compris que tout cela n’était que le début ? »

« Mais le début de quoi ? Laisse-moi quitter cet endroit ! J’en ai assez ! J’en ai vraiment assez, Swar ! Pourquoi est-ce que tu me fais ça hein ? POURQUOI ? »

« … … … Pour te former, voilà tout. Tu es bien trop faible et chétif. »

« Faible et chétif … Tu te moques de moi ? Comme d’habitude ! Tu ne fais que te moquer de moi ! Comme les autres et comme … » commença à dire Kéran, des sanglots dans la voix.

« S’il suffisait d’être gentil pour gagner ta confiance, tu ne donnerais jamais le maximum de ta personne dans tout ce que tu entreprends. Dors … pour quelques temps. »

IL N’EN AVAIT PAS ENVIE ! PAS ENVIE DU TOUT ! Sans même s’en rendre compte alors qu’il courait devant lui, il percuta un objet invisible à ses yeux. Un objet fait de bois puisqu’il s’agissait tout simplement d’un arbre. Ses yeux se refermèrent pour ne plus s’ouvrir.

Couché sur le sol, le front rougi à cause de l’arbre, l’adolescent ne bougeait plus, sa respiration se faisant plus forte. Il dormait … Il dormait alors qu’il avait des larmes aux yeux. Une voix dans le vide murmura faiblement :

« Si cela était aussi simple … Tu n’aurais pas eu à subir de telles choses. »

« Grrrr … Grrr … » marmonna l’adolescent endormi.

Il tentait de lui répondre dans son rêve ? Si c’était aussi simple que cela … Tout aurait pu très bien se passer … s’il avait été différent. Peut-être qu’il aurait dût tout lui dire dès le départ ? Maintenant, il était trop tard … beaucoup trop tard.

« Et tout cela par ma faute, Kéran. La vérité est bien laide pour que tu puisses l’apprendre de ma bouche … C’est pourquoi il vaut mieux s’abstenir … »

Mais en même temps, des efforts étaient à faire des deux côtés. Oui, il reconnaissait qu’il devait faire des efforts lui aussi de son propre côté. Oui … Mais ce n’était pas aussi simple … C’était bien loin d’être simple.

« Un cauchemar t’obligera alors à changer ta vision des choses … à comprendre pourquoi ce monde te déteste tant … mais aussi pourquoi tu le détestes. »

C’était un cauchemar qu’il allait lui offrir. Un horrible cauchemar dont il n’en sortirait pas indemne, qu’il le désire ou non. Maintenant, il était trop tard … vraiment trop tard. Toujours couché sur le sol, le corps de l’adolescent laissa paraître une aura noire avant de disparaître plus que rapidement.

« Dors donc … puisque tu en auras bien besoin. »

« Laissez-moi … Laissez-moi tranquille. » marmonna une nouvelle fois l’adolescent.

« Il semblerait que l’hypnose et le cauchemar deviennent de moins en moins puissants au fil du temps … ou alors tout simplement parce que … »

L’épée s’arrêta alors que les yeux de Kéran s’ouvrirent subitement. Le garçon aux cheveux argentés se redressa comme si de rien n’était. Il semblait avoir totalement oublié ce qui s’était passé il y a encore quelques minutes.
Bizarre … Vraiment très bizarre … Comment avait-il pu faire une telle chose sans même qu’il ne puisse … le savoir ? Hum … Peut-être qu’au final, il aurait mieux fallut faire cela bien avant ? Bien avant toute cette histoire.

« Dire que tout cela fut une simple excuse. » murmura calmement l’épée.

« De quoi est-ce que tu parles encore ? Et pourquoi j’étais couché au sol ? T’as encore voulu m’endormir ! J’en suis sûr et certain ! »

« Peut-être … mais un conseil : évite de devenir ainsi, tu le regretteras. » termina de dire l’épée alors que l’adolescent recommençait à suivre sa route vers le bâtiment de l’Enceinte.

Chapitre 52 : Partie ailleurs

ShiroiRyu
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Chapitre 52 : Partie ailleurs

« Swar … Tu devrais quand même faire un peu la conversation quand Katérina est là, tu sais ? » murmura l’adolescent aux cheveux argentés.
« Sincèrement … Pourquoi faire ? Je n’ai pas envie de perdre mon temps avec une gamine bien trop précoce et qui semble avoir écumé les trottoirs de tous les villages aux environs. »

« SWAR ! Ça ne se dit pas ! Ce n’est pas parce que Katérina ne s’habille pas … chaudement … qu’elle est ainsi ! Je t’interdis de parler de la sorte à propos de Katérina. »

« Je vais prendre alors son langage : tu attends quoi pour la tringler de tous les côtés ? »

PFIOU ! Il eut une bouffée de chaleur, rougissant violemment à cette idée alors que l’épée se plongeait maintenant dans son mutisme. Elle venait de marquer un point par rapport à l’adolescent, qu’il le voulait ou non. Mais bref, de toute façon, elle n’était pas du genre à perdre son temps pour des futilités de la sorte.

Bon … Ca ne servait à rien de discuter à propos de l’adolescente. Mais quand même, il aurait aimé que Katérina comme Swar soient plus ouverts à la discussion. C’était juste une question de bon sens … et un peu de principe aussi. Il aurait aimé que tout se passe bien mieux entre Swar et Katérina. Mais bon … C’était ainsi et il ne pouvait rien y faire !

« Swar … Tu peux rester muet comme à ton habitude le temps que je ramène cette tête ? »

« Si tu continues avec ces remarques stupides, je n’hésiterai pas à prendre la parole pendant que tu te feras « féliciter » par tes « camarades » pour avoir tué un pokémon dont ils pensaient qu’il allait te dévorer. C’est compris ? »

«  Oui … Oui … C’est compris … Comme d’habitude. Merci beaucoup pour cette remarque très appréciable, Swar. Comme à ton habitude … Tu me rends drôlement service lorsque je ne combats pas une créature. Il faudrait vraiment que tu sois plus sociable. »

« Bien entendu, une créature spectrale ou ténébreuse est toujours la fanfaronne du village. Encore une judicieuse remarque de ta part, Kéran. »

« … … … D’accord, si tu le prends comme ça, tu n’as qu’à t’apitoyer sur ton pauvre petit sort de créature spectrale ou ténébreuse. Tu m’excuseras encore une fois de chercher à te rendre un peu plus … humain ou « pokémon » si tu préfères dans ton cas. Tu as les capacités pour parler, tu pourrais apporter tellement de choses aux humains de notre monde … mais toi, tu préfères juste t’apitoyer sur ton sort, posséder un corps et voilà, l’affaire est réglée. Vous êtes plus à plaindre qu’à craindre … »

« Vous ? De qui parles-tu ? » demanda Swar, restant néanmoins méfiant par rapport aux propos de l’adolescent aux cheveux argentés.

« Et bien, mon cerveau judicieux me fait penser que tu devrais chercher la réponse toute seule, Swar. Tu es une grande épée non ? »

De l’ironie de la part de Kéran ? Il ne perdait rien pour attendre s’il continuait sur cette voie. C’était même très risqué pour lui de penser à faire une telle chose. Mais pour l’heure, il allait le laisser tranquille. L’adolescent retourna à l’Enceinte aux esclaves, des regards surpris se faisant voir à son retour, accompagnés par de nombreux murmures.

« Mais je pensais qu’il avait été envoyé en « mission » ? »

« Ouais moi aussi … Mais il semblerait qu’il s’en soit sorti … T’as vu ses blessures ? Mais tu crois qu’il a quoi dans son sac ? Quand même pas ce que je pense ? »

« C’est la tête du Branette que l’on m’a envoyé chercher, c’est aussi simple que ça. » rétorqua l’adolescent, étant d’une humeur de chien à cause de toute cette histoire stupide.

Pfff ! Ils pouvaient pas le laisser tranquille quelques minutes si ce n’était pas trop demandé ? Il était sûr que pourtant, c’était le cas. Ça ne servait à rien de parler avec eux, avec ces types, de toute façon ! C’était comme avec Swar ou Katérina ! Leur seule occupation, c’était de créer des problèmes ou de venir l’embêter.

« Alors au bout d’un moment, faudrait vraiment arrêter de me prendre pour un idiot ! »

Il poussa sur le côté l’un des hommes qui était prêt de lui, s’enfonçant dans le bâtiment de l’Enceinte. Il se dirigea jusqu’au bureau, toquant plusieurs fois à la porte jusqu’à ce que l’on puisse lui permettre de rentrer à l’intérieur.

« Ah ! C’est toi, Kéran ? Déjà de retour de ta mission ? T’as pas l’air dans un chouette état si tu veux mon avis. Qu’est-ce que tu me ramènes ? Tu sais, si tu as échoué, y a rien d’anormal hein ? J’espère que tu as pas eu trop de pertes quand même … »

« J’ai eu aucune perte … par contre, j’ai aussi ça pour vous. Si vous me permettez d’aller me reposer. » annonça l’adolescent en déposant le sac contenant la tête du Branette. Il se dirigea ensuite vers la sortie sans même attendre de réponse de la part de l’homme.
Il allait se reposer … et demain, il irait voir Sélia. Ça lui ferait bien de voir un visage amical, d’ailleurs, le seul qu’il connaissait. Car s’il devait attendre sur les autres, il était mal barré. Très mal barré ! Avec un peu de rage au cœur, il alla à l’infirmerie, présentant ses trois pokémons pour qu’elles se fassent soigner.
Il ne quitta pas l’infirmerie jusqu’à ce que ça soit terminé, signalant que si on ne lui faisait pas confiance, alors l’inverse était vrai aussi. Il attendit que ses trois pokémons soient à nouveau près de lui avant de retourner dans sa chambre. Il jeta ses deux épées au sol, serant les trois noigrumes dans ses mains alors que Swar prenait la parole :

« Rejette-moi encore une fois comme ça et tu le regretteras toute ton existence. »

« … … … »

Aucun son ne sortit de la bouche de l’adolescent. Pour ne pas avoir à se préoccuper de Swar, il n’y avait qu’une solution : l’ignorer. Il vint s’endormir rapidement, se fichant complètement de ses blessures alors qu’il gardait les noigrumes avec lui. Il avait besoin de dormir après toute cette histoire stupide, comme trop souvent dès que ça le concernait !

Le lendemain matin, on lui donna sa journée car ils devaient discuter sur son sort. HAHAHA ! SON SORT ! Qu’est-ce que ça voulait dire hein ? Qu’ils allaient le tuer ? Et bien qu’ils le fassent ! Il gardait son humeur de chien alors qu’il traversait la forêt, passant à travers les bois pour se rendre dans la ville où tout avait commencé. Où tout avait été décidé … Il devait trouver le bâtiment de la Sainte Alliance. Il n’eut aucun mal puisque le bâtiment était si grand et si beau et si resplendissant. A croire qu’il avait affaire aux héros de ce monde ! Lorsqu’il se présenta devant eux, des grognements se firent entendre.

« Qu’est-ce que nous veut un membre de l’Enceinte aux Esclaves ? » demanda l’un des gardes chargés de surveiller l’entrée du bâtiment. Tiens, chez eux, c’était pas vraiment des gardes qu’ils avaient. C’était plutôt le contraire, ils en avaient strictement rien à faire de qui rentrait et sortait. Comme quoi, la protection n’était pas ce qu’il y avait d’important.

« Je viens voir Sélia, une amie très proche. Elle a des cheveux bleus et des yeux rouges. »

« Ouais … La grande Sélia. Qu’est-ce que tu lui veux ? » demanda le second garde.

« En quoi ça vous concerne ? C’est mon amie et j’ai le droit d’avoir une vie privée en ce qui la concerne. Si y a besoin de connaître mon nom, c’est Kéran. »

« Oh merde … T’es LE Kéran ? Celui dont elle n’arrête pas de parler à chaque fois ? Dès qu’un gars de chez nous tente de lui conter fleurette, elle lui balance aussitôt que le seul homme de sa vie dont elle veut s’occuper, c’est Kéran. Mais c’est toi ? Qu’est-ce qu’elle trouve de bien chez un gringalet comme toi ? »

« Surement quelque chose que tu ne possèdes pas. Si elle n’est pas là, je n’ai pas envie de rester ici plus longtemps. J’ai autre chose à faire. »

« Hahahaha ! Comme il t’a mis en pièces, mon gars ! Bon, aller, on peut te prévenir, elle est en mission et on ne sait pas quand elle va revenir. Mais si tu t’inquiètes à son sujet, tu n’as pas réellement à t’en faire. C’est une championne, une battante ! Elle se débrouille super bien ! Faut dire qu’elle semble avoir la haine contre les spectres et les créatures ténébreuses ! »

« Elle l’a toujours eut … Enfin bon … Puisque ça a l’air de bien aller, je peux m’en aller sans aucun problème. Quand vous la reverrez, est-ce que vous pouvez lui dire que je suis passé ? Et qu’au final, l’Enceinte aux Esclaves, c’était peut-être pas la meilleure idée qui soit. »

« Ah … Ouais, ouais … Bien entendu, y a aucun problème à ça. D’ailleurs, si elle est là-dedans, si un jour, tu quittes l’Enceinte, tu peux toujours tenter ta chance parmi nous. »

Tsss … Juste parce qu’il avait dit qu’il n’appréciait plus vraiment d’être dans l’Enceinte, ils changeaient aussitôt de comportement. C’était vraiment pitoyable de leurs parts. Mais en même temps, si ça permettait de renforcer la Sainte Alliance, ils pouvaient toujours essayer.^

« Oui, oui … Je verrais ça. Si vous avez compris le message, je dois m’en aller maintenant. Merci bien et bonne journée. » marmonna l’adolescent.

Il s’éloigna de cet édifice, se disant qu’il avait perdu sa journée … puisqu’il ne pouvait pas voir Sélia. Pfff … Une journée qui était gâchée et voilà … Il allait retourner à l’Enceinte.

Là-bas, il ne perdit pas de temps à se rendre dans sa chambre. Du moins, c’est ce qu’il voulut faire mais on ne lui permit pas cela. Plusieurs hommes lui demandèrent de se rendre dans le bureau du chef du bâtiment, chose qu’il fit avec neutralité.
Qu’est-ce qui se passait avec lui aujourd’hui ? Est-ce qu’il en était finalement las ? Las de tout ça ? Du comportement des autres ? De ceux qui n’arrêtaient pas de l’insulter ? Dans le fond, lui-même avait-il réellement quelque chose à se reprocher.

« Vous vouliez me voir ? » demanda-t-il de l’autre côté de la porte, sans être encore rentré dans la pièce bien qu’il ait toqué.

« Normalement, les gens civilisés se parlent en face à face, non à travers un mur.  Tu peux rentrer, tu sais ? » dit la voix de l’autre côté.

C’était une simple mesure de précaution… car il ne savait jamais. Peut-être qu’il allait faire encore une bêtise par rapport à ça ? Oui … Ca serait bête mais on ne savait jamais. La façon de rentrer dans une pièce, tout ça …

« Installe-toi. Nous avons à parler au sujet de la mort de ce Branette. Je pense que tu sais ce que cela veut dire ? Du moins, ce que tu as fait veut représenter ? »

« Que l’on ne s’attendait pas à ce que je réussisse car on voulait tout simplement me tuer. Merci, je l’avais remarqué … Et aussi que le ciel s’est découvert. »

« Ahem … Ce n’est pas vraiment cela dont je veux parler. Je veux plutôt te signaler que tu vas quitter ce bâtiment pour aller ailleurs, avec tes trois pokémons. »

« Ils ont trouvé le moyen de se débarrasser de moi ? » ironisa l’adolescent avant de baisser la tête et de serrer les poings. Qu’est-ce qui se passait avec lui ? Ce n’était pas lui qui parlait comme ça ! Ce n’était pas dans ses habitudes ! Il n’était pas comme ça ! Pas comme ça ! C’était de leur faute … s’il agissait de la sorte.

« Si tu préfères le prendre de la sorte, aucun problème. C’est le cas. Tu vas être envoyé au siège de l’Enceinte aux Esclaves. »

« Hum ? Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? » demanda Kéran, un peu étonné.

« Quand un gamin comme toi arrive à battre un spectre des plus puissants sans aucune aide, tu ne crois pas que ça parait suspect ? Ils veulent te voir et t’étudier là-bas, c’est tout. »

« Ah … D’accord, d’accord. Je vois ce que vous voulez dire. Bon … C’est tout ? »

« C’est tout. Tu partiras dans la soirée ou demain matin, libre à toi. Tu sais te débrouiller seul visiblement. » annonça le chef calmement.

« Alors, je partirai pendant la nuit. Il me faudra juste une carte pour me repérer … si bien entendu, on ne me m’emmène pas dans un guet-apens encore une fois. Je vous laisse, merci. »

Il se releva de sa chaise, saluant d’un geste de la même l’homme avant de quitter son bureau.

POURQUOI ? POURQUOI ?! Qu’est-ce qui clochait avec lui ? Qu’est-ce qui n’allait pas ? Cette réflexion ! Ce genre de paroles ! Ce n’était pas lui ! Pas du tout ! C’était de leur faute ! Tous de leur faute ! Pourquoi est-ce qu’ils avaient tout fait pour qu’il soit comme ça ? Dans sa chambre, il se tourna vers ses épées, criant :

« Swar ! C’est de ta faute ! Tu es aussi responsable que les autres ! »

« Avant de me juger de la sorte … De quoi parles-tu donc ? »

« Ne fait pas semblant, je sais que tu me possèdes discrètement. Sinon, pourquoi est-ce que je parlerai comme ça aux autres, hein hein ? »

« Car tu es libre de tes actes. Tu es le seul responsable d’un tel langage provenant de ta bouche. Ne cherche pas de coupable à tes actions. »

… … … Qu’il aille se faire voir. Il se coucha sur le lit, enfonçant sa tête dans le coussin comme pour s’étouffer. Il chercha à retenir sa respiration le plus longtemps possible, évitant de regarder son arme. Il voulait mourir … tellement mourir à cause de toute cette histoire.
Il n’était pas crédule, il n’était pas candide, il avait déjà tué, il avait déjà vu des morts, des morts dont il était responsable ! Voilà ! Il n’avait rien à se reprocher ! Rien du tout même ! MAAAAAAARE ! MARRE ! MARRE ! MARRE !

« Pourquoi vous me fatiguez tous ? Pourquoi est-ce que vous me faites ça ? »

« Tu es le seul à t’infliger une pareille souffrance. »

« NON ! CE N’EST PAS VRAI SWAR ! CE N’EST PAS VRAI ! Vous êtes tous sur mon dos ! Vous êtes toujours là à me critiquer ! Toi, Katérina, l’Enceinte, il n’y a que Sélia qui est gentille avec moi ! » s’écria l’adolescent avec énervement.

« Imbécile. Tu es un parfait petit imbécile qui tente de vivre dans une belle où nulle personne ne voudrait le blesser. Si tu es si fragile, taille-toi les veines. »

« Hmmmmm … Swar … Tu … Tu n’as qu’à le faire toi-même ! » répondit Kéran, se tenant la tête entre ses mains. On avait essayé de le tuer, de tout faire pour que ses pokémons soient blessées, on n’arrêtait pas de lui reprocher quelque chose. Est-ce qu’on l’avait félicité ? Même pas. Aucune félicitation, rien du tout !

La seule chose qu’on lui permettait d’avoir, c’était tout simplement d’exister et encore … juste pour être considéré comme plus bas que terre. Voilà la considération ou plutôt l’absence de considération envers sa personne. Il se leva, prenant l’épée contenant Swar dans sa main droite. Comme mue par une volonté propre, la lame se dirigea vers son poignet gauche. Il la laissait faire … comme à son habitude.

« Tu ne regrettes rien ? » murmura l’épée d’une voix neutre. Il hocha la tête négativement pour dire qu’il valait mieux en terminer maintenant. Un geste vif et rapide … mais ce fut pour que la garde de l’épée cogne sa tête et l’assomme, le faisant s’écrouler sur son lit. La voix reprit calmement : « Tu es beaucoup trop fragile … Peut-être ai-je exagéré. »

Chapitre 51 : Caché en elle

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Troisième axe : Un compagnon intriguant

Chapitre 51 : Caché en elle

« Aie, aie, aie ! Ca fait toujours mal, Katérina ! » dit Kéran, se relevant en gémissant.

« Non mais tu veux pas me peloter en plus la prochaine fois ? Regarde c’est pas difficile pourtant ! » s’écria l’adolescente aux yeux rubis avant de lui prendre la main droite puis de poser celle-ci sur son sein droit à travers le tissu. « Ensuite, suffit juste de faire un rond. Si t’es plutôt doué, tu glisseras le téton entre tes doigts où tu iras le titiller. »

Mais pour l’heure, il retira surtout sa main, rougissant violemment à ce qui venait de se passer. Enfin … Il avait essayé d’enlacer l’adolescente et elle avait une réaction des plus normales même si… cela avait été fait avec force.

« Tu pourrais être un tout petit peu plus douce ? »

« Même pas en rêve ! Et encore, tu te plains alors que tu me pelotes les miches ? Ben t’as du culot mon salaud ! Faut pas abuser non plus et … »

« Mais j’ai jamais voulu ça ! Je te le promets ! Enfin non … Pas les miches ! Euh qu’est-ce que je dis ? Je commence à parler comme toi ! Je parlais de ta poitrine ! J’ai jamais voulu mettre la main sur toi ! » dit-il en balbutiant, ayant vraiment trop de mal à avoir une conversation normale avec elle.

« Ouais, ouais ! Et avant, tu comptais mettre ta main sur mes fesses ! Mais tu me prends pour qui, Kéran ? Une pute ou quoi ? »

« … … Je laisse tomber. J’arrive pas à te comprendre, c’est tout. J’abandonne la partie, Katérina. Je sais pas du tout ce que je dois faire avec toi et … »

« Bordel, tu vas pas te mettre à pleurer non plus tant qu’on y est ? » répliqua-t-elle assez sèchement, croisant les bras à la hauteur de sa poitrine qui semblait excitée.

« J’estime que je vaux un peu mieux que ça … Mais bon … Peut-être que je me trompe, je ne sais pas vraiment … De toute façon, ce n’est pas grave. »

« Ouais, ouais … Et tu vas me sortir les grandes eaux, tu vas pleurer comme un Wailord et tu vas ensuite te suicider car tu nageais en pleine détresse. »

« Mais d’où est-ce que tu sors tout ça, Katérina ? D’où est-ce que tu sors tout ça ?! » répondit Kéran en posant ses mains sur les épaules de l’adolescente.


C’était quoi sincèrement le souci avec elle ? Y avait un truc qui était cassé dans son crâne ou quoi ? Elle était sûrement perturbée et elle faisait tout pour qu’il le soit aussi ou quoi ? Elle ne retira pas les mains de Kéran de ses épaules, le fixant longuement.

« De mon cerveau, hey couillon ! T’en as d’autres des questions aussi stupides ? Je suis chaude comme la braise pour y répondre ! » s’écria Katérina avant de coller tout son corps contre lui, le faisant frissonner d’émotion.


L’ignorer … C’était une bonne chose non ? Du moins, c’est ce qu’il aurait aimé faire mais malheureusement, il se sentait incapable d’y arriver. Pas avec Katérina. Sans prévenir, il vint la serrer avec force contre lui, cherchant à bloquer ses jambes avec les siennes.

« Non mais t’essaies quoi là ? T’essaies encore d’en profiter et … »

« Aaaaaaaah ! » cria Kéran avant de s’écrouler au sol, sur l’adolescente aux cheveux gris.  A force d’essayer de l’empêcher d’utiliser ses jambes pour lui casser les bourses, il avait tout simplement réussi à lui faire un croche-pied. Le résultat était des plus calamiteux puisqu’il avait réussi à s’en faire un à lui-même.

« Putain … Mais quel connard … Mais quel connard … T’es vraiment un abruti, tu le sais, Kéran ? Avoues que tu sais que t’es con, ça résoudra pas mal de problèmes. »

« Katérina ? » chuchota-t-il faiblement alors qu’il avait ses deux mains posées sur chaque côté de Katérina, la regardant longuement dans les yeux.

« Quoi encore ? Qu’est-ce que tu vas me raconter comme baratin ? »

« Euh … Tu es vraiment une jolie fille, est-ce que tu le sais ? »

« … … … Mais quel dragueur à deux balles tu fais. » soupira-t-elle tandis qu’il avait son visage à quelques centimètres du sien, la regardant longuement.

« J’ai jamais été vraiment doué avec les filles, désolé … »

« Ça, je le savais espèce de connard. Sinon, t’aurais déjà enculé ta copine en armure depuis longtemps. » termina de dire Katérina avant de placer son pied sur le ventre de Kéran, le soulevant avec aisance pour le faire passer au-dessus d’elle et s’écrouler dans l’herbe.

Elle se releva avec facilité, récupérant l’une de ses lames alors qu’il s’apprêtait déjà à reculer. Il avait peut-être un peu trop forcé la chose. Et elle allait sûrement le lui faire payer. Gloups ! Il se sentait déjà mal et … La tête du Branette quitta le reste du corps avant de venir le percuter en pleine face.

« T’auras peut-être besoin de tout ça non ? Qu’est-ce que t’en penses ? C’est pas une bonne idée si tu veux montrer que t’as réussi à buter un spectre ? »

« Ah … Euh … Oui, bien entendu … Merci beaucoup, Katérina. »

Pourquoi c’était si difficile de comprendre l’adolescente ? Elle n’était pas plus âgée que lui mais sa personnalité était si troublante … A croire qu’il y avait tellement de personnes en elle et qu’il était impossible de deviner qui était la vraie Katérina. Et en même temps … Il avait … comment dire … Il appréciait chaque particularité de cette fille.

Et maintenant ? Maintenant ? Qu’est-ce qu’il allait faire ? Il aimerait bien le savoir … Enfin, il avait un petit sac pour y mettre des preuves comme quoi il avait bien tué le … HEY ! Il venait d’y penser mais au final … Ce qui s’était passé … C’est qu’il avait battu un spectre à lui tout seul ! Katérina n’avait rien fait pour l’aider ! Enfin, pas totalement et …

« Katérina ! Katérina ! J’ai réussi à battre mon premier spectre ! Tu as remarqué ?! »

« Ouais enfin bon … Si y avait eu ces copains, tu serais déjà mort depuis pas mal de temps hein ? Alors, t’as pas intérêt à t’en vanter ! »

Elle avait récupéré ses deux lames et frottait doucement sa tenue pour bien la remettre. Qu’est-ce qu’il lui prenait de l’observer comme ça ? Il y avait quelque chose qui clochait avec lui … Mais Katérina … était quand même assez exceptionnelle comme fille. Il ne disait pas que Sélia ne l’était pas mais … C’est bête de penser de la sorte.

« Katérina ? Je voulais te dire … Enfin sincèrement … Tu es une très jolie fille. »

« Hum ? » marmonna la demoiselle aux cheveux d’argent. Il était en train de rougir ou elle rêvait ? Ah non, non … C’était bien le cas.

« Enfin, je voulais dire … T’est vraiment une jolie fille … Et tu as une très belle voix. C’est pour ça que … Enfin … Tu sais, l’enlacement, je ne pensais vraiment à rien de mal te concernant hein ? C’était vraiment parce que … »

« Toute façon, t’as pas les couilles pour me faire quelque chose mais parce que quoi ? »

« Enfin … Si ça ne te gêne pas trop que je t’apprécie malgré le fait que tu dois me tuer. »

« Oh bordel … Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi ? » dit-elle avant de se donner une claque sur le front. C’était vraiment un gamin plus que candide ou quoi ? « Bon toute façon, ta personne, j’en ai rien à branler. »

« Ca me fait toujours plaisir de l’entendre de vivre vois … Katérina. »

HEY ! C’est lui qui faisait tout pour recevoir ce genre de critiques. Elle n’avait rien à se reprocher ! BON ! Toute façon, avec le soleil qui revenait se montrer dans le ciel, ils pouvaient respirer et prendre un bon bol d’air pour l’heure. Tant mieux … C’était vraiment une excellente chose. Ça faisait du bien à sa peau.

« Euh … Katérina, tu veux peut-être rentrer avec moi dans l’Enceinte ? Car comme tu m’as donné un coup de main, ça me paraîtrait normal que … »

« Et voir tous ces types me reluquer le cul en croyant que je suis une chienne ? Même pas en rêve, Kéran. Si t’étais seul, y aurai pas eu de soucis mais ces connards, je préfère éviter. »

« Comme tu le désires … Je ne faisais que proposer de toute façon ; »

« Ouais je le sais bien … T’avais aucune idée derrière la tête … T’es pur et innocent comme l’enfant qui vient de naître. Tu veux pas aussi paraître dans la tenue dans laquelle tu es né tant qu’on y est ? » dit-elle avec une pointe d’ironie.
La tenue dans laquelle il était né ? Mais quand on venait au monde, on n’avait pas … AH ! C’était ça la blague ! Il avait eu du mal à la comprendre mais au final, elle était plutôt pas mal. Du moins, à ses yeux. Il émit un petit rire alors qu’elle haussait un sourcil.

S’il commençait à rigoler de ses blagues, ça n’allait pas le faire. Bon toute façon, elle n’en avait strictement rien à foutre de lui ! Elle avait quelque chose de plus important et … AIE ! Bordel ! Voilà que ça revenait !

« Bon, je vais devoir me retirer, c’est pas que ça j’ai que ça à fou … »

« Euh Katérina … On se reverra encore une fois ou non ? » demanda-t-il faiblement.

« Ouais bien sûr même si ta petite gueule d’amour me donne de moins en moins envie de te buter. Ce n’est pas pour ça que je risque de t’apprécier. »

« C’est déjà mon cas … Au moins, c’est toujours ça de gagné non ? »

« Ben putain, vive le premier prix ou alors, t’es le lot de consolation ? » répondit la demoiselle aux cheveux argentés avant de commencer à courir pour s’éloigner.


Quand même … C’était bête … Vraiment bête … Il avait de moins en moins envie de la voir partir. Enfin, il n’était encore qu’un adolescent, bientôt un adulte mais ça ne changeait rien au fait qu’il ne comprenait pas vraiment le monde dans lequel il vivait. Il ressortir ses trois pokémons, observant les blessures de chacune.

« Ça a l’air d’aller … Tant mieux, je me serai inquiété sinon. Nous rentrons, les filles. »

« Tarsal ! Tar, tarsal ! Tarsal ! Sal, sal sal, tarsal ! »

Seule la Tarsal répondit alors que les deux autres venaient déjà se reposer dans ses bras. Lili fit une petite mine boudeuse avant de se téléporter dans ses bras à son tour, se logeant confortablement entre les deux autres pokémons.

« Pas de jalouse, c’est compris ? Déjà que vous êtes un peu blessées … On va éviter d’aggraver vos blessures, c’est compris ? »

« Stalga … min. » murmura la petite créature conique avant de fermer ses yeux puise de pousser un profond soupir d’apaisement.

« Scru scrutella, scrutella lala. » répondit Lala avec douceur, fermant les yeux à son tour. Cela avait été assez éreintant comme journée, il fallait le confirmer.

« Hahaha … Bien entendu … Ce soir, je pense que nous pourrons tous nous reposer ensemble, c’est bien mérité. Tu es contente Lili ? »

« Tarrrrrrrrrrrrsal ! » s’écria avec joie la Tarsal à la chevelure bleutée, caractéristique bien différente du reste de son espèce.

Alors, si elles étaient toutes d’accord, autant ne pas perdre de temps. Il commença à courir à son tour, les trois pokémons dans ses bras, son sac sur le dos. Swar n’avait pas pris la parole depuis l’apparition de Katérina et il se demandait réellement s’il n’y avait pas un problème entre eux deux. Bon, ils pouvaient se disputer mais quand même … Ne rien dire du tout ? C’était un peu … limite. Mais bon, ce n’était pas trop gênant non plus.

« Bordel ! Bordel ! BORDEL ! Je peux savoir ce que tu fous ?! »

L’adolescente aux cheveux argentés hurla d’énervement alors qu’elle continuait de courir, se tenant le bras gauche bandé. Elle poussait des grognements de colère tandis qu’une voix lui répondit, douce et mielleuse :

« J’ai envie de sang … Pourquoi n’as-tu pas tué cet adolescent ? »

« Car on ne sait toujours pas si c’est celui que l’on recherche ou non ! »

« Tiens donc … A qui espères-tu croire faire une telle chose ? Hum ? »

« … A personne car je suis sincère dans mes propos, contrairement à ce que tu penses croire justement, c’est aussi simple que ça. » répliqua sèchement l’adolescente aux cheveux gris.

« Bien entendu … Bien entendu … Mais cet adolescent a un goût des plus appréciables. J’ai envie de goûter à son sang … La prochaine fois, blesse-le, meurtris-le, torture-le sinon … »

« Je le ferai, je le ferai, bordel, tu me fais chier ! Tu comprends ça ? »

« Je trouve que tu as la bouche bien trop ouverte depuis quelques temps, une petite leçon s’impose. » murmura la voix issue du propre corps de Katérina.

Aussitôt dit, aussitôt fait, l’adolescente poussa un hurlement de douleur avant de mettre une main sur son bras gauche. Elle s’écroula au sol, serrant les dents avec rage. Elle cria :

« Laisse Kéran tranquille ! C’est compris ?! Ce n’est pas lui le problème mais son arme ! C’est ça que tu veux savoir non ? C’est ça que tu recherches non ? Tu n’es même pas sûr que ce soit lui ! Alors laisse-le ! »

« Depuis quand me parles-tu de la sorte ? Il semblerait que … »

« La ferme ! La ferme ! La ferme ! C’est clair ? Tant que tu n’as pas de preuves que c’est lui, tu me laisses tranquille ! Le massacre gratuit, je m’en occupe ! C’est de ça dont tu as besoin non ? Que je bute des gens, ben je le ferai ! Alors laisse-moi me débrouiller seule ! »

« Hahaha … Qu’il est doux d’entendre ta voix colérique et énervée … C’est si appréciable … Si spécial … Oui, c’est cela que je veux. »

« Alors, tu l’auras ! Mais laisse-moi tranquille, c’est clair ? J’ai pas besoin de toi pour égorger des hommes, des femmes et des pokémons ! » hurla l’adolescente aux cheveux argentés avec rage. La voix chuchota doucement :

« Et bien … Je dois alors te faire confiance, n’est-ce pas ? Il serait … stupide que je prenne le dessus sur ton corps maintenant. »

« Lâche-moi, t’as pas compris ce que je t’ai dit ? Lâche-moi … » souffla Katérina, comme un cri de détresse alors qu’elle était à quatre pattes au sol. Elle allait s’occuper de tout ce qu’il fallait … en temps et en heures. Mais pas maintenant … Pas maintenant …

Chapitre 58 : Gnomold en attente

ShiroiRyu
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Chapitre 58 : Gnomold en attente

« Bon, si vous avez toutes vos affaires, on peut y aller alors ! Ne perdons pas plus de temps, compris ? Ça sera bien mieux pour chacun et chacune ! »

« Qu’est-ce que tu racontes donc, Tery ? »

« Je ne sais pas … j’ai juste envie de partir d’ici avec tout le monde. Enfin, de reprendre la route. Je ne crois pas que je suis fait pour la vie sédentaire, c’est tout. »

« On s’en doute mais calmes-toi hein ? Rien ne va t’échapper si tu décides de prendre un peu de repos, compris ? Je préfère te prévenir à ce sujet. »

« Je m’en doute hein ? C’est juste que bon … voilà, c’est tout, quoi. Rien de plus. »

Il se tapota l’arrière du crâne, un peu confus et embêté. Pas que c’était dérangeant, loin de là mais … il avait eut cette impression de manque et il arrivait maintenant à le combler. Ah … Un petit manque qui se mit à disparaître, peu à peu.
Finalement, ils se retrouvèrent tous hors des portes d’Omnosmos. Comme souvent, la capitale de ce monde avait des ouvertures un peu partout mais ils avaient dût marcher pendant quelques heures pour prendre une qui les emmènerait en direction de Claudiska.

« Faites attention où vous mettez les pieds hein ? Claudiska, c’est pas vraiment la panacée ! »

« Hein ? Oui, oui, ne vous en faites pas, je supporte un peu mieux le bâteau de toute façon. Disons qu’avec le coup du sel … j’ai appris ! »

« Hahaha ! Vrai que les bâteaux volants, ça reste quand même assez spécial. Le mal de l’air et le mal de mer, les deux en même temps, c’est presque magnifique quand on y réfléchit ! »

« Vrai que c’est une expérience assez unique en soi, je le reconnais amplement. »

« Allez, faites gaffe à vous, c’est mieux et … AH ! Monsieur le grand Archimage ?! »

Le garde perdit son sourire, sursautant à l’apparition d’un gnomold accompagné par d’autres personnes en robe de mage. Ils doivent bien être une dizaine. Tery haussa un sourcil :

« Ernold ? Qu’est-ce que vous faites donc là ? Est-ce que j’aurais oublié quelque chose ? »

« Nullement, nullement, ne t’inquiète donc guère à ce sujet. »

« Alors que faites-vous de bien par ici ? Ca me surprend déjà de vous voir hors d’Omnosmos, j’avoue que je pensais que vous y restiez enfermé jusqu’à la fin de votre vie. »

« Allons, allons, Tery. Je te rappelle que je suis un Gnomold quand même ! Nous connaissons ce monde et nous venons de ce dernier. Il m’est alors normal de parfois profiter de mon temps libre pour voyager ou alors partir visiter les différentes royaumes pour un travail. »

« Disons que le plus loin que je vous aie vu hors de la tour, c’était dans les rues avoisinantes. »

« Ce n’est pas totalemnt faux, hahaha ! Bref, il semblerait que nous allons partager un bout de chemin ensemble, tant mieux, n’est-ce pas ? »

« On ne va pas dire que cela me désole, plutôt le contraire, messire Ernold ! »

Le Gnomold rigola une nouvelle fois, ravi de la réponse de Tery avant de se placer à ses côtés. Elen marmonna quelques mots, disant qu’elle aurait bien aimé profiter d’une balade avec Tery, Ernold lui disant avec amusement :

« Ne vous en faites donc guère, jeune demoiselle, je ne le retiendrais que peu de temps. J’ai aussi à parler avec mes compagnons de voyage. »

« Je l’espère hein ? Car je ne vous le laisserai pas bien longtemps ! »

« Qu’elle est charmante. Il ne fallait pas en attendre moins d’une demoiselle vraiment unique dans sa personnalité comme dans son exitence. Bon, où en étions-nous, Tery ? »

« Nous n’avions même pas commencé à parler d’un sujet. » répondit le jeune homme aux cheveux bruns tandis que Clari tentait déjà de dérider les sorciers, Manelena lui disant :

« Arrête donc tes bêtises, tu ne vois pas que tu les déranges ? Ces personnes sont ce que tu ne seras jamais, Clari : Sérieux. »

« Pourquoi autant de méchanceté dans tes paroles, Manelena ? Je ne suis pas là pour les embêter, juste connaître leur loisir, rien de plus ! Quel est le mal à cela ? »

« Ne te fout pas de moi, tu sais parfaitement que je n’aime pas ça, compris ? »

Clari fit une petite moue effrayée tandis que l’un des sorciers rigola légèrement. Clari le désigna subitement du doigt, s’écriant :

« Ah ! Tu vois, Manelena ? Ils sont comme moi et toi ! Ils savent rire et jouer ! »

« Bien entendu, qu’est-ce que tu pensais donc ? Qu’ils étaient des monstres ? Très sympathique de ta part de les imaginer ainsi, je suis sûre qu’ils apprécient. »

Clari fait une petite moue boudeuse, signe qu’elle n’apprécie pas vraiment que Manelena la fasse passer pour ce qu’elle n’est pas. Pourtant, cela disparaît rapidement au profit d’un grand sourire avant qu’elle ne se remette à discuter avec les sorciers. Rapidement, ils sont rejoints par Elise et Royan, la première semblant effrayer un peu les sourciers.

« Vous n’avez pas à avoir peur d’elle. Elle est une démone comme Tery, cela ne veut pas dire qu’elle est dangereuse, loin de là. » répond calmement Royan à leurs interrogations.

« Prince Royan, vous n’aviez pas besoin de me défendre, vous savez ? Je suis assez grande pour cela. Je pense qu’ils ont compris par eux-mêmes à ce sujet. »

L’adolescent bientôt jeune homme aux cheveux bleus hocha la tête positivement, murmurant quelques excuses envers elle bien qu’elle lui signalait que ce n’était pas grand-chose.

« Donc Tery ! Qu’est-ce que je peux te dire alors ? »

« Et si vous me parliez un peu des Gnomolds ? Et non de la magie et de tout le reste, pour une fois, qu’est-ce que vous en pensez ? Ce n’est pas une bonne idée ? »

« Hmm ? Tu en es certain ? De ce que je sais à ton sujet, tu n’as pas forcément de bons souvenirs avec eux, si je ne me trompes pas ? »

« Ca ne change pas que vous êtes différents des autres Gnomolds et donc, j’aimerai en savoir un peu plus à votre sujet. Ou du moins, au sujet des Gnomolds. »

« Et qu’est-ce que tu veux savoir exactement, Tery ? Nous ne sommes pas une race si différente de vous autres, vous le savez ? »

« Oui mais bon … Quand je vois la différence entre Rokan et vous, je suis désolé mais pour moi, c’est comme le jour et la nuit. »

« Ah Rokan, Rokan, Rokan, j’ai l’impression que tu le diabolises comme tellement d’autres personnes mais cela se comprend. Il faut dire que les Gnomolds attaquent les peuples de chaque royaume et inversement, une sorte de guerre perpétuelle. »

« Disons surtout qu’il a voulu ravagé mon village et qu’à partir de là … j’ai du mal à accepter ses actes même si bien entendu, il doit y avoir bien plus profond que l’unique raison de vouloir détruire un village paisible et isolé, non ? »

« Chaque groupe de Gnomolds est au courant de l’existence des Démons. Ils sont chargés de les démasquer et de les tuer. »

« Hein comment ça ? Vous voulez dire que … il y a plus de Démons que nous deux ? Mais je pensais que la double porte était … »

« Tery, cette double porte est l’entrée principale. La malveillance des Démons est telle que bon nombre d’autres portes existent dans ce monde. Parfois, il suffit d’un bref instant pour qu’un Démon s’échappe et rejoigne notre monde. Généralement, les Gnomolds se chargent de tout ceci sans que les humains ne soient au courant. »

« C’est aussi simple que ça ? Enfin si vous dites ça, c’est que … »

« C’est exact, Rokan était au courant au sujet d’un démon dans votre village mais ne l’a pas trouvé. Du moins, c’est ce qu’il m’a dit à l’époque. Pourtant, c’est l’une des raisons qui l’ont poussé à ne pas quitter les environs du village. »

« Pour me surveiller … au cas où, n’est-ce pas ? »

« C’est exact. Disons que ce fût plus compliqué que prévu, Tery. Mais à partir de là, oui, tu n’es pas le seul Démon à exister. La preuve, il suffit de voir Elise, qui était à l’air libre. Bien que je me demande comment cela se fait qu’elle ne fût pas tuée auparavant. » déclara le vieux Gnomold, Elise se crispant un peu sur place. Aussitôt, il reprit : « Mais voilà, nous aurions fait une grave erreur en vue de ce que vous êtes devenus tous les deux. »

« Tant mieux si vous le pensez ainsi, au moins, ça me rassure légèrement, je dois vous avouer. Je pensais vraiment que vous auriez encore cette idée en tête. »

« On reconnaît vos qualités et vos compétences. Ne pas les mettre au profit du monde serait une effroyable erreur. Les créatures légendaires sont plongées dans le passé et en tant que telle, elles sont toujours prêtes à commettre des erreurs et des idioties. C’est pourquoi il ne faut pas s’inquiéter à ce sujet. »

« S’inquiéter à ce sujet ? Sur le fait qu’après la mort de l’aigle, tout sera fini ? »

« Oui et non, plutôt sur le fait que cela peut provoquer quelques chamboulements. Tout cela fût pros en compte par les archimages et nous avons déjà prévenus les personnes compétentes à ce sujet. Normalement, malgré la future mort de l’aigle bicéphale, rien ne sera chamboulé dans ce monde. Les portes resteront fermées. »

« Si vous en êtes convaincu, grand archimage, je vous fais confiance à ce sujet. »

« Je vais vous laisser parler un peu avec vos compagnons. Il semblerait que Clari continue de réquisitionner les miens. Quelle femme surprenante. »

Le vieux Gnomold eut un petit rire qui résonnait comme celui d’une souris avant de se diriger vers les autres magiciens, chuchotant quelque chose à Clari. Celle-ci se dirigea vers Tery, venant l’enlacer dans ses bras avant de lui dire :

« Alors, comme ça, tu veux parler avec la plus jolie des femmes des alentours ? »

« Ah bon ? Je ne savais pas que je voulais parler avec Elen, hmm, c’est étrange. »

« Raaaaaaah ! Ce vieux Gnomold s’est bien joué de moi ! Il m’a fait croire que tu voulais me parler ! Maintenant, je suis plus que déçue par tout ça. Je boude. »

« Ne boude pas, on peut parler avec toi et Elen s’il le faut. » dit-il en haussant les épaules, amusé par la réaction faussement boudeuse de la part de Clari.


On voit bien qu’il s’agit d’une comédie puisque quelques secondes plus tard, elle est déjà aux côtés du jeune homme pour se mettre à parler, parler, parler, comme à son habitude. Il a un petit rire, lui disant qu’on ne l’arrête plus, chose qu’elle confirme :

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise, Tery ? C’est ainsi et pas autrement ! »

« Je le sais, je le sais ! Zen, zen, zen ! Ne t’en fait pas, j’ai compris hein ? »

« Je m’en doute, Tery, je m’en doute ! T’es pas un idiot quand tu le veux, n’est-ce pas ? Tu ne me ferais pas de mal ou autre. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Tu perds la tête ? » dit-il, un peu étonné par les propos de Clari qui vient l’embrasser sur la joue avant de le prendre dans ses bras. Sans prévenir ou autre ! Il la regarde faire, ne voyant pas vraiment comment réagir, décontenancé par ce qu’elle est en train de faire. Ben zut, qu’est-ce qui lui prend d’agir de la sorte ?

« Hmmm, non ! Pas vraiment ! Disons juste que j’ai de la chance de te connaître. »

« Mais oui, mais oui, tout le monde a de la chance de TE connaître. »

Il lui tapota le sommet du crâne bien qu’elle était plus grande que lui. Elle avait été un peu inquiétante à parler de la sorte mais ça allait mieux maintenant. Elle le relâcha tandis qu’il était un peu rougi par la gêne. Elle lui faisait parfois peur, ce genre d’émotions, il avait toujours cette impression qu’elle pouvait disparaître d’un moment à un autre.

« Clari, tu resteras à jamais à mes côtés, n’est-ce pas ? »

« Bien sûr que oui, pourquoi est-ce que tu me poses cette question, Tery ? Tu as un problème ? Tu veux en parler ? Tu peux hein ? »

C’était maintenant à son tour d’être étonnée par les propos du jeune homme. Est-ce qu’elle avait exagéré dans ses actes et paroles ? Peut-être que oui. Ce fût Tery qui vint la serrer dans ses bras maintenant tandis qu’elle se laissait faire, jusqu’à ce qu’Elen toussote :

« Est-ce que vous voulez de l’aide, tous les deux ? Tery ? »

« Désolé, Elen, juste une mauvaise passe, c’est tout. » chuchota le jeune homme aux cheveux bruns, venant auprès d’elle, le regard baissé vers le sol. Elle lui demanda ce qui se passait, le jeune homme lui murmurant faiblement :

« J’ai cette impression à chaque fois que Clari ne serait plus parmi nous et ça me fait peur. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes donc ? Tu sais aussi bien que moi que ce n’est pas le cas non ? Elle est très solide, tu te fais du souci pour rien, Tery. Sincèrement. »

Elle lui fait un grand sourire avant de déposer un baiser sur les lèvres. Voilà, est-ce que ça lui permettait d’être rassuré ou non ? Pas qu’elle n’avait pas envie qu’il ne soit pas joyeux, non … mais c’était une simple mesure de précaution !

« Est-ce que tu es rassuré maintenant, Tery ? »

« Mais oui, mais oui, ne t’inquiète pas à ce point non plus. Juste une mauvaise pensée passagère, rien de plus, rien de moins, j’en ait déjà eut dans le passé, j’en aurais d’autres dans le futur, hahaha. Mais merci de te préoccuper de moi, Elen. »

« Je suis celle qui va partager son existence avec toi jusqu’à la fin, il est alors normal que je me fasse du souci quand je vois que tu ne vas pas bien. »

« Oui mais bon … je ne suis pas en sucre non plus, hein ? »

Elle rigola doucement, venant le pincer avant qu’ils ne recommencent à parler de tout et de rien. Elle n’avait jamais pensé ça hein ? Elle n’était pas ainsi. Mais alors ? Comment est-ce qu’elle pouvait faire exactement ? Hmmm, pas bien grave ! Se préoccuper de choses inutiles alors qu’elle pouvait profiter de Tery maintenant qu’ils voyageaient à nouveau ensemble ? Oh que oui ! Passer du bon temps avec Tery, elle appréciait cela.

« Grand archimage Ernold, vous êtes sûr que c’est une bonne idée ? »

« De voyager avec eux ? Bien entendu, non ? Cela nous permet de mieux les connaître et surtout de vous montrer que non, Tery n’est pas différent d’un autre homme. »

« Bien entendu mais vous êtes un Gnomold, votre peuple est normalement l’ennemi des Démons, et cela depuis des millénaires. Est-ce que vous n’avez aucun ressentiment ? »

« Du ressentiment ? Il faudrait poser la question à Tery. Malgré que je sois un Gnomold et après les premières minutes, il n’a jamai montré de désir de me blesser voire pire. Je ne vois pas pourquoi j’irais haïr quelqu’un, qui, malgré la perte de son père, ne cherche pas à tous nous éradiquer. Vos propos sont déplacés. »

« Pardonnez-moi, grand archimage. » termina de dire l’un des hommes aux côtés du vieux gnomold tandis que celui-ci était maintenant songeur. En vouloir à Tery alors qu’il n’était pas responsable des actes d’autrui ? Après tout ce qu’il avait accomplit pour eux ?

De leur côté, Sérest et Séran parlaient entre eux, sur le ton du secret tout en jetant parfois quelques brefs regards en direction des autres. Pourtant, ils ne cherchèrent pas à se mêler aux conversations d’autrui, continuant de discuter comme si de rien n’était.

« Alors, prince Royan, si j’ai bien compris, nous allons nous rendre près de votre nation non ? Cela va vous faire du bien d’y retourner après tout ce temps non ? »

« Oh, vous savez, mademoiselle Elise, il n’y a rien de bien étonnant ou surprenant. »

« Oui mais bon, en un sens, c’est toujours plaisant de rentrer chez soi, non ? »

Elle avait serré un peu le bras de Royan, l’avant pris entre les siens alors que l’adolescent aux cheveux bleus la regardait. Avec lenteur, il murmura :

« Bien entendu et je vous montrerais un jour le palais royal … lorsque l’on en aura terminé avec les créatures légendaires, qu’est-ce que vous en pensez ? Une proposition royale, ça ne se refuse guère, non ? N’est-ce pas une bonne idée ? »

« Bien entendu, prince Royan, bien entendu ! »

Elle retira ses bras, ayant remarqué que son geste était déplacé. Elle eut un petit sourire confus et embêté, signe qu’elle était gênée par tout ça. Elle bredouilla quelques excuses, Royan la regardant avant de dire d’une voix calme :

« Mais pourquoi cela ? Vous n’avez rien fait de mal, princesse. »

« Ooooooh. » vient s’exclamer Clari qui était assez éloignée derrière eux, aux côtés d’Elen et Tery. Celui-ci lui plaqua une main sur la bouche avant qu’elle ne continue, disant :

« Stop, on ne dit rien, s’il te plaît. Ca sera bien mieux, d’accord ? »

« Pfff, ce n’est pas très drôle, vraiment. Je voulais m’amuser à les titiller. Je boude. »

Qu’elle boude alors ! AH ! Il prit la main d’Elen dans la sienne, laissant Clari qui recula un peu pour arriver maintenant au niveau de Manelena. Celle-ci positionna sa main à la hauteur du visage de Clari pour qu’elle évite de lui adresser la parole.

« Je ne suis pas d’humeur pour tes singeries, Clari. »

« Oh ? Mais je n’ai même pas ouvert la bouche ! Tu aurais pût attendre un petit peu non ? »

« Ma réponse est non, je n’attends rien, c’est aussi simple que ça. »

Et voilà qu’elle recommençait à faire la tête. C’était sa journée ou quoi ? Enfin, Tery était toujours là pour elle Le groupe dirigé par le vieux Gnomold signala une pause, Tery disant qu’il allaient faire de même de leur côté.
Bien sûr, rien n’aurait empêché de continuer la route sans eux mais pourquoi faire ? Autant qu’ils soient tous réunis, non ? Ce n’était pas déplaisant et puis, cela lui permettrait de parler avec Ernold encore quelques heures.

Tous installés autour d’un feu plus imposant que d’habitude, les deux groupes étaient réunis pour manger et le museau du Gnomold commença à trembler légèrement en sentant une odeur qui lui semblait appétissante.

« Mais qu’est-ce donc que ce fumet délicieux ? Qui donc cuisine aussi bien ? »

« C’est vrai que vous n’êtes pas au courant mais Tery est habitué à nous faire la cuisine et je vous promets que vous risquez de ne pas le regretter. »

Sourire, sourire, sourire. Elen avait un merveilleux sourire qui n’échappa pas au Gnomold. Le simple fait qu’elle parle de Tery suffisait à illuminer son visage. Les petites moustaches du Gnomold frétillèrent en attendant la suite qui devait arriver bien assez tôt.

« Bien bien bien, plein de ressources visiblement. C’est une bonne chose, vraiment ! »

« Et encore, vous ne le voyez pas dans la vie de tous les jours, je vous le promets, il est vraiment exceptionnel et … »

« Et voilà qu’elle ne va pas tarir d’éloges en direction de Tery. » coupa Manelena en haussant les épaules, non pas qu’elle pensait le contraire, loin de là.

« Désolée de ne vouloir dire que la vérité à son sujet, je trouvais ça normal et logique en vue de tous les efforts qu’il fait pour nous. Tu pourrais être sincère de temps à autre hein ? »

« Je le suis, je ne vois pas pourquoi je perdrais autant de temps à le mettre en valeur. Des fois, le silence a bien plus de signification que de vaines paroles. »

Oh, c’était donc toujours aussi animé même dans les soirées visiblement. Le Gnomold patienta comme les membres qui l’accompagnaient alors que Tery s’affairait à cuisiner pour eux. Bien sûr ! Pourquoi allait-il juste préparer à manger pour son groupe quand il pouvait faire autant plaisir au second ? Autant rendre tout le monde heureux pour un même repas.