Chapitre 65 : Le tuer rapidement

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 65 : Le tuer rapidement

« Euh … J’espère alors que ça vous suffira comme explications. Enfin … Comme résumé de ce que j’ai appris, je sais bien que ce n’est pas grand-chose mais bon. »

« Ce n’est pas grave. Tu m’as révélé le nom de l’un de leurs futurs commandants il semblerait. C’est pourquoi ce n’est pas un échec. Mes félicitations, je voulais voir ce dont tu étais capable et il semblerait qu’il n’y a pas de quoi être déçu. »

« Euh merci beaucoup alors. Qu’est-ce que je suis sensé faire maintenant ? » questionna l’adolescent bien qu’il sentait qu’il aurait dû regret à demander une telle chose.

« Normalement, je t’ai déjà réservé une chambre. Comme tu étais avec une amie que je ne vois pas à tes côtés, je pensais que vous auriez besoin d’intimité tous les deux. C’est pourquoi vous aurez une seule chambre pour vous deux. J’espère avoir bien fait. »

« Euh … Oui … Enfin, je crois … Merci beaucoup. Je vais alors me reposer pour la journée, si j’ai bien compris, n’est-ce pas ? » demanda-t-il pour confirmer ou infirmer les propos de l’homme. Il n’en était jamais sûr mais il valait mieux se convaincre.

« C’est le cas. Tu peux disposer. Je dois réfléchir à la situation et à ce que tu m’as appris. Il va falloir surveiller de plus près cette jeune femme. »

Ah bon ? Euh … Il venait peut-être de faire une grosse connerie. Laisser Sélia aux mains du chef de l’Enceinte aux Esclaves. S’il devait arriver quelque chose à Sélia, il risquait de ne pas le supporter. Néanmoins, ce n’était que des suppositions donc il n’avait rien à dire, rien à faire. Il s’inclina devant le chef de l’Enceinte avant de quitter la pièce puis le bâtiment. Il se tourna vers les deux gardes, leur demandant :

« Où se trouvent les dortoirs, s’il vous plaît ? Il semblerait que le chef m’ait dit qu’il y avait une chambre de disponible pour moi et mon amie. »

« Hum ? Ils se trouvent dans le bâtiment que tu vois a à peine trente mètres. Tu ne peux pas vraiment le louper. Et ouais, on est déjà au courant de ça. »

Ah bon ? Bon ben si c’était déjà fait alors autant revenir vers Katérina. Il allait devoir la convaincre de l’accompagner. Et puis bon, entre eux … Il avait envie qu’elle dorme dans un lit. Attention ! Pas dans SON lit, il n’était pas comme ça ! Dans un lit … Un lit normal car il avait l’impression que l’adolescente n’avait jamais eu l’occasion de cela.

« Katérina ? Coucou … Je suis de retour. » murmura-t-il faiblement en s’adressant à elle.

« Je m’en serai jamais douté. Heureusement que tu m’as prévenue au cas où. »

« Non … Mais euh … J’ai une chambre dans les dortoirs. Et j’ai l’autorisation de venir t’y inviter si tu en as envie bien entendu hein ? Je ne veux pas te forcer du tout. Tu sais bien que je ne suis pas comme ça. Tu veux venir ? S’il te plaît ? Ca me ferait plaisir … Après toute la marche accomplie, je trouve que c’est normal que tu … »

« Pourquoi tu ne vas pas rechercher ta petite amie et lui proposer de coucher avec toi ? »

MAIS NON ! Ce n’était pas du tout ça ! Qu’est-ce qu’elle racontait encore ? C’était complètement faux ! Sélia n’était pas sa petite amie ! Et il ne pensait pas à ça ! Comment la convaincre de sa sincérité ? AH ! Il savait …

« Katérina, je veux juste que tu puisses te reposer sur mon lit. Tu le mérites vraiment. »

« … … … Tu ne te fous pas un peu de ma gueule ? »

« Je suis vraiment très sérieux, Katérina. Regarde-moi. » répondit-il en se plaçant en face d’elle. L’adolescente l’observa de ses yeux dorés avant de pousser un profond soupir.

« D’accord. Je veux bien … Et de toute façon, on doit parler, toi et moi … Ça risque d’être très déplaisant à entendre, j’espère que tu es prêt. »

« Moi … Tu sais, tant que tu me parles, ça me suffit amplement hein ? » répondit-il avec un grand sourire tendre tandis qu’elle ne se laissait pas amadouer.

Ça lui suffisait simplement qu’elle lui parle ? Quel simplet. Il ne demandait rien de plus. Mais de toute façon, il était déjà complètement accroché à cette autre femme. Cette Sélia … Celle-ci devenait plus que problématique. Kéran n’avait pas remarqué les nombreuses noigrumes accrochées à sa ceinture, elle en était certaine. Ou alors peut-être que si … Mais il ne savait pas du tout pourquoi.

« Bon ? Tu m’y emmènes ou alors, faut que je te botte le cul pour que tu avances ? »

« Oui, oui ! On y va, on y va ! Pas besoin de me frapper, Katérina ! » répondit l’adolescent avec entrain avant de faire un geste rapidement avorté pour lui prendre la main. Ils se dirigèrent vers le dortoir, l’adolescent se rappelant maintenant qu’il ne connaissait pas du tout sa chambre. Du moins, le numéro.
Pénétrant dans le bâtiment, il posa la question à l’accueil, là où un homme lui répondit tout en lui tendant une clé. Il lui demandait aussi de ne pas faire trop de bruits car les membres de l’Enceinte avaient besoin de repos habituellement. Il ne comprit pas tandis que Katérina répondait avec ironie :

« Il faudrait déjà qu’il sache ce que c’est avant de lui dire une telle chose. Il a une paire de couilles et il ne sait pas l’utiliser. »

« Hey ! Katérina ! De quoi est-ce que tu parles ? Ça ne se dit pas devant les autres ! »

« Quoi ? T’as pas compris qu’il parlait qu’il pensait qu’on allait baiser tous les deux ? J’ai même pas envie de te toucher, tu serais trop un mauvais coup ! »

« Hein ? De quoi ? Attends un … peu … De quoi est-ce que vous parlez ? J’ai l’impression que j’ai oublié quelque chose mais je ne sais pas quoi. » dit-il, un peu perdu.

« OUAIS ! TON CERVEAU ET TA VIRILITE DUCON ! Je prends les clés et j’emmène le cloporte dans sa chambre ! » s’écria-t-elle avec énervement alors qu’il ne savait plus du tout quoi penser de toute cette histoire. Elle le tira par le bras vers les étages supérieurs.

Pourquoi toujours autant de violence ? Néanmoins, il se laissa traîner par l’adolescente, celle-ci semblant parfaitement savoir où se rendre. Elle le força à pénétrer dans la chambre, refermant la porte derrière eux avant de faire tourner la clé pour être sûre qu’elle soit fermée.

« Euh … Pourquoi est-ce que tu fermes ? Enfin, maintenant … Tu sais, il faut que l’on aille manger aussi car je commence à avoir faim et … »

« Je vais te faire devenir un homme, tu vas voir, toi. » coupa-t-elle sèchement avant de le projeter sur le lit. Un imposant lit pour deux personnes, un drap et une couverture se trouvant dessus. Il vint atterrir sur le lit, un peu choqué et étonné du comportement de l’adolescente.

« Un homme ? Euh … Katérina, je ne crois pas que ça soit une bonne idée, sincèrement. »

« Avec un tel objet, ça serait bête de ne pas l’utiliser non ? Et de toute façon, de quoi tu te plains, t’as le choix. Soit j’te baise, soit j’te bute. Tu préfères lequel des deux ? Fais gaffe à ce que tu vas dire car tu pourrais le regretter. »

« Euh … Sincèrement, j’ai le choix entre n’en prendre aucun ? Enfin, attention, Katérina ! Je ne veux pas dire que je ne veux pas avec toi hein ? Tu es très jolie mais c’est trop rapide et puis en même temps, on ne se connait pas assez. »

« … … … Fais chier. C’est parce que je ne suis pas aussi bien foutue que l’autre connasse aux cheveux bleus, n’est-ce pas ? Toute façon, t’es pas baisable. Tant que t’auras pas trois poils au menton, vaudrait mieux pas te toucher, ça risquerait de m’affecter. Casse-toi du lit, j’ai envie de me coucher. Et bien entendu, toi, tu dors ailleurs. »

Oui … En fait, il ne pensait pas dormir dans le lit. Hors de question. Dormir avec Katérina ? Il avait peur des attouchements sexuels de sa part. Il n’était pas dingue quand même à ce point ! Il se releva du lit, l’adolescente venant se coucher sur le ventre dessus. De là, il pouvait voir ses fesses. Sincèrement ? Entre Sélia et elle ? Eh bien … Sélia avait peut-être un sacré charme mature et encore, elle n’avait que trois ans de plus que lui … mais Katérina, c’était encore autre chose. L’érotisme et le charme de l’adolescence un peu insouciante, sans savoir réellement ce que l’on faisait. Pourtant, il était sûr et certain qu’elle savait ce qu’elle était en train de faire. Elle n’était pas une fille stupide.

« Kéran ? Je peux te poser une question quand même au cas où ? » demanda-t-elle après une dizaine de minutes, l’adolescent étant resté assis sur la chaise proche du petit bureau qui avait été placé dans la pièce. A part cela, il y avait un casier pour les affaires et aussi des toilettes basiques mais qui avaient le mérite d’exister. Au moins, pas besoin de quitter la chambre. Néanmoins, il répondit :

« Bien entendu … Qu’est-ce qu’il y a encore ? »

« Me parle pas comme ça ou je te bute, c’est compris ? Pourquoi est-ce que tu n’as pas voulu que j’aille me présenter à ta petite copine Sélia hein ? »

« Tu ne le sais pas ? » questionna l’adolescent aux cheveux gris avec surprise. « C’est pourtant très simple. Tu as quand même tué son Pyroli. Si je dois te présenter devant elle, elle penserait alors que je l’ai trompée et ce n’est pas le cas. De même, je ne veux pas que vous vous battiez tous les deux, ça serait trop dangereux. »

« C’est bien ce que je pensais … » marmonna l’adolescente sans bouger de son lit. « J’ai une autre question … Et pourquoi tu ne veux pas que je m’approche de tes pokémons ? »

« Hein ? Euh … Ca … Euh … Comment dire. »

Là, il ne savait pas du tout où se mettre. C’était très problématique mais l’adolescente venait de poser une question plus que gênante. La raison ? Il pouvait la lui donner mais il n’était pas sûr qu’elle lui plaise.

« Tu veux vraiment le savoir ? Je veux bien te répondre mais promets-moi de ne pas te mettre en colère. » bredouilla l’adolescent en la regardant.

« Vas-y … Balance moi tout, je suis prête à écouter. »

« C’est juste que j’ai peur que tu ailles les tuer. Je ne voudrais pas du tout que … »

« Ouais, c’est bon, j’ai ma dose. Vas chier, c’est compris ? Je vois tout simplement que t’as pas confiance en moi et en même temps, tu m’invites dans ta chambre, c’est quoi ton problème ? SINCEREMENT ?! »

« Sincèrement ? Et bien … Tu es imprévisible … et même si je m’en fiche que tu me fasses mal à force, je ne veux pas que tu blesses les autres personnes. »

Elle se redressa sur le lit, le fixant de ses yeux dorés. C’était ça sa réflexion ? Une réflexion aussi stupide provenait bien du type qu’elle avait en face d’elle ? C’était une blague ou quoi ? Non ? Même pas ? Elle hocha la tête négativement.

« Ouais … Je vois, je vois … Je ne suis pas prévisible … Et j’ai encore plein de choses dont tu ne te douteras jamais, je parie. » dit-elle sur un ton un peu perdu.

« J’aimerai bien les connaître si tu en as envie. » répondit l’adolescent aux cheveux argentés.

« Tu sais quoi ? J’en ai pas envie, justement. Dommage pour toi non ? Et j’ai pas faim alors je ne mangerai pas ce soir. Maintenant, tu me laisses tranquille. Je veux me reposer. »

« Ca fait depuis longtemps que tu n’as pas dormi dans un lit non ? Ça doit te faire bizarre. Surtout si tu es une princesse. Ce lit, ce n’est pas vraiment le meilleur … »

« Oh ferme ta gueule et laisse-moi dormir, compris ? Et t’avise même pas de penser à venir me rejoindre pendant que je te dors sinon je te castre pendant la nuit. » annonça-t-elle d’une voix énervée alors qu’elle relevait la couverture avant de s’engouffrer dessous.

« Message parfaitement compris, Katérina. »

Parfaitement compris … D’ailleurs, il avait une petite idée en tête mais il manquait encore de courage. Peut-être que pendant la nuit, il allait trouver la force de faire cela ? Il espérait … Car bon … Il n’avait pas très faim non plus. Il considérait Katérina comme une étrangère.

Et il ne voulait plus que ça soit le cas. Il devait alors faire quelque chose. Les minutes passèrent et il observait le regard doré de Katérina posé sur lui. Ils ne se parlaient pas … Pas du tout. Puis finalement, elle ferma les yeux sans les rouvrir alors … Il continuait de l’observer sans un mot, juste pour la regarder.

Ça devait franchement paraître bizarre et louche de faire une telle chose mais … Il était comme ça et pas autrement. Il ne voyait pas autre chose … pour faire ça. Peut-être qu’il … Qu’il devait prendre sur lui. Qu’il devait se montrer fort ? Montrer que même s’il la considérait comme une étrangère, tout pouvait changer à force ?

Ah … Ah … Ah … Confiance en soi. Confiance en soi. Il n’avait pas à avoir peur. Peut-être que la réaction de Katérina ne serait pas celle qu’elle avait évoquée. Il devait être courageux. Il fit descendre son pantalon, gardant néanmoins son t-shirt et son bas de tissu. Avec anxiété, il s’approcha du lit, grimpant dessus avant d’entendre quelques marmonnements. Qu’elle ne se réveille pas … Qu’elle ne se réveille pas.
Il se déplaça avec lenteur sur le lit, arrivant dans le dos de Katérina. Il souleva la couverture, s’y engouffrant à son tour alors que tout son corps était pris de spasmes. Il dormait dans le même lit qu’une fille. Cela faisait depuis longtemps … depuis Sélia. Et là, Katérina était bien différente de Sélia. Il ne devait pas avoir peur de tout ça …

Katérina était en train de dormir à côté de lui … comme dans le chariot. Non, ce n’était pas pareil. Là, ils étaient vraiment dans un lit et seuls … Il devait avoir plus de courage et faire un geste pour lui montrer qu’il tenait quand même à elle. Qu’il avait envie que leurs relations changent. Qu’il voulait ne plus avoir peur de la montrer à autrui.

Il respira bruyamment et rapidement comme si il avait couru ou combattu pendant des heures. Finalement, ses mains se posèrent sur le ventre de l’adolescente alors qu’il s’arrêtait de respirer. Réussi … Il avait réussi ! Comme pour dans le chariot ! Comme avant ! SUPER ! SU … Il se statufia, entendant quelques marmonnements du côté de Katérina, lui-même retirant ses mains aussitôt du ventre de l’adolescente
ZUT ! ET ZUT ! Il allait se faire tuer sans même pouvoir réagir ! Il devait s’en aller avant qu’il ne soit trop tard ! L’adolescente se retourna avec lenteur mais ses yeux étaient fermés. Elle dormait encore ? Elle dormait ? Alors … Alors … Il devait en profiter. Même s’il allait se faire tuer au réveil demain, il devait le faire ! Il suffisait juste qu’il se réveille avant elle ! Il priait son horloge interne de le réveiller demain sinon … Sinon … C’en était terminé de lui.

Ses deux mains se reposèrent sur Katérina mais au niveau de son dos alors qu’il emmenait l’adolescente contre lui. Hein ? Il ne le remarquait que maintenant mais elle … était plus petite que lui ? La tête de Katérina était logée contre son torse alors qu’il était surpris, plus que surpris. Avec Sélia qui était bien plus grande que lui, il n’avait pas du tout l’habitude de ça. Il avait l’impression … de protéger Katérina. Il vint s’endormir avec un petit sourire aux lèvres, heureux d’avoir réussir une telle chose.

Pourtant, une dizaine de minutes plus tard, alors qu’ils dormaient tous les deux, une aura noire se forma autour de Katérina. Celle-ci avait ses deux yeux grands ouverts, passant ses mains autour du cou de l’adolescent sans pour autant serrer. Elle grinça des dents avant de détourner le regard, l’aura noire disparaissant avant qu’elle ne se rendorme.

Chapitre 64 : Mensonge et vérité

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 64 : Mensonge et vérité

« On a tout notre temps, Kéran. Viens, on va s’installer contre un arbre. On a beaucoup de choses à se dire tous les deux de toute façon, non ? » dit-elle dans un grand sourire.

« Euh … Oui, d’accord. » bredouilla l’adolescent, tournant la tête vers les arbres. Katérina devait sûrement l’attendre là-bas mais il ne pouvait pas … Ce n’était pas possible pour lui d’inviter l’adolescente. Il y avait une bonne raison à cela et il était sûr qu’elle la connaissait aussi bien que lui. Assis contre un arbre, Kéran attendait que Sélia fasse de même.

« Par quoi devons-nous commencer ? Je ne sais pas du tout. Comment est-ce que tu vas ? Tu manges bien ? Tu te débrouilles ? Cette fichue arme te laisse tranquille ? »

« Euh … Euh … C’est plutôt à moi de te demander si tout va bien … Enfin, je crois. Moi, ça va … Enfin, je vais bien, je mange bien, je me débrouille. En fait, j’ai passé un mois à marcher pendant longues heures pour arriver jusqu’ici. »

« UN MOIS ?! Mais pourquoi ça ? » demanda-t-elle avec surprise.

« Car je devais me rendre ici pour une mission et voir le chef de l’Enceinte aux Esclaves. A partir de là, j’étais alors occupé à marcher très longuement. »

« Attends un peu … Tu as fait tout ce chemin, depuis la ville où nous nous trouvions jusqu’ici ? Tu étais accompagné ? Seul ? Mais c’est de la pure folie ! » s’écria la jeune femme aux cheveux bleus avec étonnement mais surtout de l’inquiétude.

« Bien sûr … Et ça n’a rien de si surprenant. Sélia, tu as fait pareil hein ? »

C’est vrai. Il marquait un point. Elle aussi avait fait beaucoup de marche. Mais s’il avait été seul, cela voulait dire qu’il avait survécu ! Elle, elle avait été accompagnée pendant son déplacement, ce n’était pas pareil dans le fond ! Elle prit son bras, le tirant vers elle avant de lui caresser le sommet du crâne.

« Kéran … Tu fais trop de choses dangereuses. Tu devrais arrêter avant qu’il ne soit trop tard. Ce que tu as fait, ce sont plusieurs centaines de kilomètres. »

« Je ne sais pas … Je me sens bien quand je suis dehors quand même … même si j’aimerai que tout soit plus calme. Tu sais, Sélia, j’ai vraiment envie d’une chose : c’est faire apparaître la lumière dans le ciel et faire disparaître ces nuages. Tu as déjà pu voir le soleil non ? Tu ne le trouves pas merveilleux ? »

« Bien sûr que si, Kéran … Bien sûr. Dans le fond, tu es resté le même dans ton cœur. Toujours un enfant, ne change pas … »

« Je dois changer, Sélia. Je dois changer pour ne plus l’être. Je suis bientôt un adulte ! » dit-il sur un ton un peu contrarié.

« … … Oui, sûrement, c’est même normal. » murmura Sélia, le forçant à rester contre elle pour l’empêcher de bouger. Elle voulait le garder le plus longtemps possible contre elle. L’adolescent rougissait mais se laissait faire, c’était bien différent d’avec Katérina.

Ils restèrent ainsi pendant deux bonnes minutes, sans parler, tandis que l’adolescent respirait contre son cœur. Même si tout était recouvert en grande majorité, elle le gardait contre sa poitrine et c’était un petit peu gênant. Oh … Rien de bien choquant mais voilà, c’était gênant, très gênant même.

« Euh … Sélia, est-ce que tu crois que je pourrai respirer un peu s’il te plaît ? » demanda-t-il finalement alors qu’elle lui extirpait la tête de sa poitrine recouverte de métal.

« Oups … Hahaha … Désolée, Kéran, désolée … Et si nous continuons à parler ? Je vois que tu as des noigrumes encore ? Tu en as une troisième même ! Comment vont Lili et Lala ? »

Elles allaient très bien même s’il ne les sortait que très peu ces derniers temps. Du moins, une à deux fois par jour en demandant à Katérina de le laisser seul. Il ne voulait pas que ses pokémons croient qu’il ne les aimait pas.

« J’en ai une troisième aussi. Une Stalgamin que j’ai sauvée et qui s’appelle Sarène. Je pourrai te la montrer si tu veux. Tiens, je vais le faire ! »

Sans attendre de réponse de la part de Sélia, il présenta ses trois noigrumes à la jeune femme avant de les jeter devant lui. Les trois pokémons apparurent devant les yeux de la jeune femme aux cheveux bleus. Celle-ci fit un petit sourire, caressant le sommet du crâne des trois pokémons avant de dire sur un ton neutre :

« Kéran … Tu sais que les Stalgamins femelles, il y a de grosses chances qu’elles soient … »

« Je le sais bien mais laisse-moi la garder. Elle n’est pas du tout dangereuse, tu as vu ? »

« Hum … Je te fais confiance. De toute façon, si elle est à tes côtés, elle n’a rien à craindre, loin de là même. Tu lui donneras tout ce qu’il faut. Un spectre n’est pas forcément mauvais. »

VOILA ! VOILA ! C’était ça ! C’était ça qu’il voulait entendre comme réponse ! Rien de plus ! RIEN DE PLUS ! C’était ça ! Il voulait qu’on accepte ses choix ! Il enlaça subitement Sélia au cou avant de lui dire d’une voix enjouée :

« Merci, Sélia ! Merci beaucoup ! Merci pour tout ! »

« Hein ? Pourquoi ça ? Ohla, calme-toi un peu. Je croyais que tu ne voulais plus te comporter comme un enfant. Quel exemple tu fais devant tes pokémons. » murmura-t-elle bien qu’elle ne trouvait pas cela déplaisant. C’était bien l’une des rares fois où Kéran semblait réellement heureux depuis si longtemps.

« Tarsal ? » demanda la petite créature aux yeux dorés et à la corne orange sur le sommet de son crâne. Elle penchait la tête sur le côté, se demandant ce qu’il faisait.
Puis subitement, elle se téléporta ainsi que sa sœur jumelle et la Stalgamin entre les deux personnes. L’adolescent fut obligé de les réceptionner avant de les caresser longuement. Il murmura sur un ton plus que doux :

« Elle est un petit peu jalouse mais rien de méchant. »

« Hum ? Jalouse de qui ? » demanda Sélia sous un faux ton interrogatif.

« Je … Je ne sais pas … Enfin, je crois que ça doit être de toi. »

Il avait réussi au moins à dire cela. Il n’osait pas en dire plus, qu’elle était jalouse de la relation entre lui et Sélia. Dommage que Sélia avait quelques années de plus que lui, enfin, ce n’était que trois ans, ce n’était pas grand-chose et à côté … Il avait Katérina. AH ! Katérina ! Elle devait sûrement l’attendre ! Il devait aller la revoir et …

« Qu’est-ce qui se passe ? Tu sembles surpris ou apeuré, Kéran. » dit la jeune femme aux cheveux bleus, un peu étonnée par rapport au visage qu’avait l’adolescent.

« Ah non … Ce n’est rien de bien important, rien de bien grave. Enfin, non … Sans mentir, tu n’as pas à t’en inquiéter, je suis désolé. »

Il ne pouvait pas parler de Katérina. La raison était simple … Trop simple. Par contre, il remarquait quelque chose, Sélia aussi avait plusieurs noigrumes à la taille. Enfin, plus d’une … Il se rappelait de son premier pokémon mais après … Pas des autres.

« Tu as eu de nouveaux pokémons on dirait ? Ce sont lesquels ? »

« Ah ! Eux … Et bien, je ne peux pas vraiment t’en parler, je suis désolée, Kéran. C’est juste que c’est important pour moi que tu ne saches pas ce qu’ils sont. Tu comprends ? Tu es de l’Enceinte aux Esclaves et moi de la Sainte Alliance. »

Il comprenait … Il comprenait parfaitement même. Il hocha la tête alors qu’un léger froid s’était installé entre eux. Il rappela ses trois pokémons, leur disant qu’il s’occuperait d’elles plus tard. Bon … Ben … Après tout, il ne devait pas oublier une chose : ils étaient rivaux.

« Kéran … Ton idée de quitter l’Enceinte. Tu l’as toujours en tête ? Tu sais, tu pourrais facilement me rejoindre et … »

« Sélia, on en avait déjà parlé. Je ne pourrai pas … Pas avec une Stalgamin et une épée possédée … Je suis désolé. »

« Non … Je le savais bien mais bon. Je voulais quand même essayer. » murmura faiblement la jeune femme aux cheveux bleus.
Voilà qu’ils étaient maintenant tous les deux tristes. A cause de tout ça. Pourquoi est-ce qu’il avait voulu prendre cette épée ? Maintenant, elle était toujours accrochée à lui. Non … Ce n’était pas de la faute de l’arme mais seulement de lui. Il s’approcha de Sélia, venant l’embrasser sur les joues tout en rougissant.

« Il vaut mieux que je retourne à ma propre mission, Sélia. »

Oui. Elle comprenait parfaitement ce qu’il disait. C’était normal. Et il valait mieux partir maintenant, sur de bons termes plutôt que sur une dispute. Elle tendit ses bras pour qu’il puisse s’y engouffrer, chose qu’il fit. Ils restèrent ainsi pendant plusieurs minutes, chacun murmurant à l’autre qu’il prendrait des nouvelles de lui.

Puis finalement, ils se séparèrent. Il s’engouffra dans la forêt alors qu’elle-même retournait du côté de ses soldats. Elle était devenue quelqu’un de très important … contrairement à lui. Lui, c’était plutôt l’Enceinte qui voulait le tuer. Il retrouva Katérina au même endroit qu’auparavant, Celle-ci avait les bras croisés au niveau de sa poitrine.

« Tu as terminé ? Alors, ta fameuse mission d’espionnage ? »

« Euh … Et bien … On va dire que c’était quand même pas mal … Enfin … Je crois … Je vais dire que j’ai vu une femme qui dirigeait toute une troupe mais je n’ai pas pu entendre de quoi ils parlaient exactement. »

« Et tu penses que ton chef va se contenter de ça ? » dit avec ironie Katérina alors qu’elle sautillait sur place, sa poitrine se levant et s’abaissant au rythme de ses sauts.

Il ne devait pas la regarder … Pas du tout. Il était déjà plutôt confus d’avoir à lui adresser la parole après ce qu’il avait dit. D’ailleurs, Katérina ne lui en voulait pas pour ça ? De l’avoir mise sur le côté ? Peut-être …

« Je ne sais pas du tout. Je ne pense pas. Je lui expliquerai avec mes mots et … »

« C’est vrai que j’avais oublié que tu étais un beau parleur. »

« C’est pas ça ! Pas ça du tout ! Tu racontes n’importe quoi ! Tu viens avec moi ? Je dois retourner dans l’Enceinte puisque j’ai terminé ma mission. » dit-il avec entrain et motivation, allant chercher sa main.

Elle le repoussa d’un geste plutôt violent avant de poser son regard sur lui. Qu’est-ce qu’il espérait encore une fois ? Ne comprenait-il pas ce qui se passait ici ? Peut-être avait-il besoin d’une meilleure explication ? Bref … Elle lui en voulait et il le savait maintenant.

« Je t’accompagne mais pas de familiarité entre nous deux. Est-ce bien compris ou il faut que je te le fasse rentrer dans le crâne à coups de poing ? »

« Non non ! C’est parfaitement bon ! J’ai compris ce que tu voulais dire. » bredouilla l’adolescent, ne pouvant pas réellement lui en vouloir.

Pas du tout même. Il marcha à côté d’elle, espérant qu’elle allait quand même le guider malgré tout. Il suivit Katérina, les deux personnes ne s’adressant pas la parole, chose tout à fait normale. Toujours aussi normale … Vraiment normale.

« Katérina, tu m’emmènes où, s’il te plaît ? Car je t’accompagne, hein ? »

« Tu ne voulais pas retourner à l’Enceinte ? Alors, je t’y emmène, c’est aussi simple que ça. »

Elle haussa les épaules, se tournant vers lui alors qu’il la regardait longuement. Elle était imperturbable … Non. Le pire, c’est qu’elle ne l’insultait pas ou ne faisait pas ses petits jeux d’insultes envers sa personne. Non … C’était comme si elle l’ignorait. Comme s’il n’existait pas à ses yeux. C’était encore plus horrible qu’il ne le pensait. Il n’avait pas envie de ça ! Pas du tout même ! Qu’elle l’insulte ou qu’elle s’amuse à ses dépens !

Mais rien de tout cela. Elle restait complètement imperméable à ses dires et à ses paroles. C’était moche … Très moche. Il ne voulait pas de ça. Il voulait qu’elle lui parle, qu’ils discutent tous les deux mais il n’y avait rien à faire.
Durant tout le trajet, les deux personnes n’ouvrirent guère la bouche. Oh … Il tenta plusieurs fois mais Katérina lui lançait un regard des plus mauvais, le bloquant sur place et l’empêchant de prendre la parole.

Puis finalement, ils arrivèrent devant le bâtiment de l’Enceinte. Là-bas, les deux gardes continuaient de faire leur boulot alors qu’il s’approchait d’eux. Il était le seul car oui, Katérina restait en arrière. Il voulut lui prendre la main mais elle le repoussa une nouvelle fois. Il poussa un soupir avant de revenir vers les gardes.

« Je dois aller voir le chef … Je dois lui faire mon rapport de mission. »

« Ouais, ouais … Ça fera que la troisième fois que tu passes par ici en une journée. Vas-y, rentre avant que l’on décide de changer d’avis. »

D’accord, d’accord ! Pas besoin de le presser ! Il avait parfaitement compris qu’il devait aller faire son rapport à son chef et surtout que ça commençait à être fatiguant qu’il fasse des allers-retours dans l’Enceinte.
Il remercia les deux soldats avant de se diriger à l’intérieur du bâtiment. En une journée, il lui semblait déjà connaître le bâtiment par cœur. Il arriva devant la porte d’où de l’autre côté, se tenait normalement le chef de l’Enceinte. Il demanda aux gardes de le laisser passer, chose qu’ils firent. Finalement, il se retrouva devant Ranor.

« Je viens vous emmener ce que j’ai appris au sujet de la Sainte Alliance. Néanmoins, je tiens à vous signaler que cela n’est rien de bien important. »

« Ça ne fait rien. Fais donc ton rapport et je l’écouterai. A partir de là, je verrai alors comment je dois réagir en conséquence ou non. »

Comme il le désirait. Il hocha la tête positivement avant de se mettre à parler. Il allait tout lui dire … Cela serait beaucoup plus simple … Sauf peut-être sur la relation qu’il avait avec Sélia. Il commença à prendre la parole :

« Alors, je peux vous dire tout simplement que la Sainte Alliance était en mission d’exploration, rien de plus. Néanmoins, je ne sais pas ce qu’ils recherchaient mais j’ai pu remarquer qu’ils écoutaient tous une jeune femme qui doit avoir vingt ou vingt-et-un ans. Elle s’appelle Sélia et est responsable de la troupe. »

« Continue donc … ou alors, est-ce déjà terminé ? »

« A part le fait qu’elle possède six noigrumes autour de la taille dont un Archéodong, je ne peux rien vous dire de plus. » murmura l’adolescent, ayant fini son rapport … qui était dans le fond bien trop court. Heureusement, il n’avait pas à en dire plus car Ranor semblait se contenter de ça. Pfiou … Il n’aurait pas aimé que l’homme profite de sa relation avec Sélia pour espionner un peu plus encore la Sainte Alliance.

Chapitre 63 : Qui espionne qui

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 63 : Qui espionne qui

« Katérina, est-ce que tu penses que ce sont les personnes du précédent groupe rencontré ? »

Un petit ricanement sortit des lèvres de Katérina. Est-ce qu’il avait déjà oublié ? Elle pensait qu’il avait parfaitement compris ce qu’elle avait fait la dernière fois mais il semblerait que ce n’était pas du tout le cas. Hahaha … Quel idiot.

Quel idiot … Il ne comprenait rien, il était trop stupide, beaucoup trop stupide et c’en était amusant. Elle avait réussi à retrouver un semblant de bonne humeur après quelques minutes de marche. La raison était simple : l’imbécilité de Kéran était si facile pour la distraire.

Mais après, ce n’était pas le moment à penser à une telle chose. Cette fichue mission d’espionnage. N’avait-il pas compris que cet homme comptait le tuer dès qu’il avait le dos tourné ? Ne jamais faire confiance à autrui, c’était pourtant une notion très simple à assimiler mais le problème avec Kéran, c’est qu’il comprenait très lentement, trop lentement même. Elle poussa un léger soupir, se frottant le bras gauche bandé.

« Mais qu’est-ce qui se passe encore avec moi ? » souffla-t-elle à elle-même.

Elle avait du mal à saisir ce qui se passait avec son corps actuellement mais cela était peut-être dû au fait qu’elle n’avait pas l’habitude d’avoir une personne aussi proche d’elle depuis autant de temps. Oui … Après tout, depuis des années, elle vivait en solitaire alors maintenant que ce n’était plus le cas, cela était donc étonnant et nouveau pour elle. C’était cela … De la faute à Kéran pour ne pas changer.

« Alors … Il m’a dit que les membres de la Sainte Alliance se trouvaient dans les environs après que l’on ait trouvé une clairière. Est-ce que tu la vois, Katérina ? »

Il essayait de lui poser la question et cela malgré les paroles de Swar. La raison ? Il ne pouvait pas éviter de lui adresser la parole. Car il avait besoin de lui parler, d’essayer de se faire pardonner envers l’adolescente pour que tous les deux puissent reprendre une conversation normale et sereine, voilà tout.

Mais bon, maintenant, il n’était pas sûr que ça soit le désire de l’adolescent. Elle avait sûrement d’autres idées en tête. Pfff … Il tourna son visage vers elle, essayant de faire un petit sourire mais il n’y arrivait pas. Il avait peur de tout gâcher une nouvelle fois. En même temps, il savait parfaitement que Swar et Katérina ne pensaient pas à mal pour lui. Ils essayaient vraiment de l’aider mais … Il n’y arrivait pas.
Peut-être que Katérina et Swar avaient raison ? Il lui fallait un déclic ? Quelque chose dans son crâne qui allait s’activer et alors lui permettre de changer de mentalité ? Il n’était pas sûr de le vouloir mais en même temps, avec tout ce qui se passait autour de lui, ça ne serait pas étonnant que ça arrive un jour ou l’autre.

« Je n’ai pas envie d’être différent … Pas du tout. Je suis bien comme je suis. »

Et il aimait bien ce qu’il faisait ou presque. Mais les gens autour de lui étaient tous des manipulateurs et des arrivistes. Peut-être même Katérina ? Car dans le fond, à part qu’elle était une princesse, il ne connaissait rien du tout. Peut-être même qu’elle lui mentait ?

« De toute façon, ça ne sera pas l’ancien groupe de la Sainte Alliance. » annonça finalement Katérina après quelques minutes de marche.

« Ah bon ? Et pourquoi ça ? Comment est-ce que tu peux le savoir ? »

« Car ils ont eu un petit « accident ». Je pensais que tu l’avais parfaitement compris la première fois mais il semblerait que ça ne soit pas le cas. Si tu ne sais pas de quoi je parle maintenant, je vais donc penser que tu le fais exprès. »

« Non … Non … C’est bon mais … Je … Je ne sais pas quoi te dire … Est-ce que je me sens soulagé ou non ? Car au final, tu as quand même tué des hommes. »

Et de l’autre côté, ces hommes avaient fait uniquement leur travail. Et enfin d’un autre côté encore une fois, ces hommes avaient fait preuve d’une brutalité à toute épreuve qui l’avait mis dans un état émotionnel difficile à décrire même pour lui. Alors peut-être que dans le fond, c’était une bonne chose ? Une très bonne chose même ce qui s’était passé.

Enfin … Il devait envisager tout ça de cette manière. Que c’était bien de tuer et qu’il n’avait alors rien à se reprocher. Car il avait le sentiment que Katérina avait fait cela après avoir vu l’état dans lequel il avait été. D’ailleurs, en pensant un peu aux pokémons, il y avait quelque chose qui venait de titiller sa mémoire.

« Katérina … Je veux être sûr mais … Tu n’as aucune noigrume ou pokémons non ? »

Il s’était arrêté, se tournant vers l’adolescente aux cheveux argentés. Celle-ci s’immobilisa, les bras croisés à hauteur de sa poitrine comme pour le juger et l’évaluer. Peut-être réfléchissait-elle à lui répondre ou à lui mentir ?

« Hum ? Pourquoi ça ? Je pensais qu’après un mois, tu aurais remarqué que c’était justement le cas. Je n’ai pas besoin de pokémons pour me battre. Par contre, si tu veux, j’ai deux belles pêches qui sont prêtes à être cueilli par toi. »

Comme pour bien lui montrer de quoi elle parlait, elle posa son regard sur sa poitrine, la soulevant aux yeux de l’adolescent. Il détourna le regard, toujours aussi gêné par les provocations érotiques de Katérina. A force, un jour, il devait vraiment prendre les devants et y répondre. Si elle lui proposait une telle chose, c’est qu’au fond d’elle, elle le désirait peut-être ? Si c’était vraiment ça … Ça serait un passage à l’âge adulte non ?


Un adulte … Devenir adulte avec une femme comme elle ? C’était tout simplement une idée merveilleuse et sublime. Rien que le fait d’y penser le faisait déjà rêver à ce sujet. Il voulait vraiment y arriver ! VRAIMENT ! Mais pour ça, peut-être qu’il devait déjà se montrer un peu plus … collant ? Du genre, des petites scènes pour montrer son affection ?
Après, est-ce que c’était de l’envie ou autre chose qui le motivait à ça ? Car Katérina était très belle comme adolescente et ça devait surement être un rêve que de pouvoir faire cela avec elle mais … en même temps … C’était un rêve inaccessible pour lui. Katérina ne faisait que s’amuser de son état d’adolescent et rien d’autre. Il ne serait jamais assez bien pour une fille comme elle, une « princesse » comme elle. Loin de là … Ah … Vraiment … Voilà qu’il était à nouveau plus que morose à cause de tout ça.

Bon … Ne pas y penser, c’était la meilleure chose à faire. Maintenant, il accéléra le pas, se dirigeant vers la clairière dont avait parlé le chef de l’Enceinte. D’après ce qu’il avait compris, il devait faire le tour ensuite.

Finalement, après une marche un peu plus longue que prévue, ils arrivèrent à trouver la clairière. Là ? Aucune trace de pas, simplement de l’herbe avec quelques troncs et un petit ruisseau qui permettait de s’abreuver si on avait soif. Surement un endroit pour que les pokémons puissent se reposer.

« Katérina ? Est-ce que tu as pu entendre des voix maintenant ? Comme à ton habitude ? »

« Rien du tout … Ils ne doivent pas être réellement autour mais dans un rayon un peu plus grand qu’on ne le croit. Bref … Tu es mal barré. »

« Tu ne veux pas m’aider un tout petit peu, s’il te plaît ? Ça serait vraiment gentil de ta part. » murmura l’adolescent avec lenteur, faisant son petit regard pitoyable.
Elle poussa un profond soupir énervé avant de faire un geste de la main pour dire qu’elle était d’accord. Sans un mot, elle s’éloigna de la clairière, pénétrant dans la forêt avoisinante. Il vint la rejoindre avec rapidité, regardant autour d’eux. Des indices … Des indices sur la présence de la Sainte Alliance.
Si ce n’était pas l’ancien groupe, cela voulait dire que c’en était un autre. Si c’en était un autre, est-ce qu’il y avait des chances qu’ils soient au courant pour Sélia ? Sélia était quand même quelqu’un de très motivé et capable non ? Elle devait être sûrement connue même à des centaines de kilomètres de là !

C’est pourquoi il croyait en tout ça … Qu’il espérait avoir des nouvelles à son sujet. Mais bon, il ne fallait pas se faire forcément des illusions. Il n’y avait qu’un faible pourcentage de chance que le nom de Sélia leur dise quelque chose. Ah … Bon … Peut-être quand même qu’il devait essayer ? Qu’est-ce qu’il perdait ? AH NON ! Quel con ! Voilà pourquoi Katérina et Swar lui criaient dessus ! Si c’était une mission d’espionnage, ça voulait dire qu’il ne devait pas se montrer aux yeux des soldats !

« Katérina ? Katérina ? » cria-t-il subitement, ayant perdu de vue l’adolescente alors qu’il avait réfléchit un peu trop à tout ce qui l’entourait.

Aucune réponse … Jusqu’à ce qu’une main se mette sur sa bouche pour l’empêcher de parler. Il tourna son visage, remarquant l’adolescente aux cheveux argentés qui semblait énervée. Elle retira sa main avant de souffler :

« Purée ! T’abuse vraiment mon con ! Tu ne peux pas te taire ? C’est une mission d’espionnage non ? Alors, peut-être qu’il faudrait que tu la mettes en veilleuse et sois peut-être plus discret ? »

« … … Et dire que j’y ai pensé juste avant et que je me trompe encore. Je suis vraiment désolé, Katérina. » marmonna l’adolescent en rougissant.

« Ouais, ouais … Ca ne fait rien. Maintenant, tu es au courant alors tu te déplaces avec furtivité si tu ne veux pas te faire repérer. Regarde aussi où tu mets les pieds. »

D’accord, d’accord ! Là, par contre, il savait pourquoi elle disait cela. A cause des nombreuses branches mortes sur le sol. Si elles craquaient, et bien, cela allait prévenir autrui de sa présence. Donc, ce n’était pas du tout conseillé.
Suivant les pas de Katérina, celle-ci semblait savoir où se rendre tandis qu’ils avançaient au fur et à mesure des minutes. Mais il remarquait qu’ils faisaient une sorte de cercle, toujours plus grand. Elle marchait dans un rayon de plusieurs mètres pour avoir de plus en plus de chances de trouver les membres de la Sainte Alliance. Puis subitement, elle s’arrêta.

« Eh bien voilà … Il suffisait de demander. »

Elle désigna d’un hochement de tête vers la droite l’endroit où elle avait entendu du bruit. Encore une fois, il devait remercier les pouvoirs de Katérina. Toujours plus utiles qu’on le croyait. Grâce à eux, ils allaient pouvoir maintenant mettre la main sur les membres de la Sainte Alliance. Elle lui chuchota de la suivre tandis qu’ils s’avançaient à travers les arbres. Alors … Alors … Par contre, y avait un petit truc qui le dérangeait.

Katérina ne semblait pas très heureuse d’après ce qu’il remarquait sur son visage. Est-ce qu’il y avait un problème avec ces personnes de la Sainte Alliance ? Peut-être des connaissances à elle, c’était sûrement cela. Après un peu de marche où elle lui prenait la main pour le guider, elle l’immobilisa contre un arbre, lui murmurant de se taire avant qu’il n’entende des voix. La Sainte Alliance était proche, très proche même !

« Qu’est-ce qui se passe, Katérina ? Tu as l’air pas trop folichon. »

« Rien de bien grave. Regarde juste c’est qui de la Sainte Alliance. C’est ta mission non ? Donc vas les espionner au lieu de me parler. » marmonna l’adolescente.
Pourquoi est-ce qu’elle parlait ainsi ? Il y avait un problème, il en était sûr et certain. C’était quoi ces personnes de l’autre côté ? Il se retint de pousser un cri après avoir visionné les différentes personnes. Oh … Il y en avait environ une dizaine mais une seule était bien plus … spéciale à ses yeux que le reste.

« Comment … ça se fait qu’elle est là ? »

Il avait du mal à y croire mais c’était elle … Elle … Sélia. Sélia était là, en train de donner des ordres d’après ce qu’il remarquait. Mais il n’écoutait pas ses paroles, la seule chose, c’est qu’il la voyait après tout ce temps.

« Katé … Katérina … Il vaut mieux pour toi que tu ne te présentes pas. »

« Comme tu veux, Kéran. Je le sais très bien. »

Hein ? Elle ne montrait aucune difficulté ou réticences ? Elle s’éloigna de quelques arbres, venant s’adosser à l’un d’entre eux. Elle le laissait seul ? Et en même temps … Lui … Qu’est-ce qu’il devait faire ? Se présenter ? Montrer à Sélia qu’il était là ? Il ne savait pas … Il ne savait pas comment réagir. Sa mission d’espionnage était quand même de ne pas se montrer.

Mais c’était Sélia et il n’était jamais sûr de savoir quand est-ce qu’il allait pouvoir la revoir ! C’était une tentative inespérée ! Il n’aurait peut-être pas d’autres chances avant plusieurs mois ! Il ne devait pas … Il ne devait pas gâcher cette chance ! Il ne devait pas hésiter ! Pas du tout même ! Il fit un saut sur le côté, tremblant à l’idée que tout le monde le remarque, chose qu’il voulait néanmoins.

« QUI EST-CE ?! » hurlèrent soudainement quelques soldats.

Tous s’étaient tournés vers lui alors qu’il tremblait sur place. Son visage s’était posé aussitôt sur la jeune femme. Celle-ci haussa un sourcil alors qu’il pouvait enfin la voir sans aucune gêne. Elle portait une armure rouge sur le corps mais elle camouflait beaucoup moins qu’auparavant. Certaines parties étaient à peine recouvertes par un tissu blanc ou alors nullement recouvertes comme le haut de ses jambes. D’ailleurs, sa poitrine était très légèrement dévoilée tandis qu’il remarquait la nouvelle arme qu’elle avait autour de la taille. Une belle épée … au moins aussi belle que celle contenant Swar.

« Mais … Attendez un peu … C’est … Kéran ? »

« Coucou Sélia … » bredouilla l’adolescent en détournant le regard. Il n’osait pas la regarder en face maintenant qu’elle savait qu’il était là.

« Vous la connaissez, cheffe ? » demanda l’un des soldats.

« Bien entendu. Normalement, si vous êtes depuis assez longtemps avec moi, vous devriez connaître son nom. Je viens même de le dire. »

« Ah ! C’est lui l’adolescent dont vous n’arrêtez pas de parler en espérant avoir de ses nouvelles et que vous voulez revoir à tout prix ? »

« AHEM ! » toussota violemment la jeune femme aux cheveux bleus. « Veuillez me laisser seule avec lui, il n’est pas dangereux et ne causera aucun tort. Exécution. »

Elle était la cheffe de sa troupe. Quelques ricanements se firent entendre avant que les soldats de la Sainte Alliance ne s’éloignent de quelques mètres. Lui ? Il était resté immobile, tremblotant toujours énormément tandis qu’elle s’approchait.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? C’est bien le dernier endroit où je pensais te trouver. Tu es … encore dans l’Enceinte ? » murmura-t-elle avant de se retrouver à sa hauteur.

« Je … Oui … Je suis dans l’Enceinte encore … Sélia. Mais je suis vraiment content de te revoir. J’avais demandé à d’autres personnes et puis bon, je … »

« C’est si bon de savoir que tu vas bien, Kéran. » coupa avec douceur la jeune femme aux cheveux bleus, s’affaisser de quelques centimètres.
Elle passa ses bras autour de lui avant de venir frotter son nez contre le sien avec tendresse. Ses lèvres se posèrent sur sa joue tandis qu’elle poussait quelques instants plus tard un soupir de plaisir. S’il était heureux de la revoir, elle ne cachait pas le fait qu’elle aussi l’était. Il vint l’embrasser à son tour, deux yeux dorés les observant à distance.

Chapitre 62 : Espionner l’ennemi

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 62 : Espionner l’ennemi

« AIE ! Ça fait vraiment mal là ! »

Il fut projeté contre un arbre alors que l’adolescente croisait les bras autour de sa poitrine. Ils étaient sortis du bâtiment ou plutôt il avait été éjecté de ce dernier par Katérina. Qu’est-ce qu’elle lui voulait ? Depuis qu’il avait parlé de le protéger, elle était énervée, très énervée même. Ca faisait vraiment mal quand elle s’y mettait !

« Réfléchis un peu à tes gestes et tes actions. »

« J’ai déjà réfléchis à tout ça et je pense sincèrement que si je ne m’éloigne pas trop du chef de l’Enceinte, je n’ai pas grand-chose à craindre des autres membres. »

« MAUVAISE REPONSE ! » hurla-t-elle en prenant l’une de ses lames, venant la planter dans l’arbre, juste à quelques centimètres de la chevelure de l’adolescent. Celui-ci poussa un cri d’effroi avant de se recroqueviller sur lui-même. Qu’elle ne le tue pas ! Qu’elle ne le tue pas ! C’est bon ! C’est bon ! Là, il ne trouvait pas ça drôle du tout ! PAS DU TOUT !

« Fais chier ! FAIS CHIER ! FAIS CHIER ! PUTAIN ! TU M’ENERVES KERAN ! »

Mais pourquoi est-ce qu’elle s’emportait autant ? Il n’avait rien fait de mal. Rien du tout même. Mais l’adolescente était folle de rage. Elle serrait les dents, le reprenant par le col pour le soulever au-dessus du sol, à environ cinquante centimètres. La poigne qu’elle avait était plus effroyable qu’autre chose, difficile à croire qu’elle provenait d’une femme aussi chétive qu’elle et pourtant, c’était le cas.

« Mais pourquoi, Katérina ? Pourquoi ? Qu’est-ce que je t’ai fait ? Pourquoi tu t’énerves comme ça ? HEIN ? POURQUOI ? »

« Car tu es un mec beaucoup trop con et simplet ! Il faut quoi pour que ça te rentre dans le crâne ? Il faut quoi pour que tu arrêtes de donner ta confiance à n’importe qui ?! IL FAUT TE MUTILER ?! Te priver d’un bras ?! Tuer cette salope de femme aux cheveux bleus ? Ouais … Si je la bute devant tes yeux, tu m’en voudras tellement … Tu ne feras confiance à plus personne hein ? Ou alors, il suffirait de demander à cette arme de merde de faire le boulot à ma place. Elle en serait capable, en quoi ça la gênerait de tuer une femme ou deux. Si on te prive de celle que tu aimes tant, ça serait bien plus simple hein ? Tu n’aurais plus de famille, plus aucune famille … Et bien entendu, j’irai écraser tes noigrumes et torturer les pokémons qui s’y trouvent à l’intérieur. Hahaha … Hahaha … »

« Tu es juste folle … Katérina. A quoi ça te servirait ? A quoi … est-ce que ça te servirait de faire tout ça ? Alors que je suis celui qui serait concerné ? » bredouilla l’adolescent.

« A TE FAIRE RENTRER DU PLOMB DANS LE CRÂNE ! CONNARD ! »

Elle retira sa main du col mais pour la poser sur son visage. Avec rage, elle le fit percuter l’arbre sur lequel il avait été adossé depuis qu’ils avaient quitté le bâtiment. Une fois, deux fois, trois fois, un peu de sang se fit voir sur le bois de l’arbre avant qu’elle ne retire sa main. Elle grogna plusieurs fois, émettant de puissants râles tout en transpirant. Ce n’était pas l’effort qui la mettait ainsi, c’était autre chose. Autre chose … de plus rageant.

« J’ai … mal … vraiment mal … là, Katérina. »

« Et si tu continues à le blesser, je serai obligé d’intervenir. » murmura une voix.

L’une des deux épées autour de la taille de Kéran fut recouverte d’une puissante aura noire tandis que Katérina sortait ses deux lames. Nullement inquiète, elle cria :

« Et tu crois que tu vas me faire peur comme ça ? VIENS DONC ! Visiblement, comme spectre, tu es complètement à la ramasse puisque tu ne sais même pas comment t’occuper de ce type qui ne sert à rien ! »

« Je ne pensais pas te faire peur. Je te mets simplement en garde, catin. » reprit calmement Swar tandis que Kéran se frottait le dos du crâne, gémissant de douleur. A cause de Katérina, il s’était ouvert et cela faisait horriblement mal.

« Ne vous battez pas tous les deux. Ça ne mènera à rien de bon. » marmonna-t-il avant de soupirer. Pourquoi fallait-il que ça se termine toujours comme ça ? En même temps, il eut un petit sourire aux lèvres. Il n’avait pas rêvé d’une chose …

« Et ça te fait marrer cette situation ? T’as pas l’air de comprendre ce qui se passe ducon ! »

« C’est juste que Swar n’aurait pas hésité à me protéger si tu avais continué. Même si je ne l’entends plus beaucoup depuis pas mal de temps, je sais qu’il est là. »

« Hum … Je retire ce que j’ai dit. Tu peux continuer à le malmener. » annonça l’épée.

« HEY HEY HEY ! NON ! SWAR ! Ne me fait pas retirer ce que je viens de dire s’il te plaît ! Tu étais très bien ! Vraiment très bien ! »

« Si j’ai même l’autorisation de l’arme inutile … Je vais aller te forger le caractère, moi. » murmura avec une fausse douceur Katérina avant de remettre correctement ses armes. Elle craqua les os de ses deux poings, un sourire sadique aux lèvres. « T’en fais pas … Je vais y aller doucement … Un os par un … Tu vas comprendre ce qu’est la vie réelle. »

La vraie vie ? Il la connaissait déjà ! Mais ça ne changeait rien à ce qu’il comptait faire ! Même si cela ne fut pas voulu, il dit sur un ton effronté :

« Je vais continuer de rester dans l’Enceinte aux Esclaves. Je donnerai même une réponse positive à Ranor, Katérina. »

« Hahahaha ! Bien sûr ! » répondit-elle en émettant un grand rire tonitruant.


Elle trouvait cela drôle ? Pourtant, il ne plaisantait pas ! Pas du tout même ! Pourtant, elle arrêta de rire, passant une main sur la partie droite de son visage. Et alors, il comprit … Le rire n’avait rien eu de gentil ou sympathique.

« Tu penses que tu seras encore vivant pour lui répondre ça, Kéran ? » chuchota avec douceur Katérina avant de sauter sur lui. Il fit une roulade sur le côté pour l’éviter, se redressant avec rapidité. Il tituba sur place, ayant du mal à rester correctement debout.

Il devait s’éloigner avant qu’il ne soit trop tard ! Katérina était incontrôlable ! Il commença à courir mais s’écroula au sol. Ses jambes ne lui répondaient même pas ! Qu’est-ce qu’il pouvait faire contre ça ? Ce n’était pas normal !

« Tu ne pensais pas t’enfuir non ? Tu crois que les petits coups derrière le crâne, c’était par plaisir ? Enfin non … C’était à moitié par plaisir. L’autre petite chose amusante dans tout ça, c’est ce que cela me permet de t’empêcher de t’enfuir. Si facile … Et pourtant, rares sont les personnes qui sont capables de faire une telle chose. »

« Katérina … Katérina … Lâche-moi un peu s’il te plaît … Je t’en supplie mais laisse-moi tranquille ! J’en ai marre là ! Vraiment marre ! »

« Et ? Tu veux que ça me fasse quoi que tu en aies marre ? Tant que tu ne refuseras pas la proposition de ce type, je continuerai à te faire souffrir. »

« MAIS CA TE SERT A QUOI ?! Si tu t’en fous de moi, tu n’as qu’à me laisser crever ! »

Voilà qu’il recommençait à avoir ses mauvaises pensées. Tout ça alors qu’encore hier, la nuit avait été merveilleuse. Maintenant, tout ça avait été brisé par l’adolescente qui cherchait à le mettre en colère ou à faire quelque chose qu’il ne comprenait pas.

« Bon ben, vas-y. Dégage le cloporte. »

Hein ? Comment ça ? Elle le laissait partir ? L’adolescente le fixa de ses deux dorés, venant s’adosser à un arbre. Elle allait vraiment le laisser tranquille ? Il avait du mal à y croire mais il fit quelques mouvements avant de remarquer qu’elle ne le suivait pas.

« Katé … » commença-t-il à dire avant de se faire paralysé sur place.

« Imbécile. » murmura l’épée sur un ton irrité. « Maintenant que tu as fait ton choix, ne cherches même pas à lui demander de t’accompagner. Ce que tu viens de faire, tu l’as amplement mérité, est-ce bien compris ? »

« Je … Je … D’accord. Je voulais juste … » bredouilla l’adolescent avant de recevoir une nouvelle décharge dans son corps, l’épée laissant apparaître une aura noire autour d’elle.

« Je viens de te dire quoi ? Tu ne peux pas réfléchir un instant ? »

« D’accord, d’accord, je te promets de la laisser tranquille. Je ne peux rien te promettre d’autre mais ne me fait pas mal. Je vais aller voir … »

« Cela me semble obscure et irraisonné d’avoir de la peine pour cette gourgandine. » murmura l’épée. « Vouloir accompagner un imbécile de la sorte, il y a de quoi la plaindre. Je pense que son idée de te mutiler serait une bonne chose. »

« Je n’ai pas envie de perdre un membre ! » cria-t-il avant de demander à pénétrer à nouveau dans l’Enceinte pour donner sa réponse au chef. On le laissa passer, les deux soldats semblant un peu étonnés de le voir converser avec son arme. Celle-ci n’était-elle pas « maîtrisée » comme les leurs ? Ça serait un problème assez grave.

Après quelques minutes, il fut à nouveau devant Ranor. Celui-ci était toujours assis sur son trône, remarquant l’état déplorable dans lequel était l’adolescent. Pourtant, il ne lui posa pas de questions à ce sujet, murmurant tout simplement :

« Alors … Quelle est ta réponse ? Comptes-tu quitter l’Enceinte ou continuer à la servir ? »

« Je compte la servir encore … pendant quelques temps. Mais je voudrais des garanties comme quoi, je ne serai pas attaqué pendant … »

« Je ne peux rien te garantir à ce sujet. Mais je peux simplement te conseiller de ne pas te lier trop souvent à ton arme. Cela risque de poser un gros problème dans le futur … Tu ne peux jamais te fier à personne, même pas à ceux qui te sont proches. »

« … … … Elle m’a dit le même discours. » souffla l’adolescent bien qu’aucun son ne sortit de ses lèvres ou presque. Cela n’avait été qu’un murmure inaudible pour l’homme.

« Est-ce que tu veux apercevoir la lumière dans ce monde ? L’atteindre ? La trouver ? »

Hein ? C’était quoi cette question ? La lumière ? De quelle lumière est-ce qu’il voulait parler ? Est-ce que c’était celle … du ciel ? Si c’était le cas, alors, sa réponse était très simple. Il la connaissait depuis maintenant longtemps.

« Je veux la retrouver … pour permettre à celle-ci de nous éclairer … mais aussi parce qu’à chaque fois qu’elle apparaît, elle chante … Elle chante tellement bien, d’une si belle voix qu’il serait dommage que je ne puisse pas l’entendre plus souvent. »

« Hum ? La lumière ne chante pas … Tu dois te tromper, je pense. Ou alors, le chant ne provenait pas de la lumière mais de la jeune demoiselle qui t’accompagne. »

Il vint rougir, comme pris en faute avant de se caresser le dos du crâne. Une caresse qui s’arrêta brutalement puisqu’il gémit de douleur. Aie, aie, aie … Ca faisait mal après tous les coups qu’il avait reçus. Néanmoins, l’homme ne s’était pas trompé.

« Oui, je parlais bien de Katérina et j’ai pu apercevoir deux fois la lumière dans ce monde. »

« Deux fois ? » demanda Ranor, quelques peu surpris par les paroles de Kéran. Il ne décelait aucun mensonge ou vantardise dans les paroles de l’adolescent. D’ailleurs, celui-ci n’avait pas l’allure d’une personne un peu trop sûre de soi. C’était même tout le contraire. « Hum … Soit … Ainsi, sache que pour obtenir définitivement la lumière dans ce monde, il nous faudra combattre les plus grands pokémons spectres et ténébreux qui existent. »

« Ça, je m’en doutais … Enfin, après que j’ai remarqué que dès qu’ils mourraient, la lumière revenait … avant de repartir quelques heures ou jours plus tard. Mais même si ce n’est que pour quelques jours, montrer la lumière est une bonne chose … Enfin, je crois. Je ne suis pas sûr que ça soit pas stupide ce que je dis. »

« Ce n’est pas stupide … Loin de là, Kéran. Tes paroles sont un peu candides mais elles font preuve d’une certaine foi indéniable. Je pense que tu pourras réussir ce que tu veux entreprendre … mais il te faudra faire preuve de maturité. Puisque tu as décidé de rester avec nous, je vais te confier une nouvelle mission. »

Une nouvelle mission ? Tout de suite ? Ce n’était pas un piège ? Comme il devait se méfier de tout le monde … Il préférait alors rester sur ses gardes. Il attendit que l’homme reprenne la parole, pensant à son épée en même temps.

« Cela ne sera pas forcément une mission très difficile puisqu’il s’agit d’aller espionner une troupe de la Sainte Alliance. Comme je remarque que tu ne portes pas notre emblème, il y a des chances que tu ne te fasses pas repéré. »

« Mais je possède quand même une épée possédée, non ? Ils se poseront surement des questions à ce sujet … Surtout que je ne vais pas me présenter comme ça non ? »

« Je te laisse te débrouiller seul. Il faut que tu apprennes par tes propres moyens. Je suis convaincu et certain de ta réussite. » annonça l’homme aux cheveux rouges.

C’était bizarre que quelqu’un le complimente. Il en avait si peu l’habitude. Cet homme … Il était sûr d’une chose : même s’il faisait des trucs horribles, il ne devait pas être fondamentalement mauvais. Il devait avoir un côté très sympathique.

« Bon … Je vais y aller tout de suite pour ne pas perdre de temps. Par contre, où se trouvent-ils ? Vous le savez, je pense non ? »

« Quand tu quittes l’enceinte, tu tournes vers l’Ouest. Normalement, tu devrais trouver une petite clairière. Ils doivent se trouver dans les environs. »

« Merci beaucoup, j’essayerai de ne pas vous décevoir. » répondit l’adolescent en s’inclinant respectueusement devant son chef.

« Je ne pense pas tu me décevras. Je n’ai aucune haine par rapport à tes choix … Je t’ai maintenant mis en garde par rapport à ton arme. Je n’ai plus rien d’autre à te dire. Tu peux maintenant t’en aller. »

Chose qu’il allait faire. Il quitta la salle puis le bâtiment de l’Enceinte aux Esclaves. Il se retourna brièvement, regardant le fameux symbole de l’Enceinte. C’est vrai que dans le fond, il n’était toujours pas considéré comme l’un de leurs membres.

Il chercha Katérina du regard. Avec tout ce qui s’était passé, il comprendrait s’il elle s’en était allé. Mais non, elle était toujours au même endroit, les bras croisés, adossée à un arbre. Une mèche de cheveux cacha son œil gauche tandis que celui de droite le fixait de son éclat doré. Il s’approcha d’elle, gêné et confus :

« J’ai une nouvelle mission … Je dois me rendre dans une clairière. Là-bas, il y a des personnes de la Sainte Alliance. Il faut qu’on aille les espionner. Tu vois ? Ce n’est rien … de dangereux. Je vais y aller. »

Il ne lui proposait pas de l’accompagner. C’était à elle de décider si elle voulait le suivre ou non. Il ne pouvait pas la forcer … De toute façon pour réussir à forcer Katérina, il fallait se lever de bonne heure. Et … Il n’était pas motivé à ça.

Chapitre 61 : Un homme au-dessus des autres

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 61 : Un homme au-dessus des autres

« Mais arrête de faire la tête, Katérina. S’il te plaît … Ca me mine le moral ! »

« Je fais la tête seulement si j’en ai envie, d’accord ? Bordel de merde … Ça me fait chier ! J’ai pas envie de me trimballer dans l’Enceinte ! » marmonna l’adolescente.

« Fais un petit effort, je te promets que ça ne sera pas très long. Je ne compte pas rester dans l’Enceinte de toute façon. Une mission qui prend plus d’un mois pour s’y rendre, c’est qu’ils se moquent de moi ! Je vais leur donner ma démission ! Je ne veux pas continuer à travailler là-bas alors que leur but est de m’éliminer ! »

« Ah ben merde alors ! Enfin une remarque intelligente de ta part ! J’avais peur que ça n’arrive jamais ! » s’écria Katérina avec ironie tandis qu’il lui tirait la langue comme il le ferait à un enfant de bas âge. Elle parut surprise avant de l’attraper par le cou puis de reprendre : « Si tu as tellement envie de sortir ta langue pour que l’on se roule une pelle, y a aucun problème non ? Tu n’en as pas envie ? »

Elle faisait de même, rapprochant sa langue de la bouche de l’adolescent alors que celui-ci était obligé de l’ouvrir à cause de l’étranglement. Il chercha à se débattre mais elle rapprochait de plus en plus sa langue de sa bouche jusqu’à donner un petit coup sur les lèvres. Finalement, elle le relâcha avant de reprendre :

« La prochaine fois, me mets pas en colère si tu ne veux pas que ça arrive, compris ? »

« J’ai … J’ai parfaitement compris, Katérina. Je vais me rendre à l’Enceinte le plus rapidement possible. » bredouilla l’adolescent avant d’accélérer le pas.
Après plusieurs minutes de marche, ou plutôt de pas de course, le bâtiment apparut à l’horizon. Un magnifique bâtiment … très imposant même … beaucoup trop. C’était peut-être le bâtiment principal de l’Enceinte aux Esclaves ? Si tel était le cas, il n’était quand même que protégé d’après ce qu’il pouvait remarquer. Il n’eut pas vraiment l’opportunité de s’attarder sur les détails puisqu’une voix cria :

« Et vous ! Tous les deux ! Qu’est-ce que vous faites là ? »

Deux hommes étaient arrivés, lourdement armés mais ne portant guère d’armure sur leurs corps. Ils semblaient sur le qui-vive, prêts à utiliser les armes tandis que l’adolescent évitait de montrer sa surprise. Avec lenteur et un peu d’appréhension, il tendit la carte avant de dire d’une voix plus que tremblante :

« Euh … Je suis là car je fus envoyé de cet endroit sur la carte jusqu’ici. Je dois me rendre au siège de l’Enceinte, c’est bien ici non ? »

« Hum ? Et quel est ton nom ? Car tu me sembles bien jeune pour être dans l’Enceinte. » questionna l’un des deux gardes avec neutralité.

« Je m’appelle Kéran et j’ai été envoyé ici après avoir combattu un Branette. » reprit l’adolescent, espérant que les questions allaient se terminer bien assez tôt. Les deux hommes se regardèrent longuement comme pour réfléchir avant que le premier ne dise :

« C’est donc toi … Tu en as mis du temps avant de venir ici. »

Ils semblaient comme perturbés par quelque chose. Néanmoins, ils le laissèrent passer tandis qu’il pouvait regarder l’emblème de l’Enceinte. Un boulet dont deux chaînes en sortaient, entourant deux créatures qui n’était pas difficile à reconnaître. Une créature ténébreuse et une créature spectrale. Ainsi, cela montrait bien les ambitions de l’Enceinte. Il pénétra dans le bâtiment mais Katérina resta sur place. Il se retourna vers elle, s’approchant de l’adolescente avant de lui demander :

« Hey ! Je pensais que nous étions d’accord, Katérina. »

« Tu crois vraiment qu’ils vont me laisser passer ? Et surtout que j’ai envie de venir ? »

« Katérina … » murmura l’adolescent avant de se tourner vers les gardes : « Elle est avec moi ! Sans elle, je ne serai surement pas vivant ! »
Puis sans même leur laisser le temps de répliquer, il prit la main de l’adolescente avant de la tirer avec lui à l’intérieur du bâtiment. Non mais … Il n’allait pas la laisser seule alors qu’il avait besoin d’elle sur le moment !

Emmenant l’adolescente avec lui, il demanda à voir le chef, plusieurs personnes lui donnant l’endroit où il devait se rendre pour aller le retrouver. Le chef de l’Enceinte … Le chef de l’Enceinte … Il était sûr d’une chose, il devait être terrifiant. On parlait d’un homme qui dirigeait l’une des cinq grosses organisations de ce monde !
Ce n’était pas n’importe quoi ! Loin de là ! Finalement, il arriva jusqu’à une double porte faite de métal, quelques gardes la surveillant. Il se présenta, les soldats haussant un sourcil tandis que Katérina détournait le regard, toujours énervée par la situation.

« Veuillez rentrer, vous en avez l’autorisation. Maître Ranor va vous accueillir. »

Ranor ? C’était donc ainsi que s’appelait le chef de l’Enceinte ? Ça n’imposait pas forcément le respect contrairement à ce qu’il pensait. Il pénétra dans la pièce, jetant un regard autour de lui. C’était plutôt austère … pour une telle salle. Des piliers, quelques statues représentant des pokémons spectres et ténébreux.

« Qu’avons-nous là ? » murmura une voix calme alors que Kéran apercevait la personne au bout de la salle, assise sur ce qui ressemblait à un trône.

Pourtant, le trône était tout simple, fait de bois sans aucune décoration. L’homme assis dessus devait avoir la cinquantaine d’années, des cheveux rouges lui allant jusqu’au dos du cou mais aussi deux yeux dorés brillant comme des flammes. Il était plutôt fortement musclé et la principale chose que l’on voyait chez lui, c’était l’attirail qu’il avait autour de la taille. Un attirail qui laissait paraître et émaner une forte aura maléfique. Les trois armes semblaient si puissantes … mais maléfiques …

« Euh … Je suis Kéran … Et j’ai été envoyé depuis … »

« J’ai déjà été prévenu de ton arrivée. Tu n’as pas besoin de me mettre au courant. »

L’adolescent s’immobilisa, ne bougeant plus tandis que Katérina posait son regard sur les trois armes de l’homme en face d’eux. C’était donc lui qui s’appelait Ranor ? Et qui étaitl e chef de l’Enceinte ? Mouais … Rien de bien impressionnant d’après ce qu’elle voyait.

« Euh … Voilà, je devais juste me présenter à vous, c’est tout. » bredouilla Kéran, espérant ne pas mettre en colère l’homme en face de lui.

« Le simple fait que tu sois vivant et en face de moi montre que tu as réussi ta mission. Mes félicitations, peu des gens pensaient que tu y arriverais et … »

« En clair, vous l’avez encore envoyé dans l’une de vos foutues missions suicides ? » coupa sèchement Katérina avant de soulever son pied droit, frappant avec violence le dos du crâne de Kéran. Celui-ci poussa un cri de douleur en s’écroulant au sol. « PUTAIN ! Vous me commencez sérieusement à me faire chier vous tous ! Tous à profiter de la connerie ancrée dans Kéran qui consiste à obéir à tout ce que l’on lui demande ! Et surtout à ce connard de se laisser faire aussi facilement ! ESPECE DE TAFIOLE ! »

Elle continua de le frapper avec violence plusieurs fois de suite dans les côtes, l’adolescent criant de douleur à chaque coup. L’homme se leva, sortant une de ses armes tandis que Katérina s’arrêtait. Elle grogna :

« Te mêle pas de ça, d’accord ? Je vais lui inculquer quelques leçons dans le crâne à coups de pied dans sa face, ça ne peut que lui faire du bien. »

« Et laisser l’un de mes membres se faire battre devant mes yeux ? Jeune fille, je te conseille de t’arrêter le plus rapidement possible. »

« Et si je ne le fais pas, tu vas me faire quoi que je rigole ? M’attaquer ? T’occupes pas de ce qui concerne seulement Kéran et moi, n’est-ce pas ? Kéran ? T’as intérêt à lui dire ce que je veux entendre sinon ça risque de mal se terminer pour toi. » dit-elle sous le ton de le menace.

« Pardonnez-moi … Mais elle n’est pas vraiment méchante dans le fond. C’est juste qu’elle n’est pas habituée à voir du monde et … »

« JE T’AI PAS DEMANDER DE L’OUVRIR ! »

Un coup bien plus fort que les autres et voilà qu’il roula sur le sol, hoquetant de douleur sans réussir à se relever. Ranor arriva à sa hauteur, l’aidant à se relever tandis que Katérina continuait de crier en désignant Kéran :

« Fais gaffe à tous ceux qui t’entourent, Kéran ! Ce type est quand même celui qui est responsable des tentatives pour te mener à mourir ! TU L’OUBLIES OU QUOI ?! »

« Je … Je n’oublie pas … Et je veux … Et je veux des explications mais tu ne me laisses … même pas parler, Katérina. »

Il avait du mal à respirer après tout ce qu’elle lui avait donné comme coups ! Il pouvait quand même attendre un peu non ? Avant de pouvoir parler correctement ? Katérina grogna, croisant les bras avant de détourner le regard.

« Tu es libre de tes actes. Tu peux choisir de quitter l’Enceinte, je ne verrai pas de raisons de te refuser cela, Kéran. Pas après tout ce qui s’est passé. » annonça l’homme aux cheveux rouges avec calme malgré la situation.

« Vous ne voulez pas me tuer plutôt ? Car je possède une arme maudite ? »

« Hum ? Et alors ? En quoi est-ce un problème ? J’en possède trois. Non, ce qui pourrait me donner une raison de te tuer, c’est le fait que tu es pactisé avec une créature spectrale … du moins en devenir spectral. »

« Vous voulez parler de ma Stalgamin. Mais comme je l’ai découverte alors qu’elle n’était que toute seule et encore jeune, je ne vois pas pourquoi elle deviendrait mauvaise. Les pokémons spectres et ténébreux ne sont pas mauvais dans le fond ! »

« Pourquoi n’as-tu pas cherché plutôt à rejoindre les Doctes ? Cela semble te correspondre bien mieux … Et cela me permettrait surtout d’éviter à perdre mon temps à t’expliquer. Je n’aime pas que l’on pense que les pokémons spectres et ténébreux puissent être des alliés. Ce n’est pas le cas … Ce sont uniquement des armes. » annonça l’homme sur un ton neutre.

Des armes ? C’est vrai qu’avec Swar, il pouvait penser de la sorte … mais quelque chose faisait qu’il n’appréciait pas ce terme pour définir Swar. En même temps, la voix dans l’arme était resté muette pendant de nombreuses journées. Comme il était avec Katérina, les conversations étaient très rares du côté de Swar. Enfin, ce n’était pas le moment de penser à cela, il devait plutôt répondre au chef de l’Enceinte.

« Car je possède une arme possédée et que je pensais trouver le moyen de la contrôler et … »

« En essayant de te lier d’amitié avec elle ? Et avec des pokémons spectres et ténébreux ? Ces derniers n’hésiteront pas à te tuer dès que tu auras le dos tourné. »

« Je préfère prendre le risque … mais je ne pensais pas que faire une telle chose emmènerait à ce que l’on veuille me tuer alors que je ne suis même pas possédé par un spectre. » annonça l’adolescent en cherchant à garder son calme.

« Certains membres de l’Enceinte ont tout perdu à cause des spectres et des créatures ténébreuses. Rares sont ceux qui viennent de leur plein gré ou pour des raisons comme la tienne. C’est pourquoi dès l’instant où tu as voulu pactisé avec l’une d’entre eux, tu es devenu un problème voir même un ennemi. »

« Y a d’autres façons de le montrer … Là, ça ressemble plus à de la violence gratuite et brutale. » marmonna Kéran en se frottant les côtes.

Ça faisait un mal de chien ! Katérina ne l’avait pas du tout ménagé sur le coup ! Comment est-ce qu’il allait pouvoir remarcher correctement avec une telle violence de la part de l’adolescente ? Ranor revint s’installer sur son trône puisque Katérina semblait s’être calmée, murmurant avec neutralité :

« C’est ainsi qu’ils ont vécu … Tout cela à cause de ces spectres et créatures ténébreuses. Toi-même … ou alors peut-être cette jeune demoiselle qui t’accompagne. Vous-mêmes, vous avez sûrement dû rencontrer des spectres et des créatures ténébreuses qui tuent sans raison non ? »

L’adolescent ne répondit pas, se frottant le bras avant de détourner le regard. Il ne voulait pas lui répondre que les hommes n’étaient pas mieux, pensant à la violence faite sur la Démolosse et ses petits. Il avait plus de pitié pour eux que pour les humains sur ce coup.

« Bref, pour l’heure, je te laisse la possibilité de réfléchir au sujet de quitter l’Enceinte ou non. Tu es libre de tes choix et de tes actes. Quand tu auras pris ta décision, tu pourras revenir me la donner, qu’en penses-tu ? »

« C’est comme vous le désirez … Je ne peux rien vous promettre malheureusement. »

« Je ne te demande pas une promesse, loin de là même. » répondit l’homme calmement.

Alors bon … Si c’était tout simplement lui donner une réponse, il n’y avait aucun problème à ça. Ça pouvait attendre un peu ? Car il devait y réfléchir sérieusement. Cet homme n’était pas aussi monstrueux que les membres.

« Putain, voilà ! Vous avez encore réussi à l’embrouiller ! Vous faites vraiment chier ! »

Katérina revenait de prendre la parole, à nouveau en colère avant de s’approcher de Kéran. Celui-ci se protégea le visage, prêt à parer les coups mais aucun ne vint. Il se fit prendre le poignet par l’adolescente qui le traîna hors de la pièce.

« Hey, hey, hey ! Katérina ! Tu me fais un peu mal là ! Tu tires un peu trop fort ! Katérina, tu écoutes ce que je te dis ? »

« T’as pas l’impression que tu fais que des conneries depuis que tu existes au monde ? Sans moi, tu allais encore faire une imbécilité ! BORDEL ! Ça m’énerve d’être toujours derrière toi à devoir réparer tes erreurs ! »

Hein ? Il se stoppa sur place, l’adolescente s’arrêtant subitement pour atterrir contre le torse de Kéran qui n’avait pas bougé. Elle venait de dire quoi là ? Toujours derrière lui ?

« Katérina ? Tu veux dire que tu me protèges depuis le début ? Mais pourquoi ? »

« Qu’est-ce que tu racontes encore comme imbécilités ? Je ne te protège pas ! Je répare seulement les conneries que tu laisses derrière ton passage. »

« Non, non … Ne me mens pas s’il te plaît, Katérina. Tu me protèges réellement ? Et depuis quand ? Non … C’est à moi de le deviner … De le savoir. »

Aussitôt, un coup de poing vint le frapper en plein dans le nez, le faisant saigner sans pour autant qu’il tombe en arrière. Pourquoi ? Tout simplement car elle avait retenu l’adolescent de l’autre main. Avec énervement, elle grogna entre les dents :

« Ne t’avise même pas de chercher à comprendre ce que tu crois savoir sinon je te pète les dents, c’est clair ? Maintenant, on se barre d’ici et on ne revient plus ! »

Chapitre 60 : Finalement arrivé

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 60 : Finalement arrivé

La nuit était finalement tombée. Ils avaient mangé sans pour autant quitter le charrette. Dehors, l’obscurité était présente. Pourtant un peu de lumière était visible puisqu’il pouvait apercevoir les arbres grâces aux petites lampes accrochées à l’intérieur du charrette. Déjà une grande majorité des personnes était en train de dormir. Lui ? Eh bien, il ne dormait pas. Avec Katérina, depuis un mois, ils marchaient même pendant la nuit alors bon …

« Je devrais peut-être quand même m’endormir … surtout si nous arrivons demain. » souffla-t-il doucement alors qu’il tournait son visage vers Katérina. L’adolescente avait les yeux grands ouverts, sans pour autant prendre la parole.

Finalement, la femme de l’Antre des Artisans s’approcha de lui, lui tendant une couverture de laine brune, assez grosse et grande pour lui permettre d’emmitoufler Katérina avec. Il remercia la femme de l’Antre, remarquant qu’il ne lui avait même pas demandé son prénom. Néanmoins, cela attendrait demain. Il vint murmurer à Katérina :

«  Tu as vu ? Au final, nous avons une couverture pour nous recouvrir tous les deux. C’est une bonne chose non ? Tu ne crois pas ? Tu en veux un peu ? »

Aucune réponse de la part de l’adolescente. Celle-ci avait toujours les yeux ouverts pourtant. Pourquoi est-ce qu’elle ne lui répondait pas ? Est-ce qu’il l’avait énervée ? Il espérait que ce n’était pas le cas car il n’avait jamais voulu une telle chose ! Il n’était même pas au courant, c’était pour dire ! Il vint approcher une main du bras droit de l’adolescente pour la faire réagir mais même à son contact, rien du tout.

« Katérina ? Ça ne va pas ? Katé … »

La tête de l’adolescente pencha sur le côté, venant atterrir sur son épaule alors qu’il évitait de pousser un cri de surprise. Se contrôler … et ne pas avoir peur. Les yeux de Katérina restaient grand ouverts mais il entendant maintenant le souffle de l’adolescente. Elle dormait ? Elle était en train de dormir les yeux ouverts ? C’était vraiment très spécial. Il passa sa main devant ses yeux, les aidant à se refermer.

« Bon ben … Euh … Je vais devoir tout faire pour que tu dormes bien, Katérina. »

Il souleva la couverture, l’étendant correctement avant de bien la placer sur le corps trop court vêtu de Katérina à son goût. Puisque l’adolescente dormait sur son épaule, il allait devoir faire attention à ne pas la réveiller et cela en évitant de bouger le moins possible.

C’était bizarre pour lui d’avoir Katérina qui dormait paisiblement contre son épaule. Très bizarre même. L’adolescente n’était pas du genre pourtant à faire une telle chose. Est-ce qu’elle était vraiment trop fatiguée ? Et qu’elle était tombée d’épuisement ? Elle semblait si fragile en ce moment même. Comme une poupée de porcelaine qu’on risquait de briser si on la touchait en ne faisant pas attention.
Peut-être était-ce un peu trop présomptueux de sa part mais avec un peu de gêne, il vint placer son bras gauche autour de la hanche de Katérina pour pouvoir la serrer un peu plus contre lui. Elle était chaude … C’était vraiment une sensation plaisante que d’avoir un corps chaud contre le sien. Et en même temps, ce n’était pas de l’excitation qu’il ressentait.

C’était autre chose … Quelque chose de plus doux et tendre. Il ne savait pas vraiment … Mais là, comme elle ne parlait pas, comme elle ne faisait rien, comme elle dormait … tout simplement, il avait une autre impression à son égard. Il espérait ne pas trop en profiter mais maintenant qu’il avait une main autour de la taille de Katérina, il vint placer sa seconde main autour d’elle comme pour l’enlacer.
Sa tête posée contre la sienne, il la serrait dans ses bras pour ne pas la lâcher. La couverture tomberait surement pendant la nuit mais il en avait envie. Il avait envie d’être comme ça avec elle. Avec Sélia, c’était arrivé rarement ce genre de situations mais en même temps, Sélia avait quelques années de plus que lui.

De toute façon, ce n’était pas très important. Le plus important, c’était le fait qu’il avait l’adolescente dans ses bras. Pour lui, ça valait tout l’or du monde à l’heure actuelle, rien de plus, rien de moins. Il avait envie de la garder le plus longtemps possible dans ses bras et de ne jamais la lâcher. Pourquoi est-ce qu’il pensait ça ? Pourquoi est-ce qu’il ne lui disait pas ça quand elle était réveillée ? Car l’adolescente avait un comportement trop exubérant.

Du moins quand elle était réveillée. Car pendant qu’elle dormait, elle avait tout d’un ange. Un véritable ange tombé des cieux. C’était pour ça qu’il devait la protéger comme il le lui avait promis. Cela avait été une demande incongrue de la part de Katérina mais il l’avait parfaitement acceptée. Ça lui semblait tellement normal … de son côté mais il essayait de raisonner en mettant ses sentiments de côté.
Est-ce que Katérina était plus faible qu’il ne le pensait ? Non ! Quand même pas ! C’était juste qu’il aurait bien aimé avoir affaire à la véritable Katérina. Du moins, une autre parcelle de la part de l’adolescente. Bah ! De toute façon, pour le moment, il s’en fichait royalement. Tant que Katérina n’ouvrait pas les yeux brusquement pour le frapper et lui crier qu’il en profitait un peu trop, c’était bon pour lui.
« Eh bien, eh bien … On dirait qu’elle avait déjà fait son choix avant même d’arriver dans le charrette, n’est-ce pas ? Il n’avait aucune chance. »

Il rouvrit ses yeux pour apercevoir la femme de l’Antre des Artisans. Celle-ci était assise en face d’eux, un sourire tendre aux lèvres. Elle-même avait une couverture sur le corps. Il sembla surpris par ses paroles avant de dire :

« Comment ça ? Qu’est-ce que vous voulez dire ? Elle avait déjà fait son choix ? »

« Et bien … Elle semblait être accrochée à toi avant même que vous montiez dans le charrette, n’est-ce pas ? Tu ne l’as pas remarqué ? »

« Je ne dirai pas vraiment qu’elle était accrochée … C’est un peu faux comme jugement. Enfin … Je pense plutôt qu’elle est toujours à mes côtés. » bafouilla l’adolescent.

« Mais n’est-ce pas la même chose ? »

Heu … Ca, par contre, il ne le savait pas du tout. Il fallait dire que ce n’était pas le genre de questions qu’il s’était posé. Il ne s’imaginait pas l’adolescente réagir de la sorte non plus. C’était tout simplement impossible à ses yeux, impossible.

Mais il ne relâchait pas Katérina car il avait envie de s’accrocher à l’idée qu’avait proférer la femme de l’Antre des Artisans. Peut-être qu’il pouvait quand même … en profiter un peu ? Pendant qu’elle dormait ? Avec rapidité et anxiété, il vint embrasser l’adolescente sur la joue, rougissant violemment devant ce qu’il venait de faire.
Il avait … Il avait … A part Sélia, il n’avait jamais fait ça. Et encore, c’était sur une fille de son âge. Comment est-ce qu’il avait osé faire ça ? Beaucoup penseraient que ce n’était pas grand-chose mais pour lui … envers Katérina ? AH ! Elle commençait à bouger un peu après ce qu’il avait fait. Si elle se réveillait … Il était foutu !


Vraiment foutu ! Elle allait le tuer, il en était sûr et certain ! Faites qu’elle dorme ! Faites qu’elle dorme et ne se réveille pas ! Si elle se réveillait, c’en était foutu de lui et … Et rien du tout ? Rien du tout ? Il entendit juste le soupir de Katérina sans qu’elle ne bouge. Ah … Il poussa à son tour un soupir mais d’apaisement.

Elle dormait … Elle dormait profondément. C’était à son tour alors de dormir. Il ferma les yeux, sa tête déposée sur celle de Katérina alors que ses mains restaient sur le haut de son dos. Maintenant, il se sentait bien plus soulagé par tout ça. Il espérait juste que demain, au réveil, elle ne le tue pas sur place pour cette position.

Alors qu’il plongeait dans son sommeil, il ne remarqua pas les yeux dorés de Katérina qui fixaient son torse. Les yeux clignèrent, devenant bleus puis rouges alors qu’une aura noire émanait de son corps. Elle serrait le tissu de la veste de Kéran avec force avant de ne plus rien faire, s’endormant à son tour complètement.

Le lendemain matin, il fut le premier à se réveiller. Il aurait bien pensé que cela était à cause des rayons de soleil mais voilà, il n’y en avait pas. Vraiment, s’il pouvait un jour régler cette histoire de nuages dans le ciel … mais définitivement, il n’irait pas se priver. Bon ? Katérina n’était pas encore debout. Il devait se placer correctement pour éviter qu’elle ne se réveille et voit ce qu’il avait fait pendant la nuit.

Retirant ses mains, il remarqua qu’elle aussi s’était accrochée à lui pendant la nuit. Et bien … Euh … Là, dans une telle situation, il devait avouer qu’il ne savait pas du tout quoi faire. Est-ce qu’il devait lui retirer ses mains à elle aussi ? Peut-être … D’ailleurs, il remarqua que les autres personnes étaient déjà réveillées en grande majorité.

« Bonjour à tous et à toutes. » dit-il en s’adressant aux personnes autour de lui.

« Bonjour. Je ne pense pas que j’ai besoin de te demander si tu as bien dormi. » annonça la femme de l’Antre des Artisans avec un grand sourire aux lèvres.

« Euh … Je crois que … J’ai bien dormi. Enfin, je n’ai pas eu de problèmes durant la nuit. »

Il rougissait en se grattant la joue, n’osant pas regarder la femme, ni Katérina d’ailleurs. Il préférait observer … dehors, tiens ! C’était une bonne chose à observer la route ! Elle n’était pas si laide quand on l’étudiait de plus près ! Quelques marmonnements se firent entendre près de lui alors que Katérina bougeait un peu.

« Ah … Putain … C’était une sacrée sieste ça ! » s’écria-t-elle subitement.

« Bonjour, Katérina. » murmura Kéran tandis qu’elle se tournait vers lui, gardant la couverture sur son corps.

« Ouais, ouais … Je ne sais pas si ce jour est bon … T’as rien fait pendant que je dormais ? Avec ton allure de pervers, ça ne m’étonnerait même pas. »

Il hocha la tête brusquement pour bien montrer qu’il n’avait rien fait même si ce n’était pas totalement vrai voire même complètement faux. Un petit rire se fit entendre tandis que les membres de l’Antre des Artisans les prévenaient que d’ici le milieu de la journée, ils allaient arriver à bon port.
Ainsi … Le voyage était déjà terminé ? Dommage car il aurait bien aimé repasser quelques nuits de la sorte avec Katérina. Mais bon, c’était une illusion que de croire que tout ça pouvait continuer indéfiniment. Il était peut-être candide mais pas trop malheureusement pour lui. Dommage … Vraiment dommage.

Bon et bien … Qu’est-ce qu’il allait pouvoir faire en attendant ? Rien du tout. Katérina ne lui parlait pas et il se demandait si elle se posait des questions sur la sincérité de ce qu’il avait dit ? Il espérait que ce n’était pas le cas. Il ne voulait pas de problèmes avec elle car sinon, elle pouvait facilement se venger et cela ferait très très mal.

Néanmoins, rien de cela ne se passa durant les prochaines heures. Non, ils avaient de petites discussions mais rien de plus. Elle ne semblait pas être gênée ou se poser quelques questions à ce sujet. C’était tant mieux … car il n’arriverait pas à la regarder en face en lui avouant ce qu’il lui avait fait. Bon, en même temps, ce n’était pas monstrueux … juste gênant.

Très gênant même. Depuis qu’il avait vu Katérina dormir aussi paisiblement durant cette nuit, il n’arrivait pas à se retirer cette image de sa tête. Il avait l’impression de découvrir une autre personne ! Une autre adolescente ! Mais toute aussi charmante et intéressant que celle habituelle ! Néanmoins, ses pensées furent rapidement remplacées par autre chose.
Autre chose ? Tout simplement le fait qu’ils arrivaient finalement dans une imposante ville ou plutôt aux abords de cette ville. Pourquoi ? Car Katérina avait demandé à descendre. Il parut surpris, autant que les autres personnes. Il lui demanda :

« Euh … Tu ne veux pas rentrer dans la ville ? Les soldats ne vont rien te faire, Katérina. »

« J’en ai pas envie, c’est tout. Si ça ne me plaît pas, tu vas pas me forcer non plus ? Soit tu descends maintenant, soit je pars de mon côté. »

Aïe ! Une menace ! Il bredouilla quelques excuses aux personnes de l’Antre des Artisans et aux quelques soldats de la Sainte Alliance. Il voulait s’excuser du comportement de Katérina mais aucun ne s’en offusqua. En une journée, ils avaient pu parfaitement définir à quoi ressemblait exactement l’adolescente aux cheveux argents. Il descendit du charrette, la femme de l’Antre des Artisans lui annonçant :

« Normalement, le bâtiment que tu recherches est à l’Est de la Ville. Je dirai à cinq cents mètres voire un kilomètre. Tu devrais facilement le trouver puisqu’un chemin t’y emmène. Bonne route et faites attention à vous les enfants. »

« Merci beaucoup pour tout ! » répondit l’adolescent en s’inclinant respectueusement devant la femme de l’Antre. Celle-ci lui envoya la couverture brune, un sourire aux lèvres.

« Tu peux la garder. Vous aurez moins froid dehors avec elle. C’est un cadeau que je vais devoir mettre sur mon compte. »

« Merci vraiment ! Merci ! » s’écria Kéran.

« Tu me fais pitié, Kéran … Tu n’as aucune décence … C’en est ridicule. » marmonna Katérina en croisant les bras au niveau de sa poitrine.

Il ne lui répondit pas, un peu gêné par l’insulte alors qu’il serrait la couverture brune dans ses mains. Il regarda les deux charrettes qui s’éloignaient avant de pénétrer dans la ville. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle ne voulait pas rentrer dans la ville ? Il lui posa la question mais elle répliqua sèchement :

« En quoi est-ce que ça te concerne ? J’ai juste pas envie, c’est tout. Je suis peut-être pas sociale, tu t’es pas posé la question par hasard ? Je me doute bien mais bon ! »

« Euh … Je ne sais pas … Pour moi, comme tu n’arrêtes pas de me parler, je trouve que tu es plus sociable que tu ne le fais croire. »

« Oh putain … Donne-moi cette couverture que je la déchire ! Tu vas voir ce que j’en fais des cadeaux que tu reçois ! Tu me fais chier ! DONNE ! »

Hors de question ! Il la rangea dans son sac avant même que Katérina ne la prenne. Pourquoi est-ce qu’elle s’énervait de la sorte ? La femme ne lui avait tendu qu’une simple couverture. Une couverture dans laquelle ils allaient dormir tous les deux.

« Bon sang ! Tu vas me la filer ou je t’étripe ! »

« Pas si tu ne me dis pas ce qui ne va pas ! Et non, en fait, non, je ne te la donne pas tout court ! Pourquoi tu veux la déchirer ? C’est un cadeau et sans mentir, il commence à faire froid dehors donc ça serait une bonne chose pour nous deux. »
TSSS ! Quel chieur ! Bon ! Elle l’emmerdait profondément et n’allait pas lui répondre pour la peine ! Voilà, comme ça, c’était fait ! L’adolescent poussa un profond soupir, reprenant la parole après quelques instants :

« Katérina, on ne va pas se disputer pour ça quand même non ? Tu ne veux pas m’accompagner au moins jusqu’à l’Enceinte aux Esclaves ? »

« Je ne vois pas pourquoi je perdrai mon temps avec toi. »

« Comme tu le désires … C’était juste une petite demande comme ça. » murmura l’adolescent, la tête baissée avant de se diriger vers l’Est comme lui avait conseillé la femme de l’Antre.

Qu’est-ce qu’il était énervant quand il faisait ce regard ! Elle avait envie de lui exploser la face ! Elle revint à sa hauteur, prête à le suivre jusqu’au bâtiment de l’Enceinte.

Chapitre 59 : Plus homme, plus mûr

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 59 : Plus homme, plus mûr

« Tiens … Prends ma main, Katérina. » dit l’adolescent pour l’aider à monter dans le charrette.

L’adolescente aux cheveux argentés posa son regard doré sur Kéran, restant immobile pendant quelques instants. Finalement, elle posa sa main dans le sienne, Kéran venant la tirer vers lui tout en regardant les emplacements libres. S’ils étaient aussi nombreux, ils devaient sûrement avoir un second charrette non ? Car sinon, ils risquaient de manquer de beaucoup de places. Comme si son vœu avait été exaucé, un second charrette présenta à plusieurs mètres de là, deux personnes la gardant.
Ah … En clair, une partie avait été se reposer, l’autre surveillait le second charrette. Toute la troupe se sépara en deux, Katérina restant avec Kéran bien qu’elle ne semblait pas vouloir ouvrir la bouche. Elle était énervée ? A cause de lui ? De sa proposition de venir avec l’Antre des Artisans ? C’était bête de s’énerver pour ça.

Mais bon, il ne pouvait pas la comprendre aussi. Il savait juste qu’elle était du genre à être solitaire … même si elle se présentait un peu trop souvent devant lui. Peut-être qu’elle l’appréciait dans le fond ? Avec ses rêves d’adolescent, il se disait cela bien qu’une part de rationalité lui rappelait tout ce qu’elle lui avait fait subir. Il valait mieux … ne pas trop y penser plutôt que de se faire du mal.

« Maintenant, il n’y aura plus de pauses avant la tombée de la nuit. Aucun problème à cela … Hum ? Kéran, c’est bien ça ? » demanda la femme qui dirigeait la troupe.

« C’est … C’est exact … Je ne crois pas que ça embête Katérina non plus. » bredouilla-t-il avec confusion. C’est bête … mais il était gêné de parler à cette femme. Elle avait quand même un regard chaleureux et convivial. Cela devait être sûrement quelqu’un habitué à utiliser son sourire pour obtenir ce qu’elle désirait pour son rôle de marchande.

« Moi, je m’en contrefous. Puisque tu veux être la patron ici, tu n’as qu’à l’être. » répliqua l’adolescente aux cheveux argentés, croisant les bras sans pour autant croiser les jambes, laissant paraître sa culotte aux yeux de tous.

Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ? Pour l’embêter ? Ça ne marchait pas comme ça. Il n’était quand même pas jaloux que d’autres la voient. Enfin, peut-être juste un petit peu. Il ne savait pas vraiment, il devait se l’avouer … C’était un peu perturbant en soi.

Ah … Pourtant, assis l’un à côté de l’autre, ils étaient dans le charrette sans prendre la parole. Les personnes de l’Antre discutaient entre elles tandis que les soldats faisaient de même de leur côté. Bref, pour l’heure, ils étaient les seuls à ne pas dialoguer.

« Katérina, tu m’en veux vraiment beaucoup pour ça ? » demanda l’adolescent après quelques minutes, quelques têtes se tournant vers eux.

« Les cons, je leur adresse pas la parole, ça les instruis. »

Bon ben … Elle lui en voulait vraiment. Il eut un petit sourire triste avant de baisser la tête. Bon ben … Il suffisait juste qu’il se taise alors puisqu’elle ne voulait pas lui parler. Les bras croisés sur ses genoux, son visage était collé contre ces derniers, ses yeux comme ceux d’un Caninos en manque d’affection. Il avait réellement la tête à cela sur le moment.

« ET MERDE ! Me fait pas passer pour la méchante de service ! De toute façon, tu ne sais même pas de quoi tu veux parler avec moi ! Alors pourquoi est-ce que l’on devrait parler tous les deux ? Donne-moi une bonne raison ! »

« Et bien … Euh … Parce que ça serait bien ? On pourrait discuter de tout et de rien. »

« … … … Tu me fatigues, Kéran. T’es encore plus exaspérant que tout et … » commença à reprendre Katérina avant qu’un soldat de la Sainte Alliance ne s’approche d’eux.

« Ne vous en faites donc pas pour lui, jeune demoiselle. Il n’est encore qu’un enfant et il lui faudra bien comprendre que des fois, certaines personnes préfèrent être tranquilles. »

« Ouais, c’est un peu mon cas par rapport à la tienne de personnes. Disparais de ma vue. » rétorqua Katérina avec colère.


Pourtant le soldat vint s’asseoir à quelques centimètres d’elle. Kéran commença à l’étudier. Il portait une armure de métal sur le corps, l’emblème de la Sainte Alliance gravé dessus. Il devait avoir une vingtaine d’années, vingt-cinq grand max et avait un peu de bouc au menton. Des cheveux bruns ébouriffés, il tenait son casque dans une main.

« Vous n’avez pas besoin de vous emporter envers moi. Je ne vous veux pas de mal. Je veux simplement dialoguer avec vous mais de choses bien plus importantes que les futiles conversations de la part de votre compagnon. »

He … HEY ! C’était lui ou alors il était en train de se faire insulter ? Il voulut lui répondre quelque chose mais rien n’arrivait à ses lèvres. Surtout que Katérina avait maintenant son visage tourné vers le soldat, un sourire aux lèvres.

« Bon, t’as l’air d’avoir un peu de jugeote. Et de quoi est-ce que tu veux parler alors mon grand ? Vas-y, je t’écoute, je suis sûre que ça peut être intéressant. »

« Hum ? Eh bien, nous pourrions alors parler déjà de vos cheveux argentés. C’est la première fois que je vois une aussi belle chevelure chez une jeune femme. »

« Ouais bien entendu. Tu sais, quand on a eu les ch’tons quand on était gamin, ben, des fois, les cheveux deviennent comme ça. Enfin, dans mon cas, je les avais déjà de la sorte dès que je suis née. Paraitrait que ça me donnait un certain charme, t’en penses quoi ? » questionna l’adolescente alors que le soldat hochait la tête positivement.

« Je ne vais pas vous mentir car je trouve que cela vous va à merveille. »

« Ouais, bien entendu, continue donc à me parler. Tu m’intéresses. »

Elle avait sa tête soutenue par ses coudes, eux-mêmes posés sur ses genoux tandis qu’elle l’observait longuement. Kéran cligna des yeux plusieurs fois de suite, tentant de prendre la parole sans y arriver. Ouais … Enfin bon, si elle avait quelque chose à dire, autant qu’elle ne parle avec ce type. A la base, elle était libre comme l’air.
Pendant une bonne heure, elle continua de discuter avec l’homme, ne se privant pas de faire quelques allusions perverses comme à son habitude. Quelques toussotements se firent entendre tandis que l’adolescent ne savait plus où se mettre. Il était gêné, plus que gêné même et en même temps, il semblait être le seul à comprendre ce que Katérina disait réellement.
C’est vrai … Dans ses dires, à chaque fois qu’elle parlait, elle semblait menacer l’homme. Les autres personnes ne semblaient pas le comprendre mais lui … A force, il commençait à la connaître. Le soldat prenait cela sur le ton de la plaisanterie, se montrant parfois un peu insistant en lui proposant de parler un peu plus cette nuit.
Elle lui répondait alors qu’elle n’avait pas peur de cela mais qu’il valait mieux pour lui qu’il ait BEAUCOUP de conversation car s’il n’était pas capable de tenir le dialogue avec elle, cela pouvait très mal se passer. Elle n’aimait pas du tout quand son interlocuteur était en panne d’inspiration … Elle était même du genre très … violente à ce sujet.

Brrr ! Il était en train de trembler rien qu’à l’idée d’y penser. Si cela avait été lui, il aurait pris cela sur le ton de la rigolade. Mais là … Il n’avait pas envie de rire. Pas du tout. Finalement, le soldat arrêta d’être bloqué sur son idée, s’éloignant de Katérina après avoir longuement parlé avec elle.
« Jaloux le puceau ? » souffla-t-elle entre ses dents pour que Kéran soit le seul à l’entendre.

« N … Non … Pas du tout. Tu es libre de faire ce que tu veux, Katérina. »

« Ouais bien entendu … T’étais jaloux donc ou non ? »

Il haussa les épaules sans lui répondre. Elle était une grande fille non ? Alors bon … Comment dire … Enfin, y avait juste un truc qui le dérangeait. Il souffla :

« Katérina … C’est juste que ta tenue fait penser … que tu es prête à tout. Je voulais juste que tu le saches. Les autres risquent de se faire des idées et … »

« Et si c’était le cas ? Comment peux-tu savoir que je ne suis pas de ce genre ? Peut-être que de ton côté, tu as tout simplement à chaque fois loupé ta chance non ? »

« Euh … C’est vrai ? Tu voudrais bien si … Euh non ! » répondit Kéran en secouant la tête de gauche à droite. A quoi est-ce qu’il avait pensé de stupide ?

« De toute façon, si un type m’agresse, tu seras là pour me protéger non ? »

Il se gratta le nez. Il aurait bien répondu qu’elle n’avait clairement pas besoin d’aide de son côté mais en même temps … Elle était quand même une femme. Et un homme, ça devait protéger une femme. Du moins, c’est comme ça qu’il voyait la chose.

« Bien entendu, Katérina. Bon, je ne suis pas forcément le plus doué pour ça mais je peux te promettre que je te protégerai. »

« C’est tout ce que je voulais savoir, Kéran. » termina de dire l’adolescente, ne bougeant pas de sa place. C’était quand même bizarre qu’elle lui demande cela.

Puis après tout, elle était quand même assez grande pour se protéger. Mais ça ne le gênait pas vraiment d’être … son protecteur. Il lui fit un petit sourire auquel elle ne répondit pas, restant parfaitement de marbre. Une nouvelle heure passa et il avait fermé les yeux. Sans même le remarquer, Katérina s’était collée un peu plus contre lui.


Partir à l’aventure ? Comme ça ? Enfin, si c’était comme ça l’aventure, ça ne le dérangeait pas. Quand il était accompagné, c’était mieux que s’il était seul. Largement mieux même. Et cela faisait maintenant presque un mois qu’il était avec Katérina. Il allait peut-être passer à l’âge adulte avec elle à ses côtés ? Si tel était le cas, peut-être qu’elle allait lui offrir un … beau cadeau ? Enfin, pensé comme ça … C’était un peu gênant.
Mais en même temps, ça le grisait. Ca le motivait à arriver à ses dix-huit ans ! Puis quand il deviendrait adulte … Alors … Alors quoi ? Il ne savait même pas. Pas du tout. Qu’est-ce que ça allait faire de devenir un adulte ? Quelque chose de différent ? Oh, ce n’était même pas avoir un métier car dans le fond, c’était déjà le cas. Mais peut-être qu’il serait assez mûr et grand pour Sélia ? Hahaha … Ca le motivait.

Pourtant, un point le dérangeait quand même. Mais ça ne le concernait pas. Non … Ca concernait plutôt Katérina et son allure. Est-ce qu’il n’était pas possible pour lui de retirer sa veste et de la lui donner ? Il commença à l’enlever, disant à Katérina :

« Tu risques d’attraper froid, Katérina. Tiens, prends-là. »

« Et depuis quand est-ce que tu me files ça ? T’as pas l’impression d’avoir oublié quelque chose entre temps ? Je ne sais pas … Du genre, ta réflexion ? Ça fait un mois que je me trimballe dans cette tenue et c’est juste maintenant que tu y penses ? »

« C’est juste pour que tu t’habilles un peu plus chaudement … Enfin rien de bien méchant. »

« Ouais, bien entendu, ça te gêne ma tenue ou quoi ? » demanda-t-elle à voix haute.

« Pas du tout. Tu racontes n’importe quoi. » répondit l’adolescent en rougissant, signe que c’était tout le contraire justement.

Mais ça, il n’oserait jamais lui dire en face. C’était aussi simple que ça … Enfin bon … Peut-être qu’il devait chercher à parler avec les autres ? Ca serait bien mieux … Beaucoup mieux même. Il se releva, Katérina poussant un petit cri de surprise alors que l’adolescent se positionnait en face de la femme qui dirigeait l’Antre des Artisans. Du moins, le petit groupe des membres de l’Antre.

« Pardonnez-moi mais … J’aimerai savoir des petits trucs. »

« Hum ? Et en quoi est-ce que je peux t’aider, Kéran ? » répondit la femme en lui faisant un petit sourire amusé par les paroles de l’adolescent.

« Euh … Et bien, ça serait au sujet de l’Antre des Artisans. Vous vendez quoi principalement ? Du moins, vous vendez de tout et n’importe quoi ? »

« Sans que cela soit dit aussi grossièrement, oui, nous sommes les principaux commerçants dans ce monde. Nous sommes basés un peu partout mais nous sommes pacifiques. »

« Ah … Je vois, je vois. Mais sinon, est-ce que des fois, vous vendez des pokémons ? Car j’ai eu une mission où je devais en capturer dans les noigrumes mais après, je ne sais pas du tout ce qu’ils deviennent. C’est vous qui êtes responsables de cela ? »

Elle toussa un peu, semblant gênée par la question de l’adolescent alors que Katérina avait un regard mauvais dirigé en direction de la femme. Elle semblait comme irritée par quelque chose qu’il était difficile à expliquer.

« Et bien … Disons que c’est en partie nous qui nous occupons de cela. »

« D’accord, d’accord … Mais en même temps, vous faites du commerce avec n’importe qui ? Tant qu’il a de l’argent, c’est ça ? » demanda une nouvelle fois l’adolescent. Personne n’osait l’arrêter bien que des murmures se firent entendre autour de lui. Est-ce qu’il dérangeait ? Avec ses questions ? Pourtant, ce n’était qu’un simple renseignement.

« Disons que nous n’avons pas vraiment de politique concernant nos acheteurs. Nous ne vendons aux personnes que ce dont elles ont besoin. »

C’était évasif, très évasif même comme phrase. Pourtant, cela vint le satisfaire plus que tout. Il fit un petit sourire à la femme tout en la remerciant de lui avoir répondu. Même si cela n’avait pas été forcément très utile, il était au moins certain d’une chose : l’Antre des Artisans avait aussi un « mauvais côté ».

Mauvais côté ? Oui, c’était comme ça qu’il définissait les personnes de la Sainte Alliance qu’il avait pu voir y a quelques temps. Tout le monde n’était pas mauvais … mais un pan de l’organisation était pourri. C’est pour ça qu’il savait que Sélia n’était pas ainsi. Mais cela voulait dire que l’Enceinte avait un bon côté ? Du moins, dans sa logique … Après, il n’était pas vraiment sûr que ça soit une bonne logique.
Il revint s’asseoir auprès de Katérina, celle-ci ayant le sourire aux lèvres, comme amusée par ce qui venait de se passer. Elle trouvait cela drôle ? Pourtant, il n’avait rien fait de spécial. Du moins, à son goût. Après, comme à son habitude, il n’était pas très … vivace d’esprit.

« Tu as toujours le chic pour poser les questions qui dérangent, toi. » murmura Katérina.

« Hein ? Mais je n’ai rien dit de spécial … Je voulais juste en savoir un peu plus, c’est tout. »

« Ouais, ouais, comme d’habitude. Tu es pur et innocent, bien entendu. Vas vraiment falloir que je me méfies de toi … »

« Mais non ! Y a pas besoin de ça ! Sincèrement, je ne pensais pas à mal. »

Elle le savait parfaitement. Mais c’était drôle de le voir se compliquer la vie pour une chose aussi futile et simple. C’était plus que distrayant et amusant. Elle vint se coller contre lui alors que le charrette continuait son chemin. Normalement, le voyage allait prendre un ou deux jours. C’en était bientôt fini … Oui … Bientôt fini. Il allait finalement arriver dans le bâtiment de l’Enceinte. Et dire qu’il avait voyagé … BEAUCOUP voyagé.

Chapitre 58 : Un bout de chemin ensemble

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 58 : Un bout de chemin ensemble

« Ah ! Bordel, ça fait vraiment du bien de pouvoir se laver un peu ! »

Il était adossé à un arbre tandis qu’ils avaient trouvé un petit ruisseau dans lequel l’adolescente était en train de se laver. Cela faisait un mois … Un bon mois qu’il était parti … Il en avait mis du temps, énormément de temps même. Mais en même temps, ils n’allaient pas vraiment très vite d’après ce qu’il remarquait.
Ils étaient même plutôt lents. Des fois, ils parlaient, parlaient, parlaient … ou alors se distrayaient. Il oubliait un peu sa mission à ses côtés et il s’était même posé la question : pourquoi ne pas tout simplement abandonner sa mission et parcourir le monde aux côtés de Katérina ? Si bien entendu, elle voulait toujours de lui. Cela était souvent peu sûr car ils se disputaient un peu trop fréquemment. Enfin, des disputes, cela ressemblait plus à des chamailleries de deux gamins mais c’était drôle en un sens.

« Ben alors, Kéran ? Tu ne viens pas te baigner ? T’as peur que je te vois à poil ? »

« Tu sais très bien que je ne viendrai pas car tu es déjà nue. Je ne vais pas faire cela. »

« Hahaha ! Petit puceau à peur de voir une femme nue. Pourtant, vu le calibre de ton engin, tu devrais pouvoir en rendre heureuses pas mal des filles si tu le désirais. Suffirait juste que tu apprennes à te servir de ton « arme », Kéran. »

Oui mais non ! S’ils pouvaient parler d’autre chose plutôt ? Il attendit qu’elle ait terminée de se laver, remettant ses habits après s’être séchée pour aller à son tour dans le ruisseau. Regardant autour de lui pour être sûr qu’elle ne le voit pas, il commença à se baigner dans l’eau jusqu’à entendre plusieurs sifflements.

« Et bien, mon grand ! T’as un joli fessier bien musclé ! A croire que les coups de pompe dessus te le forgent. »

« KATERINA ! VAS T-EN ! » hurla l’adolescent, rouge de honte sans pour autant se retourner, camouflant son anatomie.

« HAHAHA ! JAMAIS ! Tu ne sais pas où je me trouve ! Peut-être que là, je suis devant toi ? Ou alors derrière toi ? Ou peut-être même dans l’eau ? »

Non mais c’était quoi cette blague ? Il ne trouvait pas ça très drôle ! PAS drôle du tout même ! PAS DRÔLE ! Comme si elle pouvait être dans l’eau ! C’était tout simplement impossible ! Sauf si ce n’était pas une humaine mais une pokémon ! Et encore, c’était tout simplement impossible. RAH ! Elle le rendait plus que nerveux maintenant.

« Katérina ! T’es vraiment bête ! Maintenant, je n’ose plus me laver ! »

Aucune réponse de la part de Katérina … Est-ce qu’elle était partie ? Ou alors … Elle se moquait de lui ? Ca ne serait pas la première fois. Il allait devoir se méfier. Bon, ses tenues n’étaient pas un problème s’il elles étaient trempées. Il pouvait donc les remettre même en ressortant à peine de la rivière. Sauf que visiblement, ses habits n’étaient plus là. Envolés ! Disparus ! Il connaissait la responsable de tout ça ! Il n’y avait qu’une personne ! Remettant néanmoins la ceinture tenant ses deux armes autour de la taille, il cria :

« Katérina ! Ce n’est vraiment pas drôle ! Pas drôle du tout et … »

« Aucune pudeur de ta part. Tu aurais pu m’épargner ce spectacle, Kéran. » coupa l’épée.

« Tu crois que c’est de ma faute ? Pfff ! Katérina ! Ce n’est plus drôle ! Où sont mes habits ? » demanda-t-il à voix haute.

Maintenant, il était dans la forêt, complètement nu alors qu’il cachait son sexe d’une main, tandis que l’autre main tenait fermement la ceinture pour éviter que l’une des épées ne vienne par inadvertance couper quelque chose qui dépassait.

Cela serait assez grave que ça arrive jusque-là … Très grave même. Il n’avait pas envie de devenir eunuque comme Katérina lui promettait un peu trop souvent à son goût. Ce genre de petite chose était quand même diablement inquiétant.

« BOUH ! » cria une voix devant lui, Katérina apparaissant la tête en bas, pendue à un arbre.

Il sursauta, s’écroulant sur les fesses en poussant un cri de surprise mais aussi de douleur. Pourtant, il gardait toujours ses mains posées là où il le fallait. IDIOTE ! Elle était idiote de lui faire peur comme ça ! Katérina fit la moue, marmonnant :

« Dommage, ça n’a pas marché … »

« De quoi ? Qu’est-ce qui n’a pas marché ? T’es vraiment qu’une perverse, Katérina ! » bredouilla l’adolescent alors qu’il remarquait qu’elle tenait ses habits dans ses mains. « Hey ! Rends-les-moi ! Je commence à avoir froid ! »

« Même pas en rêve … Sauf si tu viens les prendre à deux mains. »

… … … Elle se moquait de lui encore une fois hein ? Puisqu’il en était ainsi … Il trembla sur lui-même rien qu’à cette idée. Il ne devait pas trouver ça excitant sinon, elle allait encore se moquer d’elle. Sans crier gare, il se jeta sur elle, ses deux mains tenant fermement ses poignées. Surprise, l’adolescente s’écroula au sol, Kéran se retrouvant sur elle.
Avant qu’elle ne vienne lui donne un coup de pied dans les parties intimes, il récupéra ses affaires, s’éloigna avec vivacité tandis qu’elle poussait un profond soupir. Elle resta couchée sur le sol, observant le ciel camouflé en partie par les arbres, en totalité par les nuages ténébreux. Elle murmura :

« Dommage, ça aurait été marrant de l’avoir en face de moi. Je me demande s’il aurait eu le courage de la brandir devant moi. »

Hahaha ! Elle éclata d’un rire bien qu’il n’avait rien de chaleureux. Elle s’arrêta aussitôt, gémissant de douleur avant de poser sa main droite sur son bras gauche. C’est bon, c’est bon ! Elle avait parfaitement compris ce qu’elle devait faire ! Ou plutôt ne pas faire dans ce cas précis ! Pfff ! Qu’est-ce qu’il pouvait être sérieusement chiant quand il s’y mettait ! Un peu comme cette fichue épée nommée Swar que Kéran possédait.


Il avait terminé de se rhabiller, passant une main dans ses cheveux trempés. Il éternua subitement, tremblotant un peu de froid. Et voilà ! C’est ce qu’il pensait. Il venait d’attraper un rhume, il en était sûr et certain. C’était de la faute à Katérina ! Lorsqu’il revint vers elle, elle était toujours au sol, serrant son bras gauche.

« Katérina ? Katérina ! Hey, hey ! »

Il s’approcha d’elle aussitôt, venant la soulever alors que l’adolescente ne lui répondait pas. Pourtant, elle passa ses bras autour de son cou, fermant les yeux en poussant un soupir de soulagement. Elle était soulagée … qu’il soit là ? C’était franchement bizarre.

« Hey … Ça ne va pas ? Tu es fatiguée ? »

« Non, j’avais juste envie que tu me portes. De toute façon, tu es trempé donc autant que je reste contre toi pour te réchauffer non ? Tu as intérêt à ne pas me lâcher. »

Oui, oui … Ce n’était pas la première fois qu’elle lui faisait ce coup. Enfin bon, ce n’était pas un problème pour lui. Il posa une main sur le dos de Katérina pour bien la soutenir alors qu’elle collait sa tête contre son torse. Il rougissait juste comme l’adolescent qu’il était. C’était toujours une position très gênante.
Et contrairement à ce que l’on pouvait penser, il n’avait aucun problème à la garder dans ses bras. Même si ses bras semblaient chétifs, il avait assez de force et d’endurance pour marcher avec elle. En fait, il remplaçait toutes les cinq minutes la main qui venait soutenir la majorité de son corps. Ainsi, l’une se reposait à moitié tandis que l’autre travaillait.

Finalement, au bout d’une bonne heure de marche, elle arrêta cela, signalant que c’était divertissant mais qu’il ne fallait peut-être pas trop en profiter. Pourquoi ? Et bien parce que par inadvertance, sa main descendait de plus en plus vers les fesses de l’adolescente. Et maintenant, qu’est-ce qu’ils allaient faire ? Chasser ? Elle hocha la tête négativement avant de murmurer sur le ton du secret :

« A deux cent mètres de là, j’entends encore des voix. Tu veux que l’on aille voir ? »

« Je ne sais pas vraiment si c’est une bonne idée, Katérina … »

« Hum ? Arrête de faire l’enfant ! On sait que t’as été choqué par un peu de sang et toutes ces choses mais t’es un grand garçon ! ALORS … TU BOUGES TON CUL ! »

Sans même lui laisser le temps de lui répondre, elle vint le prendre par le col avant de le traîner derrière elle. Elle en avait de la force la demoiselle aux cheveux argentés et elle n’hésitait pas à l’utiliser quand cela s’avérait nécessaire. Il n’avait pas envie … pas du tout envie même de retrouver d’autres personnes.
Si c’était encore des personnes de la Sainte Alliance qui abusaient de leurs pouvoirs et de leurs forces alors … Alors … Non. Il ne devait pas penser de la sorte. Tout le monde n’était pas si mauvais n’est-ce pas ? Ils arrivèrent jusqu’à l’endroit où se trouvaient les voix d’après ce qu’elle avait entendu. Des voix … qui parlaient entre elles ? Au beau milieu de la forêt ? Et cela semblait être dit calmement, signe qu’il n’y avait pas d’agressions extérieures.

« Ils n’ont pas l’air d’être dangereux … Et ils ont même un chariot, Katérina. »

« Et ? Qu’est-ce que tu veux que ça me foute ? Ils pourraient en avoir cinquante que je m’en branle. Bon … Si maintenant qu’on sait qui ce sont, on se barre, j’ai pas que ça à faire. »

Hein quoi ? Non mais … Pour une fois qu’il y avait une personne amicale, du moins, des personnes pas dangereuses contrairement à ceux de la Sainte Alliance, ils n’allaient pas partir ! En plus, c’était si rare de rencontrer d’autres personnes ! Il prit sa main, la tirant avec lui avant qu’ils ne sortent de leur cachette. Aussitôt, les regards se tournèrent vers eux. Certains sortirent des armes avant que l’une des personnes ne demande :

« Qui … Qui êtes-vous ? Êtes-vous possédés ?

« Putain, Kéran ! Je t’avais dit que je ne voulais pas me montrer ! Tu vois le résultat ! »

« Katérina, ça nous fera du bien de parler avec d’autres. Et non, nous ne sommes pas possédés, heureusement d’ailleurs. Nous parcourons le monde pour nous diriger vers un bâtiment de l’Enceinte aux Esclaves. D’ailleurs, ça fait un mois que je suis sur les routes. Et voilà Katérina, elle, par contre, elle ne fait partie d’aucune organisation mais ce n’est pas bien grave. D’où est-ce que vous venez ? Vous ne faites pas partie … de la Sainte Alliance hein ? » demanda l’adolescent, un peu méfiant et inquiet.

« Pas du tout. Bien que nous commercions avec eux, nous sommes des membres de l’Antre des Artisans. Je pense que tu as déjà entendu parler de nous si tu es dans une organisation. » reprit la même personne. Les autres avaient rangé leurs armes. Celle qui s’exprimait à leur encontre devait avoir une quarantaine d’années mais surtout … était une femme. Enfin, ça l’étonnait car il fallait dire que dans l’Enceinte, le quota de femmes était très rare. De même, cette femme semblait être celle qui dirigeait les autres. « Néanmoins, si vous devez vous diriger vers un bâtiment de l’Enceinte aux Esclaves et … »

« Nous refusons. Vous venez de mentir. » coupa l’un des gardes qui … HEY ! Pourquoi est-ce qu’une partie des gardes avait des emblèmes de la Sainte Alliance. La femme fit un mouvement de refuse de la main avant de reprendre :

« Ne nous coupez pas la parole. Les membres qui sont ici font partie de l’Antre des Artisans. Une partie des gardes provient de la Sainte Alliance car nous avons des matériaux pour eux. Les autres gardes sont des membres de l’Antre des Artisans. »

Ah … C’était donc ça. Il jeta un regard suspicieux aux gardes de la Sainte Alliance. Ils semblaient beaucoup plus calmes que les autres d’avant. Katérina avait retiré sa main avec dégoût de celle de Kéran tandis qu’elle détournait le regard d’un air rageur.

« Pouvez-vous nous dire où vous devez vous rendre exactement ? »

Hein ? Bien entendu. Enfin, il ne connaissait pas le nom de la ville mais sur la carte, c’était marqué. Il sortit sa carte, la tendant à la femme de l’Antre des Artisans. Celle-ci la récupéra tandis que l’adolescent montrait du doigt l’endroit où ils devaient se rendre. Par contre, il ne savait pas du tout où ils se trouvaient exactement. La femme de l’Antre des Artisans lui fit un sourire chaleureux avant de lui rendre la carte.

« Visiblement, elle ne semble pas être très précise. Néanmoins, j’ai une bonne nouvelle. Je pense que tu veux l’entendre tout de suite ? En fait, j’en ai même plusieurs. La première, c’est que vous n’êtes plus très loin de votre destination. La seconde, c’est que je peux vous proposer de nous accompagner. Deux jeunes gens n’ont pas à se promener seuls. On ne sait jamais quand les spectres et les pokémons ténébreux risquent de vous attaquer. »

« Katé … » commença à dire l’adolescent mais il fut coupé sèchement par l’adolescente.

« Ouais, ouais, j’ai compris. Monsieur se sent seul donc il préfère avoir de la compagnie. De toute façon, on est bien obligé de vous suivre … Donc on vous accompagne, c’est tout. Fais chier ! » s’écria-t-elle avec énervement.

« Merci beaucoup ! Nous acceptons votre proposition ! » annonça Kéran avec joie.

Il s’approcha de Katérina, prêt à la remercier mais celle-ci lui tourna le dos, laissant voir la raie de ses fesses à autrui. Il vint rougir violemment, quelques murmures se faisant entendre. C’est vrai qu’elle portait une drôle de tenue ! Il se positionna devant elle, lui murmurant :

« Dis … Tu n’as vraiment rien d’autre à te mettre, Katérina ? »

« Dis-le tout de suite que je t’emmerde hein ? Je le prendrai pas mal … Mais je te serrerai les couilles tellement fort que tu ne pourras plus siffler. »

« Aie, aie, aie … Non, c’est juste que tu vas être un peu gênée non ? »

Elle se donna une violente claque sur le front. Elle ? Gênée par sa tenue ? Si ça avait été le cas, elle ne la porterait pas au départ ! Mais quel con ! Mais quel con ! Il ne pouvait pas la mettre en veilleuse comme la majorité du temps !

« Je vais pas être gênée ! Ils ont qu’à m’observer si ça leur plaît ! Putain ! »

« Calme … Calme … Je ne voulais pas t’énerver, Katérina. » bredouilla l’adolescent.

Euh et maintenant ? La femme les invita à venir s’asseoir à côté d’eux mais Katérina s’installa contre un arbre, croisant les bras. Elle était mécontente du choix de Kéran et elle le lui montrait clairement. Il n’avait qu’à se servir de sa tête pour une fois si ce n’était pas trop compliqué pour lui ! Tsss ! Elle enrageait à cause de cet imbécile !


Et celui-ci était déjà en train de discuter avec les différentes personnes de l’Antre des Artisans. Les gardes de la Sainte Alliance parlaient entre eux, signe qu’ils étaient mécontents du choix de la femme de l’Antre.

« Quel connard … Mais quel connard. »

Elle n’arrêtait pas de se murmurer cela tout en jetant un regard à Kéran. Elle lui en voulait terriblement pour ça. Il n’avait pas encore compris comment elle était ? Il avait besoin d’être « maté » ? Elle pouvait facilement s’occuper de ça. Un léger rire arriva à ses oreilles mais il avait quelque chose de démoniaque, d’immatériel … comme s’il provenait de nulle part. Elle émit un grognement de rage. Elle devait se comporter normalement.

Chapitre 57 : La Sainte Violence

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 57 : La Sainte Violence

« Ah … Ah … Je commence à fatiguer réellement. J’ai mal aux pieds. »

« De quoi tu te plains ? On a à peine fait six heures de marche aujourd’hui ! Alors, tu te bouges et plus vite que ça ! » s’écria Katérina.

Une tortionnaire. C’était une véritable tortionnaire depuis une semaine. Depuis le moment où il avait essayé de « jouer » avec elle. Il récoltait le fruit de son arrogance. Il ne pouvait pas la combattre sur son domaine et maintenant, il le savait.
« On ne peut pas faire une pause ? Car tu parles de six heures mais on ne s’est pas arrêté un seul instant ! Katérina ! S’il te plaît ! » implora l’adolescent.


Oh bordel ! D’accord ! D’accord ! Elle lui donna un coup de poing dans le visage, sans réelle force, juste de quoi le faire arrêter de geindre. Il poussa un petit cri de surprise avant qu’elle ne le pousse contre un arbre. Elle vint s’asseoir sur lui, lui interdisant de bouger ou de ne faire ne serait-ce qu’un geste déplacé.

Dans cette position, il savait qu’il valait mieux ne pas agir. Elle était du genre à faire très mal dans les endroits les plus délicats de l’anatomie masculine. Néanmoins, il tenta un petit mouvement, plaçant ses mains autour du ventre de Katérina en rougissant. Elle posa son regard sur les mains avant de dire :

« T’as pas compris quoi, Kéran ? Tu veux que je te les brise un par un ? »

« Non … Non … C’est juste que j’ai peur que tu tombes de mes jambes si je les bouge un peu. C’est juste pour éviter ça. Je te le promets. »

Elle tourna son visage vers lui, posant ses yeux dorés sur sa personne pour l’observer avec suspicion. De qui se moquait-il ? Il pensait être crédible dans ses paroles ? Il n’en était rien du tout. Néanmoins, elle ne fit rien, détournant le regard pour observer devant elle. Avec lenteur, après quelques minutes, elle murmura :

« Il y a d’autres personnes … pas trop loin d’ici. Elles doivent être à cent ou deux cents mètres au grand maximum, Kéran. »

« Hum ? Hein ? Comment est-ce que tu sais ça ? Tu as des oreilles plus que développées ? Mais c’est pas la première fois … »

« Ecoute tout simplement que je dis et arrête d’essayer de penser par toi-même, tu sais que tu te fais plus de mal qu’autre chose d’accord ? Si je te dis qu’il y a des types pas trop éloignés, c’est qu’il y en a ! Qu’est-ce que l’on fait ? On va leur dire bonjour et on les égorge ? »

« HEIN ?! Les égor … Les égorger ?! » demanda-t-il plus que surpris par les propos de Katérina. Il en était hors de question !


Hors de question d’égorger qui que ce soit ! Il hocha la tête négativement, la serrant un peu plus contre lui avant qu’elle ne soulève légèrement son corps avant de le rabaisser. Il serra les dents quand elle retomba, lui faisant atrocement mal.

« Katérina … On y va, on y va … Mais pas de morts, s’il te plaît. »

Encore un s’il te plaît ? Il devenait bien poli visiblement. C’était un peu étonnant de sa part mais ce n’était pas forcément déplaisant. L’adolescente se redressa, invitant Kéran à faire de même. Bon … Même s’il pensait beaucoup à Sélia ces derniers temps, il n’y avait que peu de chances qu’il la retrouve là, à cent mètres de lui. Sauf si le destin était sacrément joueur … Dommage mais il était convaincu du contraire.

« Allons-y alors, Katérina. » répondit-il, serrant ses épées.
Depuis la scène de la semaine dernière, il préférait ne pas s’adresser à Swar. Question de … gêne. Il aurait bien dit de moralité mais non, c’était de la gêne et de la honte. Savoir que son épée l’avait vu se masturber plusieurs fois, c’était tout simplement ridicule et pitoyable. Il comprenait enfin ce qu’avait voulu dire l’épée après tout ce temps.


Accompagnant Katérina là où elle avait entendu du bruit, il se trouvait déjà plus qu’anxieux. Des humains d’après ce qu’elle avait dit. Pourquoi ? Car elle avait parlé de personnes et non de pokémons. Des voix et non des cris. Bref, il était un peu anxieux mais ce n’était pas la première fois qu’il en était ainsi. Ah … Se calmer … Rester calme et serein.

Finalement, elle le stoppa alors qu’elle lui chuchotait de se taire. Adossée à un arbre, elle jeta un bref regard avant de sauter brusquement sur une branche. Elle lui signala de ne pas faire un seul mouvement car sinon, c’en était foutu de la discrétion. Qu’est-ce qui se passait ? Qu’est-ce qui se passait donc ?

« Visiblement, elle est partie … Et je ressens des puissances ténébreuses, Kéran. » murmura calmement l’épée alors qu’il était un peu surpris de l’entendre.

Bien sûr qu’il était surpris ! Depuis une semaine, il n’avait plus entendu sa voix et il avait cru que le spectre avait quitté son arme. Pas que ça aurait été un problème, loin de là même … Mais que Swar parte sans même le prévenir, ce n’était pas pour lui plaire. Bon … Il pouvait jeter aussi un œil à la situation ? Surtout si Swar avait raison par rapport aux ténèbres.

Il voyait différentes personnes. Elles devaient être cinq ou six, surtout portant des armures ou des tenues blanches … avec des emblèmes représentant la Sainte Alliance. Des emblèmes ? Oui, un cercle avec un bouclier en son centre. L’intérieur du cercle était de couleur bleue tandis que le bouclier était argenté. Sur le bouclier, en lettres dorées étaient inscrit S.A. Ce qui représentait la Sainte Alliance. D’ailleurs, le blanc des tenues de ces personnes était … taché de sang, de beaucoup de sang.

« Assez … Assez … Ces enfants n’ont rien faits. Ils sont à peine nés. »

« Les suppôts démoniaques n’ont pas le droit à la parole ! » s’écria l’une des personnes en réponse à une voix féminine et faible.

Une longue entaille sur la hanche de la créature, l’adolescent pouvait apercevoir une sorte de chien de couleur noir avec des cornes blanches qui partaient en arrière. Un Démolosse … Ou une Démolosse dans ce cas précis. Et derrière elle, des petits chiots Malosses glapissaient d’effroi, se cachant les yeux. Les personnes de la Sainte Alliance n’utilisaient pas de pokémons d’après ce qu’il pouvait voir mais Kéran s’était déjà mis à trembler.

« Veuillez les laisser vivre. Ils ne comprennent même pas ce qui leur arrive ! » s’écria la Démolosse avec colère.

« Pour qu’ils deviennent plus tard de nouvelles engeances ténébreuses ? HORS DE QUESTION ! TUEZ-LES TOUS ! »

« JAMAIS ! » hurla la Démolosse, crachant une violente déflagration en direction des membres de la Sainte Alliance. Elle avait tout misé sur ces flammes. Plusieurs noigrumes furent jetés au sol, une imposante tortue avec des canons venant arroser les flammes pour les éteindre, accompagné par une créature tentaculaire de couleur bleue et rouge et diverses autres pokémons. Les flammes furent éteintes avant même de toucher leurs cibles. La Démolosse trembla de tout son corps, ses jambes la supportant à peine. « Fuyez … Fuyez … mes petits. » murmura-t-elle en direction des Malosses.


Elle s’écroula au sol, tuée par l’effort qu’elle avait produit dans cette déflagration. Les petits chiots poussèrent des glapissements de tristesse, leurs museaux venant frotter le corps sans vie de la Démolosse. Il devait les arrêter … les arrêter ! Attendez un peu ! Ce n’était pas normal qu’ils fassent ça ! Ils n’étaient pas dangereux ! Ça se voyait dans leurs regards ! STOP ! IL FALLAIT LES ARRËTER !

« Kéran … Reste-ici. » ordonna l’épée.

« Et tu veux que je les laisse les tuer ? Swar. Un peu de bon sens ! Je ne peux pas … »

Des glapissements et c’en était terminé. Pendant qu’il s’était adressé à son épée, les membres de la Sainte Alliance avaient terminé leur travail. Jonchant le sol, les cadavres des Malosses et du Démolosse étaient réunis. Un Grolem fit son apparition devant les membres de la Sainte Alliance, ces derniers s’éloignant. Le Pokémon commença à briller fortement avant de créer une violente explosion, les cadavres disparaissant dans celle-ci, des morceaux des créatures venant tapisser les alentours.

« Je … Je … »

Il n’eut pas la possibilité de parler, une main devant sa bouche bien qu’elle n’empêcha pas un liquide jaune d’en sortir. Les larmes aux yeux, Kéran était en train de dégobiller sur le sol, sanglotant en même temps. C’était quoi ce qui venait de se passer ? La Sainte Alliance ? Elle venait de faire quoi ? Qu’est-ce qu’il avait de Saint ? C’était juste de la brutalité à l’état pure ! Rien d’autre ! Cette Demolosse avait voulu protéger ses enfants ! Ses enfants ! Elle n’avait rien demandé ! Rien … Ah … Ah …
Et Sélia ? Sélia avait rejoint une telle organisation ? Est-ce qu’elle savait comment cela se passe là-bas ? Une telle violence dans les actes ? Ce n’était même pas du combat, juste de l’extermination.
Ah … Ah … Une ombre vint atterrir devant lui alors que les personnes de la Sainte Alliance avaient disparu en emportant le Grolem. Lui ? Il regardait Katérina, les yeux rougis par les larmes, la main dégueulassée par le vomi qu’il avait eu avec le haut le cœur en voyant ce spectacle répugnant.

« Ben qu’est-ce qu’il y a encore ? Putain, tu t’es fait dégueulé dessus … Me dit pas que c’est à cause de ce que tu as vu ? Tu croyais quoi ? Que la Sainte Alliance était pure et blanche comme la neige ? Mais arrête un peu tes conneries et … »

« Katérina … Katérina … Ils … Ils ne voulaient pas de mal. Pas du tout. Elle voulait juste protéger ses enfants. Je … Je voulais réagir mais … Je n’en avais pas le courage. Je voulais les arrêter. Ce n’est pas hu … humain de faire ça ! »

« Ouais, ouais et qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? T’aurais voulu les affronter tous les cinq en même temps, c’est ça ? »

Il ne savait pas … Il ne savait pas ce qu’il aurait voulu faire … Mais il était maintenant totalement abattu par ce qu’il venait de voir. Il ne pouvait pas croire que Sélia ait rejoint une telle organisation, aussi violente dans ses actes et … Il détourna la tête, la baissant pour observer le sol en reniflant. Pourquoi est-ce qu’il s’était mis à pleurer ? Pour des pokémons inconnus ? Et pour des créatures ténébreuses donc maléfiques ? Snif …

« Bon sang, tu vas pas continuer à chialer, j’espère ? Bordel ! Je m’en vais pour dix minutes, tu me prends la tête ! »

« Non mais reste ici ! Katérina ! S’il te plaît ! NON ! » cria-t-il sur un ton désespéré alors qu’elle sautait à nouveau sur une branche pour disparaître au loin.

C’était de sa faute … C’était de sa faute si elle était partie … Si elle n’allait pas revenir. Il n’avait pas pût s’empêcher de se comporter comme un gamin. Mais … Il aurait tellement voulu réagir, les combattre … Mais … Mais …

Mais, il explosa en sanglots, se recroquevillant contre un arbre après s’être effondré contre lui. Les jambes ramenées au niveau du visage, il continua de pleurer. De pleurer pour des créatures qui ne le connaissaient même pas. De pleurer car Katérina le trouvait tellement ridicule et énervant, de pleurer à cause de tout cela. A cause que Sélia se trouvait dans une organisation aux mœurs aussi dangereuses que celles dans laquelle il était. Il en avait assez, tellement assez de tout ça. Ce n’était pas la vie qu’il voulait !


Pendant plusieurs minutes, il ne bougea pas, étant de marbre par rapport à tout ce qui se passait autour de lui. Même Swar était muet, signe que l’épée ne s’intéressait pas à lui. Les yeux fermés, il bloquait tout bruit extérieur. Il était dans son monde … dans son monde où rien de tout cela ne se serait passé.

Un monde dont il fut extirpé brutalement par un coup de pied sur le côté du crâne, le faisant tomber à la renverse mais surtout crier de douleur. Katérina était là, les bras croisés à hauteur de sa poitrine bien qu’elle tenait ses deux lames dans ses mains.

« Katé … rina ? Je pensais que tu étais partie. » bredouilla-t-il.

« Je suis partie … et je suis revenue. Par contre, je vais devoir aller me laver. »

C’est vrai. Elle était tachée de sang … de partout. Qu’est-ce qu’elle avait fait pour se retrouver dans un tel état ? Elle avait un grand sourire démoniaque aux lèvres alors qu’il se relevait. Il se jeta dans ses bras, la serrant fortement contre lui en disant :

« Ne t’en va plus, Katérina ! Ne t’en va plus ! Tu es blessée ? »

« Mais non bordel ! Ce n’est pas mon sang ! Tu crois vraiment que je vais être blessée ? Lâche-moi au lieu de me coller ! »

Pourtant, il la serrait de telle façon qu’elle fut obligée de lâcher ses deux armes qui tombèrent au sol. Une telle étreinte et une telle force, c’était quoi ce qui se passait avec ce foutu puceau ? Il ne pouvait pas la lâcher ? Elle ne pouvait même pas lui donner un coup dans les couilles ! Elle cria :

« Kéran, si tu ne me relâches pas maintenant, je te promets que tu vas finir eunuque ! »

« Ce sang … D’où … D’où est-ce qu’il vient ? » bredouilla l’adolescent avant de finalement arrêter son étreinte. Elle passa ses mains sur ses bras comme pour les masser sans lui répondre. Elle vint récupérer ses armes, les remettant autour de la taille. D’ailleurs, c’était à se demander comment cela se faisait que le tissu arrivait à soutenir ces armes.

« T’as pas à le savoir. T’arrête d’être triste pour un rien et tu bouges ton gros cul. A force de bouffer de la viande, il commence à devenir énorme ! »

« D’accord, je ne t’en demanderai pas plus. » murmura l’adolescent en lui faisant un petit sourire. Il se faisait peut-être des idées … et ce n’était pas forcément des bonnes mais … peut-être qu’elle avait fait quelque chose de très regrettable. Mais … Il devait alors lui dire : « Merci beaucoup, Katérina. »

« Ouais, y a pas de quoi. » répondit-elle sèchement.

« J’espère que Sélia ne deviendra jamais comme eux … » souffla l’adolescent.

« C’est peut-être déjà le cas … ou alors, elle l’était peut-être même avant que tu ne le dises. »

C’était à son tour de ne pas vouloir lui répondre. Il ne voulait pas croire que Sélia ferait une telle chose. Ça ne correspondait pas à Sélia. Katérina l’observa quelques instants, poussant un profond soupir avant d’annoncer :

« Bon, pour la douche, je pense que ça sera plus tard. »

« Le sang … J’ai l’habitude d’en voir sur toi. Ça ne me dérange pas, Katérina. » annonça l’adolescent aux cheveux argentés.

« Ouais et ? Tu crois que moi ça me dérange pas ? Je suis peut-être fringuée comme une catin, pas pour ça que j’aime baigner dans le sang et être sale. Y a différentes façons d’être sale, ça, par contre, tu peux le noter dans ton petit crâne. »

Oui, d’accord. C’était bien inscrit dans sa tête. Il hocha celle-ci alors qu’ils se remettaient en mouvement. Ce genre de « rencontres », il aurait préféré ne jamais les avoir. Maintenant, il était plus que perturbé par l’idée de Sélia qui abattait des pokémons innocents. Sachant qu’elle haïssait les pokémons ténébreux et spectraux, il n’arrivait pas à se retirer cette idée de la tête. Et si … C’était ce qu’elle faisait ?

Chapitre 56 : Une princesse

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 56 : Une princesse

« Debout le connard ! Lève ton gros cul et … »

Aussitôt qu’il avait entendu la voix de Katérina, il s’était redressé. Résultat ? L’adolescente aux cheveux argentés poussa un cri, tombant en arrière sur les fesses à cause de la surprise. Sans une once d’hésitation, elle lui colla son pied dans la tête, la faisant tomber en arrière avant de reprendre avec colère :

« Refais-moi encore un coup de ce genre et je t’explose la boîte crânienne, c’est clair ? »

« Bonjour à toi aussi, Katérina. » marmonna l’adolescent en gémissant de douleur.

Cela faisait maintenant deux bonnes semaines qu’il était avec elle. Bon, il n’avait pas forcément appris beaucoup de choses sur elle mais il la supportait très bien et inversement. Bon, avec ses petites allusions perverses, il était difficile de rester de marbre mais bref … Il faisait quand même attention à tout cela. Par contre, il hésitait encore à lui demander d’où elle venait, ce qu’elle avait été avant d’être … comme ça et toutes ces choses. Car oui, ça l’intéressait quand même beaucoup de la connaître plus que ça !

Par contre, même en deux semaines, ils ne s’étaient pas dirigés vers une ville pour acheter une tente et une couverture. La raison ? C’était elle … Elle avait signalé qu’elle ne comptait pas rentrer dans une ville car ce n’était pas son genre. Sur le coup, il aurait bien voulu continuer et acheter la tente … mais après réflexion, il avait refusé. Pourquoi ? Car il ne voulait pas la laisser seule.

La laisser seule … Quand il la voyait adossée à un arbre, il s’était dit qu’elle faisait tout pour ne pas se rapprocher des autres. C’est pourquoi il avait évité de rentrer dans une ville tant qu’elle ne le désirait pas elle aussi. Il n’avait pas envie … Pas envie du tout. Mais pourquoi est-ce qu’elle ne voulait pas rentrer dans une ville ? Même un simple village aussi !
Par contre, il y avait aussi autre chose : les seuls pokémons qui les agressaient étaient les pokémons sauvages. C’était tant mieux car cela permettait une nourriture constante. Par contre, il demandait toujours dix-quinze minutes à Katérina pour aller s’occuper de ses pokémons de son côté. Même s’il appréciait l’adolescente, il ne voulait pas qu’elle s’approche de ses pokémons.

Car oui, la confiance régnait … ou presque. Elle était bien désagréable et ça, il avait l’habitude mais la mort du Pyroli de Sélia lui restait en travers de la gorge. Katérina était une folle dangereuse, capable de tuer tout simplement pour le plaisir. Il avait déjà eu quelques pensées lubriques et saugrenues où il la voyait se masturber et se caresser le corps tout en étant recouverte du sang de ses victimes. C’était une preuve comme quoi l’adolescente le troublait plus que tout non ?

« Voilà … C’est fait, Katérina. J’ai nourri mes pokémons et je pense que nous pouvons y aller si ça ne t’embête pas trop. » murmura-t-il en revenant auprès d’elle après un quart d’heure.

« Si, ça m’emmerde et pas qu’un peu, pourtant, tu le sais bien. Tu crois que je vais faire quoi à tes pokémons ? Les bouffer, MERDE ! Ça me fait chier ! Si tu n’es pas capable de me faire confiance pour ça, tu ne seras pas capable pour le reste ! C’est aussi simple que ça ! »

« Pardon … Katérina … C’est juste que malgré tout, on ne se connait pas vraiment. »

Voilà, il le lui avait dit. Il avait dit ce qui le dérangeait réellement chez Katérina. Celle-ci le fixa de ses yeux dorés. Hum ? Et alors ? Il était vrai qu’ils ne se connaissaient pas réellement mais c’était un problème ou non ? De son côté, ça ne la dérangeait pas le moins du monde alors bon … Ce n’est pas comme si ça l’emmerdait.
Sans lui répondre, elle prit la carte du sac de l’adolescent avant de se mettre à la parcourir. Sans un mot, elle s’était mise à avancer. Elle ne comptait pas lui en dire plus sur elle … n’est-ce pas ? Mais en même temps, lui aussi ne lui avait jamais réellement parlé de lui. Peut-être qu’en faisant un peu d’effort de son côté, elle se dévoilerait alors du sien ? C’était une bonne méthode … du moins, une méthode qu’il fallait essayer.

Alors que la matinée était passée depuis longtemps et qu’ils se trouvaient au beau milieu de l’après-midi, chose difficile à concevoir avec les ténèbres recouvrant le ciel, ils firent une pause. Une pause providentielle pour lui puisqu’’ils étaient en train de manger. Comme ils n’avaient pas parlé depuis quelques heures, il attendit qu’elle morde dans un morceau de viande avant de prendre la parole sur un ton faussement distant :

« Je n’ai pas eu le temps de beaucoup profiter de mes parents … Enfin dix ans de mon côté … Mais ils étaient vraiment gentils bien qu’un peu spéciaux … Ma mère, il y avait des rumeurs sur elle … Comme quoi, elle pactisait avec les spectres et les créatures ténébreuses. Je ne sais jamais si c’était vrai ou non car j’en ai jamais vus autour d’elle … Mais en même temps, elle m’a toujours dit qu’une personne n’était jamais fondamentalement mauvaise au départ. C’est pourquoi, j’ai toujours respecté ses paroles. Quant à mon père, et bien … Je n’ai pas grand-chose à dire à ce sujet. Enfin, moi, je proviens d’une famille un peu pauvre et normale, celle que l’on rencontre tous les jours. »

« Ouais, ouais …Et moi, je suis une princesse, Kéran. Ça ne se voit pas ? » répondit avec ironie l’adolescente aux cheveux argentés, émettant un petit rot sonore.

« Bien sûr que si, ça se voit. Tu es un peu … sûre de toi. » murmura Kéran avec un sourire aux lèvres. C’est vrai qu’elle devait être surement une princesse qui avait assez dérivé. Pourquoi ? Car son comportement avait tout de la princesse. Hautaine, sûre de soi, qui rabaisse un peu tout le monde.

« J’étais une princesse … Enfin, je le suis toujours. Je vivais dans un vrai palace, un endroit que tu ne verras jamais vu l’allure que tu as. »

« Oui, bien entendu … Je te crois, Katérina. » répondit-il en faisant un petit geste des lèvres pour lui sourire. C’était ça … Toujours lui sourire car elle comprendrait alors qu’il était heureux qu’elle soit là, auprès de lui.

« Tiens, d’ailleurs, dorénavant, tu m’appelleras princesse Katérina à partir d’aujourd’hui. Puisque tu voulais tant savoir ce que j’étais, ben maintenant, tu es servi, compris ? »

« Bien sûr, princesse Katérina. Ça te va bien en plus comme appellation. »

« … … … Sûrement. » grogna-t-elle, comme énervée par quelque chose qu’il ne comprenait pas. Pourtant, il avait bien accepté sa proposition, non ?

Elle était compliquée comme fille … très compliquée. Mais bon, une princesse, c’était toujours ainsi, n’est-ce pas ? Toujours très compliqué d’après ce qu’il comprenait. Par contre, il ne pouvait pas s’empêcher d’être heureux de l’avoir à côté de lui.

« Tu sais, Katérina, c’est la première fois que j’ai une amie de mon âge … » commença-t-il à dire d’une voix un peu tendre.

« Pourquoi ça ? Car ta Sélia était un peu trop territoriale ? Qu’elle n’aimait pas que les autres personnes s’approchent de toi ou alors, elle mordait, c’est ça ? »

« Non, non … Pas vraiment … Du moins, pas dit de cette manière. C’était juste qu’elle veuille me protéger. On ne sait jamais si l’autre personne est possédée ou non. »

Ouais … On ne savait jamais si l’autre était possédé ou non. Elle se frotta le bras gauche et le cou sans lui répondre. De toute façon, ça ne la concernait pas toute cette histoire. Elle ne voulait pas avoir de problèmes par rapport à ça. Et il lui prenait quoi de raconter toute sa vie ? Est-ce qu’il n’essayait pas de faire copain-copine avec elle ? Elle l’avait pourtant mis en garde non ? Il n’avait toujours pas compris ?

« Ah … Vraiment, je me demande ce que fait Sélia. La dernière fois que j’ai voulu prendre de ses nouvelles, elle n’était pas là. Elle était ailleurs … en mission, je crois. »

« Mais qu’est-ce que j’en ai à branler de cette Sélia ? T’es vraiment con ou tu le fais exprès ? C’est normal que tu n’aies aucune vide-couilles alors que c’est de ton âge. Tu n’arrêtes pas de parler de cette connasse aux cheveux bleus. Si tu penses tellement à elle, t’as qu’à aller la tringler quand tu la retrouveras mais me fait pas chier avec elle, comprit ? »

« D’accord … D’accord, je ne voulais pas t’énerver avec elle, Katérina. » bafouilla l’adolescent aux cheveux argentés, un peu confus et gêné.

Ouais, bien sûr. Elle paraissait énervée, comme d’habitude quoi. Rien de bien étonnant. A force, il la connaissait de mieux en mieux mais savoir que c’était une princesse, c’était quand même une sacrée nouvelle ! Rien à voir avec le reste !


Une princesse … Oh, il se l’imaginait différemment habillée. Bien plus vêtue mais surtout très élégante. Du genre, à porter une lourde robe ou un autre vêtement qui recouvrait bien plus son corps. D’ailleurs, il l’imaginait aussi en train de danser et même si au départ, cela avait un aspect comique, la suite se passait plus … naturellement.

« C’est vrai qu’elle a une belle voix … et qu’elle chante très bien. Alors, elle doit sûrement bien danser aussi. » murmura Kéran avec un petit sourire gêné au coin des lèvres.

« Et toi par contre, t’es franchement pas doué pour camoufler tes pensées. T’en as pas assez de penser à voix haute ? Et surtout de me complimenter ? Tu crois que ça me fait quoi ? Que dorénavant, je vais être toute douce et gentille parce que le petit Kéran m’a fait un compliment ? Non mais tu rêves mon gros ! »

Il ne pensait pas ça … comme d’habitude mais bon, maintenant, c’était commun à Katérina de s’imaginer des choses. BON ! Maintenant qu’il en avait appris un peu plus sur elle, le reste du voyage allait peut-être se dérouler bien mieux ? En lui permettant de la connaître au fur et à mesure ? D’étudier sa façon de vivre ?

Les jours passèrent et le voyage continuait … Du moins, le voyage sans aucune agression extérieure de la part des pokémons spectres et ténébreux. Ils se montraient étonnamment discrets alors que cela faisait plus d’un mois et demi qu’ils parcouraient les forêts, les champs, les zones désertiques et rocailleuses.

Peut-être que c’était à cause d’elle ? Non, plutôt grâce à elle … Héhéhé. Katérina était vraiment une chouette fille. Qu’est-ce qu’elle avait dû être spéciale quand elle était enfant. Ne pas avoir de pudeur alors qu’on était une princesse. Rien que ça … Mais bon, en même temps, malgré son manque de pudeur, il n’avait jamais vu sa poitrine ou … ce qu’elle avait sous sa culotte. Aïe ! Qu’est-ce qui lui prenait de penser ça ?

C’était vulgaire de sa part ! Et il devrait avoir honte de penser à une telle chose ! Même si Katérina n’hésitait pas à le chauffer quotidiennement … C’était pas déplaisant en un sens. Peut-être qu’il devait se montrer un peu plus « agressif » de ce côté ? Et essayer de répondre à ses attaques ? Il ne savait pas s’il en aurait le courage.

Peut-être qu’en essayant … lorsqu’elle allait lui montrer son décolleté, il pouvait dire une phrase toute faite pour attirer Katérina ? Ça ne serait pas une mauvaise idée en soi. Bon … Un peu de courage, c’est tout ce qu’il lui fallait ! Et puis, entre eux, elle faisait tout aussi pour l’attirer. Elle semblait s’amuser de la situation.

« Oh ! Regarde-moi ça ! J’ai encore fait tomber un morceau de viande ! »

Ils étaient en train de manger comme souvent tandis que l’adolescente avait un morceau de viande coincé entre sa poitrine. Elle tira un peu sur le vêtement comme pour le faire tomber au sol bien que le résultat fut qu’il soit tout simplement plus « coincé » dans sa poitrine. L’adolescent commença à déglutir avant de se rapprocher d’elle.

« Je … Je vais te le retirer, ne bouge pas trop, Ka … Katéri… »

Comme pour bien lui montrer qu’elle n’était pas farouche, elle souleva sa poitrine aux yeux de Kéran. Vue de cette manière, elle semblait encore plus appétissante qu’auparavant. D’une main tremblante, il approcha sa main avant de la reculer. Ça ne servait à rien, il n’y arriverait pas ! C’était au-dessus de ses moyens !

« Ohla ! T’as essayé de jouer au gros dur et tu te barres, la queue entre les jambes ! Je pensais que tu voulais récupérer ce morceau coincé ! » cria Katérina avant de prendre la main de l’adolescent, la plongeant entre ses seins. Il sentit le morceau de viande entre ses doigts mais ce n’était pas vraiment ça qui était … spécial.

C’était plutôt la chaleur qui entourait son bras. C’était vraiment doux et chaud. Pourtant, il n’osa pas bouger ses doigts, de peur de faire une erreur fatale. Il ne devait pas … Il ne devait pas bouger. Pourtant, le regard mutin, Katérina l’observait alors qu’elle avait retiré ses mains de son bras. Il pouvait toujours retirer son bras non ? Elle ne l’en en empêchait pas même si elle avait quelques rougeurs à cause de l’excitation.

« Alors ? Tu viens de le trouver ou pas, Kéran ? «

« Je, je, je … Je le tiens dans ma main. Je retire ma main tout de suite ! » cria-t-il subitement avant d’extirper son bras d’entre la poitrine de l’adolescente.


Aussitôt, ses doigts lâchèrent le morceau de viande avant qu’elle ne prenne sa main entre les siennes. Elles lécha doucement chaque doigt, comme pour retirer toute la saveur de la viande dessus. Plus que perturbé, Kéran fit plusieurs pas en arrière mais elle revint rapidement à sa hauteur, plaçant une main sur son entrejambe.

« Et bien ? Tu as voulu jouer à l’adulte non ? Tu n’as pas envie de participer à des jeux de « grandes personnes », Kéran ? » murmura-t-elle doucement en frottant sa main, lui soufflant cela dans le creux de l’oreille. Elle vint la mordiller délicatement, passant ensuite sa langue le long du cou, le faisant trembler.
Non, non et non ! Ça ne servait à rien de draguer Katérina ! Elle s’amusait à ses dépens ! Et maintenant, il avait tellement mal dans le pantalon à cause de l’excitation ! C’était difficile à contrôler à cause d’elle ! Il bredouilla en la regardant :

« Je … Je crois que je dois m’en aller … Je dois m’éloigner un peu, Katérina. »

« Ouais, ouais, vas te branler et gicle-bien ! Sauf si tu veux de l’aide hein ? Je suis toujours partante pour ça, tu le sais. Ou alors, pense à moi, je te donne mon autorisation pour ça. »

Il était tellement prévisible mais c’était de sa faute à elle ! Mais aussi de la sienne ! Pour avoir joué avec une telle fille sur ce genre de jeu ? Il savait pertinemment qu’il allait perdre ! Le résultat avait été des plus violents émotionnellement. Il n’était pas encore prêt pour une telle chose …
A une cinquantaine de mètres, il abaissa son pantalon, faisant son affaire, rouge de honte. Il essayait de s’imaginer Katérina et il n’avait aucun mal à cela. Penser à cette adolescente pendant ça, il devait plutôt se suicider ! Plutôt …

« Tu es un être répugnant, Kéran. »

AH ! Il sursauta sur le coup, pressant trop fortement son organe génital avant de crier de douleur. SWAR ! C’était Swar ! Il remarqua qu’il avait toujours les épées attachées autour de la ceinture avant de bafouiller :

« Tu … Tu es là depuis quand, Swar ? »

« Hum ? Depuis plusieurs mois, si tu ne l’as pas encore remarqué, il serait peut-être temps de te réveiller un peu. Néanmoins, tu es pathétique. Tu as voulu la prendre à son propre jeu, tu as vu le résultat. Obligé de faire une chose manuelle … »

« Ne regarde pas ! Ne dit plus rien ! S’il … te plaît. » bredouilla Kéran, ayant envie de mourir sur le moment tout en remontant son pantalon. Ce n’était pas la première fois qu’il faisait cela … et donc … Swar avait souvent dû le voir faire une telle chose. Ah … Ah … Il voulait se terrer six pieds sous terre !