Chapitre 3 : Dans ses bras

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Dans ses bras

« On peut me dire pourquoi je suis là ? Et Sarine va se faire du souci. »

« Pour une seule soirée, Waram ? Je ne pense pas. Il ne faut pas exagérer, je ne te kidnappe pas et tu pourras partir quand tu veux. »

« Comme maintenant ? Non ? Je ne peux pas ? »

Il avait finit par se déplacer, se retrouvant assis à côté d’elle alors qu’elle restait couchée. Elle avait tenu la main, l’adolescent aux cheveux noirs venant la prendre en marmonnant. Sincèrement, qu’est-ce qu’il foutait ici ? Et pourquoi ?

« J’ai mieux à faire de ma soirée. J’ai beaucoup mieux à faire. »

« On peut reprendre les cours ? Encore ? Si tu veux ? Il est que 23 heures. Je suis sûre que ça ne me dérangera pas de veiller encore une heure ou deux. »

« Arrêtes tes bêtises, tu as l’air exténuée et épuisée. Et l’autre poisson arrête pas de m’observer avec ses yeux de .. Oh je vais arrêter là car je veux pas m’énerver. »

« Et inversement, tu ne voudrais pas m’énerver. Occupes-toi donc de Sanphinoa. Moi, personnellement, j’ai décidé que j’allais dormir ! Donc je vous souhaites bonne nuit ! Profitez-en bien tous les deux, ça se reproduira pas ! »

« Mais qu’est-ce qu’elle raconte encore ? Pfff … Pas comme si quelque chose allait se produire entre nous. Bon … Sanphinoa, essaies de trouver le sommeil, d’accord ? »

« Tu veux bien t’installer à côté de moi ? S’il te plaît ? » murmura t-elle alors qu’il se déplaçait. Voilà qu’il était maintenant bien assis alors qu’elle se retrouvait couchée sous la couette. Elle n’avait pas trop froid ?

« Sincèrement, j’ai vraiment mieux à faire ! Bon sang ! J’ai l’impression de me répéter mais c’est complètement débile tout ça ! »

« Mais non, mais non … euh … est-ce que tu veux te coucher à côté de moi, Waram ? Tu risques de te faire mal au dos, sinon. Je ne veux surtout pas ça. »

AAAAAAAAAAH ! Elle va jamais le lâcher, n’est-ce pas ? Il émit un grognement avant de plonger sous les couettes, Sanphinoa émettant un petit rire tendre.

« Et si tu trouves ça drôle, je peux m’en aller, compris ? Je suis pas là pour m’amuser. »

« Non, non, c’est pas du tout ça. J’ai juste … pas l’habitude de parler aussi tard. Karry est mon armure-pokémon mais ça ne remplace pas une vraie personne. Et puis, tu es chaud. »

Chaud ? Comment ça ? AH ! Elle venait de lui prendre sa main. Grumpf. Il sentait ses mains un peu crasseuses. Et dire qu’elle avait pris une douche il y a peu de temps. Il le sait puisqu’il avait été là mais quad même, comment est-ce qu’elle avait fait pour se rendre ainsi ? Ca tenait presque du miracle de devenir aussi sale en peu de temps.

« Au moins, elle sent bon. » se chuchota t-il à lui-même. Il était dans le même lit qu’une fille qui était son aînée de plus de deux ans. Il n’était pas stupide, cette situation allait créer de gros problèmes, il en était sûr et certain.

« Merci pour le compliment, Waram. C’est gentil. »

« Me dit pas que tu as entendu ce que je viens de dire ? Hein ? N’est-ce pas ? »

« Je l’ai entendu, très bien entendu. Merci Waram. Merci. »

« Par rapport à tes cauchemars, tu as une explication ? O u quelque chose du genre ? Car ça m’étonne grandement, je dois t’avouer. »

« Je n’ai pas d’explication. C’est juste que … tu sais, on a déjà parlé de ce qui s’était passé là-bas, non ? Avec l’armure-pokémon du Diamat. Et aussi ton petit coup de folie. »

« Mais je ne me rappelle pas de ça ! Je ne comprends pas pourquoi on s’efforce à chaque fois d’évoquer cette chose pour moi ! Je ne comprends pas ! »

Il s’était retourné vers elle, son visage proche de celui masqué de l’adolescente. Elle a quand même des yeux verts magnifiques, il est sûr qu’on a déjà dût lui faire la remarque à ce sujet mais bon, il préfère ne pas trop l’évoquer.

« Oui mais … j’ai peur dans ces cauchemars. Je ne sais pas pourquoi je crie ton nom. »

« Moi aussi, j’aimerai bien le savoir car je t’avoue que ça me déplaît assez fortement. »

« Ca te déplaît ? Je veux dire, est-ce vraiment un si gros problème ? Ou presque ? »

« RAH ! Je n’ai pas dit ça ! Qu’est-ce que je peux t’expliquer ? Juste que je comprends pas pourquoi est-ce que je suis aussi dans tes cauchemars, je te fais si peur que ça ? »

« HEIN ? MAIS NON ! Tu es là pour me défendre dans mes rêves et mes cauchemars ! C’est pas pareil ! Pas du tout ! Tu confonds tout ! Je ne fais pas de cauchemars à cause de toi mais avec toi. Tu es dedans … et je crois que tu meures. »

Wow. Elle exagérait pas un peu ? Pfff … Pourquoi est-ce qu’il restait dans le même lit que cette fille ? Humpf, il ferma les yeux pendant quelques secondes. Il avait besoin de réfléchir avant que tout ne dégénère pour ne pas changer.

« C’est si stupide, tellement stupide, j’aimerai tellement que tout soit réglé. »

« Waram ? Est-ce que tu dors ? Tu ne me réponds pas depuis cinq minutes. »

Hein ? Comment ça qu’il dort ? Il rouvrit les yeux pour remarquer que Sanphinoa s’était un peu plus rapprochée de lui dans le lit. HEY ! Elle en prenait de la place. Qu’est-ce qui lui arrivait de se comporter comme ça ? Un bref regard sur l’horloge au-dessus de la porte et il remarqua qu’il était proche 23 heures 30. Il avait fermé les yeux pendant un long moment, non ? Et cela sans même s’en rendre compte. Quel idiot mais quel idiot !

« Je ferais mieux d’aller dans mon dortoir sinon, je risque de ne pas réussir à me lever. »

« Où est le problème, Waram ? Tu … peux dormir ici. »

« Hein ? Dans un dortoir avec une fille ? Nous seuls ? Et tu veux que je te répondes « Oui d’accord ! Aucun souci ! » ? Tu sais parfaitement que l’on va avoir des problèmes et … »

« Depuis quand est-ce que les problèmes te dérangent ? »

Aie. Elle marque un point. Pfff, c’est juste que ça se fait pas. Il est peut-être grognon, violent, hargneux, bagarreur, du genre à chercher l’embrouille mais … il risque de causer du tort à Sanphinoa et ça, il ne se le permet qu’à moitié.

« On va avoir de gros soucis, c’est tout ce que j’ai à te dire, Sanphinoa. J’ai l’impression de ne rien pouvoir faire par ta faute, tu comprends ? »

« Je le comprends parfaitement et je te remercies de penser à moi. Tu devais encore fermer les yeux pendant un instant, Waram. Ne t’en fait pas, ce soir, je suis sûre de ne pas faire de cauchemar. Je sais pas pourquoi mais j’en ait le sentiment. »

PFFF ! Ah oui ? Comme ça ? En un claquement de doigt ? Pourtant, il vint fermer ses yeux, comme elle le désirait tandis que lui-même cherchait à écouter la respiration de Sanphinoa. Bon, il attendait qu’elle dorme et ensuite, il s’en irait. Il était sûr et certain d’en être capable. Il avait confiance en ses capacités pour cela, c’est exact ! OUI !

Mais voilà, lorsqu’il rouvrit les yeux, la première chose qu’il observa, ce fut l’horloge. Il était plus d’une heure du matin. Et il sentait une faible respiration sur son torse. Baissant les yeux, il voyait le visage masqué de Sanphinoa qui était posé contre son épaule. Mais surtout, elle avait bien pris position pour qu’il ne puisse pas se mouvoir.

« Et je dois faire quoi dans une telle situation ? Karry ? Karry ? »

Aucune réponse de l’armure-pokémon du Barpau. Bien entendu ! Dès qu’il a besoin d’elle, elle est aux abonnées absentes. Pourquoi est-ce qu’il n’en doutait pas un seul instant ? C’était bien son comportement habituel, tss ! Bon, la situation était problématique, très problématique mais il allait faire un effort.

« Je vais juste la mettre sur le côté et ensuite, je pourrais… »

« Wa … Waram. Fais attention aux flammes ! Wa… Waram ! »

Hein ? De quelles flammes est-ce qu’elle parlait ? Euh ? Elle n’était pas en train de cauchemarder ? Là ? Maintenant ? Juste alors qu’il restait éveillé ? Et surtout, comment est-ce qu’il peut aider à contrer ça ?

« Euh … Sanphinoa, je suis là, je vais bien, tu n’as pas besoin de t’inquiéter. »

Est-ce que ça allait marcher ? Il n’en avait aucune idée mais les mains de Sanphinoa se firent plus fortes lorsqu’elles vinrent tirer sur le tissu recouvrant son torse. HEY HEY HEY !

« Sanphinoa, il faut que tu te réveilles. »

« Waram ! Ils nous poursuivent ! Ils veulent nous tuer ! Ils veulent nous … »

Il commença à être secoué comme un prunier, ne comprenant pas ce qui se passait. D’où elle venait cette force ? HEEEEEEEEEY ! Il était pas partisan de ça ! Mais l’adolescente était tout simplement en train de se servir de lui pour secouer son être comme ça ! Il était pas d’accord ! Il tenait à lui ! Plus que tout ! HEY ! Non mais oh !:

« Mais tu vas te calmer, Sanphinoa ou je te fais pareil ? »

Voilà qu’il s’amusait aussi à la secouer. Il n’était pas convaincu de l’utilité de la chose mais le résultat ne tarda pas à se faire sentir. Elle y mettait encore plus de force, prenant sa main dans la sienne avant de donner des coups de pied dans le lit.

« Ils sont tous morts ! Complètement morts ! Ils veulent tous nous tuer ! Il faut s’enfuir, Waram ! Il faut que l’on parte ! T’en fait pas, je te protégerai ! »

« Mais elle raconte n’importe quoi cette fille ? J’ai pas besoin d’être protégé ! Sanphinoa ! Arrête de crier, tout le monde dort ! »

« Ne parles pas … chut … Waram. Ne t’en fait pas. Si tu ne fais aucun bruit, ils ne nous verront pas, d’accord ? Doucement, Waram. »

Hein ? Et voilà que son autre main venait caresser sa joue avec une extrême tendresse. Euh … Pourquoi est-ce qu’il se sentait gêné par ça ? Mais il se laissa faire en émettant un faux grognement de mécontement. Pourquoi ne pas jouer le jeu ?

« D’a… D’accord, Sanphinoa. Je me tais. Chut. »

Il parlait d’une petite voix faible, comme s’il n’était plus qu’un gamin dans les bras de Sanphinoa. Celle-ci lui caressait maintenant le crâne, venant embrasser ses cheveux mais avec le masque, c’était plus que difficile. Elle chuchota :

« On va s’en sortir tous les deux, d’accord ? Je me jures de te sauver et ensuite, on vivra tous les deux. Je ne sais pas ce qui nous attends mais hors de question de mourir. »

« Mais mais mais … qui sont ces méchantes personnes ? »

« J … Je ne sais pas. Sûrement des chevaliers-pokémon. Tu as vu ce qu’ils ont faits ? On ne peut pas leur faire confiance. Pas du tout. »

« Mais mais mais … des chevaliers ? Pourquoi qu’ils font ça ? »

« Chut. Ils arrivent. » lui dit-elle alors qu’il était maintenant complètement confus. Elle avait une imagination débordante. Et pfiou, c’est lui ou alors, il faisait drôlement chaud sous la couette ? Il était en sueur, il avait l’impression d’étouffer. Surtout que Sanphinoa faisait tout pour qu’il reste collé à elle … mais elle avait des arguments assez convaincants pour son âge, peut-être un peu trop … et donc, la tête enfouie contre eux, il respirait difficilement.

Mais elle va se calmer ? Non, il a l’impression qu’il doit la laisser faire mais au final, il aura servi à quoi ? Juste de cobaye à ses cauchemars ? Il l’entend qui chuchote :

« Non … Ils arrivent, ils sentent notre présence, Waram. Enfuis-toi ! Je vais servir d’appât ! Ne t’en fait pas ! Je viendrais te chercher plus tard ! »

Elle poussa un cri strident avant de se redresser dans le lit, ses mains étranglant à moitié Waram qui avait perdu presque conscience. Elle le relâcha, éclatant en sanglots devant lui alors qu’il cherchait à retrouver sa respiration.

« Ca … Ca n’a rien changé, rien du tout. J’y arrive pas ! Je comprends pa s ! »

« Euh, tout ce que je sais, c’est que tu as une sacrée imagination. Moi ? Qui doit avoir besoin de toi ? Et des chevaliers-pokémon qui nous pourchassent ? »

« J’avais JAMAIS ces cauchemars avant ! Jamais ! Mais depuis notre retour en Afrique, j’arrête pas d’avoir le même. Comme si tout cela s’était révélé en moi sans que je ne puisses y faire quelque chose. Je comprends pas, je comprends pas ! »

« Visiblement, ça ne changera rien que je sois là ou non. Il vaudrait mieux que je partes plutôt que de rester ici, non ? Tu ne crois pas ? »

« Je ne crois pas, j’en suis sûre et certaine que je veuilles que tu dormes avec moi ! »

Elle criait presque mais il lui mit une main sur la bouche. C’est bon ! Le message était très bien passé la première fois ! Pfiou, et surtout, vue l’heure, il était exténué et il risquait d’avoir de gros problèmes, il en était sûr et certain.

« Je suis trop fatigué pour ces bêtises. Je vais dormir avec toi. Je ne peux pas bouger et vu comment tu as agis, je ne peux pas faire autrement. »

« Merci encore une fois. Ah … mais ces couvertures sont pleines de sueur. Est-ce que je … c’est de ma faute, Waram ? »

« C’est pas seulement toi mais moi aussi. On est deux sous la même couette. C’est alors parfaitement normal que l’on étouffe là-dessous. »

« Est-ce que je peux … euh, enfin, retirer une couverture ? Si tu as trop chaud ? Ca sera peut-être mieux non ? Comme personne ne dort avec moi, j’en profitais. »

« Ca sera peut-être mieux. Je te laisse faire. On peut pas ouvrir une fenêtre aussi ? » dit-il alors qu’elle se quittait le lit. Il détourna aussitôt le regard. Euh … Que ses habits collent à cause de la sueur, ce n’était pas vraiment un spectacle auquel il se serait attendu. Elle avait décidé de l’écouter, laissant l’air froid pénétrer dans la chambre tout en retirant une couverture. Elle eut un petit rire avant de chuchoter :

« Waram. Viens donc profiter de la nuit. Il fait si bon. Ca nous fera du bien. »

« J’ai pas vraiment envie, Sanphinoa. Je crois que pour cette nuit, j’ai donné. »

Pourtant, il se leva pour aller se positionner à côté d’elle. Hmm, elle restait vraiment plus petite que lui alors qu’il avait deux ans de moins qu’elle. Pourtant, ils n’ont que treize et quinz ans. Ils sont encore assez jeunes.

« Tes cheveux sont toujours aussi dégueulasses, Sanphinoa. »

« Je serais bonne pour prendre une douche demain, je n’ai pas le choix, hihihi. »

« J’arrive pas à comprendre tu peux prendre avec le sourire cette remarque. »

« L’habitude avec toi, Waram. Un peu d’entraînement, voilà tout. »

Pendant qu’ils parlaient, elle plaça sa tête contre son épaule, poussant un léger soupir tout en le remerciant d’être resté à ses côtés malgré toutes les déboires qu’elle lui faisait subir.Waram ne répondit, regardant le terrain devant eux. Plaine, plaine, pierre, rocher, sable, eau. Après une vingtaine de minutes, elle commença à grelotter en disant :

« On y retourne, Waram ? Le lit me semble bien frais maintenant. »

« Hein ? Que quoi ? Euh … Aaaaaaaaah … Ouais … On va dire ça. »

Il avait secoué légèrement sa tête avant de se frotter ses yeux. Zut. Il était vraiment plus que fatigué par tout cela et se laissa traîner par Sanphinoa. Celle-ci émit un petit soupir de plaisir avant de finir par le déposer dans le lit, venant le rejoindre après quelques instants. Remettant bien la couverture sur eux, elle se replaça contre lui, fermant les yeux sous son masque avant de murmurer :

« Bonne nuit, Waram. Vraiment, bonne nuit. »

« Pourquoi ? Il y a de faux « bonne nuit » ? » dit-il alors de pousser un long baillement. Ce fut sa dernière marque d’ironie avant de sombrer dans le sommeil.

« Non. Pour tout ce que tu as fait pour moi cette nuit. »

Il dormait, n’est-ce pas ? Elle plaça un doigt sur la joue de Waram, l’enfonçant dans celle-ci. Aucune réaction de sa part, il dormait. Elle pouvait faire ça alors. Elle retira son masque avant d’émettre un long baiser sonore sur l’endroit où elle avait posé le doigt. Elle eut un petit rire cristallin avant de remettre le masque.

« C’est tout ce que je voulais … je ne pouvais pas rêver mieux. »

Elle plongea à son tour dans un sommeil des plus profonds, calfeutrée contre l’adolescent aux cheveux noirs. Quelques instants plus tard, un soupir se fit entendre, une voix disant :

« Enfin ? Ils en ont mis du temps, ces enfants. Vraiment, je vous jure … »

L’armure-pokémon du Barpau sauta sur place sur le lit où elle était. Ils en avaient enfin terminé ? Ils pouvaient passer à autre chose, c’est bien ça ? Mais bon, sacrée soirée comme Waram l’avait fait remarqué. Mais le résultat était là, devant elle ! Hahaha !

Chapitre 2 : Ne pas être seule

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Ne pas être seule

« Hum, tiens, tu es au courant, Sanphinoa ? »

« Hein ? Euh … De quoi, Waram ? »

« Un nouveau tournoi va débuter. Je vais y participer et je le gagnerais ! »

Il s’exclama cela tout en regardant Sanphinoa. Y avait pas quelque chose de bizarre ? Il passa sa main devant le visage masqué avant de dire d’une voix lente :

« Sanphinoa ? Sanphinoa ? Est-ce que tu dors ou non ? Car ça me semble bizarre, très bizarre. Sanphinoa ? On est en cours hein ? »

Il disait cela mais c’était à peine si l’adolescente l’écoutait. Etrange ! Vraiment très étrange mais bon, ce n’était pas à lui de s’en mêler. Juste qu’il trouvait ça bizarre et pas forcément très plaisant. Qu’est-ce qui lui prenait ? Sanphinoa avait toujours été une élève modèle. Les premières heures se terminèrent et aujourd’hui, c’était cours de sport.

« Vous allez frapper ces rochers avec la force de votre élément. Concentrez vous pour laisser au moins une marque dessus, compris ? Ce n’est pas compliqué et cela reviendrait à vous échauffer. Hop hop ! Au boulot ! »

Humpf ! Et cela sans l’aide de leurs armures-pokémon, n’est-ce pas ? Ce n’était pas le plus aisé mais cela leur permettait néanmoins de mieux contrôler leurs pouvoirs. Il regarda ses poings, se plaçant à côté de Xalex, celle-ci étant toujours recouverte par les tissus.

« Dis, je peux te poser une petite question ? »

« Vas-y mais je te rappelle que nous sommes en cours, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Y a quelque chose qui cloche avec Sanphinoa ? Elle semble complètement absente par rapport à d’habitude, c’est étrange mais surtout très dangereux. Il faut qu’elle fasse attention hein ? Car un tel manque de … »

« Pourquoi est-ce que tu ne lui poserais pas la question ? Tu es un garçon garçon non ? Je suis sûre qu’elle serait ravie que tu t’inquiètes pour elle. »

« Mais je ne m’inquiète pas pour elle ! Il ne faut pas raconter n’importe quoi non plus hein ? C’est juste stupide de dire ça, je ne pense pas ça, pas du tout. »

« Alors pourquoi est-ce que tu veux savoir ? »

« Laisse tomber. J’en ait déjà marre de discuter avec toi et les autres. Je vais l’exploser. »

Exploser ce rocher et … AH ! Il perdit sa concentration lorsqu’il reçu un peu d’eau sur le visage, l’adolescent aux cheveux noirs se tournant vers Sanphinoa. Celle-ci vint se confondre en excuses, bredouillant qu’elle est désolée. Il marmonna que ce n’était pas bien grave. Oh que oui, il allait régler son problème. Il ne savait pas ce que c’était mais il allait vite le trouver avant qu’il ne finisse par s’énerver, que cela pour un rien ou non.

L’heure de la cantine. Lorsqu’il termina son repas avec Sanphinoa en face mais sans discuter avec elle, il fallait dire que la situation était assez agaçante. Ils terminèrent leurs repas en dernier, prêts à rejoindre les autres en cours mais il bloqua l’adolescente contre un mur. Tiens, il n’avait pas déjà fait ça hier ?

« Qu’est-ce qui se passe avec toi, tu veux bien m’expliquer ? »

« Hein ? Euh … Waram ? Mais rien du tout, je te le promets. Tu sais, je … »

« Tu voulais me dire quelque chose mais cela ne m’intéressait pas. Maintenant, j’ai envie de savoir car si je dois finir barbouiller par de la flotte, je préfère que ça s’arrête le plus tôt possible. Alors, qu’est-ce qu’il y a exactement ? Car tu me rends dingue. »

« Est-ce que l’on peut en parler après les cours ? Si tu veux bien ? »

« Et si je ne veux pas, qu’est-ce que tu vas me faire ? » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs avant de la laisser partir … sauf qu’il l’accompagnait. Ils avaient cours ensemble de toute façon, ce n’était pas comme s’il pouvait réellement se débarrasser d’elle.

« Alors, je serais obligé de t’envoyer un petit jet d’eau comme ce matin, hihihi. »

Tsss ! Même le rire était forcé de la part de l’adolescente, il n’était pas sourd ! Il le remarquait. Il savait pas ce qui se passait mais si c’était à cause de ça que ses habits étaient dans un sale état et que sa coiffure partait en vrille, il allait vite résoudre le problème. C’était peut-être encore des femmes-chevaliers ? Oh que si c’était le cas, il allait vite leur régler leurs comptes. Il n’allait pas s’en priver !

Il n’écouta guère les cours. Il n’avait pas la tête à ça. Il n’avait aucune explication raisonnable mais il avait toutes ses pensées tournées vers Sanphi … euh le tournoi ! Le tournoi, oui ! Il ne pensait qu’à ça et à rien d’autre. Ainsi, ses yeux étaient juste rivés vers l’avenir, vers sa victoire au tournoi, vers son intégration dans l’une de ces organisations qui prônaient la puissance des chevaliers-pokémon et …

« Waram ? Les cours sont terminés. Est-ce que tu veux bien manger avec moi ce soir ? »

« J’aimerai surtout savoir pourquoi Raon et Xalex ne mangent plus avec nous depuis que nous sommes de retour d’Afrique. Je trouve ça étrange. »

« Waram ? Tu veux bien manger avec moi ce soir ? »

« Oui oui, je veux bien, j’ai compris la première fois hein ? Allons manger, ensuite, on partira dans ton dortoir pour faire les exercices pour demain, ça te convient ? »

« Bien entendu. Je suis sûre que Karry sera ravie de te revoir, Waram ! »

« Je suis pas sûr que la réciproque soit vraie. » marmonna l’adolescent dans sa barbe inexistante. Karry était … assez embêtante comme poiscaille. Très embêtante pour être poli mais bon, il devait réussir à la supporter pour pouvoir épauler Sanphinoa. Et surtout, Sanphinoa adorait son armure-pokémon, il ne pouvait pas lui reprocher ça.

Bon, voilà le repas du soir qui était terminé et il déjà plus de 19 heures 30. Se dirigeant vers l’adolescent dans le couloir menant à sa chambre, il finit par pénétrer à l’intérieur à sa suite, remarquant aussitôt Karry.

« Tiens donc, voilà Waram. Tu as mordu à l’hameçon. »

« Ton vocabulaire de pêcheur, tu peux te le regarder, la morue. Enfin, Karry. »

« Oh toi … Tu mérites une bonne petite baffe écailleuse. »

L’armure-pokémon du Barpau sautilla sur place avant de bondir en direction de Waram mais celui-ci la réceptionna dans ses bras avant de la projeter sur l’un des lits vides. Vraiment, comment est-ce qu’elle pouvait faire pour dormir ici ?

« C’est particulièrement stupide et sinistre. Grumpf … »

« De quoi est-ce que tu parles, Waram ? On commence les cours ? Ou on digère un peu tout en parlant de tout et de rien ? » demanda la jeune demoiselle aux cheveux bleus.

« On va plutôt commencer les cours directement. Encore ces foutues mathématiques. A quoi est-ce que ça va me servir ces fichues fractions ?! »

« A plein de choses, contrairement à ce que tu veux croire ! Et surtout, il vaut mieux avoir parfois trop de connaissances que pas assez. Comme ça, tu es prêt pour chaque situation. »

Prêt mais pour quelle raison ? Enfin, à quoi ça lui servirait hein ? Pfff, il s’installa sur le lit, couché dessus sur le ventre alors qu’il attendait Sanphinoa qui signala qu’elle allait faire un brin de toilette. Elle demanda à Karry de ne pas déranger Waram.

« Oh que oui, je vais pas me gêner pour l’embêter. »

« Bon, ce n’est pas grave. Waram, je m’en vais, je reviens vite, d’accord ? »

« Fais comme tu veux mais si tu es pas là à 20 heures, je te préviens, je m’en vais. »

Rien que ça ? Une sorte de petite menace ? Elle allait tout faire pour être présentable, c’est tout ! Elle pénétra dans de ce qui semblait être une douche collective pour le dortoir. Ah oui ? Une douche pour tout le monde ? Sauf qu’elle était seule.

« Au moins, elle aura pas de problèmes par rapport à l’eau chaude. »

« Oh ? Tu n’entends pas l’eau qui coule, Waram ? Tu n’as pas envie d »aller l’espionner ? »

« Qu’est-ce que tu racontes, toi encore pour pas changer ? Il s’agit de Sanphinoa. Ca reste juste une fille avec des morceaux de peau et des croûtes sur le corps. Y a rien à voir chez elle. »

« Tu es sûr de ça ? Tu avais l’air plutôt intéressé par sa poit… »

« Oh mais tu vas te la boucler ?! Attends que je t’attrapes, tu vas voir ! »

Il s’était redressé aussitôt, sautant sur le lit où Karry se trouvait. Celle-ci vint rebondir pour atterrir sur le crâne de Waram. Malgré le fait qu’elle soit en métal, elle n’était pas aussi lourde que ça et visiblement, il …

« Rah mais toi, ça fait depuis longtemps que tu me provoques ! Tu vas voir ! »

« Oh, essaies donc de m’attraper si tu le peux ! Je suis sûre que tu n’y arriveras pas ! »

PROVOCATION ?! Elle avait parfaitement réussi son coup ! Il poussa un grognement de rage avant de se mettre à essayer de l’avoir ! VITE ! Il allait la bouffer ! C’était du poisson au repas de ce soir ! Qu’elle arrête juste de bouger !

« Si je t’attrape, je te bouffe ! Et avec les arêtes ! »

« Elles serviront à t’étrangler, hahaha ! Tu es trop faible pour réussir à ça, Waram ! Allez, hop hop ! Un petit effort ! Tu y es presque ! Hop hop ! »

Elle s’amusait complètement de lui tandis qu’elle l’emmenait inexorablement en direction de la douche mais il stoppa net le mouvement, émettant un grognement.

« Je ne tomberai pas dans ce piège grossier. C’est bien qu’à la télévision que tu as le garçon qui tombe sur la fille par accident ! Je ne suis pas aussi stupide ! »

« Zut, en voilà un adolescent bien intelligent ! » marmonna Karry avant de retomber sur le lit le plus proche de la porte de la douche, celle-ci s’ouvrant en même temps que Sanphinoa poussait un profond soupir de soulagement.

« Qu’est-ce que ça faisait du bien, Waram. Waram ? Tu as l’air essoufflé et complètement et pouaaaaaaah … mais euh … Je ne veux pas être méchante mais … tu devrais prendre une douche, Waram. Tu sais quoi ? Pendant que tu y vas, je vais prendre tes affaires chez Sarine ! Ca sera plus simple ! »

« HEY ! J’AI PEUT-ËTRE MON … »

Mot à dire ? Il ne termina pas sa phrase alors qu’il la voyait déjà partir de dos. Zut, c’était quoi cette chevelure bleue ? Elle était plutôt magnifique, non ? Pourquoi est-ce que c’était possible ? Enfin, même si ses cheveux étaient mal coiffés, ils brillaient ou presque. Non, c’était une mauvaise vision. Une vision qui exagérait tout ça.

Il s’imaginait des choses aberrantes mais alors pourquoi est-ce qu’il avait eut cette impression qu’elle était pas si mal en fin de compte ? Pfff, et prendre une douche ? Après une fille ? Dans la même pièce ? Hors de question et …

« Dire que la principale m’a expliqué. Ëtre la femme-chevalier pokémon du Barpau n’est pas une tâche facile. Elle est même très ingrate. Tu comprendras quand elle reviendra. D’ici là, tu ferais mieux d’aller sous la douche. »

Ah ben tiens, changement de ton chez elle. C’est quoi cette blague ? Pourquoi est-ce qu’elle parle maintenant de la sorte ? C’est quoi ce bordel ? Pfff, bon, il allait sous la douche, oui.

Vrai qu’il ne sentait pas la rose mais de là à lui en faire la remarque, hein ? Mais néanmoins, il observa le sol lorsqu’il se déshabilla. Il voyait bien quelques minuscules lambeaux de peau et des croûtes qui disparaissaient. En fait, plus que le fait d’être dégoûté, il était … un peu triste pour Sanphinoa ? Ca ne devait pas être simple.

Un quart d’heure plus tard, il était sorti de la douche après que l’adolescente lui ait ramené ses affaires. Ah ben tiens, il s’était imaginé des choses. Les cheveux de Sanphinoa étaient toujours aussi sales. Et pourtant, elle s’était lavée. Il avait sûrement rê… non ? La Barpau le regarda comme pour dire que tout ça était normal.
Bon, pour les cours, il se montra assez calme et raisonnable. De plus, elle ne sentait pas mauvais comme fille. C’était bien pour ça qu’il arrivait à être à ses côtés sans avoir envie de vomir et dégueuler. Heureusement d’ailleurs Mais une heure passa, puis une seconde et finalement une troisième. Lorsqu’ils terminèrent, il était déjà 23 heures.

« Pfiou, j’avais pas vu l’heure moi, je ferais mieux d’aller à mon dortoir. Sarine va s’inquiéter. Et j’ai pas envie de ça. »

« Sarine est prévenue, Waram. Tu peux rester encore un peu … s’il te plaît ? »

Voilà qu’elle avait la voix qui tremblait, comme auparavant. Tiens donc, c’était revenu ? Il s’apprêtait à dire qu’il avait mieux à faire et qu’il était fatigué mais elle le tenait par la manche et il voyait parfaitement son corps qui tremblait sur place.

« Pas faux, j’ai pas eut les réponses à mes questions. Tu vas pouvoir t’expliquer. »

« Je … Je sais pas trop. Euh, est-ce que tu veux bien t’asseoir ? »

Pfff, s’asseoir ? Pourquoi pas ? Elle le regardait avec des yeux de merlan frit. Ca lui convenait parfaitement tiens, comme remarque ! Mais bon, elle espérait quoi ? Qu’il vienne s’asseoir à côté d’elle ? Même pas en rêve. Il s’installa sur le lit d’en face, faisant un mouvement de la main comme pour lui dire qu’elle pouvait prendre la parole.

« C’est juste … Euh … Waram, c’est difficile à demander. »

« Ca n’est jamais difficile si tu as le courage de le dire. Alors, si tu es incapable de me le demander, je n’ai aucune raison de rester. »

« La délicatesse d’un mâle alpha, vraiment merveilleux, j’applaudis. »

« La ferme, Karry. Que je sache, ça ne te regarde pas le moins du monde. Bon, Sanphinoa, qu’est-ce que tu veux encore me baragouiner ? Je t’écoute. »

« J’ai peur de dormir seule ce soir, Waram. »

Voilà, elle venait de le lui dire. Elle se cacha le visage entre ses mains et la seule pensée qu’il eut à ce moment-là, c’était de se dire à quel point c’était inutile. Elle avait déjà un masque ! Espèce d’idiote ! Mais rapidement, ses neurones se connectèrent les un aux autres pour enregistrer la phrase qu’elle venait de prononcer. Peur de dormir seule ?

« Allume une veilleuse, Sanphinoa, j’ai rien à voir dans cette histoire. »

« Non ! Waram, ce que je veux dire, c’est que … depuis le retour en Afrique, j’ai du mal à dormir, vraiment beaucoup de mal. »

« Mais qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Peut-être que tu étais habituée à la chaleur, mais ça fait plusieurs semaines, faudra peut-être penser à consulter. Tu n’as pas de somnifère ou autre ? Je sais pas, Karry peut pas te chanter de berceuse ? »

« Encore une belle marque d’attention de ta part, c’est tout simplement prodigieux. Est-ce que tu donnes des cours, Waram ? »

« Mais tu vas la boucler la poiscaille ? Car tu deviens lourde et chiante ! Bon, Sanphinoa, qu’est-ce qu’il y a exactement ? »

Il avait finit par se lever et s’asseoir à ses côtés. Bon sang, il avait pas la gueule d’un type qui était prêt à écouter les pleurs et les sanglots d’une adolescente super laide quoi ! Mais depuis le moment où elle avait parlé de l’Afrique, il avait décidé de prendre au sérieux ses propos, c’est pourquoi il était là.

« Je ne sais pas exactement. Je n’arrive pas à le voir … mais j’entends des cris, des pleurs, j’entends aussi ton nom. »

« Mon nom ? Ne me dit pas que tu rêves de moi, Sanphinoa ? C’est … »

« Waram ! Je suis sérieuse ! J’entends des hurlements ! Comme si tout était ravagé ! »

« Bon … Hmm… J’aurais bien pris ta température mais comme tu as un masque, ça sera difficile. Tu es sûre que tu n’es pas un peu malade ? Mais sinon, on va à l’infirmerie, elle est au moins au courant de tes cauchemars ? »

« Bien sûr que oui ! Pourquoi est-ce que je mentirais ? Mais rien n’y change ! Rien du tout ! Et je n’ose pas demander à la principale. Je sais qu’elle est douée pour lire … mais il y a des choses qui sont personnelles. »

« Si tu fais aucun effort pour te soigner, tu veux que je fasses quoi ? Que j’utilise ma baguette magique ET POUF ! Voilà que tu vas bien ! »

« Vraiment splendide, mais comment tu fais, Waram ? »

« Mais je vais vraiment te faire regretter d’être née, Karry. » rétorqua l’adolescent alors qu’il se relevait, prêt à partir. Aussitôt, Sanphinoa l’attrapa par la manche :

« NON ! WARAM ! S’il te plaît, est-ce que tu veux bien dormir avec moi ce soir ? Juste cette nuit ? Pour voir si … »

« Hey mais ne me tires pas aussi… » s’écria l’adolescent alors qu’elle venait le faire tomber sur elle, son front percutant le masque de l’adolescente aux cheveux bleus. Aie, aie, aie ! Ca faisait mal bordel ! C’était fait en quoi ces foutus masques ?!

« S’il te plaît, Waram. Juste ce soir. »

« Tu réfléchis un peu, Sanphinoa ? T’es une fille, je suis un garçon ! C’est pourtant pas compliqué à deviner que ça se fait pas ! »

« S’il te plaît … s’il te plaît … s’il te plaît. »

Elle continuait de sangloter, semblant inconsolable. S’il partait maintenant, la réputation qu’il allait se tailler serait tout simplement affreuse. Et puis, elle allait presque pleurer. Autant éviter ça. Il poussa un profond soupir avant se redresser, restant au-dessus d’elle.

« Je veille sur toi jusqu’à ce que tu dormes et que je sois sûr que tu n’aies pas de cauchemar, compris ? Mais il est déjà 23 heures. Est-ce bien clair ? »

« Compris … Waram. Merci. »

BORDEL ! S’occuper d’une adolescente de deux ans plus âgée que lui mais qui n’arrivait pas à dormir seule car elle faisait encore des cauchemars à son âge. Pfff … Heureusement que c’était Sanphinoa et pas une autre fille.

Chapitre 1 : Crainte sans respect

ShiroiRyu
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Quatrième signe : Retrouver une vie normale

Chapitre 1 : Crainte sans respect

« C’est donc lui ? Waram ? Déjà qu’au dernier tournoi, il avait été plutôt loin avec son armure-pokémon du Solochi … »

« Oui, t’as entendu la dernière à son sujet ? Il paraitrait que cette nouvelle armure-pokémon qui l’accompagne, c’est celle d’argent du Diamat. »

« Il a déjà réussi à avoir une nouvelle armure-pokémon ? Mais il est parmi nous que depuis moins de temps ! C’est pas normal, ça ! »

« Bah, tu veux que je te dises quoi ? C’est comme ça et pas autrement hein ? Il a juste les capacités, contrairement à nous. Rien de plus. »

Voilà qu’il était sur toutes les lèvres. Logique et normal. L’adolescent aux cheveux noirs ne se préoccupa pas des différents commentaires. Mais bon, il remarquait les différents regards, loin d’être accusateurs mais sur sa personne.

« Sanphinoa, est-ce que tu veux bien m’aider ? »

Voilà l’une des rares personnes qui restait à ses côtés malgré tous les déboires depuis son retour en Afrique. Pfiou … Sanphinoa, n’est-ce pas ? Toujours aussi mal habillée, toujours aussi … crasseuse ? Non, pas que ça, croûteuse ? Est-ce que ça existait ce terme pour définir une fille qui avait plein de croûtes ?

« Bien entendu, Waram ! Alors si tu fais ça, ça sera bien plus simple ! Regarde, je vais te montrer avec d’autres exemples. »

Qu’est-ce qu’elle était intelligente cette fille. Du moins, elle était intelligente mais elle était assez fatigante à la longue. Mais voilà, c’était … hmm, non, ce n’était pas ça. C’était juste une personne avec qui il discutait plus que les autres, rien de plus.

« Waram ? Est-ce que tu écoutes ce que je te dis ? » demanda la jeune demoiselle masquée. Rah son masque ! Qu’est-ce qu’il ne l’aimait pas ! On aurait dit une vilaine morue ! Enfin, un poisson super moche ! D’ailleurs, son armure-pokémon n’était franchement pas mieux.

« Je t’écoute, je t’écoute, pfiou … Vraiment, je vous jure, c’est très fatigant de devoir toujours tout écouter. On n’a même pas eut le temps de souffler une semaine. On est déjà en cours. »

« L’école reste très importante, Waram. Il faut que tu fasses des efforts. Tu sais que tu obtiendras un diplôme comme les autres adolescents quand tu auras terminé les cours ? Car les chevaliers-pokémon ne consistent pas seulement à ça. Ils ont aussi un métier à côté. »

« Un métier à côté … mouais. Je ne vois pas ce que j’aurai. De toute façon, vu ce que je fais déjà de mon existence, pardonnes-moi de ne pas me sentir intéressé et concerné par tout ça. J’ai beaucoup mieux à faire que de traîner à réfléchir à mon « avenir ». » termina de dire l’adolescent aux cheveux noirs, un petit marmonnement se faisant entendre. Il se tourna vers Sanphinoa, la regardant avec interrogation. « Quoi encore ? Qu’est-ce que j’ai dit ? »

« Trop peu de choses et ça m’embête beaucoup plus que normalement. »

« Ah bon ? Je vois pas de quoi tu parles et surtout, je comprends pas de quoi tu parles. Comme ça, ça fait deux choses et je crois qu’il vaut mieux que je m’y intéresse pas. »

Il haussa les épaules en la regardant. Pfff … Il pourrait pas regarder son être plus de cinq minutes. Ses yeux se baissèrent brièvement sur le corps de Sanphinoa. Avec tous ces fichus tissus, il était impossible de voir quelque chose mais il s’en rappelait un peu. Il posa rapidement une main sur son nez, se le frottant.

« Mais tu saignes du nez, Waram ? Professeur ? Est-ce que je peux emmener Waram à l’infirmerie ? Il a l’air de saigner du nez ! Et en grande quantité ! »

« Mais mêles-toi de ce qui te regardes, Sanphinoa ! Je vais bien ! »

Il s’écriait cela, se frottant le nez mais rien à faire. Pourquoi est-ce qu’il avait eut cette pensée absurde ? Et voilà que tous l’observaient. Il se releva, signalant qu’il pouvait y aller seul mais Sanphinoa était déjà à ses côtés. Hors de la salle de classe, elle murmura :

« Ce n’est pas la première fois, Waram , que ça t’arrive, depuis notre retour d’Afrique. Comment ça se fait ? Tu as déjà eut des antécédents comme ça ? »

« Pas vraiment, non … pas du tout on va dire … »

« Alors pourquoi est-ce que ça t’arrive aussi souvent ? Je commence à me faire vraiment du souci hein, tu sais ? J’espère que ce n’est pas grave. Ah … L’infirmière va s’occuper de toi. »

Il ne savait même pas si cette dernière était une femme-chevalier. Il n’avait jamais posé la question à ce sujet. Après tout, il ne connaissait pas tout le monde. Mais voilà qu’il était assis sur un tabouret. Quel idiot. Si l’infirmière était masquée, cela voulait dire qu’elle était une femme-chevalier. D’ailleurs, elle avait des cheveux roses qui partaient en boucles un peu partout. Moui, au moins, elle était douce dans ses soins, c’était toujours ça.

« Ah … Et voilà un petit peu de coton. Qu’est-ce que tu as fait ? »

« Rien … Rien du tout et … hey ? Pourquoi est-ce que vous me regardez ainsi ? »

« Hmm, la principale vient de m’envoyer un petit message. Visiblement, il semblerait que cela soit plus normal que je ne le pensais. Tu es encore jeune mais attention, il ne faut pas te focaliser que sur cela, tu dois te dire qu’une fille est plus que ça. »

« Hein ? Que ? HEY ! N’écoutez pas n’importe quoi ! La principale vous dit n’importe quoi et vous la croyez ! C’est juste complètement bête ! »

« Complètement bête ? Peut-être … maus bon, tu peux y aller maintenant. Sanphinoa ? Merci encore pour ton aide pour le rangement. L’infirmerie est parfois … assez … »

« Un bazar, c’est vrai ! » s’exclama la demoiselle masquée tout en rigolant, regardant Waram pour vérifier qu’il allait bien. C’est bon ou non ? Qu’il retournent en cours !

Qu’ils retournent en cours ? Elle était sacrément motivée. De toute façon, ça ne servait à rien d’espérer rattraper l’heure perdue. Autant en profiter non ? Surtout qu’ils allaient pouvoir bientôt manger. Tout en la regardant, il déclara :

« Allons plutôt à la cantine, on sera les premiers et si ça leur pose un problème, ils auront qu’à venir me le dire en face, qu’est-ce que tu en dis ? »

« Hmm, jouer la mauvaise élève, je ne sais pas trop, Waram. Ce n’est pas mon genre. »

« Je ne parle pas d’être une mauvaise élève, ne dit pas n’importe quoi. Je parle plutôt de juste pouvoir choisir ce que l’on désire avant les autres. Allez viens ! »

Il prit la main de la jeune demoielle dans la sienne, la tirant vers lui alors qu’il se déplaçait dans les couloirs. Quelques instants plus tard, ils tenaient chacun un plateau dans une main, l’autre se serrant avec celle de son camarade.

« Et fais toi plaisir par rapport aux desserts. Que je sache, tu n’as que la peau sur les os. »

« Quand même pas ! Il ne faut pas exagérer hein ? Je ne suis pas un sac d’os, Waram ! »

« Tu n’en es pas loin. Bon, qu’est-ce que tu veux comme dessert ? Comme second dessert ? Choisis donc, ça sera beaucoup plus simple. »

« Nous n’avons pas le droit à un second dessert, Waram. Tu le sais très bien. »

Oh qu’elle se taise ! Qu’elle lui dise plutôt ce qu’elle voulait. Elle désigna une mousse au chocolat. Il ne pouvait pas voir qu’elle rougissait avant d’écarquiller les yeux sous son masque. Pourquoi est-ce qu’il prenait cette mousse ? C’était pour se moquer d’elle ? Sans un mot, il alla à une table isolée, commençant à manger alors qu’elle ne comprenait pas le geste de Waram. Elle se gratta la joue avant de dire :

« Waram, depuis que nous sommes revenus d’Afrique, tu ne trouves pas que c’est bizarre ? »

« Les gens sont bizarres … du moins, ils me regardent avec de grands yeux, comme si j’étais un monstre ou quelque chose du genre. Je n’arrive pas à les comprendre. »

« Non, non, pas ça, je veux dire, toi, moi ! J’ai l’impression que tout est bizarre ! »

« Tu te fais des idées alors. » rétorqua l’adolescent aux cheveux noirs, continuant de manger bien paisiblement avant d’observer la jeune fille au masque si laid.

« Oui, oui, je mange, je mange, Waram. Tu n’es pas obligé de me regarder hein ? »

« Je te regarde si je le veux. J’ai l’impression que tu es encore plus maigre qu’en Afrique. Comment est-ce possible ? Je me le demandes sincèrement. »

Comment est-ce qu’elle pourrait le savoir ? Elle n’était pas dans la tête de l’adolescent aux cheveux noirs. Elle eut un petit rire intérieur avant d’ouvrir la bouche lorsqu’il déposa la mousse au chocolat devant elle, marmonnant :

« J’avais le droit à un dessert. Je suis libre de l’offrir à qui je veux. »

« Waram ! Tu peux fermer les yeux, s’il te plaît ? »

« Pourquoi est-ce que je ferais ça ? Si c’est pour exprimer tes remerciements, un simple merci suffira, je tiens à te le dire. Et y a du monde autour de nous. »

Et surtout, il n’appréciait pas cette idée. Pourtant, lorsqu’elle lui demanda une seconde fois, il finit par s’exécuter. Tiens donc, rien du tout ? Même au bout d’une dizaine de secondes ? Et surtout, il n’entendait pas Sanphinoa qui bougeait.

« Je peux savoir ce que tu fais, Sanphinoa ? Tu es où ? Tu … »

Il eut la bouche qui se referma sur une cuillère. La mousse au chocolat ? Il rouvrit les yeux pour apercevoir Sanphinoa qui était penchée au-dessus de la table, cuillère à la main. Hey ! La mousse, c’était pour elle, pas pour lui !

« Je préfère que l’on partage ensemble tous les deux ce que tu m’offres, Waram. »

Pfff ! Elle n’était pas obligée de faire tout ce cinéma pour ça hein ? Ca restait que de la mousse au chocolat, rien d’autre. Pourtant, il déglutit lorsqu’elle enfonça la cuillère dans sa bouche pour goûter à son tour la mousse au chocolat.

« J’espère au moins qu’elle est bonne pour tes papilles. C’est au chocolat au lait. »

« Bien entendu, et toi, tu en penses quoi ? Tu as aimé ? Tu en veux encore ? »

Elle lui présenta la cuillère mais il hocha rapidement et négativement la tête. Non non et non ! Il a pas besoin de ça ! Non merci ! Il en veut pas ! Ce n’est pas son genre, il peut facilement passer outre ça ! Ou pas.
Finalement, le repas se termina et il était temps de retourner en cours. Voilà que les autres heures passèrent à une vitesse folle avant qu’il ne retombe dans la monotonie. Rah … Vraiment ? Il pouvait pas avoir quelques heures pour lui ? Du moins, sans qu’il ne s’ennuie comme un rat mort ? C’était dramatique de réagir ainsi.

En quittant la salle des classes, il remarqua qu’il n’avait pas vu Xalex et Raon. Où est-ce qu’ils étaient passés ? Déjà que lors du repas, normalement, ils venaient l’emm … embêter, c’était maintenant une complètement disparition.

« Tu recherches qui, Waram ? Je te vois tourner le visage à droite et à gauche. »

« Je sais pas. Je me sens épié et observé. Pourtant, Sarine n’est pas avec nous. Je pensais qu’en vue de sa nouvelle forme, j’aurai plus de regards … mais même sans elle … »

« Ne te préoccupe donc pas de tout ça, Waram. Tu restes le même, qu’importe ce que les gens disent à ce sujet. De toute façon, ce ne sont que des rumeurs ! »

« Des rumeurs sur quoi ? » questionna Waram, étonné de cette remarque.

« Bof ! Sur rien de bien intéressant si tu veux tout savoir, Waram ! »

« Justement, je veux bien savoir. De quoi est-ce que tu parles exactement, tu peux me le dire ? Qu’est-ce qui est si peu important ? Et si peu intéressant ? »

« Oups ! Il faut que j’aille à mon dortoir ,Waram ! Désolée, je … »

« Je peux t’accompagner. J’ai toute ma soirée devant moi. Et Sarine n’arrête pas de me reprocher de ne pas passer plus de temps avec toi. »

« C’est … c’est vrai ? » bredouilla l’adolescente masquée alors qu’il haussait les épaules. Ce n’était pas totalement faux, ce n’était pas totalement vrai. C’était un mélange des deux mais ça, qu’est-ce qu’elle avait besoin de le savoir hein ? Ce n’était pas bien important.

Tant que cela convenait à la demoiselle, le reste importait vraiment peu en fin de compte. Il poussa un léger soupir de mécontentement alors qu’ils se mettaient en route dans les couloirs. Et surtout, il n’allait pas la lâcher sur ce point.

« Alors, de quoi est-ce que tu parlais ? Les rumeurs et tout le reste, tu peux me le dire non ? »

« Sincèrement, tu n’as pas à t’en faire, Waram. Je crois que tu te compliques la vie pour vraiment rien du tout. Tu vaux bien mieux que ça. »

« Sanphinoa. » dit-il avant de la plaquer contre un mur, une main de part et d’autre de l’adolescente. Elle est petite par rapport à lui, si petite. « Je croyais que toi et moi, on n’avait plus aucun secret, non ? »

« Bon ben … si tu le prends comme ça,Waram. Ils parlent juste comme quoi tu es un démon, un monstre. Ils pensent que tu as tué l’autre personne mais même si ce n’est pas le cas car on sait la vérité, ils ont un peu peur. »

« Ce n’est que ça ? C’est juste cela les rumeurs ? »

« Oui oui ! Ils pensent vraiment que tu es horrible ! Ils pensent que tu n’as pas hésiter à tuer de sang-froid mais on sait que ce n’est pas le cas, hein ? »

« Oh, si ce n’est que ça. » dit-il avant de retirer ses mains, sourire mauvais aux lèvres. « Qu’ils continuent à s’imaginer une telle chose, c’est tant mieux. Bon ben, ton dortoir n’est plus trop loin, Sanphinoa. Je te laisse tranquille. Bonne soirée ! »

« Hein ? Mais je pensais que … Waram ! Je … »

« Allez, bonne soirée à toi et on se voit demain, Sanphinoa ! »

« Mais attends un peu, je … » commença t-elle à dire avant de s’arrêter. Elle … n’arrivait pas à terminer sa phrase. Elle avait besoin de lui dire quelque chose … après tout ce temps. Elle avait du mal, beaucoup de mal. Elle pénétra dans le dortoir où elle dormait seule, l’armure-pokémon du Barpau se secouant sur le lit avant de s’exclamer :

« Ah ben te voilà, toi ! Non mais tu en fais une sacrée tête ! »

« Rien de spécial, Karry. Rien du tout. J’ai pas réussi à parler à Waram, c’est tout. »

« Au sujet … de ton petit problème ? Tu devrais non ? Même si je le vois mal venir t’aider, ou alors d’une façon qui serait totalement différente de ce qu’il est réellement. »

« Mais ce n’est pas ça le problème ! Enfin, ce n’est pas vraiment ça … comment dire … »

« Tututut ! Tu as l’air triste mais heureuse, ça veut dire qu’il y a au moins eut une bonne nouvelle ! Tu veux pas plutôt parler de ça ? »

AH ! Elle pourrait parler du petit truc lié à la mousse au chocolat ! Ca lui semble être une bonne idée ! Elle retrouva le sourire sous son masque, le retirant alors qu’elle vérifiait qu’elle avait bien fermé à clé le dortoir. Voilà, parfait !

« Euh … Ben, déjà, tu es au courant des rumeurs concernant Waram ? Au final, il s’en inquiète pas du tout ! Il en a même strictement pas grand-chose à faire ! »

« Et c’est ça qui te fait sourire ? Ca me paraît étrange comme concept mais bon, dès qu’il s’agit d’une bonne nouvelle pour Waram, hein ? »

Le visage de l’adolescente s’illumina tout en rougissant faiblement. Ce n’était pas vraiment faux ce qu’elle racontait. Elle ne pouvait pas nier que voir Waram heureux arrivait à la rendre folle de joie de son propre côté. Enfin, folle, mais avec modération.

Mais finalement, la nuit arriva et le sourire de l’adolescente avait totalement disparu. Légèrement tremblante à la seule lueur d’une bougie, elle murmura à l’armure-pokémon :

« Je n’ai pas vraiment sommeil, Karry, je suis désolée. »

« Et pourtant, tu vas te forcer à dormir avant que je m’énerve, n’est-ce pas ? Tu sais bien que le manque de sommeil va abîmer ton si joli visage. »

« Ne dit pas n’importe quoi, tu sais aussi bien que moi que je ne suis pas aussi jolie que tu le prétends que je le suis. C’est comme ça et pas autrement. Ca ne changera pas. »

« Je suis celle qui te voit le plus souvent sans masque. Je sais de quoi je parle. Fais donc un brin de toilette et va dormir. De toute façon, ce ne sont que des mauvais rêves et je ne suis pas bien loin, n’est-ce pas ? Si cela peut te rassurer. »

« Ca me rassure que tu sois là, oui. Ca me rassure énormément. »

« Alors, tu vois ? Tu n’as pas à t’en faire. Dors paisiblement et demain, prends ton courage et tu expliqueras à Waram quel est ton souci. »

Elle n’était pas sûre que Waram vienne l’aider. Du moins, elle ne se faisait pas d’illusions à ce sujet mais … elle devait essayer de dormir. Elle … prit une profonde inspiration avant de fermer les yeux dans le lit. Une heure s’écoula avant qu’elle ne s’endorme. Mais presqu’aussitôt, elle commençait à s’agiter, comme si le rêve tournait au cauchemar.

Chapitre 91 : Une guilde en son honneur

ShiroiRyu
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Septième axe : Une raison d’exister

Chapitre 91 : Une guilde en son honneur

« Tery, comment est-ce que tu veux que ça se passe ? Tu peux me le dire ? »

« Rien … de … grand. J’aimerai que ça reste privé. Il n’y a pas besoin de prévenir ses parents. Il n’y a pas besoin qu’ils soient au courant. Les gens n’ont pas besoin de connaître son existence, Manelena. Est-ce que l’on peut faire ça facilement ? »

« Bien entendu qu’on le peut, pour qui est-ce que tu me prends ? Et j’attendais une telle réponse de ta part. C’est bien ce que je pensais. Nous allons faire comme ceci donc. »

Elle hocha la tête positivement, sans d’autres mots tout en regardant Tery. Le jeune homme était toujours aussi perdu malgré que cela faisait déjà trois jours que Clari n’était plus. Malgré le choc de l’événement, Rozan avait réussi à créer un petit cercueil glacé autour de la jeune femme. Il avait dit que cela servirait à la garder comme elle était le jour de sa mort … mais pour l’éternité. Un privilège autorisé seulement pour la famille royale et quelques rares nobles à Traslord. C’était la moindre des choses aux yeux de l’adolescent aux cheveux bleus.

« Quand est-ce que ça sera fait, Manelena ? »

« Après l’enterrement de mon père. L’annonce est déjà publique … et visiblement, ça ne dérange pas tant que ça que je sois la future reine de Shunter. »

« Mademoiselle la Reine. C’est comme ça que je vais devoir t’appeler dorénavant. » dit le jeune homme, tentant de faire un petit sourire bien qu’il n’y arrivait pas.

« Pas de ça avec moi, Tery. Ils m’acceptent simplement car les rebelles leur ont dit de m’accepter. Si tu rajoutes le fait que je suis une princesse qui fût lâchement abandonnée par l’ancien roi, j’ai donc un quota de sympathie et de confiance assez haut pour le moment. »

« Et tu es reconnue pour tes actes militaires de l’époque aussi. Tu es une jeune femme parfaite, Manelena. C’est bien ça ? » dit-il alors qu’elle poussait un soupir.

« Ce n’est pas comme ça que je me serais définie, je dois avouer. »

« Je me doutes mais c’est ainsi que les gens te voient, Manelena. »

« Pfff, ce n’est pas l’heure de me faire des compliments, Tery. Bon, si tu veux venir pour la cérémonie royale, celle pour l’enterrement de mon père, tu peux. Tu restes le soldat qui a décidé de me suivre et de me protéger contre vents et marais, malgré tout ce que les nobles pensaient et les nombreuses traîtrises dans l’armée. »

« Je ne suis pas si sûr que ça soit une bonne chose … mais vu l’intronisation risque de ne pas plaire à toutes ces têtes nobles, je pense que je vais venir quand même. Par simple mesure de précaution, tu dois t’en douter, n’est-ce pas ? »

« J’ai déjà une liste de noms en tête par rapport à ceux qui complotaient contre le roi. Je ne peux pas leur faire confiance … donc je vais devoir m’en débarrasser. »

« Je réfléchirais à autre chose pendant que nous ferons cela. »

Autre chose ? Elle s’apprêtait à lui poser la question mais préféra se taire. Si Tery avait une idée, il valait mieux pour lui qu’elle ne soit pas trop dangereuse. Déjà perdre Clari était une chose horrible alors envisager de le perdre lui …

« Et qu’est-ce donc que cette chose, Tery ? Tu peux en parler ? » finit-elle par demander après une bonne minute de silence, Tery hochant la tête négativement.

« Ce n’est qu’une simple idée, rien de plus, rien de moins. C’était ce qu’elle et moi avions prévu de faire après la fin des créatures légendaires. Mais bon, je t’en dirais plus quand j’aurais travaillé cette idée, voilà tout. Je te le promets. »

« Ne fait pas de promesses en l’air, Tery. Surtout si tu ne te sens pas capable de les respecter ensuite, compris ? Il vaut mieux pour tous. »

« Je n’ai jamais dit ça, Manelena. De toute façon, je suis obligé de la respecter … pour ne pas oublier Clari. Je ne peux pas l’oublier. »

« Tery … Tu commences à devenir déplaisant, très déplaisant, je tiens à te le souligner. »

Mais surtout, elle n’avait pas envie de lui dire qu’elle ressentait un peu de peur envers lui. Non pas pour le massacre qu’il avait causé, non pas pour ce qu’il était … mais pour son comportement actuel. Il n’était plus lui-même, il n’était plus que l’ombre de lui-même.


L’ombre de lui-même. Le jeune homme aux cheveux bruns regardait droit devant lui, les yeux perdus dans le ciel. Elen n’était pas là pour une fois, pas à ses côtés. Il avait voulu éviter de trop la déranger avec son humeur de chien.

Ah … D’une humeur vraiment horrible. Il plaça une main sur son front, le massant lentement pendant de longues secondes. Manelena était encore là ? Pourquoi est-ce qu’elle le regardait ? Il y avait un problème ? Il tourna son visage vers elle, chuchotant :

« Ne t’en fait pas, je sais que je le suis. Je ne fais rien pour corriger ça dernièrement. »

« Alors, il vaut mieux pour toi que tu fasses un effort car sinon, je crois que je risque de n’en faire aucun pour toi … si tu continues ainsi, est-ce bien compris ? »

« Le message est très bien passé, tu n’as pas à t’en faire. J’ai compris où tu voulais en venir … mais bon, tu sais aussi bien que moi que ça ne sera pas très simple, n’est-ce pas ? »

« Je me fiches que ça soit simple ou non, Tery. Je veux des efforts de ton côté. »

« Je le fais, je le fais ! C’est bon … Pfff … Manelena, s’il te plaît, est-ce que je peux être seul pendant quelques instants ? Je demande rien de plus, promis. »

« Puisqu’il en est ainsi, je vais te laisser tranquille, oui. Bonne journée. »

« Merci beaucoup, Manelena. Au revoir à toi. On se revoit plus tard. »

Se revoir plus tard ? Si elle en avait envie car ce n’était pas le genre de jeux qu’elle appréciait avec lui. Elle l’observa un dernier instant avant de s’éloigner sans d’autres discours. Le jeune homme prit une profonde respiration avant de se mettre à marcher lui aussi mais vers le chemin opposé à celui de Manelena.
Voilà, il était à nouveau en route. Il regarda tout simplement droit devant lui avant de mettre une main devant la bouche. Ah … Il ne devait pas être fatigué. Même s’il avait très mal dormi, c’était difficile après un tel évènement, il devait rester conscient …
Conscient de ce qu’il allait faire, conscient de ce quil allait devoir accomplir. En continuant sa marche, il remarqua Royan et Elise. Les deux jeunes gens discutaient tous les deux. Du moins, de ce qu’il voyait, c’était surtout Elise qui faisait la conversation. Il ne devait pas vraiment les déranger, ça serait impoli de sa part.

Les déranger alors qu’ils voulaient sûrement être seuls … Quelle idiotie de sa part. Il passa derrière eux, sans chercher à les ignorer. Il ne fit qu’un hochement de tête à Royan, celui-ci le regardant d’un air vide. Peut-être parce qu’ils étaient tous les deux des garçons, Royan pouvait le comprendre par rapport à la mort de Clari.
Voilà, il avait finit par trouver les jardins royaux. Malheureusement, l’assaut sur le château n’avait pas laissé de cadeau aussi pour la végétation. C’était triste, tellement triste mais il finit par trouver un banc. Malgré son allure et sa tenue, aucun soldat ne venait le déranger, ni même rebelle ou noble. De toute façon, tout n’allait pas être réparé en une journée.
« Tery, devines qui c’est ? »

« Elen, tu es donc là ? Viens donc t’asseoir à mes côtés, ça me fera plaisir. »

Il avait parlé doucement en sentant les mains de la jeune femme sur ses yeux. Celle-ci les retira quelques secondes plus tard, finissant par s’asseoir, comme l’avait demandé Tery. Elle prit sa main pour la glisser dans la sienne, lui chuchotant tendrement :

« J’ai vraiment eut du mal à te trouver, Tery, tu le sais ? Déjà en me levant, tu n’étais plus dans le lit auquel on a eut droit. Ensuite, même en questionnant tout le monde, je n’ai pas réussi à obtenir la moindre information sur l’endroit où tu étais. »

« Alors, comment as-tu fait ? Un coup de chance ? »

« J’ai vu Royan et Elise qui discutaient tous les deux. En me voyant arriver, ils m’ont tout simplement dit vers où tu partais. Je n’ai fait que suivre le chemin après. »

« Bien entendu, bien entendu, c’est logique, plus que logique. Désolé, Elen, je crois que j’en ait un peu besoin. Pardon … »

Voilà qu’il se penchait sur le côté, finissant par poser la tête sur les genoux d’Elen. Celle-ci passa bien rapidement une main sur le cuir chevelu de Tery. Il en avait besoin … et pas qu’un peu, elle le savait. Toute la nuit, elle avait été à ses côtés, à l’entourer de ses bras comme pour former un cocon dans lequel il pouvait se reposer. Mais cela n’avait visiblement pas suffit pour Tery puisqu’il s’était levé bien plus tôt qu’elle. C’était dommage … vraiment.

« Tery ? Si tu veux encore te reposer, tu le peux, tu sais ? »

« C’est pas une question de le me reposer … ou non, c’est différent, Elen. Je ne crois pas que je pourrais acquérir le repos que je désire dorénavant. »

« Il ne faut pas dire cela … pas du tout. Hum … Je ne sais plus quoi dire justement … dans de telles situations. Qu’est-ce que je peux dire, Tery ? Tu peux m’aider ? »

« Des fois, tu n’es pas obligée de parler pour être utile … et appréciable. Des fois, le silence suffit amplement à la situation, Elen. »

Il marquait un point. Mais ce silence lui pesait … sur elle. Elle avait du mal, beaucoup de mal à accepter ce qui se passait. Elle avait du mal, beaucoup de mal à tolérer de voir Tery se consumer à petit feu maintenant.

« Je suis là, c’est juste ce que je tiens à te dire, Tery. Je le peux ? »

« Bien sûr que oui, Elen. Ne sois pas ridicule, tu peux faire tout ce que tu désires, je ne te retiens pas le moins du monde. Tu es libre de tes actes et paroles. »

Pfff, quand il parlait ainsi, elle avait justement envie de le faire taire. Elle pencha sa tête en avant, soulevant un peu celle de Tery pour venir l’embrasser. Elle savait ce qu’il comptait faire … par rapport à Clari. Manelena avait bien voulu lui répondre, et heureusement, à ce sujet. C’est pourquoi elle voulait lui montrer qu’elle était à ses côtés dans ce moment difficile.

Les minutes s’écoulèrent, assez lentement et pourtant, chacune avait une importance capitale aux yeux de Tery. Lorsqu’il fermait les yeux, il revoyait simplement le visage de Clari. Puis il entendait ses rires à chaque parole. Ses mots qui continuaient de répéter sans cesse qu’il était son petit frère adoré et qu’il ne devait jamais l’oublier.
Il bougea légèrement sa tête, enfouissant son visage contre le ventre d’Elen. Elle avait pas besoin de le voir, elle avait pas besoin de savoir dans quel état émotionnel il était alors qu’il ne se sentait pas le courage d’affronter la dure réalité. Maintenant qu’il n’avait plus les lignes d’Alzar sur lui et que ses cornes démoniaques n’étaient plus présentes, il était tout simplement fatigué et usé, mais surtout mentalement.

« Tery ? Nous devrions nous lever un peu. »

« Je n’en ait pas envie, Elen. Je ne vois pas pourquoi nous ferions ça. »

« Nous pourrions retourner dans la chambre pour que cela soit plus confortable mais … ici, les gens vont commencer à nous regarder étrangement. »

« Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, je m’en fiches complètement. Ca ne les regarde pas. Ils peuvent penser ce qu’ils désirent … ça ne changera rien. »

« Oui mais bon … Viens, il faut te lever. Il faut que nous marchions un peu, toi et moi. »

« Je sais que ça nous fera du bien … mais je ne veux pas … Elen. Ne m’y oblige pas. »

Et pourtant, c’est bien ce qu’elle comptait faire. Elle souleva la tête de Tery pour la retirer de ses genoux, finissant par se lever avant de le prendre par le bras. Elle le tira contre elle avec un peu de force, Tery s’écroulant dans ses bras sans pour autant lutter. Un long soupir se fit entendre mais qu’importe, elle tenait bon.

« Allons-y maintenant, Tery. Clari ne voudrait pas de ça … et tu le sais parfaitement. »

« Je le sais parfaitement … je le sais vraiment mais bon … »

« Alors, qu’est-ce que tu attends ? Que je vienne te supporter à chaque fois ? Des fois, tu seras seul, Tery … et j’ai peur de ça. J’ai peur de te laisser seul et que tu sois incapable de te débrouiller. Qu’est-ce que je dois faire alors ? »

« Je ne sais pas … comment est-ce que je pourrais le savoir, Elen ? »

« Et moi ? Comment est-ce que je suis sensé savoir ça, Tery ? Un peu de bon sens ! » s’écria t-elle avant de lui donner de ridicules petites claques pour le réveiller.

« Aie, mais ça fait mal quand tu agis de la sorte, Elen. Tu peux éviter ? »

« Pour ça, il faut simplement que tu te fasses de ton mieux, c’est aussi facile à comprendre que ça. Est-ce que tu es capable de le faire, Tery ? »

« Grumpf … Oui, je suis capable de le faire … mais bon, ça ne changera rien du tout. »

Qu’est-ce qu’il peut en savoir ? Elle le retira de ses bras, cherchant à lui faire faire un sourire avec ses doigts. Voilà ? Comme ça, non ? Non. Ce n’est pas ainsi que ça fonctionne. Il est juste là, à la regarder un peu bêtement.

« S’il te plaît … Tery. Si tu commences comme ça, c’est moi qui vait finir par dépérir et pleurer pour rien. Ca me fait mal, tu comprends pas ? »

Il haussa un sourcil d’incompréhension. Justement, non. Comment est-ce qu’elle pouvait pleurer ? Ce n’était pas comme si elle et Clari étaient aussi proches que ça, non ? Mais pourtant, ça ne changeait rien du tout.

« Pff, d’accord, je vais tenter de sourire, est-ce que ça te convient ou non ? »

« C’est tout ce que je demande, Tery. Tu ne peux pas m’en vouloir, non ? »

Non, il ne peut pas lui en vouloir. Sourire … malgré une mort ? C’est trop difficile. Mais ce n’est pas pour ça qu’il doit faire plonger Elen dans la tourmente par sa faute. Avec tendresse, il vient la prendre contre lui, embrassant sa chevelure blonde avant de la caresser.

« Ca va … aller … d’accord ? Juste un peu de patience. »

« J’en aurai … mais pas éternellement non plus, Tery. Il ne faut pas jouer avec les sentiments d’une jeune femme, on te l’a sûremetn souvent dit, n’est-ce pas ? Alors … ne le fait pas, d’accord ? Ne joue pas avec les miens … car je ne te pardonnerais jamais. »

« Leçon très bien retenue. J’imagine que cela … correspond à l’Oracle. »

« Je ne veux plus parler de lui, Tery ! Je … Depuis tout ce temps … et après, avec les enfants, l’incendie … tout ça … depuis le début, c’était un démon ! »

« Je le sais bien, Elen. Je le sais … et que dire de ce grand prêtre. Même si je ne le connais pas, il a sûrement été dans le château pendant des années. Manelena doit être dans le même état que toi … j’imagine. »

« Non, elle est beaucoup plus forte que moi. Elle l’a toujours été … Et elle le sera toujours. Mais moi, je ne suis pas assez forte pour être comme elle. Je ne peux pas lutter à armes égales avec son mental. Je ne suis pas … assez forte pour ça. »

Qu’est-ce qu’elle racontait comme bêtise ? Elle ? Pas assez forte ? Et puis quoi encore ? Le jeune homme aux cheveux bruns passa une main derrière son crâne. Quand elle réagissait de la sorte, difficile de l’arrêter. Pfiou …

« Tout ce que tu as à savoir, c’est que moi-même, je suis heureux que tu sois là, n’est-ce pas suffisant, Elen ? J’aime t’avoir à mes côtés. »

« Ca devrait normalement me suffire mais … je ne sais plus … exactement … je ne sais pas trop comment je dois réagir, Tery. Comment est-ce que je dois prendre tout cela ? »

« Très bien, voilà tout, non ? Dis-toi que nous leur ferons payer … et cela assez salement. Si Manelena a une idée en tête, elle ira l’accomplir. Je te rappelle qu’elle est la future reine de Shunter. Hey, essaies d’y réfléchir un peu. Nous avons une reine dans notre groupe ! »

« Tery … tu penses vraiment que Manelena va rester avec nous maintenant qu’elle est reine ? Elle aura des obligations à respecter … »

« Maintenant que tu le dis … je ne veux pas être séparé d’elle. Une personne, c’est déjà beaucoup mais alors … deux … non … je ne veux pas. »

Il se répétait cela, désespérant de plus en plus à chaque seconde qui défilait. Sincèrement, Elen n’avait pas besoin de rajouter une telle chose. Sans Manelena pour lui tirer sur les oreilles, comment est-ce qu’il allait faire ?

« Je crois que je suis à nouveau très fatigué maintenant. »

« Hein ? Mais pourquoi cela ? Il faut absolument que l’on pense à autre chose, Tery. Je crois qu’à force, si nous ne trouvons pas une activité à faire à deux, on risque de ne pas s’en remettre. Viens, nous allons chercher tout en marchant, ça sera mieux. »

« Je penses … que c’est le mieux pour tous, oui. C’est mieux pour chacun et chacune … Je crois bien. On va faire ça … oui … Elen. »

C’était finalement décidé. Ils avaient trouvé une raison de marcher. Tout cela simplement pour penser à autre chose. Tout se chamboulait dans sa tête alors que rien n’avançait ! Rien du tout ! Il était tout simplement perdu avec toute cette histoire, complètement perdu !

Comment faire ? Comment agir ? Qu’est-ce qui l’attendait réellement ? Il regarda droit devant lui avant de se placer sur le côté, adossé à un mur. Ils avaient marché pendant une bonne dizaine de minutes avec Elen, vagabondant dans le château. Le sang était encore présent sur certains murs mais les servantes faisaient leurs offices.

« Qu’est-ce qui te prend, Tery ? Tu es fatigué, c’est ça ? »

« Je réfléchis … juste … à ce que Clari et moi avions comme idée à l’époque … Enfin, juste quelques jours ou semaines avant que ça n’arrive. »

« Oh ? Et euh … C’était donc quoi cette idée ? Je peux savoir ? Tu peux me le dire ? »

« Je ne peux pas. Je ne l’ai pas dit non plus à Manelena. C’est vraiment assez personnel … et disons que Clari et moi, nous voulions vous faire une surprise. Ca attendra que j’arrive à l’accomplir par moi-même … et cela risque de prendre du temps. »

« Est-ce que nous pourrons t’aider ou non ? J’aimerai juste savoir ça. »

« Vous pourrez … mais il faudra attendre d’en avoir terminé avec l’aigle bicéphale. Car je ne peux pas accomplir cela tout en sachant qu’il est encore en vie. »

« Sa mort est-elle si nécessaire que ça ? Je me demande si on ne fait pas … une bêtise ? »

« Tu voudrais arrêter maintenant, Elen ? Tu rigoles, n’est-ce pas ? Après tout ce qui s’est passé, c’est tout simplement ridicule. On ne va pas arrêter ça ! Pas maintenant alors que Clari est morte. A cause de ces fichus médaillons ! »

« Mais réfléchis-y un peu, Tery. C’est sûr et certain que c’est un piège de ces deux … démons. Ils n’attendent que ça pour finaliser leurs plans. »

« Sauf que leurs plans seront arrêtés … il ne suffit pas de tuer la dernière créature légendaire pour que les portes s’ouvrent, Elen. Tu le sais aussi bien que moi, non ? »

« C’est le cas … mais … je ne suis pas rassurée, désolée, Tery. »

« Grumpf, c’est parfaitement compréhensible … Ce n’est pas pour autant que je vais accepter d’arrêter maintenant. C’est comme ça … et pas autrement. L’aigle bicéphale n’hésitera pas un seul instant à user de tout ce qu’il possède pour me tuer. »

« Je resterais auprès de toi, je viendrais te protéger comme je l’ai toujours fait, quitte à devenir complètement folle … je te le promets. »

« Tu n’as pas besoin de devenir folle pour me protéger … Ne risque pas cela. »


Il avait fini par parler mollement aux propos d’Elen. Ce n’est pas … qu’il n’était pas motivé par la protection d’Elen mais si elle parlait du moment où elle était devenue … à moitié Alzar et à moitié Zélisia. Il n’avait pas oublié cela. Ils en avaient parlé.

« S’il y a un problème … ça ne concerne que moi … et Elise. » termina t-il de dire.