Chapitre 13 : En exil

ShiroiRyu
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Chapitre 13 : En exil

« Waram. Tu es un problème pour l’école, tu le sais, n’est-ce pas ? »

« Alors, faites-moi partir et le plus vite possible. Ce n’est pas comme si cette école avait de l’importance à mes yeux. Je peux facilement passer outre. J’ai beaucoup mieux à faire. Laissez-moi tranquille, je me débrouillerais seul. »

« Que tu es virulent et mesquin dans tes propos. Mais oui, tu vas quitter l’école. »

Hein quoi ? Il releva son regard vers la principale. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Elle venait de confirmer qu’il allait quitter l’école, n’est-ce pas ? Ca ne la dérangeait pas ? Il écarquilla les yeux, surpris avant de bafouiller :

« Ah bon ? Je vais quitter l’école ? Vraiment ? Mais … euh … »

« Oui, tu es incapable de te contrôler et c’est là ton plus gros problème. De même, Sarine est en partie responsable de tout cela et je ne peux pas rester là sans rien faire. Je vais donc vous exiler, toi et elle, loin de cette école. Vous ne pourrez revenir que lorsque tout sera réglé et que vous soyez enfin en paix tous les deux et unis. »

« Et qui vous dit que je reviendrais ? Je ne crois pas avoir promis cela, non ? »

« Tu reviendras par toi-même, je le sais, je le sens. Tu ne peux pas t’empêcher. Ici se trouve des êtres qui sont importants à tes yeux, Waram. Pourquoi te voiler la face ? »

« Me voiler la face ? Je ne me voiles pas la face ! Arrêtez de regarder ce que vous voulez voir et … quoi encore ? Qu’est-ce qui vous prends ? »

« Waram, si tu as quelque chose à faire ou à dire avant ton départ, tu ferais bien de te préparer. D’ici ce soir, tu ne seras plus là. »

« Je ne sais même pas où vous m’emmenez ! Ne racontez pas n’importe quoi ! Où est-ce que je vais atterrir ? Qu’est-ce que vous allez faire ? DITES-LE MOI ! »

« Tu vas être envoyé au Tibet … et seul. Tu ne seras accompagné que de Sarine. »

Au Tibet ? Au Tibet ? Et c’était où le Tibet ? Il connaissait de nom mais à part ça … C’était pas un endroit avec les montagnes, etc ? Elle voulait faire quoi ? Qu’il devienne moine ? C’est ça ? Qu’il recherche l’osmose et le nirvana ?

« Je n’ai pas à vous obéir et à vous écouter, principale. Je refuse d’y aller. »

« Oh mais Waram, tu n’auras guère le choix. Tu es un danger pour toi-même et les personnes qui t’entourent. Il est de mon devoir que mes élèves soient en sécurité. »

« J’ai dit que je ne le ferais pas ! Vous êtes bouchée ou quoi ? JE NE LE FERAIS PAS ! HORS DE QUESTION ! JE NE FERAIS RIEN DU TOUT ! »

« Pourquoi est-ce que tu t’évertues à une telle chose ? Tu rends tout cela plus compliqué. »

Qu’elle aille se faire foutre ! Il se releva, visiblement énervé alors qu’elle mettait une main devant sa bouche masquée. Elle avait parfaitement lu cette pensée ? Tant mieux ! Car il pouvait en avoir d’autres ! Et bien plus violentes !

« Je vous hais, vous et votre foutue école, vous et vos élèves ! Je vous hais tous ! »

« Soit, mais je fais ce qui est le mieux pour les élèves … et toi. »

« Ce n’est pas en répétant la même phrase que vous arriverez à me manipuler ! »

Il quitta le bureau avec fureur alors que Sarine regardait la femme aux cheveux verts. Elle aurait voulu lui poser mille questions mais toutes se bousculaient dans sa tête. Ce fut la principale qui lui chuchota doucement :

« Fais attention à lui, tu sais qu’il est fragile, n’est-ce pas ? »

« Et vous pensez qu’en l’envoyant au Tibet, la situation s’améliorera ? »

« Il sera accompagné par des personnes que j’estime énormément, Sarine. Je suis sûre et certaine que vous reviendrez bien vite parmi nous. Le plus dur ne sera pas que pour lui. »

Ah bon ? Elle allait demander à quel sujet mais rapidement, elle comprit. Malgré les dires de Waram, certaines personnes pensaient à lui et cela assez énormément. Des personnes … qu’il fallait qu’il voie avant de s’en aller au Tibet. Elle allait l’aider, c’était mieux.


Mais visiblement, elle n’avait pas besoin. Waram s’était dirigé tout seul vers l’infirmerie. Il n’y avait personne à l’heure actuelle et la porte n’était pas fermée. A partir de là, c’était beaucoup plus aisé pour qu’il puisse voir Sanphinoa.

« Pfff, tu dors encore ? Quand est-ce que tu vas te réveiller ? Tu vas faire comme si c’était simplement lorsque je serais parti, c’est ça ? Et après, tu vas questionner tout le monde, tu vas sangloter et pleurer car je ne serais plus là, j’imagine ? »

Qu’est-ce qu’il baragouinait ? Sanphinoa le détestait et le haissait maintenant. Enfin, il n’en était pas totalement sûr, il devait avouer. Qu’est-ce qu’elle allait penser de lui ? Mais surtout, elle allait faire comment quand il ne serait plus là ? Il marmonna :

« Tu vas encore chouiner, essayer de trouver une personne pour être amie-amie avec elle et tout le reste, n’est-ce pas ? C’est toujours comme ça. »

Toujours comme ça avec elle. Elle était incapa… mais non. Qu’est-ce qu’il se racontait ? Il voulait se rassurer ou quoi ? Faire croire qu’il était important aux yeux de Sanphinoa ? Pourquoi est-ce que cela l’intéressait ? Pourquoi est-ce qu’il devait se sentir concerné à ce point ? Quel idiot mais quel idiot.

« De toute façon, tout est foutu, pour ne pas changer. Pourquoi pas ? Pfff, tu fais chier ! Pourquoi tu veux pas te réveiller ? T’attends quoi ? Que je te secoue comme un prunier ? »

« Hmm … Hmm … Hmm … Ah. Waram. Waram. »

Hein quoi ? Elle était VRAIMENT en train de se réveiller ? Elle pouvait pas attendre qu’il soit parti pour ça ? Regardant d’un air un peu affolé à gauche et à droite, il bredouilla :

« Ouais, ouais, Sanphinoa, je suis là. Tu devrais plutôt dormir. »

« Non … Plus sommeil. Hmm … Plus du tout … »

Elle était VRAIMENT réveillée maintenant ! Toujours autant surpris, il cherchait déjà à se lever mais la poigne sur son bras l’en empêcha. OUCH ! Elle faisait mal là ! C’était quoi cette force ? Elle se redressa dans le lit, faiblement, la couverture tombant pour dévoiler son corps recouvert de bandages. Il eut un petit moment où tout se stoppa, ses yeux posés sur ce qui semblait être deux sphères d’une taille plus que généreuse pour une adolescente de quinze bientôt seize ans.

« Euh … Tu pourrais me lâcher un peu, Sanphinoa ? »

« Hmm .. Non. Je ne veux pas te lâcher, Waram. Je suis bien avec toi, très bien. »

Oui mais bon, qu’elle dise ça et … AH ! Elle dormait encore à moitié. Elle venait à peine de sortir de son inconscience. Elle était encore secouée. La vraie Sanphinoa ne se comporterait pas de la sorte. Mais quand même, comment une gamine mentalement pouvait … enfin. NON ! Qu’est-ce qu’il était ? Un pervers ou quoi ? NON ! Pas comme ça !

« Et bien pourtant, tu vas devoir faire sans moi bientôt. Je vais m’en aller, Sanphinoa. »

« Hein ? Quoi ? Nan ! Pas me quitter. »

Bon, visiblement, elle était encore endormie à moitié. Il prit les mains de l’adolescente dans les siennes, regardant encore une fois à gauche et à droite. Rah, ses bras, les endroits où il n’y avait pas les bandages, il y avait ces foutues croûtes !

« C’est vraiment énervant de se dire que si tu n’avais pas … »

« Pardonne. Moi, je m’en fiches … »

Hein?Pfiou, non, ça devenait trop difficile de communiquer avec une personne qui semblait à moitié attardée quand elle était endormie. Il avait l’impression qu’elle était sous sédatifs. Peut-être à cause de la douleur ? Mais les blessures, c’était à cause de lui. Donc il n’avait pas vraiment à donner son avis à ce sujet, pas du tout. Déglutissant, il regarda tout simplement devant lui avant de se frotter le bras. Bon, il avait encore les mains de Sanphinoa.

« Tu vas tout simplement dormir encore. Et lorsque tu te réveilleras, tu reprendras une vie normale, sans que je ne sois là. »

Voilà. Doucement, il força l’adolescente à se recoucher. Reprenant la couverture, il jeta un dernier regard sur son corps. Sous ce masque devait se trouver un visage des plus hideux. Mais c’était Sanphinoa. Il … n’avait jamais voulu la faire souffrir. Hideux ? Ah non. Sa peau avait été douce lorsqu’il avait put lui caresser la joue avec tendresse. Très douce même, cela l’avait surpris. Elle finit par replonger dans le sommeil avant qu’il ne quitte l’infirmerie.

Voilà, c’était bon. Il avait fait ce qu’il avait à faire. Il passa une main sur son front, remarquant finalement Sarine qui était au beau milieu du couloir. Quoi ? Qu’est-ce qu’elle foutait là ? Elle n’avait rien de mieux à faire ou quoi ?

« J’ai pas envie d’en parler. Du balai, je vais devoir me préparer pour le Tibet. »

« J’ai put entendre une partie de ta conversation, Waram. »

Et alors ? Grand bien lui en fasse ! Mais qu’elle ne s’avise pas de la répéter à quiconque, ça pourrait très mal se finir si elle le décidait, d’accord ? L’armure-pokémon resta parfaitement de marbre aux propos de Waram, venant le suivre sans rien dire.

« Comment est-ce que tu te sens, Waram ? »

« Comment est-ce que je devrais me sentir ? Tu as une idée en tête ou quoi ? Je ne sais pas et je m’en fous. J’en ait rien à faire de tout ça. Et ne t’avises pas de parler de Sanphinoa sinon … »

« Sinon quoi ? Il va falloir prévenir néanmoins la principale ou l’infirmière. Savoir que Sanphinoa s’est réveillé est une excellente chose. Tu n’as aucune lettre à lui écrire ? »


AH ! Est-ce qu’il avait une tête à écrire des lettres ? Elle se foutait de sa gueule ou quoi ? Il allait lui hurler dessus mais il préféra se retenir, préparant ses affaires. D’ailleurs, comment devait-il tout préparer ? Des affaires ? De quoi manger ? Une valise ? Il ne savait même pas comment tout cela allait se passer ! Il ne savait pas où il allait être emmené !

« C’est n’importe quoi, j’ai mieux à foutre de mes journées, quoi. »

« Prends le strict minimum. Je ne pense pas que nous irons au Tibet pour faire une visite de courtoisie. Du genre, un baluchon et encore. »

Pfff ! Comme auparavant, alors ? Rapidement, il jeta le reste de ses affaires sur un côté du lit. GRUMPF ! Purée, il avait beaucoup à faire, pour ne pas changer ! Pas un instant à lui pour souffler ! On ne lui permettait pas de se reposer.

« Tiens ? Waram ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Où est-ce que tu étais ? »

« Nulle part. Enfin, dans le bureau de la principale. Mais je ne restes pas. »

Il avait répondu à Raon sans même se retourner. Ils étaient à nouveau amis ? S’ils pouvaient se considérer comme tels ? Un petit rire et voilà qu’Istiti faisait à nouveau acte de présence. Bien entendu, comment il pouvait oublier ce macaque ?

« Tu restes pas ? Tu changes de dortoir ? Je sais bien que ce ne fut pas la joie ces derniers temps mais de là à partir et … »

« T’as rien compris. Je ne vais plus rester à l’école et je ne crois pas que je vais rester. »

« Hein quoi ? Mais tu ne peux pas quitter l’école ! Je t’ai déjà dit que la principale ne te laissera pas faire ! Arrêtes de réagir comme ça, Waram et … »

« Mais tu vas la fermer un peu ? Je viens de te dire que c’est la principale qui me fout à la porte ! Je vais partir au Tibet ! »

« Te mettre à la porte ? Pas possible ! La principale est pas comme ça. Elle a le coeur sur la main, elle a sûrement une bonne raison. »

« Tu n’auras qu’à lui demander. Heureusement qu’il n’y a pas Xalex. Je n’aurais pas à m’expliquer deux fois de suite. Bon, je vais m’en aller de suite. »

Il n’aimait pas l’ambiance actuelle. Terminant de préparer quelques habits, il prit néanmoins des livres d’école avec lui au cas où. Oui, c’était complètement stupide mais … hum … Il ne savait pas quand il allait rentrer. Et s’il avait un mois à rattraper, Sanphinoa allait encore devoir perdre du temps avec lui.

« Hey, Waram. Tu sais, on t’en voulait … pour ce que tu as dit à Sanphinoa. »

« Continuez de m’en vouloir, ça s’est pas arrangé. Ah si, peut-être à moitié. Elle a fini par se réveiller. Tu n’auras qu’à aller le signaler. Salut ! »

« Hein ? Sanphinoa s’est réveillée ? Mais comment tu es au courant ? »

Il n’avait pas à répondre à la question de Raon. Il se dirigea vers la porte du dortoir avant d’abandonner cet endroit. Raon n’avait qu’à poser la question à Sanphinoa hein ? Lui-même ne devait plus s’y intéresser. Bon … Les couloirs, il devait éviter les autres personnes.

Finalement, il se rendait vers l’endroit d’où il était arrivé. Un semblant de port avec un bateau qui était amarré, prêt à partir lorsque cela était nécessaire. Mais bon, pour l’heure, il était vraiment en avance et le marin le regarda, étonné.

« Euh … On m’a dit qu’il fallait partir ce soir, on a changé les horaires ? »

« Je ne sais même pas ce qui va se passer. On m’a dit de venir ici. J’imagine que je devais devoir prendre l’avion ensuite, c’est ça ? »

« Exactement ! Du moins, c’est ce que j’ai cru comprendre, moi. Après, je suis pas sûr que ça soit exactement ça mais ça ne devrait pas être loin de la vérité, moi je dis. »

« Vous êtes vraiment d’aucune utilité. Voilà ce que moi je dis. »

« Ah ! Mais c’est toi le petit morveux de la dernière fois ! Ca commence à dater mais difficile de t’oublier Toi que je dois emmener près de l’aéroport. Bon ben, on va plutôt partir tout de suite. Plus vite on sera débarrassés de toi, mieus c’est ! »

« Et réciproquement, vous devez vous en douter, n’est-ce pas ? »

Il avait dit cela sur un ton ironique avant de grimper sur le pont du bateau. Sarine était là, muette, ayant à peine jeté un œil pendant que les deux personnes se disputaient. Elle positionna sa tête sur le bord, regardant la mer alors que le bateau levait l’ancre pour quitter l’école de Gliros. Voilà, c’était mieux ainsi. Il n’aurait pas à s’en faire.

Assis contre le bord du bateau, il ferma les yeux, ses jambes recroquevillées contre son ventre. Il n’avait pas envie de parler et même si Sarine s’installa à côté de lui, il ne chercha pas à parler. Pourquoi est-ce qu’il le ferait ?

« Waram ? Plus vite on réglera ton souci au Tibet, plus vite on rentrera. »

« Mais j’en ait rien à foutre, moi ! Vraiment rien à faire ! Pourquoi est-ce que tu crois que je dois prendre ça en considération ? Je veux dire, je m’en fiches ! Ca ne me gêne pas ! »

« Arrêtes donc de faire la forte tête, ça vaut mieux. »

« Je n’ai pas envie de te parler. C’est toi qui me force à communiquer avec toi. Je ne t’ai rien demandé, moi. J’en ait marre. »

« Sanphinoa, tu penses que tu vas lui manquer ? » demanda Sarine alors qu’il hochait la tête négativement. Pas après leur discussion à tous les deux : « Et est-ce qu’elle va te manquer ? »

Il la regarda avec effarement. Elle avait que ça à dire ou quoi ? A demander ? Comme si la réponse n’était pas connue d’avance. Il voulut lui répondre mais s’arrêta dans le mouvement de ses lèvres. Pourquoi il avait autant de mal à répondre ?

« Je ne sais pas. Je ne crois pas, Sarine. Alors arrêtes avec tes questions stupides. »

« J’ai eut la réponse que je désirais, Waram. On se repose, maintenant, toi et moi ? »

Comme elle voulait. Mais visiblement, elle avait décidé qu’il lui servirait de siège pour reposer sa tête. Elle plaça celle-ci sur les jambes de Waram, l’adolescent se laissant faire. Quelques minutes après, sa main venait caressait les crânes métalliques de la créature, avec lenteur, comme s’il s’agissait d’une fourrure.

« Tu es vraiment spéciale, est-ce que tu le sais ? »

« Je le sais parfaitement. Mais merci de me le rappeler, Waram. Cela fait toujours plaisir à entendre, venant de toi. Cela me convient … et me rassure. »

« Je ne vois pas ce qu’il y a de rassurant à te dire que tu es spéciale. »

« Car cela veut dire qu’à tes yeux, je le suis. J’espère que d’autres pourront avoir cette place dans ton coeur, un jour. Je l’espère tellement. »

« On évite de faire dans le sentimentalisme. Je ne suis pas comme ça. »

« Moi non plus ! Moi non plus ! Par contre, essaies de tout faire pour que je sois acceptée à tes côtés pendant le voyage en avion. J’ai pas envie de finir dans une cage. »

Hum. Ce n’était pas faux. Il n’y avait pas encore réfléchit mais elle venait de parler d’un point qui lui semblait très important à ses yeux. C’était donc cela ? Oui, ce n’était pas faux, il allait devoir se préparer avec elle, par mesure de précaution. Et les arguments ? Hum, bah, de toute façon, il y avait peu de chances qu’il n’y ait pas un avion préparé pour les accueillir.

Hum … Aller au Tibet, c’était loin, très loin de l’école normalement. Il ne savait pas où l’école se trouvait mais il était sûr que c’était loin des montagnes et de tout le reste. L’adolescent serra avec un peu plus d’insistance Sarine contre lui, sans un mot.
Et à son retour ? Qu’est-ce qui allait changer ? Et s’il n’y avait pas de retour ? Comment est-ce qu’ils allaient tous faire ? Personne ne se posait la question, de toute façon. Humpf … Est-ce qu’il allait devoir leur écrire ? Pourquoi est-ce qu’il se compliquait autant la vie ?

Chapitre 12 : Décevoir

ShiroiRyu
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Chapitre 12 : Décevoir

Un coup vint le frapper en plein torse et il avait l’impression que son cœur allait quitter sa poitrine. Comme s’il avait le souffle coupé, il haleta plusieurs fois tout en regardant avec fureur son adversaire. Celui-ci n’avait pas ménagé ses attaques mais surtout, il n’avait eut aucune hésitation. C’était donc ça la différence entre une personne sans son armure et une personne avec son armure ? La différence de force ? Non, la force était la même, c’était plutôt de l’ordre de la résistance que cela était complètement différent.

« Rien à faire, rien à faire, rien à faire ! RIEN A FAIRE ! »

Il se battait pour lui-même puisque personne ne semblait vouloir s’accrocher à sa personne ! Il se battait pour obtenir cette victoire ! Pour quitter cette école ! Pour abandonner tout le monde une nouvelle fois ! Et ensuite ? Il serait encore attaché à d’autres personnes. S’il rejoignait une organisation, qu’est-ce qui changerait réellement dans le fond ? Rien du tout.

« C’est tout simplement ridicule … que de continuer à se battre en fin de compte. »

« Tu as décidé alors d’abandonner ? Hahaha ! »

« Te fout pas de ma gueule ! Hors de question d’abandonner face à un type comme toi ! Je préférerais encore mourir plutôt que ça ! »

Toujours une aussi grande gueule, n’est-ce pas ? Mais quand il allait comprendre la leçon, peut-être que cela lui suffirait pour saisir à quel point il se plantait complètement ? De toute façon, c’était lui qui voulait livrer le combat jusqu’à la fin. Il ne faisait qu’accepter ce qu’il désirait, on ne pouvait pas lui reprocher ça.

« Puisque c’est ce que tu désires, de toute façon, c’est foutu pour toi. »

Et il croyait qu’il ne le savait pas ? Tout était foutu depuis le moment où Sarine avait décidé de l’abandonner comme les autres ! Il ne pouvait pas espérer avoir un sponsor ! Il ne pouvait rien espérer … rien du tout. Il était livré à lui-même, voilà tout.

ET CA NE LE DERANGEAIT PAS LE MOINS DU MONDE ! Même s’il en pleurait, enragé comme une bête sauvage. Il avait réussi à atteindre le chevalier-pokémon d’argent du Cochignon et il avait planté ses dents dans le bras de son adversaire.

« MERDE ! IL VIENT DE ME MORDRE ! Il est complètement timbré ce type ! »

L’imposant adolescent secoua son bras vivement pour faire lâcher prise à Waram. Celui-ci tomba à la renverse, un morceau de peau ensanglanté entre ses dents blanches. Un morceau qu’il recracha, se mettant à quatre pattes.

« Jamais … jamais … juste sur soi-même ! JAMAIS ! »

« Cette fois, t’as clairement abusé ! Cette leçon, je vais te la graver à vie dans ton corps ! » hurla Graphon avant brandir les défenses sur ses poignets. Il allait le planter avec, quitte à lui laisser une cicatrice bien laide. Mais ce qu’il venait de faire, ce petit enfoiré sans son armure, il allait lui faire payer le prix … A VIE ! A tout jamais !
Mais contrairement à ce qu’il pensait, Waram avait encore de la hargne à revendre. Pire ! Il se déplaçait plus rapidement dans cette position à quatre pattes ! Comment c’était possible ?! Ce n’était pas un être humain pour se comporter comme ça ! C’était tout simplement monstrueux. Il avait affaire à un monstre !

« C’est pas un combat, ça ! Je participe pas pour affronter une bête sauvage ! »

Et c’était quoi cette impression malsaine qu’il avait en le regardant ? Du genre, ses mains et ses pieds. Même si ce n’était qu’une émanation de la force qui animait chaque chevalier-pokémon, il avait vraiment l’impression d’avoir affaire à l’armure-pokémon et non le chevalier. Qu’est-ce que ça voulait dire ?

« Mais tu vas dégager, sale bête ?! J’ai pas que ça à foutre de me battre avec toi ! »

Un autre coup de pied dans le ventre de Waram et voilà que l’adolescent se retrouve renvoyé en arrière, ouvrant la bouche alors qu’un filet de bave en sort. Un hurlement strident se fait entendre en même temps qu’une vague de puissance émane de lui, soulevant la poussière dans l’arène pour aveugler tout le monde.

« Où est-ce qu’il est passé maintenant ? Ca devient franchement glauque et … »

De la sueur glacée s’écoula le long du cou de Graphon lorsque dans le brouillard, deux yeux rouges l’observaient. Deux yeux rouges furtifs avant qu’ils ne se retrouvent en un clin d’oeil à sa hauteur. L’adolescent chercha à se protéger mais rien ne se passa. Seul un cri strident résonna dans l’arène. Lorsque la poussière se souleva, Waram était maintenant au sol, aux pieds de Graphon, évanoui.

« Hein ? Il s’est passé quoi ? J’ai rien fait pourtant. »

« Vain.. .Vainqueur : Graphon, chevalier d’argent du Cochignon ! »

« Wow. Mais … Enfin … Super. » chercha à dire l’adolescent, jetant un regard à Waram qui était au sol. Pourquoi il avait eut l’impression d’avoir affaire à un monstre ?

« Toutes mes félicitations. Tu ferais mieux d’aller te reposer, Graphon. » lui dit l’arbitre alors que l’adolescent secouait la tête, encore surpris.

« Je veux bien mais pour lui ? Faut le transporter ou … »

« Nous allons nous en charger. Il semblerait que quelques petits incidents mineurs se soient déroulés pendant ce combat. Ca ne te regarde pas. Profites plutôt de te reposer car vu ce qui t’attends demain, tu risques d’en avoir besoin. »

« C’est pas faux. Je ne sais pas qui ça va être mais il aura un avantage. »

Graphon poussa un soupir avant de quitter l’arène. Il n’y eut aucun applaudissement, les spectateurs restants les yeux rivés sur Waram, comme pour attendre son réveil. L’adolescent avait montré une telle force de caractère, monstrueuse et animale que cela ne pouvait pas s’arrêter ainsi. Et pourtant, il fut tout simplement soulevé avant d’être emmené ailleurs.

Dans le dortoir de l’adolescent, l’armure-pokémon était avachie sur le lit, le regard plongé dans le vide, autant que pourrait l’être une armure-pokémon. C’est lorsque Raon pénétra dans le dortoir à son tour qu’elle releva la tête.

« Waram n’est toujours pas là, Raon ? »

« Hein ? Euh, t’es pas au courant ? Waram a perdu et salement. Mais faut dire que j’ai appris que tu l’avais quitté en plein combat. C’est aberrant d’avoir fait ça ! Qu’est-ce qui t’a pris de réagir de la sorte, Sarine ? C’est pas ton genre, non ? »

« Hihihi ! Elle a juste donné une bonne leçon de vie au vilain, vilain garçon ! Ca lui apprendra à se comporter de la sorte ! Où qu’il est vilain ! »

« Istiti, arrêtes de parler comme une gamine hystérique. Je discutais avec Sarine. Bref, Sarine, il paraîtrait qu’il a été emmené à l’infirmerie mais quand j’ai voulu aller le voir, on m’a dit qu’il n’était pas là et qu’il n’avait jamais été emmené là-bas. Je sais pas trop ce qui se passe. »

« Il se passe qu’il est pas dans son état normal par notre faute, par ma faute. Toute cette histoire avec Sanphinoa a trop duré, beaucoup trop ! »

« Faut dire qu’il l’a vraiment alignée. Ce combat était juste horrible. »

« Waram ne méritait pas ça ! Sanphinoa non plus ! Mais nous, on a continué à accuser Waram de tous les maux du monde ! Comme s’il était le seul responsable de tout ça ! Je sais que c’est un idiot ! Je sais que c’est un imbécile ! Je le connais depuis des années et … »

« Attends, Waram et toi, vous vous connaissez depuis autant de temps ? Mais il est un chevalier-pokémon depuis combien de temps ? »

« Presque sept ans. Cela fait sept ans que je suis avec lui et … »

« Attends, attends,Waram a quatorze ans maintenant. Mais il en avait treize non ? Donc il t’a connu à l’âge de six ans ? Mais mais mais … Aucun chevalier-pokémon n’a une armure-pokémon aussi jeune ! Ce n’est pas normal ! »

« Et pourtant, c’est notre histoire, à lui et moi. Je sais qu’elle surprend mais nous avons toujours été ainsi, lui et moi. »

« Faudra m’expliquer ça, enfin, me raconter ça plus tard. Pour l’heure, on ferait mieux d’aller le trouver. On part chacun de notre côté, d’accord ? » déclara Raon alors qu’elle quittait le lit pour dire d’une voix lente :

« Dès qu’on le retrouve, on l’allonge à côté de Sanphinoa et on les attache. »

« Ca me semble être une bonne idée. On demandera à une femme-chevalier pokémon adepte des végétaux. Quelques lianes bien serrées seront parfaites pour eux deux. » termina de dire Raon tout en rigolant, quittant le dortoir pour partir vers la gauche.

« Bon ben au boulot. » se dit l’armure-pokémon du Diamat pour elle-même.

Sauf qu’elle n’avait aucune indication sur l’endroit où Waram pouvait se trouver. C’était le désert complet, comme si tout cela était impossible à deviner. L’adolescent avait totalement disparu et même l’arbitre ne savait pas où il se trouvait.

« Mais zut ! C’est pas possible ! On veut pas me faire une farce quand même ? »

Elle avait passé l’âge d’être prise pour une idiote ! Même si elle n’était faite que de métal, cela ne voulait pas dire qu’elle n’avait pas le droit aux sentiments ! De plus en plus anxieuse, elle accélérait ses pas, interrogeant tous les élèves.

« Waram ? Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Rien à faire de ce type. »

« Tu le cherches ? Après l’avoir abandonné ? Sérieusement ? T’as pas mieux à faire ? Fallait pas l’abandonner si tu voulais pas le perdre. »

« J’ai cru entendre des dires comme quoi il avait disparu, subitement, comme ça ! »

Des dires ? Des rumeurs ? Disparition complète ? AH ! Il n’y avait qu’un endroit où Waram pouvait se trouver ! Mais pourquoi est-ce qu’elle aurait fait ça ? Courant à toute allure, l’armure-pokémon fonça tête baissée vers la porte du bureau de la principale mais ne la percuta pas, bloquée par un pouvoir psychique.

« Sarine, ce n’est pas de cette manière que l’on toque à une porte. »

Impossible de voir la personne mais elle reconnaissait cette voix. Elle tourna sur elle-même, comme pour se demander si elle allait paraître quelque part mais la porte s’ouvrit, tout seule avant qu’elle ne pénètre dans le bureau.

« Qu’est-ce que je peux faire pour toi, Sarine ? Tu crées un peu de désordre dans l’école. »

« Je recherche Waram. Je n’ai aucune nouvelle à son sujet depuis le combat qu’il a perdu et je commence à être réellement inquiète à son sujet. Vous avez des nouvelles ? »

« Bien entendu. Il se repose dans le bureau de la principale. »

« Ah ! Pfiou, tant mieux, je vais aller la … HEY ! Mais je suis dans le bureau de la principale ! » s’exclama l’armure-pokémon avant de regarder de tous les côtés. Elle repéra l’adolescent couché sur le canapé, une couverture en laine verte sur son corps.

« Et il se repose, oui. Alors, il va falloir éviter de crier, d’accord ? Je suis sûre que tu comprends cela. » continua de dire la femme masquée aux cheveux verts.

« Oui, oui, je comprends, je comprends parfaitement, bien entendu mais … »

« Pourquoi ? Tout simplement qu’en vue du spectacle que Waram a fait, je ne pouvais décemment pas le laisser dans l’infirmerie. »

« Vous … Vous voulez bien me raconter ? J’ai osé faire une chose que je regrette terriblement. Vous voulez bien ? » répéta Sarine longuement.

« Bien entendu, je ne vois aucune raison de te refuser cela. Est-ce que tu veux t’installer aux côtés de Waram ? Je pense que ta présence est nécessaire. »

« Je ne suis pas sûre que je mérite cela, madame. »

« Ne fait donc pas trop de chichis. J’imagine que Waram t’aura déjà pardonné demain. Mais pour cela, il va falloir que tu restes présente à ses côtés. Surtout que je ne peux pas rester sans rien faire après ce qu’il a accompli. Il va me falloir prendre des sanctions. »

« Sa… Sanctions ? Ne le renvoyez pas de l’école, je vous en prie ! Je sais que ça se passe très mal ces derniers jours mais ça va s’améliorer ! Je vous le promets ! »

L’armure-pokémon s’alarma, visiblement effrayée à l’idée que Waram se retrouve à nouveau seul, comme auparavant. Avec des tremblements dans le corps de métal, elle reprit :

« S’il vous plaît ! Réfléchissez ! Je vous en pries ! Ne lui faites pas subir cela. »

« Qui a dit que je parlais de le renvoyer de l’école ? Chaque élève est aussi important à mes yeux. Hmm … A qui est-ce que je peux faire croire ça ? Je ne suis pas parfaite. J’ai moi-même mes préférences et mes petits chouchous. »

Est-ce qu’elle voulait dire par là que Waram en faisait partie ? Le sourire sous le masque était énigmatique, ne laissant pas vraiment de réponse à cette question. Surtout qu’elle était certaine que la principale était en train de lire dans ses pensées. Les pensées d’une armure-pokémon ! Comme si ce n’était pas surprenant !

« Alors, par où devons nous commencer ? Par le comportement étrange, à moitié animal de Waram. Est-ce que tu es au courant ? »

« O… Oui, je suis au courant à ce sujet. C’est vrai qu’il a eut quelques moments de … »

« Et tu as omis le fait que toi et Waram, vous vous connaissez depuis des années non ? »

« C’est le cas mais … on ne m’a jamais posé la question. Comment vous pouvez savoir ceci ? Est-ce que Raon vous l’a dit ou alors… »

« C’est exact. Je lisais déjà vos pensées lorsque vous étiez en train de discuter, tous les deux, il y a de cela quelques minutes. »

« AH ! C’était donc pour ça mais … on peut parler de ça plus tard ? Enfin de moi et Waram, mais plus tard. Je veux juste savoir ce que vous allez lui faire. Mais aussi ce qui s’est passé pendant le combat après mon départ. »

« Soit soit soit … Rien ne presse et nous pouvons facilement discuter le temps que Waram se réveille. Quel pauvre enfant. »

Le soupir qui sortit de sous le masque blanc de la femme aux cheveux verts sembla interminable aux oreilles de Sarine. Celle-ci baissa sa tête de métal, n’osant plus regarder la principale, attendant qu’elle reprenne la parole et lui raconte tout.

Où est-ce qu’il se trouvait ? Il entendait deux voix féminines mais rien de plus. Ses yeux s’ouvrirent légèrement, observant le plafond au-dessus de lui. Au moins une bonne chose, il avait un toit sur la tête mais après ? Où est-ce qu’il se trouvait ?

« C’est donc ce qui lui est arrivé. Mais je ne sais pas pourquoi maintenant … Cela faisait depuis si longtemps … même en Afrique, ce n’était pas arrivé. »

« Cela doit être relié à ses sentiments. Avec la confusion et le désarroi qui l’ont animés, il fut perdu et à partir de là, complètement décontenancé. »

« C’est peut-être ça, oui … mais je … »

« Il semblerait que Waram se soit réveillé. Nous pouvons alors commencer à l’interroger. »

La principale avait coupé la parole à Sarine, celle-ci se tournant vers l’adolescent qui gesticulait sur le canapé. Il se redressa sous la couverture, se mettant assis en gémissant, comme si un violent mal de crâne venait de l’envahir.

« Aie … Aie … Aie … Mais qu’est-ce qui s’est passé ici ? On peut me le dire ? »

« Bien entendu. Tu es dans le bureau de la principale. Je suis la principale et voilà Sarine, l’armure-pokémon qui est la tienne. »

« Je suis pas d’humeur à l’humour, principale. Ah … Mal au crâne. Trop mal. »

« Je ne le suis pas non plus ,Waram. Surtout pas après ce que tu as accompli. »

Accompli ? Rapidement, ses neurones commencent à se reconnecter entre eux. Ah oui ! Il s’en rappelle maintenant ! Tout ce qui s’est passé. Et Sarine est là ? Celle qui l’a abandonné lâchement ? Comme un moins que rien ?

« Ce n’est pas vraiment l’heure d’en vouloir à Sarine, tu ne crois pas ? »

« Je ne crois en rien. Pourquoi je ne suis pas dans un lit de l’infirmerie ? Je sens à peine mon corps, j’ai l’impression que tout est brisé. »

« Pourquoi est-ce que tu aurais voulu te retrouver là-bas ? »

Il n’allait pas lui répondre. S’il signalait que cela était principalement pour voir l’état de Sanphinoa, elle se moquerait de lui et …

« Oh, je vois. C’est une raison très appréciable mais elle aussi va bien. Beaucoup parlent de coma mais cela reviendrait à dire que tu l’as blessée très gravement. Elle a juste besoin de repos, de très long repos, Waram. Mais maintenant, nous allons parler de toi et de la sanction que tu vas encourir pour avoir agit de la sorte pendant le tournoi. Tu dois te douter que tu as perdu, n’est-ce pas ? Mais as-tu une idée de la façon ? »

« Pas le moins du monde. Qu’importe la méthode, seul le résultat compte … et visiblement, j’ai été plus que mauvais, vraiment très mauvais. Tss, pathétique encore une fois. »

« Je ne dirais pas cela mais tu es libre de le penser. Néanmoins, tu n’es donc pas au courant. Nous allons donc devoir tout t’expliquer depuis le début, aussi déplaisant cela est-il. »

Aussi déplaisant cela est-il ? Ah oui ? Et qu’est-ce qu’elle allait encore inventer pour lui causer des embrouilles ? De toute façon, tout était fichu. Il ne fallait pas espérer obtenir le soutien de quelqu’un maintenant, il en était convaincu. Tout avait été une nouvelle fois voué à l’échec. Encore … une fois. Encore une fois.

Chapitre 11 : Quand tout l’abandonne

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : Quand tout l’abandonne

« Waram ? Il faut que tu te lèves. »

« Je suis debout, je suis parfaitement debout, Sarine. »

L’adolescent aux cheveux noirs avait les yeux ouverts, de petits yeux d’après ce que Sarine pouvait voir. Est-ce qu’il avait vraiment réussi à bien dormir ce soir ? Elle n’en était pas réellement convaincue mais cela, elle s’en fichait. Il finit par quitter le lit, mettant une main devant sa bouche tandis qu’elle reprenait :

« Waram, tu as ton combat dans moins d’une heure, je dirais. Tu as juste le temps de manger et après de t’en aller. N’oublie pas d’avoir quelque chose dans l’estomac. »

« Je ne pense pas manger. Cela sera un petit malus que je m’inflige mais ça ne rendra que le combat plus intéressant. De toute façon, qu’est-ce qu’on s’en fiche, non ? »

« On ne s’en fiche pas, Waram mais bon, fais comme tu veux. De toute façon, tu n’écoutes personne et personne ne veut t’écouter. Un jour, tu finiras seul, Waram. »

Seulement dans un jour ? Alors, ce n’était pas bien grave. Il vint lui répliquer cela mais le grognement issu de l’armure-pokémon lui fit hausser un sourcil. Bien qu’il n’avait pas dit cela avec humour, elle n’était normalement pas aussi soupe-au-lait que ça. Qu’est-ce qui lui prenait encore à celle-là ? Ça n’allait pas dans sa petite tête ? Pfff, elle devait encore lui en vouloir pour Sanphinoa ? Alors, il n’avait pas à s’intéresser à cette bouderie de sa part.

Alors, il y avait encore un combat qui l’attendait ? Bof, ce n’était pas très intéressant. Mais lorsqu’il se présenta dans l’arène, des grognements se firent entendre de tous les côtés. Les chevaliers-pokémon qui ont perdu et ceux qui ne participaient pas depuis le début, ils lui en voulaient ? Qu’importe ! RIEN A FAIRE !

« Les perdants et les absents n’ont pas voix au chapitre. »

« Et voici Graphon, chevalier-pokémon d’argent du Cochignon ! »

Chevalier-pokémon d’argent ? Vraiment ? Peut-être qu’il allait devoir se montrer plus sérieux dans ce combat que prévu. Tant mieux, ça n’en sera plus que distrayant. Mais … hum ? Purée, c’était vraiment un adolescent le colosse qui devait bien faire un mètre quatre-vingts ? Vraiment ? C’était quoi cette blague ?

« C’est donc toi dont tout le monde parle ? Waram ? Moi et Farfan, on va te geler les os ! »

« Merci de me déclarer par là que tu es adepte du froid. Ce n’est pas la première fois que j’affronte un chevalier-pokémon qui utilise ce dernier. Si tu espérais me faire peur, tu te trompes complètement à ce sujet. »

« Te faire peur ? Non, je vais juste te donner une petite leçon d’humilité que tu n’oubliera pas de sitôt ! Attends juste que ça débute ! »

« Waram contre Graphon, que le match commence ! » s’écria l’arbitre.

Que le match commence ? Alors, aucune hésitation ! Il court vers son adversaire, frappant le sol pour produire plusieurs éclats de pierre, s’en servant pour les projeter sur son adversaire. Celui-ci, vu sa carrure, ne pouvait pas les esquiver et juste se protéger.

« Tu vois ? C’est beaucoup plus simple face à un gros tas comme toi ! »

Il frappa dans le bide de Graphon, déchargeant une attaque ténébreuse à partir de son poing. L’imposant adolescent en face de lui, eut un mouvement de recul avant d’émettre un petit rire. Ses cheveux bruns, cachant en partie ses yeux bleus, se relevèrent après le passage de sa main dessus. Il ouvrit la bouche, un léger souffle glacé en sortant.

« C’est donc ça la puissance du chevalier-pokémon d’argent du Diamat ? Rien à craindre. »

« Essaie donc de faire le malin, je vais vite te péter les dents. »

Il donna un second coup puis un troisième dans le ventre de Graphon. Qu’est-ce qu’il avait aujourd’hui ? Ce n’était quand même pas à cause du fait qu’il n’avait pas mangé ? C’était tout simplement ridicule ! Ce n’était pas la première fois qu’il ne mangeait pas au réveil.

« C’est n’importe quoi ! Je vais te faire bouffer tes dents ! »

« Mais je n’attends que ça. Mais d’abord, si ça te dérange pas, c’est à moi d’attaquer. »

Il croyait quoi ? Que c’était chacun son tour ? Même pas en rêve, le gros lard. Il donna un coup de poing dans son visage, comme pour bien lui montrer qu’il ne plaisantait pas mais son adversaire le prit par le bras, le soulevant au-dessus du sol.

« Hey hey hey, mais c’est que tu me ferais mal hein ? »

L’haleine glacée parcouru la face de Waram ainsi que le haut de son corps, des petits éclats glacés suivant celle-ci pour se planter dans les bras de l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci retrouva le plancher des vaches tout en haletant.

« Hey ? Vous avez remarqué ? Il semble pas dans son état normal. »

« Bien fait ! Après ce qu’il a fait subir à Sanphinoa, la femme-chevalier du Barpau, c’est tout ce qu’il mérite de toute façon. »

« Ouais, j’ai aucun remord à ce qu’il en bave ! Ca lui apprendra à cet imbécile. Non mais je vous jure, même si c’est elle … y a des limites ! »

Tsss ! Quelle bande de faux-jetons et de cloportes. Tous des connards et des enfoirés. Ils voulaient prétendre être sympathiques envers Sanphinoa mais ils n’avaient jamais esquissé ne serait-ce qu’un seul mouvement pour venir l’aider.

« Héhéhé, si tu as le temps de tourner la tête du combat, tu n’as donc aucun remord à perdre, n’est-ce pas ? Puisque tu ne le prends pas au sérieux. »

« Oh que si, je le prends au sérieux, plus qu’il n’en faut mais j’ai pas de temps pour toi ! »

Peut-être qu’il pouvait aller revoir Sanphinoa après le combat ? Tsss ! Mais qu’est-ce qu’il pensait exactement ? Elle était plongée dans le coma par sa faute. Il ne pouvait pas arranger, surtout par sa présence et … AH !

« MERDE ! MES YEUX ! Ca veut dire quoi ça ?! »

Il s’était tout simplement pris un jet de boue en pleine face, l’aveuglant sur le coup et le faisant s’enrager sur place. Il retira la majorité de la boue sur son visage, cherchant à mieux voir ce qui se passait mais rien à faire. RIEN A FAIRE !

« Et pendant ce temps-là, le petit chevalier-pokémon rencontre mes défenses. »

Il sentit deux pointes percer son torse. Malgré la boue, à cette distance, il arrivait à voir deux défenses, une au bout de chaque gant du chevalier-pokémon du Cochignon. Celles-ci s’étaient plantées dans son torse, lui arrachant un hurlement de douleur.

« BORDEL ! Mais ça fait mal ! Comment c’est possible ? Le précédent combat contre la femme-chevalier du Farfuret, ce n’était pas comme ça ! »

« Ah ? Et tu pensais que chaque combat serait le même ? C’est amusant de voir ta réaction, très amusant. En fait, ça me fait même sacrément rire, hahaha ! »

Il trouvait ça drôle ? PAS LUI ! Il allait lui casser les dents ! Puisqu’il avait planté ses défenses dans son armure, il savait où il était. Tenant fermement les deux bras de son adversaire, il se souleva par la force de ses mains avant de lui envoyer son genou en plein visage. Finalement, Graphon recula une nouvelle fois, surpris par le coup.

« Mais t’as essayé de casser mon nez ou quoi ?! »

« J’ai essayé ? Tu insinues que je n’ai pas réussi ? C’est dommage, je vais devoir recommencer jusqu’à ce que je finisse par y arriver. »

Et puisqu’il adorait utiliser ses défenses, il allait lui montrer ses crocs. Les mains tendues en avant, un double rugissement émana de chaque paume avant qu’elles ne se ferment et s’ouvrent en continu, des claquements de dents se faisant entendre.

« Mais il me bouffe des parties ! Graphon ! Il est complètement malade ce type ou quoi ? »

« Comment ça ? Qu’est-ce que tu racontes par … WOW ! »

« Waram ? Mais tu es fou ?! Qu’est-ce que tu viens de faire ?! »

« Et maintenant, c’est à ton tour de me faire la morale. J’en ait marre. »

Qu’est-ce qu’il avait fait ? Juste refermer ses deux paumes sur les hanches du chevalier-pokémon du Cochignon. Les paumes avaient alors arraché l’armure à ces deux endroits, comme si elles étaient dotées de vie. Une nourriture des plus saines … ou malsaines, cela dépendait tout simplement du point de vue. Mais bon, il relâcha les morceaux d’armure, les faisant tomber au sol avant d’intimer à son adversaire de venir.

« Qu’est-ce que tu attends ? Tu aurais peur du grand méchant Waram ? »

« Je vais te le faire payer d’avoir fait souffrir mon armure-pokémon. »

« Et alors ? Ca ne reste qu’une armure-pokémon, rien de plus, rien de moins ! Ce n’est pas comme si elle dotée d’une vie réelle ! »

« Quel monstre. Quel enfoiré ! Certaines armures sont des êtres proches de leurs chevaliers. »

Si les spectateurs pouvaient se permettre d’ouvrir leur bouche pour donner leur avis, qu’ils cherchent plutôt à la boucler. Ou alors, qu’ils viennent dans l’arène pour se battre. Il les attendait ! Il n’attendait que ça ! Qu’ils bougent pour …

« Ah ! Pourquoi ? » s’exclama t-il alors que son corps se penchait en avant. Son armure était devenue soudainement plus lourde d’un coup.
Grumpf ! Il se remit correctement debout et droit. Son adversaire était encore un peu sous le choc de cette attaque. Tant mieux ! Il allait lui en faire baver encore et encore. Comme un taureau des plus furieux, il fonça tête baissée vers lui. Son crâne casqué rencontra le ventre de l’imposant être, l’emmenant dans sa course folle jusqu’à ce qu’il percute un mur derrière lui. Sans pouvoi regarder son visage, le sien étant tourné vers le sol, Waram lui dit :

« Et maintenant, on va passer au véritable nettoyage de l’ordure que tu es. »

Son corps se recouvrit de flammes violettes, son adversaire commençant à hurler de douleur alors que la voix de Sarine arrivait aux oreilles de Waram :

« Tu es en train de le tuer, Waram. »

« Et alors ? Qu’est-ce que tu ça me fasses ? C’est un combat pour le tournoi. Ce ne sont plus des petites frappes que j’affronte mais des combattants aguerris. Je n’ai pas de temps à perdre pour me faire du souci sur mes adversaires. »

« Tu es en train de le tuer, Waram. Arrêtes donc cela, il vaut mieux. »

« Dis moi pourquoi tu es devenue plus lourdre tout d’un coup ! »

« Waram, toi et moi sommes en conflit par rapport à nos idéaux. »

De quoi est-ce qu’elle parle ? Alors ? Son adversaire n’est pas encore prêt à abandonner ? Malgré la douleur qui parcoure son corps ? Tant pis pour lui, il va tout simplement se morfondre et hurler encore et encore … encore et encore …

« Waram, toi et moi, nous ne nous comprenons plus. Nous ne sommes plus liés. Il faut que cela cesse maintenant ou cela deviendra irréversible. »

« Mais qu’est-ce que tu baragouines ? Y a rien de tout ça ! Rien du tout. On va plutôt … Hein ? Comment ça ? T’as pas l’air de souffrir. » dit Waram à Graphon alors que celui-ci avait arrêté d’hurler, ricanant longuement.

« C’était amusant pendant un temps mais je suis un vrai dur. »

Amusant pendant combien de temps ? Qu’est-ce qu’il racontait là ? Hein ? Il ne lui avait presque rien fait ? Sosu cet amas de graisse ou de muscle, ce type avait réussi à ne pas souffrir de ses coups ? N’IMPORTE QUOI ! Il n’acceptait pas ça !

« Comment c’est possible ? Comment est-ce que tu as fait ça ? »

« Je dois me répéter ? Mais pas besoin ! DORS ! »

Il l’avait pris par le coup, le soulevant de le plaquer sur le sol, celui-ci se fissurant sous la violence de l’impact. Waram cracha du sang, cherchant à retrouver ses esprits. Son armure ne lui répondait pas ! Pourquoi ? Il devait se défendre !

« Sarine ! Tu vois bien qu’il est encore capable de se battre ! Il faut que je l’éclate ! »

« Pour chercher à le tuer ? Il va tout simplement t’assommer pour que tu perdes la victoire, rien de plus, Waram. Ce n’est qu’un mauvais moment à passer. »

« Qu’est-ce que tu fous ? Mais qu’est-ce que tu es en train de foutre ?! » hurla Waram, se débattant alors que ses yeux rouges fixaient subitement le visage de Graphon.

« T’as encore la volonté de me lancer un regard aussi haineux ? C’est marrant. On va se charger de rectifier ça tout de suite hein ? En t’achevant ! »

En l’achevant ? Pour ça, il faudrait qu’il se laisse faire. Et actuellement, il avait une sacrée hargne mais pas seulement envers son adversaire mais aussi sa propre armure. Il ne savait pas à quoi Sarine était en train de jouer mais c’était le genre de jeux qu’il n’affectionnait pas du tout ! Le genre de jeux qui arrivait parfaitement à le foutre hors de lui.

« Bon puisqu’on ne peut même pas compter sur sa propre armure, je vais te régler ton compte à ma manière, tu auras plus de dents après que je me sois occupé de toi. »

Une bien belle menace qu’il comptait mettre en application. Et il s’acharnait véritablement sur son adversaire. Celui-ci arrivait à la geler sur place mais à chaque fois, il se libérait, comme si l’ardeur de sa colère surpassait le froid de Graphon.

« Ouais, je commence à comprendre pourquoi tout le monde te considères comme si spécial en fait, c’est super surprenant que tu tiennes debout malgré ton armure-pokémon du dragon. Tu devrais être pourtant être au sol depuis longtemps. »

« Je ne suis pas aussi pathétique que les adversaires que tu as affrontés dans le passé, Graphon. Tu vas vite comprendre ton erreur en cherchant à me tenir tête. Plus le temps passe, plus tu es sur la pente qui t’emmène vers la mort. »

« Tu comptes donc me tuer ? Ou me foutre alors dans le coma comme l’autre fille ? »

« NE T’AVISES PLUS DE PARLER DE SANPHINOA ! » hurla Waram, s’acharnant de plus en plus violemment sur son adversaire pour l’empêcher de continuer à parler.

Mais tout s’arrêta subitement. Alors que son adversaire était au sol, bien conscient et capable de se relever, lui-même s’immobilisa en haletant. Son armure était encore plus lourde qu’avant. Il n’arrivait plus du tout à bouger !

« Sarine ? Qu’est-ce que tu fous ? Ca veut dire quoi ça ? POURQUOI JE PEUX PLUS BOUGER ? QU’EST-CE QUE TU AS FAIT ?! »

« Je ne peux plus cautionner ça, Waram. Je sais que tu as été très affecté par Sanphinoa. Encore plus en connaissant son état mais je ne peux pas te laisser continuer sur cette voie. Je suis désolée mais … tu vas devoir te débrouiller sans moi. »

« JE NE PENSES PAS A SANPHINOA ! NE RACONTE PAS … »

Son corps s’illumina dans sa globalité avant qu’il n se retrouve torse nu. Hébété, il regarda autour de lui jusqu’à apercevoir l’armure-pokémon en train de marcher vers la sortie.

« C’est quoi cette blague, Sarine ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Et le combat ? »

« C’est le tien mais non pas le mien. Je ne veux pas que tu me mêles à ça maintenant. Je préfères que tu te débrouilles seul dorénavant pour ça. »

« Mais qu’est-ce que tu racontes ? Qu’est-ce que tu baragouines ? C’est n’importe quoi ce que tu fais, tu t’en rends compte ou pas ? »

Mais elle quitta véritablement l’arène, le laissant seul face à son adversaire encore en armure. Celui-ci avait perdu son sourire narquois, tournant son visage vers l’arbitre.

« Dites, qu’est-ce que l’on fait dans ce cas précis ? »

« Normalement, c’est beaucoup trop dangereux pour que l’on continue le combat. Il vaut mieux l’arrêter dès maintenant et … »

« LA FERME ! JE NE PERDRAIS PAS DE CETTE FACON ! »

Le poing de Waram percuta le visage de Graphon, le faisant tourner de côté. Celui-ci se massa la joue en gémissant, grognant ensuite après quelques secondes :

« Bon, visiblement, il a encore de la hargne. Je le fais vite s’évanouir et c’est réglé ? »

« Normalement, les règles interdiraient de continuer ce combat mais … fais-donc. »

Les règles ? AH ! Ca veut dire que ce type est en train de bafouer les règles de l’école en laissant un chevalier-pokémon se battre sans armure contre l’un qui en possède une. Tant mieux, il en avait rien à faire.

« Viens donc, le gros. Avec ou sans armure, je vais t’écraser. Vous me haissez tellement que vous en êtes à bafouer vos propres règles. C’est amusante comme ironie ! »

« Oh ? Et tu serais le premier à te plaindre tout cela ? C’est bien ça ? »

« Exactement. Alors ramènes ta fraise que je l’écrase vite fait. »

Même sa propre armure-pokémon avait enfin décidé de l’abandonner définitivement. Cela revenait à dire qu’il était seul, complètement seul. Il ne pouvait alors compter que sur lui-même. Ses yeux se brouillèrent, devenant un instant complètement noirs. Graphon fit un pas en arrière, surprise tout en disant :

« Wow, c’est quoi ce délire ? Comment est-ce que tu as fait ce truc ? »

« Parles moins et viens te battre ! »

C’était tout ce qu’il attendait de toute façon. Qu’on vienne tenter de l’arrêter dorénavant.

Chapitre 10 : Le monstre de l’école

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : Le monstre de l’école

« Waram, vas prendre des nouvelles de Sanphinoa. »

« Je ne le ferais pas. E n’ai aucune raison de le faire et je te vois mal essayer de me forcer, n’est-ce pas ? Alors, on s’en fiche et je ne le ferais pas. »

« Est-ce que tu t’en fiches réellement ou non ? Waram ? Fais-le au lieu de tourner sur place. C’est le matin. Tu dois te réveiller, tu es le seul qui n’est pas encore parti. »

« Elle doit être sûrement dans son dortoir en train de dormir. Ou alors, elle m’attendra dans la classe, voilà tout. J’ai pas besoin de demander, tu verras. »

Comme il voulait. L’armure-pokémon le regarda avec suspicion et une pointe d’agacement. Voir l’adolescent tout faire pour ne pas aller la rencontre avait le mérite de l’exaspérer. Finalement, Waram était debout, prêt à partir.

« Je reviendrais dans le dortoir après la fin des cours. Il y a une journée de repos pour les matchs d’après ce que j’ai cru comprendre. Tout reprendra demain. »

« D’accord, d’accord mais ce n’est pas ma première préoccupation. »

« Mais oui, je te tiendrais au courant. J’irais demander aux autres voire à Sanphinoa elle-même. Tu verras qu’il n’y a rien de grave. Vraiment, c’est limite vexant et blessant de croire que je me suis comporté comme un être horrible sur elle. »

« Et tu ne penses pas que ça soit le cas ? »

« … … … Je m’en vais, de toute façon, ça sert à rien de discuter. »

Il n’avait pas voulu comprendre où elle voulait en venir et il s’en fichait pas mal. Quittant le dortoir, il se dirigea vers la salle de classe. En pénétrant à l’intérieur, il remarqua aussitôt les regards portés sur lui, des regards qu’il ignora complètement. Sanphinoa n’était pas là. Bien entendu. Même si elle allait mieux, elle n’aurait pas voulu s’asseoir à ses côtés. Mouais.

« Bof, toute façon, on verra plus tard. »

Même lorsqu’il vient s’asseoir, tous et toutes le regardaient. Ils voulaient sa photo ? Car si c’était le cas, il pouvait facilement la livrer avec quelques pains dans la figure. Mais bon, pour une fois, il préféra se concentrer sur le cours.


Cours qui dura une éternité même s’il ne chercha pas à relever les boulettes qu’il recevait dans la tête ainsi que quelques petites rires mesquins. Il savait d’où ils venaient et il allait tout simplement leur en faire baver à la fin des cours.

« Tiens, mon gars, tes papiers. »

Il avait récupéré les boulettes avant de tenir la tête d’un adolescent par les cheveux, le forçant à ouvrir la bouche pour lui enfoncer les boules de papier dans la bouche. Sans même se préoccuper des remarques des autres, il s’éloigna.

« Quel enfoiré. Même s’il s’agit de la femme-chevalier du Barpau, la foutre dans cet état, faut vraiment être complètement dingue. »

« Ah ? Toi aussi, t’as entendu ? Elle s’est toujours pas réveillée. J’ai entendu une rumeur comme quoi elle était dans le coma à cause de cette attaque. »

« Je me demande pourquoi ils le font pas refuser de participer à la suite du tournoi. Des brutes comme ça, on en a dans l’école mais pas à ce point. »

Bande de faux-culs. Sanphinoa en avait largement bavé dans le passé, avant qu’il n’arrive. Alors qu’ils le choisissent comme bouc-émissaire, cela aurait put le faire rire s’il n’avait pas appris autre chose en les écoutant. Sanphinoa était dans le coma ? Vraiment ?

Dans la cantine, il ne mangeait pas. Il n’avait pas faim. Comment aurait-il put manger ne serait-ce qu’un simple morceau. Sanphinoa dans le coma ? Après tous ses coups ? Il n’avait pas visé dans la tête. Ils exagéraient tous. Mais ceci expliquerait pourquoi elle n’était pas là. Il pouvait toujours aller voir Karry mais …

« Même pas en rêve, elle me déteste et je la déteste. On n’a rien à se dire, elle et moi. »

Mais ce n’était pas vraiment ça. Il n’avait pas faim. Et lorsqu’il retourna en cours, il émit simplement un grognement pour bien montrer que s’ils recommençaient leur manœuvre de ce matin, il n’aurait aucune réticence à les éclater. Mais cette fois-ci, ce fut à la sarbacane qu’il fut ciblé. Prenant une profonde respiration, l’aura ténébreuse qu’il fit émettre était sans pareil. Tous les sentiments néfastes refaisant surface.

« AAAAAAAAAH ! Professeur ! »

« Qu’est-ce qui se passe ? Waram ! Pas de pouvoirs de chevaliers en classe ! »

« Il faudrait peut-être alors envisager de calmer les autres élèves par rapport à leurs sarbacanes à la con si vous vouliez éviter de ça. »

« Il fallait peut-être envisager de ne pas tabasser une jeune fille innocente. »

« Je n’ai pas fait exprès, BORDEL ! »

Le poing qu’il souleva vint s’abattre sur la table d’écolier, brisant le bois en deux. Il se leva en même temps que le professeur hurlait :

« DEHORS WARAM ! Hors de ce cours ! Tu seras bon pour quelques heures de colle ! »

« C’est pas grave, au moin, je ne verrais pas les sales tronches de cette classe. »

« Et direction dans le bureau de la principale ! »

Ah oui ? Aller voir la principale ? AH ! Et qu’est-ce qu’elle allait lui dire ? Ou allait lui faire ? Comme s’il la craignait. Cette femme-chevalier dont il en avait strictement rien à foutre ! Comme tout le reste. Il récupéra ses affaires, ses yeux rubis se posant sur chacun.

« Aucun problème … n’est-ce pas ? »

Il avait murmuré cela avec lenteur tout en commençant à se diriger vers son dortoir. Non, il n’avait pas envie d’aller voir la principale et il en avait aucune raison. De toute façon, en rentrant dans le dortoir, la tête d’enterrement de Sarine confirmait une chose :

« Tu as été mise au courant au sujet de Sanphinoa, n’est-ce pas ? »

« Et pas de ta part mais tu étais en cours donc je te pardonne mais … »

« Non, je n’ai pas été la voir. De toute façon, ma présence n’aurait rien changé. Elle n’est plus consciente, il semblerait. Donc bon … je vois pas à quoi j’aurais servi. »

« De réconfot ! Espèce d’imbécile ! Tu lui aurais servi de réconfort ! Elle avait besoin de toi pour se réveiller ! C’est aussi simple que ça. »

« Aussi simple que ça ? Non. Et je n’aurais pas servi à grand-chose. Je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps avec ça. D’ailleurs, mon combat n’est pas avant demain et je dois aller me rendre au bureau de la principale. »

« Qu’est-ce que tu as fait encore ? » s’irrita aussitôt la créature faite de métal. Il haussa les épaules, tout simplement, comme pour montrer sa non-envie de s’intéresser à ça.

« Rien de spécial, juste éclater une table car certains s’amusaient à m’emmerder. »

« Briser une table ? Et pour quelle raison exacte ? Non, je m’en fiche ! Je veux que tu ailles voir Sanphinoa ! C’est un ordre ! »

« TU NE ME DONNES PAS D’ORDRES ! JE N’IRAI PAS VOIR SANPHINOA ! »

« TU ES RESPONSABLE DE SON ETAT ! »

« Elle s’est mise dans cet état toute seule ! Je n’ai rien fait pour l’emmener comme ça ! »

Il avait serré les poings comme les dents, regardant avec colère l’armure-pokémon. De quel droit elle se permettait de vouloir lui intimait des ordres ? De quel droit elle se permettait de croire qu’elle voulait l’écouter hein ? DE QUEL DROIT ?!

« Ne te mêle plus de ça, compris ? Ca ne te regarde pas et ça ne te regardera jamais ! JAMAIS ! C’est compris ? Tu n’as pas à t’en mêler ! »

« Je m’en mêle car je me préoccupe autant d’elle que de toi ! C’est aussi simple que ça ! »

« Alors, tu n’as qu’à aller la voir et arrêter de me faire chier avec ! C’est aussi simpl que ça ! » s’exclama l’adolescent avant de partir du dortoir.
Qu’elle ne le fasse pas chier avec ça ! Qu’elle arrête d’être aussi lourde avec ces conneries ! Il n’avait pas besoin d’elle ! Et puis … il n’avait pas envie d’aller à l’infirmerie pour voir Sanphinoa. Il lui dirait quoi ? Dans le coma ? Vraiment ? Elle l’était ? Par sa faute.

Et qu’est-ce qu’il ferait lorsqu’il verrait son corps inanimé ? Il devrait aller le réconforter ? Le prendre dans ses bras ? Le serrer tendrement ? C’était stupide, complètement stupide. Il ne pouvait pas faire ça. Ce n’était pas son genre.

« Hein ? Qu’est-ce que je fous ici ? »

Il s’était arrêté devant la porte de l’infirmerie. Sans même le savoir, il s’était déplacé jusqu’à celle-ci. Bon sang ! Mais pourquoi ? POURQUOI ? Qu’est-ce qu’il allait faire ? Personne à gauche ? Personne à droite ? Bon, vite fait alors.

« Juste une minute et encore … »

Grumpf. Il pénétra dans la pièce, regardant à l’intérieur pour être sûr que personne n’était là. Les gens avaient pas besoin de savoir qu’il allait dans l’infirmerie. Purée, lui, faire ça ? Qu’est-ce qu’il avait honte de toutes ces conneries. Les lits étaient tous vides sauf un, dont les rideaux avaient été tirés. Même malgré ça, il pouvait savoir que c’était elle. Déglutissant, il n’arrivait pas à saisir pourquoi il faisait ça.

En silence, il se rapprocha du lit, tirant le rideau. Elle était bien couchée dans ce lit. Elle dormait ? C’est ça ? Elle dormait paisiblement ? Il n’y avait pas de machine … mais elle était vraiment dans le coma ? Elle portait encore son masque blanc sur le visage mais sa tête était penchée sur le côté. Le masque n’était pas parfaitement accroché à son visage. La peau de ses bras était toujours digne de celle d’une lépreuse, prête à partir en lambeaux. Et l’odeur de ses cheveux restait horrible. Pourtant, il continua de se rapprocher d’elle.

Elle dormait ? Son visage était presque collé au sien alors qu’il cherchait à sentir son souffle chaud. Ce fut le cas et il se surprit à soupirer de soulagement. Elle était vivante, c’était toujours ça, n’est-ce pas ? Humpf … Bon et maintenant ? Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il était si proche d’elle. Avec lenteur, il avança une main vers la joue qui n’était pas cachée par le masque. Hein ? Comment ça ?

« Elle a la peau vraiment douce. C’est pas normal ça. »

Un doigt caressait la joue nue, passant sur celle-ci avant de se stopper. Un second doigt puis le reste de la main. C’était bien une caresse qu’il appliquait sur le visage de l’adolescente aux cheveux bleus. Il murmura :

« Comment c’est possible que cette peau soit aussi douce alors que tu pars en morceaux à chaque instant. Comment est-ce possible, n’est-ce pas ? »

Il irait bien s’asseoir mais il n’y avait pas de chaise. Finalement, après quelques secondes, il décida de s’installer sur le lit. Son geste fit tomber le masque de Sanphinoa et il ferma aussitôt les yeux. Même si elle était très laide, il respectait ce choix masqué. Il chercha à la récupérer des mains mais s’arrêta dans son mouvement.

« N’importe quoi, c’est juste n’importe quoi. Toute cette histoire est juste stupide et vouée à l’échec. C’est juste … n’importe quoi … Pourquoi est-ce que je devrais faire ça ? Pourquoi est-ce que je devrais venir me faire pardonner ? Enfin, mes paroles, c’est … pas compréhensible. Mais ce que j’ai fait, là, là, je peux m’excuser. »

Mais il ne le fera pas. Il n’avait aucune réticence dans ses poings. Il avait bien frappé de toutes ses forces … et il avait le résultat à côté de lui. La même main qui caressait sa joue vint se placer sur le front de l’adolescente puis dans ses cheveux.

« Je vais te remettre ton masque. Je ne suis pas assez cruel pour voir ton visage. Je ne sais même pas comment ça se passe si un homme voit le visage d’une femme. Et si une femme voit le visage d’une autre femme ? C’est vraiment compliqué ces histoires. »

Finalement, l’autre main plaça le masque sur le visage de Sanphinoa. Pourquoi est-ce qu’il était comme ça ? Il rapprocha ses lèvres de l’oreille de Sanphinoa, lui chuchotant :

« Je tenais à te dire, Sanphinoa que je suis … »

« Hey ? Pourquoi est-ce que la porte de l’infirmerie est ouverte ? Je pensais l’avoir fermée en partant. Même à clé ! C’est quoi ça ? »

A clé ? Mais cela avait été facile d’ouvrir ! Mais mais mais … Il ne devait pas être retrouvé ! Zut zut zut ! Quel con mais quel con ! Il commença à regarder à gauche et à droite, espérant trouver une issue de secours. MAIS Y A RIEN ! AIE ! Il venait de s’arracher une touffe de cheveux noirs par erreur, celle-ci tombant sur le drap du lit de Sanphinoa.

« Et merde ! Pas le choix ! »

Il n’avait pas le temps pour réfléchir ! Avec vélocité, il courut vers l’une des fenêtres de l’infirmerie … avant de sauter à travers, sans même se soucier des éclats de verre qui venaient blesser son corps.

« Qu’est-ce que … » s’écria une voix féminine alors qu’il disparaissait au loin, s’enfonçant dans les buissons et à travers les arbres.

Quel con mais quel con mais quel con ! Pourquoi est-ce qu’il avait fait ça ? Pourquoi est-ce que tout ça lui était venu en tête ? Aie ! Et zut ! Il s’était blessé au visage, aux bras et aux jambes. Avec tout ça, il avait de sales éraflures.
Dans l’infirmerie, l’infirmière avait appelé presqu’aussitôt la principale. La femme aux cheveux verts, portant son masque blanc, s’était rapprochée du corps inanimé de Sanphinoa avant de remarquer les cheveux noirs.

« Ah ! Principale ! On a donc une preuve pour trouver celui qui a fait ça ! Il a des cheveux noirs. Cela sera facile de trouver qui est responsable de ce vacarme, non ? »

« Oui, cela sera facile, très facile. Pour la fenêtre, je vais la réparer aisément. Mais je pense qu’il n’y a pas besoin de s’alarmer au sujet de toute cette histoire. »

« Pas besoin de s’alarmer ? Mais quelqu’un s’est introduit dans l’infirmerie malgré qu’elle était fermée. Peut-être que cet enfant était en danger, principale ! »

« Pensez-vous qu’une adolescent au sourire si radieux serait réellement en danger ? Oh, vous ne pouvez pas le voir à travers son masque, ce n’est pas bien grave. »

« Je ne comprends pas vos paroles, principale. »

Ce n’était pas bien grave. D’un geste nonchalant de la main, elle fit recoller les morceaux de la vitre grâce à ses pouvoirs psychiques avant de vérifier que Sanphinoa était bien installée dans le lit. Quelques instants plus tard, elle était repartie comme si de rien n’était. Dans son bureau, elle plaça la touffe de cheveux noirs devant elle avant de murmurer :

« Quand même, dire qu’il suffit d’un petit tour de psychisme pour ouvrir certains coeurs … ou portes. Qui l’aurait cru, non ? »

Mais cela, ce n’était pas le plus important. Vu qu’elle savait qui avait explosé la fenêtre, il y avait de fortes chances qu’il ne puisse pas venir dans son bureau. Elle ne lui en voudrait pas, il était tout excusé et pardonné. Mais … cela ne voulait pas dire que tout allait trouver une finalité dans cette histoire. Ce n’était peut-être que le début.

« Et même moi, je ne pourrais rien faire pour changer cette influence. »

Et c’était cela qui l’inquiétait. Ne pas pouvoir contrecarrer les aléas du destin. Alors, elle avait voulu donner un petit coup de pouce pour aujourd’hui. Car demain, tout allait se déclencher. Peut-être même d’ici quelques minutes.

« Aie, aie, aie, ça fait super mal ! Purée ! »

« Waram ? C’est quoi ces blessures ? Qu’est-ce que tu as fait encore ? »

« J’ai pas à en parler ! C’est juste des égratignures. Laissses-moi tranquille ! Et si tu entends mon ventre grogner, ne t’imagines rien, je n’ai pas faim ! »

« Je ne m’imagine rien du tout et puisque tu es aussi agressif que ça, je te signalerais que l’état de Sanphinoa est tellement grave que l’on ne peut pas aller la voir ! »

« Rien à faire d’elle. Rien du tout. Aie, purée. Je ferais mieux d’aller faire les devoirs que j’ai … et ceux que je n’ai pas put avoir aussi, tiens. Aie. »

« Fais comme tu veux. Qu’est-ce que tu m’énerves quand tu te comportes comme un sale égoïste imbu de sa personne et qui veut se montrer insensible ! »

« Tu peux continuer les compliments. Ca flatte mon égo mais pour te dire, ça ne me fait ni chaud, ni froid donc bon … tu fais comme tu veux hein ? »

Elle émit un grognement avant de se décider à l’ignorer. Elle ne savait pas pourquoi il avait été blessé et au final, maintenant, ça ne la concernait plus. Sans s’intéresser plus longtemps à son cas, elle s’approcha de la fenêtre du dortoir, jetant un œil par cette dernière. Les élèves étaient réunis entre eux, discutant. En ouvrant la fenêtre, elle pouvait entendre leur discussion, toutes parlant du même sujet : le monstre de l’école qu’était Waram. Un monstre insensible, qui avait décidé de s’en prendre à l’une des femmes-chevalier pokémon parmi les plus faibles de l’école. Hum ? Est-ce que les blessures étaient à cause de ces élèves ? Pas d’après ce qu’elle avait cru remarqué. Mais voilà qu’il avait retrouvé une réputation dont elle se serait bien passée. Comme auparavant … comme lorsqu’ils vagabondaient dans le monde.

« Mais qu’est-ce que tu as foutu, Waram ? Mais qu’est-ce que tu as foutu ? »

Elle ne tourna pas son visage vers lui. L’adolescent n’avait pas envie de parler et cherchait tout simplement à dormir. Malgré son ventre qui émettait un grognement aiguë, signe qu’il avait faim. L’absence de repas à la cantine ce midi en était la cause. Ah … Vraiment.

Chapitre 9 : Mise à mort

ShiroiRyu
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Chapitre 9 : Mise à mort

« Je tiens à vous rappeler à tous les deux qu’il s’agit d’un tournoi amical. Ce n’est pas un combat qui doit se finir avec la mise à l’infirmerie de l’autre dans un état grave, compris ? »

« Bien entendu, ne vous en faites pas à ce sujet, je respecterais les consignes. » déclara l’adolescente aux cheveux bleus, ses yeux fixant Waram à travers son masque blanc.

« Elle finira à l’infirmerie, ça, c’en est sûr et certain. Et je ne suis pas sûr qu’elle pourra se relever pendant quelques semaines. »

L’arbitre s’apprêtait à lui demander de se calmer mais l’adolescent était déjà parti en avant, frappant du poing sur le sol pour déclencher une secousse. Sanphinoa fit un saut en arrière, évitant les tremblements avant de tendre une main. Une sphère aqueuse apparue, quittant sa paume avant de foncer vers Waram. Celui-ci se la prit en pleine face, s’écriant :

« TU CROIS VRAIMENT QUE CA SERA SUFFISANT ?! »

« Pour ce que je comptes faire, oui. Tu .. es vraiment horrible, Waram. »

Vraiment horrible ? Rien que ça ? Oui, il était horrible ! Et tout ça à cause d’elle et des autres ! Qu’ils ne cherchent pas à mettre la faute sur lui. Il n’avait fait que se défendre ! Ils se foutaient complètement de lui. Ah … Dans sa tête, il était complètement excité. Dans ses paroles aussi. Mais dans son coeur, il était las, vraiment très las. On le regardait comme s’il était un démon, un criminel, un être horrible. Est-ce qu’il l’était tellement à leurs yeux ?

« Vous me faites tous chier. Voilà, comme ça, tu es comme les autres, au final. »

« Ne te mets pas dans le rôle de la victime, Waram. Tu n’es pas une victime ! »

« Et comment est-ce que tu peux le savoir hein ?! COMMENT TU PEUX LE SAVOIR ?! »

« Car tu n’es pas comme ça … tu ne l’as jamais été, Waram. Tu ne tromperas personne. »

Comment est-ce qu’elle peut prétendre une telle chose ? Sans même savoir ce qu’il ressentait réellement ? Non, ce combat était juste stupide et absurde. Et tout ça à cause de la fierté mal-placée de Sanphinoa. Il ne devait pas retenir ses coups, n’est-ce pas ?

« Il ne faut pas retenir ses coups … c’est vrai. Il ne faut pas les retenir. D’accord, puisqu’il en est ainsi, je ne vais pas les retenir, pas du tout. »

« Fais donc, Waram. Montre à tous ce que tu es réellement. Depuis le début, tu te jouais de moi, c’est ça, n’est-ce pas ? »

« Je ne sais pas de quoi tu parles et j’en ait marre, tellement marre de toutes ces conneries. Vous me fatiguez ! Vous me fatiguez tous ! LÂCHEZ-MOI LA GRAPPE ! »

« Est-ce que tu vas bien ? Waram ? » demanda soudainement Sanphinoa avec inquiétude, gardant néanmoins une position défensive. L’adolescent était pris de soubresauts, une aura ténébreuse l’entourant alors que sa tète regardait le sol.

« Est-ce que tu vas bien, Waram ? Est-ce que tu vas bien ? Pourquoi est-ce que tu souffres autant ? Pourquoi est-ce que tout le monde te déteste ? Pourquoi est-ce que tout le monde se ligue contre toi, Waram ? Pourquoi est-ce que tu hais tout le monde ? Pourquoi ? »

« Waram ? Mais qu’est-ce que tu dis ? Qu’est-ce que tu racontes ? »

« La ferme, la ferme, la ferme ! Vous me prenez tous la tête ! »

Elle avait fait un pas en reculant. Pourquoi est-ce qu’il parlait de tous les autres ? La seule victime des paroles de Waram avait été elle. Est-ce que les … autres ? Non, quand même pas ? Ce n’était pas ça, n’est-ce pas ? Est-ce que les autres avaient cherché à le réprimander ? Pourquoi ? Ca ne les concernait pas. Ils n’avaient pas à se mêler de cette histoire. Elle allait devoir leur en parler et …

« SANPHINOA ! » hurla l’adolescent, arrivant à sa hauteur, sa bouche s’ouvrant pour laisser paraître des flammes violettes. Vite ! Elle devait réagir ou elle finirait carbonisée.

D’un coup de pied sur le sol, elle fit une petite projection aqueuse sous la forme d’un geyser. Le geyser frappa Waram sur le menton, sa tête se tournant vers le plafond. Les flammes violettes sortirent de sa bouche, percutant le plafond, quelques morceaux en tombant dont un sur le crâne de Waram. Sanphinoa en profita pour reculer une nouvelle fois, chuchotant :

« C’est bon, Waram. On ne va pas continuer comme ça. Tu vas pas bien du tout. C’est bon, je ne t’en veux pas. Je sais que tu disais juste la vérité … que tu … »

« LA FERME ! NE TENTE PAS DE ME MANIPULER UNE NOUVELLE FOIS ! Je ne tomberai pas dans ce piège ! Je vais te le faire payer ! »

« Ce n’est pas un piège, Waram. Ce n’est pas un piège, tu te trompes complètement ! »

« Sanphinoa, il faut que tu arrives à le battre. Il est complètement déboussolé. » soupira l’armure-pokémon du Barpau alors que l’adolescente commençait à trembler.*

« Je ne sais pas si j’en serais réellement capable, je ne sais pas si j’y arriverais vraiment. »

« Et pourtant, il va falloir que tu le saches et tu sais aussi bien que moi pourquoi, non ? »

« Car tout cela est … de sa faute et de la mienne. Nous sommes des adolescents, plus des enfants. On aurait dût résoudre ça plus tôt … plutôt que de nous disputer. Je ne pensais pas qu’il réagirait de la sorte, pas du tout, Karry ! »

« Je m’en doutes. Et lui non plus, j’imagine. Vous êtes encore des gamins, de toute façon. Vas essayer de le calmer dès maintenant, ça sera mieux. »

« Je vais faire de mon mieux, oui ! Pour que nous puissions avoir une discussion, lui et moi ! » s’exclama Sanphinoa alors qu’elle restait en position, attendant de voir comment Waram allait réagir et se battre, tout simplement.

« SAN … PHI … NO… A ! SANPHINOA ! SANPHINOA ! »

« Oui, c’est moi, Waram. Mais ne t’en fait pas, je vais te stopper dans cette folie qui t’habite. Tu ne seras pas seul et isolé. Bon … J’espère que je serais capable de te faire retrouver la raison. » murmura une nouvelle fois l’adolescente aux cheveux bleus.

« Et tu crois que c’est toi qui va tout arranger ? Toi ? Xalex ? Raon ? C’est ça ? Vous et vos armures-pokémon ? La principale ? L’école ? J’étais très bien quand j’étais seul ! Vous vous êtes immiscés dans ma vie ! Tout ça est de votre faute ! »

Il ouvrit la bouche, un hurlement strident en sortant, Sanphinoa étant obligée de mettre ses mains sur ses oreilles. Chose regrettable puisque Waram en profita pour venir la frapper de toutes ses forces dans le ventre, la faisant hoqueter de douleur.

« Wa … Waram, s’il te plaît. S’il te plaît. Je sais que … »

« LA FERME ! Tu ne me manipuleras plus jamais ! Ni toi, ni les autres ! Ni toi ! Ni toi ! NI TOI ! Sanphinoa ! Tout ça est de votre faute à tous ! »

« C’est de notre faute mais aussi de la tienne ! Tu n’es pas tout blanc dans cette histoire ! »

Voilà qu’il plaçait ses mains autour du cou de l’adolescente, comme pour l’étrangler. Sous la surprise, elle se laissa faire pendant quelques secondes avant de gigoter. Soulevée au-dessus du sol, les spectateurs criaient de toutes parts, insensibles pour la majorité à ce qui se tramait réellement devant leurs yeux.

« Si je coupe … ton souffle, peut-être que je pourrais enfin me reposer hein ? Sanphinoa ? Si tu n’as plus de souffle, pourquoi est-ce que cela devrait continuer ? »

« Tu … Tu me fais mal, Waram. Tu me fais très mal ! » sanglota Sanphinoa avant de réunir ses deux mains devant le visage de Waram. Le jet d’eau qui le frappa au visage le fit relâcher l’adolescente, celle-ci retombant au sol pour reprendre son souffle.

L’adolescent, quant à lui, était tombé au sol, à moitié hébété et secoué, dans son armure. Le visage tourné vers le plafond, ses yeux rouges restaient là, sans cligner. Sarine lui chuchotait, d’une voix qui se voulait douce et tendre :

« Waram, reste couché au sol, c’est mieux pour tout le monde. C’est terminé. Tu n’as pas besoin de gagner. Tu n’as rien à prouver, tu le sais bien, non ? »

« Je n’ai rien à prouver … mais je dois le faire pourtant. Je n’ai rien à prouver … mais il faut pourtant que je le fasses. Je n’ai rien à montrer, rien du tout. »

« C’est exact. Tu as entendu Sanphinoa, n’est-ce pas ? Vous allez pouvoir discuter, elle et toi .Vous allez retrouver ce que vous faisiez auparavant, non ? »

« Ce que nous faisions avant, oui. Sanphinoa et moi, oui. Elle m’en veut. Tout le monde m’en veut. Tout le monde me déteste et me hait. Mais je déteste tout le monde et je hais tout le monde. Je n’ai pas besoin d’être aimé … »

« Ne raconte donc pas n’importe quoi. Tu sais aussi bien que moi que c’est faux hein ? »

« Ce n’est pas faux, c’est la réalité. Sanphinoa est devenue forte … vraiment très forte … Son attaque m’a fait mal, vraiment très mal. »

« Elle est devenue très forte grâce à toi, vraiment très forte. Et tout ça car tu as passé du temps avec elle. Est-ce que tu veux tout gâcher maintenant ? »

« Tais-toi, Sanphinoa. Personne n’a cherché à me faire comprendre. De toute façon, je ne fais que répéter cela depuis des jours. Et ils font que répéter cela depuis des jours. Tout cela va s’arrêter aujourd’hui. Je vais stopper cette histoire. »

« Et comment est-ce que tu … comptes faire, Waram ? »

« Comme d’habitude, pas autrement. Comme d’habitude. Il n’y a pas d’autres solutions pour arrêter tout ça. Il n’y a pas d’autres solutions pour que tout se finisse. »

Il avait décidé de se redresser, le visage froncé et tourné vers Sanphinoa. L’adolescente était haletante, parcourue par les trémolos alors qu’elle recommençait à créer un mur aqueux devant elle, bredouillant faiblement :

« Waram ? Est-ce que toi et moi … on peut … Waram ? C’est au sujet de ce que tu as dit. Tu sais, lorsque tu parlais avec Sarine. »

« Ne parle plus, je ne veux plus rien savoir, Sanphinoa. C’est trop tard maintenant. Vous avez tout simplement désiré que je devais être votre tête de turc. Sauf que moi, contrairement à toi, Sanphinoa, je suis capable de répliquer. »

« Ce n’est pas du tout ça. Ce n’est VRAIMENT pas ça ! Je voulais juste … que tu viennes t’excuser de ce que tu avais dit. Même si tu le pensais … juste que … je suis pas une moins que rien. Pas du tout. Mais c’est trop tard maintenant. »

« Ce n’est jamais trop tard, si tu décides d’arrêter là. Mais est-ce que tu veux t’arrêter là, Waram ? Je ne veux pas gagner le tournoi alors je peux te laisser la victoire. »

« J’en ait assez d’être rabaissé par tes paroles, SANPHINOA ! »

Rabaissé ? Est-ce qu’il allait vraiment si mal que ça ? Elle aurait eut du mal à le croire si elle ne le connaissait pas aussi bien. Pourtant, elle était là, plus que concentrée sur l’adolescent. Elle devait le vaincre. Elle devait réussir à lui tenir tête.
La charge des dragons qui la frappe en pleine poitrine la fit reculer sur plusieurs mètres et cracher du sang à travers son masque. Les jambes flagellantes, elle continuait de le regarder, lui envoyant plusieurs missiles aqueux tout en chuchotant :

« Waram … Waram … Retrouves tes esprits, s’il te plaît. Waram. »

« Au final, rien n’a changé hein ? Rien du tout, n’est-ce pas ? »

« Waram. » murmura Sanphinoa. Elle devait se rapprocher de lui. Elle avait compris. Il était dans l’erreur mais elle aussi. Ils étaient tous les deux dans l’erreur. Elle devait l’aider.

« Sanphinoa, qu’est-ce que tu comptes faire ? »

« Une chose très stupide pour une adolescente qui croit encore en la magie de ce monde. Une chose très stupide mais très importante. »

« De quoi est-ce qu’il s’agit ? Fais attention à ce que tu vas dire … fais très attention. »

« Je vais serrer Waram dans mes bras, voilà tout. Ça me semble être la seule solution pour réussir à l’apaiser et le calmer. Ca me semble être … juste être ça … qu’il faut faire. »

« C’est de la pure folie ! Waram va tout simplement t’annihiler ! »

Mais n’était-ce pas ce qu’elle recherchait ? Elle avait pourtant dire que c’était une idiotie de sa part. Mais c’était l’idiotie qu’elle voulait accomplir. Sans même prévenir, elle courut vers Waram avant de lui sauter au cou. Aussitôt, un poing s’enfonça dans son ventre, Waram hurlant avec rage :

« Lâches-moi Sanphinoa ! Lâches-moi ! Je t’ai dit de me lâcher ! »

« Tant que tu n’auras pas accepté que toi et moi, nous discutions ensembles, il en est hors de question. Tout simplement hors de question. »

« JE VAIS T’ECLATER ! TU VAS ME LÂCHER ! »

Il ne lésinait pas sur la puissance de ses coups. Chaque frappe faisait cracher une gerbe de sang à l’adolescente, celle-ci ayant ses mains qui serraient avec encore plus de conviction le corps de Waram. L’adolescent aux cheveux noirs bafouillait :

« Mais mais mais … tombes ! Je t’ai dit de tomber ! Tombes ! Ne te relèves pas ! »

« Pas tant que toi et moi, nous serons en froid. Ça a assez duré, Waram. J’ai tellement plus souffert de ton absence à mes côtés que des coups que tu me donnes en ce moment. »

Encore un coup, puis un autre. Il continuait, mais avec plus d’espace entre chaque frappe. Il semblait devenir si las, si démotivé, si fatigué. Il bredouilla en la regardant :

« Ca vous aurait fait du mal de me le dire en face hein ? De me dire que j’avais raconté une chose horrible pour toi ? Ca vous aurait fait mal hein ? »

« Non, on voulait juste que tu apprennes mais … tu ne sais pas justement à quel point cela peut faire mal à une fille … mais pas grave …Waram. Je suis fatiguée. »

« Tu es fatiguée ? Comment ça ? Nous sommes en plein combat. Ce n’est pas le moment d’être fatiguée ! On doit encore se battre et … »

Il sentit son poids qui s’affalait sur son corps. Tout l’être féminin était maintenant avachi sur Waram alors qu’il posait une main sur son dos. Il se tourna vers l’arbitre, celui-ci criant :

« Va … Vainqueur du combat : Waram, chevalier-pokemon d’argent du Diamat ! »

Mais presqu’aussitôt, l’arbitre s’était rapproché d’eux, regardant dans quel état se trouvait Sanphinoa avant de la prendre des bras de Waram.

« Cela ne passera pas inaperçu, Waram. Que ça soit bien clair. Cet acte est .. »

« Punissez-moi, je m’en fiche. Je crois que je l’ai déjà été assez aujourd’hui. Sanphinoa a plus besoin de soins que moi de réprimandes. Vous devriez aller l’emmener le plus vite possible à l’infirmerie. Moi, je vais juste aller dans ma chambre, je crois. »

Enfin son dortoir. Son armure quitta le reste de son corps avant qu’il ne soupire. Il avait encore gagné un combat mais cette fois, il se sentait terriblement mal. Sanphinoa était dans les bras de l’arbitre qui s’éloignait. Il pouvait … faire encore quelque chose non ? Le regard de Waram n’échappa pas à Sarine, celle-ci disant :

« Qu’est-ce que tu attends,Waram ? Dépêches-toi avant qu’il ne soit trop tard. »

« Non, je pense que c’est bon. Je pense que c’est parfaitement bon, oui. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Je n’ai pas à me mêler de tout cela, loin de là. Mais non, mais non. »

« FAIS-LE ! MAINTENANT ! Waram, tu vas le regretter sinon ! »

Mais mais mais … NON ! Il ne le fera pas ! Il était peut-être un trouillard dans l’âme mais qu’importe ! Il commença à courir à l’opposé de l’arbitre et du corps inanimé de Sanphinoa, fonçant vers le dortoir sans même attendre que Sarine n’arrive.

« Waram ? Ne me dit pas que tu comptes me faire croire que tu dors, n’est-ce pas ? Il faut que tu ailles te faire soigner. Je crois que Sanphinoa a réussi à te blesser. » dit l’armure-pokémon en rentrant dans le dortoir, quelques minutes après lui. Il s’était tout simplement couché sur le lit, s’emmitouflant sous la couette.

« Je ne suis pas blessé et je sais que tu veux que j’aille là-bas pour aller voir son état de santé. Mais je ne le ferais pas, je ne suis pas assez stupide pour tomber dans ce piège. »

« Pourquoi est-ce que tu parles d’un piège ? Ça n’a rien de tout ça ! »

« Je veux juste que l’on me laisse tranquille. Je voulais pas en arriver là. Je suis juste un monstre, comme tout le monde va se l’imaginer dès demain. »

« Pourquoi est-ce que tu vois tout en noir ? Enfin, d’accord, je comprends que tu veuilles dormir et penser à autre chose. Mais demain, n’hésites pas à aller voir Sanphinoa, d’accord ? Ca sera mieux pour vous deux … voire tout le monde. »

« Je verrais seulement si je suis motivé pour cela. Mais je ne penses pas l’être, voilà tout. Bonne nuit … même si on est qu’en fin d’après-midi. »

Il avait tout simplement fermé les yeux avant de chercher à se plonger dans le sommeil. Un sommeil qui ne voulait pas arriver alors qu’il réfléchissait à ce qu’il avait accomplit aujourd’hui. Il avait faillit étrangler Sanphinoa. Il avait faillit la tuer. Il n’avait jamais voulu ça ! Il n’avait jamais voulu arriver à une telle extrêmité. Il était perdu. Juste perdu.

Chapitre 8 : Face à face

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Face à face

« Waram ? Est-ce que je peux te parler ? »

« Je n’ai rien à vous dire puisque vous n’avez rien à me dire. Je suis quelqu’un de très occupé. Je ne suis même pas désolé par mes paroles. Bref, du vent. »

Il avait dit cela avec méchanceté avant de quitter le dortoir. Il avait tout simplement ignoré les paroles de Xalex alors qu’il allait en cours. Sanphinoa n’était pas là. Elle n’était pas malade, elle devait tout simplement lui en vouloir encore.
Pff, les cours étaient d’un ennui mortel et chiant alors qu’il mettait une main dans sa bouche. Sans elle, c’était tout simplement horrible d’essayer de comprendre ce qui se passait. Et surtout de comprendre ce qu’il écrivait. Autant dire qu’il s’ennuyait et s’emmerdait comme un rat mort. Mais voilà, l’après-midi était sur le point d’arriver et il était d’abord l’heure d’aller manger un morceau. A la cantine ? Tous le regardaient. C’était à cause de ses précédents combats ? Même pas. Certain marmonnaient que son futur adversaire n’avait pas de chance.

Bah, tant pis hein ? C’était triste pour son futur adversaire. Il ne savait pas qui c’était et ce n’était pas comme si cela devait lui faire se sentir concerné. Il mit une main devant la bouche après avoir baillé. Normalement, le reste de l’après-midi était libre pour lui permettre de s’entraîner et s’échauffer. Est-ce qu’il devait aller voir la liste pour savoir qui était son adversaire ? Même pas. Il en avait assez. Autant qu’on lui fasse la surprise hein ?

« De toute façon, ils font que tout soit au hasard cette fois. »

Donc il pouvait avoir la liste mais ça ne changera pas grand-chose à ses yeux. AH ! Il poussa un grognement avant de terminer son repas. Il pourrait aller dans son dortoir mais il n’avait pas envie de voir Xalex et Raon. Ils espéraient quoi ? Qu’il allait faire la paix avec eux ? Même pas en rêve, il en était hors de question.

« Fallait pas m’emmerder si c’était pour tenter de faire la paix ensuite. »

Oui, il était du genre très teigneux et surtout très revanchard. Si on voulait le provoquer, on finissait alors des dégâts. Fallait pas espérer qu’il pardonne aussi facilement. Il n’était pas comme ça, il en était hors de question qu’il fasse des efforts pour eux.

« Et si je retourne au dortoir, y a Sarine qui va vouloir que je leur parle. »

Donc pour le moment, il allait juste rester sur ce banc, celui où il avait l’habitude de discuter avec Sanphinoa. Oui, avait .. car ce n’était plus le cas maintenant. Tout ça, c’était du passé. Pfff … Et si pour une fois, il en avait rien à faire du tournoi ? Couché sur le banc, il ferma les yeux en chuchotant pour lui-même :

« Ce n’est pas comme si quelqu’un voudrait de moi à la base. »

Autant dormir alors. Il n’allait pas participer au tournoi. Ce dernier pouvait bien passer outre sa présence. De toute façon, il se rattraperait la prochaine fois. Pfff … Pourquoi est-ce qu’il était autant démotivé malgré ses pouvoirs et ses capacités ? Il en avait strictement aucune idée. C’était juste … ainsi et pas autrement. Il était comme ça en ce moment.


Grumpf … Pourquoi est-ce que Sanphinoa lui faisait la tête ? Pourquoi ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter un tel traitement ? C’était juste horrible. Il ne méritait pas ça … n’est-ce pas ? Pfff … Il exagérait. Ses pensées n’étaient pas son coeur et son cerveau. Il valait bien mieux que de simples discutes avec une adolescente laide comme un pou.

« Waram, il faut que tu te lèves. C’est l’heure. »

« Hmm … Sanphinoa, encore quelques minutes. J’ai pas envie de me réveiller. »

Sanphinoa ? Ses neurones se connectèrent entre eux jusqu’à finir par lui montrer ce qu’il désirait. Ah oui ! Vraiment ! Il n’avait pas rêvé ? Il releva sa tête, ouvrant les yeux pour se trouver en face de l’adolescente aux cheveux bleus, toujours masquée.

« Qu’est-ce qui se passe, Sanphinoa ? Où est-ce que je suis ? Je peux savoir ? »

« Tu es en retard pour ton match de tournoi. Tout le monde t’attend. Il faut que tu ailles plus vite et que tu te dépêches, vite. D’accord ? »

« Je ne compte pas participer. La personne qui m’affronte a de la chance. Elle obtiendra une victoire facilement. J’ai pas envie »

« Pour cela, il faut le dire à l’arbitre. Heureusement que je savais où tu étais. Tu viens souvent ici, malgré que je ne sois pas là. C’est tranquille comme endroit, non ? » dit-elle alors qu’il hochait la tête. C’était bizarre, vraiment très bizarre, comment il discutait avec elle.

« C’est très tranquille. Personne ne vient, personne ne me dérange. Mais bon, tu es au courant donc ce n’est pas dramatique. Tu n’es pas ennuyeuse à la base. Je dors depuis combien de temps ? Enfin, il est quelle heure ? »

« Environ seize heures si tu veux tout savoir. »

« J’ai dormi presque trois heures ? Ah purée, je ne suis même pas entraîné. Je sais pas qui est mon adversaire mais bon, qu’est-ce que je m’en fous. »

« Ce que les autres pensent et ressentent, tu t’en fiches, n’est-ce pas ? » questionna la demoiselle masquée de blanc alors qu’il hochait la tête positivement.

« Complètement. Je ne fais pas dans le social et je ne le ferais jamais. Je ne suis pas là pour rendre heureux les autres. Sincèrement, qu’est-ce que ça m’apporterait ? »

« Rien du tout, j’imagine. On se dépêche ? Car sinon, ils vont se poser des questions. »

« Bof, si ce n’est pas déjà fait, Sanphinoa. Si ce n’est pas déjà fait. Il n’y a vraiment que des fouineurs et des types ennuyeux dans cette école. Tu sais que Xalex et Raon m’en veulent pour une raison obscure ? Et Sarine, c’est pareil ! AH ! Faut que j’aille la chercher dans le dortoir, je crois. Faut que je me présente avec l’armure, au moins. »

« C’est le cas. Même pour abandonner, il te faudra avoir l’armure sur toi pour ça. J’ai déjà la mienne bien qu’elle soit très silencieuse aujourd’hui. »

« Bah, tant mieux en un sens, ça sera du silence et c’est pas regrettable. »

« Tu ne te reproches jamais rien, n’est-ce pas ? »

« Pourquoi est-ce que je devrais me reprocher quelque chose ? Sanphinoa, que ça soit clair, si je me reproche quelque chose, ça revient à dire que je n’assume pas mes paroles. Et ça, je les assume toujours, même si elles sont blessantes. »

« Et donc ? Est-ce que tu ne t’en veux jamais pour tes paroles ? »

« Non, je ne m’en veux pas. Pfiou, parfois, hmm … non. »

Il allait dire qu’il trouvait qu’il y avait été un peu fort et que même s’il avait été vulgaire, ça ne voulait pas dire que … enfin, non. Même dans ses pensées, il ne doit pas y réfléchir. Il risquerait de commettre une bêtise et ça, il ne l’acceptait pas.

« On y va plutôt ? Au lieu de parler pour ne rien dire ? Tu sais qui est mon prochain adversaire ? Et toi ? Tu as gagné ton second combat, non ? »

« C’est exact. Il n’y a que Raon qui l’a perdu mais tous les autres ont réussi à aller au troisième tour. Comme quoi, je suis devenue plus forte. »

« Oh, sûrement. Mais aussi car les chevaliers-pokémon de bronze ne sont pas forcément les personnes les plus difficiles à battre. Mais il est vrai que c’est surprenant, venant de toi. »

« Venant de moi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Que tu es loin d’être la femme-chevalier la plus forte de l’école, voilà tout. »

« Ah oui, cette franchise que tu estimes meilleure que tes relations, j’oubliais. »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par meilleure que ses relations ? Ca n’avait aucun rapport. Enfin bon, il souriait intérieurement. Sanphinoa était revenue le voir et c’était la meilleure chose à l’heure actuelle. Mais bon, ils allaient d’abord se rendre au dortoir. Là-bas, Sarine se releva du lit, regardant Sanphinoa avex suspicion :

« Oh ? C’est maintenant ? C’est bien ça ? »

« En fait, je suis un peu en retard mais rien de bien dramatique si tu veux tout savoir. Mais bon, ce n’est pas bien important, tu viens, Sarine ? Il faut que l’on aille là-bas. »

« Ce n’est pas faux. Soit, je t’accompagne, si tu veux tout savoir. Je vais déjà me mettre sur toi, ça sera bien mieux. »

« Oui, même si ça ne sera pas forcément très utile, on ne va pas se compliquer la vie. »

Il s’empêcha de sourire et de rire alors que voilà, l’armure-pokémon du Diamat se retrouvait sur lui. Ah … Ca lui faisait bizarre mais ce n’était pas déplaisant, loin de là. Il était content, terriblement content, par rapport à tout ce qui se passait en ce moment.

Finalement, ils arrivèrent tous les deux jusqu’à l’arène. Devant l’arbitre, il les regarda pendant quelques secondes et tenta d’ouvrir la bouche mais ce fut l’arbitre qui vint dire d’une voix calme en se tournant vers Sanphinoa :

« Mes félicitations pour avoir retrouvé votre adversaire. Le combat peut donc commencer. »

« De rien, je savais où le trouver, ce n’était pas bien difficile alors. »

« Attendez un peu, son adversaire ? Ca veut dire quoi ça ? Je dois affronter Sanphinoa ? »

« C’est exact. Comme vous avez votre armure déjà sur le corps, cela veut dire que vous êtes prêt au combat. Veuillez prendre place, je vous pries. »

Mais mais mais … Affronter Sanphinoa ? En arène ? Et puis quoi encore ? Il avait tout simplement fait la paix avec elle non ? Il se tourna vers l’adolescente mais les yeux de celle-ci ne filtraient aucune émotion à travers le masque blanc. Non. Quel idiot. Il était le seul à avoir cru qu’ils faisaient la paix tous les deux. Depuis le début, elle en avait strictement rien à faire de tout ça. Depuis le début, elle s’en fichait.

« Tu … m’as manipulé, Sanphinoa ? C’est ça ? »

« Je ne sais pas si on peut appeler cela de la manipulation, Waram. Tout ce que je sais, c’est que le combat va débuter donc tu devrais prendre position. Et je vais tout donner pour obtenir la victoire. Je ne te ferais aucun cadeau puisque tu ne m’en fais aucun. »

« De quoi est-ce que tu parles ? Tu veux vraiment m’affronter ? »

« Je le veux et je vais réussir à te battre ! »

« Un peu de sérieux, tu n’as aucune chance contre moi. Sanphinoa, arrêtes donc ça. »

Ce n’était même pas de la vantardise mal placée. C’était tout simplement la vérité. Mais elle semblait plus que sérieuse, n’est-ce pas ? Pfff, vraiment, c’était n’importe quoi.

« Tu vas te faire mal pour rien, Sanphinoa. Tu ne … »

« Que le combat commence ! » s’exclama l’arbitre alors que Waram poussait un soupir. C’est vraiment ça ? Elle voulait vraiment l’affronter ? Alors bon, il …

Il se retrouvait à terre, le plafond comme ciel alors qu’il clignait des yeux. Quoi ? Son corps était complètement trempé alors que déjà des murmures se faisaient entendre dans les gradins, disant :

« Vous avez vu la projection de cette eau ? Comme une cascade ! »

« Il a rien vu venir. Pourtant, c’est un chevalier-pokémon d’argent, il aurait put réagir non ? »

« Ouais mais il semble complètement ailleurs. S’il se concentre pas, il risque de perdre. Et contre le chevalier-pokémon de bronze du Barpau, c’est pas la gloire hein ? »

« Hey, faut pas dire ça, tu as bien vu comment elle s’est battue les deux premières fois ? Sincèrement, elle est pas mal du tout ! »

« Ouais, ouais, je le sais … j’exagérais un peu. »

Hein quoi ? Les gens pensaient vraiment qu’elle avait une chance contre lui ? Tsss ! Les idiots ! Il se redressa, se mettant alors sur ses deux pieds avant de fixer Sanphinoa. Bon, il allait y aller doucement contre elle. Il voulait pas vraiment lui faire mal.

« Je te le demande une dernière fois, Sanphinoa. Il vaut mieux pour toi que tu abandonnes. Ca sera beaucoup moins douloureux ainsi. Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Ce que j’en dis ? Que tu dois sûrement me prendre pour une idiote et une moins que rien si tu considères qu’il suffit de me parler ainsi pour que je t’écoute, hein ? »

« Bon ben … Désolé pour toi mais je ne retiendrais pas mes coups. »

De toute façon, bien sûr qu’il allait les retenir. Même si briser son armure-pokémon serait assez plaisant. Il courut vers elle, poing en avant. Un petit coup et elle serait déjà en train de pleurer comme la chouineuse qu’elle avait toujours été !

« Je sais à quel point tes coups sont très dangereux, Waram. Mais tu ne pourras pas t’approcher moi. Je ne t’y autoriserai pas. »

Ah bon ? Elle n’allait pas lui autoriser ? Quelle bonne blague, hahaha ! Pour qui est-ce qu’elle se prenait pour lui adresser la parole de la sorte ? Elle n’avait pas l’air de comprendre qui il était. Ce qu’il voulait, il le récupérait ! Et ce n’était pas la barrière d’eau devant lui, tel un mur immense qui allait le faire reculer.

« Je crois que tu mérites une petite leçon d’estime personnelle, Sanphinoa. »

« Laisses-moi deviner : ne pas présumer de ses forces, c’est ça ? Tu considères que je ne suis pas assez forte pour te tenir tête, Waram ? »

« C’est exact. Mais tu n’as pas encore l’air de le remarquer. Tu crois que c’est ta petite protection aqueuse qui va m’empêcher d’avancer ? »

Il s’avança, poussant un cri avant de foncer dans le mur. Mais au lieu de le traverser, il fût renvoyé en arrière, assez violemment, le sonnant à moitié sur le coup. Hein que quoi ? Comment c’est possible ça ? Pourquoi est-ce qu’il est au sol encore ne fois ?

« Ca commence à devenir irritant, Sanphinoa. Vraiment irritant ! »

« Et pourtant, tu n’es pas encore devant moi, qu’est-ce que tu attends ? »

« ULTIME FOIS QUE JE TE LE PROPOSES ! ABANDONNES MAINTENANT ! »

« Et pourquoi est-ce que tu veux que j’abandonne ? Tu ne te sens pas assez confiant pour réussir à me battre, Waram ? C’est ça ? Tu n’as pas assez de force ? »

« Tu es devenue bien arrogante, n’est-ce pas ? »

« Non, je sais mes forces et mes faiblesses. Je sais aussi que je ne peux pas perdre face à toi, malgré tout ce que tu feras. Tu ne peux pas gagner, Waram. »

Ah bon ? ELLE SE FOUTAIT DE LUI ?! Il émit un grognement avant de frapper le sol de son pied droit, le fissurant sur le coup. Il allait devoir lui expliquer un peu le sens de la vie pour qu’elle sache qu’il n’était pas à prendre à la légère !

« Et si je t’explose la tronche, tu crois que tu peux encore l’ouvrir après ? »

« Waram, il s’agit de Sanphinoa. Tu ne veux pas la faire souffrir, non ? »

« La ferme, Sarine. Elle n’a visiblement que ça dans la tête. Elle veut juste que l’on se batte ! Alors, on va se battre, elle et moi ! Je vais lui faire mordre la poussière à cette gamine ! »

« Tu n’as pas compris le sens de ce combat, n’est-ce pas, Waram ? Tu n’as aucune idée de ce que tu dois faire exactement, non ? » dit une nouvelle fois l’armure-pokémon du Diamat. Ah oui ? Y a un sens caché ? Et encore une fois, on ne va pas le lui dire hein ?

« Désolé de ne être qu’un connard arrogant et qui n’a pas le temps pour réfléchir à des stupidités de la sorte ! J’EN AI STRICTEMENT RIEN A FOUTRE ! RIEN DU TOUT ! FALLAIT PAS ME FAIRE CHIER POUR CA ! »

Il continuait d’hurler tout en regardant Sanphinoa. Elle s’était foutue de sa gueule ! Impunément ! Pas une fois ! Pas deux fois ! Elle avait été le chercher juste pour l’affronter et il ne savait pas pourquoi il se sentait aussi mal en ce moment … Il avait mal au coeur.

« Je vais te le faire payer, Sanphinoa. »

« C’est plutôt à moi de te dire ça, Waram. Tu n’as … rien fait pour arranger la situation. »

« Et tu penses que c’est en me blâmant que tu vas m’y aider ? SI Y AVAIT UN PROBLEME, FALLAIt ME LE DIRE EN FACE ! »

Cette fois-ci, il donna un coup de poing dans la vide, créant une vague ténébreuse qui percuta le mur d’eau, venant le séparer en deux avant de le faire disparaître. Sansphinoa était droite et fière, le regardant pendant de longues seconde avant de soupirer :

« Tu n’es pas un garçon très mature, Waram. On ne peut pas toujours te prendre en main. Mais … tu m’as fait vraiment mal, Waram. »

« Ah oui ? Et encore, tu n’as pas tout vu, tu vas VRAIMENT AVOIR MAL BIENTÔT ! Tu comprendras ce que c’est de souffrir ! Tu comprendras comment je vais t’en faire baver ! Tu auras de l’écume aux lèvres ! Je vais briser ton armure et ton corps ! »

« WARAM ! C’EST SANPHINOA EN FACE ! » s’écria Sarine.

« RAISON DE PLUS ! JE VAIS LUI FAIRE COMPRENDRE ! »

Lui faire comprendre quoi ? Il est en plein délire ! Et il vient de rentrer dans une spirale de violence dont il ne pourra pas sortir de sitôt s’il ne fait pas attention. S’en prendre à Sanphinoa, ça serait la dernière chose à faire. Il va le regretter …

« Waram, tu ne peux pas me faire plus mal que tu ne l’as déjà fait. »

Ah oui ? C’était un défi ? Il allait le relever. RAH ! Mais qu’est-ce qui lui prend ? Il s’agit de Sanphinoa ! La première personne qui voulait bien de lui dans l’école ! Non, c’était faux ! Elle était manipulatrice, comme les autres ! Comme toutes les autres !

Chapitre 7 : De méchante humeur

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : De méchante humeur

« Hey, vous deux ! Je peux vous poser une question ? »

« Désolé, suis occupé, je dois m’entraîner pour le prochain combat. »

« Pareil pour moi. On ne peut pas se permettre du temps à parler pour rien. »

« Merci bien, c’était juste une question, rien de plus, rien de moins. » marmonna Waram avec lenteur avant de placer une main sur son front. Pourquoi est-ce qu’il avait espéré avoir de l’aide de leur part ? Il n’avait rien à faire d’eux, voilà tout, comme d’habitude. Tsss !

Bon, puisqu’il en était ainsi, il marmonna qu’il allait se débrouiller seul en les regardant. C’était quoi ses yeux ? Il y avait un problème avec lui ? Si c’était le cas, qu’ils ouvrent la bouche avant qu’il ne décide de leur faire ravaler leurs pensées qui se lisaient parfaitement sur leurs visages. Vraiment, des têtes à claques, rien que ça.

« La prochaine fois, ne me demandez rien du tout, ça vaudra mieux. »

« C’est vrai, ça vaut mieux. Tu es juste imbu de ta personne. Je ne pensais pas ça de toi. »

« Qu’est-ce que tu racontes, Xalex ? Je peux le savoir ? Au lieu de dire des mots et ensuite d’aller te cacher. Et toi, Raon ? C’est quoi le souci ? Dis-le moi au lieu de me faire perdre mon temps hein ? Compris ? Alors, ouvrez votre bouche au lieu ! »

« On n’a pas de temps à perdre, c’est vrai. Bonne chance pour ton prochain combat. Tu viens Raon ? On a des coups à se donner l’un par rapport à l’autre. »

Tss ! Qu’ils disparaissent de son champ de vision oui ! Il ne voulait absolument plus voir ces types ! De vraies enflures qui n’hésitaient pas à l’abandonner dès qu’il y avait un souci. Mais c’était quoi le souci ? Xalex avait dit qu’il était imbu de sa personne. Lui ? Vraiment ? Il se tourna vers Sarine, disant dans un sourire :

« Non mais tu les entends, Sarine ? Ils racontent n’importe quoi, je te le jures. »

« Peut-être qu’ils n’ont pas totalement tort, Waram. Pourquoi est-ce que tu ne cherches pas à saisir la base du problème plutôt que de dire que ce sont les autres ? »

« Car personne ne veut m’expliquer c’est quoi le problème ? Vous êtes tous en train de vous plaindre sans chercher à raconter ce qui cloche et … »

« Car tu ne fais aucun effort pour trouver. Comme ce problème n’est pas le tien, tu ne t’y intéresses pas et à partir de là, tu ne cherches pas à saisir la base de tout ça. »

« Si c’est encore un truc philosophique, je te préviens, j’ai pas envie de me compliquer la vie donc non merci, je vais m’abstenir de tout ça. »

« Et voilà, tu es désespérant. Tu as raison, il vaut mieux abandonner toute tentative de communication avec toi, Waram. Il vaut mieux ne rien dire et te laisser faire. » soupira l’armure-pokemon avec une extrême lenteur.

Bof ? C’était fini leur conversation complètement nulle et ennuyeuse ? Il haussa les épaules avant de quitter le dortoir à son tour. Le prochain combat allait débuter et même s’il ne savait pas pourquoi tout le monde lui faisait la gueule, il ne s’en préoccupait pas. C’était pour ça qu’il avait évité de faire confiance à n’importe qui.

Car comment croire des personnes qui n’hésitaient pas à vous laisser là, sans rien, dès le premier problème qui apparaissait ? Il devait se préparer. Le tournoi continuait demain et de plus, il y allait avoir quelques personnes en prime dans les gradins. Des personnes qui pouvaient lui offrir un sésame vers la liberté !

« Bientôt, cet endroit pourri, je n’y serais plus alors bon … »

« Tu risques d’y être beaucoup plus longtemps que tu ne le crois, Waram. »

« Oh, tais-toi, Sarine. Comme tu ne veux rien me dire, je n’ai pas à prendre tes réflexions dans les dents, merci, salut et au revoir. »

Hein ? D’ailleurs, y avait un problème. Il se retourna pour voir que l’armure-pokémon l’accompagnait. Elle voulait quoi ? Croire qu’il allait s’entraîner ? Pas besoin. C’était pour les faibles à l’heure actuelle. Et vu qu’il avait une armure-pokémon d’argent, autant dire qu’il était encore bien loin de se retrouver aussi affaibli que ça.

« Tu n’es pas obligé de me suivre, Sarine. Tu peux retourner au dortoir et t’installer sur mon lit en me regardant comme pour me juger de ton air inquisiteur. »

« Il est vrai que je pourrais le faire mais je n’en vois pas l’intérêt à l’heure actuelle. J’ai beaucoup mieux à faire que cela, tu vois. »

« Puisque cela te dérange, raison de plus pour que je reste. Je veux être sûr que tu ne commettes aucune bêtise. Je suis responsable de toi. »

Responsable ? AH ! C’est quoi cette blague ? Est-ce qu’elle est sérieuse dans ses propos ? Comme s’il avait besoin d’être gardé. Il n’était pas un gamin, contrairement aux autres. Et ça, ça les dérangeait tous. Ils enrageaient de ne pas pouvoir faire comme lui. Mais qu’est-ce qu’il en avait strictement rien à faire hein ?

Le tournoi continuait demain mais seulement pour les gagnants. En plus, il avait le nez qui gouttait à cause du froid d’hier. Dire qu’il s’était endormi à moitié sur le banc. Quel imbécile arrivait à dormir sur un banc ?

« Toute façon, les idiots ne tombent jamais malades. Que j’arrive à être malade prouve que c’est tout le contraire chez moi, ça devrait être plutôt rassurant, hahaha. »

A qui est-ce qu’il parlait ? Un regard à gauche, un regard à droite et voilà qu’il n’y avait personne. Humpf … Personne. Tsss … Vraiment, c’était juste n’importe quoi. Bon, il devait se rendre dans la zone du tournoi. Là-bas, il allait devoir affronter son second adversaire. Et comme Sarine l’accompagnait, il n’avait pas besoin d’aller la chercher et donc, c’était un gain de temps appréciable dans une situation qui l’était beaucoup moins.

« Tu peux venir sur mon corps, Sarine. On va aller régler son compte au prochain ou à la prochaine qui va se placer en face de moi. »

« Oui oui, tu es terriblement menaçant et terriblement effrayant, on l’oublie. »

Encore de l’ironie de sa part. C’est lui ou elle a décidé de le chercher ? GRUMPF ! Il se place dans l’arène après avoir entendu son nom, attendant son futur adversaire.

« Bilban ! Chevalier-pokémon de bronze du Rhinocorne ! »

« Allez, Rark ! C’est juste un chevalier-pokémon d’argent ! On va lui montrer qui est le plus résistant entre lui et nous ! On va vite s’en occuper ! »

« Qu’est-ce qu’ils sont pathétiques. Ca sera vite résolu. »

Il avait répondu cela machinalement en les fixant du regard. Ces idiots. Il fallait dire que l’armure-pokémon du Rhinocorne était … vraiment basique à ses yeux. Faite entièrement de pièce métallique et rocheuse de couleur grise, une simple corne ornait le casque. Le reste de l’armure, quant à elle, avait simplement quelques vagues, ce qui donnait une impression d’armure « morcelée » de toutes parts.

« Que vous soyez proche de l’élément de la roche ne changera pas grand-chose. Je vais vous en faire une démonstration de véritable puissance. C’est ka moindre des choses que je puisses me permettre pour vous, n’est-ce pas ? Prêts à en baver ? »

Il avait dit cela avec une pointe d’agacement en les regardant. Il ne comprend pas pourquoi il était comme ça. Pourtant, rien n’avait changé par rapport à auparavant. Rien du tout et pourtant … pourtant … il était agacé et énervé.

« Tsss, bien entendu, ils sont tous occupés, il fallait s’en douter. »

« De qui parles-tu, Waram ? Tu peux me le dire ? »

« De personne, ça n’a aucune importance, de toute façon. On n’a pas à se préoccuper de choses dont on s’en fout complètement à la base. Qu’est-ce que ça peut me faire hein ? »

Il toussota violemment lorsque la tête de son adversaire le percuta en plein torse. Le souffle coupé, il fut renvoyé plusieurs mètres en arrière, roulant plusieurs fois avant de finalement s’arrêter. W… WOW ! Il y allait pas de main-morte !

« Hahaha ! Et ça se vantait juste avant ! Y avait vraiment pas de quoi s’inquiéter au final ! »

« Ca fait mal … vraiment très mal ! JE VAIS L’EXPLOSER ! »

« Et si tu essayais plutôt de trouver une explication à ce qui te préoccupe ? »

Tsss ! Qu’est-ce qu’elle voulait lui faire ? La morale ? Comme s’il avait besoin de ça de sa part ! Il en avait strictement rien à battre ! Qu’elle le laisse tranquille et qu’elle s’occupe de ses affaires plutôt que de le faire chier ! Par contre, ce gars dans son armure-pokémon grise. Il allait tout simplement le radier de la surface de ce monde.

« Je vais vous exploser, toi et ton armure ! »

Il couru à toute allure vers son adversaire. Celui-ci était beaucoup trop lent à cause de l’imposante armure, Waram en profitant pour lui asséner un maximum de coups sur la totalité de son corps. Il allait l’exploser ! LUI ! SON ARMURE ! TOUS LES DEUX !

« Dommage ! J’ai besoin de me passer les nerfs sur un cloporte ! Te voilà désigné ! »
« Waram, arrêtes tes idioties. Tu n’as pas besoin de te comporter ainsi. »

« ON NE VEUT JAMAIS RIEN M’EXPLIQUER ! POURQUOI EST-CE QUE L’ON CROIT QUE JE PEUX TOUT DEVINER ?! »

« Car tu n’es pas plus idiot qu’un autre, voilà tout. Les gens te font confiance, Waram mais toi, tu fais tout pour la briser, comme l’idiot que tu es. »

« Et vous vous contentez de ça ! Ne te moque pas de moi ! Vous en avez rien à faire ! »

Voilà qu’il continuait de crier encore, en plein combat. Son adversaire reprenait son souffle, surpris par les cris de Waram. Est-ce qu’il devait en profiter ? C’était un combat de tournoi donc il valait mieux en terminer le plus tôt possible.

« J’ai pas de questions à me poser à ce sujet ! ON Y VA RARK ! »

« Ouais ! On va en faire de la bouillie chinoise ! Rien que ça ! » s’exclama l’armure-pokémon du Rhinocorne alors que Waram était toujours déstabilisé par ses propres pensées. Pourtant, lorsque son adversaire arriva à sa hauteur avec la ferme intention de l’écraser, une main se plaça sur son visage, ferme alors qu’une aura noire apparaissait autour de celle-ci.

« Je peux savoir ce que tu comptes faire ? Ne vient pas me déranger. »

« Waram, arrêtes ça aussitôt, je vais devoir te l’expliquer combien de foi ? Ca ne … »

« Sert à rien ? Et alors ? Pourquoi je devrais m’en préoccuper ? Il m’a blessé, je lui rends la pareille, voilà tout … ET DISPARAIS ! »

La vague d’énergie ténébreuse qui sortit de sa main projeta son adversaire au loin, son armure se fissurant de toutes parts avant que le corps ne tombe au sol quelques instants plus tard. Et voilà, c’était fait.

« Victoire de Waram, chevalier-pokémon d’argent du Diamat. »

« Waram. Qu’est-ce qui cloche avec toi ? Est-ce que la situation … ne te plaisait pas ? »

« Elle me plaisait … peut-être mais avec toutes vos idioties, je la perds alors je m’en contrefous. Ca ne fait rien que je ne la garde pas, j’en ait rien à faire ! Rien du tout. »

Pourquoi alors est-ce qu’il répétait cela ? Pourquoi est-ce qu’il … n’appréciait pas la victoire qu’il venait d’obtenir ? Il émit un sanglotement avant de prendre sa respiration.

« Waram, il faut que l’on parle vraiment ! »

« Je le sais parfaitement, monsieur l’arbitre. Il aurait mieux fallut que je retiennes mes coups mais si je ne le faisais pas, j’aurai perdu ce combat et je ne peux pas me le permettre, j’espère que vous comprendrez. Je vais aller ans mon dortoir me reposer, j’ai mal. »

Il avait mal mais pas forcément pour les bonnes raisons. Il regarda droit devant lui sans se préoccuper des paroles de l’arbitre. Il allait plutôt voir les autres combats. Il était déjà trop tard pour celui de Sanphinoa. Et puis, pourquoi est-ce qu’il voulait absolument voir celui de Sanphinoa ? Pourquoi absolument hein ?

« Et comment est-ce que Raon et Xalex se débrouillent eux aussi ? »

De toute façon, il s’en fichait complètement. Ca ne le concernait pas. Ils pouvaient bien perdre qu’il en aurait rien à faire ! Il quitta les arènes pour se retrouver dans les couloirs de l’école de Gliros. Voilà, c’était ça, c’était parfaitement ça. C’était mieux quand il était seul. C’était mieux quand il n’y avait personne pour l’embêter.

« Waram, il faudra vraiment que l’on discute, toi et moi. »

« Pourquoi faire ? Pour me dire que je suis fautif en me disant : débrouilles-toi ? Non merci ,je pense que j’ai assez donné de ce côté. J’ai pas envie de vous parler et je vais juste me coucher dans mon lit en espérant que je ne suis pas malade à cause d’hier. »

Hier ? Ah … oui … Il était rentré très tard hier et visiblement assez frigorifié. Donc ce n’était pas vraiment le meilleur … loin de là. Ah … Pauvre enfant. Elle poussa un petit soupir triste avant de le voir s’enfouir sous la couette lorsqu’ils étaient dans le dortoir.

« Tu ne devrais pas dormir maintenant, Waram. Tu risques de te réveiller en pleine nuit. »

« Rien à faire. Je me fiche de tout ce qui se passe. Fallait pas me provoquer si vous vouliez pas causer du tort, c’est comme ça et pas autrement, de toute façon ! »

« Tu te comportes comme un enfant. »

Voilà qu’il plongeait dans le mutisme. Comme un enfant ? Qu’importe ! Tout le monde avait décidé de lui faire la morale. Et aussi, il n’avait pas vu Sanphinoa de la journée. Il avait l’impression qu’elle lui en voulait. Mais hier, il avait éludé que c’était à cause de ses paroles avec Sarine. Caro ui, elle n’avait pas put entendre ce qu’il avait dit, c’était tout simplement impossible comme idée. Il refusait ça ! Finalement, il plongean dans un sommeil assez profond et réparateur, devant récupérer ce qu’il avait perdu hier.

« Aie, aie, aie … Pourquoi est-ce qu’il a fallut que je tombe sur lui ? Je vous le jure. »

« Pas de chance Raon, des fois, ça tombe sur les autres, des fois sur toi. »

« Oui mais là, c’est tombé sur moi, et assez salement si je peux me permettre de préciser. Je vous jure, il retient pas ses coups quoi. Ah tiens ? Waram dort déjà … qu’est-ce qu’il fait ici ? Normalement, il est à peine blessé de ce que j’ai compris. »

« Il avait besoin de se reposer. Il a passé une partie de la nuit dehors, hier. » murmura l’armure-pokémon, couchée sur le lit de Waram.

« Est-ce qu’il a aucuun remord par rapport à toute cette histoire ? »

« Rien du tout. Il semble juste complètement perdu. Il n’arrive pas à comprendre pourquoi on lui en veut mais bon … s’il ne sait pas par lui-même, il ne pourra pas avancer. »

« Bof, ça me plait pas trop surtout que je pense que même s’il était sincère, il comprend pas vraiment ce qu’il a fait. C’est bête de sa part. »

« Mais il est ainsi et on ne pourra pas le changer comme. »

Voilà que les adolescents et Sarine parlaient entre eux, discutant de tout et de rien. Sarine demanda des nouvelles de leurs différents combats, Raon expliquant qu’il avait perdu assez salement face à Qalanos alors que Xalex avait eut quelques difficultés mais sans plus.

« C’est dommage. Sanphinoa l’a très mal pris, vous savez. »

« Surtout que Xalex peut comprendre ça, c’est une fille, comme elle. »

« Qu’est-ce que tu insinues, Raon ? Que d’habitude, tu ne me vois pas comme telle ? » rétorque aussitôt la femme-chevalier de la Nidoran femelle.

« Disons que j’ai pris l’habitude te considérer comme une camarade de dortoir plutôt que comme une femme-chevlaier pokémon. »

« Joli rattrapage. Je suis sûr qu’Istiti serait fier de toi. Il est en train d’être réparé, c’est bien ça ? Je suis toujours inquiète quand je vois une armure-pokémon dans un tel état. »

« Même si elles sont brisées, l’âme à l’intérieur n’est pas morte. Il faut faire bien pire que ça pour y arriver mais bon … ça, je l’ai juste lu dans un livre, y a très longtemps. » compléta Raon après quelques secondes de silence.

« Il vaut mieux parler de choses plus plaisantes. » reprit Sarine. « Est-ce que vous pensez qu’ils vont faire la paix, tous les deux ? »

« Je préférerai et cela le plus rapidement possible. »

« Vous avez aussi remarqué à quel point Sanphinoa est maussade ? Mais en même temps, elle a gagné ses deux combats aisément. Ca m’a surpris d’ailleurs. »

Raon avait pris la parole. Il fallait dire qu’il avait très vite perdu donc qu’il avait put jeter un œil aux autres combats. Et Sanphinoa avait été remarquable et prodigieuse. Sincèrement, rien à voir avec l’adolescente à l’arrivée de Waram.

« C’est juste stupide comme dispute ! Il suffirait que l’on explique à Waram c’est quoi ses torts … et ensuite, qu’il aille voir Sanphinoa. Purée ! Ils sont amis tous les deux, ça crève les yeux ! On ne peut pas arranger tout ça ou quoi ? »

« C’est pas à nous de nous mêler de tout ça. Ca ne les concerne que tous les deux même si … c’est vrai qu’on est vaches avec Waram. » complète Xalex après les propos de Raon. Celui-ci soupira et marmonna, disant qu’il n’aimait pas la tournure des événements. Surtout en vue de ce qui allait se passer demain. Oh que oui, ça n’allait pas être beau à voir.

Chapitre 6 : Les murs ont des oreilles

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Les murs ont des oreilles

« Bon Kokox … On va tenter de faire de notre mieux, d’accord ? »

« C’est peut-être un chevalier-pokémon d’argent mais ça ne change pas que ça reste qu’un garçon ! T’en fait pas, on va réussir à le battre ! »

Hum ? Est-ce qu’ils savaient qu’il était en face d’eux ? Il haussa les épaules comme pour montrer que ça ne le perturbait pas. Il affrontait Slity, la femme-chevalier de bronze du Coxy. Pour la première fois, c’était lui qui était mieux gradé que son adversaire.

« Sarine, on règle ça facilement, d’accord ? Ca ne devrait pas être trop difficile, j’imagine. »

« Oui, oui … ça ne sera pas bien difficile, je n’en doute pas un seul instant. »


C’était quoi ce ton distant comme si elle en avait strictement rien à faire de ce qu’il racontait. C’était quoi leur souci ? Depuis quelques heures, ça devenait plutôt agaçant. Et quand il était agacé, il avait la mauvaise habitude de s’emporter pour pas grand-chose.

« Bon, je vais t’éclater en quelques secondes, ne m’en veut pas. »

« Ne sois pas trop prétentieux, d’accord ? »

Ah ? Prétentieux ? Il fonça vers son adversaire, son poing droit frappant dans le ventre de la femme-chevalier. Oui, il n’avait aucune réticence à y mettre toutes ses forces. Celle-ci cracha du sang à travers la bouche de son masque. Son armure rouge avec quelques points noirs en son dos se craque légèrement tandis que le corps se retrouva soulevé au-dessus du sol par la puissance de l’attaque.

« Et bon débarras. »

Un coup de pied pendant qu’elle décolle et voilà qu’elle se retrouve ensuite couchée sur le sol, hoquetant et parcourue par des soubresauts. Il poussa un profond soupir tandis que l’arbitre déclarait, un peu surpris :

« Va… Vainqueur : Waram, chevalier d’argent du Diamat ! »

« Ce ne fut pas si difficile que ça … mais bon … quelque chose cloche. »

Il ne savait pas pourquoi mais il ne se sentait pas en osmose avec son armure. Il observa les regards des personnes dans les gradins. Hum ? Aucune félicitation ? Ce n’était pas bien grave en un sens, il ne participait pas au tournoi pour eux.

« Je peux aller me reposer, c’est ça ? Le prochain combat sera plus tard ? »

« Dans quelques heures, oui. Il ne faut pas oublier vos cours, surtout si d’autres chevaliers-pokémon se retrouvent blessés. Nous t’appellerons comme les autres. »

« D’accord, d’accord. Merci bien alors … je ne vais pas perdre plus de temps ici, pas du tout. » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs avec lenteur. Grumpf !

Bon ! Où était le combat de Sanphinoa ? Il fit plusieurs mètres, se dirigeant vers les autres arènes. Il la retrouva bien facilement mais avant même qu’il ne puisse bouger, une main se poa sur son épaule. Se retournant, il remarqua qu’il s’agissait de son arbitre.

« Hum ? Y a un problème ou quoi ? »

« Oui, un gros problème. J’ai reçu quelques consignes : même si le but de ce tournoi est de gagner pour chacun d’entre vous, il s’avère que tu as abusé de ta force. »

« Abusé de ma force ? Je n’ai fait que donner quelques petits coups, rien de plus, rien de moins. Et encore, j’ai tout fait pour que ça soit rapide. Je ne vois pas le souci. »

« Tu étais beaucoup plus fort que ton adversaire. Tu n’avais pas à fissurer son armure. Je te rappelle que ces dernières ont une âme. Tu as autant blessé Kokox que Slity. »

« Elle n’avait pas à être aussi faible aussi, ça aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde, hein ? Il ne faut pas exagérer. On dirait que je vais passer pour le méchant de service maintenant, à force de vous écouter. »

« Non, il faut juste que tu arrives à contrôler ta force, rien de plus. Tu y arriveras ? »

« Je vais faire quelques efforts, je ne peux rien promette, j’en ait pas l’habitude. »

« Soit. Au moins, j’ai passé le message. Slity risque d’être absente pour quelques temps. »

« Il ne faudrait peut-être pas trop exagéré et … »

« Vainqueur : Sanphinoa, chevalier de bronze du Barpau. »

HEIN ?! BORDEL ! Il avait pas put voir le combat à cause de ces conneries ! Surtout qu’elle avait réussi à gagner ! C’était une super nouvelle ! Elle était super douée. Comment est-ce qu’elle avait réussi à faire ça ? C’était surprenant ! Ou pas … Elle était assez forte normalement, si elle dévoilait sa vraie force.

« Bon, je vais aller la féliciter, moi. »

Il ignora maintenant l’arbitre qui poussa tout simplement un soupir de déception. Ah oui ? Déception ? Tout simplement parce qu’il s’en fichait ? Ben désolé mon coco, mais c’était ainsi. Il se présenta à la sortie de l’arène, évitant de montrer un sourire aux lèvres alors que Sanphinoa passait à côté de ui, dans son armure du Barpau. Ca lui allait plutôt bien.

« Bravo, Sanphinoa. Tu vois que tu n’es pas aussi mauvaise que tu ne le crois hein ? Tout est une question de confiance. Si tu l’as, tu arriveras alors à faire des choses prodigieuses. »

« Humpf … » s’exclama l’adolescente aux cheveux bleus mal coupés.

Quoi ? Elle aussi avait un souci ? C’était comme ça pour tous ou quoi ? Ils avaient tous le problème mensuel chez les filles ? Ohla, s’il disait ça à voix haute, il risquait d’avoir de sérieux ennuis et surtout un plus grande nombre d’ennemis. Valait mieux éviter.

« Et je parie que tu vas pas me dire ce qui ne va pas hein ? »

« Les murs … ont des oreilles, Waram. »

Et zut, une énigme ? Vraiment ? Elle valait mieux que ça normalement. Elle valait beaucoup mieux, bien mieux. Mais bon, puisqu’il en était ainsi, il murmura :

« Essaies plutôt d’aller te faire soigner, compris ? Que tu sois en état pour ton prochain combat, ça sera mieux pour chacun et chacune. »

« Ne te préoccupes pas de moi, j’en ait plus besoin. »

« Essaies pas de faire la fille forte, ça ne marche pas comme ça. Il vaut plus que des paroles pour se permettre une telle chose, compris ? »

« Ne me fait pas la morale, je n’ai rien à apprendre de toi. »

« Tu vas m’expliquer ce qui cloche ? Et zut … Je parie que c’est à cause de la fièvre, n’est-ce pas ? Tu as trop de fièvre ou je me trompes ? »

« Je vais BIEN ! C’EST BON ! »

HEY ! Si c’était sa période du mois, elle n’avait pas besoin de passer ses nerfs sur lui ! Rien à foutre ! Qu’elle se débrouille seule maintenant ! Non mais oh, il est pas là pour être emmerdé par elle juste parce qu’elle va pas bien hein ?

« Bon ben, tu viendras me parler dans cinq jours, d’accord ? »

« Pourquoi dans cinq jours ? » demanda t-elle à travers son masque. Waram haussa les épaules avant de soupirer :

« Tout simplement car tu es dans cette période du mois et que j’ai pas envie de me battre. C’est aussi simple que ça. Auparavant, ça me dérangeait pas mais à, c’est chiant. »

SBAF ! La claque vola jusqu’à sa joue alors qu’il la regardait, interloqué. HEY ! Il plaça sa main sur son bras, venant la serrer avec un peu de force :

« Ne recommences plus jamais ça, sans aucune raison, compris ?! »

« J’ai une bonne raison. Sauf que tu es juste un idiot qui n’arrive même pas à comprendre quand il profère des idioties plus grosses que son égo ! »

« Ah oui ? Et bien, si c’est comme ça, évites de m’adresser la parole. Je te pensais plus mature que ça ! Sincèrement, pourquoi est-ce que je me coltine ta présence ? »

« Ne t’en fait pas, ma présence et moi, on ne va pas te déranger plus ! On ne voudrait pas que tu sois gêné hein ? On n’a pas envie que tu nous prennes en pitié non plus. Je ne suis qu’une pauvre fille fragile et sans défense. C’est d’ailleurs comme ça pour toutes les femmes-chevaliers, j’imagine ! T’es juste un imbécile, voilà tout ! »

« Chouette ! Tu as des choses à m’apprendre ou tu comptes répéter cela en boucle pendant des heures, n’est-ce pas ? Blablabla. »

Elle s’éloigna avec colère tandis qu’il la regardait partir. Vraiment, les filles, ça pouvait être des plaies, de vilaines plaies horribles, rien que ça. Les murs ont des oreilles ? La prendre en pitié ? Mais quand même, ce n’est pas ce qu’il …

« Elle aurait entendu ce que je t’ai dit, Sarine ? »

« Je ne sais pas, tu en penses quoi exactement ? Est-ce que tu peux me le dire ? »

« Si c’est le cas, je comprends pourquoi elle me fait la gueule. »

« Eeeeeeet ? Quoi d’autre ? » demanda l’armure du Diamat alors qu’il ne répondait pas . Quoi ? Elle pensait qu’il allait s’excuser ? Est-ce qu’il avait une tête à s’excuser pour des choses aussi ridicules et mineures ? Il valait mieux que ça, beaucoup mieux !

« Non merci, je ne suis pas comme ça. Ca passera à Sanphinoa de toute façon. Elle n’est pas du genre à me faire la tête continuellement. Je parie que dès demain ou après-demain, ça ira beaucoup mieux, hahaha ! Elle est comme ça ! »

« Tu la considères donc comme une idiote, c’est ça ? »

« Sanphinoa ? Une idiote ? Juste une personne qui n’est pas vindicative, loin de là. Elle pardonne très facilement, c’est dans son caractère. »

« Et donc tu penses que tes insultes à son encontre vont passer comme une lettre à la poste ? Tu n’as aucun remord, c’est bien ça ? »

« Pourquoi est-ce que j’en aurais ? Cela reviendrait à dire que je n’assume pas ce que j’ai dit. Pourtant, je le pense, que ça plaise à Sanphinoa ou non. Elle n’a qu’à travailler pour changer ce que je pense d’elle mais ce n’est pas en réagissant ainsi qu’elle y arrivera. Elle doit faire beaucoup d’efforts, énormément d’efforts, oui. »

« Oh, et toi, tu es parfait, c’est bien ça ? »

« Pas vraiment mais je ne vais pas me plaindre dès la première parole désobligeante envers moi. Sinon, je serais continuellement en train de pleurer et sangloter. »

« Tu es irrécupérable. Ah … Et désespérant. Tu n’as aucune idée de la souffrance que tu laisses derrière toi, tout simplement parce que tu ne veux pas te remettre en question et réfléchir à tes actes et paroles. »

« Pourquoi je le ferais ? Sincèrement, je t’ai dit, je n’ai aucun problème. C’est aux autres de faire des efforts … comme Sanphinoa. »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que l’armure quitta son corps pour reprendre la forme d’un dragon de métal à deux têtes. Sans un mot, l’armure-pokémon continua son chemin, partant vers les dortoirs pour aller dans la chambre.

Il vint la rejoindre, la regardant alor qu’elle s’était déjà installée sur le lit. Ah ben oui, bien entendu ! Bien pépère et tranquille. Il ne dérangeait pas trop, ça allait ? Elle n’avait besoin de rien ? Vraiment, c’était du beau foutage de gueule tout ça.

« C’est facile la solidarité féminine dans ce genre de cas. Plus aptes à se défendre qu’en étant seules, hein ? Tsss, je vous jures. »

« Il n’est pas question de solidarité féminine. Et la baffe de Sanphinoa sur ta joue devrait te rappeler qu’elle n’a pas eut besoin de moi pour t’en coller une. »

Je vais plutôt aller étudier à la bibliothèque de l’académie. Ca sera mieux et au moins, je n’aurai pas ta présence dans le dos. De toute façon, il n’y a pas cours pour les prochaines heures donc comme ça, c’est résolu.


Qu’il fasse, qu’il fasse. Elle n’allait pas le retenir. Elle le regarda partir alors qu’il marmonnait encore dans sa barbe. Ah ben si ça ne lui plaisait pas, il ne fallait pas se comporter comme le dernier des idiots hein ?

Dans la bibliothèque, c’était le calme complet. Avec ses affaires dans les mains, il s’installa à une table isolée. Il n’y avait personne, vraiment personne ou presque. Deux, trois adolescents qui étaient plongés dans leurs livres. Ca devait être si intéressant …

Mais ça, ça ne le concernait pas. Ouvrant ses livres, il ne lui fallut que quelques minutes pour avoir déjà un sérieux souci de compréhension. C’était du charabia ce texte qu’ils devaient étudier ! Qui avait osé écrire ça ?

« Et merde… Sanphinoa, tu … »

Et merde … Maintenant, c’était par la pensée qu’il balançait l’insulte. Sanphinoa n’était pas dans les environs. Comme par hasard, il fallait bien que ça commence aujourd’hui, hein ? Quand il avait vraiment besoin d’elle, non ?

« Bien entendu, jamais là quand c’est nécessaire. Qu’est-ce que je dois faire maintenant, moi ? Non mais je vous jures et … »

« CHUT ! On ne crie pas dans la bibliothèque ! »

Alors pourquoi est-ce qu’elle criait elle ? Pour espérer se faire entendre, c’est ça ? Ce ne marchait pas comme ça, pas du tout ! Il ne fallait … grumpf. Et zut ! Il arrivait pas à se concentrer dans ses études avec tout ça !

« Bon ben, je préfère m’en aller puisque c’est comme ça ! »

Autant aller voir les autres combats, s’il y en avait encore. Il quitta la bibliothèque à vive allure, ses livres en main tandis qu’il se dirigeait vers les salles où se déroulaient les tournois. Avec autant d’élèves, il était normal qu’il faille plusieurs pièces … et surtout que cela prenne autant de temps. Mais dès le lendemain, la cadence serait ralentie.

« Vraiment … Où sont Raon et Xalex ? J’espère pour eux qu’ils ont gagné. »

Aucune trace de leurs présences sur les terrains. Bon, les panneaux d’affichage, ce n’était pas fait pour les chiens. Il se plaça devant l’un d’entre eux, commençant à chercher leurs noms. Hum ? Pas le côté gauche où il était normalement. Dommage, il n’allait pas pouvoir les affronter ! AH ! Ils s’étaient qualifiés alors ? Et leurs matchs s’étaient déjà déroulés ?

« Pfff, j’ai encore loupé une super occasion au final. »

Depuis quand est-ce qu’il s’intéressait autant à ce que les autres faisaient ? Il ne le savait pas lui-même. Par contre, ne pas avoir Sarine à ses côtés, il avait l’impression d’avoir froid, très froid. Comme s’il fallait sa présence pour que tout aille mieux. AH ! Il ne fallait pas exagérer. Ca ne restait qu’une simple armure-pokémon.

Ou peut-être qu’il se trompait depuis le début ? AH ! Bien sûr ! Pourquoi est-ce que Sanphinoa lui en voudrait pour des choses aussi futiles ? Mais quel imbécile ! Il était tombé dans ce piège ! Impossible que Sanphinoa l’ait entendu. Elle n’était pas là de toute façon, lorsqu’il se trouvait dans le dortoir.

« Et dire que j’ai faillit tomber dans ce piège. Vraiment, je vous jure … »

Il aurait presque envie de rire. Mais comme ce n’était pas son genre, il n’était pas ainsi. Bon, il suffirait de demander à Xalex et Raon. Comme ils avaient terminé leurs combats, ils étaient sûrement dans leurs vestiaires en train de se reposer. Ou peut-être de retour dans le dortoir ? Ou alors, ils étaient en cours ? Pfiou … Qu’est-ce que c’était compliqué ce système écolier dans l’académie. Voilà qu’il traînait les pieds en se promenant dans les couloirs.

C’était … lent, vraiment très lent. Sans Sanphinoa dans ses pattes, le temps passait beaucoup plus longuement. Et que dire de l’absence de Xalex et Raon ? Il ne les retrouva pas dans les vestiaires, ni dans les dortoirs. Et bien entendu, il préférait ne pas rester avec Sarine. Il n’avait pas envie de discuter avec elle. C’était chiant.

… … … Le voilà assis sur un banc à l’extérieur de l’académie. Maintenant, il pouvait juste regarder l’océan au loin. Une belle vue. En plus, ce banc, il y avait rarement des personnes qui venaient jusqu’ici donc il était tranquille.

« L’habitude de trop traîner avec Sanphinoa. Logique que ça me plombe le moral. »

Hein quoi ? Qu’est-ce qu’il racontait ? Lui plomber le moral ? D’être seul ? D’être tranquille ? C’était n’importe quoi. Juste profiter du calme. Il vint se coucher sur le banc, penché sur le côté pour regarder droit devant lui. Pfff … Pfff … Il avait sommeil maintenant. Il ferma les yeux, plongeant dans une douce somnolence. De toute façon, Sarine ou Sanphinoa allaient le réveiller, comme d’habitude.

« Brrr ! Mais bordel, je me les pèle ! »

Il se redressa sur le banc, remarquant qu’il avait dormi … jusqu’à la nuit tombé. Il éternua sur le coup, grelottant de froid. Brrr ! Quelle idée il avait eut que de faire une sieste ! Il se mit debout, direction l’école ! Et il n’avait pas très faim. Surtout envie d’aller se coucher. C’est ce qu’il fit d’ailleurs, sans chercher à savoir si Sarine allait le questionner ou non au sujet de sa brève disparition. Il avait bien mieux à faire.

Chapitre 5 : Une laideronne

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Une laideronne

« Alors, c’est vrai que toi et Sanphinoa, vous avez … »

« De quoi est-ce que vous parlez encore comme connerie, je peux savoir ? Faites gaffe à ce que vous allez dire, je n’ai pas envie de plaisanter avec ça, moi ! »

« Roh, fais pas l’innocent. Fallait s’en douter, t’es un mauvais garçon donc normal que tu as de l’avance sur nous autres. Dis, si j’ai besoin de conseils, tu crois que tu pourras m’aider ? »

« Mais vas te faire voir ! J’en ait vraiment marre de tout ce baratin ! Vous allez me laisser prendre mon plateau-repas tranquille ou quoi ?! »

Il poussa un grognement avant de s’éloigner. Vraiment, c’était quoi ce foutu bordel ? Et tiens ! Voilà que Raon et Xalex daignaient enfin se montrer au grand public. Ces derniers temps, c’était à peine s’il arrivait à les voir. Pas que cela l’intéressait hein ?

« Oh mais qui voilà ? Salut Waram ! Et bonjour Sanphinoa, vous allez bien tous les deux ? J’ai l’impression que oui. Vous êtes devenus les coqueluches de l’école. »

« Je n’arrive même pas à savoir pourquoi et je crois que dans le fond, je ne veux même pas le savoir, il vaut mieux. Je préfère manger. »

« Pourtant, c’est pas difficile à savoir mais bon, c’est vrai qu’il vaut mieux ne pas trop en discuter à table. Et toi, Sanphinoa, tu ne parles pas ? Tu sembles toute rouge derrière ton masque ou alors, est-ce que je me trompes ? »

« Mais mais mais … Euh … Non ! Pas du tout ! Je fais que manger ! C’est tout ! »

« Je vois, je vois, hum, si tu le prends comme ça, on ne va pas trop parler hein ? Bon appétit à vous tous ! Et mangeons ! Hmm, pas comme un certain singe. »

De quoi est-ce qu’il parlait ? C’était là leur sujet de conversation après tout ce temps ? C’est vrai que même dans le dortoir, ils discutaient à peine. A croire que Raor et Xalex le fuyaient parce qu’il avait une nouvelle armure, c’est ça ?

« Où est-ce que vous étiez tous les deux ? »

« Nous deux ? Oh, tu sais, la principale nous a donné quelque chose à faire. Des fois, on ne peut pas vraiment refuser quand c’est un ordre de la principale hein ? »

« Mouais et bien entendu, tu ne peux pas en parler non plus, n’est-ce pas ? »

« Malheureusement, moi comme Xalex, c’est secret, désolé pour toi ! »

« Mouais, à quel point est-ce que tu es désolé ? Enfin, vous faites vos vies, je veux pas en savoir plus à ce sujet. Je vous jure, quel bordel. »

Même s’il se demandait qu’est-ce qui était réellement intéressant au point que la principale leur confie cela ? Il cligna des yeux, observant les deux adolescents en en face de lui.

« Vous voulez pas en parler, n’est-ce pas, j’imagine ? »

« Pas le moins du monde, désolé ! C’est secret ! Hahaha ! Mais j’ai l’impression de me répéter, y a de l’écho ou quoi ? Mouahahaha ! »

« C’est quoi ce rire faussement diabolique ? Ca a l’air plus ridicule qu’autre chose. »

« Disons que cela me distrait donc je n’ai pas vraiment à me plaindre hein ? »

L’adolescent aux cheveux noirs émit un nouveau grognement, signe que cela ne l’intéressait pas le moins du monde. Enfin, si, mais il était confus. Il posa son regard sur Sanphinoa qui était étrangement muette par rapport à d’habitude.

« Et toi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi est-ce que tu ne parles plus ? Je peux le savoir ou alors, tu comptes rester muette comme une carpe ? »

« Disons que je n’ai rien à dire, Waram. C’est tout. Et puis, le repas est plutôt bon alors je préfère manger plutôt que de laisser la nourriture refroidir. »

« Mouais. J’ai l’impression d’être pris un imbécile aujourd’hui, je sais pas pourquoi. »

Sûrement car il donnait plus l’impression de ne pas savoir ce qu’il désirait. Bon, il mangea bien tranquillement avant de terminer son repas. Lorsque cela fut fini, il pit son plateau, déclarant qu’il allait marcher seul pour digérer, ça serait mieux comme ça.

« Attends, Waram, je peux venir avec toi ? »

« Non merci, Sanphinoa. Je préfère être seul, comme je viens de te le dire. Continue donc de papoter avec les autres, ça sera mieux pour toi. »

« Mais … Bon, d’accord. Mais tu m’en veux ? »

Il ne répondit pas à la question de Sanphinoa. Elle n’avait qu’à deviner par elle-même de toute façon, non ? Pourquoi est-ce qu’il allait lui donner la réponse ? Pfff, vraiment, quel beau bordel. Il quitta la cantine, un trio de filles-masquées s’adressant à lui :

« Alors, Waram ? Qu’est-ce que ça fait ? Tu es plutôt précoce en fait, non ? »

« Vous allez me fatiguer longtemps avec ça ? De quoi est-ce que vous parlez ? »

« Oh mais de toi et Sanphinoa ! Tu sais, tu es drôlement rapide ! Tu n’es même pas là depuis un an que tu arrives déjà à te faire une sacrée réputation. »

« Faut dire qu’avec ton armure-pokémon d’argent mais aussi ton petit coup avec Sanphinoa. Mais vraiment ? Sanphinoa ? On sait bien que tu es souvent avec elle mais y a d’autres filles carrément plus mignonnes hein ? »

« On dit pas que tu es à notre … goût mais je suis sûre et certaine que pas mal de filles parlent de toi et de façon très élogieuse si tu veux tout savoir. Tu devrais tenter le coup ! »

« J’ai pas que ça à foutre d’aller draguer des filles. »

« Il faut dire que tu as déjà pêché un gros poisson hein ? Hahaha ! Mais au final, ça doit être horrible avec la peau qui pèle. »

« AAAAAAAH ! N’en parle pas ! J’ai des images en tête ! Tu imagines si en bas, ça pèle aussi ? Oh, je viens de manger. Je vais me sentir mal. »

Les filles sont horribles entre elles. Il le sait. Elles peuvent être dignes des pires saletés et crasses qui existent dans ce monde. Mais cela ne le concerne pas. Le gros point qui lui déplait, c’est ce qu’elles véhiculaient comme rumeurs. Lui et Sanphinoa ? Ils auraient déjà fait toutes les étapes?Et sans s’en rendre compte ? ABSURDE !

Mais surtout, avec Sanphinoa ! La fille qui perdait sa peau, qui avait ses cheveux super sales. Il avait un peu de décence ! Il pouvait trouver largement mieux ! Sanphinoa était une gentille fille mais il ne fallait pas rêver. Ce n’était pas avec elle qu’il voulait quelque chose.

« Bon, si vous avez fini de raconter des conneries, je vais vous laisser tranquilles. »

« Penses à ce que l’on t’a dit ! D’ailleurs, tu infirmes même pas les rumeurs. C’est donc qu’il y a une part de vérité, n’est-ce pas ? »

« Cela ne concerne pas les autres personnes, sauf moi et Sanphinoa. Maintenant, j’ai mieux à faire de mes journées. Au revoir voire adieu. J’aimerai ne plus vous rencontrer. »

« Que c’est méchant de ta part. Enfin, il n’y a que la vérité qui blesse ! »

Et les imbéciles ont toujours tort ? Enfin, il ne sait pas si c’était une réelle citation mais il chercha à mettre un maximum de distance avec les autres. Rien que voir Raor et Xalex avait réussi à l’agacer et l’énerver. Ils avaient fait fort, très fort !

« Sincèrement, qu’est-ce que j’en ait à faire ? Bon, vais aller voir Sarine. »

Autant passer un peu de temps avec son armure-pokémon ! Il se dirigea vers son dortoir. Les cours n’allaient pas reprendre avant une bonne demi-heure au minimum. Il poussa un long soupir avant de pénétrer dans le dortoir :

« Tu es déjà de retour, Waram ? Il faut que l’on discute, toi et moi. »

« Si c’est pour me parler de Sanphinoa, je n’ai VRAIMENT pas la tête à cela. »

« Et pourtant, toi et moi, il va falloir que l’on discute à ce sujet. Tu es encore un adolescent et même si tu te montres souvent irresponsable, je pense que … »

« Mais non, vous ne pensez rien ! RIEN DU TOUT ! Vous me fatiguez à ce sujet ! »

« Pourquoi est-ce que tu t’emportes ? Il est vrai que j’ai été étonnée par Sanphinoa hier. Je ne pensais pas qu’elle aurait le courage de me dire cela mais visiblement … Alors, je veux savoir : est-ce toi et Sanphinoa, vous avez … »

« NOOOOOOOOOOOON ! PUREE ! On a juste dormi ensemble ! Bon, dans le même lit mai y a rien eut de tout ça ! C’est pourtant pas compliqué à comprendre ! Juste dormir, elle et moi ! Et on a aussi pris une douche mais chacun son tour ! »

« Une douche ? Chacun son tour ? Hum … Soit ! Je te fais confiance ! Et tu sembles assez rouge et gêné pour ne pas me mentir, j’imagine. Mais bon, les rumeurs sont des rumeurs. Qu’est-ce que comptes faire pour cela, Waram ? »

« Rien du tout car y a rien à dire ! Il faut qu’ils se mettent ça dans le crâne ! » exulta l’adolescent, le dos tourné à la porte du dortoir, celle-ci étant entrouverte.

« Se mettre quoi exactement, Waram ? Tu ne penses pas à mal ? »

« Sincèrement, faut être un peu logique et raisonnable. Est-ce que j’ai une tête à vouloir avoir un … … … enfin, tu sais quoi avec Sanphinoa ? »

« Oui, oui. Mais pourquoi est-ce que tu penses ça ? »

« Sanphinoa est Sanphinoa. Faut pas se leurrer, c’est pas un prix de beauté et ça ne le sera jamais. Et puis, non, même si je parle avec elle, je veux pas de ça avec elle. Je vaux beaucoup mieux. Je suis sûr que je peux trouver une plus jolie fille. »

« Une plus jolie fille ? Comment cela ? Sanphinoa n’est-elle pas jolie ? »

« Tu plaisantes, j’espère. Sanphinoa ? Elle perd des morceaux à chaque déplacement, ses cheveux sont gras et partent dans tous les sens. Et je te parle même pas de son odeur ! C’est tout simplement horrible pour l’odorat ! »

« Waram, tu n’es pas obligé de continuer. J’ai compris le message. »

« Non, visiblement, personne ne comprend pas. C’est pas de la pitié que j’ai envers Sanphinoa mais j’ai AUCUNE attirance envers elle ! JAMAIS ! »

« Même pas un peu ? Elle doit avoir son propre charme, non ? Tu ne crois pas ? »

« Un peu de sérieux, Sarine. Sanphinoa a peut-être une poitrine assez … bien voire même mieux que beaucoup de filles de son âge mais stop, ça veut pas dire que je vais l’apprécier. Ca sert à quoi si je fous un sac sur sa tête hein ? »

« Tu deviens vulgaire et méchant. Je préfère que tu arrêtes là, Waram. Tu te fais du mal, tu fais beaucoup de mal. Énormément même. »

« Non, je veux être clair. Sanphinoa a aucune chance. Bon, elle restera toujours une amie car … c’est quand même une fille qui est sympathique avec moi. Même si je grogne, même si je suis en colère, bref, tout ça, ça change pas que … »

« Tu l’apprécies, non ? Pourquoi tu le dis pas au lieu ? »

« Je l’apprécie comme un maître apprécie son animal. Sans moi, elle est perdue ! »

« Comme un maître apprécie son animal ? Tu sais que tu la rabaisses là ? »

« Je la rabaisses ? Ah bon ? Je dis simplement la vérité ! Pfff … Enfin, au moins, ce n’est pas désagréable d’être avec elle, c’est là où je veux en venir. »

« Oui, tu te montres des plus mesquins envers elle … des plus mesquins et horribles. »

« Il ne faut pas exagérer ! Je ne suis pas mesquin ou horrible. Et pourquoi tu sembles effarée par mes propos. On croirait que tu as vu le diable ! »

« Je n’ai pas vu le diable … non … mais tu me déprimes. Je préférerais encore que Sanphinoa ne t’ait pas comme ami plutôt que de t’avoir comme ami. »

« Hein ? Mais je suis la meilleure chose qui lui sois arrivée ces derniers mois ! Avant moi, elle aurait jamais osé lever la voix ! Jamais elle n’aurait trouvé le courage de tenir tête face à ces débiles masquées ! Jamais ! »

« Oui ? C’est grâce à toi ? Mais est-ce que tu dois t’en vanter ? Est-ce que tu estimes que pour cela, tu dois la considérer comme une moins que rien ? »

« Pff … Je n’ai pas dit ça ! Me fait pas passer pour un monstre ! »

« Alors, fais moi un bilan de comment tu la considères actuellement à tes yeux ? Que ça soit physiquement ou dans votre relation ? Dis-le moi ? »

« Je dois lui servir d’oreiller mais je ne tolère pas vraiment ça. »

« J’ai demandé comment est-ce que tu la vois. »

« J’ai déjà répondu à cette question ! Je la vois comme je te vois, c’est aussi simple que ça ! Enfin bon, si tu veux tout savoir. Physiquement, elle est laide, très laide, une laideronne comme on dirait. Elle a bien tenté de faire des efforts mais faut pas se leurrer, rien ne marchera ! Rien du tout ! J’ai put le voir de mes propres yeux. Ses cheveux si propres, elle est partie quoi, vingt minutes ? Elle est revenue, ils étaient sales ! C’est naturel chez elle ! Et on ne peut pas me mentir à ce sujet. Maintenant, psychologiquement ou alors, comme tu veux l’appeler, ça ne collera jamais. Sanphinoa est une amie. Elle est toujours collée à moi comme si j’étais son seul ami sur cette planète. Pourtant, Raor et Xalex sont là aussi non ? Elle peut très bien aller les voir et elle verra qu’ils sont présents. Mais non elle me colle sans interruption. Et son caractère ? Toujours à pleurer ou presque. Notre relation consiste juste en des rapports normaux ! Elle a besoin de moi même pour dormir ! A partir de là, la question ne se pose même pas : je suis plus utile à elle qu’elle l’est pour moi. »

« Tu considères donc ta relation avec elle … comme celle d’un objet ? »

« Pas très flatteur pour moi mais on va dire ça, oui. C’est bon ? L’interrogatoire est terminée ? Est-ce que je peux m’en aller ? Avant d’aller en cours, je veux savoir qui est mon adversaire. Les premiers noms vont enfin tomber. »

« Tu peux t’en aller, Waram. » soupira l’armure-pokemon du Diamat. « Idiot. »

Il n’avait bien entendu le dernier mot alors qu’il quittait le dortoir. Grumpf, alors, son premier adversaire : Tiens ? Slity ? Et zut, ça sonnait féminin. Femme-chevalier du Coxy ? Bien entendu ! Pfiou, s’il ne se trompait pas, c’était une armure-pokémon insecte.

« Ca sera plutôt facile en fin de compte. J’ai pas vraiment à me plaindre, hahaha ! »

Il évitait de trop rire mais il devait avouer que ça lui plaisait bien, ça lui plaisait énormément oui. Très bonne nouvelle ça. Héhéhé, bien entendu. Ca sera facile ! Il allait en parler avec Sanphinoa pendant les heures de cours !

« Sanphinoa ne se sentant pas bien, il semblerait que le dernier repas lui fait un effet … non-désirable, elle se trouve à l’heure actuelle à l’infirmerie. »

« D’accord, d’accord. Bon, je lui ramènerais les cours s’il faut. »

Le souci, c’est que lui ramener les cours, il était pas sûr de comprendre ce qu’il allait écrire. Ah, quel idiot mais quel idiot ! Enfin, il n’avait pas à s’en plaindre, il pourrait discuter avec elle comme hier. Sauf qu’il ne comptait pas dormir !

« Hum ? Qu’est-ce qu’il y a ? Y a un problème avec ma tête ? »

Il avait marmonné cela tout en regardant les personnes en face de lui. Elles voulaient quoi ? Elles cherchaient les ennuis ? Mais il remarquait les différents regards portés sur sa personne. Oh, si c’était des problèmes qu’ils voulaient, ils pouvaient facilement les avoir hein ? Il n’allait pas faire le difficile pour les claquer !

Mais bon, nul ne vient le chercher et donc, il pouvait respirer calmement. Rah … Purée. Sanphinoa ? A sa grande surprise, elle n’était pas à l’infirmerie mais déjà dans son dortoir. Lorsqu’il toqua à la porte, ce fut bien une voix féminine qui s’adressa à lui alors que la porte était fermée. Cette voix … Pourquoi ?

« Karry ? Qu’est-ce qui se passe ? J’ai ramené les cours pour Sanphinoa. Elle est là ? »

« Elle est salement malade à cause du froid d’hier. Passes les cours au-dessous de la porte, ça sera bien mieux. Et ne t’avise pas de chercher à rentrer dans la chambre. »

« Comment est-ce qu’une fille-chevalier utilisant une armure-pokémon d’eau peut être malade à cause du froid ? Ah, je vous jure … vraiment, y a qu’elle … Bref, je te files ça, oui ! »

« Et ne reviens pas avant quelques jours, le temps qu’elle soit soignée. »

« HEY ! Je te rappelle qu’elle doit participer au combat demain, malgré son état ! Qu’elle fasse attention à pouvoir quand même se battre. »

« FILES LES COURS AU LIEU ! » hurla la voix de l’autre côté de la porte.
Wow ! Méchante humeur la poiscaille ou quoi ? Il n’allait pas trop se plaindre mais surtout ne pas trop chercher la provocation. Même si l’envie lui démangeait bien d’ouvrir la porter pour aller la cuisiner. Pfff … Fallait juste espérer que Sanphinoa irait mieux demain.

Bon et lui ? Il retourna à son dortoir, remarquant que Raor et Xalex n’étaient pas là … encore une fois. C’était vraiment dérangeant, très dérangeant. Ils n’avaient donc aucune intention de revenir lui expliquer ? Pfff … Le pire était le fait que même avant qu’il ne dorme, ils n’étaient toujours pas là. Il avait fini par comprendre qu’ils ne dormaient plus au même endroit que lui, tout le temps que cela prendrait. Il ne savait pas ce qui se passait mais dormir seul dans le dortoir, ça ne lui plaisait pas. Mais demain, il allait éclater cette femme-chevalier. Elle n’aura aucune chance face à lui.

Chapitre 4 : Acte immoral

ShiroiRyu
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Chapitre 4 : Acte immoral

« Sanphinoa ? Sanphinoa ? »

Quelques coups à la porte et voilà qu’il ouvrait faiblement les yeux. Qu’est-ce que c’était ? Qu’est-ce qui se passait ici ? Il tenta de reprendre conscience mais se retrouvait incapable de se mouvoir. HEY ?! Sanphinoa était avachie sur lui ? Mais surtout, il pouvait voir une petite partie de son visage. Du moins, juste ses lèvres. Aucune croûte, aucun bouton ou autre. Ca semblait être parfait. Comment c’était possible en voyant le reste du corps ?

« Sanphinoa ? Tu es là ? Réponds donc ! Il est plus de dix heures ! Tu n’as pas été en cours et les professeurs commencent à s’inquiéter ! »

Dix heures ? Voix féminine ? Rapidement, il tentait de reprendre conscience. PUREE ! Il était dans le dortoir des filles mais surtout dans le lit d’une fille ! Et avec une fille ! Il allait avoir de sacrés problèmes, d’ENORMES PROBLEMES ! Et Karry ?

« Sanphinoa, réveilles-toi ! Bordel, réveilles-toi. »

Il secoua l’adolescente, évitant de regardant plus ses lèvres qui n’étaient plus cachées par le masque. Elle était en sueur, comme à son habitude mais ça, il s’en foutait complètement. Ce n’était pas du tout ça le problème ! Le problème, c’était qu’ils allaient avoir de sérieux ennuis.

« Sanphinoa, je vais rentrer. J’espère pour toi que tu es pas en train de te gratter une verrue, je te préviens, c’est dégueulasse et je veux pas voir ça ! »

Il chercha à se redresser dans le lit mais voilà que la porte s’ouvrait sur une adolescente en armure-pokémon. Il ne se préoccupait pas le moins du monde de qui il s’agissait, ni de son armure. La seule chose qui l’emmerdait copieusement, c’était le fait que Sanphinoa était en train de se réveiller, venant s’accrocher à son cou en marmonnant :

« Merci … coucou Waram. C’était super … cette nuit. »

« NE DIT PAS DE CHOSES QUI PRÊTENT A CONFUSION ! »

« Super ? Cette nuit ? Mais mais mais … Vous êtes à peine … Il faut que je prévienne la principale ou les professeurs ! Et vite ! »

« Ne fait pas ça ! Ne fait surtout pas ça, je peux expliquer ! Attends un peu ! Je ne connais même pas ton nom ! » s’écria l’adolescent mais c’était déjà trop tard. L’autre imbécile était déjà partie sans même attendre quelques explications de sa part.

« Qu’est-ce qui se passe, Waram ? Hmm … Attends un peu. » murmura la fille aux cheveux bleus avant qu’il ne la repousse dans le lit, la faisant bien se réveiller.

« Ce qui se passe ? Des embrouilles ! Un bon gros tas d’embrouilles ! Comme si c’était pas suffisant les emmerdes que j’ai habituellement ! Maintenant, faut que je rajoutes ça ! Purée, on va se faire défoncer par la principale ! »

« Hein ? Mais pourquoi ? On a rien fait de mal … hein ? Rien du tout … pendant la nuit ? »

C’était quoi cette petite voix timide qu’elle venait lui donner ? Elle espérait quoi de lui ? Il la regarda avec fureur tout en évitant soigneusement d’observer ses formes à travers le tissu trempé par la sueur. Purée, lui aussi !

« Je vais aller sous la douche. Il faut que je sois propre … mais qu’est-ce qu’il y a ? »

« Il est dix heures du matin, on a loupé les premières heures de cours, une fille nous a vus dormir dans le même lit et tu as pas l’air de trouver cela dérangeant ? On va avoir de gros soucis avec la principale, on risque de se faire renvoyer et … »

« Non, tu te fais beaucoup trop de soucis. Je lui expliquerais pourquoi tu as dormi avec moi. Je suis sûre que la principale comprendra que tu as fait ça pour m’aider ! »

« Bien entendu, tu vas dire quoi ? J’ai imploré Waram de dormir avec moi parce que je faisais de vilains cauchemars où il était emporté par je ne sais quel chevalier pokémon ? Je suis sûr qu’elle va trouver ça très crédible, bravo ! »

« Mais non … Tu te fais du souci … pour rien. Je vais sous la douche puis toi ? Ou tu veux l’inverse ? Ou gagner du temps ? A toi de voir. »

Gagner du temps ? C’était bien Sanphinoa qui proposait ça ? Et pourquoi elle baissait ses yeux pour regarder son torse ? Et zut ! Lui aussi était trempé et collant par la sueur ! Il n’avait pas fait gaffe ! Mais quel idiot, mais quel idiot !

« Mais arrête de me mater, ça se fait pas ! Qu’est-ce que tu t’imagines ? »

« Rien du tout, rien du tout ! Je peux te le promettre ! »

« Vas sous la douche et maintenant ! » s’écria t-il avec une certaine colère facile à déchiffrer, bien visible sur son visage. MARRE ! Il en avait marre ! Pourquoi fallait-il que ça tombe sur lui ? Elle poussa un cri de surprise avant de s’enfouir sous la douche. « Et toi, pourquoi est-ce que tu nous as pas prévenu que nous étions en retard ? »

« Depuis plusieurs semaines, Sanphinoa put profiter d’une nuit complète de sommeil. Elle était au repos et calme. Alors qu’importe ce qui allait se produire, elle méritait ça. Et puis bon, que je sache, ça ne t’a pas dérangé non plus hein ? Sinon, tu te serais réveillé tout seul, comme un grand garçon, n’est-ce pas ? »

« J’ai pas envie de me battre. La principale va se charger de nous, je vais rien comprendre à ce qui va m’arriver. Je sens que ça va être saignant. Je vais en prendre tellement plein la poire que je ne saurais plus où je suis. »

« Tu crois vraiment que la principale va te frapper ? Hahaha ! Oh bon sang, tu la connais pas du tout, c’est la douceur et la gentillesse incarnée. Il paraîtrait que sans son masque, elle est d’une telle beauté que toutes les merveilles du monde sont fades par rapport à elle. »

« Bien entendu, bien entendu, et tu vas me dire que ça sera pareil pour Sanphinoa dans quelques années, c’est ça ? S’il te plaît, arrêtes tes blagues. Moi, j’ai put rencontrer la vraie principale et elle est clairement pas joyeuse à supporter. »

« La vraie principale ? Comment peux-tu prétendre connaître réellement quelqu’un si celui-ci porte un masque ? Tu ne sais rien de la principale comme tu ne sais rien de Sanphinoa. »

« Je sais juste qu’elle fouette et que ça s’arrangera pas pour Sanphinoa. Et que si son visage ressemble au reste de son corps, ça ne sera pas du gâteau. »

« Comment est-ce que tu peux être aussi mesquin envers une fille qui t’adore ? »

« Car je suis comme ça, je ne suis pas un bon samaritain contrairement à ce que tu voudrais croire en ce qui me concerne. Désolé de te décevoir … encore que non. Je ne suis pas désolé et je ne le serais jamais envers toi ! T’es chiante ! »

« Waram ? Tu peux y aller maintenant ! » s’exclama Sanphinoa en sortant de la douche, serviette autour de son corps. Il passa à côté d’elle pour l’ignorer complètement. Pas besoin d’aller sous la douche mais il allait au moins … Pfff !

Après la séance de la douche, qu’il n’avait put éviter, le voilà avec Sanphinoa dans le bureau de la principale. Celle-ci était tout simplement assise, comme si de rien n’était, leur tournant le dos. Bien sûr, ils étaient seuls dans le bureau avec elle. Et lui était plus anxieux que Sanphinoa. Comment est-ce possible qu’elle ne soit pas angoissée ?

« Sanphinoa ? Waram ? Vous savez certainement pourquoi vous êtes ici, n’est-ce pas ? »

« Oui, oui, on le sait, si vous voulez bien nous disputer, nous infliger une punition et tout le reste, je vous en remercierais grandement. Dépêchez-vous, faites ça vite et bien, que je souffre qu’à moitié au lieu que ça soit en silence. »

« Tu as toujours une aussi grande bouche, n’est-ce pas, Waram ? Mais pourtant, tu n’es pas vraiment en position pour cela, non ? »

Elle s’était finalement retournée. Cette femme-chevalier aux cheveux verts. Il paraitrait que l’armure-pokémon était un professeur mais il n’avait jamais réussi à savoir de qui il s’agissait. Peut-être était-ce pour les classes supérieures ?

« Je le sais, je le sais … Je sais aussi que j’ai fait une bêtise, voilà tout. »

« Si tu le sais, pourquoi l’avoir fait alors ? Qu’est-ce qui t’a poussé à agir de la sorte ? »

« C’est de ma faute, principale, je voulais juste que … »

« Sanphinoa, tu n’es pas autorisée à parler. Je ne veux rien savoir de ton côté tant que je n’aurais pas obtenu les paroles de Waram. »

Ah ! Voilà que Sanphinoa perdait de sa contenance. Elle s’était attendue à ce que la principale la laisse parler mais au final, ce n’est pas du tout le problème. ARGL ! Son visage se tourne violemment vers la principale pour qu’il ait cette dernière en face de lui.

« Et quand je te parle, j’aimerai que tu me regardes moi, et non ta compagne de lit. Est-ce bien compris, Waram ? Quand je t’adresse la parole, aie la décence de me regarder, compris ? »

« Karray se trompe complètement à votre sujet. »

« Ah bon ? Qu’as t-elle dit ? Je pense que tu es assez grand pour t’exprimer, n’est-ce pas ? »

« Je n’ai pas envie de le répéter en sa présence. » marmonna le garçon aux cheveux noirs, désignant Sanphinoa d’un geste de la tête. Bien sûr. Mais les yeux derrière le masque de la principale devinrent roses.

« Je vois, je vois. Karry est de très bon conseil malgré ses provocations incessantes envers toi. Il vaudrait mieux que tu l’écoutes. Et visiblement, je suis une tortionnaire qui adore te faire souffrir. J’ai l’impression d’être un monstre à tes yeux, Waram. »

« Comment je dois considérer la femme-pokémon la plus puissante de l’école et qui est capable de lire dans les pensées de ses élèves ? »

« Allons, Waram. Je suis bien loin de tout cela. Simplement, je respecte les élèves qui me respectent, tu sais ? » chuchota doucement la principale, passant une main sur la joue de Waram qui commença à trembler de peur.

« Ne … Ne me touchez pas, c’est bon. J’ai compris ! On … peut reprendre le sujet ? »

« Oui. C’est exact. Et j’ai eut tout ce que je voulais … dans tes pensées mais maintenant, je veux que tu me le dises ouvertement. Pourquoi est-ce que vous deux avez eut une relation immorale et indécente dans l’enceinte de l’école de Gliros ? »

« Je n’ai pas de relation douteuse avec Sanphinoa. Arrêtez de croire n’importe quoi. »

« Je ne crois que ce l’on me dit et ce que je lis. D’après tes pensées, tu es encore dans la fleur de l’adolescence. Il est normal que vos corps réagissent ainsi et … »

« MAIS PUREE ! IL VOUS FAUT COMPRENDRE QUOI ! »

Il avait finit par se lever, l’aura ténébreuse du Diamat se formant autour de lui. Aussitôt, il se retrouva assis et paralysé sur le fauteuil, les yeux sous le masque le regardant ardemment. Sanphinoa avait chercher à ouvrir la bouche mais un mouvement de la main de la part de la principale et voilà qu’elle était devenue muette.

« Sanphinoa, cela va être à ton tour bientôt. Waram, ne t’avise plus d’hausser la voix en ma direction, est-ce que ce message est bien passé ? Dois-je répéter cette phrase encore une nouvelle fois ? Plus jamais … »

« Jusqu’à ce que vous compreniez qu’il n’y a rien du tout. Sanphioa, dis-lui ! »

« Je … Principale, vous êtes au courant que j’ai des cauchemars depuis quelques semaines, n’est-ce pas ? Vous avez même chercher à m’aider mais vous n’avez rien put faire pour lire à l’intérieur, non ? Et ça a continué, continué, continué … sans jamais s’arrêter. Vous savez à quel point j’ai du mal et … euh … de jour en jour, j’ai réussi à faire que Waram reste auprès de moi jusqu’à ce que je m’endorme. »

« Et au final, ça n’a pas vraiment marché. Je vous jure, c’était horrible. »

La principale le fusilla du regard à travers le masque. Quand c’était Sanphinoa qui parlait, ce n’était pas à lui de se charger de ça, c’était aussi simple que ça. Pourquoi est-ce qu’il ne comprenait pas ça ? C’était pourtant pas si difficile, non ?

« Enfin, juste, même après 23 heures, je n’ai pas réussi à dormir et euh … j’avais prévenu Sarine à son sujet. Elle savait qu’il dormirait là-bas. »

Prévenu Sarine ? HEEEEEEEEEEEIN ?! Comment ça ?! Elle l’avait manipulé ?! Car à la base, il ne savait pas que Sarine était au courant qu’il dormirait là-bas ! Comment elle aurait … ou alors, elle savait qu’il aurait accepté ? Malgré son comportement ? Une colère sourde gronda en lui alors qu’il tapotait sur le sol avec son pied.

« Tu savais ? Mais pourquoi ne pas avoir pris un lit chacun ? Tu es parfaitement au courant qu’il est possible pour les filles-chevaliers et les chevaliers de dormir dans le même dortoir, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ? »

« Je voulais avoir quelqu’un à mes côtés. Quand je me suis endormie auprès de lui, j’ai réussi à trouver le sommeil … et c’était bizarre et différent. »

Il fit semblant de vomir. Ça le rendait malade rien qu’à écouter ce qui se disait. On aurait put croire qu’il était un prince charmant ou autre, lui ? HAHAHA ! Quelle stupidité de leur part ! Et puis quoi encore ? Ah … Vraiment, c’était usant.

« Je vous le promets, il n’y a rient eut entre Waram et moi. Vous savez, il est encore un peu jeune … et euh … ça prend du temps hein ? »

« Je suis pas trop jeune, je sais comment ça se fait. Il faut … »

Cette fois-ci, ce fut un morceau de scotch qui se colla sur sa bouche alors qu’il lui était impossible de se mouvoir. Le sujet était tabou visiblement. Il tenta de se débattre sans y arriver, la principale soupirant :

« Je pense que oui, tu es au courant, Waram. Les détails ne nous concernent pas. Les enfants sont très précoces de nos jours. Sanphinoa, tu es une adolescente respectueuse. Tu es intelligente et sage. Ce genre d »acte ne te ressemble pas. »

« Ca ne se reproduira plus … pas tant que je resterais seule dans mon dortoir. »

Tout en disant cela, elle se tourna vers Waram, comme si elle espérait quelque chose de sa part. Mais rien n’arriva tandis qu’il ronchonnait sous le morceau de scotch.

« Même quand tu ne seras plus seule. Vous n’êtes pas encore majeurs, vous n’avez pris aucune protection et vous êtes encore trop jeunes pour affronter ce genre de périples dans la vie. Sanphinoa, ne commets pas une erreur. Et je ne parle pas de Waram en tant que tel, je sais aussi bien que toi ce qu’il est réellement. Mais … Promis ? »

« Waram est le premier … à avoir ouvertement pris ma défense, madame la principale. Il est vraiment très très très … important. Mais il n’y aura rien du tout, je vous le promets. »

« Bon, considérons que c’est juste une simple mise en garde. Cela ne sera pas dans vos dossiers scolaires et tant que vous vous montrez raisonnables tous les deux et que cela ne se reproduise plus, il n’y aura alors aucun problème. Vous pouvez vous retirer. »

Ah ben merci ! Il ne pouvait s’exclamer mais il arriva à se relever. Sans même chercher à saluer les deux personnes, il quitta la salle de la principale avec un grand soulagement. Tant mieux, il pouvait enfin se reposer, c’était tout ce qu’il désirait.

« Tiens ? Madame la principale, qu’est-ce que c’est ce que ce cadre ? »

« Visiblement, rien ne t’échappe, je m’attendais à ta remarque. Disons que c’est un petit souvenir d’Afrique. Et je sais aussi quel est le rituel que tu as fait là-bas. »

« S’il vous plaît, ne dites rien à Waram Et j’espère que vous comprendrez sincèrement ce qui s’est passé dans la chambre. Je ne veux pas précipiter le tout. »

« Je le sais, je le sais. Zou, tu peux t’en aller toi aussi. Et que je ne vous revoies plus ici pour la même raison dans les jours qui suivent, d’accord ? »

L’adolescente aux cheveux bleus hocha la tête positivement, ayant retrouvé le sourire sous son masque tandis qu’elle était prête à retourner en classe aux côtés de Waram. D’ailleurs, elle le repéra dans les couloirs. Vrai qu’il fallait d’abord manger un petit morceaux avant, non ? Elle se plaça en face de lui avec un plateau-repas, disant :

« Tu vois, Waram ? Tout est bien qui finit bien ! »

« On va dire ça comme ça mais ne te fout pas de moi, je ne crois pas que la situation semble aller bien. Il suffit de voir les autre. »

Les autres ? Qu’est-ce qu’ils avaient ? Ah, ils discutaient entre eux et alors ? Ce n’est pas comme si c’était la première fois que cela arrivait, non ? Elle eut un petit sourire aux lèvres, comme si elle s’en fichait éperdument. Ce n’était pas la première fois, non ?

« Mangeons plutôt au lieu de nous concentrer sur ce que les autres pensent de nous, Waram. On sait très bien qu’on sera pas élus roi et reine de l’école. »

« C’est pas faux, je dois juste me faire du souci pour rien, j’imagine. »

Mais il avait l’impression que c’était encore pire qu’avant même s’il n’avait aucune explication raisonnable à donner pour tout cela. C’est étrange, vraiment très étrange. Mais après, Sanphinoa allait bien mieux et tant mieux en un sens, c’était un peu pour elle qu’il avait fait tout cela. Mais pour la peine, la mousse au chocolat, il se la gardait pour SA pomme ! Il n’allait pas la partager, et puis quoi encore ? Y avait des limites !

« Est-ce que tu me boudes, Waram, »

« J’ai passé l’âge pour ça, Sanphinoa. Disons juste que je suis déjà fatigué alors que la journée vient à peine de commencer. J’espère que ça ne sera pas aussi épuisant cette après-midi. Je voudrais … juste le nom de mon adversaire. »

Car oui, maintenant qu’ils en avaient fini avec cette folle nuit et surtout les problèmes dans la salle de la principale, il avait toujours cette idée gravée dans son crâne. C’est pour ça qu’il passait déjà à autre chose maintenant.