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Chapitre 69 : Si proche

Chapitre 69 : Si proche

Le lendemain matin, il n’avait dormi qu’à moitié. Même si cela pouvait paraître surprenant, il s’était réveillé toutes les heures pour vérifier que Royan allait bien ou non. Car oui, malgré ses dires, il préférait vérifier que l’adolescent aux cheveux bleus allait bien. C’était aussi simple que cela … et pourtant plus épuisant.

Il regarda Elen qui était descendue, se frottant les yeux. Elle aussi semblait avoir passé une nuit assez difficile. Hahaha. Il vient l’embrasser sur les lèvres, ce petit geste permettant alors à Elen de se réveiller bien plus facilement tandis qu’il demandait :

« Alors, comment ça s’est passé ? Est-ce que Clari fût infernale ou non ? »

« Pas du tout mais … au cas où, j’ai surveillé ses bandages pour être prête à les changer. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Et toi ? Tu as une petite mine. »

« Pour la même raison que toi, tout simplement. Même si Royan est resté calme. Je pense que ses blessures sont bien moins importantes que celles de Clari mais … Clari ? »

« Elle dort encore. Et oui, elle respire, j’ai vérifié. Je sais que tu serais capable de me poser la question mais tu te doutes que de te voir aussi inquiet par rapport à une autre femme me rend terriblement jalouse, n’est-ce pas ? Est-ce que tu t’en rends compte ? »

« Je m’en rend parfaitement compte, désolé … mais c’est … ainsi et pas autrement. Je suis désolé mais je n’arrive pas à imaginer autre chose, voilà tout. Mais elle va bien ? »

« Elle va bien. Elle est encore en train de dormir. Visiblement, les autres sont aussi plongés. Et je ne sais pas pour Sérest et Séran mais cela ne me regarde pas. »

« Donc nous sommes les seuls debout. Ah non, je vois qu’Elise est déjà en train de partager ses connaissances de serveuse avec autrui. »

Il avait fait un petit sourire en la remarquant tandis que la jeune femme aidait les autres serveuses à livrer les différents plats aux clients et aux personnes qui ont dormi dans l’auberge cette nuit. Finalement, elle arriva jusqu’à eux, leur demandant doucement :

« Bonjour, mademoiselle, monsieur, puis-je prendre votre commande ? »

« Bonjour, mademoiselle Elise, je vois que vous avez plutôt bien dormie cette nuit, non ? »

« Tout le contraire ! Mais j’ai besoin de m’aérer l’esprit et pour cela, j’ai demandé si je pouvais travailler brièvement ici, quitte à ce que ça soit gratuit. »

« Je vois, je vois … alors bonne chance, non ? » dit-il avant de lui signaler ce qu’il comptait prendre comme petit-déjeuner, Elen faisant de même de son côté.

Pourtant, au bout d’une demie-heure, les autres étaient déjà tous descendus, sauf Clari. Bien qu’il ne voulait pas paraître soucieux, il finit par se lever, saluant tout le monde avant de monter à l’étage Qu’on le veuille ou non, son inquiétude restait grandissante tandis qu’il ne se préoccupait pas des paroles d’Elen qui lui demandait où il allait.
Il ouvrit doucement la porte de la chambre, là où Clari et les autres dormaient avant de finir par se rapprocher à pas de loup vers le seul lit occupé. Ah … Clari dormait encore. Elle semblait si paisible et si calme, on aurait presque cru à une ange.

« Elle a l’air de dormir paisiblement, tant mieux. »

Il était maintenant près d’elle, regardant brièvement son visage. Elle avait encore quelques égratignures malgré les soins apportés par Elen. Il n’osait pas retirer la couverture, il n’était pas fou non plus. Elen avait sûrement fait un excellent travail, comme d’habitude, pour ne pas changer. Ah … Enfin bon, Clari allait mieux.

« Qu’elle continue de dormir, ça vaudrait mieux. »

Il s’apprêtait à repartir mais … il n’y arrivait pas. Clari était couchée … et il s’en voulait encore tant pour hier. Quel imbécile ! Mais quel imbécile ! Il prit une chaise, allant s’asseoir non-loin du lit de Clari avant de baisser les yeux.

Lorsque les autres vinrent le chercher dans la chambre, vingt minutes plus tard, il s’était assoupi. Pendant ce temps, Clari s’était réveillée, sa main sur celle de Tery. Elle posa un doigt sur ses propres lèvres comme pour dire de ne pas réveiller Tery avant qu’elle ne se mette assise dans le lit.
Il ne comprit pas le visage attendri de Clari lorsqu’ils s’étaient remis en marche pour quitter la ville en début d’après-midi. Et personne ne lui donnait d’explications à ce sujet, bien entendu. Ils avaient décidé de ne pas lui accorder ce qu’il désirait. Mais bon, ce n’était pas un problème. Clari allait mieux et c’était le plus important.

Sur le chemin, il continuait à veiller sur elle, comme un chevalier silencieux. Il ne voulait pas qu’elle aie de problèmes pendant qu’elle se déplace. Mais heureusement pour eux, les assassins d’hier avaient eut leurs comptes et la journée se passa tranquillement, sans qu’il n’y ait d’incidents. Néanmoins par mesure de sécurité, il avait décidé qu’ils dormiraient dehors et de toute façon, il pourrait veiller sur Clari.

« Tery, tu sais que je ne suis pas en sucre non plus ? Au début, c’était amusant, maintenant, c’est un peu gênant de te voir comme ça. »

« Contrairement à Royan, tes blessures ne vont pas guérir aussi facilement. Même si on te soigne avec de la magie. Tu es blessée donc je m’occupe de toi. »

« Pff, je vous jure, il n’est pas adorable, vous trouvez ? »

Les autres personnes ne répondirent guère tandis que Tery remarquait que Clari avait quelques rougeurs aux joues. Il posa aussitôt une main sur son crâne, disant :

« Non, pas de température, j’avais peur que ça soit le cas. »

« Oh Tery, Tery, Tery … VIENS PAR LA ! »

« Qu’est-ce qu’il y a ? AAAAAAAH ! » s’écria le jeune homme avec surprise.

Il venait encore de se faire enlacer assez fortement par la jeune femme. Elle poussa elle aussi un petit cri de douleur avant de rire. Ah … Elle allait se faire mal, qu’elle arrête ça, surtout que c’était toujours assez gênant quand d’autres les voyaient.

« Clari, est-ce que tu peux le relâcher, s’il te plaît ? Je pense que tu es en train d’étouffer Tery avec tout ça. Et s’il veut veiller sur toit, il le fera. »

« Oh, bien entendu, aucun problème, Elen. Si tu donnes ton accord, ça ne me pose pas de problèmes. Tu n’as pas peur que je te vole Tery ? »

« Venant de toi ou de lui ? Pas le moins du monde. » marmonna la femme aux cheveux blonds comme Clari. Elle n’arrivait pas à l’avouer … elle avait tellement de mal mais … Tery appréciait tellement Clari qu’il était alors impossible d’imaginer ne serait-ce qu’une relation entre eux, ça serait … presque contre-nature ?

« Arrêtes de raconter des bêtises, Clari. Pour la peine, on va déjà t’emmener dans la tente. Ce n’est pas en restant trop longtemps éveillée que ton corps se reposera. »

« Ouiiiiiiiiii Terrrrrryyyyyyyy. » dit Clari en levant ses yeux au ciel.


Elle le suivit jusqu’à la tente, les deux personnes pénétrant à l’intérieur. Elise se place à côté d’Elen, attendant une réaction de sa part qui n’arriva pas. Elle mangeait bien tranquillement, les autres faisant de même. Elise retourna auprès de Royan, demandant d’une voix faible :

« Et vous, messire Royan, aucun … aucun problème ? »

« Aucun problème, mademoiselle Elise. Merci néanmoins de votre sollicitude. »

« Oh, je vois … je vois. Soit, si vous avez un problème, vous pouvez me le dire. Soigner les petites plaies, j’ai l’habitude. Vous ne savez pas le nombre de bagarres que l’on peut avoir en une journée voire une soirée dans une taverne auprès d’une frontière. Avec les différents peuples qui s’affrontent à base de « Mon peuple est le plus fort ! ». »

« Je n’en doute pas un seul instant, mademoiselle Elise. Après, peut-être qu’il faudrait voir pour mes bandages, oui. Est-ce que cela ne vous dérange pas ? »

« Pas le moins du monde ! Allons-y tout de suite. Je dois avoir des bandages propres dans mon sac ! » s’exclama la demoiselle avant de pénétrer dans une autre tente, Royan levant les yeux au ciel bien que cela ne le dérangeait pas vraiment.

« Je vous jure. Je dois donc m’absenter, je suis vraiment désolé. »

« Fais donc, fais donc, Royan. Cela ne nous dérange point. » dit Sérest tout en servant à manger à son mari, celui-ci la remerciant.

Elen avait les yeux plongés dans son assiette, n’étant pas prête à relever la tête par rapport à tout cela. Elle n’avait rien à dire, rien du tout. Elle avait juste à patienter. Tery s’occupait de Clari avec une telle dévotion qu’elle n’avait pas le coeur à être jalouse. Pourquoi le serait-elle ? Tery ne pensait à rien de mal, juste à la santé de Clari, rien d’autre.

Encore une journée qui s’écoula. Tery avait bien passé la nuit à surveiller Clari, les yeux à moitié clos. Le lendemain, il s’était réveillé dans ses bras, la jeune femme lui caressant le dos doucement. Heureusement, Elen n’avait pas vu ça sinon il l’entendrait encore pendant des heures. Le jeune homme aux cheveux bruns se sentait mieux … et Clari aussi !

« Prêts pour une nouvelle session en bateau ? »

Il avait posé la question, tous lui répondant par l’affirmative alors qu’ils se remettaient en route. Heureusement pour lui, encore une fois, ce voyage ne fut guère vraiment long. Moins d’une journée ! Et au final, ce qui était plaisant à savoir, c’est qu’ils étaient de plus en plus proche de Traslord, à sa grande joie.

« Bon … Ah … On reste dans la ville ou non ? »

« Je ne pense pas que ça soit une bonne chose, loin de là. Autant ne pas rester dans les environs. Peut-être que des assassins attendaient le bon moment sur le bateau. »

« Manelena, on ne va pas commencer à juger et surveiller toutes les personnes autour de nous, hein ? Ca serait juste désastreux. »

« Désastreux, désastreux, oui et non. Je préfère prendre mes précautions. »

« Ca se comprends mais tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. Bon … Sortons de la ville alors. Ne perdons pas plus de temps. Et oui, surveillez nos arrières. »

Puisqu’il en était ainsi, autant mettre un maximum de distance. Ils avancèrent mais Tery avait déjà put apercevoir quelque chose d’étrange, vraiment très étrange. Ou peut-être que non ? Auparavant, quand ils étaient au centre de Claudiska, il ne pouvait guère réellement voir sous leurs pieds mais sur ce chemin, il avait cru apercevoir l’océan mais aussi les plaques de glace et les icebergs. Vraiment ?

« Nous sommes de plus en plus proches de Traslord ? »

« C’est exact mais ce n’est pas cela le plus préoccupant. Nous n’avons pas encore quelques soldats de mon royaume dans les environs. Nosu restons en territoire de Claudiska, Tery. Désolé mais ce n’est pas encore ce soir que l’on dormira en sécurité. »

« Je me doutes, je me doutes … mais cela n’aurait pas été déplaisant. Je prendrais un tour de garde pour cette nuyit. Désolé Clari, je ne peux pas te surveiller. »

« Oh, tu sais, tu peux me laisser seule une nuit, je ne vais pas me briser entre tes doigts non plus, n’est-ce pas ? » dit-elle tout en rigolant.


Ce n’était pas une question de se briser ou non entre ses doigts. C’était juste une simple mesure de sécurité. Bon, qui d’autre allait rester là, prêts à veiller ? Manelena et Séran se proposèrent. Tant mieux. Elen, Elise, Royan et Clari pourront se reposer paisiblement. Il valait mieux qu’ils soient tous les trois en bonne forme pour cela !

« Installons les tentes alors ! Le plus vite ça sera fait, le mieux ça sera. »

Sa phrase ne voulait guère réellement dire quelque chmais qu’importe ! Il haussa les épaules, les tentes se retrouvant vite placées. Le repas fut concoctée par Sérest, celle-ci ayant tapoté dans ses mains avant de dire d’une voix enjouée :

« Et oui, je suis désolée pour vous mais je peux vous l’avouer … j’ai pris quelques ingrédients de Claudiska pour vous concocter une soupe. »

« Et désolée pour quelle raison ? Je suis pressé de goûter, moi ! »

Tery s’était exclamé avec une grande joie tandis que Sérest lui souriait. Et c’est vrai que cela avait un goût bien unique. Dans leurs gamelles se trouvait une délicieuse soupe sur laquelle flottait un petite nuage de mousse aromatisée. Quel délice ! Bon, ça ne faisait pas office de viande mais qu’importe, il n’allait pas vraiment s’en plaindre. Où est-ce qu’elle avait imaginé ça ? Comment est-ce qu’elle avait réussi ce tour de force ? Il était tout simplement …

« A ta tête, j’ai l’impression que tu ne savais pas que j’étais capable de ça, Tery, non ? Il me faut bien nourrir mon homme, tu ne crois pas ? »

« Tu voudras bien m’apprendre un peu, Sérest ? » demanda aussitôt Elen, Tery levant les yeux au ciel, comprenant parfaitement ce qui trottait dans la tête d’Elen.

« Pouquoi pas ? Rien ne m’en empêche. »

« Merci beaucoup alors. Bon, je suis maintenant pressée. S’il y a d’autres secrets, tu me les diras, non ? » dit une nouvelle fois la femme aux couettes blondes.
La soirée se passa tranquillement, Tery étant installé au coin du feu pendant qu’il surveillait les différentes tentes. Elen avait bien chercher à veiller avec lui mais il avait poliment refusé. Il était tout simplement hors de question qu’elle l’accompagne. Elle avait besoin de dormir et ça sera tant mieux. De toute façon, il ne comptait pas réveiller Manelena et Séran. Il préférait qu’ils soient tous en pleine forme.

« Tery, cela fait normalement une heure que tu devais venir me réveiller. A quoi est-ce que tu joues, je peux le savoir ? Ou préfères que je te force ? »

« Pas besoin d’utiliser la violence. Je ne voulais pas … t’embêter. »

« Pfff, encore une fois, tu cherches à faire le jeune homme solitaire, avec ses problèmes, pour ne pas déranger le monde. Tu t’en veux pour Clari ? »

Elle avait mis les pieds dans le plat. Oh, bien entendu, il n’y avait pas que ça, loin de là … mais en même temps, comment est-ce qu’il pouvait expliquer autrement ? Clari, c’était Clari, c’était vraiment trop important pour lui.

« Clari, lorsque tu m’avais envoyé avec les autres pour les médaillons, ce fut la première personne à se rapprocher de moi. Dans l’armée, je n’avais qu’Olin … et je ne sais même pas ce qu’il est devenu depuis tout ce temps. »

« Et qu’est-ce que tu veux que ça lui fasse ? C’est du passé, tires un trait dessus. »

« Oui mais non ! Ca reste … important, ça reste ce qui a façonné ma vie hein ? Je ne peux pas balayer ça d’un mouvement de la main en disant : « Voilà, c’est fini. » »

« Tu le peux si tu le veux, ne te moques pas de moi. Mais Clari … C’est Clari. C’est tellement différent, c’est tellement autre chose avec elle. »

« Qu’est-ce qu’elle représente pour toi, vraiment ? » questionna la femme aux cheveux argentés. Il tourna son visage vers Manelena, prenant un profond soupir avant de dire :

« Une famille toujours à portée de main. Hahaha. Je suis fils unique et toi aussi, n’est-ce pas ? Tu es fille unique … donc … enfin … des fois, tu aimerais avoir un proche qui ait ton âge pour tout lui dire, tout lui confier. »

« Pas vraiment, surtout en vue de mon histoire dont je me passerais bien sur certains points. »

« Oui mais ce que je veux dire par là, c’est tout simplement … que je pourrais tout lui … laisser. Même si j’étais sur le point de mourir, ça serait à elle que je laisserais ma vie pour me sauver, voilà tout. «

« Même pas Elen ? Tu es sûr de ce que tu avances ? »

« Sûr et certain, pourquoi est-ce que je mentirais à ce sujet ? Clari, c’est Clari, Elen, c’est Elen, rien de plus, rien de moins, voilà tout. Mais … Clari … »

« Je vois, je vois, une grande sœur, j’ai l’impression que je le savais depuis longtemps. »

« Je ne l’ai jamais réellement caché, tu t’en doutes. Tu as remarqué sinon ? Même de là, on peut apercevoir la tour, c’est plaisant, non ? »

Il avait désigné du doigt un point dans l’obscurité. Même sans cligner des yeux, grâce à la lueur de la lune, il était vrai qu’ils pouvaient remarquer cet édifice qui traversait les cieux comme si de rien n’était. Majestueux, c’était tout simplement majestueux.

« Je reste complètement baba de tout ça … »

« Moui, ça reste une simple tour offerte entre deux nations, rien de plus. Et sinon pour m … non, rien du tout, Tery. »

« Hein ? Qu’est-ce qu’il y a Manelena, un problème ? »

« Rien du tout. Vas te coucher dans la tente avec Elen. Tu as assez veillé. Par ta faute, je ne suis pas sûre de trouver cela nécessaire de réveiller Séran maintenant. »

« D’accord, d’accord. Bonne nuit, Manelena. Veilles-bien. »

Il s’était redressé, ne cherchant pas à savoir ce qu’elle allait poser comme question tandis qu’elle l’observait. Elle s’apprêtait à se relever mais s’arrêta dans son geste. Ca ne servait à rien du tout. Elle n’avait pas terminé sa phrase, elle n’avait donc aucun droit pour faire un geste, que de toute façon, elle trouvait risible et pathétique, surtout venant de sa part.

« Comme si j’avais envie de veiller en étant seule, tss. »

Elle marmonnait cela tandis que le jeune homme était maintenant dans la tente. Il se coucha sans un mot du côté d’Elen. La serrant contre lui, il déposa juste un baiser sur sa joue avant de bien se calfeutrer contre son coeur.

« Toi aussi, dors bien … si tu n’as pas encore réussi à trouver le sommeil. »

« C’est toujours très difficile quand tu n’es pas là, Tery. Bienvenue … mais … ce n’était pas trop dur de veiller autant. Et je dormais, si … »

Il lui suffisait juste de venir l’embrasser pour qu’elle se réveille. Ils discutèrent tous les deux doucement, Tery parlant alors de l’imposante tour non-loin de là tandis qu’Elen l’écoutait sagement. Il voulait éviter d’évoquer Manelena, préférant pas mettre Elen en colère.

« Est-ce que tu veux que l’on s’amuse, toi et moi ? »

« Elen, il y a du monde autour de nous, je ne préfère pas. »

Elle eut un grand sourire avant de fouiller dans son sac. Elle en retira une serviette avant de descendre son justaucorps, le regardant dans les yeux. Elle lui murmura tendrement :

« Ce n’est pas un problème, Tery. Je vais être très silencieuse, je te le promets. »

Qu’est-ce qu’elle faisait ? Il cligna des yeux quand elle vint mordre à pleines dents dans la serviette, à la grande surprise de Tery. Elle s’était maintenant complètement déshabillée alors qu’il se demandait ce qui lui passait par la tête. Il finit par comprendre où elle voulait en venir. Il lui chuchota faiblement :

« Pour éviter que tu ne fasses de bruit, c’est juste … »

Stupide mais aussi assez excitant. Mais quelle idiotie. Il trouvait ça particulièrement bête et pourtant, il allait jouer le jeu de la jeune femme aux cheveux blonds. Il se déshabilla à son tour, se retrouvant tout simple nu au-dessus delle.

« Quelle idiotie … mais quelle idiotie de ta part. »

« Hmm hmm hmm. » s’exclama t-elle en silence comme pour lui dire de se taire et de profiter tout simplement de ce plaisir commun aux deux personnes.

« Mais bon, c’est comme ça que je t’aime, n’est-ce pas ? »

Elle avait les joues rougies par le désir alors qu’il mordait un autre morceau de la serviette. Autant faire cela en silence bien que les halètements entre les deux personnes étaient possibles à entendre. Cela faisait déjà quelques temps que les deux amants ne s’étaient pas retrouvé pour passer un petit moment à deux. Croisant ses doigts avec ceux d’Elen, il exprimait toute l’ardeur et le désir qu’il ressentait envers la jeune femme pendant de longues minutes. Quand ils eurent terminé, leurs bouches saignaient un peu mais ils étaient heureux, terriblement heureux et c’était ce qui comptait le plus actuellement.

Chapitre 30 : Un corps qui souffre, un cœur qui saigne

Chapitre 30 : Un corps qui souffre, un cœur qui saigne

« Ne posez même pas la main vers lui… Ne faites plus un pas… Ou je ne me gênerais pas pour vous tirer dessus… »

Elle n’allait pas utiliser son armure. Celle-ci n’était pas faite pour être mise à des fins personnelles. Car oui… Là, c’était une affaire personnelle et elle n’avait aucune honte à le signaler. Le jeune homme dans la cuve restait parfaitement immobile alors qu’elle se tenait fermement devant lui, prenant appui sur ses deux pieds pour avoir une position défensive. Cette fois-ci… Elle n’allait pas s’en priver.

« Samus Aran… Vous savez que ce vous êtes en train de faire est contraire aux règles de la fédération galactique… Alors je vais vous demander : Est-ce que vous voulez gâcher toutes ces quelques années au service de la fédération à cause d’un jeune homme que vous ne connaissiez pas il y a à peine deux mois ? Je ne vous savais pas aussi émotive, Samus Aran. Est-ce que ce jeune homme est si important à vos yeux ? » signala le commandant alors qu’il demandait aux soldats de rester en position.

De son côté, Peter était le premier à s’être relevé, brandissant trois pokéballs mais les professeurs l’arrêtèrent, lui demandant de se calmer avant que cela ne dégénère. Il n’allait pas laisser passer cela quand même ! De l’autre côté, Cynthia et Marc se tenaient la tête tandis que Pierre Rochard était un peu sonné encore. Samus répliqua au commandant :

« Je ne vois pas où c’est de l’importance. Non… C’est complètement différent de vous et vous savez en quoi ? Je vais vous le dire… Je suis différente de vous car j’ai quelque chose que les pirates de l’espace non pas… Que la fédération galactique n’a pas… Et à ce que je vois… que les habitants de Terra n’ont pas… Cela s’appelle une éthique. »

Peter grimaça sous les paroles de Samus. Elle n’avait pas à les juger. Elle ne savait rien du tout de ce qui se passait sur Terra ! Néanmoins, elle semblait ne pas en avoir terminé :

« Car je ne vois pas où je pourrais apprécier Orion. Dois-je rappeler à quoi ressemble son caractère quand il joue son rôle ? A celui d’un pervers absurde qui ne pense qu’à la poitrine des femmes. Le pire est qu’il drague comme un manche et qu’il dit des imbécilités avec une telle facilité que cela en devient exaspérant… comme si il n’était pas au courant de la portée de ce qu’il prononce. Et ensuite ? Et bien… Continuons…

Lorsqu’il a décidé de se montrer sous sa véritable apparence, ce n’était guère mieux. Imaginez un type misogyne qui n’hésite pas un instant à coller son poing dans la figure des femmes ? Et lorsqu’il commence à s’adresser à elle, les mots tout gentils et mignons ont une tournure bien plus insultante. Et je ne parle même pas de son caractère ! Il est vraiment horrible ! L’un des pires hommes qui existe dans ce monde ! Il pourrait vous abandonner que ça ne lui ferait ni chaud ni froid… Surtout qu’il signale clairement qu’il déteste toutes les personnes autour de lui. Mais en dépit de ça… Il a quand même… quelques qualités…

Lorsqu’il combat, il se donne à 200%, il n’a pas peur de se prendre des coups et il est courageux… voir un peu trop… On pourrait appeler cela de la témérité… ou de la bêtise. Néanmoins, il n’hésite pas un seul instant lorsqu’il s’agit de ses convictions. De l’autre côté, il lui arrive d’être un minimum… homme car malgré ses paroles, il est capable de faire de grandes choses pour une autre personne… et cela malgré la difficulté qui s’en suis. Oui… Il combat tout le temps… et celui depuis bien plus longtemps qu’il n’y paraît… C’est à cause de personnes amorales comme vous qu’il est comme ça… Il aurait pu devenir bien pire… mais ce n’est pas le cas. »

Elle venait de terminer finalement son monologue alors que quelques bulles apparaissaient dans la cuve dans laquelle était plongé le jeune homme. Il semblait respirer un peu plus rapidement qu’auparavant. Le commandant continuait de se triturer la moustache avant de dire d’une voix calme :

« Soit… Votre tirade nous montre que malgré vos dires… Vous semblez accorder une certaine importance à ce jeune homme, Samus Aran… Néanmoins… Puisque vous ne voulez pas vous pousser… Je me vois contraint de vous mettre aux arrêts. Soldats… Faites votre travail ! Emmenez-là ! »

Quoi ?! Il voulait quand même faire ça ?! JAMAIS ! Ne pas utiliser son armure contre eux… Même si ça la démangeait ! Plusieurs soldats, des nouveaux renforts arrivaient vers elle. Ils n’osaient pas tirer, simplement la menacer de leurs armes. Son fouet claqua plusieurs fois, faisant tomber les armes de certains, le corps des autres.

« Samus Aran… Vous ne faites qu’aggraver votre situation. Pensez-vous vraiment que c’est la meilleure idée à faire ? Plus vous résistez, plus Théodore Astrum risque d’avoir de gros problèmes. Imaginez un seul instant qu’un tir perdu le vise directement… Dans sa condition, ça ne serait pas très conseillé. »

Mettre la vie d’Orion encore plus en danger ? Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Enfin… Elle baissa son arme, les soldats commençant à l’entourer en lui demandant d’avancer. Ils n’osaient pas la forcer… même si ils étaient bien plus nombreux. Ils arrivèrent à l’entrée de la pièce mais elle s’arrêta, baissant la tête avant de murmurer d’une voix lente mais claire :

« Je vous le promets… Faites une seule expérience douteuse… avec Orion… Et je vous le ferais regretter amèrement… Que cela soit Terra ou la fédération galactique. »

« Emmenez là dans une cellule isolée, la plus sécurisée de tous et de toutes. » termina le commandant alors qu’elle quittait la pièce. Une minute plus tard, il observa les quelques blessures des maîtres pokémons avant de reprendre :

« Restez-ici pour vous faire soigner. Je vais dans mon bureau pour voir ce que je vais faire de Samus Aran et de la punition qu’elle va recevoir. »

« Cette femme est complètement folle. Il faudrait l’interner. » signala Cynthia en gémissant, une main posée sur son front.

Il ne répondit pas à la phrase de Cynthia, quittant la pièce à son tour avant de se diriger vers son bureau. Celui-ci était bien différent de la salle de commandement… Il y avait le bureau du commandant et la salle de commandement… C’était deux pièces bien différentes. Son bureau était tout ce qu’il y avait de plus simple : Une petite bibliothèque sur la droite, un secrétaire en bois au beau milieu de la pièce et quelques cadres avec des médailles à l’intérieur. Oui… Son bureau n’avait rien de bien majestueux. Il avait néanmoins une magnifique vue sur l’espace derrière son fauteuil. Il alla s’asseoir sur ce dernier, posant les coudes sur le bureau avant d’observer le cadre posé sur son bureau. Il l’observa quelques instants, regardant les deux jeunes personnes dessus. Une femme d’une vingtaine d’années aux cheveux noirs assez courts et un homme qui devait avoir vingt-cinq ans et des cheveux de même couleur que la femme. Les deux faisaient un salut militaire, un grand sourire aux lèvres alors qu’une ou deux médailles ornaient leur poitrine. Il baissa le cadre avant de pousser un profond soupir, se relevant pour observer l’espace.

« Voilà… Cela devrait être soigné d’ici quelques jours. » annonça l’un des médecins alors que Peter se retrouvait avec un bandage au front, les quatre maîtres pokémons étant assis sur un lit vide.

« Nous allons nous reposer dans la salle de repos. Avec cette femme, il vaut mieux être en pleine forme. La prochaine fois, je n’hésiterais plus un seul instant à utiliser mes pokémons si cela s’avère nécessaire. »

« Peter… Nous ne sommes pas là pour nous quereller avec les autres peuples. Nous ne sommes que des nouveaux dans l’univers tout entier. » déclara Pierre Rochard avant de se lever en premier, rapidement rejoint par Cynthia, Marc et le maître des dragons.
Ils quittèrent ensembles la salle des soins, laissant les professeurs, les médecins et les scientifiques discuter entre eux. Tous étaient en train de parler de diverses choses mais toutes ne concernaient qu’une personne : Théodore Astrum. Les scientifiques et médecins s’adressaient principalement aux professeurs pokémons :

« Il devrait facilement s’en sortir… mais quand même… Les poisons de votre planète sont très puissants. Absorber le phazon et l’annihiler, ce n’est pas à la portée de tous et de toutes. En fait… Nous ne pouvons que réussir à contrôler son flux pour éviter qu’il ne progresse ou alors à l’utiliser… mais le détruire est normalement impossible… Du moins, pour nous. Car Samus Aran a été capable d’annihiler la planète Phaaze qui était composée de Phazon. »

« Disons que certaines créatures de Terra sont particulièrement virulentes. Je prendrais le cas d’Arbok. Ce serpent violet avec des tatouages sur son corps. Il est capable d’abattre deux Wailords grâce à son poison. Les Wailords sont les créatures les plus grandes de notre planète. Ainsi, je me demande quand même ce que le professeur Bartholomé avait en tête… Je me demande même si ce n’est pas plutôt un autre groupe… Hum… J’ai une question : Il sera réveillé quand ? J’ai quelques questions à lui poser. »

« Cela ne dépend pas de nous mais de lui. Normalement, les soins sont déjà terminés. Il n’est pas réveillé à cause de la fatigue peut-être… »

« Je vois, je vois, je vois… »

Pas réveillé ? Il l’était depuis bien dix minutes ! Et il serrait les dents bien qu’il n’avait ouvert les yeux qu’un court instant pour voir qui était devant lui. Il avait cru entendre la voix de Samus pendant son inconscience. Il avait sûrement du se tromper. Mais où était-elle ? Il se rappelait simplement… s’être fait pénétré par un tentacule bleu… et après ? Plus rien…

« Mais quand même … Cette Samus Aran… Elle m’avait fait une forte impression mais je ne sais pas du tout ce qui lui a pris. Elle semblait si sérieuse… et si calme… Sauf lorsque Théodore la mettait en colère. Mais là… J’avoue que je suis assez perplexe. Elle risque quoi ? Car vue ce qu’elle a fait, il est impossible que cela se passe sans problèmes. »

Faire ? Qu’est-ce qu’elle avait fait ? Il ne devait pas parler… Ni montrer qu’il était réveillé… Mais qu’est-ce que cette idiote de femme aux cheveux blonds avait fait encore comme bêtise ? Il écouta le reste de la conversation :

« Est-ce que Samus a subie des expériences… dans sa jeunesse ? »

« Nullement… Nous ne savons pas grand-chose à son sujet mis à part qu’elle a du sang de Chozo et de Metroid en elle. C’est cela même qui lui donne cette force… potentielle… Enfin… Malgré cela, elle n’est pas du même niveau que ce jeune homme. Je pense que dans un combat de force pure, Théodore serait capable de surclasser Samus si elle n’a pas son armure et qu’ils ont la même expérience de combat. »

Hahaha… Les imbéciles… Ils arrivaient finalement à comprendre ça ? De parfaits idiots… C’était vrai… S’il le désirait… Il pourrait utiliser son propre sang… comme poison… ou comme antidote… On pouvait lui trouver tellement d’utilités différentes… Mais là… Ce qui l’intriguait le plus… était Samus. Qu’est-ce qui s’était passé avec ? L’un des médecins soupira avant de reprendre :

« Mais bon… Il y a peu de chances qu’ils se revoient. Si Samus Aran est considérée comme une criminelle, il y a de fortes chances qu’elle soit emmenée dans la prison des pires criminels de l’univers et cela… Simplement par mesure de sécurité à cause de son armure orange. Ce serait une triste fin pour elle… Mais bon… Si elle n’avait pas perdu la tête en réagissant ainsi… Personnellement, je ne trouve pas cela forcément très choquant… Enfin… Au départ, si… Il faut se l’avouer… C’est un peu inhumain… mais ce n’est pas la première fois que des choses de ce genre se déroulent… Je pensais qu’elle aurait eu un comportement plus mature que de s’en prendre à vous et surtout aux maîtres pokémons. »

« Et cette menace à la fin n’arrangera pas son cas… Menacer la fédération galactique si on fait quelques tests sur Théodore Astrum… Ce n’était pas la meilleure idée à dire. Regardez-moi ça… Il y a des taches de sang sur les murs… et le sol… Il faudra que je prévienne le service de nettoyage. »

Samus… avait fait quoi ? Elle s’en était prise à la fédération galactique ? Et aux maîtres pokémons ? Pour… lui ? C’était quoi cette idiotie ? Est-ce qu’ils blaguaient ? Pourtant… D’après ce qu’il entendait… C’était loin d’être le cas… Ils étaient sérieux… Terriblement sérieux… Samus n’avait pas hésité un instant ? C’est ça ? Elle s’était battue contre eux… à cause de ça ? Est-ce que ça voulait dire… Ah…

Ils avaient donc appris ce qu’il avait dans le sang… Il aurait dû s’en douter un jour… Si les gens de Terra étaient venus…Ils avaient donné toutes les informations nécessaires en ce qui concernait les pokémons… Ah… Le jeu était terminé… Mais maintenant… La jeune femme aux cheveux blonds allait avoir de sérieux problèmes et tout ça… à cause… de lui…

Il n’arrivait pas à l’expliquer réellement… mais il se sentait mal… très mal… Malgré tout ce qu’il avait dit… ou fait… Samus Aran avait réagit ainsi… Il savait parfaitement que c’était de la pitié qu’elle avait à son égard… mais il était triste… de savoir que tout se déroulait aussi mal… à cause de son caractère à lui. Peut-être que si il s’était montré plus conciliant… Cela ne se serait jamais déroulé… Oui… Peut-être… Plusieurs bulles firent leur apparition dans la cuve, signe qu’il respirait bruyamment.

« Même si elle s’est laissée faire… Elle m’inquiète quand même, Samus. »

« A qui tu le dis… On est que deux à la surveiller dans sa cellule et tout ce qu’elle fait, c’est regarder devant elle et rester assise… Ca fait à peine une heure mais j’ai encore plus peur que s’il y avait un pirate de l’espace sanguinaire en train de baver derrière moi ! »

« Arrête tes bêtises ! Elle ne nous fera rien de mal ! Elle n’est pas comme ça ! »

« Enfin… Moi je l’espère car si elle le voulait… »

Il valait mieux se taire. Ils jetèrent un regard discret derrière eux, observant la jeune femme aux cheveux blonds à travers les barreaux. Celle-ci était parfaitement immobile, passant brièvement une main sur son cœur en serrant les dents.

Elle tentait de le comprendre… de comprendre ce qui traînait dans la tête du jeune homme aux cheveux blancs… Cette intelligence… au-dessus des autres… lui rappelait quelqu’un… Mais ce n’était pas pareil… Orion était quelqu’un de vraiment au-dessus des autres… Mais son caractère… était bizarre… Elle n’arrivait pas à le cerner… Elle ne savait pas sur quelle base elle devait veiller sur le jeune homme… Ah… Veiller ? Qu’est-ce qu’elle pensait ? Ce n’était pas le fait de surveiller le jeune homme… mais de savoir par où commencer avec lui. Si elle se montrait trop… gentille… ce qui n’était pas son genre à la base, il semblait un peu approchable… De l’autre côté, si elle se montrait habituellement comme elle l’était, il semblait être plus… ET ZUT ! Orion était parfaitement indéfinissable et cela l’exaspérait ! Pourquoi est-ce qu’elle avait réagie comme ça ?! Car même… Même Orion ne méritait pas ça… Pas du tout… Même lui… Surtout lui… Elle pouvait le changer.

« Pardonnez-moi ? Mais est-ce que je pourrais voir Théodore Astrum s’il vous plaît ? J’aimerais lui parler… en tête à tête. »

« Mademoiselle Spectra ? Mais vous savez… Il n’est pas conscient… » alla dire l’un des médecins, ne comprenant pas pourquoi elle voulait lui parler.

« Ca ne fait rien… Est-ce que je peux être seule avec lui ? »

Elle semblait très insistante… Comme si cela ne concernait qu’elle et le jeune homme dans la cuve. Celui-ci était toujours immobile, les différentes personnes s’éloignant de la pièce où était entreposé les différentes cuves, toutes vides… à part celle d’Orion. Plusieurs minutes passèrent et la jeune femme habillée comme une fille des îles murmura :

« Qu’est-ce que cela fait d’être entreposé dans une cuve, Orion ? Et oui… Je pense que tu préfères que je t’appelle ainsi. Quand même… C’est beaucoup de responsabilités qui t’attendent… Est-ce que tu le sais ? Ta vie va vite tourner à l’enfer quand tu rentreras sur Terra. Hum… Ils sont méchants n’est-ce pas ? »

Cette voix teintée d’ironie… C’était Spectra ! Il ouvrit subitement ses yeux, la femme à la peau bronzée émettant un grand sourire avant de lui dire quelque chose : Cette femme… Ah… Ah… Elle avait une idée en tête… Mais laquelle ? Spectra observa les yeux bleus du jeune homme dans les siens. En regardant de plus près, elle semblait bien plus… spéciale que les autres membres des conseils des 4… Un peu comme Lucio… Clément… Ou Peter ?

Chapitre 29 : La mort d’une planète

Chapitre 29 : La mort d’une planète

« Un pokémon… atteint par le phazon… lui aussi… Et sans aucune perte comportementale… Tu seras un parfait… adepte du phazon… »

Le Minidraco rouge ouvrit la bouche, crachant une petite flamme violette en direction de la Gardevoir. Celle-ci l’arrêta d’une main, l’étouffant pour l’éteindre avant de reprendre :

« Pourquoi est-ce que tu oses m’attaquer ? Tu es comme moi… Nous sommes libérés des chaînes nous liant aux humains… Nous ne sommes plus sous leurs jougs… »

Mais visiblement, le Minidraco n’était pas de cet avis et il ouvrit la bouche… laissant apparaître une sphère bleue à l’intérieur. Celle-ci projeta un rayon dévastant tout ce qui était devant lui dans un rayon de plusieurs mètres, que cela soit en longueur ou en profondeur. La Gardevoir s’était téléportée, réapparaissant après quelques secondes tout en disant :

« Je vois… De l’attachement à l’humain qui t’a sauvé la vie… Soit… Je vois… »

« Ne fait même plus un pas envers Orion… sinon… » annonça Samus.

« Je ne ferais rien du tout. Une créature atteinte par le phazon mais qui ne le poursuit pas est un ennemi… et les ennemis doivent disparaître… Vous disparaître avec cette planète. »

« ATTEND UN PEU ! » hurla la jeune femme aux cheveux blonds avant de la pointer avec son canon, chargeant un nouveau tir.

« Si vous arrivez à survivre… Peut-être que nous nous reverrons… De toute façon… Cela m’importe peu. Une nouvelle Phaaze sera crée… et cela que vous vous mêliez de sa création ou non… Cette planète va se détruire d’ici quelques une trentaine de minutes… Mais je vais accélérer sa destruction… »

L’armure de phazite rouge entourant le corps de la Gardevoir commença à s’illuminer alors qu’elle pointait la paume de sa main vers le ciel. Au-dessus de celle-ci, une petite sphère noire fit son apparition avant de doubler de volume. Elle reprit calmement :

« Cela est un trou noir… C’est ainsi que je détruis les planètes… Non pas avec un trou noir de cette taille… Mais avec de multiples trous noirs… »

Sa seconde main point vers le ciel, laissant apparaître une nouvelle sphère. Les deux sphères noires s’envolèrent dans les cieux avant que d’autres n’aillent les rejoindre. La terre continua de trembler et de se fissurer, les multiples trous noirs se mettant à grandir et à fusionner entre eux ? La Gardevoir termina de parler en signalant qu’elle partait maintenant. Samus envoya son tir en sa direction mais elle avait déjà disparue… Elle s’était téléportée ?! Le Minidraco rouge s’approcha d’Orion, commençant à le renifler en poussant des petits gémissements plaintifs. Il avait peur pour lui ? Pfff… Elle n’allait pas s’en prendre à cette créature. Elle lui demanda de retourner dans sa sphère alors qu’elle soulevait le corps d’Orion, bien plus inquiète qu’elle ne voulait le montrer. Elle tenta de rentrer en communication avec Aurora et son vaisseau mais visiblement, elles étaient brouillées.

« Vraiment, je suis très mal tombée avec cette affaire ! Ca sera la pire mission que je n’aurai jamais accomplie ! » se dit-elle à haute voix.

« Ah… Ah… Ah… J’ai chaud… J’ai chaud… Samus… J’ai chaud… Très chaud… »

« Orion ?! Tu es encore vivant ?! Mais comment… tu… C’est quoi cette coloration verte ?! »

Elle ne le remarquait que maintenant mais sa peau avait pris une légère couleur verte. Qu’est-ce qui se passait avec le jeune homme ?! Il semblait à moitié plongé dans l’inconscience et elle commençait à être sérieusement alertée par son état qui devenait préoccupant. Elle ne remarqua pas le trou dans le sol, réagissant en quelques millièmes de secondes alors qu’elle tombait dans celui-ci. Son grappin alla s’accrocher à une pierre qui s’effritait dangereusement avant d’éclater en morceaux mais cela avait suffit à la jeune femme à revenir sur la terre ferme si on pouvait dire cela.

« Orion, tu restes avec moi ! »

« J’ai chaud… Ah… Ca fait vraiment mal… J’ai… J’ai quoi… Ah… C’est pas grave… »

« Arrête de dire des conneries cette fois-ci ! C’est plus que grave ! On doit partir d’ici ! Je le retiens ce commandant… Il va voir lorsque nous rentrerons… mais là le plus important est de te soigner avant qu’il ne soit trop tard ! »

« Samus… Samus… Samus m’entendez-vous ? »

AH ! Elle s’arrêta de courir, entendant la voix d’Aurora dans son casque. Heureusement qu’elle l’avait repris lorsqu’elle avait tenté de communiquer avec elle. Mais pourquoi la communication marchait maintenant ? Ah ! Peut-être qu’ils n’étaient plus très loin… Elle leva son regard, voyant son vaisseau en train de voler au-dessus d’elle :

« J’ai eu de gros problèmes avec le sol sur lequel le vaisseau se trouvait. J’ai du appliquer la mesure d’urgence et donc décoller avant d’être emportée… »

« Tu as bien fait ! Sors-moi l’entrée du vaisseau, j’ai un gros problème sur les bras. »

« Je ne peux pas atterrir… J’espère que cela ne vous posera pas plus de problèmes que cela. »

Elle n’avait pas le temps de voir si elle avait des problèmes ou non. Elle sorti son grappin, Orion sur ses épaules alors que le vaisseau s’ouvrait en bas pour faire descendre un petit ascenseur circulaire. Elle s’agrippa à celui-ci grâce à son grappin, remontant dans son vaisseau grâce à l’ascenseur. Elle se dirigea vers la salle où elle se reposait, insérant Orion dans la cuve avant de demander à Aurora d’enclencher le mode de soins intensifs.

« Qu’est-ce qui s’est passé avec lui, Samus ? »

« Infection et radiation de phazon, on a pas de temps à perdre ! Cette mission, ce commandant va me le payer fortement… Je vais lui dire ce que je pense de son idée ! »

Le vaisseau décolla dans les cieux, quittant la planète avant de s’arrêter à une distance telle qu’il ne serait pas en danger. Elle observa les derniers instants de la planète, celle-ci se désagrégeant… avant de disparaître complètement… sans laisser de trace. Même pas une petite explosion ou quelque chose de ce genre… Rien… Rien du tout… Il n’y avait plus rien du tout. Aucune trace… comme si elle n’avait jamais existée.

Lorsqu’elle alla atterrir dans l’Exelus, elle ne prit même pas la peine de parler au commandant et aux personnes devant elle, se dirigeant sans un regard vers la salle des soins. Lorsque les médecins lui demandèrent ce qui s’était passé, elle signala simplement qu’il était infecté par le phazon et qu’il fallait absolument le purger avant qu’il ne soit trop tard.

« Samus Aran, qu’est-ce qui s’est passé ? » demanda le commandant tout en pénétrant dans la salle de soins, de nombreux lits étant installés de part et d’autre bien qu’ils étaient vides en grande majorité.

« Infection par le phazon, nous avons rencontré une expérience des pirates… qui a décidé de recréer Phaaze. Vous n’étiez pas de la partie à ce moment là, il y a donc de fortes chances que vous n’ayez à peine entendu parler de cette planète. »

« Samus Aran, je suis un commandant, je sais quand même des choses sur les évènements importants en liaison avec la fédération galactique. Je… »

« Je vais vous poser une question : A quoi est-ce que cela vous a servi d’envoyer Orion ? En sachant qu’il n’avait aucune arme et armure ? A quoi est-ce que cela vous sert d’envoyer un jeune homme qui n’a aucune expérience de combat ? A quoi est-ce que cela vous sert d’envoyer Orion alors qu’il est profondément perturbé mentalement ? Hein ? Répondez-moi. » demanda Samus tout faisant disparaître son armure orange, se positionnant devant le commandant qui devait bien faire dix centimètres de moins qu’elle.

« Pourtant… Vous avez réussi cette mission, Samus Aran. Répondez-moi franchement : Est-ce qu’il est fait pour… »

« Je me fous complètement de vos questions ! Répondez-moi ! A quoi est-ce que cela vous a servi ?! A le blesser ?! A le mettre en danger inutilement ?! Déjà qu’à la base, il n’était pas fait pour être un soldat, vous l’avez envoyé directement avec moi en sachant que je ne prend guère de coéquipier sauf en cas de crises graves ! »

« Samus Aran, veuillez vous calmer, je vous prie. »

« Me calmer ?! Me calmer ?! Alors qu’Orion est infecté par le phazon ?! Vous savez très bien ce que cette chose fait sur tout ce qu’elle touche ! Orion est en grave danger ! Il va être peut-être succombé au phazon et si ce n’est pas le cas, qui a dit que cela serait sans répercussions ?! Il va peut-être finir sa vie en tant que tétraplégique car son cerveau aura été infecté par le phazon ! »

« Allons, allons… Ne dites pas cela… Nos médecins savent très bien ce qu’ils font. Vous le savez parfaitement puisque vous-même avait été infectée par le phazon. »

« CE N’EST PAS PAREIL ! Mon armure m’a permis d’éviter des séquelles dramatiques MAIS LUI N’EN AVAIT AUCUNE ! » cria t-elle alors que les maîtres pokémons rentraient dans la pièce. Le regard furieux qu’elle leur lança valait toute explication alors qu’elle quittait la pièce en serrant les poings. Le commandant poussa un profond soupir, passant une main sur sa moustache pour se la triturant.

« Samus… Vous semblez aller très mal. Vos battements de cœur sont irréguliers. Voulez-vous vous reposer ? » demanda la voix d’Aurora alors qu’elle était assise dans la salle de commandes de son vaisseau.

«  Ca ne changera rien. Même une cuve remplie d’anesthésiants n’arriverait pas à m’endormir ! Je n’ai pas que ça à faire ! Ils m’énervent… Ils m’énervent tous… »

« Vous savez que ce que vous dites est un mensonge en ce qui concerne la cuve. »

« Je ne veux rien savoir… Je veux juste… qu’Orion s’en tire… Ces idiots de la fédération… Ils prévoient de ces plans… et ensuite, tout déraille. C’est toujours comme ça avec eux ! TOUJOURS ! Rien ne change avec eux ! » cria t-elle à nouveau en tapant sur son tableau de bord avec rage.
Marre… Elle en avait marre de tout ça… Si Orion ne s’en sortait pas… Elle allait s’en vouloir une nouvelle fois… Déjà qu’elle avait du mal à soigner cette plaie… Cela serait trop horrible… Elle n’avait pas mérité ça. Elle ferma les yeux sans s’endormir. Dès qu’elle aurait des nouvelles d’Orion… Elle allait le voir le plus rapidement possible.

« Samus Aran, Samus Aran, vous êtes demandée dans la salle des soins le plus rapidement possible. Des nouvelles viennent de tomber en ce qui concerne Théodore Astrum. »

Hein ? Quoi ? Elle observa la personne qui s’adressait à elle à travers la visière de son vaisseau. C’était Peter… Ce type avec des dragons… Ce type qui lui était entièrement antipathique dès le départ. Elle quitta son vaisseau, descendant de ce dernier sans même regarder Peter avant de se diriger à travers les couloirs. Elle bouscula plusieurs personnes sur son passage, ne s’excusant pas jusqu’à pénétrer à l’intérieur de la salle de soins. Les médecins la guidèrent dans une pièce au fond, celle-ci servant pour les blessés les plus graves.

« Bon… J’ai une bonne nouvelle en ce qui concerne Théodore Astrum. D’après nos données… Le phazon a quasiment disparu en intégralité de son corps. »

« Co… Comment ? Comment c’est possible ? Vous avez… »

« Nous n’avons rien fait ou presque… Même si cela ne fait que quelques heures, toute trace de phazon n’existe plus ou presque. Alors qu’il nous a fallut presque un mois lorsque vous avez été touchée par le phazon, chez lui… Son corps semble fonctionner différemment. »

Elle ferma les yeux, cherchant à prendre sa respiration alors qu’elle se concentrait pour ne pas montrer sa joie. Elle rouvrit ses yeux, observant le jeune homme dans sa cuve. Il était torse nu, un pantalon comme seul habit alors qu’il avait un masque respiratoire dans la bouche et de nombreux tubes et fils plantés dans le corps.

« Nous avons une explication… à la disparition du phazon néanmoins. » reprit le médecin alors qu’elle haussait un sourcil en même temps que le commandant, les maîtres pokémons et les professeurs. Les yeux du médecin se posèrent sur eux avant qu’il ne s’incline respectueusement devant eux bien qu’ils ne comprenaient pas pourquoi.

« Et je dois vous en remercier. Sans vos données, jamais nous n’aurions pu trouver ceci en consultant les données sur le corps de Théodore Astrum. »

« Où est-ce que vous voulez en venir ? » demanda Samus.

« Et bien… Comment le dire clairement sans vouloir paraître offensant ou déplacé… Hum… Disons que le sang du jeune homme et toutes ses cellules ont luttées contre le phazon. Mais pour arriver à un stade où le phazon lui-même ne peut rien contre le sang d’humain… Il faut des années… beaucoup d’années où les anticorps ont du lutter… et évoluer… »

« Ne tournez plus autour du pot ! DITES CLAIREMENT CE QU’IL A ! » hurla Samus qui perdait toute patience, toutes les têtes se tournant vers elle.

« Et bien… Nous avons découvert dans son sang et dans ses cellules des traces de poison de Roserade, Rafflesia, Dardargnan, Nostenfer, Florizarre, Tentacruel et j’en passe et des meilleures. »

« Comment est-ce que vous avez fait pour ne pas découvrir cela avant ? » questionna Samus.

« Nous n’avions pas les données des pokémons et les études sur ces derniers. De même, comme Théodore Astrum était l’unique humain de Terra, nous n’avions aucune comparaison possible. Mais tout cela pour vous dire que le corps de ce jeune homme est une véritable usine chimique à poison. Cela a du se dérouler pendant des années pour arriver à ce stade. Il y a de fortes chances qu’il ait commencé à subir le poison de ces différents pokémons avec des doses très faibles pour que son corps se défende et ainsi de suite… pendant un long moment pour être ce qu’il est devenu. En contrepartie, tout son corps s’est renforcé et endurci pour lutter contre les différentes gênes qui l’attaquaient de toutes parts. »

« Vous voulez… Vous voulez me dire… que depuis… des années, Orion lutte contre lui-même… contre du poison d’une centaine de ces créatures vivants sur Terra ? »

« 126 plus exactement d’après un rapide calcul fait… » signala le médecin.

« Salopards… Depuis le départ… Depuis le départ… Orion était comme ça… Il y avait bien une raison… Une raison qui le faisait refuser de revenir sur Terra… Des souvenirs de ce genre… Ah… Je comprends… Vous ne valez pas mieux que les pirates de l’espace… avec vos expériences… » murmura Samus en baissant la tête.

« Nous n’étions pas au courant, mademoiselle Samus Aran. Néanmoins, le fait qu’Orion ai subit cela ne change rien à ce que nous devons faire avec lui. Il n’y a pas mort d’homme et son corps a même été renforcé. Il n’y a rien de mauvais là-dessous. » répondit Peter en croisant les bras.

Samus releva subitement son visage, montrant deux yeux bleus remplis de haine avant que son pied ne fonce dans la tête de Peter, celui-ci se retrouvant enfoncé contre un mur. Déjà, les autres maîtres pokémons s’étaient mis à réagir mais Samus fut la plus rapide. Une main placée sur le visage de Cynthia et sa tête alla percuter violemment celle de Marc. Enfin, du côté de Pierre Rochard, celui-ci eu le droit au second poing qui alla simplement se loger dans son ventre, le faisant s’écrouler au sol alors qu’il commençait à vomir. Les professeurs pokémons s’étaient mis à reculer alors que les soldats de la fédération galactique pointaient leurs pistolets vers elle. Elle sortit son propre pistolet, une sorte de fouet sortant au bout de son orifice avant qu’elle ne le fasse claquer sur les armes des soldats, celles-ci tombant au sol.

« SAMUS ! Vous êtes devenue folle ou quoi ?! » hurla le commandant alors qu’elle serrait les dents, se plaçant devant la cuve d’Orion.
« Ne vous approchez plus de lui… Bande de salopards… Depuis le départ… Vous ne pensiez qu’à l’utiliser… Encore une fois… »

Il était hors de question pour elle de le laisser comme ça… plus maintenant.

Chapitre 28 : Deux êtres liés

Chapitre 28 : Deux êtres liés

« Ermaga… C’est le nom de l’un des projets des pirates… » murmura Samus.

« Les pirates ne sont plus ceux qui me dirigent… Soyez atteints par le phazon et venez nous rejoindre… Vous ne pouvez rien faire contre cela… »

Elle tendit une main vers Orion, celui-ci cherchant à se mouvoir sans y arriver. Soudainement, il fut à nouveau capable de bouger, un tir s’arrêtant à quelques centimètres d’Ermaga, la Gardevoir tendant sa main vers Samus.

« Une attaque belliqueuse ? Vous devriez réfléchir à cette idée… avant de vous en prendre à moi… Le phazon est la source suprême… L’énergie parfaite… Grâce à lui… Je sais qui je suis… Je sais ce que vous êtes… Je peux tout voir… »

« Avec des cheveux gris devant tes yeux, j’ai du mal à y croire. » annonça Orion alors qu’il sortait une pokéball.

« Cela n’est pas ce que je dis… Je parlais… de la véritable vision. Est-ce que tu comptes me capturer ? Oublie cette idée… Tu ne pourras pas m’arrêter. »

Il haussa les épaules comme pour dire que ce n’était pas du tout son idée à la base. Son Mammochon apparu devant lui, poussant un puissant cri avant de gratter le sol fissuré de ses lourdes pattes. Samus s’était positionnée à côté d’Orion, lui demandant :

« Est-ce que tu penses pouvoir faire une… »

« C’est ce que je compte faire… De toute façon, il ne m’était pas forcément très sympathique. Mammochon, fonce vers cette Gardevoir et vas la planter. »

Le mammouth commença à courir à toute allure vers la Gardevoir, celle-ci restant parfaitement immobile comme si de rien n’était. Sa main droite toujours tendue vers eux, elle stoppa le Mammochon au beau milieu de sa course, celui-ci semblant rencontrer un mur invisible à l’œil nu. Il roula subitement sur lui-même avant de se retrouvé allongé au sol, la Gardevoir reprenant la parole :

« J’ai déjà prévu ce que vous comptiez faire. Je lis dans vos cœurs… »

Elle tendit sa main gauche vers une sphère orange qui arrivait vers elle, l’immobilisant avant de la repousser en plein dans le ventre du Mammochon. Celui-ci cria de douleur avant de se relever, Samus reprenant sa forme humanoïde en gémissant, Ermaga disant :

« Vous ne pouvez pas lutter contre quelqu’un qui sait tout à l’avance… »

« Hum… J’ai une question ma grande : Est-ce toi qui est vraiment responsable de la destruction des autres planètes dans ce système ? »

« C’est exact… Une simple destruction… complète… Je n’ai pas crée d’explosions… Les planètes se font enveloppées… et avalées… par la puissance du phazon… Ces planètes nous renforcent… Elles serviront à la reconstruction de Phaaze… »

« Comment est-ce que tu y arrives ? Ce n’est pas à la portée de tous de réussir ce genre de choses. » signala Orion alors que Samus et le Mammochon du jeune homme reprenaient leur souffle. Ermaga murmura d’une voix calme et lente :

« Je ne pense pas que tu sois assez intelligent pour cela… Ou… »

Elle resta muette pendant plusieurs secondes, disparaissant subitement de la vue des trois êtres avant de se retrouver à quelques centimètres du visage du jeune homme. Elle posa l’une de ces mains griffues et protégées par le phazite rouge sur l’épaule d’Orion avant de dire :

« Ton cerveau… est en ébullition… Peut-être comprendra-tu alors… ce qu’est un trou noir ? »

« Les Gardevoirs en sont capables à la base… Ce n’est pas une grande nouveauté… Même si cela est assez rare… que ces pokémons utilisent leur force pour créer un trou noir. »

« Sais-tu alors… ce qu’est un trou blanc ? »

« L’exact contraire d’un trou noir. Ce qui ne peut s’échapper d’un trou noir ne peut pénétrer dans un trou blanc. Je ne suis pas stupide et je me suis renseigné sur ce genre de détails. »

« Je n’ai jamais dit… que tu étais stupide… Tu as un potentiel… très important… vraiment très important… Si je te dis ces mots… Trou de ver… Est-ce que tu comprends ce que cela veut dire ? Je pense que oui… Tu n’es pas stupide… Loin de là…. Même. »

Elle parlait par soubresauts, non pas parce qu’elle avait des difficultés à s’adresser correctement mais parce qu’elle semblait être ainsi. Orion hocha la tête tandis que Samus se demandait de quoi discutaient les deux personnes. Oh… Elle connaissait les trois termes employés mais elle était sûre que d’ici quelques minutes, cela risquait de devenir bien plus compliqué. Orion était une véritable encyclopédie vivante… Néanmoins, avant, ils devaient combattre cette créature de phazon ! C’était beaucoup trop… HEIN ?!


Elle n’arrivait pas à bouger… Ni même à parler ! Le Mammochon était dans le même état et seuls ses yeux montraient sa surprise… Comme les siens… Ermaga venait de les paralyser complètement ?! Et Orion qui ne remarquait rien ! Quel idiot ! Il allait mourir sans même avoir la possibilité de se défendre ! Pourtant… Aucune attaque ne se faisait voir… Le jeune homme semblait même réfléchir et Ermaga ne l’attaquait pas. Orion reprit la parole :

« Tu insinues par là… que tu es capable de créer un trou noir capable d’avaler une planète et de créer un trou blanc ailleurs ? Est-ce que tu te moques de moi ? Je ne sais pas ce qu’est ce pha…zon mais malgré tes pouvoirs, tu ne devrais pas être capable de faire une telle chose. »

« Le phazon est là pour m’aider… Nous allons refaire cette planète… Recréer Phaaze… Une nouvelle Phaaze… Rejoins-nous, Orion… Je connais ton nom… Tes deux noms… Tout est ancré dans tes pensées… Ce que tu caches… »

« Désolé mais je ne suis pas intéressé ! Je crois qu’on a assez parlé et même si je ne suis pas sûr de tout saisir au sujet de cette Phaaze dont tu parles, il vaut mieux t’arrêter maintenant. Laisse-toi mourir, ça me facilitera la tâche. »

Il claqua des doigts pour ordonner à son Mammochon d’attaquer Ermaga mais aucune réaction ne se fit voir. Il se retourna vers Samus et le Mammochon, remarquant finalement qu’ils ne pouvaient pas bouger. L’imposant pokémon fut soulevé dans les airs, l’une de ses défenses commençant à se fissurer avant de se briser. Le Mammochon fut projeté contre des rochers alors que la défense restait dans les airs.

« Vous ne pouvez rien faire… Comprenez-le… Je ne suis plus une simple pokémon… dorénavant…Le phazon vous absorbera tous… »

« Je ne suis pas vraiment d’accord avec cette idée ! JE… »

Il ne pût terminer sa phrase qu’il se retrouva complètement muet. Elle en avait assez de lui ? Samus tentait de faire un seul mouvement et elle y arrivait mais avec une extrême difficulté. Pourtant, Ermaga restait parfaitement immobile, sa main toujours tendue vers eux. La défense du Mammochon alla se planter dans le casque de la jeune femme aux cheveux blonds. Celui-ci vola en arrière, tombant au sol alors que la défense se brisait en morceaux. Un filet de sang s’écoula du front de Samus, coulant le long de son visage alors qu’elle posait une main sur son front, murmurant :

« Le phazon… commence sérieusement à m’insupporter… Je pensais que nous en étions débarrassés mais visiblement… Ce n’est pas le cas. »

« Que comptes-tu faire humaine ? Tu ne peux rien contre mon mental… »

Comme pour prouver ses dires, la seconde défense du Mammochon qui hurlait alla se retirer… avant de se planter dans le propre crâne du pokémon, le tuant sur le coup. Quelques instants plus tard, elle projeta le cadavre dans l’une des fissures remplies de liquide bleu, celui-ci disparaissant en émettant des petites bulles.

« Tu n’es pas la seule à avoir du Phazon dans son corps… Je sais très bien comment il marche… Et je sais aussi parfaitement comment tout cela se déroule… »

« Insinuerais-tu que tu as du Phazon dans ton corps ? Je ne ressens rien… Ce n’est qu’un vaste mensonge de ta part… »

« Qui a dit que j’en possédais encore ? Je ne veux plus jamais avoir affaire à cette substance démoniaque… Mais ce que j’ai dans le corps ne te concerne pas plus que ça… Simplement, ce que tu prépares ne me plaît guère… »

Maintenant qu’elle n’avait plus son casque, le combat allait mal se terminer. En fait, il avait déjà très mal débuté ce qui n’était guère réjouissant. Enfin… Orion ne semblait toujours pas réagir à la mort de son pokémon. Comme si il ne ressentait rien du tout. Elle avait simplement tourné son visage vers lui qu’elle poussa un cri avant qu’une main ne se pose sur son visage. Ermaga lévitait au-dessus du sol pour avoir sa main à la hauteur de la tête de Samus. Elle annonça d’une voix neutre :

« Tu as donc abandonné le phazon… dans ton corps… Cela est une des choses les moins intelligentes à faire. Tu dois donc disparaître… »

« Pas sans que je m’en mêle, ma grande ! » hurla Orion alors que plusieurs tirs fusaient en direction de la Gardevoir aux cheveux gris.

Ils s’arrêtèrent comme auparavant avant de retourner en direction de leur destinataire mais celui-ci fit plusieurs sauts les côtés pour les éviter, Ermaga disant :

« Souvent… Tu visais la tête… et le cœur… Tu n’es pas écervelé… Pourquoi est-ce que tu ne veux pas choisir la voix du phazon ? Les êtres comme nous peuvent facilement utiliser le phazon sans devenir fous… Nous ne sommes pas n’importe qui… »

« Je t’ai déjà que je n’étais pas intéressé ! Et il faudra faire bien mieux pour essayer de m’atteindre ! Je vais te montrer comment on s’occupe de toi ! »

Il tira à nouveau avec le pistolet de Samus alors que du côté de la jeune femme aux cheveux blonds, de nombreux missiles partaient dans tout les sens. Au lieu de les arrêter cette fois-ci, Ermaga se téléporta pour arriver dans le dos du jeune homme aux cheveux blancs, reprenant la parole en murmurant :

« Tu ne veux pas… Soit… Je vais donc te forcer à accepter… »

Il fut soulevé au-dessus du sol, le jeune homme commençant à se débattre alors que Samus envoyait plusieurs décharges d’énergie vers la Gardevoir. Celle-ci les arrêta avec facilité, la jeune femme aux cheveux blonds décidant de courir en direction d’Ermaga. Elle sortit son grappin, l’envoyant vers la Gardevoir mais celle-ci plaça son bras gauche en collision avec la pince du grappin, Samus commençant à la tirer vers elle… sauf que la pokémon ne bougeait pas d’un pli. Avec neutralité, elle demanda :

« Est-ce que tu as terminé ce petit jeu stupide ? »

« Relâche Orion… Sinon, je serais… »

« Forcée de te mettre en colère ? Je la ressens déjà faiblement dans ton cœur… mais tu la bloques… Tu l’enfermes… Tu devrais la relâcher… Si ce que tu dis est vrai… Tu devrais te laisser atteindre par le phazon… à nouveau… »

« JAMAIS ! Tu ne comprends pas que cette chose te détruit de l’intérieur ! » cria Samus.

« Tu racontes des inepties… Je vais te montrer que le phazon n’est pas dangereux… »

Plusieurs rochers éclatèrent en morceaux, prenant la forme de minuscules aiguillons qui allèrent se planter dans le torse et le dos d’Orion, celui-ci criant de douleur… avant d’être jeté au sol à plusieurs mètres de Samus et d’Ermaga. La Gardevoir tendit sa main vers l’une des fissures remplies de phazon, le liquide bleu commençant à se mouvoir sous la forme d’un tentacule. Celui-ci se dirigea vers Orion, les yeux bleus de Samus s’ouvrant en grand :

« Arrê… Arrête… Arrête ça ! NE FAIS SURTOUT PAS CA ! »

« Le phazon est notre survie… Le phazon est ce qui nous permettra d’évoluer… Encore et toujours… Le phazon est notre sauveur… Orion… Laisse-toi atteindre par le phazon… et devient l’un des nôtres… »

Samus hurla de toutes ses forces en courant vers le jeune homme aux cheveux blancs, celui-ci se faisant tout simplement transpercé au niveau du ventre par le tentacule bleu. L’objet visqueux s’insinua complètement en lui, disparaissant dans son corps alors que celui-ci retombait au sol. Le jeune homme aux cheveux blancs était parcouru de spasmes alors que Samus arrivait à sa hauteur, lui donnant des petites claques :

« Orion ! Répond moi ! Orion ! Hey ! Répond-moi ! Dis-moi quelque chose ! »

« Hic… Hic… Hic… Hic… »

Il n’arrivait même plus à parler, ses yeux convulsés observant le ciel déchiré par les nuages et les éclairs avant de se refermer complètement. Samus était prise de tremblements, serrant les dents alors qu’Ermaga annonçait :

« Visiblement… En dépit de son intelligence… Il n’était pas capable d’absorber le phazon en lui… Quelle tristesse de perdre un humain de cette qualité… Surtout provenant de Terra… Cela m’aurait rappelé ma planète d’origine… »

« T’inquiètes… Ne t’inquiète pas… Je vais te faire rejoindre tes ancêtres… Tu vas vite les retrouver… Le phazon… Je vais te… »

« Tu ne feras rien du tout… Car tu n’as pas la force de me battre… »

« On va bien voir ça ! Je vais te montrer POURQUOI je suis la chasseuse de primes la plus célèbre dans l’univers ! » cria Samus avant de se redresser, chargeant son rayon.

« De la vantardise mal-placée. Tu n’es pas capable de me faire le moindre mal. »

« Mini ? Minidraco ? MINI ! MINI ! MINIDRACO ! »

Une pokéball venait de s’ouvrir alors que des petits cris se faisaient entendre. Samus tourna son visage vers la créature qui apparaissait… Une petite créature serpentée… aux yeux bleus et à la peau rouge sang. Ermaga fit un petit pas en reculant, annonçant d’une voix un peu plus forte qu’auparavant :

« Le phazon… Le phazon est ancré en lui… Comment est-ce possible ? »

« Abomination… Je n’ai pas le temps de m’occuper de toi ! Je vais venger Orion avant … »

Le Minidraco rouge poussa un nouveau cri pour lui dire de rester en arrière alors qu’il s’approchait du corps d’Orion. Il commença à gesticuler à côté de lui, des lambeaux de peau rouge tombant sur la plaie béante du ventre. Le liquide bleuté était fortement présent dans celle-ci… Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Et Ermaga restait parfaitement immobile… comme surprise par ce qu’elle voyait. Un pokémon du phazon… comme elle… Et capable de réflexion… contrairement aux autres pokémons touchés par le phazon. Qu’est-ce qu’elle comptait faire ? Et Orion se mettait à tousser légèrement alors que sa peau se refermait au niveau du ventre… Bien qu’un liquide bleuté continuait de sortir de ses lèvres. Le phazon était toujours présent dans le corps d’Orion ! Mais il restait Ermaga… et celle-ci allait bien réagir assez rapidement à la situation ! Samus serrait les dents, se préparant à l’attaque.

Chapitre 27 : Un maigre changement

Chapitre 27 : Un maigre changement

« Orion… Comment vas-tu ? » demanda t-elle alors que le liquide disparaissait de la cuve, celle-ci se vidant alors qu’ils étaient encore à l’intérieur.

Le jeune homme aux cheveux blancs était encore assis entre les jambes de Samus, celle-ci gardant ses deux mains posées sur le ventre d’Orion. C’est vrai qu’il n’avait pas l’habitude de dormir de cette façon, il devait être encore assez ensommeillé.

« Tu pourrais me répondre, tu le sais… Ce n’est pas… »

« Lâche-moi… Lâche-moi vraiment… Lâche-moi… LA… CHE… MOI ! »

AH ! Il faisait semblant d’être encore endormi mais il tentait de se relever rapidement. Elle le garda contre elle, l’empêchant de s’enfuir alors qu’elle reprenait :

« Tant que tu ne me dis pas que tu vas mieux, je ne te lâcherais pas. Est-ce que tu es prêt à accepter l’aide que l’on veut te donner ? »

« Tu peux toujours rêver. Je n’ai besoin de l’aide de personne ! Libères-moi espèce de femme cinglée aux gros pis ! »

Elle poussa un profond soupir, demandant à Aurora dans combien de temps ils seront arrivés. Celle-ci lui signala qu’il ne restait plus que dix à quinze minutes avant qu’ils n’arrivent dans l’atmosphère de la planète Parakon. Samus remercia Aurora avant de serrer avec plus d’insistance Orion, celui-ci continuant de se débattre.

« Lâche-moi je t’ai dit, Samus ! Tu n’as pas l’air d’avoir compris que je n’en ai rien à faire de toi et des autres ! Je ne veux rien savoir ! »

« Arrête tes enfantillages… Je t’en… prie, Orion. »

« N’essaye surtout pas de m’amadouer ! Ca ne marchera pas ! Je ne me laisserais pas… »

Elle posa sa tête sur l’épaule du jeune homme, celui-ci s’arrêtant de parler avant de serrer les dents. Qu’est-ce qui prenait à cette femme de se comporter comme ça ?! Auparavant, elle ne l’avait jamais été alors pourquoi maintenant ?!

« Tu veux ma fortune hein ? Maintenant que tu sais que je suis riche… et célèbre… Que je suis le dirigeant… Tu te montres toute douce, toute mielleuse… Tu es qu’une femme vénale… comme les autres… »

« Comme les autres ? C’est vraiment méchant de ta part de dire ça. Je ne pense pas à ton argent mais à ta propre personne. Tu sais… Ca ne sert à rien de jouer aux pervers si tu n’es pas comme ça. Tu sais… Je ne suis pas aussi froide… qu’on le croit… J’ai perdu beaucoup de personnes comme moi… Des chasseurs de primes… J’ai dû les tuer… de mes propres mains… Et puis bon… Il y a des personnes… que j’appréciais qui sont mortes… Mourir deux fois a quelque chose de vraiment horrible… »

« De quoi est-ce que tu parles ? Si tu veux m’amadou… »

Il s’arrêta de parler, évitant de gémir de douleur alors qu’il sentait les deux mains de Samus qui le serraient avec plus d’insistance. Elle n’allait quand même pas se mettre à pleurer ?! Ce n’était pas son genre à elle ! Il poussa un léger soupir avant de murmurer :

« Je veux bien te croire… finalement… mais arrête de me serrer comme ça, c’est vraiment chiant et gênant. Je ne veux rien savoir… »

« Et moi, j’aimerais juste que tu arrêtes de penser que je ne suis là que parce que j’ai pitié de toi… ou parce que je suis vénale. Ce n’est pas du tout le cas. »

« Alors, est-ce que tu veux bien me lâcher ? »

« On pourrait… rester ainsi jusqu’à ce que nous arrivions ? Juste quelques minutes. »

C’était quoi cette demande saugrenue ? Il voulut se retourner pour l’observer mais elle l’en en empêcha, lui murmurant de ne pas bouger. Elle avait aussi quelques souvenirs malheureux visiblement… Il poussa un nouveau soupir, se laissant enlacer par la jeune femme aux cheveux blonds. Lui aussi… commençait à être intéressé envers Samus. Il aurait bien aimé… la connaître un peu plus. Il ferma ses yeux, se laissant emporter pendant quelques minutes dans un autre endroit. Vraiment… Il n’était pas le seul à avoir souffert… Il devait se le rappeler… Il devait se le dire… Mais est-ce que les autres avaient souffert comme lui ? A un tel point ? Il ne savait pas… Pas du tout.
« Pardon… Samus… »

Il murmura ces deux mots alors qu’elle ne lui répondait pas, ne lui demandant pas pourquoi il s’excusait. Il n’y avait pas besoin d’explications dans certains cas, elles étaient nullement nécessaires. Dix minutes passèrent et Aurora signala qu’ils étaient arrivés. Enfin, elle le laissa partir, le jeune homme passant ses mains sur ses habits pour les défroisser. Du côté de Samus, celle-ci faisait apparaître son armure orange sur son corps, lui tendant un pistolet en disant d’une voix calme et lente :

« Fais attention… S’il te plaît. Je ne sais pas du tout ce qui nous attends sur Parakon. »

« Et bien… Ce n’est pas difficile… C’est complètement mort de chez mort… »

Il avait dit cela d’une voix nonchalante alors que les deux personnes arrivaient peu à peu dans l’atmosphère de la planète. Celle-ci était deux fois plus petite que Roren mais l’atmosphère était respirable… Mais le petit problème ne venait pas de là… C’était le décor… Il n’y avait aucune végétation… Rien du tout… Que des rochers à perte de vue… et des cadavres explosés de partout.

« Vraiment très accueillant comme endroit… Je sens que pour prendre des vacances, c’est vraiment un lieu que je conseillerai à mes amis… si j’en avais. »

« Nous verrons cela plus tard, Orion, d’accord ? Reste près de moi. Contrairement à toi, je suis équipée si on doit subir une attaque surprise, d’accord ? Ca ne devrait vraiment pas être très dur de les trouver dans cet endroit… Rien ne vit… contrairement à ce que je pensais. Comme si tout avait été tué… mais par quoi ? Qu’est-ce qui est capable de faire cela ? »

« Je n’en ai pas la moindre idée, Samus. »
Il gardait le pistolet de la jeune femme en main, l’autre posée sur sa ceinture de pokéballs. Maintenant, elle n’avait plus que quatre sphères remplies et d’autres qui étaient inutilisées. Ils marchèrent pendant plusieurs minutes, Samus aidant le jeune homme aux cheveux blancs à grimper les différentes roches un peu trop hautes pour lui.


Entre eux deux, la paix s’était installée et ni l’un, ni l’autre, ne semblait vouloir se disputer. Leur dialogue était courtois, calme et posé… ce qui pouvait contraster réellement avec le comportement du jeune homme d’il y a quelques heures. Celui-ci entendit quelques bruits sur le côté gauche, murmurant à Samus :

« Nous avons de la visite… et elle n’est pas… »

« Reste en arrière, Orion. Je vais m’occuper de ça. » dit-elle tout en chargeant son canon, appuyant sur son casque pour être prête à analyser les créatures qui allaient sortir de derrière les rochers.

Quelques secondes après, une petite araignée verte s’était mise à ramper avec vitesse en leur direction mais non pas agressivement. Elle semblait s’enfuir ? Orion brandit subitement une pokéball vide, la visant avant de la faire disparaître à l’intérieur. Le pokémon ne cherche même pas à s’enfuir… Qu’est-ce qui l’avait mis dans cet état ?

« C’était un Mimigal, n’est-ce pas, Orion ? Répond-moi sincèrement. »

« C’était le cas… Mais je ne vois pas en quoi cela nous avance. »

« Simplement pour me dire que les données de la fédération galactique sont bien correctes. Continu… Attends un peu, il y en a d’autres… »

Elle lui demanda de reculer à nouveau alors qu’elle chargeait son canon. Cette fois-ci, ce furent d’autres araignées qui sortirent mais elles ne ressemblaient pas un Mimigal. Non… C’était une créature vivant sur cette planète… Le problème était le fait qu’elles étaient bien une cinquantaine, voir une centaine à venir vers eux. Elle cria à Orion de bien s’accrocher à elle pour éviter qu’il ne soit blessé mais… les araignées passèrent à côté d’eux sans même s’intéresser aux deux humains ? L’une d’entre elles s’arrêta pendant quelques instants pour les étudier, permettant à Orion et à Samus de la regarder plus en détails.

Un Anarkos… C’était le nom de la créature selon Samus. Une sorte d’araignée d’un mètre cinquante à la peau bleutée. Elle avait néanmoins un abdomen très imposant… et de couleur rouge. De l’autre côté, sa tête était très allongée, deux paires de mandibules claquant entre elles autour de sa bouche alors qu’elle avait six yeux rouges qui s’étaient déposaient en triangle au-dessus de sa bouche. Non… Elle n’allait pas les attaquer. Elle alla s’enfuir avec les autres avant qu’à plusieurs kilomètres, un gigantesque rayon blanc ne sorte du sol, un rayon qui devait bien faire une cinquantaine de mètres de diamètre. La planète s’était mise à trembler, se fissurant de plus en plus pour laisser apparaître… un liquide bleuté ?

« Qu’est-ce qui se passe ici ?! ORION ! Ne t’approche surtout pas de ce liquide ! C’est du phazon ! S’il te plaît, écoute-moi vraiment ! »

« Wowowo. Ne te met pas dans cet état… J’ai parfaitement compris. Je reste près de toi, Samus. Mais c’est quoi ce phazon ? Ca brille… et ça bouge un peu… »

« C’est une substance radioactive ! Ne la touche pas du tout ! Je… »

Elle tomba au sol, le jeune homme faisant de même alors que toute la planète était prise de tremblements. Qu’est-ce qui se passait ?! De nouveaux halos traversaient le ciel, le tonnerre commençant à se lever. La planète… Elle était en train de se détruire de l’intérieur ? Lorsqu’ils tentèrent de se relever, une violente décharge mentale les firent tomber au sol, une voix féminine résonnant dans leurs oreilles :

« Cette planète est vouée à la destruction… »

« Qui vient de parler ? Répondez vite ! » hurla le jeune homme en se redressant, une main posée sur son crâne.

Samus… était restée allongée sur le sol. Elle n’arrivait pas à saisir ce qui venait de se passer. Quelque chose était passée dans sa tête et avait décidée de jouer avec son cerveau ? Elle n’avait… jamais ressenti cela auparavant. Orion tendit sa main en disant :

« Je crois qu’on va avoir des ennuis, Samus… C’est un pokémon psychique… Ou spectral… Un pokémon qui utilise son cerveau pour envoyer des ondes psychiques… donc imperceptibles. Donne-moi ta main que je t’aide. »

« Un pokémon psychique ? Mais comment ça ? Je ne connais vraiment rien des espèces de la planète Terra. Par contre… J’avoue que… cela m’a surpris. Surtout que nous n’arrivons même pas à la voir. Je me demande où elle… »

« Des humains… Un humain… de ma planète… Je sens son odeur… Je la sens… Je ressens… Je ressens ses émotions néfastes… »

La voix féminine se faisait à nouveau entendre dans leur cerveau alors que des gigantesques rochers s’écroulaient au loin, un nuage de fumée s’approchant peu à peu d’eux. Cette créature arrivait… et à une allure folle ?! Comment cela se faisait qu’elle se déplaçait aussi vite ?! Samus se tourna vers Orion, lui criant :

« Orion ! Qu’est-ce qui se déplace à une vitesse pareille parmi les créatures que tu connais ?! Répond-moi avant qu’il… »

« J’avais raison… L’odeur provient d’ici… Il y a un humain… de Terra… Et une humaine venant d’ailleurs… »

Le nuage de fumée était arrivé à leur hauteur, Samus poussant un cri avant de se retrouver projetée contre un rocher qui se détruisit sur elle. Orion toussa légèrement, le nuage de fumée l’aveuglant avant de passer à côté de lui. Enfin… Il apercevait la créature… Et jamais, il ne se serait douté que c’était… cela… Une longue robe blanche… mais une chevelure grise qui cachait complètement le visage de la créature avec un cristal rouge au beau milieu… On pouvait apercevoir néanmoins ses oreilles blanches découpées en trois longues parties… Mais des tuyaux étaient plantés dans son dos, liés aux bras, aux mains et… aux jambes.

Des morceaux d’armures rouges étaient dispersés sur une majorité de son corps. Cette armure brillait comme du cristal… mais il sentait qu’elle était dangereuse… un peu comme la créature qui la portait. Il se tourna vers Samus, lui demandant si cela allait alors que la jeune femme se redressait, surprise de ce qui s’était passé. Lorsqu’il voulu se retourner, il fit un petit saut en arrière, la pokémon se trouvant à quelques centimètres de lui.

« Un humain… Un véritable humain de Terra… »

« Tu es une Gardevoir non ? Tu sembles… différente… »

« ORION ! RECULE VITE ! » hurla Samus tout en tirant un missile en direction de la Gardevoir. Le jeune homme fit deux sauts en arrière tandis que la Gardevoir tendait sa main droite vers le missile.

Celui-ci fut stoppé en plein dans les airs, une pression s’abattant sur lui de tous les côtés avant d’être réduit en un unique petit amas de métal qui ressemblait à une forme entre une sphère et un cube. Une ridicule explosion se produisit après, la Gardevoir prenant la parole :

« L’humaine… a décidé de s’en prendre à moi… Je ne ressens pas de la peur de sa part… ni du côté de l’humain de Terra. »

« Tu proviens de Terra… Cela veut dire… Est-ce que tu as été capturée par les pirates ? » demanda Orion alors qu’il signalait à Samus d’attendre quelques instants.

« C’est le cas… C’est le cas… Mais je me suis enfuie… Et maintenant… Le phazon est en moi… Le phazite est sur moi… Est-ce que vous voulez me capturer ? Est-ce que vous voulez m’empêcher de répandre le phazon ? »

« A la base… Le phazon n’aurait jamais du revenir… mais visiblement, je me suis trompée. Je vais t’empêcher de créer une nouvelle Phaaze ! »

« Une nouvelle Phaaze ? Comment connais-tu le nom de notre planète disparue ? »

Il ne comprenait plus du tout ce qui se passait autour de lui. Samus et cette Gardevoir se connaissaient ? Ou alors, elles parlaient d’autre chose… D’après son constat, cela concernait le phazon… Le liquide bleuté et brillant au sol… et qui était dans les veines de la Gardevoir à travers les tubes ?! Il murmura :

« Quel est ton nom… Gardevoir ? Si tu en as un… »

« Je ne me rappelles plus… de mon existence avant le Phazon… »

Une perte de mémoire ? Il aurait dû s’en douter… C’était si fréquent… Mais est-ce qu’elle avait un nom auparavant ? Ou alors est-ce qu’elle avait capturée dans la nature… Et puis surtout… Elle était capable de parler verbalement… C’était donc quelque chose d’assez exceptionnel. D’habitude, seule la télépathie était possible avec un entraînement assez conséquent. La Gardevoir à la chevelure grise reprit lentement la parole :

« Ermaga… Mon nom… est… Ermaga. »

Chapitre 26 : Tout a une fin

Chapitre 26 : Tout a une fin

« Ahhhh ! Je peux enfin retirer ces bandages… C’était plus gênant qu’autre chose. »

« Tu n’es pas obligée de le crier dans la salle de bains. Je ne suis pas sourd. »

« Tu m’en veux encore de t’avoir fait me porter jusqu’au quinzième étage il y a quelques jours ? Ta fierté mal-placée t’a joué un sale tour, voilà tout. »

« Tu verras quand je grimperais sur ton dos ! » cria t-il à travers la porte de la salle de bains pour que la jeune femme aux cheveux blonds puisse l’entendre.

« Tu as la rancune très tenace, Orion. Enfin bon… Je suis prête… Nous pouvons y aller. » annonça t-elle en ressortant de la salle de bain dans sa tenue moulante et bleue.

« Dire qu’ils ne sont pas venus me chercher… C’est vraiment suspect. »

Elle haussa les épaules, faisant quelques mouvements avec ses bras pour voir si tout était opérationnel. Elle remarqua que c’était parfaitement le cas avant de sortir de la chambre, rapidement accompagnée par Orion. Voilà, ils avaient passé du temps ensembles mais rien ne s’était amélioré entre eux… du moins… peut-être… Ils se connaissaient un peu mieux qu’auparavant. Ils se dirigèrent vers le vaisseau de Samus, Orion disant :

« Hey ! Ma toute belle Aurora ! Ca faisait longtemps ! »

« Vous allez bien, Orion ? Depuis la dernière fois, je n’ai guère eu de nouvelles de votre part. Samus m’a juste signalé que vous étiez hors de danger. »

« Ah ? Elle a fait ça ? Bon ben… Tu as la réponse. Je suis en parfait état ! »

« Tant mieux alors. Votre voix semble plus enjouée qu’auparavant et plus sincère. »

« C’est le fait de te revoir, ma jolie. Ca me manquait tant. » annonça t-il d’une voix suave.

« Là, votre voix montre que vous mentez. »

« C’est de la faute à Samus ! Elle m’énerve à chaque fois que je la vois ! »

« Encore du mensonge… » répondit Aurora alors qu’il bouillonnait intérieurement.

« Si je te le dis, c’est que c’est vrai ! C’était une véritable torture psychologique ! »

« Toujours une absence de vérité… » répliqua Aurora alors qu’il se mettait dans un coin, grognant légèrement.

Purée ! Il la trouvait bien moins sympathique cette Aurora maintenant ! Elle disait clairement qu’il mentait alors qu’il savait que c’était la vérité ce qu’il disait ! C’était SA vérité ! Celle de sa tête ! Celle de son cœur, c’était autre chose ! Il la scellait profondément pour éviter qu’elle ne ressorte et ne pose de nouveaux problèmes qui ne feraient qu’aggraver la situation. Samus lui jeta un petit regard en biais avant de faire démarrer le vaisseau. Direction : L’Exelus.

Lorsqu’ils rentrèrent dans le vaisseau de la fédération galactique et qu’ils descendirent de celui de Samus, Orion perdit son sourire pour laisser place à un rictus. Ils étaient là… Ils l’attendaient avant de le cueillir ! Il amorça un mouvement pour retourner dans le vaisseau de Samus mais celle-ci le prit par le bras, le tirant vers elle sans pour autant le coller contre son corps. Devant eux se trouvaient des soldats de la fédération… mais surtout les quatre maîtres pokémons : Pierre Rochard, Peter, Marc et Cynthia.

« Qu’est-ce que tu fais, Samus ?! Laisse-moi… »

« Orion ne reviendra pas sur Terra. Je suis désolée de vous l’annoncer. »

Hein ?! Il écarquilla les yeux, aussi surpris que les quatre maîtres pokémons tandis que le commandant se présentait finalement entre eux, rapidement accompagné des professeurs. Ces derniers toussèrent en concert, le professeur Orme prit la parole :

« Mademoiselle Samus, je vous demande de réfléchir plus posément à vos propos. Ce jeune homme aux cheveux blancs est… »

« Théodore Astrum, je suis au courant, merci bien. Ce n’est pas parce qu’il a ce nom que cela fait de lui l’homme idéal pour ce que vous voulez faire. De même, il est avec moi pour accomplir quelques missions, je suis au regret de vous l’annoncer. »

Le commandant émit un sourire qu’il dissimula rapidement : Il avait entièrement raison. Ces quelques semaines ensembles avaient rapprochées les deux personnes. Déjà Peter commençait à sortir deux pokéballs, s’apprêtant à les utiliser tout en disant :

« Malheureusement… Il n’a pas le choix… Il doit revenir avec nous… Si c’est pour le visiter, vous pourrez facilement aller le voir sur Terra puisque depuis quelques jours, notre planète a rejoint la fédération galactique. Nous avons encore beaucoup de choses à faire mais cela… »

« Je n’en ai rien à cirer. » répliqua Samus alors que son bras droit s’illuminait pour laisser apparaître son canon. Elle pointa l’arme en direction de Peter, commençant à le charger, nullement impressionnée par les deux pokéballs.

« Samus Aran, messire Peter… Veuillez arrêter, je vous prie. Maîtres pokémons, sachez simplement que Samus Aran est du genre à n’écouter que sa propre personne la majorité du temps. Normalement, elle est un oiseau solitaire et elle ne respecte qu’à moitié les ordres de la fédération galactique alors… Ceux d’un inconnu… » signala le commandant.

« Alors… Est-ce que vous allez laisser Orion tran… »

« MAIS JE NE T’AI RIEN DEMANDE A CE QUE JE SACHE ! » hurla le jeune homme avant de quitter les bras de Samus, la repoussant avec une légère violence alors qu’il sortait une pokéball, la jetant au sol. Celle-ci fit apparaître son Mammochon alors qu’il reprenait :

« Ne t’avise même plus de me toucher Samus ! Je t’ai pourtant signalé que ça ne marchait pas le copain-copine avec moi ! Pour qui est-ce que tu me prends pour croire que je vais tomber dans un piège aussi grossier ?! Tu es de mèche avec eux ! Ne vous approchez pas du tout ! Que l’un d’entre vous fasse un seul pas et je vous jure que je balance tout ! »

Il venait de faire apparaître son Arcanin de l’autre côté. Il était pris entre deux feux, Samus semblant surprise de la réaction du jeune homme avant de pousser un profond soupir. Elle baissa son canon, le faisant disparaître avant de dire d’une voix lasse :

« Un idiot… C’est tout ce que tu es… Mais bon, on ne change pas un gamin comme toi en quelques jours, n’est-ce pas ? Commandant… Est-ce que vous avez une mission ? Ou je peux repartir de l’Exelus. »

« Et bien je… Comment dire… Je ne sais justement quoi dire… Est-ce que vous pourriez tous vous calmer ? Sinon, je serais forcé de vous mettre sous un mandat d’arrêt galactique. Soldats… Veuillez entourer les professeurs, les maîtres pokémons, Orion et Samus. »

Elle aussi ? C’était quoi ça ?! Enfin… Elle ne pouvait pas aller à l’encontre de la fédération galactique à ce moment. Elle suivit le reste de la troupe, les dix personnes étant emmenées sous la garde des soldats. Ils furent tous logés dans la salle de commandement, l’homme aux cheveux grisonnants leur demandant de s’installer avant de prendre la parole :

« Je ne suis pas un mauvais bougre et je vais vous le prouver… A la base, la présence d’Orion sur l’Exelus n’était qu’une simple erreur qui a fait qu’aujourd’hui, Terra a rejoint la fédération galactique. De l’autre côté, avec la venue d’Orion dans l’Exelus, les personnes de Terra, que vous êtes… » dit-il en indiquant les maîtres pokémons et les professeurs. Il reprit :

« Avaient donc pu retrouver sa trace après tout ce temps. Mais d’après ce que j’ai compris, Orion n’a rien d’un criminel n’est-ce pas ? Il a tout simplement évité de prendre ses responsabilités de dirigeant. Mais une question se pose, Orion. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que vous avez disparu pendant tout ce temps ? »

« Ca ne concerne personne à part moi-même. » annonça Orion en se calfeutrant sur lui-même, Samus l’observant brièvement.

« Enfin… Voilà ce que je vais vous proposer… Je ne devrais pas mais… Orion ? Est-ce que tu veux rejoindre la fédération galactique ? Mais en tant que soldat. »

Hein ? Il haussa un sourcil, Samus s’apprêtant à réagir en même temps que les maîtres pokémons. Mais ce fut Orion qui reprit la parole rapidement :

« Je ne suis pas intéressé par la vie de soldat, ni par la vie de chasseur de primes, ni par la vie de dirigeant… Je ne suis intéressé par rien, ni personne. » murmura le jeune homme d’un ton las, bien plus que d’habitude.

« Bon… Tu ne me laisse pas les choix. Samus, Orion partira avec vous pour une dernière mission. Il y a un système solaire qui a de grands problèmes… énormément de problèmes même… Les planètes disparaissent les unes après les autres, absorbées par des trous noirs. Quelqu’un ou quelque chose en est à l’origine. Je ne sais pas du tout si cela est la cause des pirates mais cette mission est bien plus dangereuse que les précédentes. Orion vous accompagnera et à la fin de cette mission, je vous laisserais décider si le jeune homme est fait pour une vie de combat ou travailler dans un bureau en tant que dirigeant. »

Elle allait protester, les maîtres pokémons ne sachant pas vraiment quoi dire tandis qu’Orion se levait subitement tout en criant :

« C’est complètement stupide ! J’ai le droit de choisir ce que je veux ! »

« Si vous refusez Orion, je serais contraint de vous faire arrêter par la fédération galactique et de vous renvoyer sur Terra, de gré ou de force. »

« Ou alors, je me suicide définitivement et réellement et vous aurez ni l’un, ni l’autre ! » hurla t-il en commençant à se rapprocher de la porte pour s’enfuir.

Il fut rapidement bloqué par Samus, celle-ci lui bloquant les bras et le corps d’une main autour de lui, l’autre posée sur sa bouche pour l’empêcher de parler. Cela ressemblait à un véritable capharnaüm tandis que Samus prenait la parole :

« Je ne sais pas à quoi vous jouez, commandant… Ni ce que préparent les maîtres pokémons mais je vais vous écouter… Orion va venir avec moi. Donnez-moi simplement les coordonnées de la mission et je repartirais avec lui. »

« Ah… Avant que vous ne partiez… Sachez que les données des 493 pokémons recensés à ce jour ont été insérés dans nos unités Auroras et donc… Vous ne serez plus sans aucune… « aide » dira t-on si vous vous retrouvez face à des pokémons. »

Elle hocha la tête avant de quitter la pièce, les cris et les paroles des maîtres pokémons se faisant entendre. C’était quoi cette idée stupide de la part du commandant ?! Ils n’avaient pas que ça à faire ! Ils devaient ramener Orion au plus tôt sur sa planète !

Elle attendit qu’ils soient dans le vaisseau et que ce dernier soit fermé pour relâcher finalement Orion. Celui-ci était simplement resté… immobile sans même essayer de se débattre, chose qui avait étonné la jeune femme aux cheveux blonds.

« Tu as un couteau ? Je n’ai même pas une arme ou une armure pour me protéger. »

« Tu n’en auras pas besoin, tu restes dans le vaisseau et tu te mets à l’abri pendant toute la durée de la mission, voilà tout. »

« ET POURQUOI EST-CE QUE TU FERAIS CA ?! »

Il recommençait à hurler et elle posait une main sur son crâne. Assez… Elle en avait vraiment assez. Il était devenu de plus en plus insupportable à chaque fois. Il n’avait même pas le temps de s’expliquer qu’il se retrouva violemment adossé au mur, soulevé par Samus.

« Tu veux savoir pourquoi ?! Tu veux vraiment le savoir ?! Je crois que je vais tout simplement te jeter dans l’espace et te regarder mourir car tu m’énerves. Je vais te le dire clairement : Tu me tapes sur les nerfs à un point inégalé ! Arrête de me faire royalement chier avec tes questions car je ne vais plus me retenir bientôt. Est-ce que ça t’est vraiment si difficile de croire que je veux T’AIDER ?! Oui, tu as bien entendu ! AIDER ! C’est un mot absent de ton vocabulaire d’abruti ou tu le fais exprès ?! Je ne sais pas ce qui s’est passé pour que tu ne fasses plus confiance à personne mais évite de mettre tout le monde dans le même sac sinon je risquerais devenir TRES méchante ! »

« Lâche-moi ! T’as compris ?! LÂCHE-MOI ! Je n’ai rien… »

Elle l’étrangla pour l’empêcher de terminer sa phrase avant de le faire tomber au sol. Le jeune homme se mit à tousser subitement, cherchant son souffle alors qu’elle ne savait plus quoi faire. Ce n’était pas son genre… pas du tout son genre… Il se releva mais elle passait déjà dans son dos avant de venir… l’enlacer ?

« Tu me forces à faire des choses que je déteste, Orion. Que je déteste plus que tout ! Avec toi, la manière forte ne marche pas, je le comprends finalement… Tu as beau jouer les têtes brûlées, à crier comme un dingue, ça ne changera rien. »

« QU’EST-CE QUE TU FOUS, SALE FEMME ?! »

Sale femme ? Il tentait de se débattre et de lui donner des coups de pied mais elle alla croiser ses jambes avec les siennes, les deux personnes tombant au sol alors qu’Orion était complètement paralysé. Samus reprit la parole :

« Aurora, combien d’heures avant d’arriver ? »

« Cela va prendre une demie-journée, Samus. »

« Soit… Moi-même et Orion allons dans la cuve de régénération, je crois que le jeune homme a besoin d’un sommeil forcé. »

« QUOI ?! NON ! JE REFUSE ! Ne me touche vraiment pas ! »

Ses phrases n’avaient plus rien de réellement construites alors qu’il se faisait soulevé et emporté par la jeune femme. Elle le jeta dans la cuve dans laquelle elle se reposait habituellement, pénétrant à l’intérieur à son tour. Elle donna un coup dans la nuque au jeune homme, le sonnant légèrement sur le coup avant de le forcer à s’asseoir entre ses jambes. Enfin, elle demanda à Aurora de mettre en marche la cuve, un liquide jaune et vert allant la remplir alors qu’il tentait de se débattre faiblement. Ils allaient se noyer ?!

« Reste tranquille, idiot. Je crois que tu as vraiment besoin de savoir qu’il y a des personnes qui sont là pour t’aider et cela qu’importe le caractère que tu as. »
Il tenta de répliquer mais déjà le liquide arrivait au niveau de son visage, ses yeux se fermant alors qu’il sombrait dans un sommeil forcé. Quelques secondes plus tard, elle allait le rejoindre, ses deux mains posées sur le ventre du jeune homme qu’elle serrait contre elle.

Il allait devoir se rentrer ça dans le crâne… Ce n’est pas en criant et en restant dans son coin qu’il améliorerait les choses. Elle n’était pas si différente… Elle était du genre solitaire… Ce n’était pas pour cela qu’elle parlait ainsi. A force… Elle allait bien en savoir un peu plus à son sujet… Il allait bien sortir de sa carapace.

Ah… Elle n’arrivait pas à rester plus longtemps éveillée… Encore une fois… Un sommeil artificiel… C’était sa seule façon de dormir à elle… mais ce n’était pas un problème… Le seul problème était celui qui se trouvait dans ses bras à l’heure actuelle… Elle espérait que ce petit moment permettrait au jeune homme de remettre un peu d’ordre dans son cœur.

Chapitre 25 : Retour à la normale

Chapitre 25 : Retour à la normale

Après ce qui s’était passé, il avait annoncé qu’il tombait de fatigue et il s’était couché sans rien dire. Assise dans son lit, elle restait là à l’observer, le jeune homme ayant fermé les yeux. Même si les premières minutes montraient parfaitement qu’il mentait, il s’était réellement endormi et elle ne savait pas comment réagir exactement.

« Un véritable mystère n’est-ce pas ? Je devrais peut-être chercher le sommeil aussi. »

Mais elle savait que ce n’était pas possible. Malgré le fait qu’elle se couchait dans le lit, le sommeil n’arrivait pas à son corps. Elle restait là, à fixer le plafond pendant de longues minutes comme pour chercher quelque chose. La nuit ne serait pas très longue de toute façon. Elle ferma les yeux, attendant que le jour revienne.

« Hey ! Belle blonde ! Tu attends quoi ? Que je vienne t’embrasser pour te réveiller ? »

Hein ?! Elle ouvrit rapidement ses yeux bleus, voyant le visage souriant d’Orion qui l’observait. Elle se redressa subitement, se cognant contre Orion qui tomba du lit en gémissant de douleur. Lorsqu’il se releva, il observait avec insistance la poitrine bandée de la jeune femme aux cheveux blonds avant de siffler d’admiration :

« Et bien, je te savais pas adepte de ce genre de choses, ma grande ! Quand même, ça sert à rien de camoufler que tu as de sacrés obus ! »

« Mais qu’est-ce… »

Elle s’arrêta de parler alors qu’il lui faisait un grand sourire, louchant sur ses deux seins. Ah… c’était comme ça… Comme il le voulait, elle lui donna une claque mais bien moins violente que celles d’auparavant avant de crier :

« Je t’interdis, espèce de cinglé ! Je pensais m’être clairement exprimée les autres fois ! »

« Oh, tu sais… Entre dire… et faire… Plus le temps passe, plus tu te déshabilles devant moi. Bientôt, ça sera quoi ? Tenue en cuir et fouet ? Encore que la tenue en cuir… On ne doit pas en être loin non ? »

« Je te conseille de la fermer si tu ne veux pas te retrouver avec la tête éclatée contre le mur ! Et retourne-toi tout de suite ! Je t’interdis de m’observer comme ça ! »

« Roh… Ne fait pas de chichis, nous ne sommes que tout les deux ! Tu voudrais peut-être que je te serre un peu plus les bandages ? Jusqu’à ce que tes tétons durcissent et paraissent à travers le tissu ? »

« Ne t’avise même pas de t’approcher de moi sinon ta tête va décoller ! »

Il arrêta de sourire, la regardant quelques instants avant de se retourner. Il se dirigea vers la salle de bains, sifflotant tout en s’enfermant à l’intérieur. Quelques minutes plus tard, il quitta la chambre, lui demandant de se préparer pour le petit-déjeuner. Elle le remercia, attendant que les bruits de pas soient éloignés avant de remettre la couverture autour d’elle pour se diriger vers la salle de bains. Heureusement qu’ils avaient encore une semaine…

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, elle avait enfilé sa tenue moulante et bleue bien qu’il était possible de voir quelques boursouflures dessous. Ils commencèrent à manger sans parler, Orion coupant le silence finalement :

« Je me disais ma grande : Ton armure… Comment tu vas faire pour la réparer ? »

« Hum ? Oh… Il n’y a pas à s’en faire. Elle va se régénérer toute seule, elle est assez spéciale. Tu sais… Elle est un peu vivante enfin non… Elle est en grande partie vivante. »

« Une armure biologique… C’est plutôt spéciale comme armure ça ! »

« Et oui… Ce sont les Chozos qui m’ont fabriquée cette armure lorsque je n’étais qu’une enfant… Ou du moins, une adolescente… »

« Je suis sûr que tu étais une sacrée tête brûlée ! Vu ton caractère assez difficile, ils ont dût avoir du mal à te gérer. Ah… Je les plains. »

« Oh… Ce n’était pas toujours facile. J’ai terminé de manger. »

Elle se releva, lui demandant si de son côté, c’était bon aussi. Il hocha la tête pour répondre par l’affirmatif. Ils remontèrent dans leur chambre, la jeune femme lui disant :

« Est-ce que tu veux sortir ou non ? »

« ROH ! Une proposition faite par la belle et magnifique Samus Aran en personne ? Mon cœur et mon corps disent oui ! Mais… Je ne sais pas si c’est une bonne idée. »

« Ils ne seront pas là… Malgré l’attaque d’hier, ils doivent signer l’accord. Donc si tu le désires, on peut aller prendre l’air un peu. Ce n’est pas en restant avachis sur nos lits que nous serons en meilleure forme. »

« Tu pourras même te tenir à moi si tes blessures te font si mal ma douce et plantureuse femme ! Qu’est-ce que tu en penses ? Ce n’est pas merveilleux ? »

Elle haussa les épaules, poussant un petit gémissement alors qu’il s’approchait d’elle. Bon… Au moins, c’était décidé. Ils allaient prendre un peu l’air. Il s’approcha d’elle, tendant sa main qu’elle prit alors qu’il l’aidait à se relever. Aussitôt rentrés, aussitôt repartis, ils quittaient la chambre, main dans la main comme si tout cela était naturel.
Dès qu’ils sortirent de l’hôtel, leurs mains se quittèrent rapidement, les deux jeunes gens ne semblant nullement gênés alors qu’ils se mettaient en route. Orion suivit Samus, celle-ci savait parfaitement où ils pouvaient se rendre. Un parc… Quoi de mieux pour les vieux os de la jeune femme aux cheveux blonds ? Elle n’allait pas pouvoir faire des folies avec son corps de toute façon. Il avait laissé son livre d’astronomie à la jeune femme, celle-ci s’étant assise sur un banc pour le lire en croisant les jambes. De son côté, il se remettait en chasse à la femelle, draguant tout ce qui bougeait et avait une poitrine dans un rayon de quinze mètres. Enfin, lorsqu’il arriva à trouver une proie plus vulnérable que les autres sous la forme d’une femme aux cheveux verts et aux yeux rouges avec des écailles sur les bras et les jambes, il commença à prendre la parole, se mettant à genoux devant elle :

« Oh, gente damoiselle, que vous êtes belle, que vous êtes radieuse ! La simple vision de vous voir devant moi vient d’illuminer ma journée. »

« Oh… Vil flatteur que vous êtes ! Vous ne devriez pas ! Il y a du monde autour de nous. »

« Et en quoi cela est-il gênant ? Vous n’avez nul besoin de cacher votre beauté si majestueuse ! Il faudrait même le crier dans l’univers tout entier ! »

« Oh… Arrêtez donc… Vous allez me mettre mal à l’aise. »

La jeune femme aux cheveux verts émit un petit sourire avant de remarquer Samus Aran. Celle-ci était en train de lire calmement, relevant un bref instant ses yeux bleus pour les poser sur elle et sur le jeune homme aux cheveux blancs.

« Pourrais-je vous poser une question, messire ? Si cela ne vous dérange pas ? »

« Si vous me demandez de conquérir l’univers, je le ferais volontiers ! »

« Non… Non… Mais… Est-ce l’une de vos relations ? Elle me rappelle quelqu’un… mais je ne crois pas que ça soit elle. Samus Aran ne serait pas du genre à se promener en montrant sa souffrance aux yeux de tous. »

Samus ? Qu’est-ce qu’il y avait encore avec elle ? Il poussa un profond soupir avant de se retourner, ne remarquant rien de spécial chez la chasseuse de primes. Enfin… Elle lisait calmement le livre d’astronomie qu’il avait acheté. Il haussa un sourcil, remarquant quelque chose qu’il n’avait pas vu auparavant. Il baissa la tête tout en se tournant vers la jeune femme aux cheveux verts, lui disant d’une voix calme :

« Oui… Je la connais… Est-ce que vous voulez bien me pardonner ? C’est une véritable imbécile quand elle s’y met. »

« Votre vocabulaire vient d’en prendre un coup mais je vous pardonne volontiers. »

Ils s’inclinèrent l’un envers l’autre alors qu’il s’approchait de Samus, passant une main sur son visage avant de murmurer d’une voix neutre :

« Si tu étais dans un tel état, il valait mieux rester allongée dans ton lit plutôt que de faire la dure à cuire hein ? Tu arrives à te lever ? »

« Je peux te poser une question ? Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas ramenée dans une cuve de régénération ? Cela aurait été bien mieux… »

« Sur Terra, il n’y a pas de cuve de régénération et si je t’avais ramenée dans l’une d’entre elles, la fédération ou les conseils me seraient tombés dessus. »

« Tu sais… M’emmener dans l’hôtel n’aurait rien changé. S’ils désiraient vraiment te capturer, cela serait fait depuis longtemps. »

« Je le sais très bien, Samus. Mais bon… Ce qui est fait est fait. Répond à ma question. »

Elle referma le livre, commençant à se lever avant de pousser un gémissement. Il envoya une insulte à la volée tout en la réceptionnant. Il prit appui sur ses deux pieds, la jeune femme posant sa tête sur son épaule en s’excusant, le livre étant tombé au sol.

« Mouais… Il y a bien un moment où le corps ne supporte plus la douleur. Evite de refaire ce genre de conneries si tu n’es pas sûre de pouvoir te lever. Je vais appeler Cerberus. »

« C’est vrai qu’un petit gringalet comme toi ne devrait pas réussir à me porter jusqu’à l’hôtel. Pardon… pour ton livre, Orion. »

AH ! Son livre ! Il déposa Samus sur le banc, celle-ci fermant les yeux à moitié alors qu’il récupérait son livre. Vu qu’il portait une grande veste blanche, il pouvait rentrer ce livre dans l’une de ces poches. De toute façon, il était plutôt épais mais petit… Il alla s’asseoir à côté de Samus avant de répliquer d’une voix lente :

« Au passage, le gringalet, il t’embête… pour rester poli. »

« C’est cela… de se comporter comme une chasseuse de primes… Et de vouloir garder sa fierté jusqu’au bout… lorsqu’on a un imbécile à côté de soi… Un imbécile qui nous force à ne montrer que les meilleures parties de soi pour éviter qu’il nous rabaisse… »

« L’imbécile se nomme Orion. Tu peux toujours parler comme ça, ça ne changera rien du tout à mes yeux. Je vais appeler… Oh et non. Je vais te laisser en plan et tu rentreras seule. »

« Tu n’oserais pas faire ça, n’est-ce pas ? » murmura t-elle alors qu’il commençait déjà à se lever. Néanmoins, il alla s’accroupir devant elle, disant d’une voix neutre :

« Je te signale que je fais tout cela à cause de Cerberus. Sans lui, tu serais restée toute seule là-bas. Là, j’attends simplement que tu sois de nouveau en pleine forme. Il y a une chose que je déteste avoir et ce sont des dettes. »

« Merci bien, Orion. Tu es quelqu’un de sympathique quand tu le veux. »

Elle plaça ses deux mains autour de son cou alors qu’il la soulevait, poussant un râle et grognement en même temps avant d’annoncer :

« Purée, ma grosse ! Tu fais ton poids ! Tu pèses combien ?! »

« Je croyais t’avoir déjà dit que l’on ne demandait pas ce genre de choses à une femme. »

« Ouais et bien la femme, soit elle me le dit… Soit elle s’écroule au sol. Ce n’est pas elle qui doit porter l’autre sur son dos ! »

« 90 kilogrammes… » souffla t-elle dans son oreille avant de murmurer à nouveau : « Mais garde-cela pour toi, c’est un secret. »

Et bien… 90 kilogrammes, c’était quand même sacrément costaud. Heureusement qu’il avait de quoi supporter ce poids sur son dos même si ils étaient ridicules l’un comme l’autre. Vous en connaissez des nains qui portent des géantes sur leur dos ? Et bien, c’était leur cas à tout les deux ! Samus observait les environs, toutes les têtes se tournant vers eux alors qu’elle était bien trop grande pour le jeune homme surtout que bon… Il voyait aussi quelques têtes rageuses dirigées vers lui. Pourquoi ? Disons que c’était assez simple… Lorsque la femme était plus grande que l’homme et était portée par ce dernier alors, une zone de son corps se retrouvait à la hauteur du crâne de l’homme. Et quand cette zone était assez fournie, cela donnait un spectacle assez spécial.

« J’ai vraiment l’air de passer pour un con et un pervers. »

« Ce n’est pas le cas, Orion ? Me serais-je trompée sur ton compte ? »

« Vivement que les vacances soient terminées… Je peux plus te supporter. »

« Mais me porter tout court semble te convenir. »

« La ferme, Samus. La ferme, je n’ai rien d’autre à te dire. »

Elle tenta de s’empêcher de rigoler mais il pouvait entendre un léger son. Non… Ce n’était qu’une illusion. C’était impossible qu’elle rigole… Cette femme n’en était pas capable. De toute façon, il l’aurait entendu plus correctement. C’était donc pure folie. Comme si cette femme pouvait être féminine tandis que lui était un prix de gentillesse et d’exemple à suivre pour les générations futures. Et il ne parlait même pas de la tête qu’avaient fait les personnes dans l’hôtel lorsqu’ils les avaient vus rentrer.

« On ne prend pas l’ascenseur, Orion. On monte à pied. »

« Et puis quoi encore ? Donne-moi une bonne raison de monter les escaliers. »

« Hum… Simplement pour voir si tu es véritablement assez fort pour arriver jusqu’au quinzième étage. Tu sais… Me montrer que tu es un véritable homme, tout ça. »

« Désolé, mais le truc machiste, ce n’est vraiment pas mon genre. »

Alors pourquoi est-ce qu’il se retrouvait au douzième étage ? En sueur et haletant alors que Samus restait bien accrochée à lui ? Car il était con… C’était même pas du machisme mais de la fierté mal-placée. Ce fut elle qui ouvrit la porte avec l’une de ses mains, pressant la tête du jeune homme contre sa poitrine.

Dès qu’ils furent à l’intérieur, il jeta Samus sur son lit avant de s’écrouler sur le sien, ses deux pieds se mettant à trembler alors qu’il reprenait sa respiration. Comment qu’il avait fait ça ? Il se le demandait lui-même. Samus lui murmura :

« Je me suis bien distraite aujourd’hui, Orion. Merci beaucoup. »

« Je te hais, Samus… Je te préfère quand tu n’es pas en convalescence. »

Il ferma les yeux, s’endormant après une vingtaine de minutes, exténué comme il ne l’avait jamais été. Samus l’observait avant de se lever, lui retirant sa veste et son chapeau blanc avant de les mettre sur une chaise. Elle récupéra le livre, s’asseyant dans son lit avant de commencer à lire tranquillement. Oui… Cela avait été une très bonne journée aujourd’hui.

Chapitre 24 : Aux petits soins

Chapitre 24 : Aux petits soins

« Où est-ce que je suis ? » demanda-t-elle alors qu’elle ouvrait les yeux.

« Dans la chambre d’hôtel que nous avons à notre nom. » annonça une voix qu’elle reconnaissait parfaitement.

Elle se redressa, remarquant qu’elle portait de nombreux bandeaux autour du corps, de la hanche, de la poitrine, de l’épaule et de la cuisse. Il reprit rapidement :

« Oui, c’est moi qui t’ai mise complètement nue, j’ai violé ton corps pendant que tu dormais et ensuite, je t’ai fait des bandages pour faire semblant de croire que je t’ai soigné. Me remercie pas, c’est tout à fait normal, t’as de ces mamelons. »

« Je ne crois pas du tout à ce que tu viens de dire… Qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Cet imbécile de clébard de presque deux mètres de haut m’a forcé à te prendre avec nous. Si ça ne tenait qu’à moi, tu serais restée là-bas, je te préviens tout de suite. » dit-il alors qu’il refermait un livre, se relevant en rappelant Cerberus qui était couché près du soleil.

« Cela ne me dit pas ce qui s’est passé depuis mon évanouissement. Tu ne veux pas m’en dire plus au lieu de tourner en rond, Orion ? Cela serait vraiment sympathique. »

« Je t’ai ramenée ici et je t’ai foutue dans ce lit. A partir de là, j’ai ordonné à personne de rentrer dans la chambre et j’ai cherché un médecin de sexe féminin. Je l’ai dragué et il t’a soigné. Par contre, tu devras payer tes soins plus tard mais tu n’es plus dans un sale état. De même, c’est ce médecin qui t’a déshabillé et t’a mis ces bandages. »

« Pourquoi as-tu précisé qu’il était de sexe féminin ? »

« Peut-être que tu n’aurais pas aimé qu’un homme voit ton corps. Simple mesure de précaution. » annonça t-il en haussant les épaules.

« Ou alors élan de jalousie pour que personne ne voit mon corps ? »

« Arrête de te faire des idées… Au passage, tu vas devoir aussi payer pour quelques livres, vivres et diverses choses sans importance. »

Elle le regarda d’un air surpris. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Qu’il avait acheté… des livres avec son argent à elle ? Un bref regard sur la couverture du livre qu’il tenait et elle voyait que cela parlait des étoiles de ce système solaire. Des étoiles… Elle demanda d’une voix calme en se couchant à nouveau dans le lit :

« Est-ce que tu aimes l’astrologie, Orion ? »

« Hein ? Que quoi ? Qu’est-ce que tu racontes ? Rendors-toi, ça ne fait qu’une journée ou deux que tu es couchée, ce n’est pas assez à mon goût. Je préférais que tu restes allongée pour l’éternité. » répliqua t-il comme si il s’était senti touché en plein cœur, balançant le livre en arrière. Le livre alla glisser contre un mur alors qu’il quittait la chambre, d’un air énervé.

« Et bien… Et bien… Observons-donc ce livre. »

Elle se leva avec un peu de difficultés. Son corps avait peut-être tout ce qu’il fallait pour être préparé à tout… mais ce n’était pas une raison pour faire l’imbécile avec. Elle se pencha, gémissant légèrement avant de récupérer le livre, retournant se coucher dans le lit. Elle l’ouvrit, ayant un léger murmure de surprise.

« A peine une journée… et déjà… »

Elle devait se l’avouer. Elle ne comprenait pas une partie des annotations qu’il avait faites. Pour chaque étoile, pour chaque carte, il avait griffonné des petites phrases au crayon de papier, des chiffres, des lettres, des heures, des degrés… Il y avait de tout dans ce livre. Lorsqu’il revint une bonne demi-heure plus tard, elle tendit le livre au jeune homme :

« Je devrais te remercier, n’est-ce pas ? Au sujet de m’avoir emmenée jusqu’ici. Peut-être que je serais morte à l’heure actuelle. »

« Dommage pour moi que ça ne soit pas le cas. » grogna t-il en récupérant son livre, la jeune femme remarquant pendant un bref instant quelques rougeurs au niveau des joues du jeune homme. Oh… Elle ne venait pas de rêver ?

« Tu remercieras aussi Cerberus de ma part ? Néanmoins, tu sais… Tu ne devrais pas avoir honte d’avoir une passion pour l’astronomie. Ca n’a rien de malsain ou mauvais. Ca te rendra un peu moins immature et gamin que l’impression que tu donnes quand tu ne joues pas ton rôle de pervers, celui que tu as habituellement. »

« La ferme, Samus. Tu n’as pas à me dire ce genre de choses. La prochaine fois, abstiens-toi de me sauver. Je ne veux rien avoir avec toi. Surtout quand tu balances des phrases toutes faites du genre : Arrête de ne croire en personne, Orion. Non mais sincèrement, on n’est pas dans un mauvais film ! Tu crois que c’est parce que maintenant que tu as dit ça, je vais te faire confiance ? CREVE ! »

« Pourquoi est-ce que tu t’emportes, Orion ? Je n’ai rien fait de mal, je crois… J’ai dit simplement ce qui me passait par la tête. »

« Moi, je sais ce qui te passe par la tête. De l’air ! Et tu sais pourquoi ? Car elle est complètement vide ta boîte crânienne ! »

Elle devait s’empêcher de rire… Car ce n’était pas son genre… Elle devait aussi s’empêcher de sourire… Et pour éviter cela, il n’y avait qu’une chose à faire : Parler.

« Et dire qu’il y a une semaine, c’était moi qui te criait dessus à cause de ton caractère. Maintenant… C’est l’inverse. L’ironie du sort n’est-ce pas, Orion ? »

« Pourquoi est-ce que tu m’appelles encore Orion ? Je suis Théodore… Astrum. »

« Car c’est ainsi que tu t’es présenté à moi et aux autres. Si tu n’aimes pas Théodore, je ne vais pas t’embêter à t’appeler ainsi. Je ne suis pas une enfant qui va prononcer ton prénom simplement pour t’embêter. Est-ce que tu veux me parler un peu de l’astrologie ? »

« Imbécile… Tu es vraiment une imbécile… »

« Hein ? Mais pourquoi est-ce que tu dis cela, Orion ? » demanda t-elle alors qu’il se mettait à trembler légèrement de colère. Il se tourna vers elle en reprenant la parole de vive voix :

« Ce n’est pas de l’astrologie, espèce de sale conne MAIS DE L’ASTRONOMIE ! Tu ne sais même pas faire la différence, pauvre idiote ! JE ME BARRE ! »

Il était reparti aussi vite qu’il était revenu, claquant la porte avec violence. Elle avait les yeux écarquillés de surprise. S’énerver et s’emporter pour ça… C’était quand même un peu… exagéré non ? Mais…Wahou… Elle passa une main dans ses cheveux blonds, ne sachant pas quoi dire ou faire… Ah… Elle prit son ruban rouge, rattachant ses cheveux blonds en queue-de-cheval. Elle savait quoi faire lorsqu’il reviendrait.
Mais il ne revenait pas… Plusieurs heures étaient passées et la porte restait définitivement fermée… Qu’est-ce qui se passait ? Est-ce qu’il avait décidé de s’enfuir ? Non… Ce n’était pas le cas car la porte s’ouvrit finalement, laissant paraître le visage las du jeune homme aux cheveux blancs. Dès qu’elle tenta de parler, il positionna sa main vers elle pour lui dire de se taire. Il n’était pas d’humeur à l’écouter mais cela n’empêcha pas Samus de dire :

« Pardon, Orion. Je ne savais pas ce que cela te tenait tant à cœur… »

« C’est pas de ta faute cette fois… Je le dirais qu’une seule fois ! Ne confond plus… »

« Est-ce que l’astronomie est si important pour toi ? »

Il la regarda pendant quelques secondes avant de détourner le regard sans lui répondre. Il lui annonça qu’il allait se coucher alors que la nuit venait à peine de tomber. Il s’engouffra dans le lit sans la regarder, la jeune femme poussant un léger soupir avant de prendre le livre. Avec lenteur, elle se dirigea vers la fenêtre, attendant plusieurs minutes que la nuit tombe complètement. Elle alla dire d’une voix calme :

« Alors si je ne me trompe pas … Cette étoile tout au nord-est… est celle d’Alistor. Et celle-là est donc… » continua t-elle alors qu’il engouffrait sa tête sous l’oreiller.

Qu’elle arrête de parler ! Surtout qu’elle racontait n’importe quoi ! Alistor n’était pas visible à cette période de l’année ! Et elle ne se trouvait pas au nord-est par rapport à la fenêtre où ils se trouvaient mais tout à l’ouest. Quelle idiote ! Mais quelle idiote ! Elle continuait de parler à voix haute avant qu’il ne pousse un cri d’énervement :

« Arrête de raconter des conneries ! Tu n’y connais rien ! »

Il se leva subitement, s’approchant d’elle avant de lui prendre les livres des mains. Il commença à parler à son tour à voix haute, fouillant dans le livre :

« Zabran est visible, c’est même celle qui brille le plus ce soir ! Regarde par là ! Et ensuite, celle juste à côté, c’est Ectir. Tu vois ? Alors arrête de raconter des conneries plus grosses que ta poitrine et vas te coucher si c’est pour… »

« Tu pourrais plutôt continuer, non ? » dit-elle en le coupant.

Il s’arrêta, la regardant brièvement avant de hocher la tête. Elle lui demanda d’attendre quelques secondes, se dirigeant vers la couverture de son lit avant de la tirer. Elle s’enroula dedans, lui disant qu’il faisait plutôt frais la nuit. Il ne releva pas la phrase de la jeune femme, reprenant la parole :

« Alors qu’est-ce qu’il y a à savoir aujourd’hui ? »

« Tu peux raconter tout ce que tu veux. Tu sais aussi bien que moi que nous sommes insomniaques… donc on va y passer toute la nuit. »

« C’est exact… et c’est correct. Bon… Reprenons là où nous en étions. »

Il se comportait maintenant comme un professeur, observant brièvement la jeune femme aux cheveux blonds. Celle-ci semblait l’écouter réellement ? Est-ce qu’elle était intéressée par l’astronomie ? Ou alors… Ce n’était qu’un mensonge… Un voile passa dans son propre regard… Il ne voulait pas réitérer… la même erreur. Il s’adressa à elle avec moins d’entrain qu’au départ. Tant qu’elle faisait semblant… Ca pouvait lui convenir…
Trois heures passèrent et ils n’avaient pas bougé de leur place. La jeune femme aux cheveux blonds passait ses yeux du ciel étoilé au visage d’Orion, celui-ci faisant de même mais de son livre jusqu’au ciel. Il semblait vraiment si cultivé… et si passionné dans ce qu’il disait. Finalement, elle alla l’interrompre, lui demandant :

« Qui t’a appris à aimer l’astronomie ? »

Il s’arrêta de parler, baissant la tête pendant quelques secondes sans la regarder :

« Bartholomé Astrum… Je pense que tu t’en doutais… mais ce n’est pas mon véritable père… J’ai été adopté par lui… à l’âge de deux ans. »

« Ca veut dire que… tu … »

Orion était un orphelin comme elle ? Si c’était le cas, cela changeait légèrement sa vision du jeune homme. Elle pouvait comprendre à quel point… c’était difficile de vivre sans parents… Sans ses vrais parents… Mais Orion hocha la tête d’un air négatif avant de dire :

« Non… Je ne suis pas orphelin… Mes parents m’ont vendu à Bartholomé Astrum… Cela sans remords… Sans une once de remords… Contre une coquette somme. »

Il referma son livre, poussant un léger soupir avant de se tourner vers elle. Elle recula d’un pas, apeurée parce qu’elle voyait. Le visage du jeune homme était complètement figé, un sourire à glacer le sang tracé sur ses lèvres alors qu’il murmurait :

« A combien estimes-tu le prix de ta vie ? »

Les rares larmes qui s’écoulaient le long de ses deux yeux pour tomber au sol contrastaient avec le reste du visage. Cette phrase… Il l’avait déjà prononcé auparavant… Avant que les pirates n’attaquent… C’était ça… C’était donc ça… Son existence toute entière avait été achetée dès son jeune âge. Elle baissa la tête sans répondre, ne sachant pas quoi dire.

Chapitre 23 : Protection et confiance

Chapitre 23 : Protection et confiance

« C’est quoi ces créatures ?! Et les pokémons enchaînés à côté d’eux ?! » cria Peter en regardant les monstres sauriens marchant à deux pattes.

« Et je ne ressens aucune… émotion de leur côté. » continua Lucio en remettant correctement ses lunettes.

Les professeurs avaient été mis à l’abri ainsi que le reste des personnes civiles et politiques. Il n’y avait plus que les dresseurs pokémons et leurs créatures au centre de ce qui semblait être un gigantesque dôme. C’était donc là qu’ils auraient du se présenter ? Chacun avait sorti ses pokémons tandis que les pirates ne semblaient pas avoir choisi l’option de facilité : Ils devaient se battre sur les deux fronts. L’un derrière eux avec les soldats de la fédération galactique, l’autre au centre du dôme avec les dresseurs pokémons.

« Evitons les morts ! Cette fois-ci, ce n’est pas un combat pokémon. » signala Bruno.

« Mais ils utilisent des pokémons… et des armes à feu… Nous n’avons guère l’habitude de ce genre d’attaque… Même à l’époque des teams… »

« Ils se battaient bien de toutes les façons possibles. Même lorsqu’ils ont décidé de réveiller Groudon et Kyogre, cela ne nous a pas posé plus de problèmes que cela en joignant nos forces. Ici… Nous avons plusieurs maîtres pokémons… Et différents conseils… Nous n’aurons aucun problème à les battre ! » cria Adrien alors que son Simiabraz envoyait une déflagration en direction des pirates.

« Ne vous en faites pas… Je viens vous aider. » alla dire une voix féminine alors que Samus atterrissait devant la quasi-vingtaine de personnes, son armure orange sur son corps.

Quelques secondes plus tard, un puissant aboiement se fit entendre, Samus s’empêchant de sourire bien que cela était intérieurement alors qu’un Arcanin apparaissait, le jeune homme étant sur son dos. Cynthia allait ouvrir la bouche pour lui demander comment il avait fait pour se libérer mais un seul regard envers Samus et elle comprit tout de suite qui était responsable de ça.

« Dès que c’est terminé, je ne veux même plus vous voir dans mes pattes, est-ce que ça a été bien compris ? Je ne reviendrais pas sur Terra ! »

« Ahlala, Théodore, tu sais que tu es mignon quand tu te mets dans tout tes états ? » annonça Spectra alors qu’elle demandait à ses deux Noctunoirs d’envoyer de nombreuses sphères noires en direction des pirates.

Ces derniers répliquèrent par de nombreux tirs mais les pokémons psychiques de Lucio et Clément créèrent une barrière psychique si puissante que les tirs disparurent à l’intérieur sans même le traverser. Les pirates poussèrent des cris d’énervement, Théodore s’installant à côté de Samus alors que celle-ci murmurait :

« Alors… Je vois que l’on décide quand même de venir me rendre visite. »

« Ce n’est pas pour eux que je suis là, stupide femme. Arrête d’y croire un peu trop ! »

« Si tu n’es pas ici pour eux… Alors pour qui es-tu présent ? Pour les personnes qui se sont enfuies ? Pour la fédération galactique ? »

« Non pour toi, espèce d’imbécile. Si je n’étais pas venu, cet idiot d’Arcanin m’en aurait voulu pendant des semaines. Foutue fierté à deux balles ! »

« Oh… Je dois donc remercier Cerberus ? Merci, cher Arcanin. »

Le chien géant aboya pour dire que ce n’était pas grand-chose alors que Théodore sortait déjà une seconde pokéball, l’ouvrant subitement pour laisser apparaître un monstre de plus de deux mètres de hauteur… Un monstre issu d’un ancien temps… Un monstre qui créa subitement une tempête tout autour d’eux. Un Mammochon… La voix d’une personne âgée se fit entendre, un petit toussotement avant qu’elle ne dise :

« Et bien… Je vois qu’il nous réserve quelques surprises, ce jeune homme. »

« Ne parlez donc pas trop, messire Aragon. » répondit Peter.

« Ne m’appelle pas Messire, jeunot. Je suis peut-être vieux mais j’ai encore toute ma force, je vais vous le montrer. Drattaks, occupez vous des pirates ! »

C’était un véritable ballet aérien et terrestre tout autour d’eux. Les pirates de l’espace reculaient à cause du blizzard, certains demandant aux pokémons manipulés de se jeter dans la bataille mais cela ne servait à rien… Il y avait bien presque une centaine de pokémons du côté des humains de Terra… Comme si il était possible de faire quelque chose contre ça ?

Déjà les pirates étaient surpassés par la déferlante de puissance, Théodore se disant que ça ne servait à rien qu’il vienne puisqu’ils n’avaient pas besoin de son aide. Il s’apprêtait déjà à partir mais de nombreux cris le firent s’arrêter. Il se tourna vers l’endroit d’où ils provenaient. C’était quoi ça ?! Des canons ?! Et les cris provenaient des pokémons, des tubes étant plantés dans leurs corps. Ils semblaient souffrir tellement…

« Qu’est-ce qu’ils manigancent cette fois ? » demanda Damien.

« Ce n’est pas difficile… Observez ces pokémons… Ce sont tous des dernières évolutions, ils vont tout simplement utiliser leur énergie et ça ne va pas être très beau à voir. »

Il leur signalait de se préparer à défendre car sinon, ils allaient disparaître… Et dire qu’il y avait bien une dizaine de ces canons tout autour d’eux… Les pirates à côté commençaient à appuyer sur différents boutons tandis que les autres faisaient tout pour les protéger. Les pokémons hurlèrent de douleur avant de s’écrouler au sol, morts. L’orifice s’était mis à briller… mais pour chacun des canons. Un ultralaser… Voilà ce qu’ils étaient en train de préparer… C’était néanmoins bien plus puissant que tout ça…

Chaque pokémon était capable de produire une énergie démentielle pour l’utiliser contre son adversaire, quitte à être épuisé après l’attaque… Ici… C’était bien pire… Puisque les pokémons utilisaient toute leur énergie… Hum… Ils étaient passablement intelligents ces pirates, il fallait le reconnaître. Néanmoins, il n’était pas prêt à abandonner ! Il demanda à son Mammochon de créer une boule de terre avant de la projeter vers un canon, bloquant l’orifice. Le rayon voulut partir mais explosa le canon et les pirates aux alentours. Voilà une bonne chose de fait ! Il signala aux autres personnes de faire de même, Samus chargeant son canon pour tirer sur les pirates qui commençaient déjà à se servir de bouclier… Tsss… Bon… Elle n’avait pas le choix !

Elle quitta le groupe, se mettant en boule avant de sauter plusieurs fois pour arriver à la hauteur des pirates tout en évitant leurs tirs. Elle sortit son grappin de sa main gauche, agrippant les boucliers avant de les jeter en arrière, les pirates se retrouvant sans défense. Il faisait froid… très froid… Le blizzard du Mammochon restait toujours omniprésent. C’était une véritable zone de combat. Un second canon explosa grâce à Samus, celle-ci ayant envoyé un missile bien plus gros que les autres alors que du côté des membres du conseil des 4 et des maîtres pokémons, Koga demandait à son Aéromite et à son Nostenfer de paralyser les pirates de l’Espace tandis que son Foretress s’explosait complètement, annihilant un troisième canon. Il rappela rapidement celui-ci alors que ses deux pokémons revenaient vers lui. Bientôt, la moitié des canons sera mise hors d’état de nuire.

Mais avant d’arriver à ce stade, il fallait en arrêter le plus possible. Les tirs et les explosions fusaient dans tous les sens mais cela était spécial… Aucune perte à déplorer du côté des dresseurs de pokémons. Ces derniers savaient se battre… Ils étaient l’élite de leur planète, il n’y avait aucune possibilité pour eux de tomber face à des intrus du genre des pirates !

Néanmoins, plus les secondes et les minutes s’écoulaient, plus ils étaient en danger. La barrière psychique était puissante, très puissante et même Lucio ainsi que Clément utilisaient leurs pouvoirs mentaux pour la renforcer. Mais tout allait avoir une fin… Orion s’écria en s’adressant aux autres personnes :

« TROP TARD ! Ils vont balancer la sauce ! Protégez-vous ! »

Il venait de détruire un quatrième canon alors que les autres venaient de finir de se charger. Des tirs foudroyants et d’une ampleur démesurée sortirent des canons, venant percuter la barrière translucide créer par Lucio et Clément ainsi que leurs pokémons. Rapidement, ils commencèrent à suer à grosse gouttes. Le Xatu fut le premier à s’écrouler, s’évanouissant, rapidement rejoint par les autres pokémons comme le Mr.mime de Lucio, le Xatu de Clément… Puis un bruit de fissure se fit entendre, un premier rayon traversant la barrière psychique. Bien que réduit au niveau de la puissance, il était largement suffisant pour tuer plusieurs d’entre eux ! Bruno cria à son Steelix de se mettre devant eux, le gigantesque serpent de métal percutant le rayon avant de tomber sur le côté, le crâne réduit en morceaux. Bruno détourna le regard pour ne pas se laisser submerger par les émotions : Son pokémon avait tout fait… mais cela n’avait pas été suffisant… Les rayons commencèrent à se dissiper mais un second traversa la barrière psychique. Ce fut le Steelix d’Adrien qui se le prit de plein fouet, tombant en arrière mais seulement salement blessé. Il n’était pas en danger de mort si on s’occupait de lui assez rapidement. Adrien rappela son pokémon, il était temps de passer à l’offensive à nouveau !
Une explosion se produisit près d’un cinquième canon, les soldats de la fédération pénétrant dans le trou causé, éliminant les quelques pirates tournant autour du canon. Ils étaient bien trop nombreux ! Et impossible de s’enfuir ! AH ! De toute façon, ce n’était pas prévu qu’ils s’en sortent… Ils devaient juste utiliser les canons et éliminer le plus de personnes possibles… Ces gens de Terra allaient être une future plaie dans l’avenir ! Bon… Il ne restait plus que cinq… non quatre canons ?! Encore un qui venait d’être détruit par Samus cette fois-ci ! RAHHHHHH ! C’était un trop grand problème !

« Bon… Aragon… Je pense qu’il est temps de leur rendre la monnaie de leur pièce. » annonça Cynthia d’une voix étrangement calme.

« Oh… Tout de suite ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée… Mais peut-être qu’en mêlant nos trois forces… Qu’en penses-tu, jeunot ? » demanda le vieil homme à la moustache blanche en se tournant vers Peter.

« Que vous ne devriez pas m’appeler jeunot. Néanmoins, montrons-leur la puissance des dragons. Qu’une pluie de comètes s’abatte sur eux ! » cria Peter alors que le Carchacrok de Cynthia, son propre Dracolosse et le Drattak d’Aragon s’étaient mis à luire.
Des tremblements se produisirent subitement au plafond avant que des fissures ne se fassent voir. Quelques instants plus tard, des météorites tombaient du ciel, venant percuter un premier canon tout en écrasant les pirates sous la puissance des dragons. Un second canon ne tarda pas à être détruit. Il n’en restait plus que deux, deux qui étaient côte à côte… Deux qui étaient déjà sur le point de terminer de se recharger une nouvelle fois.

« Je m’occupe de celui de gauche, Orion, tu peux te charger de l’autre ?! »

« Pas besoin de me le dire ! Je ne suis pas stupide ! »

Elle n’avait jamais parlé de stupidité mais qu’importe… Elle chargea son canon, envoyant plusieurs salves d’énergie en direction des pirates tout en leur retirant leurs boucliers. Ils tombèrent les uns après les autres, la jeune femme se mettant en boule avant de rentrer dans l’orifice du canon. Elle y plaça une bombe, quittant l’orifice rapidement alors qu’elle reprenant une forme plus convenable. Elle s’éloigna en courant tandis que les dresseurs pokémons pouvaient enfin respirer. Les attaques venaient de cesser… Il ne restait plus qu’un seul canon et c’était Orion qui allait s’en occuper.

« Et bien ! Qu’est-ce que vous croyez ? Vous êtes… »

«  On ne peut plus rien faire ! On ne peut… »

Le pirate n’eut pas le temps de terminer sa phrase que déjà, l’Arcanin venait de cracher des flammes, le faisant se consumer sous celles-ci alors que le Mammochon plaquait contre un mur un seconde pirate, le plantant au bout de l’une de ses deux défenses. Il ne restait plus que trois pirates et ils n’étaient visiblement pas en très bon état psychologique. Ils étaient même complètement excités.

« Et bien alors, on a peur ? C’est normal… On a toujours peur lorsqu’on voit la mort en face ! Toi et tes copains, vous allez vite rejoindre les autres ! »

« Un seul… On doit juste en tuer un seul ! UN SEUL ! C’EST TOUT CE QU’ON DOIT FAIRE ! AU MOINS EN EMPORTER UN ! »

Deux pirates se jetèrent sur les deux pokémons du jeune homme aux cheveux blancs, ces derniers semblant surpris par la vélocité des créatures. Elles n’avaient pas peur d’une attaque kamikaze ? Tant pis pour elles ! Orion se prit violemment le canon en plein dans les côtes, le faisant tomber au sol alors que le dernier pirate ricanait :

« Un seul ! UN SEUL, on a dit ! UN SEUL ! Et ça sera toi ! UNIQUEMENT TOI ! »

Oh merde… Ses deux pokémons tentèrent de réagir mais les deux pirates décidèrent de tout simplement s’exploser, les faisant tomber à la renverse, sonnés et blessés par les explosions. Orion émit un grand sourire avant de dire :

« De toute façon, je suis déjà mort ! Alors ça ne changera rien ! »

« Tant qu’il restera une partie de ton corps… Je ne te considère pas comme mort. Mais je vais vite régler ce petit problème ! »

Héhéhé… Disparaître… Ca lui rappelait de trop nombreuses choses… Beaucoup trop même… Disparaître… Combien de fois avait-il croisé la mort ? Trop de fois… Mais à chaque fois, il s’en était tiré… A chaque fois… Aujourd’hui n’allait pas être différent. Il lui restait encore deux pokéballs à utiliser… Il pouvait toujours… AH… Non… Ses hanches lui faisaient trop mal… Il n’arrivait pas à bouger son bras pour récupérer ses pokéballs. Déjà, une lumière blanche faisait son apparition dans l’orifice du canon.

« Vraiment… Je n’ai jamais… eu de chance dans ma vie. »

Un long aboiement se fit entendre, l’Arcanin hurlant de toutes ses forces alors que le laser sortait du canon, provoquant une violente explosion… Une explosion qui repoussa le pirate ainsi que les deux pokémons, détruisant le dernier canon. Une voix féminine murmura :

« De la chance ? Si tu penses que ta vie… est régie par ça… Tu baisses encore plus dans mon estime, Orion… »

Il était encore vivant ? Des morceaux orange tombèrent au sol alors qu’il entendait un bruit métallique devant lui. Lorsqu’il rouvrit les yeux, il ne voyait rien, posant sa main sur le sol… Un sol parcouru d’un liquide rouge ? Du sang ? Samus se trouvait accroupie devant lui… et il ne put s’empêcher de pousser un cri de surprise. Son armure… était détruite en de nombreuses parties dont le genou gauche, l’épaule gauche… et la hanche ? Mais le pire était le fait… qu’il voyait sa peau nue… et ouverte… C’était elle qui saignait ? Elle… dont il n’avait jamais vu de sang ? Même sa morsure… n’avait laissé que des marques rouges… mais il n’avait jamais vu son sang…

« Je crois que j’ai trop… surestimée… mon armure sur ce coup. »

« HAHAHA ! Quelle idiote ! Tu es vraiment stupide ! Tu crois que je vais te remercier pour ce que tu as fait ?! Je ne t’avais rien demandé, Samus ! »

« Est-ce que je ne t’ai pas parlé de confiance… auparavant, Orion ? »

Il s’arrêta de s’esclaffer de rire alors qu’elle chargeait son canon. Un tir alla percuter la tête du pirate qui était sonné, le tuant alors qu’elle murmurait :

« Arrête… de ne croire en personne… Ori… on. » prononça t-elle avant de s’écrouler.


Le jeune homme aux cheveux blancs se releva, éclatant d’un rire qui n’avait presque rien d’humain tout en se tournant vers les membres des conseils et les maîtres pokémons. Il rappela son Mammochon tandis que Cerberus s’avançait vers lui malgré ses blessures :

« Je suis désolé mais vous ne me mettrez jamais la main dessus ! »

Chapitre 22 : Empêcheurs de tourner en rond

Chapitre 22 : Empêcheurs de tourner en rond

« Est-ce que ce jeune homme et cette… Samus Aran ? Que faites-vous ici ?! » demanda l’un des soldats de la fédération galactique en la voyant parmi cet important groupe.

« Je suis avec eux… Simple mesure de routine. Vous n’avez pas à vous en faire. »

Le soldat passa une main derrière son crâne. Ce n’était pas prévu mais Samus… était quand même une chasseuse de primes célèbre. Ils pouvaient bien la faire venir à l’intérieur de l’important bâtiment. Tous pénétrèrent le conseil, deux soldats les guidant à travers plusieurs couloirs vitrés… Les tableaux et les dessins sur les vitres voir les murs derrière les vitres… provenaient d’un autre monde… plutôt de plusieurs autres mondes dans ce cas précis. Spectra restait près d’Orion, lui tapotant le dos en rigolant :

« Allez, il n’y a pas mort d’homme, mon gaillard. Tu sais, tu ne devrais pas bouder. »

« Je n’ai pas envie de vous parler. Je veux simplement partir d’ici. »

« Ah… Mais tu vois, ça, ce n’est pas possible car tu dois rester avec nous. Il va falloir que tu prennes tes responsabilités. »

« Prendre ses responsabilités ? Est-ce que vous pouvez m’en dire un peu plus ? » demanda Samus tout en s’adressant à Spectra, celle-ci la regardant de haut en bas avec un grand sourire. Ah oui… Maintenant, elle comprenait pourquoi le jeune homme n’osait pas parler.

« Tu ouvres ta bouche et je te taille les lèvres… » annonça Orion en direction de Spectra, celle-ci ne semblant guère impressionnée par le jeune homme. Son Noctunoir s’approche d’Orion, le soulevant pour l’emmener auprès des autres personnes, les deux femmes restant un peu en retrait. Spectra reprit la parole :

« Qu’est-ce que vous voulez savoir au sujet de ce jeune homme ? »

« Ses origines… Je veux savoir qui il est… Il est bizarre. »

« Pour être bizarre, il l’est ! Vous savez, je ne suis pas très vieille donc je n’avais que des yeux d’enfant au moment où c’est arrivé… Vous connaissez Bartholomé Astrum ? Ce vieil homme est mort dans un incendie criminel… et Orion en est ressorti vivant… »

« Un incendie criminel ? Mais pourquoi une telle chose ? Qu’est-ce qui… Hum… Non, c’est bon… Je pense comprendre. Quand on est célèbre et surtout apprécié, il y a toujours des personnes pour vouloir nous tuer. Mais comment… Orion… »

« Orion n’est pas son véritable prénom. Son véritable prénom est… »

« NON ! JE T’INTERDIS DE LE PRONONCER ! » hurla la voix du jeune homme en même temps que de nombreux cris. Il s’était débattu mais il n’avait plus sa ceinture de pokémons. Aucun pokémon ne pouvait venir l’aider… Il était presque à hauteur de Spectra mais il se retrouva couché au sol, les quatre mains d’un Mackogneur le bloquant.

« Théodore Astrum, n’est-ce pas ? » alla dire Spectra tout en s’accroupissant devant Orion, allant l’embrasser sur le nez.

« Tu sais, Théodore… Ca ne sert à rien de te cacher… Par contre, il reste des choses assez suspectes… Mais je ne pense pas que tu nous donneras des réponses… Pourquoi avoir décidé de disparaître il y a sept ans… En te suicidant… » annonça une voix masculine et forte, celle d’un homme aux cheveux bruns habillé comme un judoka bien qu’il était torse nu.

« Vous pouvez toujours rêver pour que je vous adresse la parole. Je ne vois même pas de quoi vous voulez parler ! Vous pouvez toujours rêver ! »

« Tu n’es même pas un criminel… En fait, tu serais même… connu… Tu es bizarre… » reprit Spectra alors que Bruno et son Mackogneur soulevait Orion pour l’emmener avec eux.

« Vous devriez le relâcher… sincèrement… Si ce n’est pas un prisonnier… Et s’il veut garder cela pour lui… Où est le problème ? » demanda Samus alors que Bruno et Spectra se tournaient vers elle, la regardant avec un peu de suspicion.

« Ce n’est pas aussi facile que ça. Théodore est l’héritier de tout ce qui lié aux compagnies Astrum. Sans lui, c’est un comité réunissant tout les présidents des différentes entreprises, domaines et autres de la firme Astrum. S’il y a un héritier, c’est à lui de prendre la tête de tout cela. » annonça une femme aux longs cheveux argentés nommée Marion.

« Et si il n’a pas envie de diriger ces entreprises ? »

« Malheureusement, il n’a pas le choix. Sans lui, les… »

« Elles se débrouillent très bien depuis toutes ces années ! Comme si Théodore Astrum était important ! Un seul homme ne peut… » cria Orion avant d’être interrompu par Spectra à nouveau, celle-ci lui tapotant le sommet du crâne.

« On a besoin d’un symbole, d’une image… Celle de Bartholomé a disparu… Il faut quelqu’un d’autre pour le remplacer… »

Il préféra s’abstenir de répondre, fermant les yeux. Maintenant, il allait tout simplement rester muet. Il valait mieux ne plus rien dire. Les professeurs discutaient avec les maîtres pokémons, ces derniers étant des personnes remarquables… Chacun d’entre eux avait six pokéballs… et les autres personnes en avaient cinq ?

Samus s’était tue aussi après avoir signalé qu’elle n’avait plus de questions à poser. Elle remercia Spectra et Marion ainsi que Bruno. Il y avait tellement de personnes… Les soldats les emmenèrent dans une salle plutôt importante où plusieurs créatures humanoïdes et quelques humains discutaient entre eux. Lorsqu’ils arrivèrent, toutes les têtes se tournèrent vers eux, s’approchant tout en posant des questions. Terra avait fait une entrée remarquée… Les quelques données que les professeurs avaient données lors de leur première visite avait fait son effet. Orion… ou plutôt Théodore Astrum était simplement bâillonné pour éviter qu’il ne parle ainsi que ligoté ? C’était des mesures un peu extrêmes mais cela allait sûrement très bien marcher, elle devait bien le reconnaître. Il fut installé sur une chaise, Samus allant s’asseoir à côté de lui en lui tirant la joue tout en annonçant que cela était plus que convenable de le voir ainsi. Pourquoi est-ce qu’elle n’y avait pas pensé plus tôt ?

Il lui jetait un regard de tueur… Un regard qui annonçait que dès l’instant où il serait libéré, il les tuerait… elle et les autres… Elle poussa un profond soupir avant de lui tapoter doucement le sommet du crâne en lui demandant de se calmer. Ca ne servait à rien de s’énerver comme ça… Rien du tout.

« Je ne te prend pas en pitié… Mais c’est presque cela, Orion. »

Il écarquilla les yeux avant de les froncer. Elle l’appelait encore Orion ? Alors qu’elle savait parfaitement que Théodore Astrum était maintenant son véritable prénom. Elle exprimait de la pitié envers lui malgré ses dires ?! IL DETESTAIT ENCORE PLUS CA ! Il tenta de se mouvoir mais elle posa sa main sur la sienne avant de l’écraser pour lui dire d’arrêter ça.

« Calme-toi, j’irais te libérer dès que tu te seras calmé. »

Et pourquoi est-ce qu’elle ferait ça ?! Ils se détestaient cordialement tout les deux ! Elle pourrait facilement l’abandonner et le faire renvoyer sur Terra puisqu’il avait un rôle important là-bas ! Alors qu’elle ne prétendait pas vouloir faire copain-copain avec lui ! Quelques personnes arrivèrent, invitant tout le monde à les suivre, le discours allant bientôt commencé. Samus annonça aux membres des conseils, maîtres pokémon et les professeurs qu’elle restait ici avec Orion pour qu’il ne s’échappe pas. Ils la remercièrent, tout le monde quittant la gigantesque place… Elle était vraiment grande… trop grande quand même… Elle retira finalement le bâillon du jeune homme, celui-ci lui mordant subitement le bras jusqu’au sang alors qu’elle poussait un cri de douleur en retirant son bras :

« Mais tu es dingue ?! Tu viens de me mordre là ! »

« Tu essayes de faire quoi ?! Je peux savoir ?! Tu crois qu’on va être amis parce que tu décides de faire ça ?! Tu es pareil que les autres ! Dégage de là maintenant ! »

« Ce n’est pas comme ça que l’on remercie une personne. »

« TE REMERCIER ?! Mais de quoi ?! Je n’ai pas à te remercier ! Tu es contente ?! Tu sais maintenant que je m’appelle Théodore Astrum ! Tu attends quoi pour le crier sur tous les toits ?! Pour montrer toute ta joie ! »

« Tu as un sérieux problème… Tu ne veux pas plutôt en discuter, Orion ? Enfin… Tu assumes le fait que tu t’appelles Théodore… »

« J’en ai rien… à faire… Je vais quitter cette planète et m’échapper de cet endroit ! »

« Et aller chez les pirates de l’espace pour leur vendre tes idées et te faire appeler Father Brain ? C’est bien ça que tu veux faire ? »

« J’arrive même pas à comprendre de quoi est-ce que tu parles… » murmura t-il.

« Laisse tomber. Tu ne comprendrais pas… Oh et non… Si tu veux tout savoir, je vais te le dire… Comme ça, cela te montrera que je ne suis pas si… monstrueuse que ça. Tu sais… Ces créatures reptiliennes que l’on appelle des pirates de l’espace. Elles sont responsables de la mort de mes parents… et de ma planète. »

« Et alors ? C’est sensé me faire quoi ? Ton idée, c’est tout simplement de la vengeance basique, pure et dure. Rien de bien énorme. » murmura t-il à nouveau tout en détournant le regard. Il ne voulait pas voir le bras avec ses marques de dent. Quel cinglé sur ce coup. Il s’était comporté comme un animal.

« Oui… Moi, je vis simplement pour me venger et ça me suffit parfaitement. »

« A combien estimes-tu le prix de ta vie ? » demanda t-il d’une voix sombre et lugubre.

Les yeux bleus du jeune homme s’étaient à moitié fermés alors qu’elle se penchait vers lui pour avoir son visage à sa hauteur. Pourquoi est-ce que ces yeux étaient clos ou presque ? Il ne voulait pas qu’elle voit son regard ? Elle prit son visage à deux mains avant de dire d’une voix calme et lente :

« Je ne l’estime pas car la vie est trop précieuse pour ça. Je combats seulement ceux qui l’enlèvent de plein gré et par pur plaisir sadique. »

« Héhéhé… Par pur plaisir sadique… C’est vrai… Et qu’est-ce que tu vas faire maintenant ? Tu sais des choses sur moi… Tu devrais être contente… folle de joie. Tu ne veux pas m’épouser ? Me draguer ? Me faire du pied ? »

« Rien de tout ça. Pourquoi est-ce que je le ferais ? »

« Ca se voit que tu n’es pas de Terra. Pauvre idiote écervelée… Je déteste toutes les femmes… Je les hais… et qu’importe ce que tu dis. » continua t-il de murmurer.

« Je ne suis pas psychanalyste et je ne suis pas là pour m’occuper d’un gamin misogyne de ton genre. Tu es un collègue de travail et même si tu as un comportement bizarre, tant que tu ne veux pas du mal à la fédération galactique ou à moi-même, je ne vois pas de raisons de te tuer. Je pense que … »

« Est-ce que c’est la chasseuse de primes qui parle ? »

« Seulement la femme, tu sais… La race que tu détestes tant. Viens, je vais te libérer et on va rentrer à l’hôtel. Je pense que tu as assez compris la leçon… Par contre, je n’ai pas ta ceinture de pokéballs. Je la deman… »

« Ils l’ont déposée sur la table derrière toi. » annonça Orion alors qu’elle avait commencé à dénouer ses liens.
Elle se retourna, récupérant la ceinture avant de sourire, prenant les pokéballs tout en annonçant à Orion qu’elle les gardait avec elle par mesure de sécurité. Il s’apprêtait à crier mais elle lui mit une main devant la bouche avant de dire :

« Est-ce que tu me fais plus confiance que les personnes de Terra ? »

« Tu peux toujours crever la gueule ouverte avec ton cadavre dévoré par les vers. »

« Je prends ça pour un oui… n’est-ce pas ? »

Il ne lui répondit pas, trop énervé alors qu’elle finissait de le détacher. Dès qu’il se leva, ce fut pour se jeter sur elle mais elle le prit par le cou, le soulevant au-dessus du sol avant de lui donner une claque de l’autre main.

« Tu vas te comporter comme un homme dorénavant ? Et non pas comme un pervers et un gamin ? Tu peux m’insulter comme tu le veux, ça, je ne t’en empêcherai jamais. Mais essaye d’avoir un peu de décence. »

« De la part d’une femme qui se trimballe en tenue moulante la majorité du temps… Je préfère ne même pas répondre… Je m’en vais et ne me … »

Des cris se firent entendre alors qu’il s’apprêtait à partir, accompagné de Samus. Celle-ci fit tout de suite apparaître son armure orange sur le corps, lui disant :

« Il semblerait que les pirates de l’espace se soient invités à cette réunion. J’aurai du m’en douter… Ils ne changent pas leurs habitudes… »

« Tant mieux pour eux, moi je rentre. »

« Et tu vas laisser des gens de ta planète se faire tuer ? »

« Et pourquoi pas ? Je ne m’attache à rien, ni à personne. Vas donc faire ton rôle de chasseuse de primes, on se retrouvera à l’hôtel de toute façon. »

Elle haussa les épaules, posant ses yeux bleus dans les siens avant de remettre son casque sur son crâne. Comme il le désirait… C’était à lui de voir… Elle quitta la pièce, lui laissant ses pokéballs tout en ne se préoccupant plus de lui alors qu’il restait immobile. Il cracha subitement au sol, un gout amer dans la bouche.

« Aucune raison de les aider ces types… Ils veulent me faire revenir… Et l’autre blondasse, elle n’est pas mieux. Elle croit que c’est parce qu’elle m’a aidé… que je lui dois quelque chose. Elle ne vaut pas mieux que les autres… Ils sont tous pareils… Surtout les femmes. »

Il fit apparaître son Arcanin, le chien se mettant à aboyer alors qu’il soulevait la mèche devant l’œil de Cerberus. Lentement, il passa une main dessus, le chien glapissant de douleur alors qu’Orion s’excusait. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il murmura à son chien :

« Ils sont là… comme tu as pu le voir… Ils vont nous ramener… Mais on a fait une promesse… Même si on l’a trahie… »

« Grrrr ! Arca ! Arcanin ! GRRRR ! Arcanin ! »

« Tu penses… que je dois quand même y aller ? Je ne suis pas un héros. »

Le chien aboya une nouvelle fois : Qui lui parlait d’être un héros ? Juste de payer sa dette… Ah… Les dettes… Payer… C’était vraiment drôle en un sens. Il s’inclina devant son chien géant comme pour lui dire qu’il allait l’écouter. Si tel était voulu… Alors, ils n’avaient plus à rester ici… Il grimpa sur le dos de son Arcanin. Il n’avait rien pour se défendre… Il devait simplement compter sur ses pokémons… Ha… Hahaha… Que c’était drôle.