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Chapitre 77 : Réciproque

Chapitre 77 : Réciproque

« Dire que je suis plus que motivée à affronter un jour ce Téo. J’espère qu’il arrivera jusqu’à la ligue pokémon et à lutter contre toi, Percila. »

« Je sais très bien que tu es l’ancienne maîtresse de Sinnoh mais fais quand même attention, les pokémons d’Unys sont bien différents des vôtres. »

« Je le sais parfaitement … Ah … Bon … Tu nous emmènes alors aux alentours de Flocombe ou alors tout cela n’était qu’un petit prétexte pour ne pas avoir à dire au revoir à Téo ? »

L’adolescente ne répondit pas, fronçant les sourcils pour voir si Cynthia comprenait parfaitement la situation. Est-ce qu’elle n’avait pas peur de sa réaction ? Dommage pour elle car elle pouvait le regretter un jour ou l’autre. Qu’elle fasse très attention au cas où. Il y a des choses qu’une personne peut regretter toute sa vie si elle ne prend pas garde à ses paroles. Les paroles de Cynthia en font partie. Mais bon … Elle n’a pas le temps de se préoccuper de ça. Il vaut mieux s’éloigner de Téo qui a ses propres objectifs en tête.

« Contacter Bel … Contacter Bel … Je dois la contacter pour lui donner la bonne nouvelle. »

Mais pourquoi est-ce qu’il tremblait ? Est-ce qu’il était un peu excité pour appeler Bel ? C’était rare qu’il appelle une personne. Et maintenant qu’il se rappelait d’elle, il se sentait un peu différent. Vraiment, il avait du mal à cerner ses propres émotions sur le moment. BON ! Comme auparavant … Il n’y avait pas cinquante solutions ! Il prit une profonde respiration, appuyant sur le Vokit et sur le nom de Bel.

« Voilà ! Comme ça, ça c’est fait, plus moyen de reculer en arrière ! »

Sauf s’il appuie sur le bouton annuler … NON ! Il ne devait pas avoir peur de ça ! Ce n’était pas le moment de reculer ! Il devait avoir confiance en ses capacités. Oui … Et puis, ce n’était pas si effrayant que ça non ? On parlait de Bel. Ah … Et si elle était encore en colère hein ? Si elle était encore en colère par rapport à ses dernières paroles ? Gloups … Pourquoi est-ce qu’il était aussi anxieux ? POURQUOI ?

« TEEEEEEEEEEEEEEEOOOOOOOOOOOOOO ! »

AIEEEEEEEEEEEEEE ! Ses oreilles ! BORDEL ! Il venait encore de perdre quelques points à son audition ! Ou pas … Même si le cri avait été fort, il avait régler le son au minimum ou presque. Maintenant, il le remettait à son niveau normal.

« Bel. » dis-t-il tout simplement alors qu’elle avait un grand sourire aux lèvres. Sans même attendre, elle lui présenta un petit objet métallique.

« Devine ce que c’est ! Devine ce que c’est, Téo ! »

« Hum … Je ne sais pas ? Mes félicitations peut-être ? »

« Euh … Oui ! Mais encore, mais encore ! C’est quoi ?! »

« Le badge de Janusia. » termina-t-il de dire en pouffant un peu. Il sortit son propre badge, un nouveau cri strident se faisant entendre mais cette fois à volume normal.

« Et toi ! Tu as le badge de Flocombe ! C’est ça hein ? Hein ? BRAVO TEO ! Il ne t’en reste plus qu’un à avoir ! C’est super ! Je vais t’attendre à Janusia et … »

« Non, Bel. Tu dois te rendre à la ligue pokémon. Je veux bien que l’on s’attende là-bas mais ne perd pas ton temps avec moi. Je suis proche du but aussi. »

« J’ai pas confiance … J’ai pas du tout confiance, Téo. Tu voudrais quand même pas que je n’ai plus du tout confiance en toi hein, hein ? »

« Bien sûr que non ! Pourquoi est-ce que tu dis ça, Bel ? Je ne te demande pas d’avoir la lune non plus hein ? Juste de te rendre à la ligue et … Oh et pourquoi est-ce qu’on irait encore se disputer pour des futilités de ce genre hein ? Bel, je peux te poser quelques questions ? »

« Bien sûr que oui ! Moi, je veux bien y répondre à toutes ! » dit-elle avec entrain.

Alors … Comment est-ce qu’il pouvait lancer la conversation ? « Salut, tu ne t’en rappelles pas mais tu m’avais offert du chocolat quand tu étais plus jeune ! » Non … C’était pas une bonne chose, loin de là même. Comment faire ? Mais comment faire ?

« Téo ? Tu as l’air vraiment tout retourné et chamboulé ! Ca ne va pas ? Me dit pas que tu vas mal car si c’est le cas, attention hein, j’arrive TOUT DE SUITE ! »

« Mais non … Est-ce que j’ai une tête à aller mal, Bel ? Sérieusement … Tu t’en fais un peu trop pour moi depuis que j’ai ma maladie. Bon … D’ailleurs … Bel, il fallait que je te demande absolument quelque chose d’important. Il y a deux ans environ, enfin, je crois … Est-ce que tu ne serais pas déjà venue chez moi ? »

« HIIIIIIIIIIIIIIII ! TEO ! Je voulais t’en parler justement ! Je m’en suis rappelé subitement il y a même pas une heure ou deux ! Téo, Téo ! Je te connaissais depuis avant en fait ! Bien avant même que l’on fasse nos débuts en tant que dresseurs ! HIIII ! Je croyais que j’avais halluciné ou rêvé de tout ça ! »

« Et tu te rappelles ce que tu avais fait à ce moment ? »

« Je t’ai offert du chocolat ! Et c’était même très difficile en fait. Je n’arrivais pas du tout à en faire mais j’ai fait des efforts et j’y suis arrivé ! C’était bon au fait ? »

« Très bon … Enfin, ça date donc je ne peux pas m’en rappeler exactement. Mais visiblement, on se connait depuis déjà un bon bout de temps. Tu sais pourquoi tu t’en es plus rappelé ? »

« Euh … Car il y avait cette fille nommée Percila qui … HIIII ! C’était en fait elle aussi qu’on avait vue à Volucité ! Enfin, je crois ! Je n’en suis plus sûre du tout ! »

« Hahaha … Oui … Bel … C’est bien elle. » souffla l’adolescent. C’était bien lui qui venait de pousser ce petit rire alors que Bel rougissait violemment, commençant se triturer les doigts. Il vit qu’elle baissait les yeux, un peu gênée. Qu’est-ce qu’il y avait ? Quelque chose s’était passée ? Il y avait un problème ? Elle murmura faiblement :

« Téo, tu as un joli rire quand tu rigoles. Je voulais te le dire. »

« Hein que quoi ? MAIS MAIS MAIS … Enfin … Je … »

Voilà que c’était lui qui était maintenant particulièrement confus et gêné. Qu’est-ce qui lui avait pris de dire une telle chose ? Maintenant … Il ne savait plus vraiment où se mettre. Vrament … C’est difficile de lui parler après ces paroles.

« Bel … Comment est-ce que je peux te dire ça … Enfin bon … Maintenant que tu as terminé à Janusia, tu veux peut-être m’aider ? Est-ce que les pokémons du champion sont durs ? »

« Il te faut ABSOLUMENT un pokémon dragon ou alors un pokémon capable de créer des attaques de glace ! Si tu fais ça, tu arriveras à la battre facilement ! Mais fais attention, elle n’est peut-être pas très grande ou âgée mais elle est très forte, Iris ! »

« Elle s’appelle donc Iris ? C’est ça ? Et elle a du genre quel âge ? C’est une adolescente ? »

« Même pas ! C’est une petite fille d’environ dix ans ! Mais fais attention hein ? »

« Je ferais attention. Je ferai réellement attention. »

Mais ce n’était pas du tout ça dont il avait envie de parler. Pas du tout … Maintenant qu’il l’avait en face de lui, du moins, par Vokit. Il avait vraiment envie de lui parler … De parler de personnes à personnes. Il y avait tellement de choses à lui dire mais comment faire ? Comment le lui dire ? Vraiment …

« Téo, tu n’as pas l’air d’aller bien du tout. S’il te plaît … Dis-moi ce qu’il y a car sinon, je rapplique tout de suite ici ! Et tu sais très bien que j’en suis capable ! »

« C’est plutôt difficile à dire … Enfin, difficile à avouer. Donc je préfère ne pas trop en parler, j’espère que tu me comprendras, Bel. C’est compliqué comme histoire. »

« Ce n’est jamais compliqué ! Tu dois juste faire des efforts et ensuite, ça passera ! »

« Si c’était vraiment aussi simple, je te le dirai. Sincèrement, je te le dirai Bel. »

Mais qu’est-ce qu’il voulait lui dire ? Si c’était aussi important, il le lui dirait tout de suite ! Mais ça semblait l’être et le fait de ne pas lui dire, ça lui donnait encore plus envie de le savoir ! Qu’est-ce que ça pouvait être ? Qu’est-ce que ça pouvait être ?

« TEO ! DIS MOI TOUT DE SUITE CE QUI NE VA PAS ! »

« MAIS CA VA PARFAITEMENT BEL ! Ce que je veux dire, c’est que je t’a… »

Il s’arrêta dans ses propos PFIOU ! Il avait failli le dire ! Il avait failli dire ce qu’il avait sur le cœur en la revoyant. Cette adolescente … Après tout ce temps passé, il avait failli … déclarer ses sentiments. Pfiou … Heureusement pour lui, cela n’avait pas été le cas. Ça aurait été bien pathétique de sa part de lui dire ça sans l’avoir en face. Quand même … Un peu de sérieux quoi. Elle méritait mieux que lui et mieux que ça.

« Téo, Téo, je peux te dire quelque chose hein hein ? C’est un secret ! »

« Euh … Oui … Bien entendu, tu sais qu’avec moi, les secrets sont … »

« Moi aussi, je t’aime, Téo. » dit-elle en lui coupant la parole, une bouffée de chaleur envahissant l’adolescent aux cheveux noirs.
« Je … Ah … Euh … Je … Bel … » bafouilla Téo, incapable de parler intelligiblement après les paroles de l’adolescente aux cheveux blonds.
Elle venait de dire quoi là ? Mais il pensait que … Non … Elle avait dit n’importe quoi la dernière fois ? Non mais depuis le début, il le savait, il n’avait jamais voulu le croire. Alors que ça crevait les yeux pourtant ! Mais il n’y avait pas que ça ! PAS DU TOUT ! Bel avait bien dit … aussi ? Moi aussi ? Ca voulait dire que …

« Je crois que je suis repéré alors ? Enfin, que ça ne sert plus à rien de le cacher ? »

« Oui, oui … Téo. Plus besoin de te cacher par rapport à ça. Je suis vraiment heureuse ! Vraiment très heureuse ! En plus, tu t’occupais tellement bien des fleurs puis tu étais un si gentil garçon ! D’ailleurs, c’est quand même bizarre ton changement de comportement en quelques années, avant que tu ne reçoives ton premier pokémon. »

« Tu sais, au fil du temps, les gens changent … Enfin bon … Euh voilà, maintenant que c’est dit, qu’est-ce qu’il faut faire dans ces cas-là ? Je ne regardais jamais la télévision moi. »

« Je sais bien ce qu’il faut faire mais bon, il faut que tu sois près de moi et inversement, Téo ! Sans ça, sinon, ça ne sera pas possible ! »

« J’ai peut-être une petite idée de ce que ça doit être mais … Je ne me sens pas encore prêt pour ça, Bel. Et toute façon, on ne se voit pas avant la ligue. »

« Mais je sais un peu comment ça se passe. Je voyais déjà à l’école ! Les deux amoureux se tiennent la main, mangent ensemble en tête à tête et puis, il y a aussi les petits bi … »

« Je n’ai jamais été à l’école, Bel. Donc je ne suis pas vraiment au courant de tout ça. Mais ce que tu me dis, ça ressemble un peu à ce que nous faisions. » dit Téo, ayant coupé la parole à Bel pour éviter qu’elle ne dise la dernière partie de sa phrase.

« C’est vrai, j’avais oublié. AH ! Mais j’ai une idée ! Il faut que j’y réfléchisse et puis ensuite, je … hum … Pas tout de suite, alors. »

« De quoi est-ce que tu parles encore, Bel ? » demanda Téo alors qu’elle parut surprise de le revoir. Elle n’avait quand même pas oublié totalement sa présence ? Pourtant, à la voir et à l’entendre, on pourrait bien croire que oui.

« Téo, Téo ! Est-ce que tu peux trouver un endroit où personne ne te verra ? Dis, Dis ? »

« Euh … Oui … Bien entendu. Attends quelques minutes si tu veux bien, je vais me rendre dans une ruelle ou alors m’éloigner de la ville. »

Qu’est-ce qu’elle voulait lui montrer ? Il marcha pendant cinq bonne sminutes, se retrouvant près d’un arbre. Il remit le Vokit en face des yeux, Bel semblant avoir fait de même de son côté. Elle était aussi près d’un arbre.

« Téo, Téo, puisque maintenant, on sait ce que l’on ressent pour l’autre et comme nous ne sommes pas en face à face, on va s’entraîner tous les deux ! »

« S’entraîner à quoi ? » bredouilla Téo, cherchant à savoir où elle voulait en venir. C’est quand elle rapprocha le Vokit de son visage et qu’elle tendait les lèvres en direction de l’écran qu’il s’exclama : « Mais c’est ridicule ! Je … J’ai l’air vraiment stupide si je fais ça ! »

« Ben, comme ça, on est deux ! Hihihi ! Tu es prêt ? On le fait à trois ! »

Il en était hors de question ! Un. C’était complètement ridicule ! Deux. Il ne voulait pas faire une telle absurdité ! Trois ! Il embrassa rapidement l’écran au même moment que Bel, celle-ci posant ensuite ses doigts sur ses lèvres, un petit rire en sortant.

« Tu vois ! Ce n’était pas aussi difficile ! Bon par contre, la prochaine fois, on le fera en vrai hein, hein ? » dit-elle avec une joie certaine.

« Je crois que je vais y réfléchir plutôt hein ? Je ne veux pas trop brusquer et … »

« Téo, Téo … J’ai aussi un autre secret pour toi. Maintenant que nous sommes tous les deux ensembles, regarde bien hein hein ? »

Qu’est-ce qu’il devait regarder ? Elle déplaça le Vokit, tirant un peu sur le haut de sa tenue alors qu’il pouffait de surprise. Qu’est-ce que … Même si ce n’était que pendant 5 secondes, il avait pu apercevoir la … Enfin … Elle … Du rose !

« Mais qu’est-ce qui te prends ?! Tu … Tu … Tu … »

« J’écoute juste les conseils de Touko qui m’a toujours dit d’être un peu plus agressive envers toi ! Et je crois que ça a marché, hihi ! »

« Ne l’écoute plus dorénavant ! Je ne sais plus où me mettre moi ! C’était quoi ça ?! AH ! Bon sang de bonsoir ! BEL ! Je … »

« Au moins, je sais maintenant que me trouves vraiment jolie hein, hein ? »

« Mais je t’ai toujours trouvée jolie ! Tu n’as pas besoin de faire ça pour … Oh et puis zut, je coupe la communication, Bel. Je te rappellerai demain, Bel ! »

« Au revoir Téo, merci pour le compliment et gros bisoux ! »

Il stoppa le Vokit, s’écroulant contre l’arbre, adossé et assis sur ce dernier. Quand même, il avait le cœur qui battait à deux cents à l’heure et ce n’était pas à cause de sa maladie pour une fois. Cette fille … Elle était vraiment spéciale, de haut en bas, à l’intérieur comme à l’extérieur hein ? Mais il était au moins sûr d’une chose : il l’aimait comme elle l’aimait. Il en avait eut la confirmation aujourd’hui. Il poussa un soupir de soulagement. C’était réciproque.

Chapitre 76 : Bien trop tard

Chapitre 76 : Bien trop tard

« Et voilà toute l’histoire … sans mensonge ou autres. »

« Ça veut dire que je connaissais Bel depuis longtemps aussi ? Enfin … Mais comment ça se fait que j’ai aussi perdu la mémoire en ce qui la concerne ? »

« Je suis fautive à ce sujet. Je ne contrôle pas correctement mes pouvoirs. Il se peut que j’ai effacé tes souvenirs en ce qui la concerne et inversement quand j’ai voulu faire le vide dans ton esprit. Je suis vraiment désolée à ce sujet. »

« Mais Bel ? Comment est-ce qu’elle … Enfin ! Le village ! Je ne comprends pas … Il y a tellement de choses qui restent impossibles ! Ca faisait déjà quelques temps que Bel venait chez moi ! Normalement, le village devait être au courant ! »

« Il semblerait que c’était un secret de la part de Bel. Personne n’était au courant. Et comme elle me semble assez tête en l’air, dès l’instant où elle est partie, elle ne savait même plus pourquoi elle était chez toi. Voilà tout. »

« Tout cela à cause de ta jalousie ? Je … Enfin, c’est terminé maintenant ? Ca fait longtemps mais maintenant, tu es plus stable ? A part ce petit incident. »

Elle hocha la tête sans répondre plus que ça. Elle n’avait pas envie qu’il parte mais après les dernières confidences, il y avait de fortes chances que ça soit le cas. Mais au moins, maintenant, c’était fait. Elle n’était pas sûre que …

« Bon. Je pense que je vais aller récupérer mon septième badge. Normalement, mon Pyronille devrait pouvoir faire des miracles, je crois. »

« Pyronille ? Tu as maintenant un Pyronille ? C’est bien vrai, Téo ? » demanda Percila alors qu’il hochait la tête positivement.

« Rien de bien étonnant non plus. Je dois me diversifier même si … dans le fond … Je n’ai pas totalement changé. Sur mes cinq pokémons, j’en ai quatre issus des plantes ou des insectes. Comme quoi … On ne change jamais réellement. »

« Je vois, je vois … Est-ce que nous pouvons t’accompagner jusqu’à l’arène ? Je pense que Cynthia et Thierry voudraient voir comment combattent les dresseurs de notre région contre les champions. Si ça ne te dérange pas vraiment. »

« Pas vraiment non … Bon ben … Je vous dirai de bien vouloir me suivre mais si vous voulez plutôt aller me guider, merci bien. »

« Bien entendu, Téo. » répondit Percila, un petit sourire amusée aux lèvres.

Un petit sourire qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Cynthia et Thierry. Le couple se regarda, souriant à leur tour. Au moins, elle semblait aller bien malgré qu’elle venait de dire la vérité à l’adolescent aux cheveux noirs. Tout était bien qui se finissait bien. Percila fit la guide, les emmenant jusqu’à l’arène de Zhu. Une arène spécialisée dans le type glace. Rien que ça ! Il avait bien le pokémon parfait pour ça ! A voir s’il serait capable de faire ses preuves. Déjà contre Carolina, cela avait été le cas.

« Bonjour. Je viens pour affronter le AAAAAAAAAH ! »

Il était en train de glisser sur le sol puis en train de léviter au-dessus de ce dernier. Percila avait les yeux fermés, poussant un léger soupir avant de murmurer :

« Vraiment … Il faudrait que les champions d’arène arrêtent avec leurs originalités. Un jour, il va y avoir un accident et ils seront définitivement fautifs. »

« Je … Euh … Merci beaucoup, Percila. » bredouilla Téo, confus alors qu’il regardait le sol. Cynthia et Thierry firent de même, se déplaçant avec lenteur.

« Pardonnez-moi mais en tant qu’acteur, il est de mon devoir de jouer mon rôle de champion de type glace jusqu’au bout. »

Une voix masculine se fit entendre en face d’eux, un homme masqué au niveau des yeux se tenant là. C’était donc lui le champion de l’arène ? Il était déjà plutôt spécial. Pourtant, Téo n’en fut pas plus décontenancé que ça, déclarant :

« Je suis là pour obtenir le septième badge. Quand est-ce que nous pouvons commencer ? »

« Tout de suite … Du moins, d’ici quelques minutes, le temps de préparer mes pokémons et l’arène. Je tiens à signaler que le terrain ne sera pas aussi glissant pour se battre. »

« Tant mieux car les patinoires, ce n’est pas mon genre pour aller combattre si je peux le dire. » déclara Téo en poussant un petit soupir de soulagement.

« Téo … Nous allons nous mettre dans les gradins pour t’encourager. »

« Merci bien … Je me sentirai peut-être un peu plus rassuré. »

Il avait dit cela en haussant les épaules, les laissant partir tandis qu’il se préparait mentalement au combat qui allait l’attendre. Alors … Il allait utiliser Phanan tout de suite puis ensuite, il verrait bien selon le nombre de pokémons battus.

« Je dois faire confiance à Phanan. Il m’a montré que même malgré son jeune âge et sa faiblesse par rapport au type vol, il est capable de grandes choses. Je suis sûr qu’il en sera bien plus capable dans quelques mois … si je survis jusque-là. »

Hahaha ! Survivre jusque-là … Même lui n’y croyait pas. Il n’y croyait plus. Il ne se faisait pas d’illusions à ce sujet. Il allait mourir d’ici moins d’un an. Il en était sûr et certain. Avec toutes ces saletés qu’il récupérait sur son chemin car il n’était plus à l’abri, le fait qu’il prenne des médicaments mais peut-être pas forcément les bons, il était voué au déclin.


Voué à mourir et à disparaître … Quelle triste vie qui l’attendait. Mais au moins, il était accompagné par quelques pokémons pour le moment. Des pokémons qu’il appréciait de plus en plus. Mais bon … Tout avait une fin et son corps allait le lâcher au bout d’un moment … Ce n’était qu’une question de temps et il devait s’y préparer mentalement.

« Percila ? Je sais bien que je ne dois pas mêler de ce qui ne me regarde pas … Mais ça n’a pas l’air d’aller, n’est-ce pas ? » murmura Cynthia alors qu’ils étaient tous les trois assis, côte à côte. L’adolescente ne répondit pas, regardant le début du combat qui allait commencer.

« Cynthia, tu peux arrêter de l’importuner aussi, s’il te plaît ? Une fille a le droit d’avoir ses secrets, hein ? Même si moi aussi, j’aimerai être au courant mais bon. »

« Je … Je ne peux pas en parler, voilà tout. Comme ça, vous le savez maintenant. Veuillez cesser de m’importuner à ce sujet. »

Elle avait répondu cela avec neutralité mais on pouvait y ressentir une petite pointe de tristesse dans la voix. Elle regardait Téo qui venait d’utiliser son premier pokémon … Son Pyronille. Contre le Sorboul de Zhu. Il n’allait en faire qu’une bouchée. Elle le savait, elle pouvait lire dans les pensées de Téo. Il était motivé par la victoire si proche. D’ailleurs, le Sorboul tomba en premier, sans même ne serait-ce avoir pu porter une attaque face au Pyronille de Téo. Percila murmura faiblement :

« J’ai fait l’erreur de partir il y a quelques années. J’aurai pu utiliser mes pouvoirs pour effacer Bel de sa mémoire … et rester auprès de lui mais j’ai tout gâché à cause de mon imbécilité. Je ne suis pas capable de me contrôler. »

« Ne dit jamais cela. Tu as toutes les capacités nécessaires si tu le désires. »

« Des capacités, des capacités, c’est un bien grand mot. Téo a déjà fait son choix. Je le sais … même si j’ai décidé de ne pas lire dans son cœur, je suis déjà au courant. »

Elle était déjà parfaitement au courant des sentiments de Téo envers Bel. Déjà auparavant … Il ne la considérait pas comme une femme … comme une potentielle amoureuse. Ils se ressemblaient tellement tous les deux. Elle avait plutôt eut l’impression d’être une sœur pour lui. Une sœur … C’était triste à dire, tellement triste en soi.

« Mais la vérité blesse … La vérité blesse toujours de toute façon. »

« Oh … Aller Percila, ne fait pas cette tête. Un de perdu, dix de retrouvés, non ? »

« Je ne recherche pas n’importe quelle personne, Cynthia. Je sais bien que tu n’es pas sérieuse dans tes propos quand tu dis ça et …OH ! »
Elle venait de s’exclamer, remarquant que Téo avait réussi maintenant à battre un second pokémon ? L’Hexagel de Zhu ? Avec encore son Pyronille ? Il était formidable ce pokémon ! Vraiment formidable même ! Il avait des capacités insoupçonnées ou presque ! Quand même … C’était étonnant qu’une aussi petite créature fasse autant de dégâts.

« C’est impressionnant … Cette chenille … est une Pyronille, n’est-ce pas ? Il paraîtrait que lorsqu’elle évolue, elle devient terriblement puissante ? »

« Un Pyrax pour être exact et oui, d’après les légendes, il peut remplacer le Soleil pendant les éclipses. Mais bon, ce ne sont que des légendes même si des fois, elles sont vraies. Dans le cas de Pyrax, je ne sais pas du tout, je dois l’avouer. »

Mais la démonstration était élogieuse en ce qui concernait sa pré-évolution. Elle avait réussi à battre deux pokémons de Zhu sans même faiblir. Mais maintenant, ce n’était plus la même chose. Zhu utilisait son dernier pokémon : un Polagriffe. La créature poussa un cri de fureur avant de foncer vers le Pyronille.
Celui-ci s’entoura de flammes, allant percuter le Polagriffe. Il fut néanmoins repoussé en arrière, projeté sur le sol avec une certaine violence. Mais il se releva avec un peu de difficultés, ouvrant la gueule pour cracher plusieurs flammes. Le Polagriffe répliqua en faisant de même bien que c’était un souffle de glace.

Mais le souffle du Pyronille fut plus puissant que celui du Polagriffe, l’ours se retrouvant entouré par les flammes à son tour, poussant un grognement de douleur. Téo ? Lui ? Il ne faisait que croiser les bras, haletant légèrement. Il semblait épuisé par quelque chose qu’il n’arrivait pas à exprimer correctement. Etait-ce son mal au cœur ? La fatigue ? L’ambiance assez froide de cet endroit ? Difficile à définir.

« Phenan … Essaie d’en terminer maintenant s’il te plaît. »

Le Pyronille s’exécuta, tout son corps se flamboyant avant qu’il ne fonce vers le Polagriffe. Quand il le percuta, les flammes quittèrent le corps de Phenan pour en finir avec le Polagriffe, celui-ci s’écroulant au sol. Il n’y croyait pas … Il n’y croyait pas du tout mais …

« PHENAN ! » hurla l’adolescent. A ce niveau, c’était presque un miracle ! Il se dirigea vers le Pyronille, le soulevant avant de le serrer contre lui. Qu’importe s’il se sentait mal ! Après la démonstration qu’il venait d’avoir … Il pouvait être heureux !

« Hum … Ce pokémon est plus que spécial, n’est-ce pas, Percila ? »

« Il semble avoir éclos il y a peu mais pourtant, sa puissance est effarante … ou effrayante … ou alors même les deux. Tout ce que je peux dire, c’est que lorsqu’il évoluera, il risque d’être un terrifiant adversaire. Peut-être que les légendes sont vraies. »

« Percila … Tu es un peu effrayée à l’idée de l’affronter ? Car un jour, ça sera le cas. Est-ce qu’il est au moins au courant que tu es membre du conseil des 4 ? Je me posais la question car je ne suis pas sûre que ça soit le cas. » continua de dire Cynthia.

« Je ne sais pas … Je ne lui ai pas posé la question si tu veux tout savoir. Peut-être que oui … Peut-être que non … Je ne sais pas ce que Téo sait. Mais je pense qu’il vaudrait mieux aller le féliciter plutôt que de continuer à discuter. »

Elle descendit des gradins, utilisant sa lévitation pour se rendre dans l’arène et se diriger vers Téo. Lorsqu’elle fut proche de lui, elle vint applaudir faiblement, disant doucement :

« Toutes mes félicitations, Téo. Plus qu’un badge et tu pourras affronter la ligue pokémon. Tu es proche de ton but, Téo. C’est très bien … »

« Tu sais parfaitement que ce n’est pas réellement mon but, n’est-ce pas ? »

« Non ? Je ne sais pas du tout … Quel est ton but ? »

Elle n’avait qu’à lire dans ses pensées. Comme elle le faisait d’habitude, n’est-ce pas ? Il la laissa faire, Percila semblant surprise d’une telle décision avant d’hocher la tête. Elle murmura une nouvelle fois :

« Je comprends parfaitement … et cela me semble plus correspondre à ce que tu es. »

« Je suis ce que je suis. Et je compte bien le rester. Mais je suis encore loin … »

« Tu n’es plus très loin, tu veux dire. Il ne te reste plus que Janusia et ensuite, c’est terminé, Téo. Tu y es presque, qu’est-ce que tu crois ? Bien entendu, la ligue pokémon ne sera pas facile à atteindre mais tu y arriveras. Surtout si tu es accompagné par ces pokémons. Ton Pyronille vient à peine de naître d’après ce que j’ai pu remarquer et pourtant … »

« Pourtant, après ce qu’il vient de me faire, j’ai juste pu constater à quel point il est fort ! C’est vraiment surprenant et effrayant en même temps … »

« Ne dit pas cela en ce qui concerne ton pokémon. »

« Est-ce que je peux avoir votre attention pendant quelques instants ? » demanda Zhu, revenant avec un médaillon mais aussi le badge.

AH ! A force de discuter avec Percila, il en oubliait un peu ses bonnes manières. Il remercia Zhu, Cynthia et Téo arrivant finalement, n’ayant pas les moyens de lévitation de Percila. Alors … Voilà … Il avait son septième badge.

« Il ne me reste plus qu’à prévenir Bel maintenant. »

Percila ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit. Elle détourna le regard, prenant une profonde respiration. Ca ne servait plus à rien de toute façon. Elle avait définitivement perdu la bataille. Il suffisait juste de l’accepter maintenant.

« Tu devrais la prévenir, oui. Elle est à Janusia, tu as dit. Si elle peut t’attendre. »

« Percila … » chuchota Cynthia, l’adolescente restant de marbre émotionnellement.

« De mon côté, je vais aller faire visiter les alentours à Cynthia et Thierry. Heureuse de t’avoir revu, Téo. Nous nous reverrons bien assez tôt, je pense. »

« Hein ? Quoi ? Attends un petit peu, Percila, je … »

Il eut à peine le temps de voir un flash, signe de l’ouverture d’une pokéball avant que les trois personnes ne disparaissent complètement. Que … De la téléportation ? C’était vraiment radical ! Il n’en avait pas terminé avec elle pour autant.

« Mais bon … Pour le moment, je ferai mieux de me concentrer. »

De se concentrer sur ce qu’il allait dire à Bel. Il ne devait pas paraître trop enjoué. Il se demandait aussi si maintenant, elle avait retrouvé la mémoire et sa mère aussi ? Peut-être que cela avait été fait pour les trois en même temps lorsqu’il avait été … « libéré » ?

Chapitre 75 : Un petit couple

Chapitre 75 : Un petit couple

« Merci beaucoup de bien vouloir héberger mademoiselle Percila à Unys. »

« J’avoue avoir été plus que surprise par une telle demande mais vous étiez tellement insistant, signalant que ma maison était éloignée des autres dans ce village tranquille, que je n’ai pas eu la volonté de refuser. Mais vous êtes sûr qu’elle se plaira ici ? »

« Bien entendu. Elle doit apprendre à contrôler ses émotions et à vivre dans le calme. C’est ainsi qu’il en fut décidé après un nouvel incident. »

« En parlant de cet incident, vous me confirmez que cela n’arrivera pas ? Du moins pas maintenant ? Car vous savez, si je suis isolée des autres, c’est pour une bonne raison. »

« Je suis au courant au sujet de votre fils et je pense que sa présence aux côtés de mademoiselle Percila permettra à cette dernière de mieux contrôler ses émotions. »

« C’est décidé, j’accepte d’héberger cette jeune demoiselle mais où est-elle ? »

« Demoiselle Percila ! Pouvez-vous sortir de la voiture, s’il vous plaît ? »

Une jeune fille d’environ douze ans sortit de la longue voiture noire postée devant une petite maisonnette. Derrière elle, plusieurs valises lévitaient au-dessus du sol alors qu’elle se présentait devant la femme de plus d’une trentaine d’années. Elle s’inclina respectueusement devant celle-ci avant de murmurer :

« Je me nomme Percila. Enchantée de vous connaître, madame. »

« Le plaisir est réciproque. Ce n’est pas très grand ici mais j’espère que tu te plairas. »

« Il est vrai par rapport à ma vie de palace, cela risque d’être un bouleversement mais je dois m’adapter à mon nouvel environnement. C’est pourquoi j’accepte pleinement de venir habiter ici, qu’importent les contraintes que je devrais affronter. »

« Cela se voit que tu as un langage bien différent de moi ou de mon fils. »

Son fils ? Percila haussa un sourcil, remarquant finalement brièvement la personne qui regardait à travers l’ouverture de la porte. Un œil saphir qui la fixait et l’étudiait. Aussitôt, elle s’était mise à utiliser sa possibilité de lire dans les pensées.

« C’est ça une fille ? Elle est bizarre … C’est la première fois que j’en vois une d’aussi près à part maman. Elle est un peu effrayante. Pourquoi est-ce qu’elle me regarde ? Comment est-ce qu’elle fait ça ? Est-ce qu’elle a des pokémons ? AH ! Elle semble en colère ! »

« Comment est-ce que votre fils s’appelle ? » demanda Percila après quelques instants.

« Téo. Je suis désolée mais il est très timide et il ne parle que très peu. Il faut dire que tu es la première personne qu’il va rencontrer aussi souvent que moi depuis qu’il est né. Je pense que ton majordome t’a déjà mise au courant, n’est-ce pas ? S’il te plaît, ne le repousse pas à cause de cela. » murmura la femme sur un ton plus que doux.

Le repousser ? Ce ne fut pas le cas, loin de là. Elle restait tout simplement de marbre, lisant des livres pendant les premiers jours. Elle ignorait complètement l’adolescent, ne jetant même pas un regard au-dehors de la maison. Loin de là … Elle sortait juste de la chambre d’ami quand cela était nécessaire, comme pour manger et boire.

« Aie ! Je me suis fait saigner par erreur ! Ces épines sont dangereuses. »

Le message était arrivé dans sa tête par inadvertance, signe que le garçon avait eu un moment de relâchement. D’habitude, les personnes bloquaient leurs pensées à moitié, ce qui faisait que si elle ne se forçait pas, elle ne pouvait pas les lire. Mais des fois, il arrivait qu’elles aient un moment de relâchement. Un peu comme maintenant. Des épines ? Même si elle voulait montrer aucun sentiment par rapport à cela, elle ne put s’empêcher de se lever. Elle s’approcha de la fenêtre, l’ouvrant pour apercevoir un minuscule jardin. A peine de la taille de la chambre. Il était assez distant, encore plus éloigné du reste du décor que la maison dans laquelle elle habitait maintenant. Sans un mot, elle quitta la chambre, descendant les escaliers pour ensuite se diriger vers la porte.

« Oh ? Percila ? Que faites-vous ? » demanda la mère de Téo.

« Je comptais prendre un peu l’air. Par contre, vous n’êtes pas obligée de me vouvoyer. Ici, je ne suis qu’une fille comme les autres. »

« Comme tu le désires, Percila. S’il te plaît, n’effraie pas Téo si tu le vois. Il est très sensible. Par contre, s’il ne se montre pas distant, dis-lui de prendre ses médicaments. Quand même, cet enfant n’arrête pas de passer ses journées dans le jardin. »

Elle ne répondit pas aux derniers propos de la femme, ne faisant qu’hocher la porte tout en quittant la maisonnette. Même si cette femme ne travaillait plus, elle avait le droit à une pension. Mais même avec cette pension, la vie n’était pas facile tous les jours. Elle ? Percila ? Elle ne disait rien du tout alors qu’elle se dirigeait discrètement vers le jardin. Là-bas, l’adolescent aux cheveux noirs grattait le sol avec ses mains, un arrosoir et divers autres instruments à côté de lui. Il était sali par la terre.

« Ces fleurs sont bien entretenues. » murmura-t-elle faiblement, l’adolescent poussant un cri avant de se retrouver couché sur le sol. Il se retourna avec lenteur, regardant Percila.

« Bonjour … Je … Bien sûr. Je m’occupe d’elle tous les jours. »

« Je m’appelle Percila. Je suis la personne qui loge dans la chambre d’ami de la maisonnette dans laquelle tu habites. »

« Je le sais bien. Tu viens manger avec nous. »

« Mais tu ne m’adresses pas la parole. » continua de dire la fille aux cheveux châtains.

« Et tu fais pareil de ton côté. Je m’appelle Téo. » termina le garçon aux cheveux noirs, se redressant faiblement. Il tendit sa main vers elle avec un peu de tremblement. Elle observa la main salie par la terre, Téo remarquant son erreur. Il commença à la frotter sur ses habits mais Percila vint lui prendre la main pour la serrer pendant quelques instants.

A partir de là, tout avait changé chez la jeune fille qui devenait une adolescente. Il en était de même pour Téo. Cela faisait maintenant plus d’une année qu’elle vivait avec eux mais elle ne s’était jamais éloignée de la maisonnette. En fait, elle passait son temps entre les livres où elle épaulait Téo mais aussi avec le jardin où elle le regardait s’occuper de ses fleurs. Les deux adolescents étaient muets ou presque, ne parlant jamais plus que nécessaire. Puis finalement, un jour, elle lui avait demandé :

« Pourquoi est-ce que tu cultives des fleurs, Téo ? »

« Car elles sont comme moi. Les pierres, les bâtiments, les arbres, tout cela vit pendant des années, des décennies voire même des siècles et des millénaires. »

« Je ne vois pas où tu veux en venir, Téo. Est-ce que cela a un rapport avec ta maladie ? »

« Un peu … Oui … Tu sais, je ne vivrai pas très longtemps. Contrairement à une personne en bonne santé, je vivrai surement trois quatre voire cinq fois moins longtemps qu’elle. Tu sais que les roses ne vivent pas plus longtemps qu’une semaine et encore, cela dépend des cas ? On peut les faire vivre plus longtemps artificiellement … avec de la javel. Elles sont éphémères … comme moi. Moi-même, je ne fais que survivre et non vivre grâce aux médicaments que ma mère me donne. Tu sais, des fois, j’aimerai plutôt disparaître. Au moins, ma mère serait soulagée et aurait de quoi vivre correctement. »

Encore une fois, elle s’était plongée dans son mutisme. Ce n’était pas de la pitié que l’adolescent voulait exprimer. C’était plus du fatalisme de sa part. Il savait pertinemment qu’elle possédait de l’argent, une forte quantité d’argent même mais sa mère et lui n’avaient jamais pensé à en réclamer plus que la petite pension que Percila payait pour vivre ici.
Sans un mot, alors que l’adolescent était accroupi, tapotant de sa petite pelle sur la terre, elle passa ses bras autour de son cou, collant tout son corps contre le sien. Il balbutia quelques mots, cherchant une explication mais elle ne lui répondait pas. A ce moment-là, elle avait déjà prise sa décision concernant Téo et sa mère. Auprès de ces deux personnes, elle avait acquis un calme et une sérénité qu’elle n’avait jamais eus auparavant.

« Percila … Je … J’ai un peu mal au dos. »

« … … … Pardon. » murmura faiblement l’adolescente dans ses habits roses, retirant ses bras d’autour du cou de Téo avant de se remettre correctement debout. « Est-ce que je peux aider pour ces fleurs ? »

« C’est assez dangereux à cause des épines. Regarde ces roses … AH ! Attends un peu, je sais ce que je vais faire. Regarde comment on coupe une rose. »

« Je regarde, Téo, je regarde. » termina-t-elle de dire alors qu’elle le voyait prendre son sécateur et se mettre à compter le nombre de folioles. Puis finalement, après quelques instants, une unique rose fut sectionnée. Mais ensuite, avec la tige, il prit un économe à légumes avant de le passer dessus. Il en fut de même avec un couteau. Finalement, les épines ne furent plus là. Il tendit la rose vers Percila, cherchant son oreille parmi ses cheveux alors que la fleur dépassait légèrement de ces derniers. Il sourit en rougissant, elle aussi, chose rarissime de la part des deux adolescents.

Maintenant, ils avaient tous les quatorze ans et cela faisait deux ans qu’elle vivait ici, avec eux. Un bon moment pour ces deux personnes que plus rien ne séparait. Les deux adolescents étaient souvent ensembles et cela avait même surpris le majordome qui venait voir sa maîtresse une fois par mois pour vérifier qu’il n’y avait pas de problèmes. Sauf qu’à ce moment, une autre personne avait toqué à la porte, la mère de Téo allant ouvrir à une adolescente aux cheveux blonds qui tenait un panier dans ses mains.

« Bonjour madame ! Je m’appelle Bel et comme on m’a dit que mes chocolats que j’ai faits moi-même étaient très bons, j’ai décidé que j’allais en offrir à tout le monde ! »

« Bonjour, jeune fille. Du chocolat ? C’est donc toi qui l’as préparé ? » demanda la mère de Téo dans un grand sourire, remarquant la jovialité qui se lisait sur le visage de l’adolescente. Celle-ci hocha la tête plusieurs fois de suite, tendant le panier avant de dire :

« Ca m’a pris un peu beaucoup de temps mais normalement, ils sont tous là ! Dites, c’est vrai que c’est vous qui avait un garçon de mon âge ? Où est-ce qu’il est ? Pourquoi est-ce qu’il ne vient jamais à l’école ? C’est triste de ne pas aller à l’école à son âge ! »

« Mon fils … est malade et très faible. Il ne peut pas sortir de chez nous sans que ça soit dangereux pour sa santé. Mais ne t’en fait pas, le chocolat lui donnera des forces. J’en suis sûre et certaine. Merci beaucoup et … »

« Dites, dites ! Est-ce que je pourrai revenir ? Si votre fils n’a pas d’ami, moi, je veux bien être la sienne ! Et puis, je pourrai aussi inviter les autres quand il voudra ! »

« Maman, c’est qui ? » demanda Téo, étant revenu du jardin, recouvert de terre comme à son habitude. Il remarque l’adolescente en habit orange et au chapeau vert et blanc. Aussitôt, il vint se cacher derrière sa mère, Bel s’écriant :

« T’es complètement couvert de terre ! Tu faisais quoi ? Dis, dis ! Tu voudras être mon ami ? Je m’appelle Bel ! Et c’est quoi ton nom ? Dis, dis ? »

« Je … m’appelle Téo. » bredouilla l’adolescent derrière sa mère. Après le calme olympien de Percila, il n’était pas vraiment habitué à une fille pleine d’énergie comme Bel. D’ailleurs, celle-ci pénétra dans la maison, son panier à la main avant d’en sortir un chocolat qu’elle enfonça dans la bouche de Téo.

« Téo ! C’est du chocolat pour toi ! Et tu en auras encore plus quand je reviendrai te voir ! Qu’est-ce que tu en penses, hein, hein ? »

« HMMM ! Hmm … Euh … C’est bizarre comme chocolat … Mais c’est bon. C’est toi qui les as faits ? » demanda Téo alors que Bel hochait la tête positivement, un grand sourire aux lèvres. Elle vint dire au revoir à Téo et à la mère de celui-ci, ne remarquant pas l’adolescente qui était au fond du couloir, les sourcils froncés. Lorsqu’elle s’en alla, Téo se tourna vers Percila, tendant un chocolat vers elle. « Tiens, c’est pour toi, tu verras ils sont bons ! »

« … … … Merci. » répondit l’adolescente aux cheveux châtains alors que Téo allait dans la cuisine avec sa mère pour ranger le chocolat offert par Bel. Elle écrasa le chocolat entre ses doigts, le visage neutre et vide d’expression avant d’aller dans la cuisine à son tour.

Les journées s’étaient écoulées mais contrairement à auparavant, une adolescente aux cheveux blonds venait perturber la paix dans laquelle se trouvaient Téo et Percila. Toujours enjouée, toujours souriante, elle débordait de joie de vivre.

Une joie qui commençait à agacer de plus en plus Percila. Surtout que Téo était comme captivé par Bel, souriant et rigolant aux blagues stupides qu’elle disait. C’en était assez pour elle … Bien assez. Subitement, alors qu’ils étaient tous les trois dans la maison et la mère de Téo dans la cuisine, tout le bâtiment commença à trembler fortement.

« Qu’est-ce qui se passe ?! » demanda Bel, Téo lui prenant déjà le bras avant de dire :

« Il faut que tu sortes de là ! Je ne sais pas ce que c’est mais on ne doit pas rester dans la maison ! Percila ! Il faut que tu v… »

« Tu as directement choisi son bras avant le mien, Téo. Cela veut tout dire. Je ne dois pas être en colère … Je ne dois pas être en colère. Je ne dois pas être jalouse. »

« Mais de quoi est-ce que tu parles, Percila ? » demanda Téo.

Aucune réponse n’arriva de la part de Percila alors que les murs se fissuraient tout autour d’elle, l’adolescente lévitant au-dessus du sol. C’était elle la responsable ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ?

« Percila ! Si c’est toi qui a fait ça ! Arrête, tout de suite s’il te plaît ! »

« Je ne peux pas m’en empêcher. Pourquoi est-ce qu’elle est venue ? Nous étions tranquille tous les deux. Nous étions au calme. Nous étions bien, tous les deux .Pourquoi est-ce qu’elle est venue s’immiscer dans mon bonheur ? Pourquoi ? Pourquoi ? »


Voilà maintenant qu’il voyait quelques morceaux des murs qui étaient en train de tomber en morceaux. Sa mère était venue pour prendre les trois enfants, remarquant Percila lévitant au-dessus du sol. Elle cria :

« Percila ! N’oublie pas ce que ton majordome a dit ! Tu ne dois pas t’emporter ! Tu dois contrôler tes émotions et tes pouvoirs ! »

« JE NE PEUX PAS ! JE NE PEUX PAS ! Je ne peux pas m’en empêcher ! »

« Percila ! Si tu ne te calmes pas, je ne t’offrirai plus jamais de fleur ! »

« De … fleur ? » murmura faiblement l’adolescente aux cheveux châtains, une puissante vague psychique venant balayer les trois personnes autour d’elle, les renvoyant en arrière mais les faisant s’évanouir aussi.
Puis finalement, elle redescendit au sol, constant les dégâts qu’elle avait faits. Les murs tenaient à peine debout, la maisonnette aussi. Avec lenteur, elle souleva les trois personnes grâce à ces pouvoirs psychiques. Elle avait commis une faute … et elle devait en payer le prix. Un doigt posé sur chaque front et tout ce qui se rapportait à son existence disparaîtrait comme ces derniers jours. Quant aux réparations, cela se ferait par un don anonyme.

Chapitre 74 : Un secret bien gardé

Chapitre 74 : Un secret bien gardé

« Téo ? Comment est-ce que tu vas ? »

Percila avait un ton maintenant un peu chaleureux, se rapprochant de lui alors que Cynthia sembla surprise. Puis un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme, celle-ci donnant un petit coup d’épaule à Thierry avant de lui chuchoter quelque chose. Du moins, elle voulut commencer à parler mais Percila coupa :

« Cynthia, je te rappelle que je suis capable de lire dans tes pensées. J’aimerai qu’elles restent à l’état de santé et rien d’autre. Merci beaucoup. »

« OUPS ! Visiblement, je ne passe pas inaperçue, n’est-ce pas ? Hahaha … Cela m’apprendra. » déclara Cynthia tout en émettant un petit rire. Percila reposa son regard sur Téo, attendant la réponse de ce dernier. Comment est-ce qu’il devait lui répondre ? Que ça n’allait pas vraiment très fort ? Percila semblait le connaître donc bon …

« Ca peut aller mieux on va dire. Tu n’es pas au courant de mes dernières actions, n’est-ce pas ? Enfin, si tu lis dans les pensées, je pense que ça ne restera pas un secret très longtemps. Donc … Tu peux faire ton office. »

« Je lis dans les pensées des gens qui me posent quelques problèmes. Du genre … Cynthia qui allait proférer des paroles qu’elle aurait pu regretter amèrement. »

« Tu vois, Téo ? Comment elle me menace ? Je te conseille de faire très attention. » répondit la jeune femme aux cheveux blonds tout en rigolant une nouvelle fois.

« Je vois … Je vois … Enfin bon … Carolina, merci pour la balade. Maintenant, je vais me diriger tout de suite vers l’arène pour mon septième badge. »

« N’oublie pas ta promesse ! Moi, je dois aller contacter les ouvriers pour qu’ils aillent décharger l’avion-cargo. Il ne faut pas croire que je vais faire ça toute seule ! »

Elle s’approcha de lui, l’embrassant sur la joue alors qu’ailleurs, à quelques mètres de là, plusieurs branches se brisèrent soudainement au sol. Percila resta de marbre, regardant Carolina qui partait alors que Téo poussait un soupir.

« Bon … Je dois m’en aller aussi de mon côté. C’était agréable de te revoir, Percila. »

« Tu en as strictement rien à faire surtout. »

« Ohla … Percila, c’était un peu directe comme remarque. » murmura Cynthia, se plaçant à côté de l’adolescente alors que celle-ci reprenait aussitôt :

« Je l’ai prévenu que je lisais dans les pensées quand c’était nécessaire. Or, Téo n’en a strictement rien à faire de ma personne. Il veut juste récupérer son septième badge et partir d’ici le plus tôt possible. »

« Ce n’est pas totalement vrai. » rétorqua Téo, un peu confus alors que c’était plutôt le cas. Sans que pour autant ça soit ça … Il n’avait rien contre la présence de Percila. Juste qu’elle était occupée avec autrui et qu’il n’avait pas envie de déranger, c’était aussi simple que ça.

« AH ! Je me suis trompée ! » bredouilla subitement Percila, prenant la main de Téo dans la sienne avant de reprendre : « Ce n’est pas exactement ça qu’il pensait. Il a un peu peur de nous déranger de par sa présence mais ce n’est pas le cas, n’est-ce pas, Cynthia ? Thierry ? »

« Je ne pense pas que ça dérange Thierry ou moi-même. Qu’est-ce que tu en penses, Thierry ? » demanda Cynthia, s’adressant à l’homme qui l’accompagnait.

« De toute façon, où tu iras, j’irai. Donc bon … Il est hors de question que je te laisse seule, Cynthia. Bref … Pour ma part, ça ne me dérange pas. Et au moins, Percila aura quelqu’un de son âge avec qui elle pourra discuter. Surtout s’ils se connaissent tous les deux. »

« C’est quoi cette insinuation, Thierry ? Fais attention à tes paroles si tu ne veux pas le regretter amèrement. » souffla Percila, pointant son visage vers l’homme.

« Rien du tout ! Rien du tout ! Et ne lis pas mes pensées, s’il te plaît, hahaha ! »

Il se prit une petite claque derrière le crâne, Cynthia lui disant d’arrêter ces bêtises alors qu’il gémissait un peu de douleur. AIE ! Ca faisait mal quand même sur le coup ! Même si elle y avait été doucement, ça faisait toujours mal ! Qu’est-ce qu’il avait fait de mal ? Il avait juste dit quelques mots ! Rien de plus ! Mais néanmoins, Téo poussa un soupir, regardant la main de Percila qui tenait la sienne.

« Est-ce que tu es sûre de vouloir me tenir la main ? Je ne pense pas que ça soit une bonne idée. » chuchota-t-il faiblement à l’adolescente.

« Et pourquoi ça ? Je ne vois pas le problème. Je ne veux pas lire dans tes pensées donc tu es prié de t’exprimer plus clairement s’il te plaît. »

« Ce n’est rien de bien spécial si tu veux tout savoir. Juste qu’on se tient la main si on est proches … or … Je ne crois pas que ça soit le cas. »

« Bien plus que tu ne le crois … mais je ne pense pas que ça soit le moment pour en parler. »

Pour en parler ? Pas le moment ? Qu’est-ce qu’elle racontait ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Enfin bon … Qu’elle fasse comme elle voulait. Il fut emmené pendant la balade de Percila, Cynthia et Thierry. Le couple visitait les villes d’Unys et Percila leur servait de guide ? D’accord … Si c’était ainsi que ça leur plaisait.

« Ce n’est quand même pas si mal dans le fond, Téo, non ? » dit Percila après quelques minutes, Téo haussant les épaules avant de demander :

« De quoi ? Qu’est-ce qui n’est pas si mal ? Si tu veux bien me le dire. »

« De passer du temps avec d’autres personnes, tu ne trouves pas ? Enfin, personnellement, ce n’est pas si mauvais que ça. Ça doit te faire du bien après toutes ces années quand tu étais enfermé chez moi. Tu ne trouves pas ? Enfin … Je comprendrai si tu n’aimes pas. »

Ce qu’il voulait comprendre, lui, de son côté, c’est comment l’adolescente était au courant de tout ça ? Enfin, si elle était capable de lire dans ses pensées, ça serait normal mais elle semblait avoir des détails dont même lui ne se rappelait pas. Qu’est-ce que ça voulait dire ?

Ils s’installèrent à une terrasse. Comme ils n’étaient pas encore en hiver, loin de là, le temps était plutôt bon même pour la ville de Flocombe. Assise à côté de lui, Percila lui jetait quelques regards discrets, cherchant à communiquer.

« Téo … Alors, comme ça, tu as déjà ton sixième badge ? Tu as bien progressé depuis la dernière fois, non ? C’est vraiment une bonne nouvelle. »

« Oui … Si tu le dis. C’est un peu tard, je trouve. Je mets trop de temps pour ça. Et encore, j’étais occupé avec diverses autres choses à la base. »

« Mais dis-moi, sinon … Où est-ce qu’elle … se trouve ? L’adolescente qui t’accompagnait ? Que j’ai vue la dernière fois ? Elle est où ? »

« A Janusia pour obtenir le dernier badge qui lui manque. Elle a pris un peu d’avance par rapport à moi mais je vais la rattraper le plus vite possible. »

« Je vois … Je vois … Je n’aurai pas dû poser une telle question, je suis vraiment désolée. » souffla l’adolescente aux longs cheveux châtains.

« Je ne vois pas pourquoi tu n’aurais pas pu la poser. Je n’ai aucun problème avec ça si tu veux tout savoir. Ca ne me dérange pas vraiment … »

« Si tu le dis, je te fais confiance, Téo. » dit-elle avant de baisser la tête. Elle … commençait à prendre les mêmes expressions que lui.

« Si tu le dis … J’ai juste à t’écouter, Percila. Enfin bon … Je n’ai pas spécialement faim. J’ai mangé avant de venir jusqu’ici. Mais ça ne me dérange pas de rester ici en attendant. »

« Comme tu le veux, Téo. » répondit Percila sur le même ton que lui.

Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression d’avoir affaire à un miroir ? C’était bizarre, franchement bizarre et assez déplaisant en un sens. Mais bon … Il valait mieux ne rien dire. Il discuta avec Thierry pendant que les deux demoiselles parlaient entre elles. Puis les minutes s’écoulèrent jusqu’à ce que leur repas soit terminé. Il se leva, murmurant :

« Je crois que je vais aller maintenant combattre en arène. »

« Tu ne pars pas déjà, Téo ! S’il te plaît ! » dit Percila avec une voix un peu plaintive alors qu’il paraissait étonné d’une telle réaction de sa part. Elle était généralement … calme non ?

« Oh … Percila … Est-ce que je peux te dire quelque chose ? »

Cynthia s’était adressée à l’adolescente alors qu’ils étaient au beau milieu du chemin. Elle s’approcha de Percila, commença à lui adresser la parole. Elle lui chuchota quelques mots dans le creux de l’oreille, l’adolescente s’empourprant subitement.

« MAIS NON ! NON ! Ce n’est pas du tout ça ! Pas du tout même ! »

« Alors pourquoi tu te mets dans cet état, hum ? Ce que c’est mignon de te voir embarrassée comme ça, Percila. C’est si rare et étonnant. »

« MAIS JE NE SUIS PAS EMBARRASSEE ! »

Qu’est-ce qui se passait ? Téo s’était tourné vers Percila, remarquant que quelque chose clochait dans l’atmosphère. Il n’arrivait pas à mettre la main sur quoi mais ce fut quand Cynthia fut repoussé qu’il comprit que ça provenait de Percila.

« Percila ! Je rigolais ! Calme-toi ! Bon sang, j’ai complètement oublié son problème ! »

Son problème ? De quoi est-ce que Cynthia était en train de parler ? Ca commençait à être un peu effrayant là. Très effrayant même. Mais bizarrement, il avait l’impression que ce n’était pas la première fois que ça se passait ainsi.

« Percila ! C’est bon ! Tu ne vas pas tout dévaster non plus ! Calme-toi ! » s’écria Téo, sachant pertinemment que ça ne suffirait pas à l’arrêter.
Arrêter Percila … Mais comment ? L’adolescente était déjà en train de plier des poteaux rien que la force de la pensée. Elle était douée dans le psychisme ! Elle allait tout casser ! Comme la dernière fois ! Il fallait qu’il l’arrête !

« Percila ! Si tu ne te calmes pas, tu n’auras aucune fleur de ma part ! »

Il avait dit les premières paroles qui lui venaient à l’esprit mais pourtant, elles firent mouche. Pourquoi il avait parlé de fleurs ? Normalement, à part Carolina maintenant, personne n’était au courant qu’il adorait ça. Qu’il adorait s’occuper des fleurs.

« Pas de fleurs ? C’est vrai ? Si … Je ne me calme pas ? »

L’adolescente bredouilla ces quelques mots alors qu’il se massait maintenant le front. Il avait mal ! Très mal au crâne ! Et il ne savait même pas pourquoi ! Pourquoi est-ce qu’il avait mal au crâne ? Pourquoi ? Ce n’était pas normal d’avoir autant mal à la tête ! Quelque chose s’était passé mais quoi ? Thierry vint vers lui, demandant :

« Téo ? Tu as la migraine ? Cynthia ! On a des médicaments contre la migraine ? »

« Je ne sais pas ! Il faudrait que je regarde dans mon sac mais je m’occupe de Percila. Percila ? Est-ce que tu as retrouvé tes esprits ? Tu t’es calmée ? »

« Je … Je me suis calmée mais Téo … Il est perturbé. Je ne peux pas le laisser plus longtemps dans cet état. Je dois aller le voir … »

L’adolescent était épaulé par Thierry tandis que Cynthia et Percila arrivaient vers eux. Aussitôt, Percila posa une main sur le front de Téo. Elle lui chuchota doucement :

« Pardon Téo. Visiblement, je n’apprends jamais de mes erreurs. Je suis encore trop faible … psychologiquement. Mais maintenant, on va régler ce problème. »

Une petite aura rose se fit voir autour de l’adolescente alors que Téo fut parcouru par quelques soubresauts avant de trembler pendant plusieurs secondes. Puis finalement, plus rien ne se passa. Seule la voix de Percila se fit entendre :

« Téo ? Comment est-ce que tu vas ? Tu n’as pas trop mal au crâne ? »

« Disons justement que si … Mais c’est à cause de ce que tu as fait. Mais la question est : qu’est-ce que tu viens de me faire, Percila ? »

« Simplement desceller ce que j’avais mis dans un coin de ta mémoire en ce qui me concerne. Mais maintenant, ça devrait être bon. Tu es libéré. »

Libéré ? Il n’était pas vraiment sûr que ce fût le terme à utiliser. Mais néanmoins, lorsqu’il la regarda, il commençait à se rappeler de quelque chose. C’était bizarre … mais oui … Elle lui donnait l’impression de la connaître. Soudainement, il s’exclama :

« Mais tu es Percila ! Enfin … Tu es la jeune fille qui est venue chez nous ! »

« C’est le cas, Téo. » murmura Percila, se triturant les cheveux avec les doigts d’un air gêné. Cela montrait bien que l’amnésie qu’elle lui avait donnée avait parfaitement disparu. Mais ce n’était pas forcément une bonne chose. Si elle avait fait cette amnésie, c’est qu’il y avait bien une raison derrière tout ça. Et maintenant, il était trop tard pour retourner en arrière.

« Enfin … Tu es restée pendant quelques temps … Je crois… »

« Allons ailleurs. Je n’aime pas vraiment parler de ce moment précis, Téo. »

Elle lui avait tendu la main, Téo venant la prendre. Maintenant, il s’en rappelait ! Il s’en rappelait parfaitement de ce qui s’était passé ! Percila … Il la connaissait depuis des années ! Ca faisait même une paye qu’il ne l’avait plus vue !

« Vous voulez que l’on vous laisse tout seul, tous les deux ? »

Cynthia avait dit cela avec une petite pointe d’ironie amusée alors que Téo hochait la tête négativement, répondant faiblement :

« Ca ne me dérange pas. J’ai encore un peu mal au crâne mais … Si Percila veut bien de vous, il faudrait que je trouve un endroit où me reposer. J’ai besoin de faire un peu le vide dans mon esprit avant de dire ce qui s’est passé. »

« Tu n’es pas forcé d’en parler, Téo. Je pense que ça peut rester secret. »

« Si je n’en parle pas, je risque de l’oublier une nouvelle fois. Je préfère éviter ça. »

Oui … Mais pour le moment, il fallait trouver un banc. Il était essoufflé, comme s’il venait de parcourir plusieurs kilomètres à la course. Chose impossible à cause de sa maladie. Percila … Elle avait été présente dans sa vie … depuis déjà quelques années.

Chapitre 73 : Sa passion

Chapitre 73 : Sa passion

« Mais pourquoi est-ce que tu m’as posé cette question, Téo ? Tu as surement une idée en tête, n’est-ce pas ? Ou alors, tu voulais autre chose ? »

« Je ne sais pas … Est-ce que les autres champions ont aussi un métier à côté ? Enfin … Je ne sais pas du tout. Je crois que les premiers sont restaurateurs mais ensuite … »

« Tu ne réfléchis pas beaucoup, n’est-ce pas ? Du moins, sur le moment. Car je suis sûre que tu te rappelles que tu as affronté une directrice de musée, une top-model, un peintre mais aussi un exploitant de mines. Est-ce que tu n’as pas oublié tout ça ? »

« Si … Un tout petit peu. Mais bon … Enfin bref … Qu’est-ce que je peux dire … Enfin, et là, j’ai affaire à une aviatrice, c’est ça ? » demanda Téo alors qu’elle rigolait pour répondre positivement d’un hochement de tête.

« Et ensuite, qu’est-ce que je peux te dire d’autre à ce sujet. Ah oui ! Zhu est un acteur tandis que le dernier champion d’arène est maire de Janusia. »

« Hein ? Dernier champion ? Bel m’a dit que c’était une championne. »

« Disons que c’est assez spécial, il faut le reconnaître. Les deux champions d’arène pour Janusia ne sont pas pareils mais l’un d’entre eux est le maire de Janusia. »

« D’accord. Merci de la précision, ça m’aide grandement. Enfin … Je crois … Je ne suis pas sûr de ça. Alors, les champions d’arène sont aussi des travailleurs. »

« HEY ! Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Que les champions ne font rien après ça ? Ce n’est pas très gentil de ta part ! Mais qu’importe, maintenant que tu sais la vérité, tant mieux, n’est-ce pas ? » termina de dire la jeune femme.

Mais non, ce n’était pas du tout ça. Ce n’était pas du tout où il voulait en venir. Pfff … Pourquoi sincèrement, tout se compliquait autour de lui hein ? Pourquoi ? Il ne savait pas quoi dire dans cet avion. La distance n’était pas si grande que ça et bien que l’avion allait plutôt lentement, ils seraient bientôt arrivés. Mais quand même …

« Et toi, Téo ? Si tu devais devenir un champion d’arène mais à côté, que tu devais avoir un métier, qu’est-ce que ça serait ? Je suis un peu pressée de le savoir. »

« Hein ? Moi ? Si je devais travailler, qu’est-ce que ça veut dire ? »

« Ne fait pas semblant de ne pas comprendre, s’il te plaît. Je veux savoir quels sont tes loisirs ou tes passions. Du moins, si tu devais faire un travail qui te passionnerait, qu’est-ce que ça serait ? Tu as bien un loisir non ? »

« Euh … Je ne sais pas. Il vaudrait mieux que j’y réfléchisse. »

Car sur le moment, il n’y avait pas réellement pensé. D’ailleurs, est-ce qu’il en avait un ? Il vaudrait mieux y réfléchir pour répondre à Carolina. Mais comment lui répondre correctement ? Du moins, trouver les mots à employer pour ça.

« Ne réfléchis pas trop non plus. Nous n’avons pas tellement de temps que ça hein ? »

« Disons que justement, je n’y ai jamais réfléchit car je vais bientôt mourir. Alors bon … Ce genre de projets, ce n’était pas dans mes ambitions au départ si tu veux tout savoir. »

« Arrête d’être aussi pessimiste ! Ça, c’est vraiment stupide de penser de la sorte ! »

« Mais qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Je ne sais pas du tout ! Où est-ce que … Oh et puis zut ! Je n’ai pas de temps à perdre avec ça ! Je ne devrais même pas y réfléchir ! »

Il s’était mis à bouder, croisant les bras alors que Carolina poussait un léger soupir désabusé. Ce qu’elle ne savait pas, c’est que l’adolescent était encore en train de réfléchir à la question posée par Carolina. Un loisir … Un loisir …
Il ne savait pas si cela avait été vraiment un loisir auparavant mais … comme il avait toujours été seul, il avait bien réussi à trouver une occupation. Une occupation qu’il avait vraiment appréciée à force de passer le temps.

« J’ai bien … Enfin, je faisais quelque chose auparavant. Enfin, quand j’étais chez moi et que je ne pouvais pas sortir mais après, je ne sais pas … C’est un peu risible. »

« Rien n’est risible ou pathétique ! Qu’est-ce que tu faisais ? Dis-moi tout ! »

« Je … Enfin … Je m’occupais des fleurs. »

Il avait maintenant complètement honte de ce qu’il avait dit. Rien ne pouvait arranger les choses. Maintenant qu’il avait dit ça, il ne savait plus du tout où se mettre. Il ne regardait même pas Carolina, celle-ci restant muette pendant quelques secondes avant de dire :

« Tu t’occupais des fleurs ? Tu avais donc un jardin à toi, c’est ça ? »

« C’est bien le seul endroit que j’avais pour tout te dire. Mais bon … En même temps … Je ne pouvais pas aller plus loin. Mais bref, c’est ridicule, hein ? »

« Hein ? Pourquoi ça ? C’est plutôt mignon ! C’est toujours plaisant de voir un homme faire quelque chose que les filles sont plus habituées à faire. Un peu comme si un garçon cuisinait à la place d’une femme. Tu vois où je veux en venir ? »

« Que tu n’as pas une grande estime de toi ? »

« MAIS NON ! Pas du tout ça ! Je veux juste dire par là que ça fait ton charme. » murmura Carolina, tournant un peu l’avion-cargo sur la droite.

« Mais je n’ai pas de charme ! Pourquoi est-ce que l’on pense ça de moi ? »

« Car c’est le cas ! Arrête de te tracasser la tête d’accord ? Ce n’est pas normal de se compliquer la vie autant et surtout d’avoir une aussi basse estime de soi. Si je te dis que je te trouve charmant, c’est que je le pense ! Et le fait que tu as des dons de fleuriste te rend encore plus craquant à mes yeux. Voilà tout ! Quelques années de plus et je crois que j’aurai changée de type de pokémons dans mon arène ! »

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Enfin … Je ne comprends pas. » bredouilla Téo.

« Tu es vraiment bête quand tu le veux hein ? Ca veut juste dire qu’avec plusieurs années de plus, ça n’aurait pas été Bel mais moi qui aurait été intéressée par toi. »

« Si je vis aussi longtemps … » marmonna Téo, semblant réellement ne pas comprendre que Carolina lui disait qu’elle l’appréciait. Pourtant, elle ne la connaissait que depuis peu de temps. Très peu de temps même.

« ARRÊTE AVEC CA ! C’est vraiment irritant ! » s’écria Carolina, penchant l’avion cargo sur le côté. Téo poussa un cri à son tour, s’agrippant à son siège.

« Mais mais mais … Tu es folle ?! On a failli y passer ! »

« On n’y passera pas car je sais contrôler cet avion ! Mais je veux que tu cesses de penser à la mort ! Ca ne te mènera nulle part de penser comme ça ! »

« D’accord, d’accord ! Mais ne lâche pas les commandes ! »

« Je ne les lâcherai pas ! Sauf si bien entendu, tu continues à m’irriter ! » répondit Carolina.

« T’es vraiment lunatique comme femme ! Tu le sais hein ? Mais ne me lâche surtout pas ! »

« Si tu me fais la promesse que tu vas te battre pour arriver à la ligue pokémon, que tu vas la gagner et qu’ensuite, tu m’enverras des fleurs … Sinon, tu vas découvrir comment on fait plonger un avion-cargo. Tu veux voir ? »

« NON ! NON ET NON ! JE NE VEUX PAS VOIR DU TOUT ! JE NE VEUX PAS VOIR ! ARRÊTE CES BÊTISES ! »

« Hahaha ! Mais je n’ai pas entendu que tu me promettais ça ! »

« Je t’apporterai des fleurs ! DES TAS DE FLEURS ! Mais ne fait pas ça ! Je t’en prie ! Je vais mourir avant l’heure d’une crise cardiaque si tu continues ! »

« Oups … C’est vrai ! » bredouilla Carolina. Elle n’avait pourtant rien changé dans sa façon de diriger l’avion mais Téo croyait réellement qu’elle avait fait dériver l’avion ?

« C’est … C’est fini ? Tu me le promets ? C’est vrai … Nous serons bientôt arrivés ? »

« D’ici une heure au grand maximum. Arrête donc de pleurer, Téo. »

« Mais je ne pleure pas ! Je me fais du souci pour ça ! Je … Et sincèrement … Enfin, sincèrement, tu voudras vraiment que je t’envoie des fleurs ? »

« Bien sûr. Pourquoi est-ce que tu ne le ferais pas ? Considère que c’est ta façon de me rembourser pour le petit voyage en avion-cargo ! »

« Oui mais … Ca fait depuis le début de mon aventure en tant que dresseur que je n’ai plus touché aux fleurs. Ce n’est pas … »

« Je te rappelle que tu as quatre pokémons insecte ou plante, n’est-ce pas ? Alors, tu penses que le fait de t’occuper d’eux ne t’a pas permis de garder une certaine « constance » dans ton travail, tu ne penses pas ? Enfin bref … Pour ma part, tu as tout pour continuer à être fleuriste … sauf si bien entendu, tu n’es pas motivé à le rester. »

« Hein ? Bien sûr que si ! Enfin, je ne veux pas vraiment devenir maître pokémon ! Je veux juste battre la ligue pokémon pour récupérer l’argent, me faire soigner et ensuite, je … »

« Je veux être fleuriste, c’est ça que je veux entendre de ta part, Téo. » dit la jeune femme avec un grand sourire alors qu’il hochait la tête positivement.

« D’accord, je deviendrai bien fleuriste. Et je t’enverrai des fleurs. J’enverrai des fleurs aux personnes qui m’ont aidé à devenir maître de la ligue pokémon pendant un certain temps. »

« VOILA ! C’est ça que je veux entendre ! »

Carolina retira ses mains du guidon, venant serrer l’adolescent contre sa poitrine. Celui-ci poussa un hurlement d’effroi alors qu’il pensait que l’avion allait foncer droit vers la terre ferme. Elle murmura qu’elle avait mis sur pilote automatique depuis le début, ne pouvant pas se concentrer tout en parlant à l’adolescent. Il ne se sentait pas autant rassuré pour autant mais il devait lui faire confiance, n’est-ce pas ? Hein ? Car là … Il avait plutôt peur.

Ailleurs, dans la ville de Flocombe, une jeune femme aux cheveux blonds marchait à côté d’un homme de même âge qu’elle. Devant eux, une adolescente recouverte par d’épais vêtements de couleur rose murmurait :

« Nous voici donc à Flocombe. Je vais vous faire visiter la ville pendant que nous ne sommes pas en hiver. Sinon, je dois vous avouer que cela aurait été plutôt difficile. »

« Ne t’en fais donc pas pour ça, Percila. La visite est très agréable. Merci de nous servir de guide alors que tu es quand même l’une des membres du conseil des 4. »

« Ce n’est pas comme si le travail là-bas était important mais tu sais ce que c’est hein ? »

« A part quelques démonstrations de temps à autre, je n’ai pas vraiment eu souvent l’occasion de défendre mon titre. Et même quand ce fut le cas, j’ai réussi à battre tous mes adversaires … Jusqu’au dernier qui a réussi à me battre. Bon, le précédent, par contre, ça s’est passé autrement. Disons qu’il a très bien combattu. »

« Je suis quand même à tes côtés, Cynthia. » répondit l’homme qui marchait avec elle. Sans répliquer à ces paroles, la jeune femme aux cheveux blonds vint l’embrasser doucement.

« Ne vous préoccupez pas de moi, vous ne me dérangez pas vraiment. »

« Pardon, Percila. » dit Cynthia en retirant ses lèvres de celles de Thierry. « Une très vilaine habitude que j’ai prise depuis que je suis avec lui. »

« Bien entendu, c’est de ma faute ! Comme par hasard ! » répliqua Thierry tout en rigolant.

« Toujours … Toujours mon amour. »

« OH ! Venez donc par-là. Un avion-cargo est en train d’arriver. C’est celui de la championne de Parsemille. Je vais pouvoir vous la présenter pendant que vous êtes là. »

De nouvelles rencontres étaient toujours une bonne chose. L’avion-cargo se déposa sur la petite piste d’atterrissage de Flocombe alors que Percila, Cynthia et Thierry se présentaient non-loin pour attendre que Carolina en descende.

« Nous … Nous sommes arrivés ? » murmura faiblement une voix.

« Bien sûr que nous y sommes arrivés ! Tu peux même venir embrasser le sol si tu préfères ! Quand même … Je ne te pensais pas aussi douillet que ça, Téo. »

La jeune femme sortit de l’avion, accompagnée par l’adolescent qui se mit à genoux au sol, touchant de ses mains celui-ci pour être sûr qu’il ne rêvait pas.

« La terre ferme. C’est vraiment la terre ferme. Je sais que c’est nul mais … »

« Ce n’est pas nul mais tu te fais remarquer. Tu n’as pas vu que d’autres personnes te regardent ? Ils sont en train de t’obser… OH ! Mais c’est Percila ! »

Percila ? Où est-ce qu’il avait déjà entendu ce nom ? Il se redressa pour tourner son visage vers le trio de personnes. Une adolescente et deux adultes. Mais cette adolescente, il la reconnaissait ! C’était celle … enfin, il l’avait déjà vue.

« Téo ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Et tout seul ? »

L’adolescente s’avançait vers lui, un peu étonnée de le voir alors qu’il ne savait pas où se mettre. Il n’était pas très motivé à lui parler, sincèrement. Il n’avait pas envie d’expliquer à tout le monde qu’il était malade et pourquoi il n’était pas avec Bel.

« Je … Je faisais un voyage avec Carolina. Comme je devais me rendre vers le septième badge, après ma victoire, elle m’a dit de venir avec elle. »

« A peu de choses près, c’est exactement ça, Percila. Alors, tu fais quoi de beau ? AH ! Mais attendez un peu, vous vous connaissez déjà tous les deux ?! » s’écria Carolina.

« Pas plus que ça … » souffla l’adolescent en détournant le regard.

« Plus qu’il ne le croit, bien plus, oui. »

Qu’est-ce que ça voulait dire ? Maintenant, il fixait Percila alors que tous les regards étaient tournés vers elle. Elle venait de trop en dire. Est-ce qu’il la connaissait plus qu’il ne la croyait ? Si tel était le cas, ça serait quelque chose d’étonnant car il était sûr de ne pas la connaître. Enfin, pas plus que ça. Et surtout … C’était bizarre mais elle lui disait quelqu’un dans le fond mais qui ? Il n’arrivait pas à s’en rappeler.

Chapitre 72 : Voyage voyage

Chapitre 72 : Voyage voyage

« Tu te sens mal, n’est-ce pas ? »

Carolina fut directe alors qu’elle était revenue auprès de Téo, un badge dans sa main. Lorsqu’elle déposa le petit objet ainsi qu’une bourse d’argent, elle lui avait posé la question avec franchise, montrant par là qu’elle avait tout de suite remarqué son petit problème.

« Je … Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, Carolina. » murmura l’adolescent.

« Quand je dis se sentir mal, ce n’est pas une petite chose comme une migraine, je parle de quelque chose de bien plus dangereux et douloureux. Est-ce que je me trompe ? »

« Je … Je ne sais pas du tout. » bredouilla Téo, baissant la tête avec confusion. Il n’avait pas envie surtout de parler de sa maladie. C’était bien différent de ça. Mais en même temps, il avait promis de faire des efforts et donc … Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas le lui dire ? Ca montrerait qu’il avait changé, n’est-ce pas ?

« Carolina, j’ai une myasthénie. Voilà tout. Je suis malade … gravement malade. »

« Pardon mais … Qu’est-ce que une myasthénie ? A t’entendre, je me doute bien que ça soit grave mais en même temps, je n’en sais pas plus … Donc si tu veux bien me répondre … »

« Une myasthénie est une maladie qui se développe dans le corps et qui force, peu à peu, à la paralysie de tout le corps. J’ai du mal à me déplacer et j’ai fait un arrêt cardiaque il y a peu. Bref, voilà, maintenant, vous savez parfaitement ce que j’ai et … »

« OH ! Pardon, pardon ! Je n’aurai pas dû poser une telle question ! » s’écria Carolina, venant serrer l’adolescent contre elle, sa tête logée dans cet endroit si doux et chaleureux. Quand même … C’était un peu trop gros pour lui. Enfin, non … Ce n’était jamais trop gros mais … C’était quoi ça ? Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ?

« Je commence à étouffer. » bredouilla l’adolescent une nouvelle fois.

« Ne t’en fait pas, ne t’en fait donc pas, Téo, c’est ça ? Ca ne me dérange pas de te garder contre moi pendant quelques instants. C’est pour m’excuser d’avoir dit cela. »

« Hein ? Mais mais … Non ! Moi, ça me dérange ! Vous n’avez pas l’air de comprendre la situation dans laquelle je suis ! Du moins, où est-ce que je suis hein ? »

« Je le sais parfaitement et ça ne me dérange pas si c’est moi qui a fait le premier mouvement, voilà tout, Téo ! Maintenant, reste comme ça pendant encore quelques secondes. »

« De toute façon, je n’ai pas le choix … »

Il ne trouvait pas ça déplaisant, loin de là même si bien entendu, c’était gênant, plus que gênant pour lui. Comment est-ce qu’il pouvait réagir autrement ? C’était tout simplement impossible ! Il devait avouer que ce n’était pas si mal. Mais après …

« Ca serait mieux si c’était avec une fille que … j’appréciais … plus que ça. »

« Oh ! Monsieur Téo se plaint en plus de l’endroit où il se trouve. J’étais confiante. »

Très confiante mais bon … Visiblement, ça ne convenait pas totalement à Téo. Elle retira sa tête de sa poitrine, gardant son sourire avant que ça soit lui qui reprenne la parole pour demander d’une voix un peu troublée et tremblante :

« Je voulais savoir autre chose si ça ne vous dérange pas. Il y a quelques temps, vous avez surement affronté une adolescente aux cheveux blonds, non ? »

« Bel, n’est-ce pas ? C’est bien ce que je pensais. Tu es bien le Téo dont elle parlait ! Une vraie pipelette, hein ? Mais elle est vraiment si mignonne en soi. Qu’est-ce que tu veux savoir à son sujet ? Enfin, elle m’a beaucoup parlé de toi. »

« Juste savoir comment est-ce qu’elle s’est débrouillée pendant son combat. C’est juste ça que je veux savoir. Au moins, je serai un peu plus rassuré si vous me disiez que … »

« Qu’elle m’a battue à plate couture ? J’ai réussi à blesser ses trois pokémons mais pas à en faire tomber ne serait-ce qu’un seul ! Vraiment, elle est plus intelligente qu’on ne le croit. »

« Je veux bien vous croire à ce sujet. Par contre, pourquoi est-ce que vous me suivez ? »

Il avait dit cela alors qu’ils étaient maintenant dehors. C’est vrai quoi … Pourquoi est-ce que la jeune femme le suivait ? Celle-ci avait un grand sourire aux lèvres, amusée par les paroles de Téo alors qu’il n’avait pas pour autant dit quelque chose de drôle.

« Oh ? Tout simplement car je veux continuer à parler avec toi, est-ce un souci ? Ma présence te dérange peut-être ? Je te promets que je ne te ferai pas d’embrassade. »

« C’est là où je dois dire que je suis rassuré ? Car malheureusement, je ne le suis pas du tout. » répondit l’adolescent alors qu’elle rigolait.

« Ne t’en fait donc pas, je ne vais pas te manger, loin de là. De toute façon, pour aujourd’hui, j’ai déjà fini mon travail de championne. J’ai d’autres choses à faire, toute aussi importantes. Mais que je sache, tu n’es pas encore allé à Flocombe, n’est-ce pas ? »

« C’est là-bas que je dois me rendre pour avoir mon septième badge mais où est le problème ? Enfin … S’il y en a un bien entendu. »

« Oh … Aucun problème ! Ce n’est pas du tout ça … Mais tu verras le moment venu. Est-ce que tu as faim, Téo ? On peut aller casser la croûte. »

« Désolé mais je n’ai pas de nourriture pour oiseaux. Ni même de lait. » dit-il dans un haussement d’épaules, la jeune femme rigolant une nouvelle fois.

« Bel avait vraiment entièrement raison à ton sujet. Tu n’hésites pas à être un peu ironique sur les bords mais c’est bien ça qui te rend si spécial. »

« Euh … Si on peut arrêter les compliments. Au bout d’un moment, c’est assez gênant. » termina de dire l’adolescent, se tapotant le derrière du crâne avec gêne.

Aucun souci ! Elle l’emmena dans le même café où il avait été auparavant. Pendant qu’elle commandait de quoi se rassasier, lui-même regardait le badge qu’il venait de recevoir. Ca en faisait six … et il avait aussi confessé sa maladie.

« Quand même … Vous dire que je suis malade, ce n’est … »

« Arrête de me vouvoyer ! Je ne suis pas aussi vieille que ça, j’ai à peine dans la vingtaine, mon âge précis, par contre, tu ne le sauras pas. Tu peux me tutoyer même si je suis la championne d’arène. Les champions ne sont pas différents des autres. »

« Si seulement c’était aussi simple que ça, n’est-ce pas ? Mais ça ne l’est pas malheureusement. Je ne vais pas tarder à me rendre à Flocombe par contre. »

« Ah … Et moi, je vais devoir tenir ma promesse au cas où. » répondit la jeune femme en haussant les épaules dans un léger sourire amusé. Quelle promesse ? De quoi est-ce qu’elle parlait ? Oh et puis zut ! A la base, ça ne le concernait pas.

Ils mangèrent tous les deux, Téo étant un peu réticent au fait de commander quelque chose. Mais bon … Il devait payer sa part. Il devait se montrer un peu plus ouvert aux autres. Il ne pouvait pas rester ainsi pendant des mois. D’ailleurs … S’il lui restait au moins un mois à vivre, il n’en était même pas sûr. Ca dépendait de l’avancée de sa maladie mais aussi de ses médicaments mais aussi de son corps.

« Est-ce que je peux … savoir de quelle promesse dont tu parles ? »

« Malheureusement, pour le moment, non … Mais ne t’en fait pas, tu le sauras bien assez tôt. Mais pour le moment, est-ce que tu veux bien manger ? »

« Oui oui … Mais je n’ai pas vraiment trop faim, non plus, tu sais ? »

Elle savait parfaitement mais ce n’était pas une raison pour ne pas manger. Loin de là ! Il fallait qu’il se force quand même un peu ! Elle termina son repas, le fixant longuement alors qu’il tentait de manger. Mais … Ce n’était pas aussi simple !

« Tu crois vraiment que je peux manger quand tu m’observes comme ça ? C’est n’importe quoi ! S’il te plaît, ne me fixe pas comme ça ! »

« Hahaha … Vraiment … Je comprends de plus en plus facilement pourquoi elle est sous ton charme … Ca doit être bien d’être un adolescent de nos jours. »

« Qui est sous le charme de qui ? Si c’est Bel, tu te trompes de personne. »

« Oh ? Je ne crois pas que ça soit le cas, contrairement à ce que tu dis. Mais après, oui, je peux peut-être me tromper … Mais bon, cela m’étonnerait. Je vais payer l’addition pendant que tu termines de manger. »

« Je … veux payer ma part. » souffla-t-il alors qu’elle ne l’écoutait pas, se levant de sa chaise pour aller au comptoir. Pfff … Pourquoi est-ce que les gens étaient aussi gentils avec lui ? Surtout les femmes … Il inspirait peut-être la pitié dans le fond ?

Quelques minutes plus tard, alors qu’il avait terminé de manger, Carolina revint vers lui, lui demandant de bien vouloir la suivre une nouvelle fois. Elle avait maintenant autre chose à faire. Elle ne s’arrêtait jamais ou quoi ?

Qu’est-ce … Elle l’emmenait à l’aéroport ? Et elle se dirigeait vers un avion cargo ? Non mais sérieusement, ça servait à quoi ça ? Enfin, elle faisait quoi là ? Elle se tourna vers lui, ouvrant l’avion avant de dire d’une voix amusée :

« Tu veux bien visiter à l’intérieur ? Je sens que c’est la première fois que tu visites l’intérieur d’un avion, n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompe … »

« Ce n’est pas vraiment difficile de se tromper quand on sait que je suis malade. »

« Arrête de faire le ronchon ! Et surtout d’être aussi ironique. Sinon … Je serais forcée de te serrer contre moi. Je suis sûre que ce n’est pas ça que tu veux hein ? »

« Pas vraiment non … Mais pourquoi est-ce que je devrai monter ? »

ROH ! Qu’il se taise ! Elle lui prit la main, l’invitant à se mettre sur la place du passager alors qu’elle grimpait sur le côté conducteur. Qu’est-ce que … Elle allait lui faire faire un voyage en avion ? Mais mais mais … Il ne savait même pas s’il avait le mal de l’air !

« Et pourquoi est-ce je devrai faire un tour en avion ? Hein pourquoi ? »

« Car je suis chargée d’emmener des marchandises à Flocombe ! Ainsi, tu n’as pas besoin d’avoir peur de faire le déplacement qui te prendra du temps. »

« MAIS MAIS MAIS … Je … Les avions-cargos sont pas là pour prendre des passager à la base que je sache ! Ca ne se fait pas du tout ! »

« Oh tais-toi un peu ! Et accroche ta ceinture, s’il te plaît. »

MAIS MAIS MAIS … Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ? Elle commençait déjà à faire démarrer le moteur de l’avion, Téo étant forcé d’attacher sa ceinture le plus rapidement possible. Ca allait trop vite ! Beaucoup trop vite ! Il devait être reconnaissant mais il était plus effrayé qu’autre chose par tout ce qui se passait.


Contrairement à ce qu’il pensait, son corps sembla supporter le décollage et après quelques temps, il jeta un regard vers la fenêtre. Ah … AH …. AH ! Il était bien au-dessus du sol ! C’était pareil qu’avec Reshiram et N ! Mais pas vraiment en même temps ! Mais surtout, pourquoi … Pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça ?

« Je peux savoir … pourquoi tu as voulu que je vienne ? »

« Car c’était la promesse que j’ai faite à Bel. Elle m’a demandé si un jour, tu venais m’affronter, de venir t’aider à te rendre ce petit service. »

« Mais qu’elle la ferme ! Qu’elle la ferme et ne se préoccupe pas de moi ! » s’écria l’adolescent, regardant maintenant ses pieds sans oser relever le regard.

« Tu devrais plutôt être heureux qu’une femme s’occupe de toi. Elle est vraiment très intéressante comme fille. Je suis sûre qu’elle a déjà son septième voire même son huitième badge. Elle peut participer à la ligue pokémon. »

« Elle a déjà son septième badge et va se battre pour le huitième, le moment où je parle. »

« OH ! Tu vois donc que tu t’intéresses aussi à elle. Sinon … Comment est-ce que tu serais au courant de son avancée, hein ? »

« Oh tais-toi … Enfin non … Je n’ai même pas à parler comme ça à une personne que je ne connais pas. Je vais rester tranquille et me taire. »

Il posa son coude contre le bord du siège, observant le ciel qui se défilait devant ses yeux. C’était triste … C’était triste de se dire que tout ce que Bel faisait ne mènerait à rien. Il était gravement malade, prêt à mourir d’un moment à un autre. Pourquoi faire autant d’efforts pour lui ? Pourquoi ? Est-ce qu’elle … n’aimait pas une autre personne ? Il se faisait peut-être des illusions en fin de compte. Oui … C’était surement ça.

« Par contre, comme d’habitude, je n’ai pas de compagnie dans les avions cargos, je me mets parfois un peu à l’aise. Ca ne te dérange pas ? »

« Que … Que … Quoi ? MAIS SI CA ME DERANGE ! »

« Hahaha ! Je voulais juste voir ta réaction, Téo. Mais plus sérieusement, si tu veux bien discuter avec moi pendant le trajet, ça fera paraître le temps bien moins long. »

« … … … Ce n’était pas une blague très drôle. »

« Qui a dit que c’était une blague ? Tu sais, dans cette tenue, j’ai vraiment chaud et elle me colle donc bon … Ce n’est pas vraiment la meilleure chose à … »

« Tu n’as qu’à changer de tenue au lieu de porter ça. Ou alors … Enfin non … Je n’ai pas envie de parler de toute façon. »

Enfin si … Il avait envie de parler mais pas avec elle. Pas de ce genre de choses. Enfin, c’était quoi … Elle n’avait pas honte de sa poitrine ? Enfin, non, elle devait en être fière. Mais pourquoi est-ce qu’il pensait à ça ? Ce n’était pas à lui de penser ça !

« Enfin bon … J’ai peut-être une question. »

« Et bien ? Qu’attends-tu donc pour me la poser ? Je t’écoute volontiers ! »

« Je ne sais pas comment dire ça … Enfin, ça va paraître incongru mais est-ce que tous les champions d’arène ont une double vie ? »

« Dis comme ça, on pourrait presque croire que je suis une agente double mais oui … Tous les champions ont un métier avec eux. » répondit la jeune femme alors qu’elle surveillait les cieux. Ah … C’était donc ainsi. Enfin, il ne fallait pas s’en douter de toute façon … à la base … n’est-ce pas ? C’est comme ça qu’il devait penser.

Chapitre 71 : Ses premiers pas

Chapitre 71 : Ses premiers pas

« Est-ce que tu es finalement prêt ? » demanda Carolina, les bras croisés au niveau de son opulente poitrine. Elle avait déjà ses pokéballs dans ses mains, souriant à Téo.

« Je suis prêt, désolé du retard. Je crois que j’utiliserai mon Pyronille plus tard. Enfin … Maintenan, il s’appelle Phénan. Je trouvais que c’était un joli nom. »

« Très joli nom ! Je tiens à te le confirmer ! Tu es quand même doué pour ça, n’est-ce pas ? Est-ce que tu veux que je commence par appeler mon premier pokémon ? Comme ça, tu peux établir ta stratégie par rapport à ce dernier ? »

« Comme tu veux. Ce n’est pas à moi de réclamer une telle chose. Tu es mon adversaire. »

Il tentait d’être calme mais bon … A force de voir les pokéballs près des … Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça ? Ce n’était pas dans ses habitudes ! Ca, c’était de la faute à la douche de Bel ! A cause de ça, il s’imaginait des choses ! Il était un adolescent ! Peut-être pas en pleine forme mais qui avait quand même des … sensations de ce genre !

« Alors, tiens-toi prêt ! Voilà mon premier pokémon ! RHINOLOVE ! »

Rhinolove ? C’était un drôle de choix ! Mais bon … Au moins … Ca lui permettait de réfléchir à ce qu’il allait faire. S’il avait bien compris, c’était un pokémon psychique mais aussi capable de voler. Bref … Il voyait ce qu’il devait faire.

« Alors … C’est à moi donc. Vélicia. A ton tour de rentrer en piste. »

C’était de la folie mais qu’importe, ce n’était pas un problème. Loin de là ! Sa Lianaja fit son apparition, remarquant l’adversaire qui volait. Elle se tourna vers Téo. Est-ce qu’il était sûr de son choix ? C’est vrai qu’il n’avait pas beaucoup d’options contre des adversaires volants et en même temps, elle était la plus puissante parmi les trois pokémon de plante.

« Lianaja … Liana. Lianaja, Lianaja ! Lia … » commença-t-elle à dire avant de se présenter en face de son adversaire. Celui-ci allait être difficile à battre, elle le savait bien.
Si elle voulait s’en sortir, elle n’avait pas d’autres choix ! Elle allait devoir ruser ! Aussitôt, des lianes sortirent de son corps, se dirigeant à toute allure vers la Rhinolove ennemie. Celle-ci réagit en les coupant grâce à ses attaques constituées d’air.

« Vélicia … Comme d’habitude, je te fais confiance. Je n’ai pas d’ordres à te donner. »

« Aucun ordre à lui donner ? Tu dois vraiment avoir une confiance absolue en ta pokémon pour dire une telle chose, tu le sais ? Mais c’est tant mieux ! Ca ne peut donner que plus de piment à ce combat ! Venez donc m’affronter tous les deux ! »

Tous les deux ? Elle croyait que le dresseur se battait avec son pokémon ? C’était une idée intéressante mais bon … Vélicia continuait de frapper avec ses fouets lianes sans pour autant atteindre son adversaire. Celui-ci continuait de les trancher comme si de rien n’était. Puis soudainement, la Rhinolove fonça vers Vélicia, arrivant à sa hauteur. Qu’est-ce que … Sa Lianaja allait se faire attaquer violemment ! D’ailleurs, ce fut le cas alors qu’elle tentait de se défendre encore une fois avec les lianes. Puis elle fut projetée en arrière, percutant l’un des murs de l’arène. Pourtant, malgré ses blessures, elle souriait. Ce que la Rhinolove n’avait pas encore remarqué, c’était les nombreuses graines qui s’insinuaient à travers sa fourrure. Puis soudainement, elle fut parcourue de spasmes, Carolina poussant un cri de surprise :

« OH ! Une Vampigraine ! Très ingénieux de la part de ta Lianaja ! Même si elle est défavorisée, elle peut alors tenir plus longtemps le coup tout en épuisant ma Rhinolove ! »

Très ingénieux mais ça n’arrangeait quand même pas le combat. La Rhinolove était clairement en avantage et malgré qu’elle se fasse vampiriser, rien ne changeait. Elle continuait de battre son adversaire comme si de rien n’était. Vélicia était dans un sale état, un très sale état même. Elle tenait à peine sur ses pattes.
Mais elle continuait de ne pas vouloir abandonner. Elle avait raison. Elle en avait les capacités. Il le savait parfaitement. Et puis, il l’encourageait tout simplement. Il l’encourageait sans lui donner ne serait-ce qu’un ordre. Il avait confiance, tout simplement confiance. C’était ça qui faisait avancer le « monde ».
« OH ! En plein combat ! Vraiment formidable ! »

De quoi ? Il avait fermé les yeux pour réfléchir à la situation, savoir comment aider sa Lianaja mais une forte lumière venait de l’aveugler. C’était ce qu’il pensait ? C’était vraiment ça ? Les pattes de sa créature étaient en train de disparaître et son corps était en train de s’allonger ! Elle était bien en train d’évoluer !

« Majas … Majaspic … Pic ? Ma… » commença à dire la belle serpent de couleur verte, étant bien plus grande qu’auparavant.

Sans attendre un nouvel instant pour comtempler sa nouvelle forme, la créature fonça vers la Rhinalove, donnant un coup de queue pour l’envoyer à nouveau contre un mur. Mais aussitôt, une tempête de feuilles aussi acérées que des lames vint accompagner le corps de la Rhinalove contre le mur, la frappant de tous les côtés.
Finalement, le corps inanimé de la chauve-souris s’écroula au sol. Carolina poussa un petit soupir à moitié amusé avant de rappeler sa Rhinalove. Téo fit de même, se préparant à rappeler sa Majaspic avant de lui demander de se rapprocher de lui. Elle s’exécuta, se demandant ce qu’allait faire Téo.
Celui-ci vint enlacer la créature à la plus grande surprise de celle-ci. Il l’enlaçait longuement, un petit soupir se faisant entendre de la part de Carolina tandis que la Majaspic restait immobile pendant quelques temps. Puis finalement, il murmura :

« Merci pour cette victoire, tu as été parfaite mais maintenant, il est temps pour toi de te reposer, d’accord ? Tu en as beaucoup fait aujourd’hui. Tu mérites amplement de te reposer … Vélicia. Aller … Tu … Ah ! »

La Majaspic profitait de son nouveau corps pour enserrer celui de son dresseur, frottant son museau contre le visage de ce dernier. Elle lui montrait qu’elle était bien heureuse d’avoir évolué maintenant, en plein combat et surtout d’avoir obtenu la victoire. Il la laissa faire pendant quelques instants avant de la rappeler.

« BON ! Alors, c’est à mon tour de montrer ce que je sais faire ! Viens donc par-là ma petite Déflaisan ! Montre donc de quel bois tu te chauffes ! »

Même si c’était une phrase toute faite, c’était assez charmant de la part de Carolina. Il vit apparaître une Déflaisan femelle alors qu’il se demandait quoi utiliser. Il ne pouvait pas se permettre une plante encore une fois. C’était trop risqué … Alors, il devait tenter le tout pour le tout avec lui ! Il sortit une pokéball, faisant apparaître ensuite son Pyronille.

« Phenan ! On va vite voir ce que tu vaux hein ? »

« Tu es … sûr de ton choix, Téo ? C’est encore qu’un enfant. Je ne suis pas sûre que ça soit le bon choix si tu veux tout savoir. »

« Ca ne fait rien. Je suis sûr que Phenan fera de son mieux, n’est-ce pas ? »

Le petit Pyronille observa son dresseur pendant quelques instants avant de pousser un léger cri pour montrer qu’il était motivé. Même si ça ne faisait que quelques minutes … qu’il était né, il avait aussi envie de se battre. Il le voyait dans la petite créature.

Et pour ça, elle commençait aussitôt à attaquer. Comment ça ? Tout simplement en crachant des flammes en direction de la Déflaisan. Celle-ci les évita avec facilité alors que Carolina semblait soucieuse. Elle n’appréciait que moyennement d’affronter un bébé pokémon.

« Néanmoins, je dois montrer que je suis la championne de cette arène ! Je suis désolée mais je ne peux pas me retenir face à mon adversaire ! Déflaisan ! Une vive-attaque tout de suite ! » dit la jeune femme avec entrain.

« Tu es déjà tombé dans mon piège sans même que tu ne le remarques. »

Il avait dit cela avec un petit sourire, chuchotant à son Pyronille de supporter cette attaque le plus possible. Mais difficile à faire quand on ne voyait pas son adversaire ! La petite créature fut attaquée sur le côté sans même qu’elle ne puisse réagir.

« Quel piège dont tu … OH ! Et zut … Encore une fois, c’est mon erreur visiblement. »

Elle comprenait un peu tard la façon dont combattait visiblement l’adolescent en face d’elle. Celui-ci n’avait pas la force nécessaire pour la battre, elle le voyait parfaitement. Tous ses pokémons étaient des insectes ou des plantes mais … il avait autre chose.

« DEFLAIIIIII ! DEFLAISAN ! DEFLAISAN SAN ! »

Son oiseau venait de crier de douleur et pour cause ! De multiples petites flammes étaient en train de lécher son corps alors que le Pyronille gémissait. Cette attaque lui avait fait terriblement mal mais il n’avait pas … été blessé sans rien faire à côté.

« Les Pyronilles sont capables de brûler les adversaires qui décident de les attaquer au corps à corps. C’est là le gros défaut que tu as fait avec cette attaque. »

« Je ne m’attendais pas vraiment à ça. Pourtant, j’aurai dû me méfier. »

OH QUE OUI ! Mais comme quoi, on ne pouvait jamais savoir ce qui allait se passer avant le dernier moment ! Maintenant, il fallait vite en terminer avant que les brûlures ne fassent s’évanouir sa Déflaisan.

« Ne continue pas cela, Déflaisan ! Attaque à distance pour blesser son Pyronille ! »


Ca marchait ! Elle s’exécuta, commençant à créer différentes lames d’air qu’elle envoyait vers le Pyronille qui se mouvait avec difficultés au sol pour éviter de se faire toucher. Difficultés ? Car oui, même ainsi, il n’arrivait pas à tous les esquiver.

« Bon … Là, je ne peux pas le laisser se débrouiller seul. Phanan ! Fais donc une sécrétion sur les ailes de cette Déflaisan ! »

La chenille à la fourrure blanche vint obéir, crachant plusieurs jets de toile en ciblant les ailes de l’oiseau. Celle-ci tenta de les éviter mais ne put rien faire du tout malheureusement. Mais ce n’était pas forcément pour cela que c’était un problème. Elle continuait d’envoyer des lames d’air tant qu’elle le pouvait avant de se retrouver forcée d’atterrir au sol.

C’est là que le Pyronille en profita pour agir de sa propre initiative. Comment ? Son corps se retrouva entouré par une aura flamboyante, la chenille fonçant vers la Déflaisan au sol. Telle une charge, son corps percuta l’oiseau, le projetant en arrière ou du moins, c’est ce qui aurait dû être prévu. Car à cause des flammes de la nitrocharge, la sécrétion avait disparue et l’oiseau avait coincé le Pyronille dans ses serres.
Phanan fut soulevé dans les airs avant d’être jeté dans le vide. Pendant qu’il atterrissait au sol de manière forcée, la Déflaisan en profitait pour l’attaquer à chaque instant. Lorsque le Pyronille se retrouva au sol, il ne bougeait plus, ayant perdu le combat. Néanmoins, il ne fut pas le seul puisque de plus en plus de flammes avaient recouvert le corps de la Déflaisan. Celle-ci s’écroula au sol, poussant un dernier cri avant de s’évanouir.

« On dirait bien qu’il ne me reste plus qu’un pokémon. De ton côté, c’est à peu près pareil, n’est-ce pas ? Ta Majaspic n’est pas capable de combattre, d’après ce dont je me rappelle. »

« Je préférai ne plus avoir à l’utiliser, oui. Donc oui … Un pokémon chacun. »
Et il n’avait pas le choix. Là, il avait pris trop de risques. Il rappela son Pyronille, le félicitant pour sa demi-victoire. Pour un pokémon qui venait de naître, il avait fait énormément d’effort. Il fallait le reconnaître ! BON ! Il était temps d’appeler son dernier pokémon. Récupérant une troisième pokéball, il vint la projeter devant lui avant que n’apparaisse alors son Carapagos.

« Oh … Un pokémon aqueux ? Pour m’affronter ? On dirait bien qu’on a eu la même idée. Lakmécygne ! Je compte sur toi maintenant ! »

Un oiseau … Un magnifique cygne blanc … assez noble et royal. C’était donc ça son dernier adversaire ? En face … C’était tout simplement une tortue de couleur bleue. Autant dire que pour impressionner, ce n’était pas vraiment ça malheureusement. Mais comment est-ce qu’il pouvait laisser une bonne impression ? Tout simplement en remportant la victoire ! Et pour ça, pas cinquante solutions ! Il plaça sa main en avant de dire :

« Soror ! N’hésite pas un instant à utiliser tes pouvoirs issus depuis des millions d’années ! »

Des millions d’années ? Alors la réponse était simple ! TRES SIMPLE MÊME ! De nombreux rochers commencèrent à sortir du sol, venant tournoyer autour du Carapagos.

« C’est problématique … contrairement à ce que je pensais … Ton pokémon est un pokémon de pierre donc mes attaques constituées d’air ne vont pas m’être d’une grande utilité. Si j’utilise l’eau, je vais aussi avoir de nombreux soucis. »

Est-ce que ça voulait dire qu’elle reconnaissait sa future défaite ? Il l’espérait même s’il valait mieux se méfier de la part de la championne ! Elle avait surement des idées en tête pour réussir à le battre. Méfiance … Une véritable méfiance pour réussir à emporter la victoire ! Les pierres allèrent tenter de frapper le magnifique cygne, chaque seconde qui s’écoulait renforçant la tortue qui combattait avec une certaine aisance.

« Plus le temps passe, plus j’ai de chances de gagner. » souffla l’adolescent. « Solor ! Termine-en le plus rapidement possible ! S’il utilise de l’eau, combats-le avec l’eau ! S’il tente de t’attaquer avec des lames d’air, tu t’en fiches, tu te les prends mais tu l’écrases avec tes rochers ! C’est aussi simple que ça ! »

Et grâce à ses pouvoirs antiques, la tortue ne subirait presque pas de blessures ! C’était parfait ! Vraiment parfait ! C’était une bonne nouvelle pour lui ! Il allait gagner ! Il allait gagner ! Il fallait juste réussir à battre le dernier pokémon ! Celui-ci tentait de faire de son mieux mais le combat était perdu pour lui.

Une dernière pierre vint frapper la Lakmécygne au niveau de la tête, la faisant s’effondrer sans qu’elle ne se relève. Carolina vint applaudir plusieurs fois avant de rappeler son dernier pokémon. Elle s’approcha de Téo qui avait rappelé son Carapagos aussi. Aussitôt, elle vint lui tapoter doucement le sommet du crâne avant de dire :

« Mes félicitations ! C’était vraiment un excellent combat ! Je voulais savoir, tu n’avais que des pokémons insectes ou plantes à part ce Carapagos ? »

« Il me reste une Couverdure et aussi une Chlorobule. »

« Je vois … La Couverdure n’aurai rien pu faire avec sa double faiblesse. Quant à la Chlorobule … C’était quand même risqué mais tu as préféré utiliser ton Pyronille qui avait le moyen de m’affronter avec ses flammes plutôt que des plantes. Bien bien bien ! Toutes mes félicitations ! Je ferme l’arène et je suis toute à toi ! »

Elle s’était penchée à l’avant, Téo détournant aussitôt le regard. Ce n’était pas … plaisant de regarder ça. Il valait mieux pour lui de ne pas regarder de ce coin. Mais quand même, est-ce qu’elle avait bu un peu trop de lait quand elle était jeune ou quoi ?

« Tu veux bien m’attendre un petit peu ? »


Il hocha la tête, la regardant partir avant de poser une main sur son cœur. Trop d’émotions … pour la journée. Il ne remarqua pas le petit regard en biais de la jeune femme, celle-ci s’éloignant pour aller chercher ce dont elle avait besoin.

Chapitre 70 : La naissance du Soleil

Chapitre 70 : La naissance du Soleil

« J’ai un peu d’argent … Du moins, non … J’ai quand même une jolie somme mais ce n’est pas assez. Pas assez du tout même. Je ne peux pas me faire soigner avec ça. Je ne peux pas. »

Il le savait parfaitement. Il ne savait pas combien ça coûtait mais c’était horriblement cher. Il ne savait pas le chiffre exact, loin de là même. Mais bon, se retirer des tumeurs et autres choses pour guérir une myasthénie, ce n’était pas à la portée de n’importe qui.

« Téo, Téo, Téo … Tu es juste un idiot de croire que tout va s’arranger. Rien ne va s’arranger, que tu le veuilles ou non. Ca ne s’arrangera pas. Tu es un cas irrécupérable. »

Et voilà qu’il suffisait juste qu’on le laisse quelques minutes seul pour que ses idées noires reviennent dans sa tête. Imbécile … Il était vraiment un imbécile quand il le voulait ! Pourquoi est-ce qu’il ne contactait pas Bel ? Pourquoi hein ? Pourquoi est-ce qu’il ne faisait pas ça ? Pourtant, ce n’était pas difficile ! Il suffisait de prendre son Vokit, d’appuyer dessus et ensuite, il pouvait avoir facilement un contact avec Bel !

« Téo ? Téo ? Tu m’as vraiment appelée ! Tu ne mentais pas ! »

BON SANG ! Il avait pensé tellement fort qu’il avait vraiment contacté Bel ? Qu’est-ce … Il allait vraiment devoir calmer ses ardeurs car là, c’était exagéré ! Il ne fallait pas que ça se reproduise trop souvent car sinon … Sinon … Sinon …

« Bonjour, Bel. Tu as bien dormie ? » fut la seule chose qu’il dit dans un petit sourire un peu forcé. Il ne savait pas vraiment où se mettre dans toute cette histoire.

« … … … Pas vraiment si tu veux tout savoir, Téo. » répondit faiblement l’adolescente, un peu confuse alors qu’elle détournait le regard. C’était à cause de lui, n’est-ce pas ?

« Bel … Je suis en ce moment même à Parsemille. Je vais aller combattre le champion d’arène pour obtenir le sixième badge. »

« Hein ? Que ? Mais je croyais que tu étais dans le palais hier ! Téo ! Tu m’as menti ! C’est vraiment pas bien ! On avait dit qu’on ne faisait plus ça ! »

« MAIS MAIS MAIS ! Est-ce que je peux au moins m’expliquer ? »

Il avait dit cela avec confusion alors que Bel lui faisait déjà un reproche ! HEY ! Ce n’était pas à elle de lui parler comme ça aussi hein ? Il n’était pas du genre à se laisser faire non plus ! Elle allait très vite le savoir ! Mais ça pouvait attendre un peu quand même.

« Bon … Si tu veux tout savoir, je ne suis plus dans la Team Plasma. »

« C’est encore vrai ce mensonge, Téo ? »

BAM ! Les paroles de Bel vinrent aussitôt après les siennes, lui donnant l’effet d’une gifle des plus cinglantes. Que Bel lui dise ça le faisait encore plus mal que tout le reste. Pourquoi ? Car Bel était l’exemple même d’une personne pleine de bonté et de gentillesse. Alors qu’elle soit suspicieuse envers lui … Ca montrait à quel point il avait été horrible avec elle.

« Bel … Ets-ce que je peux m’expliquer ? S’il te plaît … Ne me refuse pas ça. »

« Je veux bien t’écouter Téo mais je veux que tu sois sincère aussi. »

« Je le serai, je peux te le promettre. Enfin … Bref … De toute façon, ce n’est pas très long. Je peux même être très bref et te dire en une phrase ce qui s’est passé : j’ai été éjecté de la Team Plasma à cause de ma maladie. »

« MAIS C’EST HORRIBLE ! » hurla l’adolescente avec colère.

« C’est la vérité vraie si tu veux tout savoir. Ils ne veulent pas être accompagnés par un poids. Mais attention, ils ne sont pas tous mauvais. C’est juste dans leur globalité. J’apprécie toujours quelques personnes parmi eux. »

« Comme la jolie demoiselle qui m’avait répondu ? »

PFFFF ! Il eut une bouffée de chaleur et il entendit un petit cri presque rageur de la part de Bel. NON NON ! Ce n’était pas à cause d’Anthea ! Pas du tout ! Enfin, à moitié … Mais si elle savait exactement ce que c’était …

« Téo ! Pourquoi est-ce que tu ne me parles plus ? Tu parles toujours à la jolie demoiselle aussi hein ? C’est ça ? Est-ce que … Enfin … Elle est peut-être quand même un peu vieille et ce n’est pas comme si ça me concernait mais est-ce que … »

« Mais non, Bel ! Ce n’est pas ça ! C’est juste qu’Anthea m’a dit que tu avais essayé de m’appeler ! Sauf que tu m’as appelé alors que tu sortais de la douche et que tu as fait tomber ta serviette par inadvertance et … »

Il vint se taire, remarquant finalement les paroles qu’il avait dit à voix haute, plusieurs têtes se tournant vers lui, des murmures se faisant entendre. Là, c’était bien la première fois qu’il était aussi gêné de toute son existence. Et Bel avait les yeux baissés, n’osant plus regarder devant elle. Il était tous les deux rouges comme des tomates, Bel se tortillant sur elle-même.

« Mais c’était un accident ! Ce n’était pas voulu, Téo ! Pourquoi est-ce que tu as parlé de ça ? Pourquoi est-ce que tu pensais à ça ? Tu ne veux quand même pas que … »

« Je crois que je vais plutôt couper la communication. Les autres personnes me regardent bizarrement et après ce que je viens de dire, il vaut mieux que je la mette en veilleuse. »

« Attends, attends, Téo ! Je … Pour la douche, ce n’était pas voulu … Enfin euh … C’était vraiment un accident. Je te promets que ce n’était pas pour toi que je faisais ça ! »

« Hein ? Ca veut dire quoi ça ? Que tu le faisais pour quelqu’un d’autre ? Un autre garçon ? »

« … … … Peut-être que oui. » dit-elle faiblement. Elle avait un peu envie de le punir par rapport à tout ce qu’il avait fait. Ce n’était pas son genre de se venger ou de bouder mais parfois, à cause de tout ce que Téo avait fait … Elle avait été motivée à dire ça.

« Ah … Euh … Je vois, Bel. Enfin bref … Je crois que je vais te laisser. Bonne route ! »

Hein ? Mais mais mais … Il ne voulait pas parler plus longtemps avec elle ? A part pour lui dire qu’il était à Parsemille ? Elle regarda le visage de Téo, remarquant que celui-ci semblait distant et un peu perturbé. Peut-être que Téo … pensait quand même que …

« Téo, je peux venir à Parsemille pour venir te voir ? »

« Je ne veux pas, Bel. Tu es à Janusia non ? Alors va gagner ton huitième badge et va à la ligue pokémon. De toute façon, vue la lenteur avec laquelle je vais me déplacer, je ne serai pas à Janusia avant plusieurs semaines. »

« Mais ça peut attendre un peu ! Ce n’est pas un problème ! Là, de toute façon, je vais m’entraîner avant d’aller combattre la championne. »

« Comme tu veux … Fais ce que tu veux, Bel. Bon … Je vais aller affronter le champion de cette arène. Je verrai si je te rappellerai si tu n’es pas occupée avec cet autre garçon. »

« Attends un peu, Téo ! Téo ! C’était une blague ! Une blague pas très drôle je sais ! »

Mais c’était … une blague. Pourquoi est-ce qu’il avait coupé la communication s’il ne voulait plus lui parler ? C’était juste pour la rendre plus que triste s’il faisait ça. Elle allait être vraiment très triste à cause de lui. Il s’en fichait complètement, c’est ça ? Il n’avait même pas cherché à se battre un petit peu pour elle, à lui demander un nom ou autre.

« Snif … Peut-être que oui … Snif … Je suis bête. »

Elle avait été bête de penser que tout irait bien. Que tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Bon … Elle allait partir s’entraîner. Au prochain appel de Téo, elle allait tout faire pour lui donner des indices sur le fameux garçon dont elle parlait ! Même si bien entendu, pour la douche, cela avait été réellement une erreur de sa part, rien d’autre. Une confusion plus qu’importante ! Elle s’en voulait terriblement.

« Téo … Je … Tu sais … Téo … »

Elle se parlait toute seule mais essayait surtout de murmurer quelques mots qu’elle devait lui prononcer quand elle le reverrait sur le Vokit. Ou alors … Cela se disait en face ? Surement … Mais si elle pouvait s’entraîner tout d’abord, elle le ferait.

« Bon ! Direction les alentours de Janusia ! Ca ne sert à rien de se compliquer la vie pour le moment ! Si je peux revoir Téo ensuite quand tout ça sera terminé, je le ferai ! »

Et qu’il le veuille ou non, elle allait l’aider à se faire soigner car il était hors de question de laisser Téo mourir ! Non mais … Sincèrement … Qui pouvait bien vouloir laisser un adolescent mourir d’une maladie ? Il fallait être un monstre ! Et cette Team Plasma l’avait vraiment mise en colère sur le coup ! Même si Téo en défendait quelques membres, ça ne changeait rien aux faits : ils avaient osé l’abandonner !

« Mais je ne dois pas m’énerver pour ça. Ce n’est pas bien de s’énerver. » se dit-elle encore à voix haute avant de sourire et de rire. Voilà ! Ca lui correspondait bien mieux d’être comme ça ! Hahaha ! Tant mieux car elle ne devait pas être triste ! Ce n’était pas bon !

Ailleurs, l’adolescent était finalement sorti du café. Il devait se rendre à l’arène, n’est-ce pas ? D’après ce qu’il savait, l’arène se trouvait près d’un aéroport. Oui … Car il semblerait que le champion soit un fou des avions. Du moins, un aviateur aguerri. Rien que ça ! Mais voilà, c’était ainsi et pas autrement !

« Quand même … Je sais bien que Bel mentait pour m’embêter mais … »

Il s’était quand même senti mal à ce moment. Bel n’était pas vilaine, très loin de là même. Elle était jolie comme un ange et aussi douce et tendre qu’eux. Mais voilà … Des fois, il se disait qu’elle devait être sûrement être au centre d’attention de plusieurs garçons. Elle était si spéciale … C’était normal que des gens s’intéressent à elle, non ?

Du moins, que les garçons s’intéressent à elle … oui. Il n’avait pas à y penser mais c’était plus difficile que prévu ! Comment ne pas penser à cette jolie fille ? COMMENT ? C’était peut-être ça … Bel, il s’était fait des illusions. Elle était gentille avec tout le monde. C’était donc normal qu’elle le soit aussi avec lui.

« Je devrai arrêter de me faire des illusions. Comme si Bel … pensait réellement ça de moi. »

Mais quand même. Il ne devait pas avoir de pensées perverses à son sujet mais en même temps … Cette histoire de douche. Il s’imaginait déjà Bel en maillot de bain comme la dernière fois. Bel était vraiment très … charmante. Elle avait tout ce qu’il fallait, là où il le fallait. C’était ça le souci avec Bel. Elle avait TOUT pour elle … Il ne pouvait même pas dire qu’elle n’était pas intelligente car elle l’était ! Juste un peu tête en l’air.

« Ecoutez-moi donc … Comment est-ce que je peux parler d’elle ? En plein jour ? Comme ça … J’ai vraiment l’air stupide. Vraiment. »

Il était maintenant devant l’arène de Parsemille. Ainsi … C’était là que se trouvait le champion de l’arène non ? Il ne connaissait pas son nom et il fallait dire qu’il ne s’y était pas intéressé du tout. Loin de là même. Il pénétra à l’intérieur du bâtiment sans même se préoccuper plus longtemps de Bel.

« OH ! Un nouvel arrivant ! Ça faisait longtemps ! »

Une voix féminine et enjouée. Mais elle venait du sommet ? La première chose qu’il vit tomber devant ses yeux, c’était deux objets opulents et circulaires dans une tenue bleue. Que … C’était quoi cette immense poitrine ? Du moins, qui se mouvait dans tous les sens ? Non quand même pas ! Mais quand il voyait ça en premier lieu, c’est qu’il y avait un sérieux problème non ? Qu’importe … Qu’importe …

« Je t’ai fait un peu peur ? J’espère que tu n’es pas cardiaque, ça m’embêterait. En fait, je t’observais déjà depuis plusieurs minutes des fenêtres en hauteur ! »

« Je je je … Je crois que je viens pour … pour … pour … »

« Un match d’arène ? C’est moi qui te mets dans cet état parce que tu bafouilles drôlement, non ? Viens donc ! On va aller s’affronter tous les deux ! » reprit la femme en face de lui qui devait avoir une vingtaine d’années voire un peu plus. Que … C’était elle ? La championne ?

Elle lui prit la main, le traînant jusqu’au centre de l’arène alors qu’il pouvait l’observer. Elle était plutôt grande et avec ses cheveux rouges, elle était assez mignonne en un sens. Le souci, c’est que le plus gros détail qu’on pouvait voir, c’était sa poitrine. Ouais, c’était moche de penser ça mais c’était vraiment le détail qu’il avait en face.

« Je m’appelle Téo, je suis bien venu pour vous affronter. »

« Carolina ! Je suis la championne d’arène mais aussi une pilote de l’aéroport de Parsemille ! Je suis enchantée de te connaître, Téo. »

« Euh … Moi de même. Enfin … Je crois … Je dois sortir un peu mes pokémons avant. »

De toute façon, il ne savait pas pourquoi mais depuis déjà quelques minutes, il sentait une forte chaleur dans son dos sans qu’il n’ait d’explications. Il déposa son sac au sol, commençant à l’ouvrir avant de pousser un cri :

« Mais qu’est-ce … AH ! Mais l’œuf est en train d’éclore ! »

L’œuf était en train de se fissurer alors que Carolina s’approchait de lui pour voir le spectacle d’une nouvelle naissance. Peu à peu, des poils blancs commencèrent à paraître légèrement, de minuscules poils blancs. Puis ce fut des petites cornes orange ainsi que des yeux bleus. Il y avait aussi un « long » corps brun, l’abdomen d’un insecte. C’était un insecte ?

« OH ! Un Pyronille ! Qu’il est trognon ! C’est la première fois que j’en vois un ! »

Un Pyronille ? C’est vrai. C’était un petit Pyronille qu’il tenait dans ses mains. La créature semblait s’éveiller, poussant des cris très faibles, signe de sa naissance. C’était bien un Pyronille qui venait d’éclore dans ses bras.

« Je … Ah … Je ne savais même pas que c’était un œuf de Pyronille. »

« Et bien maintenant, tu le sais ! Hahaha ! Je veux bien attendre une dizaine de minutes le temps que ton petit protégé soit bien éveillé. Même si je ne pense pas que tu veux l’utiliser. »

« Je ne sais pas … Ca dépendra de son humeur mais merci de me laisser quelques instants. »

« Mais de rien, tu sais où me trouver de toute façon ! Je ne serai pas très loin. Je vais déjà voir quels pokémons je vais choisir pour t’affronter ! »

« Je ne sais pas si je dois être rassuré alors. » murmura l’adolescent, gardant son Pyronille dans ses mains, Carolina rigolant :

« Ne t’en fait donc pas à ce sujet ! Je te promets de donner le maximum ! »

Il était encore moins rassuré qu’auparavant. Mais pour le moment, il avait envie de célébrer la naissance de son Pyronille. Il allait devoir lui trouver un nom. Par contre, cette arène allait utiliser des pokémons oiseau donc il était dans un sale état … Car oui … Il y avait un gros souci : il n’avait presque que des pokémon plante ou insecte.

Chapitre 69 : Rejeté

Chapitre 69 : Rejeté

« En clair, je ne suis plus le bienvenu ici. »

Il avait dit cela avec une petite pointe d’amertume alors qu’Anthea venait l’enlacer aussitôt. Non ! Ce n’était pas ça ! Pas ça du tout ! C’était plus compliqué qu’il ne le croyait ! Bien plus ! Mais … Elle ne pouvait pas le lui expliquer comme ça. Elle garda l’adolescent contre elle, lui murmurant doucement :

« Tu resteras toujours en contact avec moi, Téo. Avec moi, maître N mais aussi Carmine. »

« Carmine ? Qu’est-ce … Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ce vieil homme voudrait rester en contact avec moi ? C’est à peine si je lui ai parlé. »

« Oh … Tu sais, les sept sages ne sont pas des monstres hein ? Même si ils sont ceux qui dirigent la Team Plasma sous la tutelle de Ghétis et de maître N, ce sont des hommes comme les autres hein ? Ils ont aussi des sentiments ou de l’affection. »

« Ah bon ? Enfin oui … Je vois où tu veux en venir Anthea … mais juste à moitié. »

« On dirait bien alors que tu as réussi à attirer l’attention de ce vieil homme qu’est Carmine. Ces personnes sont souvent sans famille, tu sais. La Team Plasma leur a permis d’avoir une vie sociale alors qu’ils étaient prêts à terminer leurs vies en étant seuls. Donc, tu sais, en quelque sorte, tu es le petit-fils qu’il n’a jamais pu avoir et qu’il n’aura jamais. »

« Petit-fils est quand même un bien grand mot, je trouve. Je ne pense pas qu’il envisage la chose comme ça. Du moins … »

« Tu ne peux jamais savoir ce qui se passe dans la tête d’autrui, Téo. »

Il haussa les épaules une nouvelle fois. Elle avait totalement raison, il le savait parfaitement mais qu’importe, ce n’était pas ça qui l’intéressait. Loin de là même. C’était cette nouvelle qui était effarante, vraiment très effarante même.

« Et comment est-ce que je suis sensé me débrouiller ? Où est-ce que l’on va m’emmener ? Car je pense que je vais quand même être emmené ailleurs non ? »

« Je ne sais pas du tout. Peut-être Parsemille ? Mais avant toute chose, je vais essayer d’arranger les choses. Tu ferais mieux d’aller dormir, Téo. »

« Tu penses vraiment que je peux aller dormir après ce que tu viens de me dire ? »

« Pas le moins du monde. C’est pour ça que je vais rester avec toi et veiller jusqu’à ce que tu finisses par tomber de sommeil. »

« Comme tu veux … Ce n’est pas un souci. » souffle l’adolescent, plus perturbé qu’il ne le croyait par les propos d’Anthea. Au moins … C’est comme ça qu’il voyait les choses : on le rejetait à cause de sa maladie. Bel ? Elle avait toujours acceptée celle-ci. Sa place n’était pas auprès de la Team Plasma mais … de quelques rares personnes de celle-ci. Il discuta avec Anthea jusqu’à finir par s’endormir, trop fatigué pour penser au lendemain.

Le lendemain, Anthea vint le réveiller, Téo demandant si tout ce qui s’était passé n’avait été qu’un mauvais rêve. Elle ne fit qu’hocher négativement la tête sans lui répondre. Elle l’aida à se mettre debout avant de murmurer :

« Quelqu’un aimerait te voir avant que tu ne partes. »

« Qui donc ? Si ce n’est pas trop indiscret de demander … bien entendu. Car je n’ai pas vraiment confiance. J’espère que ce n’est pas un piège. »

« Téo, je sais bien que ce que la Team Plasma va te faire est abject mais tout le monde n’est pas ainsi. L’être humain … n’est pas foncièrement mauvais au départ. Il est difficile d’inculper cela même à maître N. »

« Ca ne fait rien … Bon … Où est-ce qu’il faut que j’aille ? »

Elle lui indiqua le chemin à suivre, marchant à côté de lui. Il n’était pas rassuré le moins du monde mais qu’importe, il n’avait pas à s’en faire … d’après elle. La jeune femme lui fit traverser plusieurs couloirs jusqu’à toquer à une porte.

« Téo est présent. Je vous l’emmène. »

« Qu’il entre donc. » murmura une faible voix avant que Téo ne s’exécute. Anthea restait de l’autre côté sans le suivre.

Bon … Qu’est-ce que … Carmine lui voulait ? Le vieil homme était assis de l’autre côté d’un bureau, les coudes posés dessus. Il le fixait longuement, attendant que l’adolescent s’installe avec difficulté sur la chaise en face de lui.

« Téo … Téo … Téo … Nous ne nous voyons pas souvent malgré le fait que tu sois de mon côté dans la Team Plasma, n’est-ce pas ? »

« Disons que les rares missions que j’ai eu à faire, elles concernaient des objectifs où je devais faire semblant de ne pas être de la Team Plasma. L’esprit d’équipe, très peu pour moi. »

« Hahaha … Je vois, je vois … Mais bon, est-ce que tu as une idée de la raison qui m’a poussé à venir te contacter ? » demanda Carmine, un petit sourire aux lèvres.

« Si c’est par rapport au fait que je vais être viré de la Team Plasma car je suis un poids … faites vite s’il vous plaît. » répondit Téo, le sourire du vieil homme disparaissant aussitôt.

« Hum … C’est en partie par rapport à cela même si ce n’est pas forcément ce que tu crois. Du moins, ce que tu penses croire plutôt, devrai-je dire. »

« Et qu’est-ce que je dois croire donc … en réalité ? »

« Téo … Je sais parfaitement que ce n’est pas une bonne chose ce qui se passe. Comment est-ce que … la Team Plasma ose faire ça. Même si nous voulons libérer les pokémons du joug des humains, nous sommes pires que des animaux d’abandonner ceux qui ont besoin de nous. Téo, tu es comme un pokémon malade et ce n’est pas normal que l’on fasse ça. »

« Je ne crois pas être un pokémon. Je ne sais pas … Comment est-ce que je dois prendre ces paroles ? Comme un compliment ou non ? »

« Comme tu le désires personnellement. Ce n’était pas des paroles pour me moquer de toi. Mais bref … Téo … Voilà. »

Voilà quoi ?Il vit l’homme qui plongeait une main dans un tiroir du bureau avant d’en sortie un porte-monnaie. Qu’est-ce que … Il ne comptait quand même pas.

« Téo, prends cet argent. Ce n’est pas assez pour te soigner, loin de là mais … Avec cela, tu devrais avoir assez pour tenir plusieurs mois, non ? »

« Je ne veux pas de votre argent, messire Carmine. Je ne vois pas pourquoi j’accepterai de … » commença à dire Téo avant que l’homme ne l’arrête d’un geste de la main.

« S’il te plaît, accepte cet argent. Je ne te demande aucun remboursement, ce n’est pas de l’argent que je te prête mais que je te donne. Moi, en tant que membre des sept sages, je n’ai pas besoin de cet argent. J’ai déjà tout ce qu’il me faut. »

« … … … Non, je ne peux pas. Qu’importe ce que vous dites, je ne veux pas. »

« Tu es une vraie tête de mule, n’est-ce pas ? Considère alors cela comme un payement de départ. C’est la moindre des choses après ce que nous allons faire. »

« Comment … Non ! Je ne peux pas ! Ce n’est pas une question d’argent ! »

« Tu as souvent été seul, n’est-ce pas ? Pour ne pas accepter les mains que les autres te tendent … Est-ce que je me trompe dans mes paroles ? »

« Ne dites pas n’importe quoi. Ce n’est pas comme ça. Ce n’est pas ce que vous croyez. Je veux réussir à me débrou … »

Il s’arrêta dans ses paroles. C’était exactement ce que … Bel lui reprochait. Il ne voulait pas de l’aide d’une autre personne. Et voilà … Pourquoi … Comment ? Non …

« Si je prends votre argent, je vous promets de vous rembourser. »

« Tu n’as pas à me promettre une telle chose. Tu es libre de faire ce que tu veux de cet argent après que je te l’ai donné. »

Prendre cet argent … Vraiment … Il ne savait pas. Il n’appréciait pas cette idée, loin de là. Mais en même temps, il devait faire des efforts. Avec lenteur, il prit le porte-monnaie de la part de Carmine, soufflant entre ses lèvres :

« Je vous rembourserai … Je ferai tout ce que je peux pour vous rembourser. »

« Téo … Pour être sûr … Prends donc ce numéro de Vokit. » murmure le vieil homme. Le numéro de Vokit ? Le sien ? Pourquoi ? Pourquoi faire ? Qu’est-ce que … Ah … Pour rester en contact … C’est vrai. Bien entendu. Il fit un faible sourire.

« D’accord, voilà le mien aussi au cas où. Je vous contacterai si nécessaire. »

« Bonne chance, Téo. Je sais que tu en auras besoin. »

Il remercia le vieil homme avant de récupérer l’argent. Un argent bien nécessaire. Peut-être qu’en économisant une partie et en prenant les médicaments, il serait alors plus proche qu’il ne le pensait de son objectif ? Ou alors, plus le temps passait, plus les moyens coûtaient chers ? Il ne savait pas du tout, il devait se l’avouer.

Il quitta la place après les derniers adieux envers cet homme. C’était bizarre … Vraiment bizarre mais il se sentait un peu triste sur le moment. Anthea s’approcha de lui, faisant un léger sourire avant de murmurer :

« Alors … Téo … Comment ça s’est passé ? »

« Tu ne t’étais pas trompé à son sujet. Tu avais entièrement raison, Anthea. Je crois que dans le fond, ce n’est pas la communauté qui est mauvaise, juste quelques individus. Je … »

« Ne tremble pas à cause de l’émotion, Téo. Je sais parfaitement ce que Carmine a fait. Maintenant, je vais t’accompagner jusqu’à Parsemille. »

Jusqu’à Parsemille ? Avec elle ? Tout d’abord, ils allèrent déjeuner tous les deux alors qu’il prenait un peu de ces médicaments. Il ne pouvait même pas dire au revoir à N, n’est-ce pas ? Ça ne faisait rien. Il ne voulait pas voir l’adolescent se battre pour qu’il reste.

Voilà … Il était finalement sorti du bâtiment alors qu’Anthea était assise à ses côtés. Ah … Il ne se sentait pas du tout rassuré, loin de là même. Mais bon … Il ne regardait même pas par le hublot de l’hélicoptère qui l’emmenait à Parsemille.

« Téo … J’ai aussi quelque chose à te donner de mon côté. »

« Si c’est de l’argent, Anthea, je le refuse catégoriquement. Je me sens déjà plus que mal à cause de celui de Carmine. Je ne sais même pas pourquoi j’ai accepté ça. »

« Car tu changes … et en bien, heureusement. Mais voilà, ce n’est pas de l’argent, Téo. Je ne sais pas si c’est important à tes yeux mais je l’espère … »

Elle prit sa main droite, y déposant un petit morceau de papier qu’il s’empressa de lire. Mais c’était un numéro ? Mais qu’est-ce que … C’était ce qu’il pensait ? Il la regarda, la jeune femme hochant la tête tout en faisant un grand sourire. Elle reprit doucement :

« Tu ne trouves pas ça anormal que Carmine soit le seul à avoir ton numéro et pas moi ? Alors que je pense que tu es plus proche de moi que de lui ? »

« Anthea … Tu … Mais tu es de la Team Plasma ? »

« Et alors ? Ca ne m’empêche pas d’avoir des relations avec autrui que je sache. De même, je suis sûre que maître N pencherait en ma faveur par rapport à ce que je fais. Garde ce numéro et appelle-moi quand tu veux, d’accord ? Je ne peux pas sortir souvent du palais mais quand ça sera le cas, je te contacterai pour que l’on se revoie. »

Comme elle le voulait. Il ne disait plus un mot alors qu’elle gardait la main dans la sienne. Cette jeune femme était beaucoup trop gentille pour lui. Il n’était pas sûr de mériter tellement d’attention de sa part. Mais bon …
Il ne disait plus rien alors que l’hélicoptère arrivait maintenant aux abords de Parsemille. Là-bas, il descendit alors qu’Anthea faisait de même. Elle vint le prendre dans ses bras pendant de longues secondes, soufflant dans son oreille :

« Arrête de croire que tu peux toujours te débrouiller seul, d’accord ? »

« Je ne peux pas … J’ai vécu plus de quinze ans comme ça, Anthea. Je veux bien changer mais ça ne se fera pas du jour au lendemain, je suis désolé. »

« Vas donc retrouver cette adolescente nommée Bel, d’accord ? Avec elle, je suis sûre que tu changeras d’avis. D’ailleurs, tu as changé à ses côtés. »

« Tu as raison. Je verrais ce que je dois faire. Il vaut mieux que tu repartes maintenant. Le pilote t’attends. Merci pour tout ce que tu as fait. »

Ce fut lui qui amorça la nouvelle étreinte, la jeune femme l’embrassant sur les joues avant de remonter dans l’hélicoptère. Il la regarda partir au loin, dans ce véhicule volant. Il avait une petite pointe au cœur et ce n’était pas à cause de sa maladie. Il avait à nouveau son sac sur le dos. C’était un retour à la case départ alors qu’il avait été éjecté comme un malpropre.

Ah … Vraiment … Il se sentait mal d’avoir été évincé ainsi. C’est un peu comme si … tout ce qu’il avait fait depuis le début avait été voué à l’échec. C’était triste, vraiment triste même. Mais bon … La seule chose à faire, c’était de prendre sur lui-même.

« Et dire que je n’ai même pas été mangé. Qu’est-ce que je suis bête … »
Qu’est-ce qu’il était stupide d’avoir cru en ça ! Qu’il était bête ! Il poussa un petit sanglot suivi d’un trémolo avant de se diriger à l’intérieur de la ville. Il était à peine neuf ou dix heures du matin. Personne n’était encore dans les rues ou presque. Ah … Ah … Il ne remarquait même pas que l’œuf qui était dans son sac commençait à se fissurer légèrement. Assis à l’intérieur d’un café, il demanda tout simplement un chocolat chaud ainsi qu’une viennoiserie. Il ne pouvait pas se permettre d’en prendre plus.

« Peut-être que … Je devrai contacter Bel et essayer de la voir ? Ca serait bien mieux avec elle, non ? Ca serait tellement mieux même … »

Mais il ne pouvait pas. Ca serait une marque de faiblesse de sa part. Il ne pouvait pas aller jusqu’à Janusia. Il devait faire autre chose. Récupérer son badge ? Oui … S’il récupérait le badge de cette ville puis ceux d’après … Non … Il avait déjà ce badge ? Ah non. C’était bien ici le sixième badge normalement.

« Peut-être que si je me dépêche … et que je préviens Bel, elle peut m’attendre à Janusia pour le huitième badge ? Mais je dois récupérer mes badges du premier coup. »

Chapitre 68 : Trop difficile

Chapitre 68 : Trop difficile

« Bel … C’est vraiment toi, donc … Tu étais en train de dormir. »

« Téo, tu te répètes et c’est effrayant. » bredouilla l’adolescente, se mettant assise dans son lit elle aussi, attendant les réponses aux questions qu’elle a posées.

« Je ne veux pas t’effrayer ! Surtout pas, Bel ! Ce n’est surtout pas ce que je veux te faire ! Ce n’est pas du tout ça, Bel ! Je te le promets ! Crois-moi s’il te plaît. »

« Téo, je te crois … Je te crois, oui. Mais pourquoi … tu n’es plus là ? Où est-ce que tu es ? »

« Tu ne devrais pas plutôt m’en vouloir, Bel ? Je t’ai encore trompée une fois. Je ne sais même pas pourquoi j’ai fait ça. Je ne sais pas du tout. »

« Car tu avais besoin de me parler comme j’ai besoin de te parler, Téo, c’est tout. »

Il fut un peu décontenancé par les paroles de Bel. Elle était toujours aussi directe. Aussi directe et sincère dans ses propos. C’était pour ça … qu’elle était avec lui. Mais elle ne lui en voulait pas le moins du monde ? Pas du tout ? Même pas un petit peu ?

« S’il te plaît … Dis-moi que tu m’en veux un peu, Bel. Dis-moi que tu m’en veux. »

« Je t’en veux un peu. Tu es content, Téo ? Je t’en veux un peu car tu es encore parti de ton côté sans même prendre en considération mes sentiments. Tu ne le fais jamais. Mais si … »

« Et rien sur le fait que j’ai encore rejoint la Team Plasma ? Que c’était prévu depuis le départ ? Rien du tout à ce sujet ? Rien de rien ? »

« Pourquoi je devrais t’en vouloir hein ? Tu es libre de tes choix même si je suis triste que tu préfères la Team Plasma à moi. » murmura Bel, l’adolescente aux yeux verts descendant les yeux avec tristesse. Il s’écria aussitôt avec véhémence :

« HEY ! Mais ce n’est pas du tout ça, Bel ! Ne dit pas n’importe quoi ! Je t’apprécie aussi ! Plus que la Team Plasma ! »

« Ça ne va vraiment pas, hein ? Téo ? Hein ? Ça ne va vraiment pas … »

« Pourquoi ça ? Qu’est-ce que j’ai dit ? C’est dans mes paroles ? J’ai dit quoi ? »

« D’habitude, tu ne dirai pas ça. Pas ça du tout même. Tu ne dirais pas ça, Téo. Mais bon, ça ne fait rien du tout. Ca ne me dérange pas, ça ne me dérange pas… »

« Mais j’ai quand même le droit de te dire que je t’apprécie énormément, Bel ! Espèce d’idiote ! Comme si j’étais insensible ! »

« Hihi … Tu vois, là … C’est bien toi, Téo. »

Il fut une nouvelle fois confus et décontenancé, se grattant la joue droite en regardant ailleurs. Il était même un peu rougi. Qu’elle ne dise pas ça comme ça, c’était perturbant, vraiment perturbant en soi. Même si … Enfin … Comment dire … Bon ! Au lieu d’être intimidé, il valait mieux lui parler tout de suite ! Ca permettrait d’arranger les choses ! Enfin, non, ce n’est pas vraiment ça … loin de ça même.

« Bel, je voulais juste te dire que ça ne va pas du tout. »

« C’est ta maladie ? Où est-ce que tu es ? Dis-le-moi et j’arrive tout de suite ! »

« Je ne peux pas te le dire car je suis dans la base secrète de la Team Plasma. Désolé mais c’est secret défense et … Enfin non, ce n’est pas de ça dont on doit parler, toi et moi ! »

« C’est vraiment si important que ça … Téo ? Ça m’inquiète beaucoup, tu sais. »

« Il y a de quoi. Bel … J’ai fait un arrêt cardiaque il y a quelques heures. »

La bouche de Bel s’ouvrit en grand sans qu’aucun mot ne sorte. Rien du tout … Elle était là, la bouche grande ouverte alors qu’il ne savait plus où se mettre. La délicatesse n’était pas son fort. Loin de là même. Il remarquait maintenant les quelques larmes aux yeux de Bel. Et voilà, il avait réussi. Il avait fait pleurer l’adolescente. Quel idiot ! Mais quel idiot ! MAIS QUEL IDIOT ! Il n’avait aucune délicatesse !

« Bel, je … Je ne devais pas te le dire comme ça … Je ne voulais pas te faire pleurer ! »

« Té … Téo … Je … Je … »

« Oui ? Bel ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu veux quoi ? Dis-le-moi. » bafouilla l’adolescent aux cheveux noirs, ne s’attendant pas aux cris qu’il entend maintenant.

« TEO ! DIS-MOI OU TU ES MAINTENANT ! »

« HEY ! Pourquoi est-ce que je ferais ça, Bel ?! » dit-il avec surprise.

« Car je veux venir te voir et te prendre avec moi ! Ensuite, on va dans un hôpital et on va te faire soigner ! J’utiliserai tous mes sous s’il le faut ! »

« Je … Je … Non ! C’est ton argent et tu le gardes, Bel ! Rien d’autre ! » arrive-t-il à répondre en gardant sa contenance. Mais l’air boudeur et rageur de Bel était si mignon.

« Tu préférais plutôt mourir que d’avoir mon aide, Téo ?! »

« Je n’ai pas dit ça, comme ça … Bel … C’est vraiment différent. »

« Et où est-ce que c’est différent hein ? T’es juste un sale adolescent imbu de soi-même ! Qui veut paraitre fort et qui ne veut pas l’aide des autres ! C’est tout ! Snif … »

« J’ai l’impression que tu m’insultes pour la première fois, Bel. »

« Idiot, idiot, idiot ! T’es juste un idiot ! Un imbécile qui préfère mourir plutôt que je vienne avec lui ! Qui préfère être mort que d’avoir mon aide ! T’es vraiment stupide ! Vraiment stupide et bête ! T’es juste … »

« Euh, Bel, j’ai compris que j’étais un imbécile narcissique, merci hein ? »

« Ce n’était pas un compliment ! PAS UN COMPLIMENT ! »

Mais il avait maintenant le sourire aux lèvres. Elle lui disait tout ce qu’elle avait sur le cœur et cela le rendait heureux. Oui, il était heureux qu’elle lui reproche tout ça. C’était peut-être du masochisme mais savoir qu’elle pensait tout ça.

« Et arrête de sourire, Téo. Ce n’est pas drôle du tout. La mort, ce n’est pas drôle du tout. Tu ne devrais pas sourire alors que tu as failli mourir ! »

« Je ne souris pas à cause de ça mais à cause de toi, c’est tout, Bel. »

Hein ? Elle se frotta ses yeux rougis. Il venait encore de parler d’elle. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi est-ce qu’il était maintenant aussi gentil ? Elle n’avait rien contre ça, rien du tout même. Elle était heureuse, très heureuse même mais …

« Téo … Je veux vraiment t’aider, tu sais ? » souffle-t-elle tristement.

« Je le sais parfaitement, Bel. Je le sais parfaitement … mais je veux me débrouiller seul, voilà tout. C’est aussi simple que ça. J’ai besoin de m’aider d’abord avant d’être aidé. »

« Tu dis n’importe quoi, Téo ! Ce n’est pas comme ça que ça résoudra les problèmes ! Et tu ne m’as toujours pas dit où tu étais, Téo ! »

« Je suis dans le palais de la Team Plasma. Maintenant, est-ce que ça te satisfait ? »

« Grrr … Téo, je vais vraiment me mettre en colère si tu ne me dis pas où tu es EXACTEMENT ! Je vais venir te prendre avec moi ! »

« Je suis sous terre, je ne sais pas exactement où. Le Palais se trouve quelque part sans même que je ne sache où … Voilà, tu es contente, Bel ? Et toi, si on parlait un peu de toi ? »

Si on parlait un peu d’elle ? Qu’est-ce qu’il voulait savoir ? Qu’est-ce qu’il voulait savoir à son sujet ? Elle était prête à lui répondre, à tout lui dire mais il fallait sur quoi. Puis bon … Elle était encore trop chamboulée à cause de toute cette histoire.

« Qu’est-ce que tu veux savoir, Téo ? Je veux bien te répondre … »

« Ben dis-moi où tu es, toi ! Tu parles de moi, de moi, de moi mais je ne sais même pas où tu es. Tu as combien de badges ? Alors ? »

« Hein ? Euh … Pour le moment, je suis à Janusia. Je me repose et m’entraîne avant d’aller affronter Iris, la championne des pokémons dragons. »

« Ça ne va pas être facile. Tu as de quoi lutter contre eux ? Du genre, des pokémons de glace ? Ou alors, des pokémons dragons tout court ? »

« J’ai de quoi les combattre ! Je ne suis plus comme avant, Téo ! »

« Je te fais totalement confiance, ma petite Bel. Mais je suis content que tu aies sept badges. Tu es donc proche d’avoir le huitième ? Tu es donc prêt d’aller à la ligue pokémon ! C’est vraiment une excellente nouvelle, Bel ! »

« Mais ce n’est pas pareil sans toi, Téo. Je veux que tu sois à mes côtés ! Je veux juste t’entendre me dire encore une fois que je suis une imbécile ! »

« Tu aimes quand je t’insultes ? Tu sais que c’est effrayant quand tu parles comme ça ? » répondit Téo, rigolant légèrement aux propos de Bel.

« Mais noooooooon, idiot ! C’est pas du tout ça ! Pas du tout même ! »

« Ah bon ? Et comment être sûr que tu ne me mens pas, Bel ? » murmura Téo une nouvelle fois, amusé par la situation. S’il pouvait lui faire oublier son faible cœur, il devait le faire.

« Car tu sais très bien que je ne te mens pas, Téo ! Tu le sais très bien, NA ! »

« Oui, je le sais parfaitement, Bel. Je voulais juste te titiller à ce sujet. Ne t’en fait donc pas. Enfin bon … Il est quand même plus de trois heures du matin, je ferai mieux de te laisser dormir et ensuite de … »

« Téo … Je veux que tu me fasses une promesse ! » s’écria l’adolescente pour bien montrer qu’elle était plus sérieuse maintenant.

« Si c’est une promesse impossible, tu sais parfaitement que je ne la ferai pas. Est-ce que tu as quelque chose à me demander ? Fais attention, Bel. »

« Je veux juste que tu me contactes plus souvent d’accord ? Si tu quittes le palais, que l’on se revoit tous les deux, s’il te plaît. »

« Hum … Je ne suis pas sûr de pouvoir quitter le palais dans mon état mais bon, si je le fais, d’accord. Quant à te contacter, on va éviter de le refaire à trois heures du matin. »

Ils se rendent le sourire avant que chacun ne commence à bailler. Même s’il a « dormi » pendant quelques heures à cause de sa crise cardiaque, il est quand même plutôt fatigué. Il souffle après quelques instants :

« Bel … Je vais te quitter, d’accord ? Il faut que tu continues de dormir. »

« D’accord, Téo … Mais s’il te plaît, tu ne m’as pas promis. Tu n’as pas dit que tu promets. »

« Je te le promets, Bel. Je te promets que je te contacterai. »

« Promis … juré ? » demanda-t-elle encore une fois sur un ton implorant.

« Promis, juré, craché. Aller … Maintenant, il est l’heure d’aller dormir, Bel. Bel … Au passage. » commença-t-il à dire sur un ton un peu intimidé. « Je voulais vraiment juste que tu saches … Enfin bon … Bel … Oh et puis zut, non, rien du tout. Bonne nuit, Bel, fais de beaux rêves, je te recontacterai demain ou après-demain. »

« Attends ! Téo, tu voulais me dire quoi ? Attends un petit … HEY ! Téo ! Bonne nuit mais quand même, tu voulais me … »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase qu’il avait coupé la communication. Il était rouge, rouge de gêne alors qu’il bredouillait quelques paroles pour lui-même :

« J’ai failli le lui dire … J’ai vraiment failli le lui dire … »

Il avait maintenant faillit lui dire … qu’il l’aimait. Oui, il n’avait pas de doute sur cela mais ça ne changeait rien au fait que c’était gênant. Mais il n’y avait pas que ça, loin de là même. Dire à Bel qu’il l’aimait, ça serait changer complètement … de point de vue la concernant. Il se sentait mal … malgré ce qu’il avait dit.
Il se sentait très mal même. Il posa une main sur ses yeux. Pourquoi est-ce qu’il faisait tout pour l’empêcher de venir l’aider ? Il en avait pourtant bien besoin ! Mais en même temps, il avait trop … Ce qu’elle avait dit était vrai.

«  Téo ? Est-ce que tu as fini de parler avec Bel ? »

La voix d’Anthea se faisait maintenant entendre de l’autre côté de la porte. Ah oui ! Elle pouvait venir, surtout qu’elle avait quelque chose à lui dire. Mais ce n’était pas important ? Enfin, si … Ça l’était surement mais bon … En même temps …

« Tu peux venir, Anthea. Tu sais … » commença-t-il à dire alors qu’elle rentrait dans la chambre. « Tu aurais pu me dire qu’il était trois heures du matin, hein ? »

« Ca ne m’est pas venu à l’esprit. Alors, tu veux me dire ce qui s’est passé avec Bel ? J’ai l’impression que ça doit être assez spécial, n’est-ce pas ? »

« Je ne sais pas trop si je peux t’en parler … Enfin bon … Non, j’aimerai surtout que tu me dises ce que tu voulais me dire avant. »

Anthea s’était assise sur le fauteuil, perdant le petit sourire amusé qu’elle avait eu après avoir commencé à parler de Bel. Maintenant, ce n’était plus amusant du tout. Surtout pas … Elle n’a pas envie de le lui dire malgré l’heure.

« Je pense qu’il vaudrait mieux que je revienne demain matin pour en parler. Il est tard. »

« Non ! Je veux que tu me le dises maintenant, Anthea ! »

« Téo … Concordia a discuté avec la Team Plasma. Du moins, pas comme tu le penses … Enfin, des membres importants. »

« S’il te plaît, ne tourne pas autour du pot. J’ai l’impression de dire que ce mot. » bredouille Téo alors qu’Anthea disait :

« La Team Plasma ne peut plus te garder ici, Téo. Tu es devenu un poids bien trop lourd. La Team Plasma s’occupe des pokémons, non pas des humains. Bref, tu es devenu indésirable ici … Je suis désolée … Je ne pense pas que maître N pourra t’aider. »