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Chapitre 67 : Ne plus lui mentir

Septième évènement : Affection

Chapitre 67 : Ne plus lui mentir

« … … … Hmm … … … » marmonna l’adolescent aux cheveux noirs, ses yeux s’ouvrant finalement pour remarquer le plafond. Il avait besoin de mettre un peu d’ordre à ses idées. Où est-ce qu’il se trouvait ? Qu’est-ce qui s’était passé ? Tout cela semblait si … bizarre et ça le rendait perplexe. Mais en même temps …

Il entendit quelques murmures, ses yeux se tournant sur la droite pour voir Anthea. La jeune femme était à genoux, la tête posée sur les draps. Elle semblait avoir dormi … ou plutôt veillé sur lui depuis des heures. Il était un petit heureux … mais en même temps, il se rappelait avoir tellement souffert … Est-ce qu’il …

« Anthea ? » murmure-t-il finalement, posant une main sur les cheveux de la jeune femme. Celle-ci commence à gesticuler un petit peu. Elle ouvrit finalement ses yeux à son tour, poussant un petit cri de joie avant de venir l’enlacer au cou.

« Téo ! Tu es réveillé ! J’avais vraiment peur ! »

Ohla ! Il n’était pas vraiment habitué aux gestes d’affection d’Anthea mais il se laissa faire. Il fallait dire que d’après ce qu’il avait compris, il avait failli y passer sérieusement. Il devait faire plus qu’attention à ce qu’il faisait. Mais avant, il avait quand même besoin d’explications car là, il était plus que perplexe.

« Anthea … Qu’est-ce qui s’est passé, s’il te plaît ? » demanda-t-il après quelques instants.

« Téo … Tu as eu un arrêt cardiaque. »

« Ah … Je vois. » dit-il tout simplement, sans même être plus inquiet que ça. Un arrêt cardiaque … alors qu’il avait à peine seize ans. C’était … pathétique … vraiment … Enfin, non … C’était triste à souhait. Ou pathétique … Ca dépendait. Il n’avait pas vraiment envie de continuer ce petit jeu, loin de là.

« Téo ? Ca va ? Je sais que c’est dur à ton âge … Enfin non, je ne peux pas savoir. Je ne peux pas me mettre à ta place mais … »

« Est-ce que tu veux bien m’aider à me lever ? Je suis resté cloué au lit pendant combien de temps ? » dit l’adolescent aux cheveux noirs avant de se relever de son lit.

« Qu’est-ce que tu comptes faire ? Ce n’est pas bon pour toi de te lever, Téo ! Tu le sais bien alors ne fait pas d’idioties, est-ce bien compris ? »

« Je ne fais pas de bêtises, Anthea. Loin de là … Mais … Je crois que je dois bouger. Si je commence à dépérir à cause de ma crise cardiaque, c’est fini. »

« Est-ce que je dérange ? » demande une voix alors que Téo tourne sa tête … HEY ! Il y avait aussi Concordia ? Elle était là aussi ? Assise sur un fauteuil, le regard posé sur lui. Oups … Il ne l’avait vraiment pas vue. Il était plus qu’idiot sur ce coup ! Vraiment … Il se gratta la derrière du crâne, bredouillant :

« Pardon, Concordia. Je ne vous avais … pas vue. Je suis vraiment désolé. »

« Je pense que je peux te pardonner vu dans l’état tu es, Téo. De toute façon, contrairement à Anthea, je ne suis pas aussi proche de toi. »

« Encore une fois pardon, je suis vraiment désolé. Je ne fais rien pour arranger les choses, je le sais parfaitement. Je suis plus que confus, Concordia. »

« Ne parle donc pas comme ça. Je vais vous laisser tranquilles tous les deux. Pendant ce temps, je vais quand même voir si on peut faire quelque chose pour éviter que ça ne se reproduise, Téo. » dit Concordia, se levant finalement du fauteuil avant de quitter la chambre. Quand elle fut partie, Anthea prit l’œuf de pokémon, le tendant à Téo.

« Tu avais fait tomber cela. Plus de peur que de mal car il n’a aucune fissure. »

« Tant mieux car sinon, je m’en serai voulu à jamais. »
Il récupère l’œuf, le serrant contre lui sans plus de cérémonie. Il est confus, plus que confus par la situation. Une crise cardiaque n’est pas à prendre à la légère. Loin de là même. Mais bon … Qu’est-ce qu’il peut y faire si son corps le lâche peu à peu ?

« Téo ? Est-ce que tu as faim ? Je peux aller préparer de quoi déjeuner. Tu as sûrement faim, oui. Je vais y aller maintenant. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Si tu veux bien manger avec moi car je ne veux pas être seul … »

« Il est hors de question que je te laisse seul une seule minute … ou presque ! Avec ce que tu viens de me faire, je n’ai surtout pas envie que ça se répète ! »

« Hahaha … Merci beaucoup, Anthea. »

Il la laissa quitter sa chambre avant qu’il n’observe son œuf. Une crise cardiaque. Il continuait d’y penser encore … encore et encore. Il regarda son Vokit. Et zut … En y repensant, il n’avait pas eu le temps de contacter Bel malheureusement.

« Je le ferai quand j’irai mieux … Ou plus tard. Il faut que je l’appelle. »

Il faut qu’il l’appelle et lui parle. C’était important, très important à ses yeux. Oui, il devait lui parler de ce qui se passait. De ce qui s’était passé. Il ne devait plus lui cacher la vérité. Il ne voulait pas de mensonge maintenant. Mais est-ce que cela allait être suffisant ? Il amorça un mouvement vers le Vokit, s’arrêtant alors que la voix d’Anthea se faisait entendre :

« Teo ! Voilà ! Je t’ai ramené de quoi manger. »

« J’espère que tu as aussi pris à manger pour toi hein ? »

Elle haussa les épaules. Sur le moment, elle n’y avait pas vraiment pensé. Il poussa un léger soupir avant qu’elle ne s’asseoie sur le lit, un plateau dans ses mains. Il déposa l’œuf sur le fauteuil, reprenant la parole sur un ton amusé :

« Donc … Tu vas aussi manger. De toute façon, je n’ai pas très faim. »

Elle eut un petit rire avant de prendre l’une des tartines, commençant à la beurrer puis à mettre de la confiture. Elle la tendit à Téo, celui-ci la croquant tandis qu’elle en refaisait une seconde mais pour elle-même. Content maintenant ?

« Très content même, Anthea. Est-ce que tu penses que je vais aller un peu mieux ? Du moins, que je serai capable de bouger et de sortir un peu d’ici ? »

« Je ne peux vraiment pas te répondre à ce sujet, Téo, j’en suis désolée. »

« Je m’en doutais mais qu’importe. De toute façon … Ca ne fait rien, rien du tout même. »

« Ne soit donc pas dépité, Téo. Ce n’est pas bien grave. Même si tu dois rester ici, je veillerai sur toi, d’accord ? » dit-elle sur un ton tellement doux qu’il se sentait presque fondre sur place. Cette femme était tout simplement merveilleuse, un vrai exemple … de bonté.

« Ca ne change pas au fait que ça me plaît moyennement d’être aussi « assisté ». »

« Tu n’es pas un assisté et surtout, il n’y a aucune honte à ça si c’est vrai. »

« … … … Facile à dire. Bon, on ferait mieux de manger au lieu de se disputer. Je n’ai pas envie que l’on se batte sur ça alors qu’on doit faire la paix. Enfin non … On est pas en train de faire ça, je suis désolé. »

« Tu n’as pas à t’excuser ! Téo, arrête donc de t’excuser ! D’ailleurs, retire ton haut. Je reviens, il va falloir éponger la sueur. »

Hein ? Mais elle ne se mêlait pas les pinceaux ? Car bon, faire ça alors qu’ils venaient de déjeuner. Enfin bon … Il valait mieux l’écouter. Il enleva sa chemise de nuit, remarquant que c’était vrai qu’il avait transpiré et pas qu’un peu. Pfiou … Ça n’allait pas … Ça n’allait pas bien du tout même. Il devait maintenant attendre Anthea.

Celle-ci avait le plateau en main, traversant les couloirs du palais. L’emmenant à la cuisine, elle le déposa dans un coin, un petit sourire aux lèvres. Il valait mieux le garder dans de telles situations. Lui montrer qu’elle était inquiète n’emmènerait à rien de bon. Rien du tout.

« Ah ! Anthea ! Tu es ici. Tant mieux, c’est bon … »

La jeune femme se tourna vers l’autre personne qui venait de lui adresser la parole. C’était Concordia. Celle-ci semblait dépitée et surtout un peu énervée par quelque chose.

« Que se passe-t-il, Concordia ? Ça n’a pas l’air d’aller. Tu ne devais pas … »

« Tant mieux que tu ne sois pas avec Téo. Ça m’aurait un peu embêté de te demander de venir avec moi. Il se serait posé quelques questions. »

« Tu commences à m’effrayer, Concordia. S’il te plaît, ne tourne pas autour du pot. Où est-ce que tu veux en venir ? Cela concerne donc Téo d’après ce que j’ai compris. »

« C’est le cas … et ce n’est pas une bonne nouvelle bien que ça ne concerne pas son corps. »

Alors qu’est-ce que c’était ? Il valait mieux le lui dire maintenant plutôt que de tourner en rond ! Elle était déjà assez … sur les nerfs … même si ça ne se montrait pas. Elle ne voulait pas montrer cela à Téo, ce n’était pas du tout son envie.
Elle revint quelques minutes plus tard, l’air contrariée, une bassine d’eau avec une petite serviette sur le bord. Téo était un peu gêné et rouge alors qu’Anthea lui demandait de lui tourner le dos. Maintenant … Elle passa une main sur le dos de Téo, murmurant :

« Même si cela semble … bizarre à dire, tu es plutôt musclé, Téo. »

« A force de porter les sacs de Bel, je crois que j’ai commencé à me muscler sans même m’en rendre compte. M’enfin bon … Ce n’est pas très important. Anthea, tu avais l’air un peu embêtée, qu’est-ce qui s’est passé ? »

« Rien de bien important, Téo. Ne t’en fais donc pas pour ça. »

« Justement, je m’en fais beaucoup pour ça. Je ne veux pas que ça soit grave ou que tu me caches la vérité. De toute façon, après, si je peux être seul … »

« Tu veux être seul ? Dans ton état, je préfère éviter. » chuchote Anthea, se concentrant sur le dos de Téo qu’elle éponge doucement.

« J’aimerai contacter Bel et tout lui dire à mon sujet. Même ce qui vient de se passer. »

« Est-ce que tu es sûr que c’est le bon choix ? »

« J’en suis sûr et certain, Anthea. Je ne veux plus lui mentir. Je veux pouvoir lui parler comme avant … mais surtout lui parler. »

« Est-ce que c’est le fait d’avoir eu un arrêt cardiaque qui t’a mené sur cette voie, Téo ? »

« Pas du tout … car j’étais décidé avant d’avoir cet … accident. »

« Comme tu le désires, tu m’as l’air sûr de toi. Je ne vais surtout pas t’arrêter alors que tu es plus que motivé à cela. Bonne chance. Tu veux t’éponger le torse ? »

« Je pense que … je vais le faire. Je suis peut-être proche de la mort mais pas paralysé ou complètement gaga. Dès que j’ai fini mon appel, tu voudras bien me dire ce qui ne va pas ? S’il te plaît … Si tu m’aides, je dois t’aider. »

« … … … Après ton appel, d’accord ? » soupire-t-elle avec une petite pointe de tristesse.

« Merci beaucoup de me faire confiance, Anthea, tu ne le regretteras pas. »

Et elle espérait que ça serait pareil de son côté. Elle reprit la bassine après que l’adolescent ait terminé de se nettoyer, lui disant qu’elle reviendrait dans dix minutes. Il la remercia tandis qu’elle le laissait seul, Téo observant son Vokit longuement.

« Aller … Respire un bon coup, Téo. Ce n’est pas grand-chose à faire. »

Pas du tout même. Il appuya sur son Vokit, regardant son répertoire. Il n’y avait pas tellement de noms dedans … mais il était focalisé que sur l’un d’entre eux de toute façon. Un nom … dont il devait prendre le contact.
« Ce n’est pas grand-chose. Pas grand-chose du tout … Et puis, je suis propre maintenant. »

Mais il n’avait pas vu sa tête. Est-ce qu’il avait une bonne mine ? Puis zut … s’il fallait, il se cacherait sous le lit pour qu’elle ne le voie pas. Il commença à appuyer sur le bouton pour lancer la communication, celle-ci se faisant.

« J’espère qu’elle va décrocher, j’espère qu’elle va décrocher sinon, j’aurai l’air stupide, vraiment stupide … Faites qu’elle décroche, s’il vous plaît. »

Il murmurait cela, implorant il ne savait qui de lui venir en aide. Il n’était pas rassuré, pas rassuré du tout par la suite des évènements mais il voulait avoir confiance. Ah … Ah … La communication continuait de se lancer avant qu’il ne pousse un cri :

« MAIS IL EST TROIS HEURES DU MATIN ?! »

Comme le palais n’était pas à la surface, il ne le savait pas ! Mais en même temps, Anthea et Concordia n’avaient pas dit l’heure ! Et là, il la voyait sur le Vokit ! BON SANG ! Bel était déjà en train de dormir ! Mais quel idiot ! Mais quel idiot !

« Il vaut mieux que je coupe la commu … »

« TEOOOOOOOOO ! »

WOWOWOW ! Même à cette heure-ci, elle était en train de crier ! Pourtant, après ce cri, il entendit un long bâillement de la part de Bel. L’adolescente était dans une nuisette orange, recouvrant ses bras et tout son corps. Elle avait aussi retiré son chapeau pour dormir et ça faisait si longtemps qu’il n’avait plus vu ses cheveux à nu. Ils étaient vraiment beaux.

« Téo ! Téo, Téo ! Tu me contactes enfin ! »

« Oui … Bien entendu. Par contre, je suis vraiment désolé pour l’heure. Je ne savais pas qu’il était trois heures du matin et … »

« Mais on s’en fiiiiiiiche ! On s’en fiche complètement ! Téo, Téo ! Tu me parles enfin ! Où est-ce que tu é … tais ? Téo ? Pourquoi est-ce que tu es dans un lit ? » s’arrêta de s’exciter aussitôt l’adolescente aux cheveux blonds.

« Ah ça … Euh … C’était un peu de ça dont je voulais te parler, Bel. »


Elle était devenue beaucoup moins joyeuse maintenant. Elle regarda Téo, remarquant le petit sourire qu’il avait. Un sourire qui n’avait rien de joyeux, loin de là. Il était triste … tellement triste. Elle avait maintenant une boule au cœur alors qu’elle ne savait plus ce qu’elle devait penser. Qu’est-ce … que … Téo voulait lui dire ?

Chapitre 66 : Mort éphémère

Chapitre 66 : Mort éphémère

« Je suis encore allongé dans un lit ? Je sens que ça va devenir une habitude. »

Il disait cela après avoir ouvert les yeux et surtout regarder où il se trouvait. Encore … Encore une fois, oui … C’était lassant en soi … Mais bon … C’était bien parce que son corps était mal en point qu’il se passait tout ça. Anthea était là, lui souriant.

« Si on m’avait dit que je te reverrai aussi vite, Téo. Enfin bon … Il semblerait que tu nous as fait encore une petite frayeur, n’est-ce pas ? Tu as quelque chose à me dire ? »

« L’œuf ! Où est-ce que l’œuf se trouve ? Je ne le vois pas ! »

« L’œuf est dans le panier à côté de toi. Au lieu de me fixer, regarde sur ta droite. »

Elle disait cela avec douceur alors qu’il tournait sa tête vers la droite. Ah oui, sur la petite table de chevet, un panier en oseille était présent, l’œuf emmitouflé dans d’épaisses couvertures. Pfiou, tant mieux, il se faisait de ses frayeurs des fois.

« D’ailleurs, j’ai un petit message à te faire passer, Téo. J’ai retiré ton Vokit pendant que tu dormais et tu as reçu une conversation. »

« J’espère que tu ne l’as pas ouverte hein ? Anthea, dis-moi que tu ne l’as pas ouverte. J’ai eu un moment de faiblesse où je l’ai laissé activé mon Vokit mais … »

« Et pourquoi n’aurai-je pas dû prendre la conversation ? Ah, je vois, je vois … Il est vrai que si tu avais été éveillé à ce moment précis, tu aurais pu avoir une très belle surprise. »

« C’était Bel, n’est-ce pas ? Je ne veux pas lui parler. Je ne préfère pas. Pas du tout … Pas du tout même. C’est trop compliqué et je suis membre de la Team Plasma maintenant. » déclara Téo, Anthea faisant un geste négatif de la main.

« Et laisse-moi deviner, c’est elle qui t’a contacté plusieurs fois de suite, n’est-ce pas ? Du moins, qui essayait de te contacter ? »

« C’est le cas mais je ne veux pas en parler, vraiment pas. Cette fille … »

« Est importante, n’est-ce pas ? Tu le reconnais depuis le début, pourquoi changer d’avis maintenant ? Si tu l’apprécies, tu devrais le lui dire, en parler avec elle. »

« Mais ce n’est pas possible ! Comment est-ce que je pourrai faire hein ? Il n’y a pas de solutions ! Pas du tout ! Je suis … Je suis … »

« Chaque problème a sa solution. Je vois parfaitement ce qui te dérange. Le fait que tu sois dans la Team Plasma. Si ce n’était pas le cas, est-ce que tu resterais avec elle ? »

« Bien sûr ! Je resterai avec elle sans aucun problème ! Ça serait avec joie ! Enfin … Oui … Je resterai … Il n’y a aucun souci à ça … Pas du tout même. »

« Il est bon d’être honnête quelques fois. Essaye de lui parler et de vous retrouver. »

« Mais pourquoi est-ce que je ferai ça ? » bredouilla l’adolescent, étant assis dans son lit. La jeune femme ne lui répondit pas, tendant tout simplement le Vokit.
Il le remit au niveau de son bras droit, gémissant un peu de douleur alors qu’Anthea s’approchait aussitôt de lui pour vérifier que tout allait bien. Elle savait pertinemment que ce n’était pas le cas mais elle lui posa la question :

« Où est-ce que tu as mal, Téo ? Il faut me le dire maintenant. »

« Je vais pas si … mal que ça non plus, Anthea. Promis … »

« Je veux plutôt que tu me promettes d’appeler Bel et de discuter à cœur ouvert avec elle. Je n’aime pas vraiment parler de ça mais est-ce que tu veux avoir des regrets ? Téo, tu sais très bien que tu es condamné, n’est-ce pas ? »
Elle avait employé un ton des plus durs, un ton qu’il ne lui avait jamais connu aujourd’hui. Pourtant, c’était bel et bien la même personne qui s’exprimait en face de lui.

« Est-ce que tu veux regretter de ne pas avoir fait la paix avec Bel ? De savoir que peut-être elle sera triste si tu n’es plus là mais au moins, ça ne sera pas parce que vous vous ne vous êtes plus parlé pendant des semaines ? »

« Je … Je … Comment dire … Je vois … Je vois où tu veux en venir. Je préfère qu’elle soit juste triste à cause d’une chose et non pas qu’elle s’en veuille. Je l’appellerai. »

« Hum ? Promis ? » demanda Anthea alors qu’il hochait la tête. Oui, il le promettait. Il l’appellerait même dans la journée. C’était bien comme preuve non ?

« Mais quand même, sincèrement, c’est un peu ma vie privée, Anthea. »

« Une vie privée, je veux bien te croire mais ce n’est pas suffisant, loin de là. Mon but est quand même que tu sois heureux, comme le fut maître N. »

Ah ? Et donc, selon elle, il serait plus heureux s’il faisait la paix avec Bel ? Peut-être … Il ne savait pas, il ne voyait pas vraiment d’autres choses de toute façon. Il haussa les épaules, Anthea lui souriant avant de lui dire qu’elle allait lui cherche à manger et surtout de quoi se soigner. Pendant ce temps, il jetait un regard à l’œuf … C’était un œuf d’un pokémon volant … et qui ressemblait au Soleil, n’est-ce pas ?

« Je me demande quand même ce que tu contiens …Mais me confier un œuf ? »

Il avait du mal à croire qu’un pokémon avait osé lui confier l’un de ces enfants. Enfin bon, ce qui était fait était fait. Il vint prendre l’œuf entre ses mains. Il était drôlement chaud, hum … C’était surement un pokémon de feu, n’est-ce pas ?

« Tu seras vraiment bien avec le reste. Je n’avais pas de pokémons de feu à la base, maintenant, on dirait bien que c’est réglé ! »

Hahaha ! Il se sentait bien … du moins, pas physiquement mais … mentalement. Et en même temps, il avait des petites poussées de joie. Peut-être qu’il devait contacter Bel maintenant ? Rien que le fait de la revoir … même à distance … Ah …

« Je suis quand même bête, je suis pas mieux qu’elle. »

« Hum ? De qui donc tu parles, Téo ? » demanda Anthea, étant revenue avec quelques fruits déposés sur un plateau ainsi qu’un couteau et de quoi boire.

Pour les prochaines minutes, il discuta de tout et de rien avec Anthea, semblant plus enjoué qu’auparavant. Elle mit cela sur le compte et le fait que l’adolescent allait parler avec Bel. D’ailleurs, il demanda à pouvoir marcher, malgré sa fatigue et sa faiblesse apparentes.

« Je ne suis pas sûre que ça soit une bonne idée. »

« S’il te plaît, Anthea, si tu refuses alors je resterai couché mais … Il faut que je marche. Si je me présente devant Bel dans cet état … »

Hum, il venait de donner un bon argument. Bon ! C’est bien parce qu’il allait parler à Bel qu’elle faisait cela. Elle vint prendre la canne, la lui tendant tout en l’aidant à se relever. L’adolescent la remercia tandis qu’il regardait sa tenue. Oui … Bon, une chemise de nuit, il se croirait presque dans un hôpital avec Anthea comme infirmière, ce qui ne serait pas forcément déplaisant, loin de là même.

« Hum ? Pourquoi me regardes-tu ainsi ? »

« Euh, pour rien ! Rien du tout, promis. Je ne te regarde pas. Bon … Tu veux bien te promener dans le palais avec moi ? Ensuite, j’irai contacter Bel. »

« D’accord, comme tu le veux. Si tu estimes que c’est le bon ordre, je ne vais pas t’empêcher de penser de la sorte. Tiens-moi donc le bras. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Il s’agrippa à la jeune femme, les deux personnes quittant la chambre. De son autre main, il tenait sa canne, souriant faiblement. Ils allèrent se balader tous les deux, discutant de tout et de rien.

« Tu sais, Téo, je pense que tu as fait le bon choix en ce qui concerne Bel. »

« D’ailleurs, je voulais te demander … Tu m’as dit que j’avais loupé quelque chose quand elle a essayé de me contacter … C’était quoi ? »

« Hahahaha … Je ne devrai pas en rire, je ne devrai même pas en parler car cela ne se dit pas mais bon … Disons qu’elle venait de sortir du bain ou de la douche. »

« Que … Que … Quoi ? » balbutia Téo, rougissant violemment. « Elle n’aurait quand même pas fait ça ! Pourquoi est-ce que … Enfin, elle est tête en l’air donc bon … »

« Oh, elle avait une serviette quand même autour de la taille. »

« OUI MAIS QUAND MÊME ! Enfin, il valait mieux ne rien dire ! »

Il était maintenant plus que confus ! Bel … sans rien … C’est encore pire que Bel en maillot de bain. IL NE DEVAIT PAS SE L’IMAGINER COMME CA ! Voyant la confusion de l’adolescent, Anthea eut un nouveau petit rire avant de reprendre :

« De toute façon, c’est une raison de plus pour que tu t’en veuilles de ne pas avoir pris la communication, n’est-ce pas ? Surtout qu’il y a eu un petit « accident » avec la serviette. »

« Assez ! Je … Je ne suis pas attiré par Bel ! »

« Je veux bien te croire … Pourquoi le serais-tu alors que tu fais tout pour éviter qu’elle ne te voie, n’est-ce pas ? Mais bon … Téo ? »

L’adolescent venait de poser une main sur son cœur, haletant puissamment comme si quelque chose le frappait à cet endroit. Il eut un rictus de douleur, bredouillant :

« J’ai … Anthea … J’ai mal … Il me faut les cachets et vite ! »

« Ce ne sont pas les cachets qui vont te soigner ! Suis-moi maintenant ! On va te ramener dans ta chambre et le plus tôt possible ! »

« Mais il faut que j’appelle Bel … Avant qu’il ne soit trop tard. » dit-il avant qu’Anthea na le prenne par le bras, répondant sèchement :

« Si tu veux l’appeler, tu le feras dans ton lit. Même si je sens que tu ne veux pas l’inquiéter, tu n’es pas en état pour ça ! »

« Je … Je comprends, oui. » murmura l’adolescent, s’avouant vaincu.

Il ne pouvait pas lutter contre la maladie. Du moins, il se sentait lassé de se battre. Après, il ne voulait pas que Bel le voit dans cet état … mais est-ce qu’il avait encore le choix ? Non, on ne lui laissait pas le choix. Le destin en décidait autrement.

Il vint retourner dans le lit, fermant les yeux alors qu’Anthea venait s’asseoir à côté de lui, remarquant les différents médicaments. Contre les maux de cœur, qu’est-ce qu’elle pouvait lui donner ? Cela montrait tout simplement que sa maladie s’était aggravée !

« Téo … Prends donc ça et ça … Je pense que ça te soulagera un peu. »

« Est-ce que je vais rester cloué au lit définitivement ? » murmura Téo.

« Je ne pense pas que ça soit le moment. Juste un coup de fatigue, rien de plus. Cela est à cause de ton acte d’hier, ton corps n’a pas supporté. »

« Sûrement … Tu as sûrement raison. Ah … Comme quoi, sauver des vies, ça fatigue, non ? Je pense que je vais garder l’œuf près de moi. » dit l’adolescent aux cheveux noirs, prenant l’œuf emmitouflé dans les couvertures. Il vint le déposer à côté de lui, Anthea soufflant :

«  Tu devrais appeler Bel maintenant avant que tu ne t’endormes, Téo. Car je compte te prescrire un somnifère, tu as besoin de repos. »

« Je vais le faire, promis. D’ailleurs, j’ai déjà le Vokit, prêt à être utilisé. Je vais lui parler pendant que tu vas chercher le somnifère. Par contre … Ne préviens pas N s’il te plaît. Je ne veux pas qu’il croit que son voyage m’a mis dans cet état. »

« Je … Je ne peux pas lui mentir, Téo, tu le sais bien. »

« S’il te plaît, ne lui mens pas mais ne dit qu’une partie de la vérité. »

« Je vais … voir pour faire cela. Repose-toi maintenant. » dit la jeune femme aux cheveux roses avant de quitter la chambre. Lui ? Il avait les doigts près du Vokit. Bel … Il allait appeler Bel. Il n’arrivait pas à y croire mais oui, c’était bien lui qui allait lancer les « hostilités » pour discuter. Il avait beaucoup à lui dire, beaucoup à lui confesser.

« Je me demande si … vraiment … En ce qui la concerne, je … »

Non, c’était juste stupide de penser ça. Il ne pouvait pas l’être. Pas avec Bel non ? Après … Peut-être que si ? Cela voudrait dire que c’était réciproque ? Non. Il avait la décence de ne pas croire en lui, il était éphémère … Il pouvait disparaître du jour au lendemain, contrairement à elle qui vivrait encore des dizaines d’années. Lui … C’était plutôt en termes de mois qu’il fallait compter la dizaine.

« Hahaha … C’est tout simplement ridicule. Bon … Téo, tiens-toi bien car il faut que tu soulages Bel. Même si ça risque d’être long, très long. » se dit-il à lui-même, s’apprêtant à appuyer sur le bouton qui allait permettre la communication avec Bel.

Bon … D’après ce qu’elle savait, tout ce qu’elle avait pris allait soulager la douleur de l’adolescent mais elle était anxieuse, très anxieuse. Cette attaque au cœur, elle ne s’y attendait pas et l’adolescent non plus. Cela devenait dangereux de ne plus le faire surveiller par des spécialistes mais surtout l’emmener ailleurs.

« Bon, de toute façon, je … »

Un bruit sourd se fit entendre alors qu’elle était proche de la porte. Aussitôt, elle l’ouvrit brusquement, voyant l’œuf qui roulait au sol. Téo ne bougeait plus, son bras droit pendant lamentablement vers le sol. Elle s’approcha de lui, l’appelant sans qu’aucune réponse ne se fasse entendre. Elle posa son oreille sur le cœur de l’adolescent, remarquant qu’il ne battait plus ! Téo était mort ?!

« Non … Ce n’est pas encore maintenant ! Je peux l’en sortir ! »

Elle avait prévu le pire, elle avait toujours prévu le pire depuis qu’elle savait qu’il était malade ! Mais elle ne pensait pas que cela arriverait aussi vite ! Elle sortit une pokéball de son décolleté, la brandissant avant de faire apparaître un Mygavolt.

« Electrocute-le maintenant ! Place-toi sur son cœur et électrocute-le ! »

L’araignée jaune vint se poser sur le torse de l’adolescent, plantant ses crocs dans la poitrine de celui-ci avant de lui donner de petits coups de jus. Il n’était plus possible de le garder ici ! Il n’avait pas les soins nécessaires pour sa maladie !

Chapitre 65 : Seule

Chapitre 65 : Seule

« Toutes mes félicitations. Tu viens d’obtenir le septième badge. Il ne t’en manque plus qu’un pour pouvoir affronter la ligue pokémon. »

« Merci beaucoup, monsieur. C’était vraiment un combat difficile ! »

« Pourtant, je n’ai pas relevé de difficultés de ton côté. Cela me semblait être même tout le contraire d’après ce que j’ai cru voir. »


Elle vint détourner la tête. Elle ne voulait pas blesser le champion d’arène. C’est vrai que le combat n’avait pas été réellement difficile, contrairement à ses dires. C’est juste qu’elle ne veuille pas … que le champion la prenne en grippe. Elle avait visiblement beaucoup de mal à garder des amis à part Touko et les autres. Elle s’inclina respectueusement, disant :

« Je dois m’en aller maintenant. Merci beaucoup encore pour ce combat. »

« Mais de rien et c’est à moi de te remercier. Ce combat m’en a appris beaucoup. »

Peut-être, elle ne savait pas. Elle quitta l’arène pokémon, le septième badge avec elle. Maintenant … Elle devait aller soigner ses pokémons. Elle se dirigea vers le centre pokémon, remarquant qu’elle ne s’était pas lavée contrairement à ce que Touko lui avait demandé. Elle était toujours sale et ensuite, en même temps …

« AH ! Bel ? Tu es là ? Et je vois que tu ne t’es pas lavée ? »

Touko était présente mais pas seulement, il y avait aussi Cheren et Touya. Un maigre espoir, elle avait cru que Téo serait là … Vraiment un très maigre espoir même. Elle baissa la tête, confuse par ce qu’elle avait pensé. Téo ne voulait vraiment plus la voir. Sinon, il aurait accepté les communications avec elle.

« Qu’est-ce que vous me voulez ? » demanda Bel faiblement.

« Qu … Quoi ? C’est quoi cette façon de parler ? Hey ! Bel, la prochaine fois, tu peux aussi dire « qu’est-ce que tu me veux ? » hein ? T’es pas une racaille ! »

« Je … Je n’ai jamais pensé ça, Touko. » bredouilla Bel, baissant la tête en rougissant. Elle semblait vraiment démotivée, n’ayant aucune force.

« Oui mais bon, que je ne t’entende plus me parler comme ça. De toute façon … Attends, tu es vraiment crade ! Tu ferais bien d’aller te laver et sérieusement ! C’est quoi cette idée de traîner comme ça ? Ne me dit pas que tu as été voir le champion d’arène comme ça. »

« J’y ai été … et j’ai aussi obtenu le septième badge. » déclara l’adolescente aux cheveux blonds, montrant son badge avant de reprendre : « Je vais aller me laver, c’est mieux. Je fais que déposer mes pokémons pour les faire soigner. »

Elle poussa un profond soupir avant de s’éloigner du trio. C’est vrai … Elle devait quand même être propre, très propre même mais … Elle n’était pas sûre que ça soit une bonne chose. Pas du tout même. Elle donna ses pokémons à l’infirmière avant de se diriger vers la sortie.

« Nous avons rencontré Téo au sommet de la tour Dragospire. »

Cheren avait pris la parole, Bel s’immobilisant alors que Touko donnait un petit coup de coude à Cheren ! Pourquoi est-ce qu’il lui avait dit ça ? Ce n’était pas nécessaire ! Elle n’avait pas besoin de savoir ça ! Bel ne se retourna pas, murmurant :

« Est-ce qu’il allait bien ? Il n’avait pas de problèmes ou autres ? Vous vous êtes encore battus ? Touya s’est lui-même battu, il a un peu de sang sur la manche droite de son vêtement. Il a frappé Téo, n’est-ce pas ? »

Comment est-ce que … Elle avait juste jeté un bref regard à la situation pour la comprendre. Pourtant, elle ne leur faisait toujours pas face. Elle ne les regardait pas, attendant que l’un d’entre eux prenne la parole. Ce fut Touya qui vint dire :

« Oui, je l’ai frappé … pour ce qu’il t’a fait et je pense que comme moi, Touko serait prête à le frapper une nouvelle fois. Enfin bon … Ca, c’était avant de … »

« Comment est-ce qu’il va ? Il … Il allait bien ? » coupa court l’adolescente aux cheveux blonds, ne cherchant pas à savoir ce que Touko et Touya avaient fait.

« Est-ce que tu sais ce qu’il a ? Depuis quand est-ce que tu sais ça ? » demanda Cheren.

« … … .. Depuis que je l’ai entendu en parler avec N il y a de cela quelques temps. Puis Téo me l’a dit en face après l’incident de la piscine. Ca ne répond pas à ma question. Comment est-ce qu’il va ? Je veux juste savoir comment il va … »

« Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre de lui hein ? Arrête de te préoccuper de lui ! On s’en fout qu’il soit plus malade qu’avant ! On s’en fout qu’il utilise une canne pour se dépla … »
« TOUKO ! Ca ne se dit pas ! » s’écria Touya, secouant un peu Touko. « On sait bien que tu le détestes mais on ne parle pas de ça de cette manière ! »

« Et alors ? Qu’est-ce que ça change ? J’en ai rien à battre de lui ! Il m’énerve à vouloir garder ses petits problèmes pour lui ! S’il était un tant soit peu sociable, il aurait remarqué qu’il a fait souffrir Bel ! Et non, je ne le déteste pas ! Il est marrant dans sa façon de parler et d’agir, juste qu’il a un caractère à chier quand ça se rapporte à d’autres ! »

« Je vais vous laisser vous battre entre vous. Je … Merci pour m’avoir prévenu pour Téo. Il … Il ne va pas très bien alors. »

« Je t’accompagne, Bel. » dit Cheren, l’adolescente s’en allant avant même qu’il ne vienne la rejoindre. « Il vaut mieux que tu ne rentres pas seule. »

« Je peux me débrouiller, Cheren. De toute façon, je vais juste à l’hôtel pour aller me laver et me reposer, c’est tout. Tu n’as pas besoin de m’accompagner. »

« Une simple mesure de précaution. »

« Dont je n’ai pas besoin, je veux être seule, Cheren. Mais c’est gentil. »

Elle le laissa en plan. Elle voulait être seule, vraiment seule. Elle se dirigea vers l’hôtel qui l’hébergeait pendant qu’elle restait quelques temps dans la ville. Elle allait devoir ensuite se diriger vers Janusia pour son huitième badge. A l’intérieur de l’hôtel, elle reprit la même clé qu’auparavant, se dirigeant vers sa chambre.
Aussitôt arrivée, la première chose qu’elle fit fut de se déshabiller complètement, au beau milieu de la chambre. Elle pénétra sous la douche, commençant à se laver sans un mot. Elle ne pleurait même pas, elle ne devait pas pleurer.

« Téo va très mal … Il va encore plus mal qu’avant. Pourquoi est-ce qu’il ne répond pas ? Pourquoi ? Pourquoi il ne veut plus me parler ? Même si … S’il m’a encore menti, je veux pouvoir lui parler. Ça ne me dérange pas du tout, moi ! »

Ça ne la dérangeait pas le moins du monde. Snif … Elle sortit de la douche, une serviette autour du corps et dans ses cheveux alors qu’elle s’approchait de son Vokit. Elle commença à appuyer dessus, essayant de joindre Téo. Elle voulait le joindre, elle voulait vraiment y arriver ! Pourquoi est-ce qu’il ne répondait pas ? Pourquoi ? La communication continua, cherchant à se faire tandis qu’elle était anxieuse, très anxieuse.

« Oui ? Qui est-ce ? » demanda une voix féminine, Bel poussant un cri de surprise.

« Je, je, je … Téo ? Ce n’est pas Téo ! » bredouilla l’adolescente.

« Oh ? Une amie à Téo ? D’après le nom, il semblerait qu’il s’agisse de Bel. » reprit la voix féminine alors que Bel n’osait pas regarder la personne. C’était qui ? Elle ouvrit néanmoins à moitié les yeux pour apercevoir Anthea bien qu’elle ne connaissait pas son nom.

« Qui … Qui êtes-vous ? Où est Téo ? Vous utilisez son Vokit ! »

« Téo a grand besoin de se reposer. Pour le moment, il est en train de dormir. Il vaut mieux donc le laisser tranquille. Est-ce que je peux laisser un message ? »

« Dites-lui de me rappeler et de prendre mes communications quand je l’appelle ! C’est mesquin et méchant de sa part ! Je … »

« Par contre, est-ce vraiment une tenue pour lui parler ? S’il avait décidé de prendre la communication, je ne suis pas sûre que ça soit adéquat … »

« Comment … HIIII ! » s’écria l’adolescente, se comportant mentalement comme auparavant. C’est vrai … C’est vrai qu’elle n’avait que sa serviette autour de son corps ! C’est vrai que … HIII ! Mais ce n’était pas important !

« Oui, tu es sûrement Bel puisque tu te comportes exactement comme il l’a dit. »

« Je … Je … Je veux surtout savoir qui vous êtes ! Et pourquoi est-ce que vous avez le Vokit de Téo ? » demanda Bel, très inquiète de voir la jeune femme.
Peut-être que Téo était parti la voir ? Comme il ne parlait pas de la Team Plasma lorsqu’il était avec elle, c’était peut-être une personne de là-bas ? Qu’il avait attendue ?

« Je m’appelle Anthea et je suis cellc qui veille sur Téo pendant sa convalescence. »

« Vous êtes de la Team Plasma ? » demanda une nouvelle fois Bel, anxieuse et inquiète.

« C’est le cas … bien que je sois plus une membre honoraire qu’autre chose. Je ne fais pas réellement partie des missions ou autres, je suis quelqu’un de pacifique. »

Mais ce n’était pas ça qu’elle voulait savoir ! Pas du tout même ! Enfin si … mais non. Elle voulait surtout des nouvelles de Téo, rien de plus. Elle voulait savoir comment il allait.

« Est-ce vrai que Téo … a maintenant une canne ? Est-ce que sa maladie s’est … accentuée ? » bredouilla l’adolescente.

« Son corps a du mal à lui répondre. Oui, sa maladie s’est aggravée mais il peut encore marcher, parler, bref, il n’a pas encore d’énormes soucis bien que plus le temps passe, plus la maladie va empirer. »

« Je … Je dois trouver une solution mais Téo ne veut jamais que je m’occupe de lui ! »

« Car il ne veut sûrement pas que tu t’inquiètes pour lui. Mais si tu es Bel alors tu devrais savoir qu’il tient quand même à toi, n’est-ce pas ? »

« Il tient à moi ? Mais … Mais il ne me le dit jamais ! Il ne me le dit jamais ! Pourquoi est-ce qu’il ne me le dit pas ? Pourquoi ? Hein ? Je voulais qu’il me le dise aussi ! Car moi aussi, je tiens énormément à lui ! Vraiment énormément ! »

La serviette s’ouvrit, laissant voir la nudité de l’adolescente aux yeux d’Anthea. Celle-ci les ferma avant de reprendre d’une voix douce :

« S’il se réveille, je lui parlerait de tout cela, d’accord ? Mais maintenant, rhabille-toi car s’il te voit, il risquerait de s’évanouir. »

« O… Oui ! C’est vraiment gênant mais cette serviette ne tient pas en place ! Je … Je voulais savoir … Vous êtes quelqu’un de proche de Téo ? »
Elle avait besoin de connaître la vérité ! C’était très important pour elle ! Enfin plus qu’elle ne voulait le montrer. Peut-être que si elle était plus sincère et directe ? Un peu comme Touko ? Peut-être ? Elle ne savait pas du tout …

« Je suis sa nourrice dira-t-on. Je veille à ce qu’il va bien mais je ne suis pas seule. Pourquoi ce ton inquiet dans ta voix ? »

« Je … Je ne sais pas ! Ce n’est pas grave ! Je vous laisse mais dites à Téo de m’appeler rapidement quand il le peut ! S’il vous plaît ! C’est important ! »

Bien entendu, bien entendu. C’était ce qu’elle allait faire. Mais nul besoin de s’emporter de la sorte. Ça n’allait mener à rien de bon. La communication fut arrêtée, Bel poussant un profond soupir. Elle était anxieuse, encore plus qu’avant … surtout après tout ce qui avait été dit avec Anthea. Tellement inquiète … Elle l’était.

Elle vint se rhabiller, prenant des affaires propres avant de descendre pour aller laver son linge sale. Elle qui voulait parler avec Téo, c’était encore loupé. En même temps, elle avait eu un peu de ses nouvelles, maigre réconfort pour la rassurer.

Quelques temps plus tard, elle était assise à la salle de restauration, attendant que Touko et les autres arrivent. Quand ce fut le cas, Touko vint s’asseoir en face d’elle, les deux garçons se plaçant de chaque côté de l’adolescente aux cheveux bruns.

« Bel, nous avons à parler tous les quatre à ce sujet. »

« Si c’est au sujet de Téo, j’ai pris quelques-unes de ses nouvelles. Il ne va pas bien. Je ne veux pas en parler plus que ça. Je suis libre de faire ce que je veux, Touko. »

« Tu peux me laisser parler, oui ? Je disais donc au sujet des matchs qui nous attendent. »

« Vous n’avez pas encore affronté le septième champion non ? Personnellement, j’ai capturé un nouveau pokémon. C’est un Grindur et il me permettra d’avoir une équipe plus homogène. De même, comme j’ai mon septième badge, je compte partir tout de suite vers Janusia. »

« Tu peux quand même nous attendre non ? »

« Je ne sais pas, je dois aller à Janusia puis m’entraîner pour avoir le huitième badge. Il faut ensuite que je m’entraîne pour la Ligue Pokémon. Je dois m’entraîner, vraiment m’entraîner … C’est tout. Je ne peux pas attendre, désolée. »

Elle ne pouvait pas attendre ? Ou elle ne voulait pas attendre ? C’était deux choses bien différentes, qu’elle le veuille ou non. Touko regarda les deux garçons, tous soupirant en même temps avant qu’elle ne reprenne :

« Fais comme tu veux mais arrête de faire une fixation sur Téo. »

« Alors arrêtez de faire une fixation sur moi. Je peux me débrouiller toute seule ! Si mon père m’a laissé voyager, c’est bien pour que je me débrouille seule ! De toute façon, vous voulez juste dire du mal de Téo. Et moi, je sais que Téo n’est pas comme vous le pensez ! Puis, si je veux penser à Téo, j’en ai le droit ! Vous n’avez pas à me le refuser ! »

« C’est bon ? Tu as fini ta petite rébellion d’enfant gâté ? »

Cheren l’avait stoppé, Bel serrant les poings avant de se lever. Sans un mot, elle quitta la salle, Touya s’adressant à l’adolescent à lunettes :

« Tu étais vraiment obligé d’être aussi blessant ? »

« Elle veut juste s’affranchir de nous. Laissons-là se débrouiller seule. Je devrai en fait faire la même chose : voyager seul. Vous, vous êtes ensembles et collés depuis des années, ça risque d’être difficile de vous séparer. Je vais imiter Bel. » termina de dire Cheren, se levant à son tour, laissant donc Touko et Touya seuls. Sans que cela ne la dérange, Touko vint se servir à manger, Touya semblant songeur par rapport à la situation.

Chapitre 64 : Malgré la maladie

Chapitre 64 : Malgré la maladie

« C’est donc ce fameux endroit dont tu me parlais ? C’est plutôt … impressionnant, oui. »

Il reconnaissait que le décor avait quelque chose d’enchanteur, très enchanteur même. De la verdure, des arbres, des petites zones ressemblant à des plaines. L’île était plus grande que prévue mais quand même, elle était magnifique.

« Les pokémons qui vivent ici sont heureux, très heureux. Aucune trace d’humain depuis des années voire même des décennies. C’est un havre de paix que je veux protéger. »

« Il faut donc éviter de laisser des traces de notre présence ici, oui. Je peux sortir mes pokémons ? Du moins, si ça ne te dérange pas. Ça leur fera un peu prendre l’air. »

« Fais donc, c’est une bonne idée, je trouve. Ca permettrait alors de leur faire voir ce que c’est la vie dans la nature, sans aucune trace humaine. »

Il se répétait un peu non ? Enfin bref, Téo sortit ses quatre pokéballs, les projetant devant lui pour faire apparaître ses pokémons. Tous le regardèrent avec interrogation, remarquant la canne qu’il tenait à la main. La Lianaja s’approcha de lui, tapotant doucement de ses lianes la canne avant de demander d’une voix un peu trouble mais surtout inquiète :

« Lianaja ? Lia … Lianaja ? Liana ? »

« Non, je vais bien, juste un peu de fatigue. Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter, loin de là. Juste ma canne qui me permet d’éviter que je me fatigue encore plus. Non, ne me jette pas ce regard accusateur, je te promets que je vais bien. »

« Tu sais aussi parler aux pokémons, Téo ? » demanda N, remarquant la discussion qu’il avait avec sa Lianaja. Téo hocha la tête négativement avant de répondre :

« Pas le moins du monde. Simplement, je … Comment dire … Je les comprends un peu. Même si je n’en ai jamais eu auparavant, ça me parait évident de les comprendre quand je lis dans leurs yeux. C’est pour ça … C’est peut-être stupide. »

« Pas du tout ! C’est une très bonne chose ! Peut-être qu’à cause de ta maladie et tu fais que tu n’avais jamais eu de pokémons, tu es capable de développer une empathie envers ces derniers. Je voudrai savoir : est-ce que tu vivais seul quand tu étais enfant ? »

« Oui … Mais quel est le rapport ? » demanda Téo, un peu surpris de la question.

« Alors, ça me parait normal. Bien que tu sois malade, le fait que tu sois isolé t’a permis de développer un « toucher » émotionnel. Ainsi, tu es plus réceptif aux émotions des autres mais aussi des pokémons. »

« Oh … C’est pour ça ? Mais ça se tient … Enfin, je pense. J’avoue que ça me perturbe ce que tu me dis mais après, c’est peut-être vrai. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Il s’était adressé à Vélicia, la Lianaja répondant en sortant ses lianes, venant serrer l’adolescent contre elle. Elle était sûre et certaine qu’il la comprenait.

Et maintenant ? Il semblerait qu’ils allaient visiter l’île. Du moins que N allait lui servir de guide et lui faire découvrir cette fameuse île. D’ailleurs, il avait aussitôt pensé « fameuse » car il voyait des pokémons qu’il n’avait jamais vus auparavant, sauf dans les livres. C’est vrai … C’était impressionnant en soi.

Mais bon … Il n’y avait pas que ça, il le sentait. La raison principale ? C’était le fait que les pokémons se rapprochaient d’eux, nullement craintifs. Ils ne se sentaient même pas agressés. C’était vraiment étonnant et merveilleux en un sens. D’ailleurs, il était déjà à genoux devant l’un des pokémons, N lui disant d’une voix douce :

« Tu peux le caresser, ne t’en fait pas. »

« Ce n’est pas ça … C’est juste que je ne connais pas vraiment ce pokémon. Je me souviens l’avoir déjà vu à la télévision mais après … »

« C’est un Maracachi. D’ailleurs, c’est surprenant qu’il soit ici car d’habitude, ils sont plus dans les déserts mais tu vois, cet endroit est vraiment un havre de paix. »

« AIE ! Tu piques ! » s’exclama Téo, le Maracachi reculant un peu, attristé d’avoir blessé l’humain. Pourtant, Téo fit un petit sourire. « Pas besoin de t’enfuir, regarde comment on fait. Tu vas voir, c’est très simple. »

Sans hésitation l’adolescent vint simplement un doigt, caressant le sommet du crâne du Maracachi, évitant par-là les quelques épines qu’il avait sur les parties de son corps. C’était ainsi qu’il trouvait la solution ! Le Maracachi se laissa faire poussant un petit cri.

N regardait la scène, les bras croisés avant de lever la tête en direction du ciel. Il faisait beau, vraiment très beau. Il retira sa casquette, passant une main dans ses cheveux verts. Il était maintenant sûr et certain de son choix.

« Peut-être qu’au final, l’Idéal est à portée de main. La Réalité est déjà entre les miennes. »

« Hum ? De quoi est-ce que tu parles ? A qui est-ce que tu parles, N ? » demanda l’adolescent, arrêtant de caresser le Maracachi alors que d’autres pokémons venaient quémander des caresses à leur tour. Lui ? Amis des pokémons ? Enfin, vu de cette façon ? C’était tout simplement risible comme portée. Il avait du mal à croire que …

« Couverdure ! Couverdure ! DURE DURE ! »

AH ! Il s’exclama avant de réceptionner sa pokémon sur son ventre. Il fallait dire qu’il s’intéressait un peu trop aux pokémons à côté de lui et pas aux siens. Il eut un petit rire, caressant sa Couverdure alors qu’arrivait ensuite sa Chlorobule et son Carapagos. Oui, oui … Même s’il se sentait exténué, il allait tous les caresser.

« Téo ? Ne pense quand même pas à rester immobile pendant des heures hein ? »

« Non non … Je suis juste un peu fatigué donc je m’assoies. Mais quand même … On dirait un parc naturel de pokémons, comme s’ils étaient domptés mais cela de façon naturelle. Enfin, je me répète mais j’espère me faire comprendre. »

« Je te comprends parfaitement. Repose-toi donc puisque c’est ce dont tu as besoin. Je ne crois pas que la position dans laquelle tu es te dérange. »

Pas le moins du monde ! Il ne lui répondit pas cela mais ça se voyait parfaitement sur son visage alors que N disait d’une voix calme :

« Je vais me promener un peu. Tu ne bouges pas donc ? »

Comme s’il en avait la possibilité ? Hahaha ! Il laissa l’adolescent aux cheveux verts en train de partir alors que lui-même restait parfaitement immobile et au sol. C’était mieux de ne rien faire. Ah … En même temps, c’était une bonne chose. Il se sentait relaxé et reposé. Il ferma les yeux, les pokémons dont les siens venant se coucher autour de lui.
Quel idiot il devait être. Il s’imaginait Bel, assise à côté de lui, un grand sourire aux lèvres. Elle lui demandait s’il allait bien et il lui répondait que oui. Il allait bien … très bien même. Elle se penchait alors vers lui, fermant ses yeux alors que lui-même les gardait grand ouvert et … AH ! Qu’est-ce que …
« Lianaja ? » demanda la pokémon, remarquant que Téo avait redressé le haut de son corps.

C’était quoi ce rêve absurde ? Rouge comme une pivoine, il passait une main sur son visage, essayant de ne plus avoir cette image en tête. Quand même ! Rêver de ça, c’était bien la première fois ! Il ne manquait plus que ça devienne un peu érotique et c’était fichu de lui. Il ne pouvait pas se permettre de se l’imaginer ! Pas du tout !

« Lianaja ? » répéta Vicélia, s’approchant de lui alors qu’il remarquait que tous les pokémons dormaient paisiblement autour de lui.

« Aucun souci … Un mauvais rêve … Enfin non, c’était un rêve plutôt sympathique mais je préfère le considérer comme mauvais. Question de principe et … »

« Lianaja ? » demanda une nouvelle fois la pokémon.

« Quoi ? Je suis rouge ? Disons qu’avec tous ces pokémons autour de moi, j’ai un peu chaud mais ce n’est rien de bien important. »

Quoi ? Elle considérait que ce n’était pas vrai ? Que ce n’était pas le cas ? Comment était-ce tout simplement possible ? BAH ! Ce que sa pokémon pensait, hein … Pourtant, elle lui fit le regard un peu dur, attendant des réponses.

« Bon, je pensais un peu à Bel, voilà tout. C’est fini l’interrogatoire, Vélicia ? »

« Lia. » répondit-elle avant de sourire. Elle était satisfaite de cette réponse donc oui.
Quand même, se faire interroger par sa pokémon ! SA POKEMON QUOI ! Avec lenteur, il se leva, regardant autour de lui. N n’était pas encore revenu ? Cela était assez perturbant. Il faisait quoi ? Car bon, ils avaient autre chose à faire aussi hein ? Des choses plus importantes. Il regarda à gauche et à droite, observant les pokémons qui flottaient dans le ciel. D’ailleurs, il avait l’impression que le Soleil se déplaçait.

« Téo ? Tu es réveillé ? » demanda la voix de N qui apparut sur sa droite, entre les arbres.

« Oui, bien entendu, tu pensais que j’allais faire le grand sommeil au beau milieu de nulle part ? Sinon, tu as fait quoi en attendant ? »

« Je discutais avec les pokémons de tout et de rien, rien de bien intéressant. Oups. J’ai l’impression que je prends tes mauvais côtés, Téo. Je dis la même chose que toi. »

« Hahaha ! Pas grave, pas du tout même. Et sinon, c’est moi ou le Soleil est en train de se déplacer ? Je ne sais pas, il me donne cette impression quand je le vois. »

Le Soleil ? N leva les yeux en l’air, cherchant à voir de quoi parlait Téo. Ah ! Il ne remarquait pas qu’il y en avait plusieurs des Soleils ? Il lui fit la remarque, Téo clignant des yeux tout en les fronçant, mettant la main sur son front.

« Ah oui, tu as raison, il y en a plusieurs … Et c’est quoi ce point noir dans le ciel ? »

« Ce point noir ? De quoi est-ce que tu parles ? »

N leva les yeux en l’air, fronçant les sourcils à son tour. C’est vrai, il y avait bien un point noir dans le ciel. Mais … Ce point noir était en train de grandir ? Qu’est-ce que … Mais ce n’était pas un point ! C’était un œuf !

« Téo ! C’est un œuf de pokémon qui tombe du ciel ! A cette hauteur, il risque de … »

Téo ? Il ne le voyait plus à côté de lui. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il remarqua l’ombre de l’adolescent qui s’infiltrait entres les arbres, se dirigeant vers l’endroit où normalement l’œuf allait tomber. N vint à sa suite, courant à toute allure derrière lui.

« TEO ! Tu n’es pas en état pour faire la course ! »

« Et l’œuf ne sera plus en état pour éclore ! » s’écria aussitôt l’adolescent aux cheveux noirs.

Il avait répondu cela alors qu’il sentait tous les pores de sa peau qui criaient de douleur. Un tel effort, il allait le sentir pendant des jours. Néanmoins, il voyait l’œuf qui se rapprochait inexorablement du sol. Purée ! S’il ne voulait pas qu’il se brise, il n’avait pas le choix ! Il retira sa veste, la tenant entre ses mains tout en bondissant dans les airs. Il réceptionna l’œuf dans sa veste, amortissant sa chute avant qu’il ne roule à moitié, évitant d’écraser l’œuf sous son poids. Lorsqu’il arrêta de rouler, N était déjà à sa hauteur.

« TEO ! C’était quoi ce saut ? Et ton corps ?! »

« Et l’œuf surtout ? C’est la première préoccupation ! Comment est-ce que l’œuf va ? Mais qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi est-ce qu’il est tombé du ciel ? »

« Un pokémon volant l’a surement laissé tomber par inadvertance. Sans toi, il y avait peu de chances qu’il s’en sorte. Bravo, Téo. »

« Ouais … Ouais … Bravo … Est-ce que le pokémon peut revenir le chercher ? »

Téo restait couché sur le dos, haletant rapidement, l’œuf sur le ventre. Il observait le ciel, remarquant les nombreux points dans celui-ci. Ils ne bougeaient plus, les Soleil eux aussi … ne bougeaient plus. C’était l’un de ces pokémons non ? Qui avait fait tomber l’œuf ? Qu’ils viennent le récupérer et ensuite, qu’il puisse souffler.

Pourtant, les pokémons dans le ciel ne vinrent jamais chercher l’œuf, fixant longuement Téo avant de s’éloigner. N les regarda partir, Téo ayant les yeux à moitié fermé. Pourtant, il demanda d’une voix lente et calme :

« Alors ? Qu’est-ce qu’ils attendent ? Cet œuf commence … à être lourd. »

« Il semblerait que ses parents veulent que tu gardes l’œuf. »

« Qu … QUOI ? Qu’est-ce que tu racontes ? Je … Un œuf ? Mais attends un peu ! »

Il voulait bien se redresser mais il poussa un gémissement de douleur, chose qui n’échappa pas à N qui s’approcha de lui. L’adolescent le repoussa d’une main, disant :

« Moi ? M’occuper d’un œuf ? Et puis quoi encore … Je … Ah ! N, je ne peux pas marcher, je ne peux plus bouger du tout. Je crois que j’en ai trop fait pour ce soir. »

« Tu ne peux … Attends un peu, je vais appeler Reshiram pour qu’il revienne. Nous rentrons au palais ! Quand même, c’était vraiment risqué ce que tu as fait ! »

« Je n’avais pas d’autres choix. Enfin bon, l’œuf va bien, c’est le plus important. Je crois, que … Je crois que … Je dois aller me reposer. Mon corps ne répond plus. »

« Ne bouge plus. Enfin, tu ne le peux pas mais … Ne fais rien du tout, d’accord ? Laisse-toi être tranquille, ensuite, nous verrons quoi faire. »

« J’espère que ça sera assez rapide, N. »

Téo restait couché au sol, l’œuf serré contre lui. Cet œuf … Il était blanc avec des vagues de couleur orange et rouge. On pourrait presque croire à des flammes. Mais bon … C’était donc son œuf ? Quel pokémon pouvait-il se trouver à l’intérieur ?

« Je crois que je suis un imbécile. Auparavant, je suis sûr que je n’aurai pas réagi comme ça … Pas aussi promptement. Trop de gentillesse de la part de Bel m’a rendu complètement gâteux et faible … Ah … Mais peut-être est-ce une bonne chose ? »

Il se parlait à lui-même, ignorant ouvertement que N était là, à l’écouter. Reshiram vint quelques temps plus tard, N soulevant Téo qui s’était endormi, l’œuf serré dans ses bras. Avec difficultés, il vint placer l’adolescent devant lui, demandant à Reshiram de se déplacer lentement pour éviter trop de perturbations.

« Je crois … Je crois bien que … Bel … »

L’adolescent aux cheveux noirs murmurait dans son sommeil, serrant avec plus d’insistance l’œuf qu’il avait contre lui. Ce qu’il avait fait, peut-être que son corps allait en garder des séquelles auxquelles il ne se serait jamais douté.

Chapitre 63 : Innocence

Chapitre 63 : Innocence

« Bel est ailleurs. Elle est en train de s’entraîner durement pour obtenir le septième badge. Elle ne voulait pas s’intéresser à la tour Dragospire. D’ailleurs, elle a sûrement capturé un cinquième pokémon à l’heure actuelle. »

Touko avait pris la parole, regardant l’air ahuri de l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci poussa un profond soupir : ça ne semblait pas être résolu, loin de là. Il demanda d’une voix un peu troublée, espérant quand même que cela ne se verrait pas trop :

« Mais où est-ce qu’elle se trouve exactement ? Qu’est-ce qu’elle fait ? »

« Je crois t’avoir déjà répondu. Tu n’as pas besoin d’en savoir plus à ce sujet, de toute façon. Alors, laisse-moi tranquille et dégage de … »

« Tu n’es pas intéressante, ce n’est pas pour toi que je suis venu, Touko. » coupa sèchement Téo. Cette adolescente … Elle n’avait rien à voir avec Anthea. Il poussa un profond soupir avant de reprendre : « Tu n’as pas une once de délicatesse et de gentillesse. »

« Qu … QUOI ? Qu’est-ce que tu racontes là ? » s’écria l’adolescente aux cheveux bruns, semblant furieuse par les paroles de Téo. Celui-ci haussa les épaules avant de dire :

« En quoi est-ce vraiment important hein ? Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? De toute façon, tu ne m’aurais pas écouté et je ne vois pas pourquoi je continue de parler avec toi, n’est-ce pas hein ? Bref … De toute façon … »

De toute façon … Il ne trouvait pas ça intéressant. Il voulait juste partir de là. Bel n’était pas ici et il n’avait pas de raison de rester. Il chercha à s’approcher de N mais les trois adolescents lui bloquèrent le passage.

« Je ne crois pas que nous en ayons terminé, tous les quatre. » déclara Touya, peu enclin à laisser l’adolescent partir cette fois-ci. Il avait des explications à donner mais pas à eux, à Bel ! Il allait devoir lui parler, qu’il le désire ou non !

« Je ne vous laisserai pas faire. Disparaissez maintenant. Après ce que vous venez de faire à Téo, j’aimerai ne pas demander à Reshiram de vous punir. »

N avait pris finalement la parole, menaçant légèrement les trois adolescents alors que Reshiram poussait un hurlement de colère. Gloups … Oui … Il valait mieux ne pas trop l’embêter. Touya s’adresse à Téo, le regardant :

« Sache que tu ne perds rien pour attendre. Aujourd’hui, Bel est une fille blessée par tes actes, encore plus que par tes paroles. Bel est une fille très gentille et … »

« Je le sais parfaitement. C’est bien ça son problème. Comme vous n’avez pas à vous mêler de cette histoire, j’ai pris ma décision alors je ne reviendrai pas en arrière. »

« Tu as osé la trahir ! Lui mentir effrontément ! Tu devrais avoir honte de toi ! » s’écria Touko, enragée alors que Téo restait stoïque. Honte de lui ? Qu’est-ce qu’ils en savaient ? Qu’est-ce qu’ils savaient à ce sujet ? Même s’ils étaient entre lui et N, il s’avança vers ce dernier, passant à côté des trois adolescents. Avec lenteur, il murmura lorsqu’il fut à leur hauteur, parlant d’une voix faible :

« Pour Bel … C’est bien elle le problème. Je ne peux pas être avec elle. Elle est trop bien pour moi, beaucoup trop. C’est une fille bien trop gentille pour être avec moi, qu’elle m’apprécie ou non. De toute façon, je suis éphémère. »

« Ephé … » commença à dire Touko, ne comprenant pas où voulait en venir Téo.

Cheren arrêta l’adolescente, lui murmurant de ne pas se préoccuper de lui. Ils commencèrent à s’éloigner, voire même à descendre de la place pour quitter la tour alors que Téo restait avec N et les deux sbires. N s’adressa à ces derniers :

« Si vous pouvez repartir et prévenir la Team Plasma que j’ai réussi à avoir Reshiram de mon côté, je vous remercierai. J’ai quelque chose d’important à faire. »

« Comme vous le désirez, maître N. » dirent les deux sbires, sachant pertinemment que ce quelque chose était en rapport avec Téo.

Quelques instants plus tard, N se trouvait face à Téo, regardant l’adolescent longuement, le dévisageant même sans que celui-ci ne dise quelque chose. Finalement, Téo vint sortir la petite canne, reprenant la parole :

« Un cadeau de la part d’Anthea. Il semblerait que ça se soit aggravé, désolé, N. »

« Et tu es quand même venu ici pour me voir ? Qu’est-ce qui se passe dans ta tête ? »

« Disons que j’en sais autant sur toi que tu en sais autant sur moi. C’est aussi simple que ça. J’ai remarqué quelques petites ressemblances entre nous. Et surtout, je ne voulais pas rater le moment où tu aurais réussi à avoir Reshiram à tes côtés. C’est vraiment très important. »

« C’est le début d’une nouvelle ère mais je dois t’avouer que je suis perplexe … Touko, Touya … Enfin, ces quatre adolescents qui contrecarrent tous mes plans à chaque fois ou presque, j’ai l’impression que leurs pokémons les apprécient énormément. »

« Peut-être est-ce le cas ? Contrairement à ce que tu crois ? »

« Tous les pokémons sont manipulés et maltraités par les humains … ou presque. L’invention de la pokéball est une chaîne entravant leur liberté mais … je ne vaux pas mieux que ces personnes. Moi-même, j’ai des pokéballs. »

« Tu les utilises pour une bonne raison : tu ne peux pas transporter tous tes pokémons avec toi. De même, tes pokémons sont pleinement conscients qu’ils voyagent avec toi et ne le regrettent pas. Il en est sûrement de même pour une bonne partie d’entre eux. »

« Peut-être … Peut-être que oui … Mais toi ? Est-ce qu’Anthea et Concordia se sont bien occupées de toi ou non ? J’ai l’impression que c’est le cas. Tu sembles plus serein. J’ai fait le bon choix de te confier à mes nourrices. Elles ont toujours été là pour moi quand j’étais un enfant. Je leur dois ce que je suis devenu aujourd’hui et je ne regrette pas ce que je suis. Ces personnes m’ont aidé à avoir ma personnalité. Téo, est-ce des personnes t’ont forgé ? »

Des personnes qui l’ont forgé ? Qui lui ont modifié son mode de vie ? Il ne savait pas … Pas vraiment … Enfin si … Peut-être … C’était compliqué, très compliqué même à dire. N, voyant son indécision, reprit la parole :

« Cette adolescente nommée Bel. Tu étais souvent avec elle, n’est-ce pas ? »

« Oui, il y a surement elle. Mais je préfère ne plus en parler. Je n’ai pas envie de regretter mes choix. Elle serait bien triste si elle savait que ça s’est empiré. »

« Empiré comment ? Je n’étais pas au courant ! » s’exclama N, s’approchant de Téo, posant ses mains sur ses épaules alors que l’adolescent montrait la canne, la faisant s’allonger pour que le bout puisse toucher le sol.

« J’en ai besoin dorénavant. Je tente de montrer une certaine contenance devant Touko et les autres voire même devant toi mais bon … Il semblerait que mon corps ait beaucoup de mal à réagir maintenant. Et surtout, je me sens bien plus faible. Anthea m’a offert cette canne et j’ai appris à l’utiliser rapidement même si j’ai eu quelques soucis quand même. »

Quelques soucis ? Il le voyait en train de peiner à ne faire ne serait-ce qu’un pas alors qu’ils étaient encore au sommet de la tour Dragospire ! C’était n’importe quoi ! Comment est-ce qu’il osait encore se déplacer de la sorte ? Surtout tout simplement pour le voir !

« Nous ferions mieux de rentrer au QG maintenant, non ? » dit Téo alors que N hochait la tête négativement, prenant la parole sur un ton qui se voulait neutre :

« Non, tu grimpes avec moi sur Reshiram, j’ai un endroit où t’emmener. »

« Un endroit ? Est-ce que tu es vraiment sûr que tu as le temps pour ça ? Je préfère te demander … et surtout, quel endroit ? »

« Un endroit que nul ne connait à part moi. Enfin, bientôt, nous serons deux à le savoir. Je te poserai bien la question pour savoir si tu veux me suivre mais c’est un ordre de ton chef. »

Un ordre de son chef ? Cela prêtait à sourire mais il n’en fit rien. Il hocha simplement la tête alors qu’il poussait un profond soupir. Oui, Bel l’avait changé … et en bien. Il y avait aussi Anthea, il devait reconnaître qu’il était différent d’il y a quelques mois, lorsqu’il avait débuté son voyage initiatique. Alors qu’ils étaient juchés sur Reshiram, N lui demanda :

« Je voulais savoir … Par rapport à Bel, est-ce qu’il y a des chances que si tu la fasses … »

« Qui aime bien châtie bien. Si on peut éviter de parler trop longtemps de ça … »

« Comme tu le veux, c’était juste une simple supposition. Je pense que j’en ai la confirmation maintenant. » répondit N, demandant ensuite à Reshiram de quitter la tour Dragospire tout en lui donnant des consignes de l’endroit où ils allaient se rendre tous les deux.

Dans les escaliers menant au sommet de la tour Dragospire, trois adolescents étaient assis de telle façon qu’il n’était pas possible de les voir. Ils se regardèrent longuement, Touko prenant la parole après quelques instants pour dire :

« Quel connard. Comme si ça arrangeait les choses ! »

« Mais dans le fond, cela se tient … si ce qu’il dit est vrai. Mais cette canne semble tout ce qui a de plus réel. C’est pourquoi je pense qu’il dit la vérité. »

« Tu crois vraiment … Après, il est vrai que … d’après ce que je remarquais, il semblait avoir du mal à bouger. Vous pensez que Bel est au courant ? »

Les trois adolescents discutaient entre eux, après les paroles de Téo avec N. Il fallait dire qu’ils n’étaient pas au courant de la maladie de l’adolescent et maintenant qu’ils venaient de l’apprendre … Mais ça ne changeait rien aux faits !

« Téo a quand même rendu Bel sacrément triste ! Même s’il est atteint par la maladie, ça ne lui permet pas de se comporter comme le roi des imbéciles ! »

« Touko, nous devrions plutôt nous rendre au fameux palais dans le désert dont parlait N. Sans le second dragon légendaire, nous ne pourrons pas le combattre. » déclara Touya, l’adolescente venant poser sa tête sur son épaule.

« Sans mentir … Ce type me fatigue. Et Bel aussi … »

« Désolé, Touko. On ne peut pas vraiment les aider. Il faut qu’ils se débrouillent seuls mais nous devrions quand même prévenir Bel, je pense. » répondit Touya.

« Et l’inquiéter encore plus qu’elle ne l’est ? Si elle a décidé de s’entraîner seule dans les herbes, c’est bien parce qu’elle ne veut pas qu’on la voir en train de pleurer à cause de Téo. » déclara Touko, émettant un petit grognement en retirant sa tête.

« C’est mieux que de la voir se faire du souci car elle ne sait pas où il est. De même, ça la forcera alors à nous accompagner. Ainsi, elle pensera que la prochaine fois que nous verrons la Team Plasma, Téo sera parmi eux. »

Lui mentir à moitié, n’est-ce pas ? Elle n’aimait que moyennement cette idée. Mais pourtant, elle savait très bien que ça serait la seule qu’ils avaient. Bon … Elle appuya sur les boutons du Vokit alors qu’ils descendaient de la tour Dragospire.

« Bel ? Réponds-moi. Bel. » demanda Touko jusqu’à ce que le visage de l’adolescente aux cheveux blonds se fasse voir. Elle était un peu entaillée aux joues, de l’herbe et de la terre un peu partout sur son visage. « Qu’est-ce que … »

« Touko ? Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi tu m’appelles ? »

« Et toi, pourquoi tu es recouverte de terre ? Où est-ce que tu as été traîné ? »

« Je voulais juste capturer des nouveaux pokémons, c’est tout ! » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds alors que Touko poussait un soupir.

« Nous sortons de la tour Dragospire. Essaye d’être un peu plus propre quand nous arrivons. » répondit Touko avant de couper la communication. Elle n’avait pas eu le courage.

Ailleurs, dans le ciel, Téo s’accrochait aux poils de Reshiram alors que N était à la base du cou de ce dernier. Heureusement, le pokémon ne semblait pas voler trop vite car vue cette hauteur, il valait mieux ne pas trop regarder en bas.

« C’est la première fois que tu voles sur le dos d’un pokémon, Téo ? »

« Oui … Oui … Ne te moque pas non plus hein ? Je ne pense pas avoir le vertige mais quand même, c’est sacrément haut. »

« Le mieux est de ne pas regarder le sol, c’est aussi simple que ça. »

« Aussi simple à dire, pas à faire ! Il n’y a même pas de sol ! Juste de l’eau ! Où est-ce que tu m’emmènes, N ? Je sens que je ne vais pas apprécier cet endroit. »

« Et je sens que ça sera le contraire. Nul ne connait cet endroit à part moi … avant aujourd’hui. Mais j’ai l’impression qu’il faut que tu le connaisses. »

« Et j’ai l’impression qu’il faut que je retouche le sol avec mes pieds car je vais défaillir. »

N émit un petit rire alors que Téo ne trouvait pas cela drôle du tout. Il n’avait vraiment pas envie de casser la figure ! PAS DU TOUT ! Pourquoi est-ce que N l’emmenait là-bas ? Et puis en même temps, il avait du mal à tenir les poils de Reshiram dans ses mains. Son corps ne lui répondait qu’à moitié. Alors bon … C’était difficile, très difficile … de ne pas lâcher. N remarqua la faiblesse chez Téo et lui dit :

« Nous sommes bientôt arrivés, essaye de t’accrocher, d’accord ? »

« Je fais de mon mieux … mais sincèrement, où est-ce que l’on va ? »

« Tu peux la voir maintenant. » répondit N alors que l’adolescent regardait par où il pointait son doigt. Une île ? Mais elle semblait vierge de toute habitation.

« Qu’est-ce qui se passe là-bas ? Je veux dire … Il n’y a aucun homme qui y habite ? »

« C’est le cas … Il n’existe que des pokémons sur cette île. Généralement, les tempêtes et les ouragans empêchent de s’y rendre, c’est une sorte de domaine secret. »

« Et toi, tu y es arrivé comme ça ? Par hasard ? » demanda Téo, toujours aussi surpris par ce qu’il voyait. N hocha la tête positivement.

« Par hasard, oui. Pendant que je voyageais, j’ai été pris dans un ouragan et lorsque je me suis réveillé, je fus sur cette île. Tu verras, les pokémons sont plus que pacifiques. »

« Plus que pacifiques … peut-être pour toi, moi, je ne suis pas sûr. »

Pas du tout même. Il ne le sentait pas … mais en même temps, N lui faisait confiance. Il devait donc l’honorer. Mais dans sa tête, il avait tellement de choses qui se bousculaient. Qu’est-ce qui était bon ? Qu’est-ce qui était mauvais ? Il ne savait pas du tout. Loin de là même. Il avait besoin de se reposer … encore une fois. Reshiram vint atterrir sur l’île.

Chapitre 62 : Légendaire

Chapitre 62 : Légendaire

« Je vais faire quelques pas. » déclara Téo avant de se lever faiblement, quittant finalement le lit alors qu’Anthea se mettait déjà debout. Un premier pas puis un second et il vint gémir de douleur. Aussitôt, la femme aux cheveux roses vint lui tendre un petit objet métallique et cylindrique. Elle appuya sur l’un des boutons qui le parcourait, l’objet s’allongeant jusqu’à prendre la forme d’une canne avec une poignée pour se tenir correctement dessus.

« C’est la meilleure canne que j’ai pu trouver pour toi. J’espère qu’elle te convient. »

« Dans mon estime personnelle, j’aimerai plutôt la briser en morceaux. »

« Il faut parfois savoir mettre son estime ou sa fierté de côté pour avancer dans la vie. Ne soit pas trop confiant car cela deviendrait de la prétention. »

« J’aimerai aussi retrouver N si c’est possible. Du moins, aller là où il se trouve. Est-ce que ça serait possible ou non ? Enfin, j’espère ne pas trop en demander. »

« Hum … Je vais faire de mon mieux pour voir où il se trouve et ensuite que quelqu’un t’y emmène, qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce que cela te satisfait ? »

OUI OUI ! Bien entendu ! Mais cette femme … Anthea … Même si cela ne faisait que quelques jours, il avait l’impression que ça faisait une éternité qu’il était ici … Une belle éternité ! Une bonne éternité ! Il ne trouvait pas tout ça déplaisant, loin de là même !

« Faisons quelques pas alors ? Utilise donc ta canne pour voir si tu arrives à l’utiliser. »

BAH ! Il n’était pas complètement stupide ! Il brandit la canne en avant, posant la pointe au sol avant de commencer à marcher. Ou plutôt à se vautrer au sol. Enfin, il semblerait que c’était ce qui était prévu mais qu’Anthea en avait décidé autrement. Elle s’était placée devant lui, le réceptionnant avant qu’il ne s’écroule.

« Tu vois ? Je te l’avais bien dit, Téo. Utiliser une canne n’est pas aussi simple que ça. Tu as mis beaucoup trop de distance et surtout, surtout, le gros problème est que tu ne la tiens pas droite. Si tu ne la tiens pas droite, elle glissera … comme maintenant. »

Quel idiot mais quel idiot ! Il avait vraiment honte de tout ça ! Mais quel idiot ! Il s’en voulait ! Il rougissait violemment, remerciant Anthea avant de suivre ses conseils. Il fit quelques pas, tenant bien la canne de façon droite.

« Comme ça, Anthea ? J’espère que c’est bon … Enfin, que je la tiens bien. »

« C’est parfait, Téo ! Très bien même. Fais encore quelques pas. Allons prendre un peu l’air jusqu’à une fenêtre. Enfin bon … Prendre l’air dans un palais souterrain … C’est un peu spécial, n’est-ce pas ? »

Elle ne rigolait pas mais elle ne faisait que lui sourire. Et ce sourire en valait mille aux yeux de Téo. Il se sentait si bizarre en la compagnie de la jeune femme mais elle avait presque dix ans de plus que lui, autant dire qu’il ne se faisait pas d’illusions. De toute façon, ce n’était pas vraiment ça … Comment dire … Oh … Il ne savait pas comment l’exprimer.

Ah … Il était fatigué et lassé … Vraiment fatigué même. Et il sentait la maladie qui envahissait complètement son corps. Néanmoins, il ne pouvait rien y faire. Et surtout, il évitait de le montrer à Anthea. Du moins, il essayait, chose bien plus difficile qu’il ne le pensait. La jeune femme se tourna vers lui.

« Est-ce que tu seras capable de marcher correctement devant maître N ? »

« Je ne sais pas vraiment … mais je vais faire de mon mieux. Et si par malheur, je me retrouve en face des autres, j’éviterai de montrer la canne. »

« Tu es vraiment sûr ? Fais-moi cette promesse. Un ami de maître N est quelqu’un de très important à ses yeux. Il faut que tu le saches. »

« C’est vraiment gênant … Je ne veux pas dire ça comme ça mais bon … Enfin bref … » bredouilla l’adolescent aux cheveux noirs, regardant à côté de lui.

« Je veux une promesse sinon, je ne préviendrai pas la Team Plasma de t’emmener avec eux à l’endroit où le maître N se trouve. »

« C’est vraiment si important que ça les promesses ? Sincèrement, je ne trouve pas que ça soit … Enfin bon … D’accord, je vais faire de mon mieux pour combattre la maladie. De toute façon, je l’ai déjà promis à tellement de personnes. Je n’aime pas mentir. »

« Soit, si tu me le promets, je veux bien aller les prévenir. Je vais contacter Concordia aussi. Néanmoins, pendant ce temps, essaye de t’entraîner à marcher avec la canne. »

Bien entendu ! C’est ce qu’il comptait faire au lieu de rester sur place ! Il se sentait bien mieux, plus calme, plus serein. Chose qu’il n’avait jamais été réellement depuis tout ce temps, sauf dernièrement avec Bel. Est-ce que sa maladie … du moins, savoir que les gens connaissaient au sujet de sa maladie … Ca le calmait ? Ca lui permettait d’être apaisé ?
Peut-être … Il ne savait pas … Mais il savait quand même qu’Anthea était aussi pour quelque chose dans tout ça. Autant Concordia était très agréable aussi, très gentille, autant Anthea semblait réellement attentionnée envers lui. A croire qu’il lui avait tapé dans l’œil mais bon, c’était impossible vu qu’elle avait quand même dix ans de plus que lui.

Ah … Cette femme était spéciale et dans le fond, il comprenait parfaitement ce que N voulait dire. Du moins, qu’il considérait ces deux personnes comme … spéciales. Elles l’étaient tellement. Il avait lui aussi de les protéger, c’était bien la première fois qu’il se sentait aussi dévoué envers une autre personne. Il voulait éviter de décevoir Anthea.

« Je m’en fais la promesse. Je ferai tout pour qu’Anthea soit heureuse … Concordia aussi. » se dit-il à lui-même, commençant à faire quelques pas sans la canne.


Oh … Bien entendu, il n’était pas sûr de bien y arriver. Mais aussi, après ce qu’il avait fait à Bel … Pourquoi est-ce qu’il avait envie de se faire pardonner par elle aussi ? Il ne savait pas … car il était coupable ? Vraiment coupable ? Oui, il l’était, complètement même. Mais il n’osait pas s’adresser à Bel. Il ne saurait pas quoi lui dire. Qu’il avait envie de connaître N ?

Connaître N ? Alors qu’il était avec une jolie fille d’habitude ? Ca paraitrait bizarre. Mais en même temps, il n’était pas là pour donner des leçons ou tout simplement pour … ça. Voilà … Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça ? Ah quel idiot. Il valait mieux ne rien dire et se taire. C’était beaucoup mieux que de l’ouvrir inutilement.

Ah … Bon … Il attendait qu’Anthea revienne, la jeune femme se présentant à lui après une demi-heure. Lui ? Il était tout simplement debout, regardant l’étendu de terre devant lui à travers une fenêtre. Vraiment … C’était spécial.

« Alors ? Qu’est-ce que la marche a donné ? J’ai eu du mal à te retrouver. »

« Je ne voulais pas t’inquiéter, Anthea. Je vais bien … Mais pour N ? Qu’est-ce que cela donne ? » demanda Téo, se tournant vers la jeune femme aux cheveux roses.

« Tu peux y aller même si j’ai pris quelques précautions. Tu as un Vokit, n’est-ce pas ? Je me suis renseigné pour en avoir un. Question de sécurité. Donne-moi donc ton identifiant que je puisse t’enregistrer et inversement. »

« Euh … Il n’y a quand même pas besoin de faire … D’accord. »
Il était vraiment gêné et perturbé par tout ça. Quand même, Anthea en faisait beaucoup pour lui. Il enregistra son nom, la jeune femme faisant de même de son côté. Voilà … Il avait donc la première personne qu’il avait eu envie d’enregistrer délibérément. Enfin, ça ne lui déplaisait pas d’avoir Bel et … AH ! Bel était juste au-dessous du nom d’Anthea. En même temps, pour le professeur Araragi, il avait bien rajouté le professeur devant sinon, elle aurait été entre les deux. Puis pourquoi ça le perturbait autant ?

Il ne savait pas … Sauf que lorsqu’il fut l’heure de partir pour aller rejoindre N, il eut un geste malheureux. Malheureux à ses yeux. Il vint embrasser Anthea sur les joues, se surprenant lui-même alors qu’il bredouillait :

« Je vais vite revenir, je vous le promets, mesdemoiselles. Et je vais veiller à ce que N aille bien. Je vous le promets. »

« Fais surtout à ta santé. » répondit Anthea, continuant de lui sourire, les joues un peu rougies alors que Concordia faisait de même. Là, quelques sbires l’attendaient, dont un qui allait prendre les commandes du véhicule qui le sortirait de sous la terre.

Direction Flocombe ! Il ne savait pas ce qui allait l’attendre là-bas à part N. Est-ce qu’il y avait une chance que Touko et les autres soient présents ? Il ne savait pas pourquoi mais il avait le sentiment que ça serait le cas. Peut-être … une prémonition ? En même temps, la première chose qui le perturbait, c’était plutôt le fait qu’il ait … embrassé Anthea.

« Même si c’est sur la joue … Ce n’est pas … normal que je fasse ça. »

Il se sentait un peu ridicule à cause de son acte. En même temps, il avait bien mérité d’être ridicule. Comment est-ce qu’il avait osé faire ça, Il ne le savait pas … Il savait juste qu’il était vraiment stupide sur ce coup. En même temps, il se sentait encore une fois plus léger qu’auparavant. Peut-être que … Comment dire cela … Peut-être qu’il avait besoin de faire ça ? Qu’il devait s’ouvrir bien plus aux autres ? Et à Bel aussi ?

Finalement, ils arrivèrent à Flocombe … ou plutôt à la Tour Dragospire. Là-bas, on lui assigna deux membres de la Team Plasma alors qu’il montait la tour, accompagné par les sbires. Utilisant sa canne pour se déplacer, il espérait juste que Bel ne le verrait pas dans cet état. Il ne voulait pas la voir … pas du tout.

Pas du tout … Il n’était pas rassuré, pas le moins du monde. Il ne voulait pas … Pas du tout. Il devait faire la discussion avec les sbires pour passer le trac. Il s’adressa à eux, parlant d’une voix lente mais calme … enfin, seulement en apparence :

« Qu’est-ce que la mission … Enfin, la Team Plasma devait faire quoi dans cette tour ? »

« La Team Plasma en elle-même, rien du tout. Mais le chef N devait se rendre à son sommet et prouver à Reshiram qu’il était digne de lui. »

« Reshiram ? Vous plaisantez, j’espère ? Le pokémon légendaire est vraiment à son sommet ? Mais qu’est-ce que l’on attend ! »

Maintenant, il était vraiment excité et pressé ! Il accéléra le rythme, malgré sa maladie alors que les sbires l’accompagnaient. Reshiram ! N allait-il vraiment faire ça ? Réussir à dompter un pokémon légendaire ! Rien qu’à l’idée d’y penser …

« Dépéchez-vous ! Ils sont au sommet, n’est-ce pas ? Combien d’étages cette tour as-t-elle ? Je commence à fatiguer avec tout ça ! »

« Nous y sommes bientôt mais … tu n’es pas malade à la base ? Et cette canne ? »

Le sbire venait de lui poser une question mais il évita d’y répondre ou plutôt furtivement. Ah … Comment faire ? Il ne savait pas … mais un puissant grondement résonna dans toute la tour, la faisant trembler de toutes parts.

« Qu’est-ce qui se passe ? » s’écria Téo.

« Le dragon légendaire est réveillé ! Maître N l’a réveillé ! Dépêchons-nous ! »

Se dépêcher ? C’était un peu l’idée oui ! Les trois personnes vinrent jusqu’au sommet de la tour, tous s’arrêtant devant l’imposante créature qui se trouvait face à eux.

« Reshiram … » murmura Téo, plus sous le choc qu’autre chose.

Reshiram avait la tête baissée, un adolescent aux cheveux verts se trouvant devant lui. Un adolescent que Téo reconnaissait parfaitement puisqu’il s’agissait de N ! N avait vraiemnt dompté le dragon légendaire ?

« Je suis en quête de réalité … alors que tu recherches l’idéal. Voilà nos différences, la triste réalité. Tu ne peux pas m’arrêter, vous ne pouvez pas m’arrêter. »

C’était N qui venait de s’adresser à Touya, Touko mais aussi Cheren. Bel n’était pas avec eux ? Comment cela se faisait ? Il valait mieux se méfier. Il ne la voyait pas, ce qui n’était pas forcément une bonne chose. Elle était peut-être cachée. Il rangea sa canne.

« Téo ? Qu’est-ce que tu fais là ? » demanda N, le remarquant finalement derrière Touko, Touya et Cheren. Touko se retourna la première, s’avançant vers Téo, le poing levé et prête à le frapper violemment.

Pourtant, elle s’arrêta au moment où un puissant hurlement résonna au sommet de la tour, hurlement causé par Reshiram alors que N reprenait la parole :

« Que comptais-tu faire, Touko ? Ne t’avise pas de lever la main envers Téo. »

Le dragon blanc s’envola, se dirigeant vers Téo pour se placer devant lui mais surtout entre lui et Touko. L’adolescente émit un grognement avant de répondre :

« C’est une affaire entre lui et moi. Je lui ai promis que j’allais le faire souffrir pour ce qu’il a fait à Bel. Oh oui, il va le regretter et … »

« Tu ne le toucheras pas. Je ne te le permettrai pas. » déclara N, peu enclin à laisser Téo se faire frapper par Touko. D’ailleurs, les deux sbires qui accompagnaient l’adolescent vinrent se placer juste à côté de celui-ci. Il valait mieux se faire bien voir par le chef.

« Si ce n’est pas elle qui le peut, ça sera moi alors. »

Une voix venait de s’adresser à N, sortit de nulle part ou presque. L’adolescent aux cheveux verts tournoya sur lui-même. Il manquait quelqu’un ! Où était Touya ? Celui-ci fit son apparition à côté de Téo, son poing droit venant le frapper violemment à la joue droite. Téo vint rouler sur le sol, poussant un cri de douleur alors qu’à côté de Touya, un Lewsor se trouvait-là, prêt à utiliser sa téléportation une nouvelle fois.

« Ca, c’est pour avoir fait encore pleurer Bel. Tu ne peux pas t’en empêcher, Téo hein ? »

« Où est-elle ? Je ne la vois pas du tout. »

« En quoi est-ce que ça te concerne ? Tu n’as pas à être au courant, surtout pas après tes derniers actes. » répondit Touya, son Lewsor le téléportant avant que Reshiram ne réagisse et ne lui fasse payer l’acte qu’il venait de commettre.

« Je tenais juste à être renseigné à ce sujet. Comme elle traîne toujours avec vous … De toute façon, tant mieux qu’elle ne le soit pas. Je n’aurai alors pas à me retenir contre vous. »

« Téo, tu ne m’as toujours pas dit ce que tu faisais ici. Normalement, tu devais être au palais, en train de te reposer avec Anthea et Concordia. »

« J’ai décidé de venir pour voir comment cela se passait de ton côté, N. Je pense que j’ai bien fait quand même. Alors … Comme ça, tu as réussi à dompter Reshiram. Je ne dis pas capturer car je sais bien que ce n’est pas le cas. »

« Reshiram a reconnu mon désir de réalité. Faire de mes rêves une réalité. Il a décidé de m’aider. Je laisse aux autres la possibilité d’aller chercher l’Idéal : Zekrom. »

L’Idéal … Zekrom. Enfin, ce n’était pas le plus important à penser en ce moment même.

Chapitre 61 : Ressemblances

Chapitre 61 : Ressemblances

« Vous êtes sûre que c’est une bonne idée ? Je veux dire … Vous pourriez quand même faire autre chose que de rester là à ne rien faire. »

« Je ne fais guère rien. Je vous surveille. » déclara Anthea alors qu’elle coupait une pomme. Lui ? Il était assis dans le lit, encore une fois. Il pouvait un peu bouger mais pas trop. On lui avait conseillé de se reposer grandement, le temps que les nouveaux médicaments emmenés fassent leurs effets. Il dit d’une voix un peu troublée :

« Je croyais qu’on avait dit de ne pas nous vouvoyer ? »

« Hum ? Et donc ? Si vous le faites, je le fais, non ? » répondit-elle dans un sourire, tendant l’un des quartiers de pomme à Téo qui vint rougir faiblement.

« Je suis fautif … Si je commence à te vouvoyer, c’est normal que tu fasses de même. »

« Je pense que je peux te pardonner, Téo. Raconte-moi donc comment tu as connu maître N, comment tu as rejoint la Team Plasma, bref, tu devrais me parler un peu de toi. »

« Anthea, tu ne devrais pas se faire fatiguer notre hôte. » déclara une voix derrière la jeune femme aux cheveux roses. Celle-ci se retourna, reprenant la parole :

« Je voulais seulement m’intéresser un peu plus à l’invité de maître N. »

« Bien entendu, bien entendu. Mais il est vrai qu’il est très rare de voir des adolescents dans la Team Plasma mais surtout des personnes proches de maître N. Je pense que je veux bien entendre ton histoire aussi. » annonça finalement Concordia.

Elle prit une seconde chaise, venant s’asseoir à côté d’Anthea qui lui tendit un quartier de pomme pour qu’elle puisse la peler à son tour. Il avait un peu honte … Il avait l’impression de se servir de ces deux femmes. C’était un peu monstrueux en soi. Du moins, c’est comme ça qu’il voyait la chose. Après, il n’était pas sûr que ça soit … vraiment ce qu’il pensait.

« Je ne sais pas vraiment qu’est-ce que je pourrai vous raconter. Ma vie n’est pas très intéressante, vous savez. » bredouilla Téo. Depuis qu’il était là, il était vraiment confus et perturbé. Il avait l’impression que … ces femmes étaient différentes de toutes celles qu’il avait connues, même sa propre mère ne semblait pas aussi … tendre.

« Oh … Nous sommes sures que si. Toute vie est potentiellement intéressante. »

« Anthea, je ne crois pas que ça soit une bonne chose. Sincèrement, je … »

« Téo, si tu nous racontes comment était ton enfance, nous te raconterons celle de maître N. »

« Anthea ! Quelle proposition est-ce là ? » s’exclama Concordia, surprise par le ton employé.

« N … Peut-être que … Oui … Peut-être que je peux vous en parler un peu mais n’ayez pas pitié, d’accord ? C’est surtout ça. » murmura Téo. En apprendre un peu plus sur N … grâce à ces deux femmes, c’était une bonne chose. Du moins, il le voyait comme ça.

Finalement, il parla plus que nécessaire. Il le sentait dans sa voix puisqu’il racontait comment il était né, comment était son père, comment était sa mère. Il racontait aussi comment il avait décidé de fuguer, les petites histoires de son enfance, toutes ces choses. A la fin de son histoire, Anthea avait perdu son sourire, baissant la tête.

« Ce n’est pas très … joyeux si je peux me permettre. » déclara-t-elle.

« Ce n’était pas vraiment le but de mon histoire. Je suis désolé … Je ne voulais pas vous déprimer mais bref, voilà … comment ça se passait. »

« Même si normalement Anthea n’aurait jamais dût le promettre, nous allons te raconter l’histoire de maître N. Nous pourrons même te faire visiter sa chambre d’enfant. »

« C’est sûr que vu l’endroit, il peut se permettre d’en avoir plusieurs. » répondit l’adolescent, essayant de rigoler un peu pour retirer l’ambiance qu’il avait installée avec son histoire.

« Peut-être devrions-nous plutôt d’abord répondre à tes questions si tu en as ? » demanda Anthea. Des questions ? Au sujet de quoi ? De qui ? De N ?

« Je ne sais pas vraiment ce que je pourrai demander. Est-ce que N a toujours été ainsi ? Il semble en vouloir quand même énormément aux hommes. »

« Disons qu’il a été peu à peu incité à devenir de la sorte. » répondit doucement Anthea. Incité ? Cela voulait dire que quelqu’un l’avait forcé peu à peu ?

« Je crois qu’il vaut mieux que vous me racontiez tout … Enfin, si vous le désirez bien toutes les deux, je ne peux pas vous forcer. »

« Est-ce que tu es capable de te lever ? » demanda Concordia alors qu’il répondait que oui. Pourtant, lorsqu’il fit un premier pas, Anthea vint prendre son bras, lui murmurant de s’accrocher à elle et Concordia. Hahaha … Il pouvait se considérer comme chanceux mais bon … Il n’était pas fait pour draguer, loin de là. Il était plutôt réservé.

Mais ça, il ne le montrait pas. Il ne le montrait pas à Bel. Il n’avait pas envie … de se rapprocher d’elle. Même si, au final, il se sentait mal à cause de ce qu’il avait fait et dit. Il avait quand même blessé l’adolescente par rapport à ses sentiments. Il savait qu’elle était quand même très attachée à lui, voire même un peu plus mais … mais … Non. Il ne pouvait pas se le permettre, c’était tout. Il ne pouvait pas.

Il aurait bien aimé y répondre mais ce n’était pas dans son caractère. Ce n’était pas lui. Il n’en était pas réellement capable, contrairement à ce qu’elle pouvait s’imaginer. Ah … Il se demandait ce que Bel faisait maintenant. Ses yeux se posèrent sur son Vokit. Après sa nouvelle trahison, il était sûr et certain que Touko et les autres allaient tout faire pour l’empêcher de la voir mais en même temps, il ne voulait pas.

« Nous y sommes, Téo. Nous sommes devant la chambre de maître N. »

Anthea avait remarqué le petit voile dans les yeux de Téo, ne disant rien. Seule Concordia avait pris la parole, montrant la porte en face des trois personnes. C’était là que N avait passé son enfance ? Cela semblait tout ce qu’il y avait de plus basique en extérieur.

Anthea l’invita à pénétrer à l’intérieur, l’adolescent se retrouvant entre les deux femmes alors qu’ils rentraient tous les trois. Cette chambre … C’était vraiment une chambre d’enfant mais une chambre à jouer ? Avec le petit son d’une boîte à musique comme si elle ne s’arrêtait jamais … En même temps, il y avait aussi un petit train qui continuait de rouler sur les rails. Des cubes, des peluches, il y avait un peu de tout.

« Est-ce que je peux … dire que c’est un peu sinistre ? »

« C’est normal. Cet endroit a été délaissé pendant des années mais nous avons tenu à nous en occuper car maître N aime retourner là-bas quelques fois. »

« Ah … Je vois, je vois … Ce n’est pas vraiment sinistre, pardon. C’est plutôt triste. »

Les deux femmes se regardèrent longuement, comme pour étudier ce qu’il venait de dire. Est-ce qu’il avait prononcé quelque chose de problématique ? Il se sentait un peu intimidé.

« Il est vrai que la vie de maître N n’a pas été forcément très joyeuse. Est-ce que tu veux retourner dans ta chambre pour que nous te racontions son histoire ? »

« Je préférai … ici … J’ai l’impression que c’est ici la place la plus importante pour N. »

« Oh … Nous voyons, nous voyons. Tu n’as pas totalement tort. » répondirent les deux femmes ensemble alors qu’ils se mettaient en cercle, le fond sonore se faisant entendre grâce à la boîte à musique. Elle était vraiment belle cette musique … mais triste.

« AH ! Désolé, j’ai un petit souci, je le règle tout de suite ! »

Il venait d’entendre son Vokit qui s’allumait, signe que quelqu’un cherchait à le joindre. Les deux femmes le regardèrent alors qu’il voyait le nom de Bel qui s’inscrivait. Il ne … Il ne devait pas l’effacer même si cela s’avérait nécessaire. Il ne voulait pas.

« Voilà, c’est réglé, je ne serai plus dérangé. » dit l’adolescent après quelques instants.

« Peut-être était-ce une personne importante ? Néanmoins, si tu es capable de communiquer avec l’extérieur, comptes-tu trahir la Team Plasma ? »

La question était grave, très grave, de la part de Concordia. Elle lui avait posé une question des plus pointues mais surtout pertinentes. Il ne pouvait pas lui mentir.

« C’était une personne très importante mais je ne peux pas lui répondre. Quant à communiquer avec l’extérieur, je ne le ferai pas. Enfin, je ne trahis pas la Team Plasma car je n’en fait pas partie. Je suis aux côtés de N, pas de la Team Plasma. »

« Oh. » murmurèrent les deux femmes en même temps, semblant satisfaites de la réponse de Téo. Celui-ci ne soupira même pas de soulagement, n’ayant jamais été réellement inquiet par tout cela, loin de là même. Alors … Il était temps de parler de N, non ?

Et il y en avait beaucoup à dire à ce sujet. Anthea fut celle qui raconta l’histoire, semblant être faite pour ça. Elle murmura à Téo que N avait toujours été un enfant solitaire. Aucun humain ne pouvait s’approcher de lui à part Ghétis. Il fallait dire que N était promis à devenir le futur roi. Aucune personne ?

« Vous voulez dire que … N n’a jamais connu d’autres personnes de son âge ? »

« Pas avant ses quinze ans, jour de son intronisation. » répondit Concordia.

Intronisation. Il avait été fait roi ? Il ne s’était donc pas trompé au sujet de l’adolescent. Celui-ci était bel et bien un roi ! Mais bon, peut-être était-ce tout simplement une invention de la Team Plasma ? Et en même temps …

« N n’a jamais eu réellement d’amis depuis le début. » murmura l’adolescent aux cheveux noirs. Anthea hocha la tête négativement avant de dire :

« Ce n’est pas vraiment le cas. N n’a jamais eu d’ami humain … mais il était entouré par les pokémons que le grand sage Ghétis ramenait. »

Ghétis lui ramenait des pokémons ? Mais pour quelle raison ? Pour que le garçon aux cheveux verts se rapproche d’eux ? Ou alors … Il y avait autre chose ? Alors que Concordia allait reprendre la parole, ce fut Anthea qui vint dire :

« Ces pokémons étaient tous maltraités, depuis le début. Des pokémons qui avaient été battus voire même torturés par leurs anciens dresseurs. »

« Mais qu’est-ce que … A quoi est-ce que … Enfin non … Je … »

« Anthea, tu n’étais pas obligée de préciser cela. Néanmoins, ce qu’elle dit est vrai. Ces pokémons avaient eu une existence horrible et triste mais grâce à maître N, ils purent enfin être heureux et apaisés. Ils le méritaient. »

« Mais tout cela a fait se développer en maître N une animosité envers les humains. Une animosité telle que même les membres de la Team Plasma le laissent indifférents. »

« Mais vous deux ? Vous … »

« Nous nous occupons de maître N depuis l’âge de ses cinq ans. Nous avons toujours été à ses côtés depuis sa plus tendre enfance. Nous sommes les rares personnes avec qui … »

« Les rares personnes qu’il apprécie. » murmura Téo.

« C’est exact, Téo. » répondit Anthea alors que l’adolescent aux cheveux noirs semblait songeur. Quelque chose était bizarre. Pourquoi n’emmener que des pokémons blessés à N ? Quelle était cette raison ? Pourquoi ? Mais surtout, si seul Ghétis était …

« Est-ce que le grand sage Ghétis est le père de N ? »

« … … … Oui. » répondit Anthea après quelques instants, ayant regardé Concordia pour savoir si elles pouvaient en parler toutes les deux.

« Mais la mère de N ? Est-ce qu’elle fait aussi partie de … »

Il s’arrêta dans ses propos, remarquant l’air sombre que venait d’arborer les deux femmes. Ah … Un sujet fâcheux, très fâcheux même d’après ce qu’il remarquait.

« Pardonnez-moi, je n’aurai pas dût en parler. »

« Ce n’est guère de ta faute, tu n’étais pas au courant, comment pouvais-tu le deviner ? » répondit Anthea dans un petit sourire alors qu’il semblait soucieux.

« Je crois que j’en ai assez appris au sujet de N. Est-ce que l’on peut me ramener dans la chambre ? Je crois que j’ai besoin de me reposer. »

« Je te laisse t’en occuper, Anthea. » déclara Concordia avant de se lever, rapidement rejointe par les deux autres personnes. Sans répondre, Anthea tendit son bras à Téo pour qu’il puisse s’y accrocher. A force de rester assis, il avait quelques crampes. Il espérait que tout cela allait bientôt partir car il en avait assez de rester là sans rien faire.

Pendant les prochaines minutes, il ne vint pas parler à Anthea. Cette nouvelle lui montrait à quel point N … était quand même assez proche de lui. Du moins, qu’il lui ressemblait … contrairement à ce qu’il avait pensé au départ.

« Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux apparences. »

« De quoi veux-tu parler, Téo ? Ou alors, tu t’adressais à toi-même ? »

« « C’est le cas, je suis désolé … Anthea. Merci de m’aider à m’emmener dans la chambre. »

Mais de rien. C’était tout naturel de sa part. Lorsqu’ils arrivèrent dans la chambre, il vint se coucher dans le lit, Anthea revenant s’asseoir à côté du lit.

« Tu ne vas quand même pas … encore rester à côté de moi ? »

« Et pourquoi pas ? Je dois veiller sur toi, ce sont les ordres de maître N. »
Ordre ou non, c’était quand même assez gênant à force. Pourtant, il ne vint plus rien dire, regardant le plafond alors qu’il était couché dans le lit. N … avait eu une enfance solitaire. Il ne pensait pas malheureuse car accompagné des pokémons, il avait au moins eu de la compagnie … contrairement à lui.

« Repose-toi encore une fois, Téo. »

« Je pense que c’est ce que je vais faire. Est-ce que tu peux me réveiller dans quelques heures ? Après que je me sois bien reposé ? Ou pour mes médicaments. Merci Anthea. » répondit l’adolescent aux yeux rubis, fermant les yeux pour s’endormir. Là encore, il s’était apaisé, il se sentait tranquille, l’âme en paix. Oui … Par rapport à N, il commençait à mieux comprendre l’adolescent, ce qui était une bonne chose à ses yeux, une très bonne … chose.

Chapitre 60 : Palais enfoui

Chapitre 60 : Palais enfoui

« Téo ? Comment est-ce que tu vas aujourd’hui ? Est-ce que pour cela que tu as préféré quitter Bel ? » demanda l’adolescent aux cheveux verts, ne passant pas de temps à déclarer ce qui lui tenait à cœur visiblement. Assis dans le lit, Téo hocha la tête positivement.

« Je ne vais pas mentir … C’est le cas. Je ne veux pas la rendre encore plus soucieuse qu’elle ne l’était … Elle est au courant pour ma maladie. Je l’ai mise au courant. Et donc, je préfère éviter qu’elle voie que ça a empiré. Enfin … Je m’étais préparé déjà mentalement à ça. »

« Je vois, je vois … Enfin bon, je tiens à te signaler qu’exceptionnellement et à cause de ta maladie, tu vas être transporté dans mon palais. »

« Tu … Tu blagues, j’espère ? » commença à bredouiller Téo, sous le choc.

« Nullement, tu as besoin de repos et de soins plus importants. De toute façon, ne t’en fait pas, ce n’est quand même pas si … important que ça non plus. Mon palais a déjà été visité par des membres basiques de la Team Plasma. »

« C’est pas ça le problème ! Tu as un palais rien qu’à toi ? Mais t’es quoi ? Un fils de riche ? Même pas ! Un roi ou quoi ? »

« Hum ? Un palais, ce n’est pas forcément la richesse je dirai. Enfin, de toute façon, ce palais est le quartier général de la Team Plasma. C’est là que se déroule les plus grandes opérations ou du moins, qu’on les prépare. »

« Mais ce n’est pas ça le souci ! Comment est-ce que tu possèdes un palais ? Enfin … Je … Je ne cherche même pas à comprendre, il ne vaut mieux pas. Mais bref, pourquoi m’emmener là-bas ? Que je me fasse soigner ici ou ailleurs … »

« Ca changera beaucoup de choses. Je te laisserai aux soins des personnes qui ont veillé sur moi pendant que j’étais un enfant. Tu verras, elles ont toujours été là pour moi ! »

« Tu as l’air réellement heureux quand tu en parles … C’est un peu étonnant mais bon … »

« Qu’est-ce qu’il y a de si étonnant dans mes propos ? Je ne comprends pas où tu veux en venir. Enfin, qu’importe, ce n’est pas le plus important. Sincèrement, tu verras. »

« Je verrai, oui, oui … Et mon transfert est prêt pour quand ? »

« Dans la journée. D’ailleurs, il faut que j’aille te trouver une canne. » dit N avant de commencer à partir, Téo cherchant à l’arrêter tout en disant :

« Pas besoin, je peux quand même marcher, contrairement à ce que l’on croit. »

« Tu en es sûr ? » demanda N, le fixant longuement pour être sûr qu’il ne mentait pas.

« Oui, oui, j’en suis sûr et certain. Pas besoin de se tracasser le crâne pour ça. Ce n’est pas bien important. Je sais quand même si je peux marcher ou non, hein ? Bon … J’attends le transfert puis tu me feras visiter ton palais, ton fameux palais. »

C’était bien ça l’idée ! L’adolescent aux cheveux verts laissa celui aux cheveux noirs tranquille alors que Téo sortait ses pokéballs. Il fit apparaître ses quatre pokémons, tous se retrouvant sur son lit, à ses côtés. Il murmura :

« Ah … Ce n’est vraiment pas très joli tout ce que j’ai, n’est-ce pas ? »

« Lianaja ? » demanda Vélicia, aussi inquiète que les trois autres pokémons.

« Rien de bien grave … Enfin, j’aimerai dire ça. Ça s’est un peu empiré. Mais bon, vous ne me connaissiez pas avant donc vous ne pouvez pas savoir comment c’était … »

Hum ? Devant le regard accusateur de sa Lianaja, il comprenait qu’il valait mieux pour lui qu’il se taise. Enfin bon … Ce n’était pas bien important. Du moins, c’est ce qu’il pensait alors qu’il savait pertinemment que c’était tout le contraire.

« Ne vous en faites pas. Je suis taillé comme un roc. On ne va pas me faire tomber à cause d’une petite maladie. M’enfin … Oui … »

Il avait dit cela mais s’il avait appelé ses pokémons, c’était bien parce qu’il était un peu inquiet, n’est-ce pas ? Il prit une profonde respiration, évitant par-là de trop en dire avant de venir caresser ses pokémons, les uns après les autres.

« Oui … Je vais bien … Je vais bien normalement, ne vous en faites pas, les enfants. Je vais bien … Il n’y a pas besoin de s’inquiéter, contrairement à ce que l’on croit, n’est-ce pas ? »

Il ne perdait pas la tête, il parlait juste à ses pokémons. Il en avait un peu besoin. Pendant plusieurs minutes, il discuta avec eux, cherchant à communiquer sans forcément réellement y arriver. Il parlait aussi avec le nouvel arrivant puis finalement, il fut l’heure du départ. L’heure où il allait être emmené là-bas … dans ce fameux palais.
On l’avait emmené par avion, avec plusieurs membres de la Team Plasma. Ainsi, ce n’était pas un véhicule seulement pour lui mais pour tout le monde. Comme ça, pas de privilèges. Il se maintenait debout, essayant d’être le plus droit possible alors qu’il sentait quand même … qu’il ne sentait plus trop ses jambes. C’était stupide de penser de la sorte.

« Téo, rester debout juste pour me montrer que tu n’as pas besoin de canne est vraiment stupide de ta part. Vas t’asseoir au lieu. »

« Ce n’est pas pour prouver quoi que ce soit, loin de là même. C’est juste qu’il vaut mieux que je reste debout pour m’habituer à l’être. »

« Et donc, si tu te mets assis, tu ne seras plus habitué à ça ? » demanda une nouvelle fois N, cherchant à voir si Téo se moquait de lui ou non.

« A peu de choses près, c’est le cas. Enfin bon … Je veux surtout éviter de rester assis pour ne pas avoir de problèmes plus tard. Je vais un peu marcher dans l’avion. »

Comme il le désirait … De toute façon, il n’y avait pas beaucoup d’endroits à visiter alors bon … Il pouvait faire ce qu’il voulait pour le moment, ce n’était rien d’important.

Et voilà … Il ne savait pas comment cela ça s’était passé mais … Il se retrouvait sous terre. Du moins, à plusieurs mètres sous terre … dans une sorte de gigantesque galerie souterraine mais pas n’importe où ! Il n’avait pas rêvé lorsqu’il avait vu un bâtiment qu’il connaissait depuis si longtemps grâce à la télévision.

« N … Je veux être sûr de ce que j’ai vu … Ton palais … se trouve bien … »

« Au-dessous du conseil des 4 et de la ligue pokémon d’Unys, c’est ça. »

« Et personne n’a jamais découvert cet endroit ? Comment est-ce possible ? Je ne veux pas dire mais ce palais … Enfin, d’après ce que je vois, il est juste immense ! »

« Des fois, les humains sont aveugles. Ils ne voient pas ce qui se trouve sous leur nez. »

« Humpf … Ce sont de belles paroles. Le problème, c’est qu’elles sont vraies. Merci de m’avoir répondu. Il ne reste plus alors qu’à visiter et voir … »

« Voir qui ? » questionna N, Téo le regardant pendant quelques instants.

« Les deux personnes qui vont veiller sur moi, non ? Enfin, celles que tu connais depuis que tu es enfant. Tu m’en as parlé encore il y a quelques heures avant que l’on parte ! »

« Ah oui ! Oui … Tu verras, elles sont vraiment très gentilles, ce sont bien les deux femmes de mon existence. Je ferai tout pour qu’elles soient heureuses en même temps que les pokémons. Je me le promets personnellement. »

Encore une promesse, toujours des promesses. Que dire de plus à ce sujet ? Rien du tout. Voilà … Rien de rien. Il ne répondit pas, laissant N parler alors qu’ils pénétraient finalement dans le palais. Ah … Ce palais était vraiment immense, n’est-ce pas ? Vraiment très grand et imposant. N se tourna vers les membres de la Team Plasma avant de leur dire :

« J’ai une affaire importante à régler. C’est pourquoi je vous demanderai alors de bien vous débrouiller seuls pendant ce temps. Téo, suis-moi. »

« Comme tu le désires. Je t’accompagne donc. »

L’adolescent aux cheveux noirs se gratta la joue, se demandant à quoi ressemblaient les deux personnes qui s’étaient occupé de N pendant des années. Dire qu’il était un peu anxieux ne serait pas un mensonge. Il ne savait pas du tout à quoi s’attendre actuellement.

« Maître N ? Vous êtes finalement de retour ? » murmurèrent deux douces voix en même temps. Gloups … Il ne s’était pas attendu à ça.
« Et visiblement, vous n’êtes pas venu seul. Bonjour. » reprirent en chœur les deux femmes en face d’eux. C’était vraiment bête là.

Il ne savait pas comment expliquer la gêne qu’il ressentait. C’était bizarre … Autant avec les autres filles, il lui était possible de crier, d’hurler, autant là … Là … Il n’en avait pas la force, il n’en avait pas le courage. Rien du tout. C’état impossible.

« Bonjour Anthea, bonjour Concordia. Je vous emmène un ami à moi. »

« Un ami ? De votre part ? Cela est surprenant. Quel est votre nom ? »

« Euh … Y a pas besoin de me vouvoyer, vous savez. » bredouilla Téo, se grattant la joue une nouvelle fois. Anthea ? Concordia ? Anthea était la femme aux cheveux roses assez longs sur le côté tandis que Concordia était la femme aux cheveux violets bleus dont une partie formait … une sorte de ruban sur le sommet de son crâne. Elles devaient à peine avoir vingt, vingt-cinq ans, pas plus. Elles étaient jeunes et … belles.

« Anthea est ma déesse de l’amour tandis que Concordia est ma déesse de la paix. »

« Maître N, vous nous flattez un peu trop. Néanmoins, pourriez-vous nous expliquer la raison de votre présence en ce lieu ? Si cela ne vous dérange pas. »

« Nullement ! Vous savez parfaitement que je ne peux pas m’empêcher de vous en parler. Je vais même le faire tout de suite. Anthea ? Est-ce que tu veux bien accompagner Téo jusqu’à un endroit où il pourrait se reposer, s’il te plaît ? »

« Si vous voulez bien me suivre ? » dit la femme aux cheveux roses.


Téo baissa la tête, plus que confus et perturbé. Il y avait réellement ce genre de personnes dans la Team Plasma ? Ca n’avait rien à voir … avec la violence de certains de leurs actes. C’était même tout le contraire. Il se fit tout petit, trop gêné pour parler.

« C’est la première fois que messire N emmène un ami humain dans le palais. Du moins, qu’il l’appelle ainsi. Vous devez être spécial non ? »

« Si par spécial, vous voulez dire que j’ai quelque chose de différent des autres … Pas vraiment. Je ne vois pas ce que j’ai de … »

« Vous semblez surtout atteint par un mal, n’est-ce pas ? Je le lis sur votre visage. » coupa avec douceur Anthea, se retournant pour lui faire face. Elle lui fit un tendre sourire, Téo se décomposant devant ses yeux.

« Je … Oui … Je … J’ai une myasthénie pour tout vous dire. »

« Oh. C’est vraiment triste. » répondit la jeune femme, se rapprochant de lui avant de le prendre dans ses bras. Elle colla sa tête contre son épaule, Téo reniflant son parfum. C’était bizarre … de se laisser aussi facilement dressé.
« Je … Je ne crois pas que ça soit une bonne chose. Je … Vraiment … » chercha-t-il à parler, sans arriver réellement à s’exprimer convenablement.

« Tenez-vous donc à moi, d’accord ? La myasthénie est une maladie sinistre qui vous empêche de vous mouvoir correctement. »
Ce n’était quand même pas à la portée de n’importe qui de connaître le nom de cette maladie mais Anthea semblait y être arrivé sans aucun mal. Il se sentait si … faible et fragile. Pourtant, il le savait depuis le début mais … il ne l’avait jamais reconnu mais là… Là …

« Vous allez donc vous reposer, est-ce bien compris ? »

« Je … Je ne crois pas que vous me laissez le choix, mademoiselle … Anthea. »

La jeune femme s’arrêta, le gardant près d’elle avec son bras. Elle lui fit un petit sourire avant de lui répondre doucement :

« Non. »

Il aurait bien aimé rire mais il était trop confus et gêné pour cela. Il se laissa emmener jusqu’à une chambre des plus splendides alors qu’elle lui demandait de se coucher dans le lit. Pourquoi est-ce qu’il se laissait faire ? Pourquoi ? Pourquoi ? Il ne comprenait pas, pas du tout même ! La jeune femme posa une main sur le front de Téo, murmurant :

« Dormez pour le moment. La visite pourra attendre quelques heures de votre vie, non ? Vous êtes exténué par le voyage que … »

« Est-ce que vous êtes obligée de me vouvoyer ? C’est vraiment perturbant. »

« Je ne le suis pas … mais si vous le préférez, nous pouvons nous tutoyer. »

« Je ne sais pas … encore … J’aurai l’impression de manquer de respect envers vous. »

Elle eut un petit rire cristallin avant de retirer sa main, lui souhaitant de bien dormir. Elle le laissa seul, l’adolescent trouvant le sommeil plus que rapidement. Il ne s’était pas attendu à s’endormir aussi rapidement mais il se sentait soulagé et apaisé.

« Oh ? Maître N, vous avez fini de parler avec Concordia ? »

« Comment va Téo ? Où est-il ? » demanda l’adolescent aux cheveux verts, remarquant qu’Anthea était seule. Celle-ci s’inclina respectueusement avant de répondre :

« Téo est en train de dormir dans l’une des chambres. Il avait besoin d’un profond sommeil par rapport à sa maladie. Je pense que c’était la meilleure chose à faire pour lui. »

Chapitre 59 : Empire

Chapitre 59 : Empire

« Téo n’est plus dans la Team Plasma ! Il l’a quittée ! » s’écria Bel, serrant avec force le bras de l’adolescent aux cheveux noirs. Il était hors de question de le laisser partir.

« Est-ce vrai ? Ca ne m’étonnerait pas puisque Ghetis ne m’en a pas parlé. »

« Disons que ce que Ghétis a dit est assez spécial. Malheureusement, je crois que j’ai parfaitement échoué. » soupira Téo alors que tous le regardaient.

« Que veux-tu dire par là ? » demanda N, penchant la tête sur le côté. Téo repoussa légèrement Bel, celle-ci ne s’attendant pas à ce que l’adolescent réagisse de son côté. Il haussa les épaules, prenant une profonde respiration avant de faire quelques pas vers N. Avec lenteur, il se retourna pour faire face aux différentes personnes en face d’eux.

« Tout simplement que Ghétis m’avait demandé d’infiltrer ce groupe qui te pose tant de problèmes et que malheureusement, je fus obligé de rester auprès d’une seule personne, celle qui risque de te causer le moins de problème. »

Que … Que quoi ? Bel semblait incrédule alors que Touko serrait les dents, poussant un grognement. N haussa un sourcil, se tournant vers Téo avant de demander :

« Est-ce qu’ils ont été mis au courant ? Je veux dire … Les membres de la Team Plasma ? Cela m’étonnerait puisque Ghétis, l’un des Grand Sages ne m’en a même pas parlé. »

« C’était une mission secrète, désolé, je ne pouvais pas en parler. »

Même si cela était une mission secrète, N ne semblait pas apprécier le fait que l’adolescent manipule les autres. Loin de là même … N prit la parole, murmurant :

« Ne refais plus jamais cela, d’accord ? Même si Ghétis te le demande. Les seuls comptes que tu as à rendre sont à moi, personne d’autre, dorénavant. »

« Comme tu le désires, tu es le chef, je ne peux que t’obéir. »

« Ce n’est pas une question d’obéissance ou non, simplement de respect d’autrui. Manipuler les pokémons est une chose que je hais plus que tout mais manipuler les humains est tout aussi horrible. Je ne veux pas de cela. »

« Je ne peux qu’acquiescer à cette remarque. » murmura doucement Téo, Bel n’osant plus prendre la parole. Elle … Elle avait été encore trompée ?

« Té … Téo ! Cette fois-ci, tu blagues hein ? Hein ? Et ce que tu m’as dit au sujet de … »

« C’était une fois de trop, Téo. » coupa Touko, craquant ses poings alors que Touya l’arrêtait, les sourcils froncés en direction de l’adolescent.

« Téo … Jouer avec les sentiments de Bel est impardonnable. Je ne peux te laisser faire. Je vais m’occuper moi-même de ton compte une bonne fois pour toutes. Reculer vous tous, je … » commença à dire Touya alors que N faisait un geste négatif du doigt.

« Et pensez-vous que je vais rester là sans rien faire ? Il en est hors de question. Que vous avez une dent contre Téo, je peux comprendre. Néanmoins, la seule personne que j’accepte avec qui il doit s’expliquer est cette adolescente aux cheveux blonds. Vous … Nous avons un compte à régler, tous les trois non ? »

N avait déjà brandit plusieurs pokéballs entre ses doigts, se positionnant devant Téo, face à Touko et Touya qui eux-mêmes avaient sortis leurs pokéballs. Téo ? Il se plaçait face à Bel qui était décontenancée, Cheren se positionnant à son tour devant elle.

« Recule, Bel. Je vais me charger de lui. Tu n’es pas dans un état émotionnel pour te battre. De toute façon, il est temps pour moi de voir si mon entraînement a porté ses fruits. Si je n’arrive pas à battre Téo, je ne pourrai jamais atteindre le Maître. »

« N … NON ! Je veux combattre aussi ! Je veux combattre contre Téo ! Je veux qu’il m’explique ce qu’il fait ! Pourquoi est-ce qu’il fait ça ! Téo ! POURQUOI ? »

« Vous combattez ou non ? » murmura doucement l’adolescent aux cheveux noirs, présentant ses quatre pokéballs alors qu’elle ne savait pas quoi faire. Utiliser ses pokémons aussi ? Cheren n’avait pas attendu, fermant les yeux tout en brandissant deux pokéballs. Il fit apparaître son Mateloutre accompagné d’un Géolithe. Un pokémon roche ? Assez intéressant mais maintenant, il savait qu’il allait perdre face à lui ?

« Bel … Si tu veux réellement te battre, présente tes pokémons. » dit Cheren avec neutralité, espérant par-là éviter de montrer la légère colère qui l’animait.

« Hein ? Euh … Oui … D’accord, d’accord. Je … Je vois … Oui … C’est normal, c’est parfaitement normal alors. Je le fais maintenant. »

Elle savait quoi utiliser. Elle sortit deux pokéballs, faisant apparaître son Darumarond ainsi que son Venipatte. Avec ça, elle était sûre que l’adolescent allait perdre … et donc qu’il allait revenir vers elle ! Elle s’exprima :

« Téo ! Si je gagne, tu reviens ici et tu arrêtes tes bêtises ! »

« Quelles bêtises ? Et depuis quand tu penses pouvoir me donner des ordres, Bel ? »

« Ce n’est pas un ordre mais une promesse ! Je veux que tu la respectes ! Ainsi, tous les deux, on retourne… » commença à reprendre Bel avant que Cheren ne l’arrête.

« Assez perdu de temps … Ne te force pas à parler avec cet individu. Il n’en vaut pas la peine. S’il le faut, je te protégerai si c’est cela qui te dérange, Bel. De même, je te tiendrai compagnie mais aussi Touko et Touya. Ou alors, tu peux voyager seule. Comme le dit le proverbe, il vaut mieux vivre seul qu’être mal accompagné. Cela se voit parfaitement dans ce cas précis. » répondit l’adolescent à lunettes alors que Téo éclatait de rire.

« Oui, bien entendu … Je suis le sale type de service. C’est pour ça. Venez donc affronter mes quatre pokémons, nous verrons donc si vous êtes capables de rivaliser contre eux ! » s’écria Téo avant d’ouvrir les quatre pokéballs. L’idée était simple, très simple : il suffisait de battre le Darumarond de Bel et le reste, ça serait beaucoup plus facile !

Les deux combats commencèrent, tous les deux à deux contre un. Pourtant, Téo ne semblait pas apeuré, loin de là. En fait, il semblait même résigné à quelque chose. Les deux combats firent rage, chacun utilisant le maximum des capacités de ses pokémons pour essayer d’obtenir la victoire. N, de son côté, semblait un peu en difficultés face à Touko et Touya. Il fallait dire qu’affronter un Lianaja, un Grotichon ainsi qu’un Flotajou et un Ponchien, ce n’était pas forcément le plus simple, loin de là même.
Du côté de Téo ? Ce n’était guère mieux. La cause ? Les pokémons de Bel venaient d’évoluer, devenant un Scobolide mais surtout un Darumacho. Voilà le gros problème ! LE TRES GROS PROBLEME ! Autant le Scobolide ne le dérangeait pas, autant le Darumacho … AIE ! Voilà que deux de ses pokémons étaient tombés. Il avait réussi à emporter le Géolithe de Cheren mais aussi son Mateloutre.

« Désolé, Bel … Je ne peux plus continuer à me battre. » murmura l’adolescent à lunettes, ayant déjà utilisé ses deux pokémons pour ce combat. Pourtant, Téo n’avait pas encore attaqué ne serait-ce qu’une fois les pokémons de Bel.

Et finalement, la défaite vint du côté de Téo, celui-ci n’ayant rien pu faire pour contrer les attaques du Darumacho. Même s’il était blessé par les attaques aqueuses, son adversaire Carapagos n’était encore qu’un enfant qui venait de naître. Autant dire qu’au niveau du combat, ce n’était pas vraiment possible de gagner de la sorte.

« Tant de violences dans vos gestes … dans vos actes. Je ne sais pas comment font vos pokémons pour vous faire confiance alors que vous êtes aussi virulents … »

N venait aussi de perdre le combat, rappelant ses pokémons avant de caresser avec douceur ses pokéballs. Téo vint se positionner à côté de lui, murmurant :

« Désolé, j’ai perdu face à Cheren et Bel. »

« Tu as perdu ou alors, tu t’es laissé perdre ? J’ai remarqué quelque chose de singulier en ce qui concernait ton combat, Téo. » dit N, sans pour autant montrer par-là que c’était une remontrance envers l’adolescent aux cheveux noirs.

« TEO ! On s’était promis que tu reviendrais si je gagnais ! » s’écria Bel.

« Hors de question. Pourquoi ferai-je cela ? C’était un combat perdu d’avance. Il suffisait de voir nos forces pour comprendre que je n’avais aucune chance. »

« TEO ! Tu reviens ici et maintenant ! » hurla Bel, commençant à s’approcher de lui. Il était hors de question de le laisser seul alors qu’il était gravement malade !

« Hum ? Depuis quand est-ce que tu me donnes des ordres, Bel ? Tu n’as pas peur des répercussions ? Fais attention à ce que tu dis, tu risquerais de le regretter amèrement. »

« Téo ? Nous partons tous les deux … sauf si tu désires rester. » déclara N avec lenteur, Téo haussant les épaules avant de faire quelques pas en arrière. Il posa ses yeux sur Bel, la regardant pendant de longues secondes avant de détourner la tête. C’était mieux … ainsi.

« Je ne suis pas avec la Team Plasma. » annonça Téo, surprenant tout le monde, même N. « Je suis seulement avec N car je respecte ses idéaux. Si N est dans la Team Plasma et la dirige, alors, je suis dans la Team Plasma, c’est aussi simple que ça. »

Aussi simple que ça ? Ce n’était pas simple du tout ! PAS DU TOUT ! Elle n’avait rien obtenu de ce qu’elle désirait ! Sans même prévenir, N et Téo partirent, quittant la grotte alors que Bel cherchait à l’arrêter sans pour autant y arriver. La raison ? Touko l’avait stoppée.

« Cesse tes bêtises, Bel. Téo est un imbécile de première catégorie qui ne vaut pas la peine que tu t’intéresses à lui, est-ce compris ? »

« NON ! CE N’EST PAS BIEN COMPRIS ! Pas du tout ! Téo … Téo … Il ne faut pas le laisser seul ! Il ne faut pas ! »

Il ne fallait pas le laisser seul dans son état ! Téo était malade ! Très malade ! C’était complètement stupide de le laisser seul dans cet état ! NON ET NON ! NON ! NON ! NON ! Il ne fallait pas le laisser seul ! PAS DU TOUT !

« Tu es sûr de ton choix, Téo ? » demanda N alors qu’ils se retrouvaient dehors.

« Sûr et certain, je ne vois pas pourquoi … je … »

« Je ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Téo ? Téo ? »

N se tourna vers lui, entendant un bruit sourd. Téo venait de s’écrouler au sol, ne bougeant plus alors que l’adolescent s’approchait aussitôt de lui. Il commença à le secouer, Téo ayant les yeux clos. Il lui cria dessus :

« Téo ! Hého ! Téo ! Réponds-moi ! Ce n’est pas le moment de dormir ! Téo ! »

Pourtant, aucune réponse ne vint alors que N le soulevait, appelant un cinquième pokémon, inutilisé pour venir l’aider. Il fallait emmener rapidement Téo à la Team Plasma pour qu’il se fasse soigner ! Depuis quand est-ce que … Téo …

« Tu aurais quand même pu prévenir ! Ce n’est pas très sympathique de ta part ! »

Sympathique ou non, Téo ne pouvait pas lui répondre. Ah … Ah … Peut-être que les médecins de la Team Plasma allaient pouvoir lui répondre ? Quelques heures plus tard, l’adolescent aux cheveux noirs était couché dans un lit dans l’infirmerie, le médecin s’adressant à N :

« Hum … Ce n’est pas forcément … très joyeux si vous voulez savoir, maître N. »

« Dites-moi au lieu de tourner au rond. Qu’est-ce qu’il y a avec Téo ? J’ai besoin de savoir en vue de l’état dans lequel il se trouve. »

« La maladie dont il est atteint … » commença à dire le médecin.

« Sa myasthénie. » coupa N, peu enclin à perdre son temps en vue de l’état de Téo.

« Oui, sa myasthénie. Il semblerait que le gros problème soit … que sa maladie se soit aggravée. Il est fatigué et exténué d’après ce que je peux remarquer. De même, il se pourrait que son corps soit moins enclin à réagir dorénavant. Bref … Ce n’est pas très joli. »

« Comment ça ? Exprimez-vous mieux s’il vous plaît. »

« Il se peut qu’il ait de grandes difficultés à marcher et à bouger. »

« Je … D’accord. Merci. Prévenez-moi quand il est réveillé, j’ai à lui parler. »

Comme il le désirait. Le médecin hocha la tête, laissant partir N alors que Téo ouvrait ses yeux dès l’instant où l’adolescent était parti. Le médecin se tourna vers lui, murmurant :

« C’est comme tu le voulais ? Je n’aime pas mentir au chef. »

« Je ne veux pas que l’on s’inquiète trop pour moi. Sincèrement, ce n’est pas joli du tout ce que j’ai ? » demanda Téo, se mettant assis dans le lit.

« Je ne lui ai pas menti à ce sujet, je ne pouvais pas. Ta myasthénie se développe de plus en plus. Tu ne prends plus tes médicaments ? »

« Si … mais … Les traitements coûtent de plus en plus chers et à force, ils ne sont plus si performants. Est-ce que je pourrai encore marcher s’il le faut ? »

« Il se peut que tu aies besoin d’une canne. Ce n’est pas bien difficile à trouver et je pense que l’on peut te l’offrir. »

Hahaha ! Une canne ? Et puis quoi encore ? Enfin bon … Oui … C’était sûrement la meilleure chose à faire pour le moment. Ce n’est pas comme si on lui laissait le choix. Une canne … Sincèrement … Lui donner une canne ? C’était vraiment ridicule et stupide. Mais en même temps, en vue de ce qui se passait, il avait bien fait de partir. Il s’était senti mal toute la journée et il avait redouté cela. C’était l’une des raisons qui …

« Hum ? Tu as l’air maussade. » remarqua le médecin.

« Disons que ça pourrait aller mieux. » marmonna Téo en haussant les épaules, du moins, y arrivant faiblement avant que le médecin ne reprenne :

« Je ne vais pas te dire qu’il y a des chances que tu t’en sortes. Tu sais parfaitement ce que tu as depuis le début. Tu sais donc ce qui t’attends. »

« Oh oui … Oui … Est-ce que je peux être seul pour quelques minutes ? »

« Comme tu le désires, si tu as besoin de moi, tu appuies sur le bouton à côté du lit. »

Comme il le voulait mais il ne comptait pas l’appeler. Lorsque le médecin fut parti, Téo posa son visage sur ses genoux cachés par la couverture. Un regard discret sur son Vokit et il appuya dessus. Plusieurs demandes de communication. Il les effaça une par une, préférant les ignorer alors qu’il éteignait à nouveau son Vokit. Il ne fallait plus communiquer avec elle. C’était mieux … pour tout le monde, surtout pour lui.HEh

Chapitre 58 : Sur son chemin

Chapitre 58 : Sur son chemin

« Téo ? Téo ? Qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui ? »

Ils étaient dans un fast-food, en train de manger tous les deux. Il avait pris le même repas qu’elle, ayant décidé de payer sa part, chose contraire à ses habitudes. Pendant qu’elle mangeait une frite, il lui répondit calmement :

« Je ne sais pas, je n’ai pas envie d’y réfléchir réellement de toute façon. »

« C’est pas une réponse, Téo. Tu ne voudrais pas que l’on aille déjà traverser la grotte ? Tu sais, celle qui nous emmènera à la prochaine ville. Il paraitrait qu’il y a de grosses pierres magnétiques là-bas, c’est impressionnant ! »

« Il t’en faut peu pour t’impressionner, je te le rappelle au cas où. » dit l’adolescent aux cheveux noirs tout en soupirant, Bel faisant une petite moue.

« Oui mais bon … Ça reste quand même très impressionnant, que tu le veuilles ou non ! NA ! Bon, alors, on fait quoi ? Puisque tu ne veux pas me le dire, moi, je ne peux pas savoir ! »

« On va faire comme tu le désires. On va juste acheter quelques objets de première nécessité et on partira, qu’est-ce que tu en penses ? »

« Que c’est vraiment une très bonne idée, Téo ! Ne t’en fait pas, je vais le faire tout de suite et ensuite, comme ça, on ira … Hey ? » répondit Bel alors que Téo venait de l’arrêter en lui prenant le bras, l’adolescente rougissant un peu.

« Tu peux m’attendre ? Et surtout, tu peux finir de manger ? »

OUPS ! C’était vrai ! Rien ne pressait ! Elle eut un petit rire désolé avant de retourner s’asseoir, l’adolescent soupirant une nouvelle fois. Quelle idiote quand elle s’y mettait. Enfin bon … Il valait mieux ne rien dire car elle ne le faisait pas forcément exprès, il le savait parfaitement. A force, il commençait à la connaître, n’est-ce pas ?

« Bon … Tu termines tes frites, d’accord ? »

« Oui, oui, c’est bon, mais j’ai pas beaucoup faim non plus ! »

« Mange et tais-toi, est-ce bien clair ? Je ne veux pas qu’il y ait de restes. J’espère que tu as compris ce que je viens de dire, hein ? »

Oui oui ! Elle n’était pas sourde ! Elle avait compris ! Elle tira la langue, Téo lui mettant plusieurs frites dans la bouche en même temps. Elle toussa sur le coup, s’étranglant à moitié et ayant les larmes aux yeux. Humpf … Il n’avait pas été très malin sur ce coup. Il soupira, se plaçant dans son dos pour lui donner de petites tapes.

« Ageuh ! Ageuh ! C’était pas drôle, Téo ! J’aurai pu me faire très mal ! »

« C’est bien pour ça que je t’ai aidé. Pfff … M’apprendra à être sympathique. » marmonna l’adolescent avant de prendre son plateau pour jeter les divers objets en carton.

« Toi ? Tu étais gentil ? Tu voulais l’être ? Beuh ! Je suis trop idiote ! Je l’avais même pas vu ! Désolé, Téo, promis, je te laisse être gentil avec moi ! »

« Trop tard, la gentillesse, ça se mérite. Je ne suis pas sûr que ça soit ton cas. »

Mais si, mais si ! Elle le méritait ! Elle s’approcha de lui, déposant un baiser sonore sur sa joue tout en rougissant. Un petit grognement de la part de Téo se fit entendre alors qu’elle rigolait, lui prenant le bras pour le faire sortir du fastfood.

Puis elle descendit sa main de son bras, venant la poser dans celle de l’adolescent avant de l’emmener en-dehors de la ville. Le temps qu’ils se rendent jusqu’à l’entrée de la grotte, ils pouvaient largement digérer ce qu’ils venaient de manger non ? Elle demanda à Téo de sortir ses pokémons alors qu’elle faisait de même de son côté.

« Comme ça, on fait les nouvelles présentations pour tout le monde ! »

« De tout le monde ? Ah … Tu parles de mon Carapagos, c’est ça ? »

« Soror maintenant ! Il s’appelle Soror, Téo ! » s’écria l’adolescente aux cheveux blonds.

« Ouais ouais, il s’appelle Soror maintenant. Enfin, Soror, voilà les autres. »

Il avait fait un petit geste de la main pour laisser le Carapagos se présenter aux autres tandis qu’il poussait un soupir. Ah … Toute cette histoire allait l’épuiser bien plus qu’il ne le croyait. Il n’était pas vieux hein ? Mais juste que tout ça était fatiguant. Il s’installa contre un arbre, se mettant assis. Aussitôt, Bel se retrouva à côté de lui.

« Téo, Téo ? Ça ne va pas ? Dis-le-moi si ça ne va pas hein ? »

« Oh laisse-moi tranquille un peu, Bel. Je vais quand même bien … »

« Pas du tout ! Tu te moques de moi ! Tu n’as pas l’air d’aller très bien … Tu viens par ici ! »

Sans même lui laisser le temps de parler, elle prit la tête de Téo, le forçant à la déposer sur ses jambes recouvertes par le tissu blanc. Non mais ! Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ? Il ne le savait pas du tout mais … mais … Ce n’était pas si … déplaisant.

« Repose-toi quelques minutes ! Comme ça, ils peuvent parle entre eux, Téo. »

« Ouais, ouais … Je vais me reposer. » marmonna Téo en fermant les yeux. Ca ne servait à rien de lutter contre ça. Ça serait juste bon pour se briser les os. Il se laissa faire, respirant bruyamment alors qu’elle lui retirait la casquette.

« Fais dodo, mon petit Téo, fais dodo, tu auras du lolo. »

… … … Elle se foutait de sa gueule, c’était pas possible autrement, hein ? Pourtant, il se laissa dompter par Bel, ne répondant même pas à la chansonnette débile qu’elle était en train de souffler. Sincèrement, elle le prenait pour un gamin hein ? Mais bon … Qu’elle fasse ce qu’elle veut, ce n’était pas son problème … Du moins, ça ne lui déplaisait pas tant que ça.

Et visiblement, il semblait en avoir profité plus que nécessaire. Les yeux clos, il s’était laissé s’endormir pendant quelques heures, ses pokémons et ceux de Bel étant en cercle, s’amusant entre eux. Elle ? Elle était calme et stoïque, bien différent de l’adolescente excitée qu’elle était habituellement. Oui, elle était si calme, si tranquille.

Quelque chose de vraiment différent qui émanait de sa personne mais ça, il ne pouvait pas le reconnaître, il ne pouvait pas le certifier. Elle était là, en train de veiller sur lui. Elle avait même un livre en main, un livre basé sur les différents pokémons qui existaient dans la région d’Unys. Quoi de mieux pour s’informer, non ?

Il se réveilla finalement, remarquant le visage de Bel qui était concentré sur son livre alors que sa main caressait ses cheveux machinalement. Humpf … Est-ce qu’il devait la prévenir qu’il était réveillé ? Ca serait logique et normal … Pourtant, il attendit quelques minutes avant de souffler faiblement :

« Bel, tu peux arrêter … Je suis réveillé. »

« Ah. C’est vrai ? Juste au moment où j’ai fini mon livre, Téo ! Puis regarde, nos pokémons, ils dorment tous, c’est pas mignon tu trouves ? »

Mignon ? Il ne savait pas vraiment. Il tourna son visage vers leurs pokémons. Ce qu’elle disait était vrai. Tous les pokémons étaient en train de se reposer paisiblement. Lui ? Il se leva, ne disant rien par rapport à ce qui se passait. Depuis qu’il avait parlé de sa maladie, il savait qu’il était beaucoup plus amical envers Bel mais il ne voulait pas … que ça aille aussi loin. C’était juste ainsi. Il ne voulait pas. Il n’aimait pas ça. Enfin … Si … En un sens.

« Téo ? Tu vas mieux maintenant ? Tu as bien dormi ? »

« Si je te disais oui, tu risquerais de répondre que c’est grâce à tes jambes. Je préfère donc ne pas te répondre et ainsi, je … Pourquoi tu souris bêtement ? »

« Car au final, tu as répondu à ma question quand même ! Donc tu as bien dormi ! Je suis vraiment contente que ça soit le cas ! »

« Ouais, ouais mais ne le soit pas trop non plus. Enfin bon … Combien de temps j’ai dormi ? J’ai l’impression qu’on est plus en … »

« Euh … Ca doit faire environ quatre heures je crois ! Je ne suis pas sûre ! »

« QUOI ? QUATRE HEURES ? OH PUNAISE ! »

« Tu dormais vraiment bien alors je ne voulais pas te réveiller. J’aurai dût » ? » bredouilla l’adolescente aux cheveux blonds, un peu gênée et attristée.

« Peut-être au bout de trois heures quand même. Purée … Quatre heures à dormir sur tes jambes ! Tu ne dois même plus être capable de marcher en attendant ! »

Hihihi ! Bien sûr que si ! Elle allait le lui prouver ! Elle se redressa, ses jambes tremblant un peu avant qu’elle ne se tienne à l’arbre. Oups ! Peut-être que non en fait ! Il soupira, tendant son bras pour qu’elle s’y accroche. Il était temps de se rendre dans la grotte.

Ils ne perdirent pas de temps, du moins pas trop puisque Bel continuait de s’accrocher à lui malgré le fait qu’elle pouvait remarcher correctement. L’adolescente semblait bien en profiter mais à force, il n’y faisait même plus attention. Ils arrivèrent jusqu’à la grotte, commençant à pénétrer à l’intérieur avant qu’une voix féminine ne s’adresse à eux :

« Et alors ? On ne nous voit même pas ? Paraîtrait que certaines personnes sont aveugles. »

Hum ? Il se tourna, apercevant Touko alors que Touya et Cheren étaient eux aussi présents. Qu’est-ce qu’ils leur voulaient ? Et d’ailleurs, c’était quoi cette remarque de la part de Touko ? Il n’appréciait pas le moins du monde qu’on le traite d’aveugle ! Sans être gênée, Bel garda son bras autour de celui de Téo tout en disant :

« Coucou Touko ! Vous allez aussi dans la grotte ? On peut y aller tous ensemble ! »

« C’était un peu le but. Nous avons pris un peu de retard, Bel. Mais par contre, je ne savais pas que vous étiez aussi proches, toi et Téo. » dit Cheren avec un peu d’ironie dans le ton.

« Téo m’a tout raconté donc on est encore plus proches qu’auparavant ! » déclara Bel dans un grand rire alors que les épaules de Téo s’affaissaient. Vraiment, elle ne pouvait pas la mettre en veilleuse pendant quelques jours, n’est-ce pas ?

Oui, il avait bien pensé jours et pas heures. Il ne s’était pas trompé. M’enfin bon … Il s’avança dans la grotte sans même saluer Touko et les autres alors que Bel restait à ses côtés. Finalement, ils furent cinq à rentrer, chacun surveillant les autres au cas où des pokémons sauvages viendraient les attaquer.

« Téo, Téo ! Tu as vu ces pierres ! Elles sont aimantées ! Enfin, sinon, vous me suivez tous, je sais par où on doit passer ! »

Elle ? Elle savait ça ? Ce n’était pas crédible, loin de là. Pourtant, il ne vint rien dire alors que le trio derrière eux se regardait. Pourquoi pas ? Il y avait des chances que Bel veuille se montrer plus réactive et présente pour Téo. Cela se voyait dans le regard que l’adolescente aux cheveux blonds lançait un peu trop souvent à Téo.

Pourtant, les minutes s’écoulèrent les unes après les autres mais aucune sortie ne se profilait à l’horizon. Bel observait les alentours, aucun pokémon n’osant les déranger. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle ne trouvait pas la sortie ? Pourtant, d’après sa carte, elle était sûre que c’était le bon chemin. C’était bizarre. Vraiment bizarre !

« Bel ? Nous tournons en rond depuis bientôt une heure. »

« Je suis désolée, Touya ! Je ne pensais pas que ça serait … Ah … Enfin … Je … »

« Non, ce n’est pas grave, c’est juste qu’il vaut mieux que tu me laisses nous guider, d’accord ? » déclara l’adolescent aux cheveux bruns tout en souriant, Bel faisant une petite mine confuse. Voilà qu’elle allait décevoir encore une fois Téo.

La main de Téo quitta celle de Bel, celle-ci semblant aussitôt triste. Du moins, jusqu’à ce qu’elle reçoive une petite tape sur le sommet du crâne avant que la main ne revienne dans la sienne comme si de rien n’était.

« Comme le dit Touya, ce n’est pas bien important. C’était juste à espérer de ta part. »

« Mais euh … C’est pas très gentil … de ta part … »

Mais en même temps, c’était réconfortant. Elle le savait bien. Elle savait parfaitement que Téo avait dit cela pour la réconforter. Ah … Elle serra avec plus d’insistance la main de l’adolescent alors qu’ils suivaient maintenant Touya, celui-ci étant un bien meilleur guide que Bel, chose peu difficile en soi.

Les minutes s’écoulèrent mais chacun remarquait parfaitement que Touya prenait tout cela d’une main de maître. Il eut même le droit à des compliments de Touko, ces derniers le faisant rougir légèrement alors qu’il disait que ce n’était pas grand-chose.

« Pourtant, tu es vraiment doué pour tout ce qui de nous diriger ! » continua de déclarer Touko, cette dernière ne semblant pas avare de compliments maintenant qu’il s’agissait d’encenser l’adolescent aux cheveux bruns.

« Arrête donc, Touko sinon Touya va prendre la grosse tête. » murmura Cheren.

« Roh, sois pas jaloux. Si tu te montrais moins grognon, tu en aurais aussi. »

Bel rigola aux propos de Touko alors que Cheren ne répondait pas à la provocation de celle-ci. Téo ? Il ne disait rien du tout. De quoi est-ce qu’il avait l’air avec Bel ? Elle lui tenait la main depuis quand même pas mal de temps non ?

Enfin bon … Ce n’était pas le plus important à ses yeux. Ce que les autres pensaient de lui, il n’en avait rien à faire. Ce qu’il faisait avec Bel ne concernait que lui et elle. En même temps, il ne savait pas trop comment prendre tout ce qui se passait actuellement.

« Nous sommes bientôt sortis. Ce n’est plus qu’une question de minutes. » annonça Touya alors que Touko le félicitait encore une fois.

« Malheureusement, je ne peux pas vous laisser sortir. Pas alors que vous continuez de me mettre des bâtons dans les roues et que je sens toujours que vous dirigez vos pokémons sans leur laisser de libre arbitre. »

Hum ? Les cinq personnes s’arrêtèrent alors qu’en face d’eux se dressait un adolescent aux cheveux verts, assez long. N … Il s’agissait de N. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Téo l’observa avant de remarquer que N le regardait aussi.

« Et je suis aussi venu chercher Téo. Je ne sais pas pourquoi il reste parmi vous mais il fait dorénavant partie de la Team Plasma. »

L’adolescent aux cheveux noirs poussa un profond soupir. Voilà que les problèmes arrivaient. En même temps, il n’avait jamais prétendu le contraire.HEh