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Chapitre 26 : Dragon contre dragon

Chapitre 26 : Dragon contre dragon

« Alors ? Tu as une sacrée petite mine, Waram. »

« Humpf … Un peu mal dormi, faut dire. Je ne m’attendais pas à dormir contre un arbre. »


C’était une fausse excuse. Il n’allait pas dire que c’était ça. Enfin, à moitié. C’était compliqué, comme bien souvent. Comment expliquer qu’il avait cru avoir un malaise. Dormir contre un arbre, il l’avait fait avant-hier, ça ne lui avait pas posé de problème.

« Waram, si tu as mal au dos, je pourrai te le masser si tu veux hein ? Ou soulager ta peine. Je suis sûre que j’y arriverai si tu me laisses faire. »

« Non merci, Sanphinoa. J’ai bien mieux à faire de mon côté, si tu veux tout savoir. »

« Mais c’est juste pour te rendre service, Waram. Rien de plus ! Ne penses donc pas toujours à mal dès que je t’adresse la parole, tu sais ? »

Il ne lui répondit pas, ne faisant qu’un mouvement de la main pour bien lui montrer qu’il n’y portait aucun intérêt, comme à son habitude. L’adolescente émit un petit glapissement comme celui d’un animal avant de baisser la tête. Elle murmura :

« Pourquoi il a fallu que Raon et Xalex arrivent ? Avant, il était bien plus gentil … »

« Il n’aime pas montrer ce côté-là en public, c’est tout. » chuchota Karry pour rassurer Sanphinoa avant que celle-ci n’hoche la tête positivement.

« Je le sais bien mais ça fait toujours mal ce genre de réponses. J’aime pas quand il me parle méchamment comme ça, c’est tout. »

« Ah ça, tu n’as qu’à le lui dire en pleine face et le claquer s’il faut. Ça lui remettra de la suite dans les idées. Je suis sûre que ça ne serait pas bête. »

« Je ne lèverai jamais la main réellement vers lui. Enfin, je ne veux pas en arriver à ça. Pas du tout même. C’est pas du tout ça que je veux pour Waram. »

L’armure-pokémon du Barpau poussa un profond soupir, montrant par là qu’elle voyait parfaitement de quoi elle parlait bien qu’elle n’acceptait pas du tout que ça se passe ainsi.

Mais bon, ce n’était pas à elle d’agir dans le sens de Sanphinoa. Elle ne pouvait pas être toujours dans son dos hein ? Elle devait apprendre à se débrouiller par elle-même quelques fois. Néanmoins, elle pouvait quand même faire ça.

« Hey, Waram ! Réceptionne-moi ! Tu risques d’être surpris ! »

« Qu’est-ce que tu racontes, toi encore, la poiscaille ? »

« RECEPTION ! » hurla aussitôt la créature de métal, plaquant Waram au sol d’un bon coup de corps tout en entier dans le bide. L’adolescent pouffa sur la douleur, ouvrant la bouche comme pour tenter de crier, le souffle coupé, aucun son ne sortant.

« Ouch, c’était un sacré plaquage. Je suis fière de moi, je dois l’avouer ! »

« JE VAIS LA BUTER ! JE VAIS VRAIMENT … »

« Vraiment, Karry, je ne sais pas ce qui te prend. Attends, Waram, je vais t’aider. » dit tout simplement l’adolescente aux cheveux bleus.

Elle se pencha vers Waram mais Karry sauta de l’adolescent, pour atterrir tout simplement de tout son corps sur le dos de Sanphinoa et la faire tomber sur Waram. Celui-ci réceptionna Sanphinoa dans ses bras, criant :

« BON SANG ! MAIS JE VAIS LA CREVER ! »

« Wa … Waram … Je sais pas ce qui lui prend. Des fois, elle agit stupidement. »

« Oui mais bon… Maintenant, c’est juste moi, comment dire, bon, je vais te relever. »

« D’accord, d’accord, fais un peu attention quand même. »

Oui, bien entendu, il n’était pas plus stupide que ça. Pff ! HOP ! Elle était aussi légère qu’une plume ou quoi. Il la souleva, la gardant dans ses bras quelques secondes pour la jauger. Vraiment … avec ces vilaines croûtes et surement son visage hideux, qu’est-ce qu’elle espérait sincèrement ? Pas trouver l’amour quand même hein ?

« Tu continues de me porter, Waram ? C’est vrai que je suis un peu fatiguée. »

« Ne pousse pas le bouchon un peu trop loin, Sanphinoa. Je crois que tu es assez grande pour marcher toute seule. Alors bon, n’exagère pas et … »

« S’il te plaît, Waram ? Tu veux bien ? »

Elle le regardait longuement et … il eut un petit soupir. Puis ses yeux se posèrent sur les personnes autour de lui. Non, pas du tout. Pas question même. Pas du tout. Faut pas rêver. Il allait tout simplement lâcher Sanphinoa mais il la déposa au sol.

« Non merci. J’ai mal au dos. Ce n’est pas en te portant que ça va s’arranger. »

« C’est vrai, je l’avais complètement oublié, je suis désolée. Mais tu ne peux pas un peu quand même ? S’il te plaît ? » dit-elle avec une petite d’insistance.

« Si tu me dis ce que le chef du village nous a fait, car je me sens un peu bizarre depuis ce fichu rituel, ça serait bien. Alors ? On a un marché ? »

« Pas vraiment, je ne peux pas. Je ne peux pas, c’est secret. »

Il déposa alors Sanphinoa, celle-ci se mettant correctement debout. Elle poussa un léger soupir avant de s’éloigner, récupérant maintenant Karry dans ses bras. C’était un secret et elle voulait le garder le plus longtemps possible pour elle. Mais bon, des fois, ce n’était pas vraiment possible malheureusement. Ils devaient continuer à marcher.

Pendant quelques heures, ils recommencèrent à avancer, sans réellement prendre un rythme accéléré, loin de là. Il fallait tout simplement éviter de se rendre dans un village voire dans la ville où se trouvait l’aéroport. Rien que ça et …

« Waram ? Pourquoi est-ce que tu t’arrêtes ? »

Raon se tournait vers l’adolescent, celui-ci commençant à trembler de tout son corps. Une aura noire se forma autour de lui avant qu’une voix ne dise :

« C’est donc lui l’adolescent à problèmes ? Je n’arrive pas à voir où. Vraiment, vous m’avez fait venir juste pour ça ? C’est vraiment ridicule, vous savez ? »

Aussitôt, les trois autres adolescents s’arrêtèrent à leur tour, les armures-pokémon se plaçant sur eux alors que Sarine faisait de même avec Waram qui n’avait toujours pas bougé de sa position. Il ne regardait plus autour de lui, juste devant,, comme s’il avait vu un spectre.

« C’est vrai qu’il a l’air encore moins impressionnant qu’hier, comment que ça se fait ? »

Une autre voix, masculine mais juvénile fut reconnue par contre. Les chevaliers d’hier ! Sauf qu’ils n’étaient pas seuls cette fois ! Il y avait quelqu’un avec eux ! Waram tremblotait, bredouillant, un rictus sur le visage :

« C’est lui … C’est lui que j’ai ressenti, j’en suis certain. »

« De quoi est-ce que tu parles, Waram ? Qu’est-ce que tu as ressenti ? » demanda Sanphinoa, soucieuse en voyant que les tremblements ne s’arrêtaient pas.

« C’EST LUI JE VOUS LE DIS ! C’EST LUI ! »

« Mais de qui, Waram ? C’est vrai qu’on ne connait pas ce troisième homme et … »

D’ailleurs, ce n’est pas un adolescent mais bien un homme. Il doit avoir une trentaine d’années et il ne porte pas encore son armure, contrairement aux deux adolescents. D’ailleurs, l’armure-pokémon qui l’accompagne a quelque chose d’étrange, très étrange. Comme si chacun et chacune l’avaient déjà vue alors que c’était pourtant la première fois.
Bien qu’elle avait une petite paire d’ailes noires dans le dos mais aussi deux têtes, la forme et les couleurs ressemblaient étrangement à une autre que tous connaissaient. Ce fut finalement la voix de Sarine qui coupa le silence qui s’était installé :

« Mais cette armure-pokémon ressemble étrangement à moi. »

« Hum … Visiblement, c’est aussi une gamine cette armure. Ca ne va pas être très intéressant. Qu’est-ce qu’il voulait exactement que l’on fasse avec eux ? » déclara la créature bicéphale alors qu’elle observait l’armure du Solochi sur Waram. « Tsss … Et c’est donc de ça dont je suis une version évoluée ? Quelle blague, elle est pathétique. »

« Ne parle donc pas comme ça. Tu es l’armure-pokémon du Diamat. Tu ne vois pas à quel point il est effrayé par notre présence ? Il sait parfaitement ce que cela veut dire. »

« Sarine … Sarine, il est … il est comme toi et moi. »

« C’est donc ça, l’armure ? Je … Waram, que devons-nous faire tous les deux ? »

« Je … je ne sais pas ! Je ne sais pas du tout ! Je ne vois pas ! »

Il ne savait pas du tout comment réagir ! Qu’est-ce qu’il devait faire contre ce type ! Il ne savait pas du tout comment se préparer mentalement. Non, non et non ! Non, non et non ! Ce type ? Il avait des cheveux noirs, comme lui ! Bon, vraiment ébouriffés et partant dans tous les sens. Il avait aussi des yeux verts et il semblait plutôt musclé de ce qu’il voyait mais ce n’était pas du tout le problème, pas du tout même ! Il avait aussi un jean déchiré de couleur brun ainsi qu’un marcel noir. Une tenue pour mieux supporter le désert ?

« Je ferai peut-être mieux de me présenter ? Itarès, chevalier-pokémon d’argent du Diamat. Je ne dirai pas enchanté de vous connaître en vue de ce que vous allez vous prendre comme dérouillée de ma part. Du moins, le gamin avec son armure-pokémon du Solochi surtout. »

Chevalier d’argent ? Sauf que ça n’avait rien à voir avec la femme-chevalier du Farfuret. C’était bien différent, il ressentait clairement la différence entre lui et la femme-chevalier du tournoi. Il devait bouger ! Il devait bouger !

« Qu’est-ce que vous voulez exactement à Waram ?! » s’écria Raon, se plaçant devant lui, faisant déjà apparaître quelques flammes au-dessus de ses poings.

« Et vous n’avez pas pu vous occuper d’eux ? Vous vous foutez de moi ? Vraiment ? » demanda Itarès en s’adressant aux deux autres chevaliers-pokémon.

« Ouais … Enfin, ils étaient quatre contre deux, ça fait quand même beaucoup. En plus, celui avec son armure-pokémon du Ouisticram, il est quand même plus intelligent qu’on ne le croit. Enfin, il avait réussi à nous avoir tous les deux. » dit l’adolescent portant l’armure du Sabelette avec dépit et un peu de honte.

« Pas d’excuse, je vais m’occuper de deux d’entre eux. Pendant ce temps, chargez-vous des deux autres, ça ne devrait quand même pas être si dur que ça non ? »

« D’accord, d’accord, je pense que ça doit être faisable, non ? »

Les deux adolescents se regardent entre eux après les paroles de Barno. Mouais, autant alors que l’un qui sache comment combattre Raon puisse s’occuper de lui. Ou alors, Itarès peut se charger de Waram et Raon en même temps ? Néanmoins, Sanphinoa fut la première, créant plusieurs sphères aqueuses qu’elle envoya sur eux. Les trois hommes firent un saut en arrière, surpris, avant qu’elle ne s’écrie :

« Vous ne toucherez pas à Waram ! Surtout s’il ne va pas bien ! »

« Elle se prend pour qui la gamine masquée du Barpau ? Bref, toute façon, je vais m’occuper d’elle avec celui du Solochi. Si j’ai compris, rien à faire des trois autres, vous pouvez les tuer. Il faut juste que le chevalier du Solochi reste en vie. Allez ! Hop ! Préparez-vous tous ! Je vais nous séparer pour que chacun soit tranquille pour son combat ! »

Le combat ne tarda pas à débuter, sans même que l’homme n’utilise l’armure-pokémon qui l’accompagnait. Itarès ne semblait avoir aucun problème pour se déplacer et se battre, faisant des mouvements de jambes et bras sans pour autant utiliser ses pouvoirs.

« Waram ! Waram ! S’il te plaît ! Réagis ! Il est en train de se battre contre nous ! »

L’adolescent ne faisait qu’esquiver les coups, continuant de trembler de tout son être avant de se mettre à crier, frappant d’un coup de poing entouré par des flammes violettes en direction d’Itarès, celui-ci se protégeant avant de faire un saut en arrière. Sans même lui laisser le temps de reprendre son souffle, Sanphinoa avait fait paraître une sphère aqueuse d’une taille humaine, entourant leur adversaire commun à l’intérieur.

« Ainsi, tu ne pourras plus respirer avec le manque d’oxygène ! Je n’aime pas utiliser ça mais je sais que vous tentez de tous nous tuer ! Il faut alors que l’on vous combatte et vous tue en premier ! Je sais que c’est aussi simple que ça, n’est-ce pas, Waram ? »

« Assez, assez, assez ! JE DOIS ME BATTRE ! »

Il allait se battre alors ! Surtout si ce type voulait chercher la confrontation ! Il ne devait pas avoir peur ! Pas du tout ! Même si la sueur froide s’écoulait de son front, il ne devait pas avoir peur ! Il devait chercher les coups et les donner à son adversaire !

« Je vais te montrer comment je règle les conflits ! TU VAS VOIR ! »

Il devait profiter qu’Itarès était piégé dans cette sphère aqueuse pour attaquer ! Mais avec quoi ? Des flammes basiques ? Non, c’était tout simplement inutile contre lui. IL FALLAIT Y ALLER A LA CONFRONTATION DIRECTE !

Il prit appui sur ses pieds, ne se préoccupant pas du sable qu’il foulait avant de se mettre à courir à toute allure vers le chevalier d’argent du Diamat. Il n’avait pas encore son armure ! Un coup assez puissant et il serait alors déjà mort !

« Que la morsure du Solochi te brise la nuque ! »

« Quelle plaisanterie. Vraiment … »

La sphère aqueuse explosa en plusieurs dizaines de bulles avant que l’armure-pokémon du Diamat ne se mette à briller. La créature bicéphale se sépara pour se coller sur le corps de l’homme bien qu’il n’y avait guère réellement de différence avec celle de Waram. Néanmoins, le casque avait deux visages sur le côté, deux faces de Solochi alors qu’une petite paire d’ailes était visible dans le dos.

« Vous étiez en train de rire, n’est-ce pas ? Ce n’est pas avec cela que vous comptez me battre. Je crois que ça va être encore plus simple que prévu. »

« Sanphinoa, je m’occupe de lui ! VAS AIDER LES AUTRES ! » hurla Waram, ne pouvant contrôler les mouvements nerveux de son corps.

« Il en est hors de question, Waram ! Pas alors que tu risques ta vie ! »

QU’ELLE LA FERME ! ELLE NE COMPRENAIT PAS LE PROBLEME ?! C’était la sienne qui était en danger ! Même s’il devait perdre, il ne serait pas mort ! Par contre, elle, ce type ne se priverait pas de l’éliminer !

« Et moi, je n’ai pas envie que tu perdes la tienne ! C’est pourtant simple ! »

Une baffe. Une unique baffe qui décolla pour venir se loger sur la joue masquée de Sanphinoa, l’envoyant voler sur quelques mètres avant de venir s’écraser mollement dans le sable. Il se retourna vers son adversaire, l’air rageur :

« Dire que j’ai été forcé de lever la main sur elle, toi, tu ne dois pas me tuer mais je ne vais pas me priver pour retirer la tienne ! »

« Tu n’es qu’un petit dragonneau incapable de créer de véritables flammes. Que penses-tu faire avec tes ridicules petits crocs ? »

« Wa … Waram … Wa …ram. »

Elle était encore sous le choc. La violence du coup était là mais pourtant … elle savait qu’il y avait eu autre chose. Il avait dit ouvertement qu’il s’inquiétait pour elle. Elle savait que la situation était tellement grave que Waram ne pouvait pas se permettre de tout cacher. Et elle sentait aussi le masque qui se fissurait légèrement.

« D’accord. J’ai parfaitement compris. »


Elle se releva, passant une main sur son masque. Il tenait bon, normalement. Elle ne devrait pas avoir de problèmes si elle combattait. Elle allait rejoindre Raon et Xalex. Les deux adolescents allaient avoir besoin de son aide. Elle allait faire de son mieux pour ne pas déranger, pour les épauler, pour tout faire pour qu’ils en finissent le plus rapidement possible. Ensuite, à eux trois, ils iraient aider Waram. C’était le mieux à faire.

« J’aurai juste voulu que tout ne soit pas gâché. C’était un voyage que … j’appréciais. »

Elle disait cela avec monotonie, pensant qu’elle aimerait que tout se calme après. Mais pour le moment, elle ne pouvait pas. Tournée vers Xalex, elle s’approcha d’elle, remarquant qu’elle affrontait le chevalier-pokémon du Sabelette.

« Sanphinoa, ton masque, il … »

« Il tiendra bon, j’en suis sûre et certaine. Ne t’inquiète pas pour ça. On va y aller ensemble contre lui. Ensuite, on aide Raon … puis on termine avec Waram. D’accord ? »

« Comme tu le veux, Sanphinoa. Tu sembles étrangement calme. »

Trop calme pour que cela paraisse naturel. Sous sa capuche, Xalex pose son regard sur Waram. Le combat n’allait que débuter pour chacun d’entre eux mais il y avait encore beaucoup à faire, énormément même. Et surtout, chaque combat était différent de ceux de l’école de Gliros : à mort. C’était le mot d’ordre. Ils livraient un affrontement à mort. Ils ne devaient pas hésiter, ne serait-ce qu’un instant sinon … ils périraient.

Chapitre 25 : Quelques renforts

Chapitre 25 : Quelques renforts

« Sanphinoa ! Fais attention à toi ! » s’écria Waram en s’adressant à l’adolescente aux cheveux bleus, celle-ci lui criant à son tour :

« Ben toi aussi hein ? Moi, je peux facilement le battre ! Je suis sûre maintenant ! Ils ne peuvent pas vraiment me combattre alors que j’ai un élément plus fort qu’eux ! »

« Elle s’y croit encore plus la femme-chevalier. Vas falloir que je lui administre une bonne leçon. » déclara l’adolescent chevalier-pokémon du Sabelette.

« Tu ferais mieux de ne pas la blesser sinon tu auras affaire à moi ; »

Il n’avait pas envie qu’ils croient qu’il faisait cela pour elle … mais autant se montrer menaçant pour les impressionner tous les deux. Sauf que son propre adversaire éclata d’un rire tonitruant avant de reprendre :

« Mais c’est presque qu’il irait mordre hein ? Attention, on a un petit Solochi très agressif. »

Ils étaient en train de se foutre de sa gueule ? Adeptes du sol ou pas, il n’en avait rien à faire ! Rien du tout ! Il commença à se concentrer, de réelles flammes apparaissant au bout de ses mains avant qu’il n’hurle en direction de son adversaire :

« Que les flammes du Solochi fassent fondre tes os ! »

Il devait néanmoins toucher son adversaire pour ça ! Il courut vers le chevalier-pokémon du Kraknoix, celui-ci disparaissant dans le sol sans même prévenir. Quelques secondes plus tard, il était dans le dos de Waam, l’adolescent se retournant :

« Tu pensais vraiment que je ne saurai pas où tu allais apparaître ?! »

Il allait lui montrer comment il réglait ça ! Pourtant, son coup passa juste au-dessus du Kraknoix, celui-ci s’étant enfouît sous le sol une nouvelle foi, amusé par le combat ou plutôt l’absence de combat. Il vint dire à son tour :

« Et bien ? Je pensais que tu allais me toucher. Ce n’était qu’une simple vantardise ? »

« TU VAS VOIR CA ! SARINE ! AIDE-MOI ! »

« Je le fais, je le fais, pas besoin de crier, Waram. »

Ca ne changeait pas qu’ils avaient énormément de boulot sur la planche. Elle se doutait bien que contrairement à Waram mais aussi une majorité des élèves de l’école de Gliros, les deux adolescents avaient un avantage certain : ils connaissaient le terrain et surtout avaient de l’expérience dans de véritables combats.

Rien à voir avec … encore que … non, en y pensant bien, il y avait quand même Waram qui avait aussi de l’expérience mais pas contre des chevaiers-pokémon. Il ne devait pas avoir peur de laisser libre court à ses pouvoirs, pas du tout même. Cette fois-ci, c’était une question de vie ou de mort, mais surtout à une échelle bien supérieure à des petites frappes des rues.

« HIIIIIIIIII ! »

Quoi encore ? Il se retourna pour voir Sanphinoa projetée en arrière, roulant dans le sable. Il se prit soudainement un coup de poing en plein visage, l’envoyant dans le décor à son tour. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il n’avait même pas réagit que …

« Je pensais pourtant que les chevaliers-pokémon de l’école étaient plus entraînés que ça. C’est vraiment triste de voir que vous êtes incapables de vous débrouiller seuls tous les deux. Surtout de ne pas être concentrés en plein combat. »

« JE VAIS TE FAIRE BOUFFER TES DENTS ! »

Pas le temps de s’intéresser à Sanphinoa ! Elle devra se débrouiller seule ! Pourtant, il restait inquiet. Ils pouvaient essayés de la tuer, d’après ce qu’il avait compris. C’était étrange, très étrange même, trop étrange et déplaisant. Il n’avait pas envie qu’elle meure, il ne voulait pas qu’elle meure ! Pourquoi est-ce qu’il pensait à ça maintenant ? POURQUOI ?

« Qu’est-ce que ça veut dire ?! J’en ai rien à faire d’elle ! RIEN DU TOUT ! »

« Tu y tiens, tout simplement, Waram. Je sais parfaitement ce à quoi tu penses. C’est pourquoi je te réponds, c’est tellement simple. »

« Au lieu de me répondre, aide-moi plutôt à tabasser ce connard ! »

Il en avait marre déjà ! Mais il ne voyait pas comment il pouvait battre ce type ! Il était pourtant celui qui avait presque réussi à faire plier Qalanos ! Alors pourquoi est-ce qu’il avait autant de mal contre un gars qui était surement bien moins fort que lui ?!

Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui clochait chez lui ? C’était quoi son problème ? Pourquoi est-ce qu’il était aussi faible ? Il voulait comprendre ! Il voulait savoir ce qui clochait avec lui ! MAINTENANT ! Il voulait connaître ! SANS PLUS TARDER ! Qu’ils arrêtent les imbécilités ! Il en avait plus qu’assez de ces sottises !

Plus qu’assez ! Il ne devait pas enrager mais comment rester de marbre ? Devant de tels actes hein ? Devant de tels gestes ? Pfiou. Non, juste rester calme. Mais il n’y arrivait pas. Il pensait que ça se passerait tranquillement avec Sanphinoa. Résultat ? C’est pas le cas.

« J’aurai quand même pu avoir une journée sans problèmes ou quoi ?! »

« Tu aurais préféré te prélasser avec Sanphinoa, Waram ? » demanda Sarine, une petite pointe d’amusement dans la voix alors qu’il marmonnait :

« Peut-être qu’un peu, ça n’aurait pas été pas si mal … pour elle quoi. On n’a fait que marcher, marcher, marcher. Je devrai peut-être la laisser souffler un peu. »

« Hum, soit, faites-le donc après s’être occupé de ces deux gaillards. »

Oui, pourquoi pas ? Toute façon, la journée était visiblement gâchée par ces deux imbéciles. Autant le leur faire payer le prix fort pour ce genre d’idioties !

« On rigole, on rigole … mais pendant ce temps, tu tiens la forme et ce n’est pas vraiment plaisant si tu veux tout savoir. Ca donne l’impression que je n’en fous pas une. Bon, alors, on va d’abord régler ça de cette façon si tu le veux bien … ou non ! »

Sans prévenir, le chevalier-pokémon du Kraknoix envoya du sable en plein sur le visage de Waram, celui-ci poussant un cri de surprise, commençant à se frotter les yeux. SALOPERIE ! Il ne voyait plus maintenant ! Il ne voyait plus !

« Tss, t’as de la chance, moi, avec son masque, je ne peux pas faire ça ! »

« Hey, hey, hey, c’est toi qui a voulu l’affronter, je te rappelle hein ? Pas de ma faute, ne me mets pas ça sur le dos, hahaha ! Et puis quoi encore ? »

Ils en profitaient pour rire. Comment est-ce que Sanphinoa se débrouillait ? Si l’autre adolescent en rigolait, c’est qu’il n’avait aucun mal contre elle, n’est-ce pas ? D’où est-ce que provenait la voix de son adversaire ? Il pouvait peut-être le repérer ainsi.

Oui, c’était la seule méthode qu’il avait en tête actuellement. Le repérer par rapport au bruit. Heureusement pour lui, il n’avait pas l’air de trop de se préoccuper de sa personne. Comment pouvait-il le battre s’il ne le voyait pas ? Et s’il le dominait complètement ? C’était juste horrible comme combat ! Il donnait l’impression de n’avoir aucune chance contre lui ! Absurde, c’était juste absurde, il n’y avait donc aucune solution ?

« Hep, hep, hep, c’est pas vraiment sympa d’être à deux contre deux quand l’un est dans son domaine de prédilection, pas du tout même. »

Des flammes vinrent envahir le terrain. Il ne les voyait pas vraiment mais il pouvait au moins les ressentir grandement. Il émit un gémissement de douleur, faisant un saut en arrière après avoir reconnu la voix.

« RAON ?! Qu’est-ce que tu fais ici ?! »

« La même chose que Xalex : t’aider. La principale se doutait bien que ça ne se passerait pas comme prévu. Elle nous a envoyés pour vous épauler. »
Xalex était là aussi ? C’est vrai ? Il ne savait pas pourquoi il se sentait soulagé. Enfin, ça arrangeait un peu le combat et il sentit une main qui se posa sur ses yeux, les frottant pendant quelques secondes avant que la voix de Xalex ne chuchote :

« Ne bouge pas trop, je m’occupe de tes yeux, Waram. »

« Ca me fait plaisir de vous savoir ici, tous les deux. On ne peut pas rentrer. »

« Nous avons été mis au courant par rapport à la tempête. La principale nous avait dit de rester dans les environs au cas où car elle n’avait pas confiance en la situation. »

« Tsss, je m’en doutais : la principale ne nous faisait pas confiance. » marmonna Waram.

« Non, pas confiance à cause du tournoi. Enfin, on s’occupe d’eux, on parle après. »

Rien que ça ? Enfin, grâce à Xalex, il commençait à revoir à peu près correctement. Ce n’était pas la panacée mais ça lui permettrait de combattre correctement. Les deux adversaires se placèrent côte à côte, observant le quatuor.

« Hey, il nous avait pas dit qu’ils seraient plusieurs. On doit se débrouiller comment ? »

« Ils sortent à peine de l’école et d’après ce que l’on peut voir, ils n’ont pas l’air tellement folichons. Ça devrait être un peu plus difficile que prévu. »

« Pas de quoi s’inquiéter par contre. »

Mouais ? Ils étaient deux contre quatre. Ils n’avaient pas l’avantage et pourtant, ils n’étaient pas le moins soucieux. C’était énervant et agaçant, pourquoi est-ce que chacun ne s’inquiétant pas ? Pourquoi est-ce que ça l’énervait, lui ?

POURQUOI ?! Il devait combattre mais comme souvent, il était inutile. Tout simplement inutile. Il était incapable de se battre correctement contre ces types. Alors comment est-ce que les autres y arrivaient ? Pourquoi pas lui ? Qu’est-ce qui clochait dans ce qu’il faisait ? Hein ? C’était quoi le problème au final ? Il pouvait le savoir ou alors, il en demandait trop ? Il y avait une réponse à tout ça ? Car il peinait grandement avec toutes ces conne…

« Hey ! Waram, arrête de penser pour l’instant et viens m’aider ! »

Voilà que Raon lui donnait des ordres et puis quoi encore hein ? Il pouvait savoir ce que l’adolescent avait comme idée en tête ? Il comprit rapidement quand il vint faire apparaître des flammes autour de ses poings, un sourire aux lèvres. Barno, le chevalier-pokémon du Sabelette regarda les poings, reculant un peu tout en disant :

« Tu sais que ça ne sera pas forcément très efficace contre nous ? »

« Je me doute mais disons que si ça peut vous empêcher de gigoter un peu trop, on ne va pas s’en priver ! Vous allez voir comment j’imagine mon palais des glaces ! WARAM ! FAIS COMME MOI ! Xalex, Sanphinoa, on vous laisse vous occuper du second ! »

Pourquoi est-ce qu’il se prenait maintenant pour le chef ? L’adolescent aux cheveux noirs émit un grognement mais laissa tout simplement faire Raon, le suivant tout en créant des flammes comme lui. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Bizarrement, il remarquait que le sable devenait du verre tout autour d’eux.
Pendant ce temps, les deux adversaires étaient en train de continuer à s’enfoncer dans le sable pour s’en prendre au quatuor mais à chaque fois, ils étaient obligés de se défendre, chacun riposter à leurs attaques. Après quelques minutes, le chevalier-pokémon du Kraknoix regarda autour de lui, s’écriant :

« OH BON SANG ! On est pas dans la mouise ! On peut plus vraiment se cacher là ! »

Du verre, que du verre autour d’eux. Les flammes avaient été tellement fortes qu’il y avait du verre encore en train de fondre autour d’eux, ressemblant à une mélasse indescriptible tandis que Raon rigolait, leur disant sur un ton enjoué :

« Désolé mais comme vous adorez vous cacher, j’ai préféré vous couper les ailes. M’en voulez pas hein ? C’est de bonne guerre. »

« Qu’est-ce que l’on fout maintenant ? On est pas dans … »

« Y a pas d’autres choix. Quatre contre deux, c’était déjà abusé. Si en plus, ils ont un type qui sait nous contrer, on ne fait pas de miracles ! ON SE RETIRE ! Mais vous pouvez crever la gueule ouverte pour partir ! On va revenir, vous allez voir ! »

Les deux chevaliers-pokémon liés au sol firent plusieurs sauts en arrière, créant une violente tempête alors que Waram semblait songeur en la regardant. Quelque chose clochait, beaucoup plus même que prévu. Cette tempête était ennuyeuse mais …

« Ca ne peut pas être eux qui sont responsables d’un arrêt des avions. »

« Hein ? Oh oui ! C’est vrai, Waram. Tu as tout à fait raison. » déclara Sanphinoa, remarquant la tempête maintenant à son tour.

Sans un mot, Waram s’approcha d’elle, l’étudiant du regard. Elle n’avait pas l’air d’avoir pris des coups trop sévères. Bon, tant mieux en un sens, ça voulait dire qu’il avait encore beaucoup à faire, énormément même.

Enfin non, plutôt à ne pas s’en faire. Voilà, c’était exactement ça. Bon … puisqu’elle allait bien, autant ne plus se préoccuper d’elle. Il se tourna vers Raon et Xalex, Sarine quittant son armure alors qu’Istiti et Karry faisaient de même. Seule l’armure de Xalex restait sur elle alors qu’elle était toujours emmitouflée sous cette tenue.

« Bon, si j’ai compris, la principale pensait pas que l’on arriverait la mission ? Tss. »

« Pas du tout, Waram. Tu te trompes. Disons plutôt qu’elle n’avait pas confiance sur le fait de vous laisser seuls alors que tu étais une cible de choix. » répondit aussitôt Xalex alors que Raon hochait la tête pour confirmer ses propos.

« Ah oui ? Et pourquoi je serai une cible de choix alors que personne n’a voulu de moi ? »

« Tout simplement pour éviter de lancer les suspicions. Enfin, en théorie, cela doit se passer de la sorte mais parfois, ils ne sont pas très intelligents. »

Bon au moins, comme ça, c’était dit. Et maintenant ? Ils devaient aller où ? Car oui, y avait juste un gros souci. Ils n’avaient aucun endroit où se rendre. Sanphinoa déclara qu’il valait mieux chercher une oasis dans la savane, bref, un endroit où se reposer et dormir là-bas. Il ne fallait pas mettre un village en danger par leurs présences.

« Cela me semble concevable comme idée, oui. Des réclamations ? » demanda Waram, s’adressant aux deux autres personnes.

Aucune réponse ? Parfait. Ca ferait moins de blabla et plus de marche. Puisque nul n’avait besoin de discuter, ils pouvaient donc se mettre en route et suivre Sanphinoa puisqu’elle prenait les commandes de la petite troupe pour le déplacement.

C’est peut-être pour cela que quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, ils finirent par trouver un coin où se reposer. Visiblement, Sanphinoa était aussi douée qu’un animal pour trouver de l’eau dans le désert. Rien qu’à cette pensée, il haussa un sourcil.

« Mouais, considérer Sanphinoa comme un animal, je vais éviter quand même. »

« Ca serait mieux pour ne pas déplaire à une fille, Waram. » compléta Sarine à ses côtés.

Surement même. Bon … avec trois personnes autour de lui et autant d’armures-pokémon, la quatrième étant sur Xalex, il y avait de quoi faire normalement. Lorsqu’il voulut s’installer au pied d’un arbre pour se reposer, Sanphinoa vint aussitôt se rapprocher de lui.

« Waram ? Tu es fatigué ? Blessé ? Je peux vérifier ça si tu le veux. »

« Non, non, c’est bon. Retourne auprès des autres et laisses-moi tranquille. Tu as maintenant du monde autour de toi. Tu n’es plus obligée de me coller. J’ai besoin de souffler un peu aussi hein ? Pas besoin que tu sois dans mes pattes tout le temps. »

« Hein … mais … tu sais … enfin … j’aime bien rester avec toi, Waram. »

Oui mais non. Rien à faire. Il fit un geste de la main pour lui dire de débarrasser le plancher. Maintenant qu’elle avait un peu de compagnie, il était alors parfaitement possible de le laisser tranquille. Sarine lui dit qu’il était juste un parfait imbécile mais il n’en avait rien à faire. Il croisa les bras, fermant les yeux pour chercher le sommeil.

« AAAAAAAAAH ! »

Il poussa un cri, se réveillant en pleine nuit alors qu’il était en sueur. Une couverture avait été déposée sur ses épaules alors qu’il regardait autour de lui. Qu’est-ce que … qu’est-ce que ça voulait dire ? Pourquoi ? Il posa une main sur son front, retirant les gouttes avant d’observer sa main. Tout le monde dormait. Sanphinoa était assise contre le même arbre que lui. C’était quoi cette impression malsaine ? Qu’il avait ressentie ?

« Hmmm … Waram, je suis là. »

Quoi encore ? Qu’est-ce que Sanphinoa marmonnait ? Il la voyait qui gesticulait contre l’arbre, sa main gauche placée non-loin de la sienne. Détournant le regard, il remit correctement la couverture sur son corps, sa main droite se posant sur celle de Sanphinoa. Il valait mieux qu’il dorme plutôt que de penser à tout ça.

« Visiblement, je vais devoir m’en mêler ? Pourtant, ce n’était pas bien difficile comme mission. Comment est-ce que vous avez pu échouer ? »

« Ils ont reçu de l’aide ! Comment on pouvait le savoir nous, hein ? »

« Dès demain, j’irai le rencontrer en personne. De toute façon … nous sommes liés. »

Liés par leurs armures. Deux têtes bleues aux yeux rouges se redressèrent à côté d’un homme, celui-ci se trouvant en face des deux adolescents qui avaient combattu plus tôt.

Chapitre 24 : Avis de tempête

Chapitre 24 : Avis de tempête

« Mes félicitations ! Vous avez réussi ! Vous avez parfaitement réussi ! Je n’arrive pas à le croire ! Vous avez réussi ! Vraiment ? »

« C’était assez simple. » marmonna Waram alors qu’il n’était pourtant pas en état de faire le fier, vu ses blessures et les soins appliqués sur son corps.

« Comment savez-vous si nous avons réussi ou non ? Vous sembliez convaincu puis ensuite, vous avez commencé à vous poser quelques questions. »

« Grâce à cela, bien entendu. » déclara le chef du village, se dirigeant vers ce qui semblait être un mini-courant d’eau qui jonchait un côté du village. « Il y a aussi quelques puits qui se remplissent aux deux-tiers quand l’eau est présente. »

« Je vois, je vois, c’est donc une très bonne nouvelle. Je suis contente pour vous ! Nous partirons surement demain du village pour retourner chez nous. »

« Je vous avais promis quelque chose. Est-ce que je peux vous en parler en privé, mademoiselle ? » demanda le chef du village à Sanphinoa.

« Euh, oui, bien entendu. Waram, je vais discuter avec le chef du village ! »

« Fais ce que tu veux, j’en ai rien à faire. » grogna l’adolescent bien qu’il semblait plus mécontent qu’autre chose qu’il ne soit pas libre de venir lui aussi.

De loin, l’adolescente discutait avec entrain avec le chef du village, celui-ci semblant lui faire une proposition. Puis elle exulta sur place, sautillant gaiement alors que Waram penchait la tête sur le côté. Ca puait l’embrouille, la grosse embrouille même.

« Je sais pas ce qu’ils manigancent tous les deux mais ça me plait pas. »

« Par contre, ça a l’air de plaire à Sanphinoa, ça ne peut pas être mauvais, Waram. » murmura Sarine en s’adressant à l’adolescent, celui-ci émettant un autre grognement sonore.

« Je sais pas mais je me méfie. On ne sait jamais avec ce genre de cultures. »

« Ce genre de cultures, ils ne sont pas si différents de toi, Waram. »

« Mouais, je le sais bien. Ils ont aussi deux bras, deux jambes, une tête … mais bon … Juste que lorsque Sanphinoa est heureuse, c’est que ça cache quelque chose. J’aime pas ça. »

« Tu préférais donc la voir malheureuse ? Ca ne semblait pas être le cas hier. » dit Karry en prenant la parole à son tour, l’adolescent s’étranglant à moitié.

« La ferme, vous deux ! J’ai pas besoin de commères de la sorte ! »

« Commères, commères, quel vilain mot. Mais bon, soit. Attendons Sanphinoa. »

Tsss ! Elle pouvait bien parler Karry, il n’en avait rien à faire. Bon, c’était bientôt fini les cachotteries avec le chef du village ? Ou alors, il devait s’y rendre. Et puis zut ! C’est ce qu’il allait faire ! C’était aussi simple que ça !

« Sanphinoa ! J’arrive ! J’en ai assez d’attendre ! »

« Hein ? Oui, c’est bon, Waram ! Le chef du village veut nous inviter à faire un rite de ce dernier. Tu veux bien ? Dis dis ? C’est juste pour nous deux, pour nous remercier. »

« Pas un truc pour nous apporter la malchance ou je ne sais quoi hein ? Je suis au courant qu’il y a des personnes comme des marabouts ou je ne sais quoi, qui peuvent infliger des malédictions. Je préfère me méfier et … » dit-il avant qu’elle n’arrive jusqu’à lui, prenant sa main pour le tirer auprès d’elle, semblant follement joyeuse avant de dire :

« Mais non, gros bêta, ce n’est pas du tout ça. Mais le chef m’a dit que c’était un secret mais ne t’en fait pas, c’est juste pour apporter beaucoup de chance. »

« Beaucoup de chance ? Mouais, bien parce que c’est toi. Et que ça peut te rendre heureuse. »

« Follement même. Mais il faut que tu sois là, sinon … ça ne sera pas possible et ça ne marchera pas . Tu veux bien participer avec moi ? S’il te plaît ? »

« Oui, oui, on va y participer. Arrête de pleurer. Bon, faites vite, hein ? »

« Je me dépêcherai. Cela ne prendra qu’une heure ou deux puisque vous êtes des étrangers. »

« Quoi ? Autant de temps ? Oh bon sang. Sanphinoa, ça a intérêt à être bien. »

« Oui, oui, ça l’est, je te le promets ! »

Elle disait cela avec entrain alors qu’il soupirait. Déjà, de l’encens était en train d’être brûlé alors qu’il se sentait loin, très loin. Un peu le regard perdu dans la vague, il se mit assis, Sanphinoa faisant de même tout en posant sa tête sur son épaule.

« Ca a une bonne odeur, tu ne trouves pas, Waram ? »

« Je ne sais pas … et je m’en fous … Juste attendre que ça se finisse, c’est tout. »

Voilà que le chef du village commençait à marmonner dans sa langue natale, Waram ne sachant pas du tout de quoi il parlait. Mais bon, ça semblait être fait avec professionnalisme donc bon … voilà quoi … Il marmonna :

« Je me sens un peu bizarre, Sanphinoa. »

« Moi aussi, Waram, moi aussi. Mais le masque m’aide à supporter l’odeur. Il faut juste que l’on supporte ça tous les deux. Tu veux bien tenir le coup ? »

« Je le tiendrai, je le tiendrai … juste pour toi. » marmonna l’adolescent, plongé dans son subconscient alors qu’il gardait Sanphinoa contre lui, la serrant plus que d’habitude. Il sentit le masque qui se déplaçait à moitié sur le visage de l’adolescent mais il n’ouvrit pas les yeux.

Deux heures plus tard, il sortit de la hutte du chef du village, tenant à peine debout, retenant néanmoins Sanphinoa pour qu’elle ne s’écroule pas. Ils avaient quelques marques tribales sur le visage, Waram s’étant laissé faire vu son état.

« La cérémonie est terminée alors, Sanphinoa ? »

« C’est le cas, Karry ! Sarine, c’était vraiment superbe. Je suis si heureuse ! »

Il ne voyait pas pourquoi elle devait l’être alors qu’il s’éloignait de plusieurs mètres pour aller s’asseoir sur un banc fait de bois. Il retint sa tête avec ses deux mains, ses coudes posés sur ses genoux alors que Sanphinoa discutait avec Sarine et Karry. Les deux armures semblèrent surprises avant de regarder Waram puis de rire, accompagnées de Sanphinoa.

Finalement, elles vinrent toutes le rejoindre alors qu’il était en train de réfléchir à ce qu’ils devaient faire. Quitter le village, n’est-ce pas ? Ou au moins, se renseigner à ce sujet. Ca ne serait pas une mauvaise idée et … hein ?

Voilà que l’un des habitants quittait le véhicule qu’il possédait, l’un des rares objets technologiques récents du village, se dirigeant vers la hutte du chef, commençant à s’exclamer dans une langue inconnue. Quelques minutes après, le chef du village quitta la hutte, demandant à tous les villageois de se réunir. Enfin, après de nombreux dialogues, le chef revint vers le duo, déclarant :

« Normalement, vous êtes venus en avion, n’est-ce pas ? Je suis au regret de vous annoncer qu’il y a une tempête qui s’est déclarée et que tous les vols sont annulés jusqu’à ce qu’elle se termine. Il semblerait que cette tempête se dirige vers notre village. »

« Euh, je sais bien que c’est pas trop une bonne nouvelle mais ça veut dire qu’on part quand ? Car bon, ça nous aide pas ça. »

« Je ne peux guère vous aider. Je vais vous donner un abri comme à nous tous. Il se peut même que nous allions nous rendre dans les caves souterraines pour nous protéger. »

« Waram, Sarine. Il y a des chances que cette tempête ne soit pas naturelle. » déclara Karry alors que tout le monde se tournait vers elle, étonnés. « Ce genre de tempêtes, on peut les prévoir des jours à l’avance. Mais là, aucune nouvelle et elle arrive le lendemain de notre arrivée ? C’est trop précis pour que ça soit naturel. »

Des personnes ? Des chevaliers-pokémon ? Non, quand même pas ? Pourtant, Waram semblait prendre cela au plus sérieux, regardant la Barpau de métal avant de dire :

« Tu as une idée de qui ça pourrait être ? A part des chevaliers-pokémon ? »

« Aucune idée. Sauf qu’ils sont surement liés à la roche ou au sol, rien d’autre à définir. Peut-être au vol pour créer une tempête mais ça m’étonnerait. Bref, c’est pas vraiment joyeux. On ferait mieux de quitter le village pour qu’il ne soit pas en danger. Après, si vous voulez pas, bah, tant pis hein ? J’aurai prévenu, j’ai fais mon boulot. »

« Mouais, on s’en va mais juste parce que je le supporte pas. »

Il disait cela avec nonchalance, ne cherchant même pas à converser avec le chef du village. C’était de la pure mauvaise foi mais il quitta le village, récupérant leurs sacs avant que Sanphinoa le rejoigne, murmurant :

« C’est tellement gentil de ta part, Waram. Tellement gentil. »

« Hum ? Pourquoi ? Je n’ai rien fait de spécial, tu t’imagines encore des choses, je parie. »

« Non non … Ou peut-être que si. J’espère que la cérémonie t’a plu, Waram. J’ai adoré, moi. Même si je ne sais pas ce que c’était exactement. »

Pourquoi il avait l’impression qu’elle mentait effrontément ? Peut-être parce qu’elle émettait un petit rire tout en se tournant vers Sarine et Karry ? Mouais, ça puait la magouille ! La grosse magouille qu’il appréciait pas mais bon … La tempête ? Ils allaient tout simplement se rendre jusqu’à la ville où y avait l’aéroport et ça serait réglé.

« Waram ? Tu n’es pas un peu inquiet ? Même pas un tout petit peu ? » demanda Sanphinoa après une bonne heure de marche alors qu’il se tournait vers elle :

« Pourquoi je le serai ? Y a quelque chose de spécial par rapport à ça ? »

« Non non … enfin, ce sont des chevaliers-pokémon qui font ça. Tu n’as pas peur ? »

« Pas vraiment, je les exploserai puisqu’ils veulent chercher des embrouilles, c’est tout. »

« Je me demande pourquoi je m’inquiète pour toi en fait, Waram. »

Elle posait la question tout en rigolant alors qu’il haussait les épaules. Oui, c’était limite difficile à comprendre. Mais bon, il ne s’y intéressait pas. La tempête, il sentait qu’elle se levait de plus en plus rapidement et surtout qu’elle se rapprochait d’eux.

« Dire qu’on la voit venir à toute allure vers nous. Sarine. »

L’armure vint se mettre autour de Waram alors qu’il se plaçait en position de défense, étant immobile maintenant en attendant. Sanphinoa fit de même avec Karry alors qu’elle se plaçait à côté de Waram, murmurant :

« Je ne suis pas vraiment rassurée quand même, Waram. »

« Arrête de pleurer un peu, t’es une femme-chevalier pokémon ! Pas n’importe qui ! »

« Je ne pleure pas ! Je veux juste … éviter que ça se finisse mal ! Pas après cette cérémonie ! Je ne veux pas que ça se finisse maintenant ! »

Mais c’était quoi cette foutue cérémonie ?! Il posa un bras sur son épaule, venant l’attirer contre lui pour la serrer pendant une trentaine de secondes. Pourquoi est-ce qu’il se sentait obligé de réagir de la sorte avec elle ? A cause d’hier ? A cause de cette nuit ? Enfin, il n’avait aucune explication raisonnable. Il avait juste eut cette envie de la rassurer, sans savoir exactement s’il allait y arriver ou non. Quelle idiotie quand même.

« Oh ? Visiblement, ils nous attendaient. Ca nous facilitera le travail. »

Une voix masculine, encore assez jeune d’après ce qu’il entendait. Il cligna des yeux, la tempête s’arrêtant à quelques mètres d’eux alors que deux formes étaient visibles dans le sable, le soulevant pour laisser apparaître deux adolescents qui devaient être proche de l’âge adulte. Mais bon, ce n’était pas vraiment intéressant.

« Vous voulez me donner une explication avant que je vous explose ? »

« Oh, il est vraiment comme il en avait parlé. Une vraie teigne, ça va être amusant. »

« Vous ne voulez pas répondre ? Ca facilitera rapidement la discussion. Nous sommes deux et pas des moins puissants. Je préfère vous prévenir : ça risquerait de très mal se finir entre nous. Mais bon, comme je sais que vous n’allez pas m’écouter, c’est bien dommage. »

Bien dommage ? Elle entendait parfaitement l’ironie dans la voix de Waram. Mais bon, le souci, c’est qu’elle ne savait pas qui ils étaient en face. Elle vient dire :

« Je m’appelle Sanphinoa du Barpau ! On ne vous veut aucun mal ! Le garçon qui m’accompagne est Waram du Solochi ! »

« La ferme, Sanphinoa. Si tu dis qu’on est pas là pour leur faire mal, ils vont croire que nous sommes des mauviettes. Laisse-moi m’occuper de leur cas, ça sera beaucoup plus simple. A deux contre un, ça ne devrait poser aucun problème contre eux. »

« Le chevalier de bronze du Kraknoix et celui de bronze du Sabelette. Je ne pense pas que nos noms soient si intéressants. Par contre, on n’a pas de temps à perdre avec la gamine qui t’accompagne. Tu viens avec nous. »

Hum ? Il ne rêvait pas ou alors leur but, ce n’était pas de le faire chier, juste de le capturer ? Ce qui voulait dire que Sanphinoa ne les intéressait pas. Hum, soit. Si tel était le cas. Il retira l’adolescente de ses bras, lui chuchotant :

« Puisqu’ils me veulent, tu n’as pas à te battre. Recules-donc, Sanphinoa. »

« Hein ? Non non ! Waram, je ne vais pas te laisser te battre seul ! »

« Ecoute juste ce que je t’ai dit, tu n’as pas vraiment le choix et … »

Il se retrouve aspergé par un jet d’eau de la part de Sanphinoa, celle-ci émettant un petit grognement assez mignon et attendrissant. Qu’est-ce qu’il était en train de penser exactement ? Ce n’était pas son genre d’imaginer de telles choses. C’était tout simplement absurde de sa part et il entendait les grands éclats de rire mauvais de la part de leurs deux adversaires. Il ne devait pas s’énerver et …

« Je t’aide si j’ai envie, Waram ! Ne tente pas de m’arrêter, c’est tout ! »

Et voilà qu’elle décidait de jouer la princesse rebelle. Comme s’il avait vraiment que ça à faire hein ? Elle y pensait un peu à lui ? Il n’en avait pas l’impression quoi ! Elle abusait !

« Ils m’ont l’air de simplets. Ca devrait être assez facile en fin de compte. »

« Surtout s’ils se tapent sur la gueule tous les deux. Ca nous mâche le boulot, n’est-ce pas, Rayan ? » demanda le chevalier-pokémon de bronze du Sabelette, s’adressant à son compagnon en armure-pokémon du Kraknoix.

« Ah ça, je te le fais pas dire ! C’est du pain béni pour nous, Barno. »

Ils pouvaient continuer à parler tous les deux, de son côté, il en avait strictement rien à faire mais vraiment complètement rien à faire. Sauf peut-être une chose :

« Qui c’est qui vous envoie ? Car vous avez bien signalé que vous étiez venus pour moi … et que ce n’est pas pour me tuer. Même si cela ne me fait pas peur de vous donner une leçon. »

« Je ne crois pas qu’il soit nécessaire que tu saches cette information pour le moment. Nos consignes sont claires : nous devons juste te rapporter. Bon, tu peux juste être plus mort que vif et ensuite, nous … »

Barno fit un saut en arrière, esquivant un nouveau jet d’eau provenant de Sanphinoa, celle-ci ayant tendu une main vers eux. Elle venait de leur couper la parole, déclarant :

« Vous avez été très mal renseignés visiblement. Surtout pour envoyer deux chevaliers-pokémon maniant les pouvoirs terrestres contre moi. »

« Ca, par contre, c’était pas forcément prévu qu’il soit accompagné par une femme-chevalier maniant l’élément aqueux. Ou alors, il nous avait prévenus ? »

« Bof, qu’est-ce que je suis sensé en savoir ? Je m’en rappelle plus moi, pour te dire ! »

Voilà que les deux adolescents se regardaient en chiens de faïence, cherchant à savoir si oui ou non, Sanphinoa était prévu dans leurs plans. Après quelques secondes, Waram émit un puissant grognement, crachant des flammes violettes de ses poings en direction de ses deux adversaires. Ces derniers s’enfoncèrent dans le sable, disparaissant de leurs vues.
« Sanphinoa, fais attention à toi. Ils essayeront de nous avoir par surprise. »
Elle ne lui répondit pas, prenant sa main droite dans la sienne tout en regardant autour d’elle à travers son masque. Elle était suspicieuse, suspicieuse par rapport à tout cela. Soudainement, le sol sous eux commença à trembler, Sanphinoa et Waram sautant en même temps, leurs mains se séparant. Au même instant, les deux chevaliers-pokémon terrestres sortirent du sable, chacun en face d’un adversaire potentiel.
« Héhéhé … C’est donc comme ça ? On va bien s’amuser, tous ensemble. » déclara le chevalier-pokémon du Sabelette, se trouvant en face de Sanphinoa.

« Pour elle, tu peux t’en occuper et l’éliminer si tu veux ! » dit à sa suite le chevalier-pokémon du Kraknoix, poussant Waram en arrière pour l’éloigner de l’autre combat.
Ils étaient dans leurs éléments. Il n’y avait aucune possibilité pour qu’ils perdent !

Chapitre 23 : Une reconnaissance

Chapitre 23 : Une reconnaissance

« Vous … vous êtes les chevaliers ? Mais vous êtes deux adolescents. »

« Hey, si vous le voulez, moi, je me barre, y a aucun problème pour ça ! » rétorqua Waram alors qu’il regardait autour de lui. Il avait l’impression d’être tombé dans plusieurs siècles en arrière. Sincèrement, ils avaient surement à peine l’eau courante et l’électricité ici.

« Non non ! Je m’excuse, je ne voulais pas penser à mal en vous adressant la parole ! Pas du tout même ! Pardonnez mes propos, c’est la première fois que je vois un chevalier-pokémon. Est-ce que l’on vous a expliqué ce que vous deviez faire ? »

« Pas vraiment non. Par contre, vous pouvez aussi nous montrer où l’on dormira ? »

« Oui … Oui ! Bien entendu ! Suivez-moi pendant que je vous explique. »


Il ne semblait pas vraiment rassuré cet homme à la couleur bien plus brune que la sienne. Enfin bon, ce n’était pas unique en Afrique cette couleur de peau. C’était plutôt Sanphinoa et lui qui étaient bien différents d’eux. L’homme qui s’adressait à eux était le chef du village, âgé d’une soixantaine d’années, avec une barbe blanche lui allant jusqu’au torse. A part ça, juste une étrange robe brune comme tenue, quelques atours provenant du pays et cela suffisait. Bien entendu, tous les regards étaient tournés vers eux jusqu’à ce qu’il les emmène dans une hutte où se trouvaient deux lits, quelques meubles … mais surtout une unique pièce. Bon, c’était visiblement pas la panacée.

« Nous ne savions pas qu’il s’agissait d’une demoiselle avec l’un des chevaliers-pokémon. J’espère que cela ne vous dérange pas trop de dormir dans la même hutte. »

« Euh, moi de mon côté, ça me … »

« Pas du tout ! Pas du tout ! Waram, on dépose nos affaires ! »

Encore une fois, Sanphinoa venait de lui couper la parole alors qu’il soupirait. Bon, en un sens, il dormait déjà avec Xalex dans les environs donc avec une fille, ce n’était pas un problème. Mais là, c’était Sanphinoa et disons qu’avec le spectacle d’auparavant, il ne sentait pas tellement rassuré. Même si bien entendu, elle avait renfilé ses habits correctement avant qu’ils n’arrivent au village, c’était juste … ainsi.

« Ouais, ouais, enfin bon, je suis pas trop trop rassuré, je dois l’avouer. Bref, dites-nous plutôt ce qui se passe, ça sera bien mieux de toute façon ! »

« Euh, oh … oh oui. D’ailleurs, j’espère que mon élocution ne vous dérange pas trop. »

« Eloquoi ? » demanda Waram alors que Sanphinoa rigolait tendrement :

« Elocution. En clair, il ne parle pas dans sa langue natale mais il fait tout pour que l’on puisse le comprendre. Vous faites du très bon travail, promis. »

« Alors, je vais pouvoir continuer et vous expliquer ce que nous désirons. Nous sommes un modeste village d’Afrique et pour obtenir de l’eau, nous la puisions dans une rivière à quelques kilomètres d’ici. Bien que cela doit vous paraître étrange, tout n’est pas uniquement constitué de sable en Afrique et donc, cet endroit est merveilleux … mais le travail humain est malheureusement trop dur et ce que nous avions réussi à faire a été ravagé. »

« Ca n’explique pas vraiment le problème et d’accord pour l’élocution. » dit Waram.

« Des rochers bloquent l’écoulement de la rivière et nous sommes plus approvisionnés en eau. En vue de la distance avec notre village, nos rations s’amenuisent de plus en plus. »

« Et merde, depuis quand je dois faire le bon samaritain ? »

« Samaritain ? Ce nom ne me dit rien de spécial, je dois le reconnaître.  Qu’est-ce que cela veut dire ? » demanda le chef du village alors que Sanphinoa répondait aussitôt :

« Rien du tout, rien du tout ! N’est-ce pas Waram ? Tu ne vas pas rendre mécontent tout un village, n’est-ce pas Waram ? N’est-ce pas Waram ? »

« Pas besoin de me le répéter quinze fois, j’ai compris le message. Bon, alors, si j’ai saisi, on doit exploser des rochers qui bloquent une rivière et c’est tout. Bon, faut se rendre où ? »

« Il faut que vous partiez vers le nord-est du village mais vous comptez y aller dès maintenant ? Nous sommes en fin de matinée mais le temps que vous arriviez, il sera surement le zénith, ce n’est pas conseillé en Afrique et … »

« Rien à faire. De toute façon, je n’ai pas dormi de la journée et elle aussi. Si elle ne se plaint pas, je n’ai pas à me plaindre. Alors, autant y aller et régler ça une bonne fois pour toutes. »

L’adolescente aux cheveux bleus eut un petit rire avant de prendre la main de Waram.

« Nous allons y aller dès maintenant, ne vous inquiétez pas. Dès ce soir, cela sera réglé. »

« Merci. Le village entier vous fait confiance. »

Grumpf. Il ne répondit pas du tout, vraiment peu intéressé par les remerciements. Il était tout simplement prêt mais à quoi ? Bof, il ne savait même pas dans le fond. Il s’éloigna du village, sans même s’y intéresse alors qu’ils avaient laissé leurs affaires dans la hutte. Il valait mieux pour eux que rien ne soit volé … sinon … ça risquait de faire mal.

« Votre ami semble vraiment singulier, si je puis me permettre. »

« Oh, c’est plus qu’un ami pour moi. » dit Sanphinoa en souriant sous son masque, allant rejoindre Waram avant qu’il ne lui hurle d’aller plus vite.

« Je comprends donc pourquoi vous n’avez pas besoin de dormir dans deux huttes différentes. Pas du tout même. Si vous voulez, après que vous ayez fini … enfin, vous verrais en revenant. Je vous laisse d’abord régler ce problème, pas du tout. »

Elle hocha une dernière fois la tête avant de s’éloigner définitivement. Bon, d’après ce qu’elle avait compris, cela ne devrait normalement pas être trop difficile à accomplir. Les pouvoirs des chevaliers-pokémon étaient beaucoup plus grands que ceux d’un simple humain.

« Waram, prends de l’eau s’il te plait. »

« Sanphinoa, tu ne vas pas commencer à me prendre la tête par rapport à ça encore une fois non ? J’avais parfaitement compris la première fois, pas besoin de me répéter ça. »

Il émit un profond soupir, prenant la gourde quand même avant de boire. Bon, heureusement, ils avaient pensé à juste un petit sac pour des vivres. Le reste des affaires était dans la hutte. Dormir avec Sanphinoa ? Non non et non. Ca ne lui plaisait pas du tout.

« Waram ? Je ne pense pas que j’arriverai à déplacer ces pierres malheureusement. »

« Bof, c’est pas comme si je m’en doutais au départ hein ? Je veux pas dire mais t’es pas forcément la plus forte pour ça, pas du tout même. »

« Merci Waram, ça fait toujours plaisir d’entendre une telle remarque venant de toi. Même si j’aurai préféré quelque chose de plus … gentil quand même. »

« Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu as bien combattu, c’est tout. Rah ! »

Elle n’allait pas lui faire la tête hein ? Sans rien dire, il referma la gourde, la rangea avant de la prendre par le bras. Comme il savait pertinemment qu’elle ne détestait pas du tout ça, il vint la coller en partie contre son torse avant de se mettre à nouveau en route.

« Karry ? Tu ne veux pas monter sur mon dos ? Ca sera plus simple pour toi. » demanda Sarine alors qu’elle se penchait en avant, attrapant le poisson de métal. « Mord donc le sommet de mon crâne pour ne pas tomber. »

« Bouffer du dragon de métal ? Moi, je dis, pourquoi pas ? »

Ce n’était pas vraiment à cela qu’elle pensait mais bon, l’armure du Barpau était maintenant bien accrochée à elle, elles pouvaient donc suivre Sanphinoa et Waram à quelques pas de distance. Elle avait bien vu ce que l’adolescent avait accompli mais avait préféré garder sa gentille réflexion pour elle. Il ne fallait pas l’intimider.

Finalement après plusieurs heures de marche, ils finirent par arriver à ce qui semblait être la zone dont parlait le chef du village. Vraiment ? A cette distance, ils arrivaient à avoir de l’eau dans leur village ? Cela devait surement se trouver sous le sable du désert ? Ou alors une chose complexe à laquelle il ne comprenait rien du tout.

Tout ce qu’il savait, c’était qu’il était une sorte de minuscule forêt tropicale alors que de base, ils étaient en plein désert. Cela ressemblait un peu à de la savane, peut-être qu’il confondait un peu tout ? S’il y avait des animaux sauvages, il allait devoir protéger Sanphinoa. Sa main serra un peu plus fortement l’épaule de l’adolescente.

« Bon, cherchons une rivière dans cet endroit … »

« Savane boisée. C’est comme ça que ça s’appelle, Waram. C’est un endroit parfait pour les peuples d’Afrique. Ils ont tout ce qu’il leur faut ici ou presque. Par contre, il est vrai que la distance semble assez grande. C’est peut-être souterrain ?  Un écoulement souterrain ? »

« Je ne sais pas et je m’en fous. On va trouver la rivière, on se repose un peu et zou. »

« Hihihi, bien entendu, Waram. Je suis tout à fait d’accord avec cette proposition. »
De toute façon, il ne lui laissait pas vraiment le choix hein ? Mais elle prenait tout avec le sourire, semblant plus qu’heureuse de voyager avec lui. Pourtant, à travers le masque, elle se posait quelques questions : est-ce que Waram était naturellement … bête ou il ignorait tout ? Elle ne devait pas lui forcer la main néanmoins.

« Je prendrai le temps qu’il faudra pour ça. » se dit-elle à voix haute.

« De quoi est-ce que tu parles exactement ? Si c’est par rapport à ce que l’on doit faire, n’y compte même pas. La flemmardise, je n’aime pas ça ! »

« Ce n’est pas toi qui voulait que l’on se repose justement ? » répliqua l’adolescente tout en émettant un grand rire cristallin, voyant la confusion sur le visage de Waram.

« Oui, enfin bon, tu m’as parfaitement compris aussi. Me prend pas pour un idiot hein ? »

« Je n’oserai jamais faire ça, Waram, tu le sais parfaitement. »

Oui, justement. C’était bien à cause de ça justement … qu’il n’osait pas trop penser de la sorte. Il baissa les yeux, avançant dans la savane. Il tendait l’oreille, cherchant à écouter le bruit de l’écoulement de la rivière. Il la trouverait peut-être ainsi.

Il ne lui fallut que quelques instants pour cela, courant à toute allure jusqu’à trouver la fameuse rivière dont parlait les habitants du village. Hmm hmm … Ce n’était pas une simple rivière, il y avait aussi en fait une cascade … En fait, c’était même plutôt impressionnant dans le fond. Donc il y avait un tel endroit à une trentaine de kilomètres du village ?

« Et qu’est-ce que l’on doit faire ? Je ne vois aucun problème, moi. La rivière coule comme si de rien n’était. Qu’est-ce qu’ils racontaient encore ? Tu t’en rappelles ? »

« Waram, pour le moment, on pourrait tout simplement se reposer comme tu le veux. Ensuite, nous irons longer la rivière pour voir où se situe le souci. »

Hmm … oui. D’accord ? Il s’installa à quelques mètres de la rivière, l’observant. Humpf. C’était pas mal du tout, vraiment pas mal dans le fond. Il regarda le petit sac qu’il avait pris pour la nourriture et boire. Bon, est-ce que cette eau était potable ?

« YEY ! Arrosage automatique, attention ! »

Il releva sa tête après les paroles de Karry, se prenant un puissant jet d’eau en plein visage, l’arrosant sur celui-ci. Il cligna des yeux plusieurs fois, cherchant à comprendre ce qui venait de se passer avant de pousser un cri de rage. SALETE !

« JE VAIS TE TUER, KARRY ! TU VAS VOIR ET … »

« IIIIIH ! Karry ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça ?! Je suis toute trempée ! »

Elle venait aussi d’arroser Sanphinoa ? C’était quoi cette blague vaseuse ? Grumpf. Il ne voyait pas du tout à quoi elle jouait mais ça ne lui plaisait pas du tout. Pas vraiment même. Il voulut faire un mouvement puis Sanphinoa soupira :

« Vraiment, Karry, je ne comprends pas pourquoi tu as fait ça, tu aurais pu attendre hein ? »

« Plus vite tu les retires, plus vite ils sécheront ! »

Retirer ? Quoi ? Que … NON ! Purée ! KARRY ! Il comprenait ce qu’elle venait de comploter ! Il eut à peine le temps de faire un mouvement que Sanphinoa s’était déjà remise dans le même bikini qu’hier, tournant sur elle-même.

« Peut-être que l’eau de cette rivière sera meilleure que celle du petit oasis. Waram ? Tu as pris aussi tes affaires ou pas ? »

« Sanphinoa ! Ce n’est pas un moment de plaisance ! On a mieux à faire et … »

« Roh ! Arrête de faire monsieur le grincheux ! Cette fois-ci, tu n’y échapperas pas ! Allez, Waram ! Mets-toi aussi en tenue ! Ca va te faire que du bien ! »

Non non et non ! Il ne voulait absolument pas ! Il tenta de gesticuler et de s’éloigner mais elle l’attrapa contre elle, le forçant à se coller contre son corps. Il poussa un cri de surprise, faisant quelques pas en arrière avant de dire :

« Arrête ça ! Je n’ai pas pris de maillot avec moi ! Il est dans la hutte ! »

« Beuh … Bon ! Ca ne fait rien ! Je veux profiter de toi, je ne vais pas abandonner dès le premier problème venu ! »

Elle ne lui laissait pas le temps de s’échapper et de s’enfuir. Elle le gardait vraiment contre elle, l’empêchant complètement de quitter son bras. Sans crier gare, elle fut soudainement bousculée en même temps que Waram dans l’eau par Sarine, les deux adolescents se retrouvant trempés jusqu’aux os. Dans le cas de Sanphinoa, ce n’était pas dérangeant mais pour Waram, c’était déjà autre chose.

« KARRY ! Ce n’est pas … Ce n’est même pas Karry ! Sarine, pourquoi est-ce que tu as fait ça ? On aurait pu se faire très mal, tu sais ? »

« Je le sais bien mais maintenant, Waram ferait mieux au moins de retirer son haut pour qu’il puisse se sécher. C’est un conseil pour lui s’il ne veut pas attraper froid. »

« Je sais pas justement ce que tu fous Sarine mais si tu commences à faire l’imbécile comme Karry, ça ne va VRAIMENT PAS ME PLAIRE ! »

Avec rage il retira complètement son haut, paraissant torse nu. Il entendit un petit glapissement de surprise alors qu’il jetait ses habits sur Sarine pour la peine. Il se retourna pour faire face à Sanphinoa, celle-ci se cachant son visage masqué avec ses mains.

« Quoi encore ? Je n’ai pas de croûte que je sache, moi ! »

« Ce … ce n’est pas vraiment ça, Waram. Je … beau. »

Beau ? Qui ? Lui ? Il était à peine musclé, y avait pas de quoi pavaner. Bon, maintenant, qu’est-ce qu’il pouvait faire avec ça ? Ah oui, pour la peine, il en avait plus rien à faire ! Il s’écria en s’adressant aux deux armures-pokémon :

« Je vais me promener le long de la rivière. Interdiction de me suivre toutes les deux ! »

« Je … Je peux venir, Waram ? Je voulais m’amuser avec toi mais comme tu ne veux pas, je pense qu’il vaut mieux que je t’accompagne. »

« Oui, tu le peux. Tu n’es pas vraiment responsable de l’immaturité de nos deux armures. » marmonna l’adolescent, plus qu’agacé par ce genre d’action.

« D’accord, d’accord. Ne soit pas trop en colère. »

« Je suis en colère car elles font des conneries plus grosses que leurs crânes ! Et pourtant, c’est difficile vu comment ils sont imposants ! »

Il devait garder son calme et ne pas s’emporter mais voilà tout ! Voilà ce que ça donnait et … HE ! Qu’est-ce que … Sanphinoa ! Elle venait de l’enlacer longuement, sa tête masquée contre son torse alors qu’il tentait de se mouvoir. Elle chuchota :

« Calme, Waram. Calme-toi s’il te plaît. Ca ne sert à rien de s’emporter. »

« Je ne me calmerai pas ! Pas avec des … et puis zut … »

Il se sentait soudainement très las. Suffisait juste qu’elle fasse ça et zou, c’était ainsi ? Mais surtout, maintenant qu’elle était dans cette tenue et lui torse nu, il pouvait bien mieux sentir son corps contre lui et … ahem … en fait, c’était plus la gêne qu’autre chose qu’il ressentait. Elle était bien faite de sa personne à ce niveau. Et en fait, à cause de la bousculade, les quelques croûtes étaient parties, laissant place à de la chair à vif.

« Sanphinoa, tes … plaies ouvertes, elles ne te font pas trop mal ? »

« Hein ? Euh … Oh, tu parles sous les croûtes ? Généralement, elles ne sont pas profondes donc même en les retirant, ça ne me fait pas vraiment mal. »

« D’accord, d’accord. Bon, continuons la balade. »

« Je peux rester dans tes bras, Waram ? » demanda Sanphinoa alors qu’il l’extirpait de ceux-ci. Et puis quoi encore ? Il était pas là pour faire du social.


Néanmoins, sans continuer à converser, il croisa ses doigts dans les siens. Avec les fichues croûtes sur ses bras, ce n’était pas vraiment joyeux mais … il passait outre ça. Pourquoi s’y intéresser plus longuement, non ? Pendant la marche, Sanphinoa murmura doucement :

« Dis … Waram, je te vois souvent en colère, souvent triste ou … mécontent. Enfin, est-ce que tu arrives à sourire parfois ? Je te demande ça vraiment hein. »

« Sourire ? C’est juste quand on est heureux, je ne le suis pas. »

« Ça a l’air d’être une phrase toute faite et prémâchée. Tu n’es pas … heureux avec moi, Waram ? Ca ne te plait pas d’être avec moi ? »

« Sincèrement ? Tu veux la vérité, Sanphinoa ? »

« Je veux la véritable vérité. Celle que tu penses réellement. »

Il regarda autour de lui, à gauche et à droite. Normalement, ils avaient assez bien marché depuis le temps pour qu’ils puissent ne pas être vus par Sarine et Karry. Il retira sa main de celle de Sanphinoa avant de tout simplement déclarer d’une voix monontone :

« Rien de spécial. Ca ne me fait rien du tout. Voilà. Tu sais la vérité. »

« C’est vrai ? Même pas un petit peu ? » demanda Sanphinoa, semblant plus que déçue au son de sa voix. Bien qu’il semblait exprimer un léger malaise, il continua :

« Non même pas un peu. Bon, on y va ou … »

« Je crois que je vais retourner voir Sarine et Karry. » dit-elle tout simplement avant de lui tourner le dos, Waram la regardant partir sans chercher à l’arrêter. Est-ce qu’il avait encore fauté ? Envers l’adolescente ? Hum … Il pose une main sur son cœur, tendant l’autre vers elle alors qu’elle s’éloignait, bredouillant :

« Sanphinoa, je … attends … »

Mais le reste ne sortit pas de ses lèvres. Bizarre, c’était vraiment bizarre. Il n’avait pas voulu être déplaisant envers Sanphinoa. Elle était quand même la première personne qu’il supportait réellement depuis son arrivée dans l’école.

« Tss, n’importe quoi. Les filles sont vraiment juste de gros problèmes. »

Il ne devait pas se préoccuper d’elle. Il continua son bout de chemin, en solo, les mains dans les poches. Ben oui, de toute façon, il n’avait plus vraiment de haut. Brrr … C’était déplaisant de ne plus sentir de chaleur humaine contre lui.

« Qu’est-ce qui m’arrive avec cette fille stupide ?! »

Purée ! Il n’allait pas se compliquer la vie à cause d’une fille ! Il courut sans s’arrêter, n’hésitant pas à le faire sur le bord de la rivière jusqu’à s’interrompre subitement. Qu’est-ce que … le sol ! Il allait presque tomber ! Il y avait une autre chute devant lui ! Sauf que celle-ci était … enfin, comment est-ce que …

« Ce n’est pas un incident naturel ! »

Il s’exclamait cela, comprenant finalement ce qui se passait. Enfin, il comprenait presque ! L’eau s’écoulait dans la chute, sauf que celle-ci avait une bonne cinquantaine de pierres de différentes tailles. C’est ça qui bloquait n’est-ce pas ?

« Bof, c’est vraiment trop de boulot. Je préfère ne pas me mêler de ça. »

D’ailleurs, il ne savait pas quoi exactement faire. Et puis, il n’était pas motivé pour rien. Surtout qu’il ne voyait pas à quoi ça allait servir. Lorsqu’il revint sur ses pas, il trouva Sanphinoa qui s’était rhabillée, assise contre un arbre, Sarine et Karry à ses côtés. Avec neutralité, il déclara :

« J’ai trouvé la source du problème. C’est juste une cinquantaine de rochers qui bloquent la chute d’eau. Je pense qu’à partir de là, le village n’arrive pas à avoir de l’eau ou alors en très faible quantité, c’est tout. Voilà, c’est bon, on peut s’en aller maintenant. »

« Tu veux que l’on parte … sans avoir accompli notre mission ? »

« Sauf que ce n’est pas possible pour un chevalier même. Y a beaucoup trop de pierres, ça sert à rien. Voilà tout. Bon, peut-être que l’on peut rentrer si on se dépêche. »

« Je dormirai ici et j’accomplirai la mission même si tu ne veux pas, Waram. Tu n’as même pas essayé, j’en suis sûr et certaine. »

« Fais ta mauvaise tête, je m’en fiche. Je rentre de mon côté, Sarine, on y va ! »

« Je ne pense pas pouvoir faire le chemin, je suis désolée mais je reste ici. »

« Mon œil, mettez-vous toutes les filles contre moi, ça ne change rien. Je m’en vais. »

Il s’éloigna sans même chercher à converser plus longtemps avec Sarine. Pourtant, après une quinzaine de pas, sans explication, il retourna auprès de Sanphinoa et des deux armures-pokémon, ne disant plus un traître mot. Il sortit de quoi manger et boire pour lui, ne regardant pas Sanphinoa. Bon ben, elle lui faisait la gueule ? Tant pis alors !

« Faites ce que vous voulez, j’en ai plus rien à foutre. »

Pour toute réponse, il n’en eut aucune. Oui, le vide complet de la part de Sanphinoa. Ca l’énervait, ça l’énervait quand elle lui parlait pas ! Elle voulait une baffe ou quoi ? Pourtant, il se retenait de la frapper, ça ne se faisait pas et surtout Sanphinoa. Il termina de manger, observant l’heure. C’est vrai que la nuit allait tomber mais il ne bougea pas de sa position.

Il ne venait même pas dire bonne nuit. Sarine avait choisi son camp ? Tant mieux pour elle ! Il ferma les yeux, ne s’intéressant pas à l’adolescente aux cheveux bleus en face de lui, installée contre un arbre elle aussi, les deux armures-pokémon non-loin d’elle. Enervant, c’était énervant, c’était enrageant ! Ca l’énervait ces conneries !

« Fais chier ! Je peux pas dormir comme ça ! »

Il s’écriait en pleine nuit, remarquant qu’il ne venait pas de les réveiller ! Ca faisait quatre heures qu’il cherchait le sommeil sans arriver à le trouver ! Qu’est-ce qu’il pouvait faire d’autre à part ça hein ?! Sans discrétion, il s’éloigna de l’adolescente et des deux armures-pokémon, recommençant à suivre le cours du ruisseau. Il arriva finalement jusqu’aux rochers, les regardant alors qu’une aura ténébreuse se formait autour de lui.

« QU’ON M’EXPLIQUE POURQUOI JE SUIS COMME CA ! »

Un coup … puis un second … puis un troisième. Sans même se préoccuper de l’atterrissage, il sautait sur les rochers, commençant à les frapper de toutes ses forces avec ses poings. Qu’ils disparaissaient ! TOUS ! LES UNS APRES LES AUTRES !

« Je vais tous vous exploser ! TOUS TOUS TOUS ! Même si ça doit me prendre la nuit ! Même si ça doit me prendre des journées ! »

Il allait tout simplement tous les briser ! Sans même s’intéresser au reste ! Juste tous les éclater ! Les uns après les autres ! Sans chercher à s’interrompre !  Qu’ils soient tous explosés ! Il ne s’arrêterait pas ! PAS UN SEUL INSTANT !

« Vous allez goûter à la fureur du Solochi ! Que ma rage vous emporte ! »

Même si ce n’était que de vulgaires rochers, il n’en avait rien à foutre ! AUCUNE PITIE POUR EUX ! Juste de la destruction ! De la pure destruction ! Sans même aucune réflexion ! Sans rien du tout ! Rien de rien !

« Qu’il ne reste plus rien du tout. Je veux que tout disparaisse de mon champ de vision ! »

Finalement, un premier rocher se brisa en morceaux mais ça ne suffisait pas. Avec toute la violence dont il était capable, il projeta les débris sur les côtés, continuait son travail avec acharnement sans même chercher à se reposer ne serait-ce qu’une fois.

« Ah … Ah … Ah … Bordel ! »

Il faisait quoi ? Purée, il était l’aurore ? Il émit un sanglotement, cherchant à se tenir le bras droit avec la main gauche sauf que celle-ci était ensanglantée, comme le bras droit. Il avait de nombreuses éraflures mais aussi des morceaux de pierre plantés dans les jambes. Il retourna auprès de Sanphinoa et des deux armures-pokémon, venant s’asseoir contre un arbre avant de plonger dans un profond sommeil.

« Il… Il a vraiment fait tout ça … » chuchota Sanphinoa.

« Quel idiot. » compléta Karry alors que Sarine s’approchait du corps endormi de Waram.

Sauf que Sanphinoa fut la première, demandant de l’aide à Karry. Elle n’était pas encore vraiment capable de faire cela toute seule. Elle se concentra, des fils d’eau sortant de ses doigts alors qu’elle les glissait le long des plaies de Waram. Les morceaux de pierre tombèrent au sol, les plaies se refermant doucement.
« Je pense que cela doit être suffisant … non … pas encore, il y a une blessure plus importante que les autres. »

Elle voyait une plaie au bras droit. Sans aucune hésitation, elle retira son masque, déchirant avec les dents un bout de sa robe brune pour venir faire un petit bandage pour entourer la plaie. Elle entendit un gémissement de la part de Waram mais ne s’en préoccupa pas le moins du monde. Elle ne remarqua pas que l’adolescent ouvrait à peine les yeux.

« Mè… Mèche … » chuchota Waram, sa tête penchant sur le côté alors que ses yeux se refermaient, plongeant à nouveau dans le sommeil.

« Mèche ? Il ! Ah ! Il … Il a vu mon visage ? »

« Je ne pense pas. Il est à peine conscient, Sanphinoa. » déclara l’armure du Solochi alors que l’adolescente reprenait rapidement son masque, s’arrêtant quelques secondes. Puisqu’il dormait à nouveau et que le soleil venait à peine de se lever … elle pouvait faire ça. Elle déposa un rapide baiser sur sa joue puis remit son masque sur son visage. Avec tendresse, elle se plaça sur lui, le recouvrant de tout son corps.

« Le héros du village ne doit pas attraper froid, n’est-ce pas ? »

« Je pense que cela me semble une bonne idée. Tu as mon autorisation. »

« Merci beaucoup, Sarine. Je vais en profiter alors. »

« Et moi ? On ne me demande pas mon avis. Enfin bon, pour ce qu’il vaut, fais ce que tu veux, Sanphinoa. Je crois bien qu’il a mérité de se reposer maintenant. Tu lui fais encore la tête ? »

Sanphinoa eut juste un petit rire candide alors que Waram marmonnait à nouveau dans son sommeil. Ses mains se placèrent sur le dos de l’adolescente, celle-ci s’immobilisant. O… Oh … Elle n’était pas contre, elle était même plutôt tout contre non ? Elle se laissa faire, collant sa tête contre son épaule droite. Elle était encore un peu fatiguée de toute façon.

« Waram, tu sais, la nuit porte conseil et je me disais que ça ne servait à rien de se disputer pour des broutilles. Tu veux bien que l’on se reparle ? »

« C’est toi qui ne m’adressait plus la parole mais bon … si ça te chante. J’ai un peu soif. J’ai l’impression de suer à grosses gouttes. Tu peux me donner la gourde ? Et pourquoi est-ce que tu as voulu que l’on rentre maintenant ? »

« Car je pense que tu avais parfaitement raison. »

Elle savait pertinemment qu’il faisait semblant de ne pas comprendre. Elle s’en doutait. Il suffisait juste de regarder l’adolescent pour voir qu’il … hum ? Peut-être pas. Mais elle était certaine qu’il avait fait ça hier. Enfin, de toute façon, ce n’était pas bien important.

« On a réussi la mission ? Enfin, tu as réussi, Waram. »

« Oui, oui, je l’ai réussie. On peut rentrer dès maintenant. Enfin, allez les voir et les prévenir. Plus vite on rentre, mieux ça sera. »

« Rien ne presse surtout si on a fini, Waram. Surtout si on a fini. Prends donc ton temps. »

Prendre son temps. Prendre son temps. Elle en avait une bien bonne elle, hein ? Ce n’était pas elle qui avait eu la surprise de la voir dans ses bras au réveil. Enfin, c’était différent. Ce n’était pas vraiment la même chose. C’était compliqué mais ça avait été une sacrée surprise de voir Sanphinoa dans ses bras. Bon, heureusement que la mission était finie.

Chapitre 22 : Afrique

Chapitre 22 : Afrique

« Comment ça, je vais devoir aller en Afrique ? Vous plaisantez j’espère ? »

« Non, non, je ne plaisante guère sur le sujet, Waram. Vous devez vous préparer. Je te demanderai de bien faire attention à Sanphinoa. »

« Bof, si j’en ai pas envie, qu’est-ce que ça changera ? Pourquoi je devrais faire attention à elle ? C’est une grande fille, elle sait se débrouiller non ? »

La principale s’approcha de lui, commençant à lui chuchoter dans le creux de l’oreille :

« Elle aura besoin de toi à cause des fortes températures. Etant une femme-chevalier liée à l’élément de l’eau, elle ne supporte pas vraiment les fortes températures. »

« Alors pourquoi l’avoir emmenée avec moi ? Filez-moi quelqu’un d’autre, je ne sais pas. Xalex ? Ou même Raon quoi. Lui, il doit adorer les fortes températures non ? »

« Non, non, je veux que cela soient vous deux. Bonne chance, vous aurez vos billets pour arriver en Afrique mais il vous restera un bout de chemin à faire. »

« Mouais … Tsss, et faut pas que je lui demande aussi de préparer un maillot de bain tant qu’on y est ? Je vous le jure, les gonzesses. »

« Hum ? Quel est ce terme barbare que tu viens d’utiliser, Waram ? »

« Hein ? Euh ? Ben gonzesse, non ? Pourquoi ? C’est un terme que j’ai entendu dans la ville pour définir les femmes. Enfin, ça date quoi. »

« Ne t’avise plus de l’utiliser en ma présence ou pour définir les demoiselles chevaliers de l’école sinon, je risquerai d’être très mécontente. Compris ? » murmura la principale alors qu’il déglutissait. Pourquoi est-ce qu’il sentait une mauvaise ambiance qui s’installait ? Il hocha juste la tête positivement, n’osant plus parler avant qu’elle ne reprenne :

« D’accord, d’accord, j’ai parfaitement compris, madame. »

« Tant mieux alors, je suis contente de voir que tu fais des efforts pour cela. Tu peux t’en aller maintenant. Si tu veux prévenir Sanphinoa, fais-le donc. »

« Je vais le faire, je vais le faire … bonne journée. »

« Oh, n’oublie pas. Si un jour, je pense que tu le mérites, je serai toujours d’accord pour prendre une photographie avec toi. Ne pensais-tu pas que je ne verrai pas que tu regardais encore une fois mon bureau ? »

Il quitta la pièce précipitamment, pris en faute par la principale. NON NON ET NON ! Il ne fera pas de photo avec elle ! Et puis quoi encore ? Ce n’était pas du tout pour ça qu’il avait regardé ça. Enfin, c’était juste que les adolescents dessus semblent si heureux. Lui-même ne pouvait pas l’être du tout. Il ne l’était pas, voilà le problème. Enfin bon, c’était peut-être ce que les gens voulaient de lui ? Il se dirigea vers le dortoir de Sanphinoa, toquant à la porte.

« Sanphinoa ? C’est Waram, est-ce que je peux rentrer ou pas ? »

« OUI OUI ! Tu peux rentrer bien entendu ! Rentre donc vite, Waram ! »

Rentre vite ? Et puis quoi encore ? Il eut à peine le temps d’ouvrir la porte que Sanphinoa vint le tirer par le bras et l’envoyer tout simplement sur son lit. Il eut la face de Barpau juste devant ses yeux, celle-ci disant d’une voix mielleuse :

« Bonjour, beau ténébreux, je t’ai manqué ? »

« Pas vraiment non. En fait, si je pouvais t’oublier, ça aurait été encore bien mieux. »

« C’est pas vraiment ce que l’on dit à une femme. Coup de nageoire dans la face ! » s’écria l’armure du Barpau avant qu’il ne se protège le visage. Il attendit une bonne vingtaine de secondes, ne voyant rien venir. Lorsqu’il retira ses mains, il se prit une nageoire en pleine figure, Karry reprenant : « Hey, hey, hey, tu pensais quand même pas y échapper ? »

« AIE ! Mais ça fait mal ! Tu peux arrêter ça ?! Sanphinoa, tu as un maillot de bain ? »

« Tu penses quoi de la chambre ? C’est la première fois que tu viens ici. »

Hum ? C’est vrai que c’était la première fois et alors ? C’était un dortoir comme les autres. Sauf que bon, c’était bien plus féminisé mais à part ça, il voyait rien de différent.

« Mouais, c’est pas mal et ? Tu veux que je te dise quoi de spécial ? »

« Rien rien hein ? Rien du tout ! Rien du tout même ! Mais bon, attends, tu m’as demandé si j’avais un maillot de bain ? Pourquoi est-ce que tu me poses cette question ? Euh … Je … Enfin, je veux dire, on a bien des activités aquatiques à l’école mais quand même, c’est un peu indécent de ta part de me demander ça. »

« Hey hey hey ! Ne te fait pas des idées, hein ? C’est parce que l’on va en Afrique que je te dis ça. Donc bon, fais attention à la température. La principale m’a dit que je devais veiller sur toi. Et on doit prendre l’avion et je le sens vraiment mal, moi. Ca ne me plait pas. »

« Ben moi, ça me plait beaucoup ! On part dans la soirée, c’est ça ? »

A ce qu’il savait, c’était ça s’il ne se trompait pas. Ca faisait quand même un bon voyage. Il ne savait pas où l’île était située en fait. Quel idiot ! Il ne s’était jamais renseigné. Enfin, il allait devoir voyager énormément et il y aurait même de la marche.

« Bon, moi, je m’en fous. Je m’en vais ! Allez zou ! Bonne journée et … »

« Je vais préparer mes affaires ! N’oublie pas les tiennes, Waram ! »

Ouais, ouais. Bien entendu, il n’allait pas les oublier. Pour qui est-ce qu’elle le prenait ? Pour l’idiot du village ou quoi ? Il n’était pas si stupide que ça non plus. Il quitta le dortoir, retournant vers le sien. Bon sang, il allait avoir un sacré voyage à faire visiblement, d’après ce qu’il savait. Ca ne sentait pas bon du tout pour lui, pas bon du tout.

« Waram ? Pourquoi est-ce que tu fais la tête ? »

« Ch … chaud … CHAUD ! Il fait chaud ! »

« Prends un peu d’eau, tiens, Waram. Tu n’es pas habitué à la chaleur ? »

Le voyage avait presque prit une journée, que cela soit en bateau puis en avion pour qu’ils atterrissent finalement dans un petit aéroport. Devant se rendre dans le village décrit sur la carte à pied, l’adolescent n’avait fait qu’une demi-heure de marche avant de se plaindre. Tout en sueur, transpirant, il prit la gourde, commençant à boire.

« C’est marrant que tu ne supportes pas d’aussi fortes températures, Waram. Enfin moi aussi, j’ai beaucoup de mal mais bon … »

« Toi, en plus, avec ton masque, tu dois avoir horriblement chaud. Prends aussi de l’eau, tiens, voilà la gourde. Faut vraiment que tu boives aussi hein ? »

« D’accord, d’accord, tu veux bien me faire boire, Waram ? J’ai les mains occupées. »

« Non non. Attends un peu. Je vais gérer ça, tu vas voir, pour ne pas changer. »

Il récupéra les sacs que tenait l’adolescente, les plaçant sur son dos et sur ses bras tout en lui tendant la gourde. Bon sang ! Qu’est-ce c’était lourd ! Qu’est-ce qu’elle avait foutu dedans ? Elle pouvait pas le lui dire ? Il se retourna, remarquant que l’adolescente cherchait à mouvoir son masque, surement pour s’asperger le visage. Le dos tourné, il dit :

« Ca doit être embêtant de porter un masque à chaque fois, tout le temps, non ? Tu le portes aussi quand tu dors, Sanphinoa ? »

« Oui, bien entendu. Si des visiteurs indiscrets masculins arrivaient dans le dortoir, ils verraient sinon mon visage. On ne peut pas permettre ça hein ? »

« C’est vrai. Enfin bon, qui irait visiter ton dortoir pendant que tu dors ? »

« Je sais pas … Je sais pas du tout. » soupira Sanphinoa, remettant correctement le masque sur son visage sans rien dire d’autre. « Peut-être que je le voudrai un jour ? »

« Hein ? Hey hey hey, les filles ne veulent pas de ça normalement ! » s’exclama Waram, un peu étonné par les propos de Sanphinoa, celle-ci reprenant en rigolant :

« Tu connais très mal les filles, Waram. Vraiment très mal. Même s’il est vrai que porter ce masque nous retire notre féminité, ça ne veut pas dire pour autant que l’on ne pense plus à l’être. Enfin, c’est assez compliqué, il faut l’avouer, hahaha. »

« J’y connais rien mais je l’assume parfaitement ! Bon, euh, si on a fini de parler, on peut se remettre en route, si ça ne te dérange pas trop ? Normalement, à cette allure, on arrivera au village d’ici la fin de la soirée si j’ai bien compris. »

Elle répondit par l’affirmative, se plaçant à côté de lui, chantonnant gaiement tout en se mettant à marcher à vive allure, comme l’adolescent aux cheveux noirs. Oui, ils avaient encore du chemin à faire mais ce n’était pas un problème pour elle, pas du tout même.

« Purée, l’Afrique, c’est vraiment horrible ! En plus, j’ai l’impression que ce n’est pas civilisé du tout ! C’est quoi cette blague ? »

« D’après ce que je sais, là où nous allons, tu ne devras pas t’attendre à de la technologie. »

« Oh bon sang, réellement ? Tu rigoles, j’espère ? Hein hein ? Rassures-moi. »

« Je ne plaisante pas là-dessus, Waram. D’ailleurs, notre mission, si j’ai bien compris, ça sera là-bas qu’ils nous la diront. Il faut juste que l’on se présente en tant que représentants de l’école de Gliros, voilà tout. »

Ah ? Aussi simple que ça ? Dommage qu’il ne trouvait ça pas simple du tout. Bref, toute façon, il n’avait pas trop le choix. Ce n’était pas vraiment possible de revenir en arrière. Quand même, faire une mission là-bas, ils abusaient carrément ! Enfin, la principale.

Les heures passèrent, quatre bonnes heures et il décida qu’il était temps de faire une pause. Bien que Sanphinoa n’était pas d’accord, c’était pas comme si son avis l’intéressait hein ? Il s’installa au pied d’un arbre, remarquant que c’était à peine s’il y en avait et …

« Waram, tu as remarqué au moins où nous étions ? »

« Bof, pas vraiment. J’aurai dû ? Et … Wow ! » s’exclama l’adolescent aux cheveux noirs, se retournant pour apercevoir qu’ils étaient dans une sorte de minuscule oasis. Il n’y avait bien que deux ou trois arbres, de l’eau au milieu d’entre eux et quelques fruits à leurs branches. Sarine s’approcha rapidement de l’eau, venant s’abreuvoir alors que Karry sautilla dans l’eau, disant sur un ton amusé et tendre :

« Elle est plus que bonne cette eau, vous devriez venir ! En plus, elle est fraîche. Je me disais bien que mon flair nous guiderait vers ça ! »

« Ton flair ? T’es pas un chien, juste un foutu poisson fait de métal ! Je me demande d’ailleurs pourquoi est-ce que tu ne coules pas ? »

« T’aimerais ça, hein ? Espèce d’ordure ! Attends un peu que je te ramène dans la flotte ! Sarine ! Tu vas m’aider à le chercher et vite ! »

« Oh, pour ça … pas de problèmes. Attention, Waram ! J’arrive ! »

Même pas en rêve ! Il commença à reculer mais il percuta Sanphinoa, le forçant à se retourner. Même si elle portait son masque, il savait parfaitement qu’elle était en train de sourire. Sans crier gare, elle passa ses bras autour du torse de Waram, le soulevant comme si de rien n’était alors que Sarine et Karry reculaient dans l’eau. Ce n’était pas une bonne idée que de rester là. Pas du tout même. Waram s’écria :

« FAIS PAS CA SANPHINOA SINON JE TE HAIS ! SANPHINOA ! NE T’AVISE MÊME PAS DE FAIRE CA SINON, JE VAIS VRAIMENT M’ENERVER ! »

Mais rien à faire, elle ne l’écouta pas. L’adolescent fut projeté dans l’eau et il commença à se débattre subitement, bougeant des bras et des pieds alors que Sanphinoa écarquillait les yeux.

« Qu’est-ce que … Waram ? Qu’est-ce que tu fais ? »

« SANPHI ! SANPHINOA ! Tu ne vois pas que je suis en train de me noyer ?! AI … AIDE-MOI ! SANPHINOA ! JE … »

« Waram, ce n’est même pas vraiment une oasis vu la profondeur de l’eau. Tu as pied. » coupa doucement l’armure du Solochi alors qu’il arrêtait de se débattre.

« C’est … C’est vrai que j’ai pied. Mais SANPHINOA ! JE VAIS TE TUER ! »

« Waram, est-ce que par hasard, tu ne saurais pas … »

« LA FERME ! Ne parle pas ! Je ne veux pas que tu me parles ! Compris ?! Je ne te parlerai pas ! Pas du tout même et … Que … »

Il balbutia, rougissant violemment alors que Sanphinoa avait déposé toutes les affaires, retirant le haut de tissu brun qu’elle portait habituellement. C’était un haut horrible sauf … que non … HEY ! Qu’est-ce qu’elle était en train de faire ?!

« Qu’est-ce que tu fous, Sanphinoa ?! Rhabille-toi maintenant ! »

« Euh, Waram, tu sais que pour aller se baigner, il vaut mieux ne pas y aller tout habillé ? »

C’est pas ça le problème ! C’est que … c’est quoi ce bikini couleur crème qu’elle avait ?! Puis surtout, il était quand même plus petit que ce qu’il devait contenir ! Mais mais mais … où est-ce qu’elle cachait ça ? Et qu’est-ce qu’elle faisait en tirant sur les bretelles ?!

« Beuh … Je n’arrive pas à le croire. J’ai encore des croûtes même ici. Je suis vraiment désolée, Waram. Ca ne doit pas être joli à voir. »

Il lui avait déjà tourné le dos, ne se préoccupant pas de ça. Oui, elle avait la peau qui pèle, oui, elle avait des croûtes ! D’horribles croûtes même ! Sur la poitrine, sur le ventre, sur les hanches, sur les bras, sur le cou, elle devait surement aussi en avoir sur le visage !

C’était laid ! C’était vraiment très laid ! Sans rien dire, il vient s’asperger le visage, entendant le bruit d’un vêtement qui tombe au sol maintenant. Elle avait aussi déposa son jean ? Elle … non non et non ! Pas du tout même !

« Waram ? Tu n’as rien pris ? Tes vêtements vont être trempés. Enfin, encore plus trempés qu’auparavant. Pfff, c’est vraiment embêtant ces croûtes. J’ai l’impression que ça va salir l’eau par ma faute. Je sais que ce n’est pas beau à regarder mais tu penses quoi de mon maillot de bain, Waram ? C’est la première fois que je le porte devant quelqu’un. »

« Je sais pas et je m’en fous, Sanphinoa ! On ne devrait pas se reposer ! On devrait continuer le voyage pour arriver dans le village ! » s’écria-t-il, balbutiant avec énervement. Il entendit un petit cri de surprise de la part de Sanphinoa avant qu’elle ne murmurait avec tristesse :

« C’est vrai, je suis désolée, Waram. Je n’aurai pas dû penser à autre chose que la mission. Attends, je vais remettre mes habits. »

Ouais, c’était bien mieux comme ça. Enfin bon, il jeta un œil, remarquant que le bas de bikini était couleur crème comme le haut. Par contre, elle avait de petites fesses, pas vraiment charnues, contrairement à ce qu’il aurait cru. Et elle n’avait pas de croûte à ce niveau, juste en bas des jambes. Enfin, elle n’était pas totalement vilaine.

« Bon, tu peux quand même juste garder le haut mais ouvert. Tu vois ce que je veux dire ? Vu comment il fait chaud, c’est mieux pour toi que tu ne sois pas trop couverte. »

« Comme une chemise ? J’ai surement ça ! Attends ! Mais merci ! »

Merci ? Pourquoi est-ce qu’elle le remerciait à la base ? Il n’avait rien fait de spécial. C’était même pire que ça, il se sentait mal à l’aise. Il continuait de regarder brièvement le haut du bikini de Sanphinoa alors qu’elle passait une petite chemise blanche sur ses épaules, presque transparente. Non non et non !

« Ce n’était pas très sympathique de ta part, Waram. »

Sarine lui faisait maintenant la morale alors qu’il ne cherchait même pas à converser. Rien à faire que ça ne soit pas sympa, il n’était pas là pour l’être. Enfin, quand même, zut quoi ! C’est vrai que la principale avait demandé qu’il prévienne Sanphinoa mais il ne pensait pas qu’elle serait féminine à ce point ! Il n’avait pas été mis au courant !

Enfin voilà quoi … c’était quand même … spécial. Il n’avait pas du tout l’habitude d’une telle chose. C’était perturbant, vraiment très perturbant même. Il ne savait pas du tout où se placer à cause de tout ça. Quelle idiotie ! Quel imbécile il était !

« Waram ? Ca ne va pas ? Tu as l’air vraiment en sueur. Même si l’oasis t’a fait du bien, tu devrais aussi retirer ton haut hein ? Surtout que le noir, ça attire la chaleur. »

« Non, non, c’est bon ! Pas de soucis pour ça ! J’ai pas de problèmes de chaleur. »

« Mais tu es vraiment rouge aux joues, Waram. Regarde-moi que je voie ton état ! » dit-elle, se plaçant en face de lui. Il ne pouvait même pas baisser les yeux !

« Pousses-toi ! J’ai juste un peu chaud mais sans plus ! »

Il entendit quelques pouffements de rire de la part de Sarine et Karry, celles-ci se disant que c’était une bien belle vengeance de la part de Sanphinoa bien qu’elle ne s’en rendait pas compte. Alors, quand elle se collait à lui, front contre front, il était bien obligé de jeter un œil à ça .. enfin … elle avait pas de croûte sur le sommet des seins et … NON !
Il devait pas regarder ça ! Il ferma les yeux, laissant Sanphinora prendre sa température avant de dire qu’elle va rester auprès de lui. Avec ses capacités liées à l’eau, elle était plus que capable de le rafraîchir. Vivement qu’ils arrivent au village dès ce soir ! Alors, il ne serait pas obligé de dormir avec elle, il allait pouvoir mettre de la distance car il avait vraiment besoin de souffler. Qu’est-ce que Sanphinoa était réellement au final ?!

Chapitre 21 : En duo

Troisième signe : La reddition ou la mort

Chapitre 21 : En duo

« Waram ! Waram ! Waram ! »

Et zut, elle était encore là. Il ne bougea plus, restant immobile au beau milieu du couloir alors que divers élèves passaient à côté de lui. Il ne se retourna pas, attendant que Sanphinoa arrive à sa hauteur, joyeuse et heureuse comme à son habitude.

« On va en cours tous les deux, qu’est-ce que tu en penses, dis dis ? »

« Hum … Pourquoi pas ? Je ne vois pas pourquoi je refuserai une telle proposition hein. »

« D’accord, d’accord ! Alors, on y va ? » demanda-t-elle une seconde fois alors qu’il haussait juste les épaules, poussant un petit soupir. Elle lui prit le bras, se déplaçant à côté de lui tandis qu’i les mettait à réfléchir à la situation. Cela faisait maintenant deux bonnes semaines qu’il était sorti de l’infirmerie, donc presque un mois que le tournoi était terminé.

« Tiens, salut Waram. Tu vas bien ? »

« Hum ? Hein ? Oh oui, oui. Surement. Toi aussi ? »

« Ca peut aller. Je vois que Sanphinoa est toujours accrochée à toi hein ? Pire que de la glue mais bon, vue comment elle s’est débrouillée au tournoi, normal qu’elle reste avec toi si tu lui portes autant chance. Bon, je m’installe. »

Il ne connaissait même pas l’adolescent qui lui adressait la parole. Cela avait été juste dit machinalement, sans réellement s’intéresser à la personne qui lui parlait. Enfin, normalement hein ? Il n’était plus trop sûr maintenant de comment la situation évoluait.

« Waram, j’ai oublié mon livre, je peux prendre le tien ? » dit Sanphinoa avec une fausse pointe d’innocence alors que Waram prenait une profonde respiration.

« Prendre ? Même pas en rêve. Par contre, on le partage à deux. »

« Bien sûr, c’était ça où je voulais en venir. Attends un peu, je me place bien. »

Elle bougea sa chaise pour qu’elle soit collée à celle de Waram. Lui-même cherchait à savoir pourquoi est-ce que le professeur ne disait rien quand elle agissait ainsi ? Mais bon, au moins, le cours passa tranquillement et paisiblement alors que Sanphinoa l’aidait comme à son habitude, bien que c’était de moins en moins car OUI ! Il commençait à savoir se débrouiller seul, exactement ! Il était capable d’y arriver !

« Waram ? On mange ensemble ? »

« Sanphinoa, arrête de poser la question si tu connais la réponse. »

« Oui mais je préfère que tu me donnes la réponse. Je veux l’entendre. Alors, est-ce que l’on peut manger ensemble, toi et moi, Waram ? »

« Oui, on peut manger ensemble, Sanphinoa. Tais-toi et installes-toi. »

« Et nous, on a le droit ou pas ? » demanda une voix masculine alors qu’il posait son regard sur Raon. Et voilà qu’il se ramenait lui aussi. Mais pas seul, il y avait aussi … Xalex. Bien entendu, rien n’était visible chez elle.

« Faites comme vous le voulez, bien entendu. »

« Alors, on va s’installer à notre tour puisque ça ne te dérange pas trop. »

Il préféra ne pas répondre à cette minuscule provocation de la part de Raon, gardant ses yeux rivés sur Xalex. Grumpf … enfin bon … non rien. Rien du tout. Il ne voyait pas sous sa capuche, comme à son habitude. Elle était vraiment douée pour se camoufler.

« Waram, Waram, Waram, Waram, Waram. »

« Hein quoi ? Qu’est-ce qu’il y a encore, Sanphinoa ? A m’appeler cinquante fois, tu veux quelque chose de ma part ou quoi ? Tu peux me le dire hein ? Ca ne me dérange pas. »

« Tu n’es pas concentré du tout sur ton repas ! Mange un peu ! »

« Oui oui, je vais manger, je vais manger. Pas besoin de pleurer. »

Pfff. Qu’est-ce qui lui prenait de s’exciter de la sorte ? Elle avait vu un fantôme ou quelque chose du genre ? Non, en fait, elle semblait un peu en colère Qu’est-ce qu’il y avait encore pour qu’elle soit en colère ? Il s’était passé quoi ? Pour ne pas changer ?

« Et si tu m’expliquais pourquoi est-ce que tu fais la gueule ? »

« Pour aucune raison car je ne te fais pas la tête. Tu te fais surement des illusions. »

« J’avais pourtant cette impression, je ne sais pas pourquoi. Elle était surement mauvaise. »

« Surement mauvaise, oui car tu dis n’importe quoi, Waram ! »

« AH ! Tu vois que tu es en colère ! Et pourquoi est-ce que tu l’es ?! » s’exclama l’adolescent aux cheveux noirs après les propos de Sanphinoa, celle-ci se renfrognant.

« Je suis pas en colère, tu te fais des idées. C’est tout. »

Mouais, qu’elle fasse la gueule, ok. Aucun problème, il s’occupera d’une autre façon hein ? Fallait pas trop exagérer non plus. Il avait bien mieux à faire. Raon rigola, signalant qu’ils feront la paix tous les deux comme bien souvent. Bien entendu, il ne savait pas exactement pourquoi mais il sentait que cela concernait Xalex.

« Des fois, j’aimerai bien savoir ce qui vous trotte dans la tête à tous les deux. »

« Rien qui te concerne, c’est aussi simple que ça, Raon ! » marmonna Waram, maintenant lui aussi de mauvaise humeur bien qu’il n’avait aucune raison valable pour cela.

Les minutes passèrent et le repas aussi. Pourtant, Sanphinoa et Waram ne s’adressèrent pas la parole, même en classe. Raon tenta bien de les faire sourire mais les deux adolescents ne s’adressaient pas la parole, visiblement très en froid.

« Vous allez arrêter de faire les imbéciles, tous les deux ? C’est quoi ce comportement ? »

« Je n’ai pas de temps à perdre avec cela et … AAAAAAH ! »

Devant les yeux étonnés de Raon, Xalex et Sanphinoa, le corps de Waram disparu complètement. La femme-chevalier du Barpau tourna sa tête à gauche et à droite, criant :

« WARAM ! WARAM ! Où es-tu ?! WARAM ! WA… »

Elle ne termina pas sa phrase, son corps disparaissant à son tour avant que Raon ne pousse finalement un soupir. Il murmura avec lenteur :

« Bon, c’était ça en fait. C’est toujours assez violent visuellement quand tu les vois disparaître comme ça. Bon, ça veut dire qu’elle s’en mêle. »

« Oui, mais de là à leur faire ça, c’est que ça doit être sacrément important. Pourtant, c’est juste une petite dispute entre eux, non ? »

Pour toute réponse à Xalex, Raon sifflota, signe que cela ne le concernait pas … et elle non plus aussi. Il valait mieux attendre qu’ils reviennent tous les deux, ensuite, ils s’expliqueraient.

« Bonjour à vous, Sanphinoa, Waram. »

Une voix féminine s’adressait à lui alors qu’il rouvrait les yeux. AH ! C’était la principale ! Il se trouvait en face de la principale, installé dans un fauteuil. Qu’est-ce que ça voulait dire ? C’était quoi cette blague vaseuse ? Il n’aimait pas ce genre de choses ! Il se moquait de lui ! Enfin, elle ! C’était une femme en face !

« Qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Exprimez-vous ! »

« Oh, ce n’est pas vraiment une façon de m’adresser la parole. »

Il se retrouva la bouche scellée, incapable de dire ne serait-ce qu’un mot. GRRRR ! Elle recommençait ! Par contre, Sanphinoa n’avait aucun problème pour s’exprimer :

« Madame la principale, pourquoi est-ce que … AH ! Mais il est là ! »

Aussitôt, elle vient plonger dans son mutisme, se renfrognant tout en tournant la tête pour ne pas regarder Waram. Elle émit un petit marmonnement, la principale disant calmement :

« Il va être bon pour vous deux de trouver un moyen de dialoguer. »

« Pourquoi devrais-je faire cela, principale ? » demanda Sanphinoa. « Waram ne fait que des bêtises depuis le début. Il regarde d’autres pers… enfin, il n’écoute jamais quand on lui parle ! Il a toujours la tête ailleurs et il n’est jamais concentré ! »

« HEY ! Je peux savoir ce que je t’ai fait pour que tu m’en veuilles autant ? HEIN ? »

« T’ES JUSTE UN IDIOT ET UN IMBECILE ! TU COMPRENDS JAMAIS RIEN ! »

« RAAAAAAAAAAH ! Mais qu’est-ce qu’elle m’énerve, celle là ! Principale, je vois pas pourquoi vous nous avez fait venir ici ! Je m’en vais pour la peine ! »

« Tu vas rester ici … sauf si tu n’as pas envie de quitter l’école pour quelques semaines ? Ca ne te tente pas, Waram ? Je pensais pourtant, en vue de tes réactions. »

Qu’est-ce qu’elle … qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Il entendit un petit glapissement de la part de Sanphinoa, posant violemment ses mains sur ses épaules.

« D’abord, je veux qu’elle s’explique ! Après, on verra ! Sanphinoa ! Tu me dis c’est quoi ton problème et je te promets de ne pas te faire trop mal ! C’est compris ?! Alors raconte ! »

« Lâche-moi ! Lâche-moi ! Lâche-moi ! T’as qu’à être un peu plus intelligent, c’est tout ! » crie t-elle avant de le repousser à son tour avec violence, l’envoyant en arrière. L’adolescent fut projeté vers le bureau de la principale avant d’être paralysé sans qu’il ne le touche.

« Vous allez tous les deux voyager ensemble, Sanphinoa, Waram. »

HEIN ?! QUOI ?! C’était quoi cette foutue blague ? Lui ? Voyager avec elle ? Et puis quoi encore ? S’il voyageait, c’était justement pour éviter la présence d’autrui ! Il voulait être seul, sauf peut-être avec Sarine ! Et si c’était pour entendre Sanphinoa se plaindre, non merci.

« Euh … d’accord, principale. Comme vous le voulez. C’est une bonne nouvelle hein, Waram ? » dit Sanphinoa avant de rigoler, venant le prendre par le bras.

« HEIN ?! Mais c’est quoi ce … je … mais … Principale, qu’est-ce que … »

Il tentait de trouver une raison valable à un tel revirement de caractère. C’était violent, beaucoup trop violent là ! On ne pouvait pas changer comme ça ! Pourtant, il sentit une petite voix féminine lui dire dans la tête :

« Les femmes sont des mystères. Tu ne devrais pas chercher à les comprendre. »

« Hein ? Qui me parle maintenant ? C’est toi Sanphinoa ? Tu t’amuses à me parler par la pensée maintenant ? Ou alors, je dois être encore en train de rêver, je parie. »

« Surement, Waram, surement. Nous partirons quand, madame la principale ? Nous serons combien ? » demanda Sanphinoa, trépignant d’impatience alors que Waram ne savait pas du tout où se mettre, cherchant à saisir tout cela… sans y arriver.

« Combien ? Mais vous serez simplement tous les deux. Il n’y a pas besoin de plus de personnes pour ça. Pas du tout même, Sanphinoa. Vous partirez d’ici une semaine, le temps de tout préparer, de prévenir le village et aussi de vous expliquer quoi faire là-bas. Vous pouvez maintenant disposer tous les deux,. Je pense que cela vous a calmé, n’est-ce pas ? » dit la principale bien que Sanphinoa était déjà partie, emportant Waram avec elle, toujours éberlué par ce qu’il venait d’apprendre mais surtout sans comprendre l’adolescente aux cheveux bleus. Si on pouvait au moins lui expliquer un peu la situation concernant les femmes.

« Hey ! Raon ! Raon ! Xalex ! Xalex ! »

« Ah ? Vous êtes de retour tous les deux ? Et tu me sembles plus que joyeuse. Waram, par contre, t’as une sacrée mauvaise mine, comment que ça se fait ? »

« Disons que … pfiou … j’ai un peu de mal à comprendre ce qui vient de se passer. »

« Waram et moi, on part tous les deux en mission ! Ca sera ma première mission après toutes ces années ! Et on part seulement lui et moi, Raon ! »

« Oh ? Mais c’est une bonne nouvelle non ? Enfin, vous partez où ? » questionna le chevalier du Ouisticram, Sanphinoa rigolant en signalant qu’ils ne le savent pas encore, sauf que ça sera dans un village, donc surement pas dans un endroit civilisé. Waram quitta enfin l’adolescente, se massant le bras qu’elle avait pris. Pfiou ! Cette poigne était violente.

« Waram ? Tu n’as pas l’air heureux de partir ? Ca te fera du bien, non ? » dit Xalex en s’adressant à l’adolescent, celui-ci répondant :

« Oui, sûrement. J’avoue que je ne sais pas vraiment à ce sujet. C’est plutôt compliqué. Mais bref, ça ne peut pas être une mauvaise chose, je crois bien. »

« Bon tu viens, Waram ? On va déjà tout préparer pour ça ! On va prévenir Sarine et Karry aussi ! Désoléee mais on doit s’en aller maintenant ! J’espère que vous comprendrez. »

« Faites donc, faites donc. » déclara Xalex, faisant un mouvement de la main pour leur dire qu’ils pouvaient partir. Waram poussa un glapissement de surprise, se faisant emporté une nouvelle fois par l’adolescente aux cheveux bleus.

« Quelle bonne idée a eu la principale, tu ne trouves pas, Xalex ? »

« Je ne sais pas. Les envoyer tous les deux, sans protection, je trouve cela un peu imprudent de la part de la principale. Cela pourrait être très dangereux pour eux. »

« Dangereux, dangereux, Waram a quand même montré ce dont il était capable hein ? »

« Et ce n’est pas cela … Dans l’école, il est protégé, sauf des autres chevaliers de l’école. Dehors, il ne sera à l’abri de personne, Sanphinoa aussi. »

« Roh, arrête donc de te faire autant de soucis pour eux. Ce sont des adolescents, peut-être pas forcément les plus éveillés qui soient mais ils savent se débrouiller. Ils ne sont pas particulièrement stupides, c’est même le contraire pour Sanphinoa. »

Elle savait parfaitement. Sanphinoa était l’une des femmes-chevaliers les plus intelligentes de l’école. Ce qu’elle n’avait pas en puissance, elle le rattrapait par ses connaissances et sa gentillesse. Bien entendu, il aura fallu attendre Waram pour qu’elle s’ouvre enfin aux autres mais surtout trouve la force de parler et de montrer ce qu’elle était. Mais bon, peut-être qu’elle se préoccupait pour pas grand-chose ? Elle ne savait pas.

« SARINE ! SARINE ! SARINE ! »

Voilà qu’elle était rentrée en trombe dans le dortoir, poussant Waram sur le lit alors qu’elle se mettait à genoux pour se retrouver face à Sarine qui était couchée sur le lit de l’adolescent. Elle leva la tête, fixant la femme-chevalier du Barpau avant de dire :

« Et bien, en voilà une jeune adolescente très motivée et excitée. Qu’est-ce qui te met donc dans un tel état, Sanphinoa ? On dirait que tu viens d’assister à un évènement des plus merveilleux, est-ce que je me trompe ? Qu’as-tu fait à Waram pour qu’il soit dans cet état ? le pauvre semble complètement chamboulé. »

« Oh ? Ben euh, rien du tout, je l’ai emmené avec moi, c’est tout, hahaha ! N’est-ce pas, Waram ? Vas-y, c’est ton armure pokémon ! Je vais chercher Karry ! Attends avant de raconter tout à Sarine, d’accord ? »

L’adolescent ne répondit pas, la tête enfoncée dans le matelas, n’osant plus bouger du tout. Quelle boule d’énergie qu’elle pouvait être. Elle ne lui laissait même pas le temps de souffler, ne serait-ce qu’un peu. C’en était effrayant, terriblement effrayant même. Effrayant et inquiétant à bien y réfléchir. Mais bon … il attendrait alors. C’était bien l’unique chose qu’il pouvait se permettre. Sarine frotta sa tête contre son épaule, rigolant un peu.

« Et alors ? Tu ne me racontes pas tout ce qui s’est passé ? »

« Il vaut mieux attendre qu’elle revienne. Pendant ce temps, laissez-moi me reposer. Je crois que j’ai eu mon quota d’excitation pour la journée. Oh bon sang, rien que le fait d’y penser me donner encore la nausée. Sanphinoa a réussi à m’épuiser. Je ne sais pas si je devrai la féliciter pour ça. Ohlala … bon sang … je suis fatigué maintenant. »

« Oh mon pauvre petit Waram, qu’est-ce que cette vilaine tortionnaire de Sanphinoa a dû te faire pour te mettre dans un tel état. Hein ? Est-ce que tu ne veux pas tout raconter à ta gentille Sarine qui est tant inquiète pour toi ? Waram ? Waram ? Waram ? Tu ne vas quand même pas me faire croire que tu dors hein ? Waram ? S’il te plaît. »

« Je comprendrai jamais rien aux femmes, voilà tout. »

« Oh ça, je ne peux que confirmer tes propos. »

Elle eut un petit rire puis plus rien de la part de Waram. Lorsque Sanphinoa revint, l’adolescent était endormi. Elle commença à parler avec Sarine et Karry, restant assise à côté de Waram qui ne bougeait plus du lit. Elle regarda à gauche puis à droite, se relevant pour fermer la porte à clef avant de retourner auprès de Waram. Avec lenteur, elle retira son masque, Sarine disant d’une voix surprise :

« Mais pourquoi ? Enfin, en regardant tes bras et … »

Elle ne laissa pas Sarine terminer sa phrase, venant coller ses lèvres contre la joue de Waram avant de déposer la sienne pendant quelques secondes. Lorsqu’elle sentit du mouvement de la part de Waram, elle avait déjà remis son masque sur le visage, recommençant à parler avec Sarine et Karry de la future mission qu’elle allait avoir avec Waram.

Chapitre 20 : L’être dont personne ne veut

Chapitre 20 : L’être dont personne ne veut

« Où est-ce que je suis ? »

Ce fut la seule phrase de Waram alors qu’il regardait autour de lui, écarquillant les yeux. Ah ! Il était en plein combat contre Qalanos. C’était ça, n’est-ce pas ? Un combat contre Qalanos. Pourquoi est-ce que Qalanos était autant blessé ?

« Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Qui t’as mis dans cet état ? » demanda Waram en s’adressant au chevalier du Yanma, celui-ci disant dans un petit rictus :

« Tu ne t’en rappelles pas ? Ta mémoire a bien de la chance de te jouer défaut dans une telle situation, hahaha. Hahaha, qu’est-ce que c’est lourd de me dire que j’ai été mis ainsi par quelqu’un qui n’a même pas conscience de ce qu’il vient de faire. »

« Comment ça ? C’est moi qui t’ai blessé ? Mais mais mais … Sarine, qu’est-ce que ça veut dire ? Tu peux m’expliquer si tu peux ? Je … suis tellement fatigué et exténué. »

« Oh, Waram, je ne crois pas que ton corps va supporter encore plus cette fatigue. »

« Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce que ça veut dire, Sarine, je … »

Son corps ? Il se sentait complètement exténué. Il se tourna vers Sanphinoa et Xalex, les observant toutes les deux. Il … il avait l’impression que tout se dissipait dans son crâne.

« Sanphinoa, tu es encore en vie ? Je … pourquoi est-ce que je dis ça ? Oh, euh … »

Il posa un genou au sol. Il ne devait pas abandonner ce combat maintenant. Ce n’était pas terminé. Pas du tout même. Même s’il lui semblait sombrer dans l’inconscience, il devait encore se battre ! ENCORE ! Il cria de toutes ses forces, se redressant alors que son corps pendait lamentablement vers le sol.

« Qalanos. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je ne sais pas du tout même … mais il y a bien une chose que je veux terminer d’accomplir : c’est de te battre. Je ne sais pas comment tu as fini dans cet état mais la fin justifie les moyens. »

« Ah … Ah … Ah … Quelles belles paroles de la part d’une personne qui cachait bien son jeu jusqu’au bout ! Tu m’as bien eu, c’est vrai ! AH ! »

« Je vais te montrer ce qu’est la fureur du chevalier du Solochi. Je n’aurai le droit qu’à un seul et dernier coup mais ça sera amplement suffisant pour t’emporter avec moi. Tiens-toi prêt, car tu n’auras pas la possibilité d’y échapper cette fois ! »

« N’importe quoi. Puisque tu tiens tant à combattre jusqu’à l’épuisement total, je vais te donner entière satisfaction à ce sujet. Tu ne vas pas être déçu du voyage ! »

« VIENS DONC ! JE N’ATTENDS QUE CA ! »

« Waram, tu en fais beaucoup trop. Ton corps ne supportera pas une nouvelle attaque, surtout si tu déclenches la tienne. Tu devrais arrêter avant qu’il ne soit trop tard. »

« NON ! JAMAIS ! QALANOS ! QUE LA RAGE DU SOLOCHI T’EMPORTE ! »

Tout son corps se retrouva entouré d’un halo de flammes violettes avant qu’il ne se mette à courir à toute allure vers Qalanos. Celui-ci émit un petit rictus de douleur, pestant contre son propre corps. Il devait juste réussir à éviter son coup mais son corps ne supporterait pas le déplacement ! Alors, autant y aller jusqu’au bout aussi !

« Que le brouhaha du Yanma te fasse saigner ! »

Il ouvrit la bouche, des ondes sonores sortant de celle-ci pour produire un son horrible pour ceux présents dans le colisée. Waram arriva jusqu’à Qalanos, son poing droit s’immobilisant à quelques centimètres de son visage, les flammes provenant de la puissance des dragons caressant les joues de l’adolescent aux cheveux verts et rouges en bol.

« Briser non pas son physique mais son cerveau. C’était … ingénieux, Qalanos. Mes félicitations pour ta victoire. » murmura doucement Sarine alors que du sang s’écoulait des oreilles de Waram, celui-ci ne bougeant plus.

« Vi … Victoire de Qalanos du Yanma. »

« Je … je ne pensais pas que cela lui ferait cet effet. Je voulais juste me protéger de son coup, pas l’atteindre de la sorte. Je … »

Il avait gagné sans même comprendre comment cela était réellement possible. A la base, c’était surtout pour repousser Waram mais la fatigue de ce dernier avait eu raison de mental de l’adolescent aux cheveux noirs. Celui-ci s’écroula en arrière, inconscient alors que l’armure du Solochi reprenait sa forme animale, Sanphinoa étant déjà en train de courir vers Waram, sanglotant et bredouillant quelques mots.

« Je vais emmener Waram à l’infirmerie. Que personne m’en empêche hein. Juste que personne m’en empêche car sinon, je deviendrai très méchante aussi. Je, d’accord ? »

« Toi ? Méchante ? Mouais, enfin bon … Fais comme tu veux. » marmonna Qalanos.

« Snif, Waram, t’en fait pas, Sanphinoa est là. »

Sans difficultés, elle le souleva avant de se mettre à courir, le portant comme si de rien n’était. Qalanos haussa un sourcil, l’armure du Yanma disparaissant pour laisser place à un insecte de grande taille, entièrement métallisé de vert et de rouge. Sarine avait accompagné Sanphinoa tandis que Xalex prit une profonde respiration, décidant de les rejoindre.

« La vie est quand même drôlement compliquée. Mais bon, il a fait de son mieux, c’est déjà une très bonne chose, qu’est-ce que tu en penses ? » demanda Xalex à son armure sur elle.

« Je ne sais pas. J’ai eu une mauvaise impression pendant ce combat. Comme si Waram était observé depuis le début et cela avec des intentions très malsaines. »

Elle aussi l’avait remarqué ? C’était quelque chose à signaler à la principale. Bon, normalement, celle-ci était déjà au courant, elle avait aussi dû le ressentir de son côté.

« Sanphinoa, tu es vivante ? Nous sommes seuls … seuls. Ils sont tous morts, complètement morts. Même elle est morte. Sanphinoa ! »

Il se redressa subitement, poussant un cri en appelant l’adolescente aux cheveux bleus. Il émit un long gémissement de douleur avant de retomber dans le lit de l’infirmerie. Qu’est-ce qu’il … qu’est-ce que … ah … Le combat ? Le tournoi ? Tout ?

« Waram … hmmm … Waram. »

La voix de Sanphinoa. Il chercha à bouger ses mains celle de droite était impossible à mouvoir. Il tourna son visage, voyant celui masqué de l’adolescente aux cheveux bleus. De l’autre côté, assise sur une chaise, Xalex semblait elle aussi endormie. Combien d’heures s’étaient écoulées depuis qu’il était ici ?

« Waram, tu es finalement réveillé. Tant mieux. Tu m’as rendu vraiment inquiète, est-ce que tu le sais ? » dit une voix féminine avant qu’une tête faite d’acier vienne se frotter à lui.

« Sarine ? Je suis où ? Enfin dans l’infirmerie mais … »

« Disons que tu as été salement amoché, très amoché. Puis tu viens de me réveiller en criant le nom de Sanphinoa. C’est vraiment surprenant, tu le sais ? »

« Je ne sais pas si c’est surprenant que je crie mais … euh … où est-ce que … enfin, non, le tournoi ! Il doit continuer non ? Qu’est-ce que… »

« Ce n’est pas à moi de te le dire, Waram. Réveille donc Sanphinoa. »

Mouais. Il n’était pas convaincu que ça soit la meilleure chose à faire visiblement. L’adolescente aux cheveux bleus semblait ne pas vouloir lâcher sa main en plus. Pfff, mais bon, il devait le faire. De sa main gauche, il commença à la secouer faiblement, celle-ci marmonnant légèrement avant de se redresser lentement, baillant sous son masque même s’il ne pouvait que l’entendre et non pas le voir. Lorsqu’elle fut mieux éveillée, elle s’écria :

« WARAM ! Tu es finalement conscient ! »

Encore une fois, elle se jeta sur lui, se retrouvant allongée de tout son corps sur l’adolescent qui serra les dents pour ne pas crier de douleur. HEY ! Il était blessé ! Et elle ?! Elle ne l’était pas alors que ça ne faisait qu’un jour qu’elle avait perdu son précédent combat ?! Il lui fit la remarque mais il sentit un peu d’étonnement dans sa voix :

« Hein ? Une journée ? Mais non, ça fait bien une semaine. »

« Une … Une semaine ? Est-ce que tu es en train de blaguer là ? »

« Non, non, ça fait bien une semaine que tu es allongé dans l’infirmerie. Raon est venu te voir, Qalanos aussi et … aie ! Tu me fais un peu mal, Waram ! »

« Attends un peu, tu as dit que ça faisait combien de jours ? Une semaine ? Mais mais mais et le tournoi dans tout ça ? Qui a gagné ? Et puis pourquoi tu es là ? »

« Qalanos a gagné le tournoi difficilement à cause des blessures de ton combat ! Mais sinon, si je suis là, c’est parce que j’étais toujours inquiète pour toi, gros bêta ! »

« Inquiète pour moi ? Enfin, je … Une semaine. »

Il ne disait plus rien, ne sachant pas de quoi devait-il être choqué ? Que Sanphinoa s’inquiète pour lui ? Qu’il ait dormi toute une semaine ou presque ? Il murmura à nouveau :

« Je crois que j’ai besoin de calme. Tu peux m’aider, Sanphinoa ? Déjà en te poussant de moi, ensuite, en me laissant partir, ça serait bien sympathique de ta part. »

« Non, non et non. J’ai demandé à l’infirmière et elle m’a autorisé à veiller sur toi. Tu ne peux pas aller quelque part sans moi tant que tu ne seras pas rétabli. Pour … elle … Xalex, ben, elle a eu le droit de venir te voir mais elle n’est pas celle qui doit s’occuper de toi ! »

« Ouais, je vois, je vois. Bon ben, tu peux m’aider à me lever et ensuite, nous partons faire une petite promenade, j’ai besoin de prendre l’air, je crois bien. »

« D’accord, je veux bien faire ça. »

Elle quitta le lit, épaulant Waram pour qu’il quitte ce dernier à son tour. Utilisant l’épaule de Sanphinoa pour se maintenir debout, il comprit qu’il avait à peine le contrôle de son propre corps. Il était exténué, plus qu’exténué même par tout ça. Et surtout, avec une semaine couchée, autant dire que son corps ne le soutenait plus et aaaaaaaah !

Il tomba de tous son être sur Sanphinoa, ses mains se posant sur une partie précise de son anatomie. Que … quoi ? Il … Il pressa plusieurs fois sa main droite sur le mont de chair, à travers le tissu. C’était bien ça qu’il était en train de toucher !

« Dé … désolé, Sanphinoa, je suis vraiment désolé ! »

Il tenta de se relever mais il n’y arrivait pas. Son corps lui obéissait à peine à cause de la fatigue. Il entendit un petit rire de la part de l’adolescente femme-chevalier du Barpau avant que celle-ci ne dise doucement :

« C’est pas grave, ce n’est pas de ta faute. Et puis, tu rougis, c’est donc une façon à toi de te faire pardonner pour ce geste. Je vais te relever, Waram. »

Oui, il en avait bien besoin mais il était vraiment en train de rougir ? Bah, qui ne rougirait pas dans une telle situation ? Il n’était pas inhumain non plus. Il avait quand même des émotions et des sentiments hein ? Fallait peut-être pas trop exagérer non plus.

« Bon, euh, tu m’aides ou pas ? »

« Je veux bien mais tu n’es pas léger, hahaha. »

Et pendant ce temps ? Xalex ne se réveillait pas ? Et Karry ? Qu’est-ce… Oh, elle n’était pas là. Et Sarine alors ? Il regarda l’armure du Solochi, celle-ci hochant la tête négativement. Elle n’allait pas les accompagner tous les deux. Autant les laisser seuls.

Quelques minutes plus tard, il était dehors avec Sanphinoa, celle-ci lui tenant la main pour éviter qu’il ne la lâche. L’adolescent fut surpris de voir qu’ils étaient en pleine nuit et grelotta légèrement de froid, n’ayant pas pensé à bien se couvrir.

« On fait juste une petite promenade, Waram, rien de plus. Si tu veux, pendant ce temps, on peut discuter de tout ce que tu veux. »

« Euh, oui mais je n’ai pas de sujets, là, tu vois. »

« Moi, j’en ai un si tu veux. Ca concerne les différents groupes. Je voulais t’apprendre la bonne nouvelle quand même. Tu sais, ils ont fait leurs sélections. »

« Oh ? C’est vrai ? Et alors ? Qu’est-ce que ça donne exactement ? Tu peux me le dire ? Je t’écoute ! » déclara Waram, plus qu’intéressé, venant s’asseoir sur un banc grâce à elle.

« Euh ben … euh … tu vas pas vraiment le croire mais euh … j’ai été choisie moi aussi. Rédemption et Destinée est intéressé par moi. »

« C’est une bonne nouvelle bien entendu. Je t’avais dit que tu étais capable de grandes choses, pourquoi est-ce que tu ne m’as pas écouté ? Et les autres ? Et moi ? »

« Raon, Xalex et Qalanos aussi ont des groupes qui sont intéressés par eux. Enfin, beaucoup de personnes sont intéressées par Qalanos mais ça, tu t’en doutes. »

« Bien entendu, victorieux du tournoi encore une fois, c’est logique. Et moi alors ? »

« Euh … toi par contre … enfin je … » commença à bafouiller l’adolescente.

« Oui ? Je t’écoute ? Alors ? Moi ? Quel groupe est intéressé par moi ? » demanda Waram avec insistance, un petit sourire aux lèvres. Finalement, il allait pouvoir partir.

« Pe … Personne, Waram. » chuchota faiblement Sanphinoa, comme pour espérer ne pas être entendu par lui, chose impossible malheureusement.

« Tu me mens. Hein ? Comment est-ce possible ? Ce n’est pas normal ! Pas après les combats que j’ai donnés ! Pourquoi est-ce que tu me mens maintenant, Sanphinoa ? »

« C’est … c’est la vérité, Waram. Ils ne veulent pas forcément de toi à cause de ton combat contre Qalanos justement. J’ai cru entendre que c’était parce que tu étais problématique et peu possible à contrôler, je suis vraiment désolée. »

« C’est une blague ! Pourquoi, moi, je ne serai pas assez bien pour eux ?! Pourquoi ?! »

« Ce n’est pas ça, Waram. Ce n’est pas ça du tout. Peut-être qu’ils veulent que tu fasses plus de preuves ? Ce n’était que ton premier tournoi. Puis, tu as fait un combat admirable et … »

Elle s’arrêta dans ses propos, voyant que l’adolescent tremblait de tout son corps. De désarroi ? De rage ? De haine ? Elle ne savait pas … mais elle avait bien une solution pour tenter de le calmer. Elle passa son bras autour de Waram puis l’emmena jusqu’à elle.

« Waram, tu sais … je voulais te dire autre chose. »

« Quoi encore ? Qu’est-ce qui peut être pire que maintenant ? Vas-y ! Je t’écoute ! »

« Je ne quitte pas l’école, pas du tout même. Je ne vais pas rejoindre le groupe. »

« Hein ? Mais pourquoi ? Tu es complètement stupide ! C’est une chance unique ! T’es juste vraiment idiote et … arrête de me coller ! »

« Pourquoi est-ce que tu peux pas comprendre quelque chose d’aussi simple, Waram ? Je ne veux pas quitter l’école maintenant, c’est tout. J’aurai mes chances plus tard. Je ne suis pas la seule à agir de la sorte. Regarde Raon, Qalanos et tant d’autres. »

Elle marquait un point sur le coup. Il ne fallait pas se leurrer et se mentir. Mais c’était rageant, tellement rageant en un sens. Elle pouvait se le permettre, elle ! Se permettre de refuser une telle proposition ! Lui, il n’avait rien du tout ! RIEN DE RIEN !

« C’est juste injuste. J’ai tout fait pour être nommé … moi. »

« Tu tenteras la prochaine fois, encore et encore, Waram. Rien ne presse. Puis, je ne veux pas quitter l’école pour une bonne raison. J’ai envie de rester ici plus longtemps que prévu, Waram. Je sais bien que je ne suis pas très grande et que je fais beaucoup moins que mon âge réel mais … enfin … je suis plus âgée que toi donc si tu veux continuer à parler ou faire je ne sais quoi, mes bras sont grands ouverts, Waram. »

Et il devait faire quoi ? Pleurer ? Il n’en avait pas la force ? Trembler ? A part à cause du froid, non merci. Alors ? Il y avait quoi ? Juste ça ? Son corps vient tout simplement se déposer sur les genoux de Sanphinoa, sa tête bien logée sur elle.

« J’y arriverai pas de toute façon, Sanphinoa. »

« Mais si, mais si. C’est juste que personne ne te connaissait avant. Maintenant, au prochain tournoi, tout le monde saura qui tu es ! »

« Mouais … je suis pas convaincu du tout. Peut-être que je suis moins bien que ce que je croyais. Et puis, j’ai eu une absence pendant le combat contre Qalanos. Je n’ai pas compris du tout ce qui s’était passé. Je me sens bizarre. »

« Allons allons, Waram. Ne t’en fait pas. Tu peux rester aussi longtemps que tu le veux à l’école. Moi-même, je ne compte pas partir avant quelques années. Pourtant, c’était la première fois que l’on me proposait de rejoindre un groupe. »

« Je ne veux plus parler de ça, plus du tout. J’ai sommeil, Sanphinoa. »

« Alors tu peux dormir. » lui dit-elle, tout simplement, gardant sa main dans les cheveux noirs de Waram. L’adolescent ferma les yeux, sombrant dans un profond sommeil alors que la femme-chevalier du Barpau regardait le ciel étoilé.

Le premier tournoi de Waram venait de se terminer. Une nouvelle page venait de se tourner.

Chapitre 19 : Ancré en lui

Chapitre 19 : Ancré en lui

« Impressionnant comme coup. Vraiment. »

Qalanos se remit correctement, gémissant un peu de douleur tout en fixant Waram. Il se frotta la joue, émettant un nouveau petit cri de douleur. Le coup avait été rude, très rude même. Il ne s’était pas attendu à une telle réplique de la part de l’adolescent.

« Je devrais te remercier, n’est-ce pas ? Je commençais à perdre mon self-control. Mais maintenant que j’ai repris mes esprits, on va pouvoir commencer à se battre réellement. D’ailleurs, ne perdons pas plus de temps si tu veux bien. »

Hein ? Quoi ? Il allait déjà utiliser ça ? Waram cligna des yeux, remarquant qu’il recommençait à sortir les pierres du sol. Il allait tenter de le toucher avec ? Si c’était réussi, il y a avait de fortes chances que Qalanos se renforce. S’il laissait faire ça, autant dire alors que c’était fichu pour après. Il ne devait pas perdre espoir de gagner ce combat. Tant qu’il ne se faisait pas toucher, il avait toutes ses chances ! C’est comme ça et pas autrement !

« Tu sais pertinemment ce qui arrivera si tu n’esquives pas mon attaque, n’est-ce pas ? »

« Pas besoin de me le préciser, je ne suis pas stupide, loin de là. Xalex m’a prévenu à ce sujet et j’ai pu le constater par moi-même hier. Je ne te laisserai pas me toucher avec ça ! »

« Et comment comptes-tu esquiver mes attaques ? Surtout si je fais cela ! » s’écrit Qalanos, les pierres s’envolant vers les cieux. Il y en avait une bonne cinquantaine, de différentes tailles. Ce n’était pas plaisant, pas du tout même.

« Waram, cela va être difficile. Si tu ne peux pas les esquiver toutes, tu … »

« Je sais parfaitement ce que j’ai à faire ! » hurla Waram, coupant la parole à Sarine.

Il allait tout simplement les exploser ! Il poussa un cri, prenant appui sur ses pieds avant de se projeter dans les airs. Il se servit d’une pierre comme appui, sautant de pierres en pierres tout en brisant celles sur lesquelles il posait ses pieds.

« Et voilà une bonne chose qui est faite ! »

Il venait atterrir juste à quelques centimètres de Qalanos. Avec lui à sa portée, il pouvait tout simplement … AH ! Il hoqueta, un pieu de pierre s’enfonçant dans son dos, traversant son armure alors qu’il s’’écroulait au sol, Qalanos déclarant :

« Distraction, Waram. Pendant que tu t’occupais des pierres dans les airs, tu ne surveillais pas le sol. J’ai juste préparé le terrain. Est-ce que tu comprends ? »

Qalanos vint s’agenouiller devant Waram, l’adolescent aux cheveux noirs cherchant à se relever avant de se prendre un coup de pied sur le sommet du crâne :

« Tu ne peux pas combattre l’expérience que j’ai acquis pendant toutes ces années. Tu es incapable de pouvoir me battre. Admets tout simplement ta défaite, hier, Xalex m’a légèrement déçu en abandonnant mais chez toi, je crois que je peux me contenter de ça. Sanphinoa avait dit que tu étais capable de me tenir tête, je ne vois pas où. »

« Tu ne vas pas tarder à le découvrir par toi-même ! »

Il devait se redresser mais Qalanos recommença à lui donner des coups de pied sur le crâne, lui enfonçant la tête dans le sable en même temps que le reste du corps. Des fissures apparurent à même le sol avant que Waram ne s’écrit :

« Je te promets que si tu me permets pas de me remettre debout, tu vas le regretter. »

« Raison de plus pour voir ce dont tu es capable. Tu veux te relever ? Je vais t’y aider. »

Un coup de pied mais cette fois-ci par-dessous. Le pied s’enfonça dans le ventre de Waram, le soulevant au-dessus du sol pour l’envoyer dans les airs. Quelques lames d’air vinrent frapper l’adolescent en plein vol bien que celui-ci atterrissait sur ses pieds, titubant sur le moment.

« Tu es incapable de tenir la cadence. Penses-tu vraiment que mes coups t’affectent tant que ça ? Non, il y a la fatigue d’hier qui est toujours présente. Contrairement aux autres, tu n’es pas habitué à cela, pas du tout même. Je te laisse une nouvelle chance d’abandonner. »

« Tu peux toujours rêver. Il va falloir que tu t’ancres ça dans la tête. J’ai une surprise pour toi ! TU VAS VOIR MES FLAMMES ! »

« Tes flammes ? Humpf, ce ne sont pas celles-là qui sont dangereuses pour moi et … »

Non. Ce n’était pas pareil. Quelque chose était différent au niveau des poings de Waram. Les flammes n’étaient pas liées aux dragons contrairement aux précédentes. Ce sont de véritables flammes ?! Waram arriva jusqu’à lui, le frappant de ses crocs enflammés.

« On va voir si un insecte comme toi peut supporter ces flammes ! »

« AAAAAAAAAAAAAAAAAH ! … … … Vraiment ? Tu as trop tardé à jouer ton joker, Waram. Beaucoup trop tardé. »

Quoi ? Les flammes n’avaient pas touché Qalanos ? C’était une blague, n’est-ce pas ? Waram se retourna alors que Qalanos réapparaissait devant lui, prenant son visage à deux mains avant de lui enfoncer son genou en pleine face. Il se servit de l’impulsion donné par le coup pour sauter dans les airs à quelques mètres de hauteur avant d’atterrir sur Waram, enfonçant maintenant son pied dans le ventre de l’adolescent pour qu’il reste couché au sol.

« Dire que je n’ai même pas eu besoin de me battre sérieusement. Vraiment, dès l’instant où j’utilise un tant soit peu mes pierres, il n’y a déjà plus personne en face. Comment est-ce que je suis sensé pouvoir combattre réellement ? »

« Waram ? Waram ! Waram ! Relève-toi ! » s’écria Sarine.

Ca ne servait à rien, n’est-ce pas ? La différence était trop flagrante, trop violente. Comment est-ce qu’il pouvait, ne serait-ce qu’espérer obtenir la victoire ? Il était incapable de gagner, tout simplement incapable. Et dire qu’il n’avait même pas pu se battre réellement.

« Je pensais qu’il me divertirai bien plus. »

La personne continuait de prendre des notes, regardant Waram qui restait au sol. Au bout du décompte de dix par l’arbitre, il était considéré comme vaincu. S’il se relevait et qu’il était encore conscient, tant mieux pour lui.

« Laissons donc libre court à cette haine. »

Un claquement de doigt, inaudible aux oreilles de tous. Ou presque. La principale aux cheveux verts tourna son visage masqué vers les gradins, regardant les spectateurs présents. Elle n’avait pas rêvé, n’est-ce pas ?

« Cela ne me plait pas. Qu’est-ce que le petit Waram manigance ? »


Que cela soit à son insu ou non, elle sentait que quelque chose de malveillant était en train de se préparer. Qalanos n’avait pas besoin d’en arriver à ses extrémités. C’était un peu exagéré de sa part non ? Elle sentait une certaine jalousie en lui.

« Sarine, je suis vraiment désolé. »

« Des fois, tu dois accepter de perdre, Waram. Ce n’est pas bien grave. Tu as réussi à aller jusqu’en quart de finale, Waram. Je suis tellement fière de toi. »

Il eut un petit rire alors qu’il sanglotait. Il n’avait pas envie que ça se termine comme ça. Il n’avait pas envie que ça se finisse ainsi. Il pouvait faire tellement plus, beaucoup plus.

« Alors pourquoi ne pas l’accomplir ? »

Hein ? Quoi ? Comment ça ? C’était qui ça ? Il voulut tourner son visage à gauche et à droite mais Qalanos l’en empêchait. Non, la voix ne venait pas de son adversaire. Mais ce n’était pas Sarine non plus. C’était une autre voix ?

« Qui êtes-vous ? Où est-ce que vous êtes ? »

« Tu veux obtenir la victoire, n’est-ce pas ? Alors laisses-toi aller. Je vais régler cette affaire une bonne fois pour toutes. »

« Qu’est-ce que … Qu’est-ce que vous allez faire ? Dites-moi ce que vous allez faire ! »

« A qui est-ce que tu parles, Waram ? » demanda Qalanos, entendant Waram qui criait sans aucune raison, tournant sa tête à gauche et à droite. Il retira son pied, ressentant une aura néfaste qui émanait de l’adolescent aux cheveux noirs.

« J’ai dit que j’allais m’en occuper. Reste donc en retrait maintenant. »

« MAIS QUI ME PARLES ?! » hurla Waram, se redressant subitement, la tête penchée en arrière, observant les cieux.

« He … Hey, tu deviens un peu flippant, là. » murmura le chevalier du Yanma.

« Bon, bon, bon. Un chevalier de Bronze ? C’est juste un apéritif, c’est ça ? »

Waram s’était remis correctement, son corps maintenant penché en avant, son regard posé sur Qalanos, un sourire aux lèvres. Il fit un petit geste de l’index, invitant Qalanos à venir se battre contre lui. Le chevalier du Yanma, peu rassuré, accepta néanmoins l’invitation, courant vers Waram. Lorsqu’il arriva pour l’atteindre, le corps de Waram se dissipa dans un nuage de fumée noire, sa voix chuchotant à l’oreille du chevalier du Yanma :

« Tu as une bonne vitesse, il est vrai. Mais tu n’es guère réellement impressionnant. »

Une simple tape amicale dans le dos pour le pousser avant qu’un grand éclat de rire se fasse entendre de la part de Waram. Qalanos se retourna, grognant avant tout en disant :

« C’est quoi cette blague ?! Qu’est-ce que tu fais exactement là ?! »

« Moi ? Je me divertis avec toi. Ce n’est pas toi qui te considérais comme tellement supérieur à moi ? Est-ce que tu comprends la notion d’impuissance ? Car c’est dans cela que tu vas être plongé peu à peu, à chaque instant qui s’écoule. »

« NE TE FOUT PAS DE MOI ! Je vais t’apprendre ! »

« M’apprendre quoi ? Tu as déjà perdu mais tu ne le sais pas encore. Je vais t’apprendre l’amertume de la réalité. » déclara Waram tout en rigolant.

« On va voir si tu supportes ça ! »

Le corps du chevalier du Yanma se mit à rayonner, la lumière du Soleil semblant atterrir sur lui et se faire absorber par son corps. De nombreux murmures se firent entendre dans le colisée, Waram croisant les bras, disant calmement :

« Oh ? M’attaquer avec une technique liée à la végétation et au soleil ? Tu crois vraiment que cela va m’atteindre. Je peux néanmoins t’applaudir pour cela. Tu es plein de surprises. »

« NE TE MOQUE PAS DE MOI ! »

Le rayon quitta le corps du chevalier du Yanma, traversant complètement Waram qui retomba au sol, couché sur ce dernier. Puis, comme si de rien n’était, il se releva, se frottant les épaulettes et les bras, mettant une main devant sa bouche.

« C’est tout ? Tu as peut-être l’expérience mais tu n’as pas la puissance. »

« Qu … Quoi ? Pourquoi tu es encore indemne ?! C’est quoi cette blague ?! »

« Simplement une différence de puissance entre toi et moi. A mon tour. »

C’est encore une blague, n’est-ce pas ? C’est une blague hein ? Pourquoi ? Pourquoi est-ce que les pierres sont en train de voler autour de Waram ? Il ne devrait pas être capable de s’approprier sa technique ! Ce n’est pas possible ! Pas du tout même ! Les pierres décollèrent vers le ciel, formant un cercle autour du colisée.

« Echec et mat. »

De simples paroles alors que les pierres vinrent s’abattre sur Qalanos, formant une pierre tombale sous forme de dôme autour du corps de celui-ci. Pourtant, le corps de l’adolescent aux cheveux verts et rouges en bol, séparés en deux parties égales, était encore là, bien qu’il ne fut guère dans un bon état.

« On dirait une autre personne, Qalanos. Je nous conseille d’a… »

« HORS DE QUESTION ! Je refuse ça ! Pas contre lui ! Je ne laisserai pas obtenir la victoire ! Pas du tout même ! Surtout pas après ses paroles ! »

« Je quitterai ton corps si je vois que cela devient trop dangereux. Tu seras alors forcé d’abandonner. Est-ce vraiment ça que tu veux ? Tu as bien vu la lueur dans son regard, n’est-ce pas ? C’est la lueur de quelqu’un qui n’hésitera pas à tuer si cela est nécessaire. Non, même si ça ne l’est pas, il n’as qu’une envie : t’éliminer. »

« M’éliminer ? Et ils vont laisser ce combat continuer ? »

Visiblement, c’était le cas. Même s’ils étaient tous surpris, ils n’envisageaient pas de stopper le combat. Est-ce qu’ils ne comprenaient pas à quel point cela devenait dangereux ? Qalanos se tourna vers la principale, la voyant dans les gradins. Elle devait comprendre la situation !

« Est-ce que tu recherches de l’aide ? Mais c’est déjà trop tard, beaucoup trop tard. »

« Je n’ai pas besoin d’aide. » dit Qalanos, d’une voix moins rassurée qu’auparavant.

« Ne t’inquiète donc pas, je ne fais que jouer avec toi. Je ne pense pas te tuer. Ca ne serait pas divertissant, loin de là. Il faut juste que je rappelle aux insectes quelle est leur place dans le cycle de la vie, microbe. »

« STOP WARAM ! Je ne te laisserai pas continuer de la sorte ! » cria Sarine. « Je quitte ton corps, l’arbitre sera alors obligé d’arrêter ce combat ! »

« Tu peux toujours essayer. » déclara Waram en rigolant, l’armure commençant à rayonner sans pour autant se séparer de lui, Sarine bredouillant :

« Pou… Pourquoi je ne peux pas ? Pourquoi est-ce que je ne peux pas ? »

« Car je te le refuse. Reste bien gentille et je ne te briserai pas. De toute façon, tu n’es là que pour décorer mon corps. Tu seras détruite lors du moment venu. »

« Waram, qu’est-ce que … pourquoi est-ce que tu me parles comme ça ? »

L’adolescent aux cheveux noirs ne répondit pas, penchant la tête sur le côté, fixant Qalanos qui ne semblait plus quoi faire pour réussir à le battre. Maintenant, le colisée était continuellement parcouru par les murmures, empêchant le silence de planer dans la zone.

« J’avoue que je n’avais pas prévu cela. Il faut stopper ce combat. » dit Xalex à Sanphinoa, la femme-chevalier du Barpau tremblant de tout son être.

« Je … Ce n’est pas Waram, ce n’est pas lui, ce n’est pas … »

« Oh ? Tu es donc encore vivante, toi ? »

Le visage de Waram se tourna vers Sanphinoa, faisant un grand sourire bien qu’il n’avait rien de chaleureux. Il eut un petit ricanement, reprenant lentement :

« C’est vrai qu’il fut décidé que tu serais un bon facteur potentiel. Je l’avais oublié. »

« Ce n’est pas Waram ! Ce n’est pas Waram ! »

Elle se répétait cela sans cesse, espérant que tout ce qui était en train de se produire n’était qu’un horrible cauchemar. Tout cela n’était pas réel ! Pas du tout et …

« NE M’IGNORE PAS ! JE NE SUPPORTE PAS CA ! » s’égosilla Qalanos, venant donner un coup de tête à Waram, le repoussant en arrière.

« Hum, c’est vraiment déplaisant. »

Waram se frotta les bras, s’observant pendant de longues secondes. Il s’étudiait sous toutes les coutures, comme si cela ne le dérangeait pas le moins du monde pour le coup qu’il avait reçu. Il se murmura à lui-même :

« C’est vrai qu’il est encore bien trop chétif. Il y a tellement de progrès à faire pour ce corps. Tellement de progrès, oui, c’est vrai. »

« Qui est-ce que tu es ? Qu’est-ce que tu as fait à Waram ?! »

« Oh, l’armure, tu ne veux donc pas te taire un peu ? Tu es comme elle. Oh ! Mais je vois qui tu es. C’est vrai que tu n’en as aucune idée. Intéressant, très intéressant. Il s’est quand même plus qu’amusé avec ça, quel plaisantin. »

« De qui est-ce que tu parles ? Qui es-tu ?! » demanda Sarine une nouvelle fois.

« Je ne peux pas répondre à cette question. Ce corps est vraiment inutile. En attendant qu’il mûrisse, autant patienter, n’est-ce pas ? »

Waram ricana, passant subitement une main sur son crâne, gémissant de douleur. Ca ne servait plus à rien visiblement. Il était temps pour lui de repartir.

« Il y en a un qui s’amuse bien dans les gradins à m’avoir appelé de toute façon. »

« WARAM ! TU M’ENTENDS ?! WARAM ! Arrête ça s’il te plaît ! »

L’adolescent aux cheveux noirs continua de gémir, tournant finalement son visage vers Sanphinoa une nouvelle fois. Il sanglota, se retenant de pleurer alors qu’il gardait sa main sur son front. Le combat n’était pas encore terminé.

Chapitre 18 : Quelques notes

Chapitre 18 : Quelques notes

« Humpf ! Je passe en dernier contre Qalanos ? Ils gardent le meilleur pour la fin ? »

« Ne soit pas vantard, Waram ! Ce n’est pas bon pour toi de l’être ! »

Il haussa les épaules alors qu’au final, il avait encore quelques heures devant lui. Le combat commencera vers la fin de l’après-midi. Normalement, d’après ce qu’il savait, chaque match de quart de final avait un délai d’une heure entre eux.

« Et toi, comment est-ce que tu vas ? Tu as dormi à l’infirmerie, non ? Tu peux donc en dire plus ou pas ? Que je sache tout simplement. »

« Euh, te dire quoi exactement, Waram ? Je vais bien mais toi … surtout toi ! Tu n’as pas dormi encore avec Xalex hein hein ?! »

« Mais c’est quoi cette question tordue ? Xalex a dormi dans son lit et je ne lui aie pas adressé la parole de toute la soirée. Pareil pour Raon mais lui, il était encore à l’infirmerie comme toi. Je n’arrive pas à voir le souci hein ? »

« Que … que … quoi ? Tu dormais seul avec Xalex ?! »

« Hum ? Hein ? Ah oui, c’est vrai, maintenant que tu le dis. »

Sarine poussa un profond soupir avant que Sanphinoa ne saute à moitié sur Waram, le regardant à travers son masque. Elle s’écria :

« Tu dormais seul avec une fille ? C’est … c’est vrai ça ? »

« Oui enfin, dans la même pièce. T’arrête de t’imaginer cinquante mille choses ? T’es vraiment fatigante. Je vais aller me préparer mentalement, tiens. »

Il n’avait pas de temps à perdre avec des imbécilités de la sorte. Il laissa Sanphinoa en plan avant de quitter la pièce. Il n’écouta pas ses cris, laissant quand même Sarine le rejoindre alors qu’il réfléchissait à ce qu’il devait faire. S’entraîner un peu ?

Installé sur un banc quelques minutes plus tard, il essayait de mettre en place une stratégie contre Qalanos. De ce qu’il savait faire, Qalanos n’était surement pas au courant qu’il était capable de produire des flammes bien réelles. Cela serait un avantage contre le chevalier du Yanma. Le souci restait quand même ces fichues pierres. Dès qu’elles touchaient un adversaire, Qalanos se déplaçait BEAUCOUP plus rapidement.

« Et surtout, il devient beaucoup plus fort. Bien plus fort même. »

« Tu penses à Qalanos, n’est-ce pas ? »

« J’essaie de trouver une solution pour le combattre. Je ne suis pas vraiment doué pour esquiver les attaques donc si je me prends ces pierres, j’aurai beaucoup de mal ensuite pour gagner. Je ne sais même pas si j’ai vraiment une chance. Bref, je ne suis pas vraiment rassuré par la suite des évènements si je peux me permettre, hein ? Voilà tout, c’est aussi simple. »

« Qu’est-ce que tu racontes donc ? »

« Juste une solution ! C’est si surprenant que ça que je tente de trouver une solution à mon problème ou quoi ? Je ne sais pas quoi faire, voilà tout ! »

« Je pensais plus au fait que tu te compliques la vie pour cela. Ce n’est pas dans tes habitudes de te prendre la tête. Laisse-tout simplement le reste se faire. »

« Non non et non ! Et puis quoi encore ? Je ne laisserai pas ça se passer ainsi ! RAAAH ! Et pourquoi tu me regardes d’un air désolé ? »

« Juste que j’aimerai bien que tu ailles voir Sanphinoa. Elle est vraiment désolée de se comporter de la sorte. Elle a juste été tellement surprise par Xalex. »

« Et moi donc ? Qu’est-ce que je dois dire ? »

Sarine ne répondit pas alors qu’il se levait du banc. Pourquoi ne pas aller voir le troisième match ? Non, même pas. Il ne voulait pas observer ses adversaires. Le seul problème résidait dans Qalanos. S’il arrivait à le battre, il pouvait considérer qu’il avait gagné le tournoi. Surtout, ça serait un tel coup d’éclat que ça en serait impressionnant.

Oui, il n’aurait alors aucun problème à trouver un groupe. Aller discuter avec Sanphinoa ? Et puis quoi encore. Surtout après sa petite crise. Non, il allait peut-être voir comment Xalex allait maintenant. Il retourna dans son dortoir, voyant la personne encapuchonnée assise sur un lit, tenant un bouquin en main. Elle se tourna vers lui, disant :

« Bonjour, Waram. Qu’est-ce qui se passe ? D’habitude, tu ne retournes pas au dortoir non ? »

« J’avais envie de passer du temps ici. Mon combat ne commence pas maintenant. »

« Fais donc, fais donc. Tu veux pas plutôt des conseils contre Qalanos ? »

« Co… Comment est-ce que tu as deviné ça ? »

Il était pris en faute, ne sachant pas du tout où se mettre. C’était stupide, stupide ! Comment est-ce qu’il … enfin elle avait deviné ça ? Il bredouilla à nouveau :

« Enfin bon, si tu ne veux pas m’aider, ça se comprendrait hein ? Je suis ton adversaire ! »

« Adversaire ? Cela aurait été le cas si j’avais gagné hier. Mais non. Tu peux t’installer à côté de moi. Je vais faire quelques dessins et prendre du papier pour t’expliquer tout ça. »

« Je ne suis pas complètement demeuré non plus, tu t’en doutes ? »

« Permet moi d’en douter parfois quand on t’écoute. »

Il émit un petit rictus de colère, se renfrognant avant de s’asseoir sur le lit. Lorsque Xalex revint, il tira subitement sur le tissu brun qui la recouvrait mais celui-ci ne quitta pas le corps de l’adolescente, Xalex donnant un coup de poing à Waram sur la joue.

« On ne touche pas à ça ! J’ai fait exprès de la renforcer et de prendre un tissu plus résistant. »

« Mais je t’ai déjà vue hier, enfin tout le monde t’a vue ! Pourquoi ça te dérange que maintenant ? » demanda Waram, Xalex disant aussitôt :

« Car je ne veux pas. C’est tout. Tu ne comprends rien aux dames, ça ne date pas d’hier. On ne parle pas de moi ici mais de tes problèmes contre Qalanos. Bon tout d’abord, tu as un sérieux avantage au niveau de l’armure. »

« Oui, je sais bien. Ce n’est qu’une armure d’insecte pour Qalanos. Et je peux aussi produire de véritables flammes. Hier, j’ai réussi. »

« Le gros problème ? C’est que ton armure est le seul avantage que tu as. »

Ah ben comme ça, c’était clair et net. Il cligna des yeux plusieurs fois pour voir si elle plaisantait mais le ton dans la voix de Xalex ne laissait pas vraiment place au doute. Il s’affaissa dans le lit, Qalanos disant calmement :

« Ca ne veut pas dire que tu n’as aucune chance contre Qalanos hein ? Juste que si tu ne fais pas attention, tu risques de te prendre la raclée de ta vie et je ne parle pas de la même intensité que je t’ai donnée y a quelques instants. »

« Ouais, ça, c’était plutôt un coup de poing qu’une baffe dans la gueule. Je tiens à signaler la différence. Ca fait même encore un peu mal. Et d’ailleurs, dis-moi, tu portes rien sous cette fichue cape maintenant ? »

« Que … que quoi ?! » s’exclama Xalex alors que Sarine relevait sa tête, regardant Waram avec de grands yeux ronds. Qu’est-ce qu’il venait de dire ?

« Ben je ne vois JAMAIS l’armure à tes côtés. Donc ça veut dire que tu portes encore ton armure sur toi, c’est bien ça ? »

« Aaaaaaaah ! Pfiou, tu m’as fait peur sur le coup. Tu sais quoi, Waram ? Je crois qu’on va juste parler de Qalanos car tu me fais mal au crâne avec tes paroles. »

« Qu’est-ce que j’ai encore dit ? On va prétendre que c’est de ma faute, j’en suis certain. »

Xalex n’eut simplement qu’un léger éclat de rire, commençant à griffonner quelques mots avant de se mettre à discuter avec Waram. Sarine entendit un léger bruit de la part de la porte du dortoir, se retournant pour apercevoir rapidement une ombre qui s’éloignait aussi rapidement qu’elle était venue.

« Ah … Des fois, il accumule les troubles sans même s’en rendre compte. »

« Sarine ? De quoi est-ce que tu parles ? »

« De rien, de rien, Waram. Continue donc de discuter, tu le verras bien plus tard. » dit l’armure du Solochi alors qu’il ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Enfin bref, toute façon, il était occupé avec Xalex.

Finalement, toute l’après-midi passa rapidement et Xalex avait décidé de l’accompagner jusqu’au colisée, là où il allait devoir affronter Qalanos. Il regarda l’adolescent en face de lui, faisant déjà mettre son armure sur son corps.

« Je vois que tu es venu accompagner. Elle t’a été de bon conseil ? »

« Oh plus que ça. Je sais même maintenant que j’ai mes chances contre toi. Je ne vais pas m’en priver d’ailleurs, tu vas être plus que surpris, hahaha. »

« Vous vous entendez très bien, tous les deux. » reprit Qalanos alors que son armure était déjà sur son corps. Bon ! Il y avait encore beaucoup de boulot à faire visiblement !

« Disons qu’après l’aide qu’elle m’a donnée, je ne peux qu’apprécier sa présence. »

« Arrête les flatteries, Waram. Surtout quand cela ne te ressemble pas. Bonne chance, c’est tout ce que je te dirai, en ce qui concerne, Qalanos. »

« T’en fait pas, je vais obtenir la victoire pour toi, Raon et aussi Sanphinoa même si elle n’a pas affronté Qalanos. Bon ! Tu peux reculer. »

« Reste quand même sur tes gardes. Pour ce combat, je suis ton entraîneuse. » termina de dire Xalex avant de faire quelques pas en arrière. Elle sentit une présence malveillante derrière elle et se retourna aussitôt, faisant face à Sanphinoa. « Oh ? Tu es là aussi pour encourager Waram ? Il va avoir besoin de toi aussi. »

« Il semblait si amical avec toi à côté, Xalex. Je ne vois pas pourquoi je devrai rester ici. »

Au ton utilisé, Xalex décida de ne pas chercher à discuter avec l’adolescente aux cheveux bleus. Il valait mieux car elle ne semblait pas très loquace.

« Waram du Solochi contre Qalanos du Yanma. Que les quatrièmes quarts de finale commencent maintenant ! » déclara l’arbitre.

Faire quelques pas et étudier l’adversaire. Faire quelques pas et étudier l’adversaire. Il se répétait cela, tournant autour du chevalier du Yanma. Utiliser les flammes alors qu’il n’était pas sûr que Qalanos soit au courant, non. Utiliser des flammes liées aux dragons puis en profiter lorsqu’il pensait que ça ne serait pas le cas ? Non non non ! Il s’embrouillait complètement, un peu de concentration, bon sang !

« Sarine, tu veux bien me surveiller et m’aider s’il te plaît ? »

« Je le ferai, ne t’inquiète donc pas. Mais continue d’observer Qalanos jusqu’à ce qu’il décide de t’attaquer. » chuchota l’armure doucement.

Il s’en doutait mais bon, ça ne changeait pas que ce n’était pas bon. Il détestait patienter de la sorte. Il avait l’impression d’être complètement inutile à force de ne rien faire. Mais bon, c’était pour la victoire. Être trop zélé contre Qalanos allait juste le faire perdre. Juste le faire perdre. Et Qalanos le regardait aussi longuement comme pour l’étudier. Ce n’était pas bon, pas bon du tout même. Juste rester calme et patienter.

« Hum, je vois ce que tu manigances mais bon. Si tu ne veux pas t’approcher de moi … saches que plus le temps passe, plus je deviens rapide. Bientôt, tu ne pourras plus me voir. Est-ce vraiment une bonne chose ? »

« Je ne sais pas. » dit tout simplement l’adolescent aux cheveux noirs.

Xalex l’avait prévenu à ce sujet. Pendant ce temps, il pouvait aussi se renforcer. OUI ! C’est vrai ! Se renforcer. Il prit une profonde respiration, gonflant ses muscles et améliorant sa puissance. Oui, le tout était de frapper fort et bien … pas forcément beaucoup.

« Néanmoins, si tu ne viens pas, ne pense pas que je vais te laisser te préparer. »

Ah ! Voilà ! Parfait ! C’était ça qu’il désirait de la part de son adversaire ! Celui-ci n’allait pas lui laisser le temps de souffler ! Il fonça finalement vers Waram, l’adolescent aux cheveux noirs se retenant de sourire. Il esquiva une première attaque puis une seconde.

« Je ne te laisserai pas continuer ce petit jeu bien longtemps. »

L’épuiser, c’était une bonne solution. Et en même temps, il devait répliquer. Il faisait apparaître plusieurs flammes violettes, les projetant vers Qalanos sans pour autant l’atteindre. Les flammes continuaient d’exister bien qu’elles fussent encore présentes sur le sol. Bon, ce n’était pas suffisant, il fallait faire encore plus que ça. Beaucoup plus. Ce n’était pas aussi simple que ça, pas du tout même. Bon … un peu de réflexion. Vraiment et … Hein ? Les ailes blanches avec une rayure rouge presque au bout de l’armure du Yanma commencèrent à frétiller à toute allure.

« Accélérons tout de suite le rythme. Tu comprendras que l’expérience est cruciale dans ce genre de situations. Tu vas vite comprendre ton erreur. »

« Trop de paroles, pas assez d’action. »

Il pensait que Qalanos était du genre à garder son calme mais c’était bien souvent le contraire. Il mêlait l’expérience et la puissance en même temps. Vraiment, son caractère ne faisait pas forcément de lui un premier de la classe.

Il cligna des yeux une seule fois … et ce fut son erreur. Lorsqu’il rouvrit les yeux, ce n’était pas un seul Qalaos qu’il avait en face de lui mais bien six qui étaient en train de l’entourer, un sourire mauvais aux lèvres. Ils étaient tous présents, prêts à l’attaquer.

Les mouvements d’ailes étaient tellement rapides qu’il poussa un gémissement, passant une main sur son crâne. Ca faisait mal ! C’était quoi ça ? Il avait une sacrée migraine à cause de cette saleté ! Ce n’était quand même pas normal non ?! Des ondes vinrent le frapper de tous les côtés bien qu’il ne pouvait que sentir celle qui le toucha au niveau de la hanche gauche.

« Tout n’est qu’illusion. D’habitude, tu es beaucoup plus loquace. Qu’est-ce qui t’a fait tellement changé de comportement ? Le fait que je sois ton adversaire ? »

« Je n’ai pas besoin de te répondre. » murmura Waram qui continuait à se renforcer. Encore … encore … et encore … Ça devrait être bientôt bon de ce côté-là.

« Malgré les apparences, Qalanos est loin d’être une personnalité calme. Il suffit juste que tu arrives à l’agacer et tu le feras s’énerver. »

Il avait l’impression d’entendre encore la voix de Xalex dans sa tête. C’était exactement comme elle l’avait prévenu. Mais bon, ce n’était pas vraiment le plus plaisant de se prendre des coups. Il allait être temps de répliquer. Il continuait de cracher des flammes sans même se soucier si elles atteignaient leur cible ou non.

« Tu deviens vraiment énervant, Waram. Tu crois qu’en continuant de te prendre des coups, tu te feras repéré par un groupe ? »

« Un groupe ? Oh oui, c’est vrai que nous sommes là pour donner un certain spectacle. »

Il tourna son visage vers le colisée autour de lui. C’est vrai … qu’ils sont tous présents. Il voit des personnes tout autour de lui. Il y en a tellement, de différents groupes. Il y a aussi les chevaliers-pokémon qui ont perdu au précédent tour, d’autres qui ne participaient pas.

« Mais bon, ce n’est pas bien grave de toute façon. »

« Pas bien grave ? Tu insinues que tu en as rien à faire, c’est bien ça ? »

Il n’avait pas à lui répondre, seconde fois qu’il se répétait ça intérieurement alors qu’il regardait Qalanos. C’est vrai. Il voyait qui commettait de plus en plus de fautes. Pourtant, Sarine commençait à souffrir en même temps que lui. Ils ne faisaient que se prendre des coups. Bien entendu, quelques mouvements pour minimiser tout ça mais ça commençait à s’accumuler et ce n’était pas forcément une bonne chose.

« Le voilà donc ? Après toutes ces années ? »

Dans les gradins, une personne tenait un bloc-notes à la main était en train de commencer à écrire, continuant d’observer Waram en silence. Envoyée après la fin du troisième tour, cela avait été potentiellement intéressant d’apercevoir l’adolescent.
Adolescent qui venait enfin de répliquer devant les yeux ébahis du public. Une seule et puissante charge qui repoussa le chevalier du Yanma sur plusieurs mètres, celui-ci se retrouvant avec le soufflé coupé, hoquetant de surprise. Et oui, depuis le début, il chargeait sa puissance pour pouvoir administrer un coup d’une force terrifiante.

« Hum ? Oh et qui voilà donc … »

L’être avait posé le regard sur une autre personne présente. Intéressant, cela devenait bien plus intéressant que prévu. Il se murmura :

« Laissons donc le combat continuer. Ensuite, j’irai apporter des nouvelles. Il semble avoir très bien grandi, visiblement. Autant continuer à le laisser pousser. »

Et pendant ce temps, il allait profiter de ce combat. Peut-être même qu’il pouvait espérer le laisser sortir … cet être terrifiant. Mais pour ça, il fallait attendre, encore attendre. Le fruit n’était pas mûr, le fruit n’était pas encore prêt à être cueilli.

Chapitre 17 : Sous la cape

Chapitre 17 : Sous la cape

« Est-ce que je peux rester jusqu’à ce qu’elle soit réveillée ? »

« Bien entendu. C’est bien la première fois qu’un chevalier aussi attentionné s’occupe d’une femme-chevalier. Je ne vais pas t’en empêcher, tu sais ? »

« Ce n’est pas de l’attention. » marmonna Waram alors qu’il était assis à côté du lit de l’infirmerie, ayant déposé Sanphinoa dedans.

« Si tu le dis, je vais aller voir les autres patients. Néanmoins, essaye juste de ne pas faire trop de bruit. De même, de là, tu peux voir le colisée si tu le désires. »

Ah oui ? Il se releva, se dirigeant vers la fenêtre pour y jeter un œil. C’est vrai. Il pouvait voir le colisée. Tant mieux … mais en même temps, ça ne valait pas le fait d’être à côté. Non, il valait mieux pour lui qu’il laisse Sanphinoa se reposer et qu’il aille voir les combats. Enfin, peut-être celui de Xalex, il affrontait qui d’ailleurs ?

« Qalanos ?! C’est quoi cette blague ! »

« Waram. Qu’est-ce que l’infirmière vient de te dire ?! »

Rien à foutre ! Qalanos était en train d’affronter Xalex ! Bon sang, il ne pouvait pas rester là sans rien foutre. Il s’approcha de Sanphinoa, couchée et endormie dans le lit, disant qu’il revenait d’ici quelques minutes avant de quitter l’infirmerie.

« Tes poisons sont vraiment impressionnants, il faut l’avouer. »

« Merci bien du compliment mais tu ne te défends pas mal pour celui qui tient le titre de champion du tournoi hein ? Malheureusement, je ne compte pas me laisser faire. »

« Je préfère cela. Divertis-moi plus que Raon. Pourtant, tu n’as pas l’avantage sur moi contrairement à lui … mais tu résistes mieux à mes attaques. »

« J’ai toujours été plus portée sur la défense que sur l’attaque. Disons que l’endurance est mon gros point fort. Tu ne me feras pas plier. »

« Nous allons voir ça ! J’ARRIVE ! »

C’était donc ça un combat contre Qalanos ? L’expérience du chevalier du Yanma était clairement visible pendant le combat. Mais Xalex? Le gros problème, ce n’était pas le fait que c’était Xalex qui se battait, c’était plutôt le fait qu’il ne voyait toujours pas son armure !

« Tu n’arrêtes pas de fixer Xalex depuis que tu es arrivé, Waram. »

« Je ne peux pas m’en empêcher. On ne voit toujours pas son armure ! Pourquoi est-ce que personne ne se pose la question à son sujet ? Personne n’a envie de la voir ou quoi ? »

« Je ne vois pas ce qui est si dérangeant. Si Xalex ne veut pas se montrer aux yeux de tous et de toutes, c’est son choix. Mais il a décidé de participer à ce combat. »

Bof, ça ne changeait rien que … Bon … ça l’emmerdait de faire ça mais pourquoi pas ? Il commença à crier en direction de Xalex :

« Qu’est-ce que tu fous ?! Je peux savoir ?! »

« Hein quoi ? Waram ? Tu as déjà fini ton combat ? Ahem … hum, tu peux éviter de me déranger en plein combat ? Ou alors, tu tentes de m’aider ? »

« Tsss ! Te déranger, puis quoi encore ? Si t’es pas content, t’as qu’à perdre ! »

« Raison de plus pour gagner. Si je bats Qalanos, sache que tu m’affronteras, j’attendrai ça avec impatience pour voir si tu es réellement devenu plus fort. »

« Je t’affronterai ? Je n’attends que ça alors. J’ai une revanche à prendre ! »

« HEY ! XALEX ! NE M’IGNORE PAS ! »

Xalex fit un saut en arrière, projetant plusieurs dards sur Qalanos qui était arrivé jusqu’à lui. Le chevalier du Yanma fit un saut sur le côté à son tour, les esquivant alors qu’il semblait pester contre son adversaire. Qalanos n’était peut-être pas si fort que ça ? En y réfléchissant bien, il n’était pas un chevalier d’argent donc bon … oui, c’était peut-être ça. Qalanos pouvait quand même perdre ! Il n’était pas surpuissant ! Et puis zut, pourquoi est-ce qu’il espérait la victoire de Xalex ? C’était juste stupide, vraiment stupide. Ce n’était pas comme s’ils étaient amis tous les deux hein ? Puis quoi encore ?

« Avec une telle dévotion envers moi, je ne peux que m’estimer heureux. »

Qu’est-ce que Xalex racontait maintenant ? Et puis, pourquoi est-ce qu’il avait l’impression que le combat allait prendre une tournure bien plus grave ? Il ne savait pas du tout mais ce n’était pas vraiment plaisant du tout. Pas du tout même.

« Ca ne me plait pas ce qui se passe. »

« Tu as de la chance d’avoir une personne pour te soutenir mais ce n’est pas ça qui te fera gagner ce combat ! ASSEZ ! Le combat a assez duré ! PASSONS AUX CHOSES SERIEUSES ! Je vais te montrer pourquoi je suis le champion de l’école ! »

Quelque chose changeait maintenant. Le sol s’était mis à trembler alors que les yeux de Qalanos devinrent rouges. Des fissures apparurent sur le terrain, des pans entiers de terre se soulevant, prêts à s’abattre sur Xalex.

« C’était donc ça ? Des pouvoirs ancestraux. Tu n’as pas peur de tout dévoiler maintenant ? Si tu gagnes ce combat, Waram sera alors prêt. »

« Je sais parfaitement ce que tu comptais faire. Tu n’espérais pas gagner ce combat ! Tu me déçois, Xalex ! Tu veux juste servir de cobaye pour Waram ! »

« Et zut. Tu as deviné, n’est-ce pas ? Waram, je l’apprécie bien. Il est un peu grognon sur les bords mais pas mauvais garçon. Mais bref, viens donc, je t’attends ! »

Qu … Quoi ? Comment ça ? Xalex se battait pour lui ? Et pour quelle raison ? C’était juste n’importe quoi ! Pourtant, les morceaux de pierre vinrent toucher Xalex, le faisant tomber en arrière sans même qu’il ne puisse réagir.

Et puis tout changea en un instant. La vitesse, la force, tout avait changée chez Qalanos. Tout ! Comment était-ce possible ? Ses coups étaient bien plus violents, bien plus puissants. Et surtout, Xalex arrivait maintenant à peine à se défendre depuis qu’il s’était relevé.

« Et pourquoi est-ce que tu te caches tant si c’est pour Waram que tu fais ça ?! »

« Disons que des fois, on n’a pas tellement envie de se montrer aux autres. Question de principe. Chacun est libre, non ? »

« Sauf que je ne vais pas te laisser le choix ! »

Waram ne comprenait plus rien. C’était quoi cette blague ? Ce combat ? Tout avait changé au moment même où les pierres avaient frappé Xalex. Maintenant, qu’est-ce qu’il pouvait faire contre lui ? C’était juste impossible pour lui de gagner.

« Que dirais-tu de recevoir quelques ondes pour déchirer cette foutue cape ?! »

Des ondes de choc ? C’est vrai. La cape se déchirait peu à peu alors que Xalex tentait d’esquiver les coups sans y arriver. Peu à peu, les morceaux de tissus brun laissaient place à des bouts d’armure bleus. Sur les coudes et les cuisses, il y avait de petites pointes mais surtout … les cuisses. Enfin, ce n’était pas ça le problème !

« Xa … Xalex, tu es une fille ?! »

Il ne savait pas pourquoi il était en sueur mais Xalex était là, sans plus aucune cape ou autre. Le visage masqué de bleu, un casque recouvrant une chevelure rose ondumée qui lui allait jusqu’au milieu du dos. Si on rajoutait aussi les petits rubans bleu présents dans ses cheveux. Son casque avait deux longues oreilles bleues de forme ovale. Et son armure bleue ? Elle avait des tâches violettes au niveau de la poitrine, poitrine qui était fermement maintenant dans cette armure mais dont il était difficile d’ignorer les formes.

« Est-ce que je peux finalement prendre la parole, Xalex ? » demanda une voix féminine.

« Je crois que c’est le cas. De toute façon, le combat est terminé. »

Xalex leva la main en l’air, signalant par là qu’elle abandonnait le combat. Maintenant que sa couverture était tombée, il n’y avait plus de raison de participer à ce combat. La voix provenant de l’armure reprit la parole :

« Je tiens à me présenter : Je suis Nadyra, l’armure du Nidoran femelle. Je suis donc aussi la partenaire de Xalex dans l’école de Gliros. »

Il devait dire quoi ? Enchanté de la connaître ? Il resta parfaitement immobile alors que l’arbitre déclarait Qalanos comme vainqueur. Xalex passa juste à côté de Waram, posant une main sur son épaule gauche avant de dire tout simplement :

« Je ne suis pas un monstre, tu sais ? Mais méfies-toi maintenant de son attaque. »

« Xa … Xalex ! Attends un peu ! » s’écria Waram, se tournant vers l’adolescente aux cheveux roses. Il posa une main sur son bras, la faisant trembler.

« Qu’est-ce … qu’il y a, Waram ? Tu sembles un peu sur les nerfs. »

« J’ai une question ! Une question très importante même. Tu … Tu es une fille mais donc, depuis le début, tu dors dans notre dortoir alors que tu es une fille ? »

Elle était étonnée, plus qu’étonné même avant d’éclater d’un grand rire, posant sa main sur celle de Waram pour la repousser. Elle vint dire :

« Je croyais que c’était beaucoup plus grave que cela, Waram. Tu m’as fait peur. Et ne t’en fait pas, les dortoirs sont mixtes. Et ce n’est pas parce que tu ronfles pendant que tu dors et que tu sais que je suis une fille que ça va me déranger maintenant. »

« Hein ? Mais je ne ronfle pas ! Pas du tout même ! »

« Si, si, je peux le confirmer, Waram. » déclara Sarine. De quoi est-ce qu’elle se mêlait ? Et et et … mais zut alors ! Zut de zut ! Ca ne devait pas se … ZUT ! BON SANG ! Qalanos était son adversaire alors ! Ca n’allait pas être simple du tout !

« Je ferai mieux de retourner voir Sanphinoa, de mon côté ! »

« Fais donc, fais donc. Je t’accompagne après que je sois repassé au dortoir. »

Xalex pouvait faire ce qu’elle voulait hein ? Enfin zut, c’est juste que bon … cette fichue armure lui collait un peu trop à la peau. Et pourquoi est-ce qu’il la regardait déjà à la base hein ? C’était pas nécessaire ! Et zut … vraiment zut alors.

« Waram ? Tu es perturbé par cette découverte ? »

« Tu ne vas quand même pas me dire que tu étais au courant depuis le début ? » bredouilla Waram en s’adressant à Sarine, l’armure du Solochi hochant la tête positivement.

« Mais je n’ai pas senti le besoin de le signaler. »

« Ah ouais ? Espèce d’idiote ! C’est une fille ! Et les filles, ça ne dort pas avec les garçons ! Tu ne comprends pas ça ? C’est pourtant simple ! »

« Moi ? Je comprends juste que tu as été plus qu’étonné d’apprendre cela et que tu ne sais plus où te mettre. Surtout Xalex n’est pas vilaine du tout. »

Ca n’a rien à voir ! Qu’est-ce qu’elle raconte encore cette pauvre folle d’armure du Solochi ? Bon ! Autant aller retrouver Sanphinoa et lui raconter ce qui s’était passé ainsi que la grande découverte en ce qui concernait Xalex. Mouais ! Il n’était pas convaincu que ça soit utile mais il devait le faire. Puis en même temps, il devait prendre des nouvelles de Sanphinoa, c’était tout et rien d’autre. Pas de temps à perdre avec le reste, hey !

Revenant dans l’infirmerie, il remarqua aussitôt que l’adolescente aux cheveux bleus était maintenant assise dans le lit et surtout bien consciente. Bon ben, ça allait arranger le tout, non ? Il haussa les épaules, venant jusqu’à elle.

« Wa … Waram. Tu es là ? L’infirmière m’a dit que tu m’avais déposée. »

« C’est le cas. Comment est-ce que tu te portes ? Normalement, tu n’as aucune blessure importante au crâne, il semblerait. »

« Merci beaucoup, Waram et euh … je suis désolée pour ce qui s’est passée. Enfin ce que j’ai dit auparavant, c’est tout. Je suis vraiment désolée et … euh … j’ai perdu ? »

« Tu as perdu en allant t’écraser lamentablement contre le sol. Bref, voilà tout. »

« Snif, c’est vrai, j’ai perdu … snif. Je suis nulle. Aucun groupe ne voudra de moi, j’en suis sûre et certaine maintenant. Snif ! »

« Rah ! Arrête de pleurer ! Tu n’es pas tombée par terre, je t’ai rattrapée avant que tu ne t’écrases comme une crêpe ! C’est tout ! »

« Oui mais ça ne change pas que personne voudra de moi, snif. »

Elle était jamais contente ou quoi ? Qu’est-ce qu’il venait de lui dire à l’instant ? HEY ! Il avait l’impression de ne pas être écouté et c’était agaçant, très agaçant même. BON SANG ! Il prit ses mains dans les siennes, disant :

« Tu as été superbe, saches-le ! Ce combat était vraiment super. Tu t’es battue jusqu’au bout. Qu’est-ce que tu ne comprends pas dans le fond ? »

« Pourtant, pour Raon, c’était pareil mais … snif … »

« Raon est Raon. Lui aussi a fait de son mieux mais toi, c’était différent ! DIFFERENT ! Tu ne comprends pas ça ? Voilà tout ! »

« D’accord, d’accord. Et euh … tu affronteras qui au prochain tour ? Et il reste encore Xalex, non ? Il a fait quoi de son côté ? »

« Il ? Tu veux dire elle, non ? Elle affrontait Qalanos mais elle a perdu. Résultat, c’est moi qui vais devoir affronter Qalanos. »

« Hein quoi ? Tu vas affronter Qalanos ?! Puis euh, tu as dit quoi ? Attends ! »

« Xalex est une fille. Une jolie fille d’ailleurs. Elle a des cheveux roses. » dit l’adolescent aux cheveux noirs alors qu’il entendait un soupir de la part de Sarine derrière lui.

« Jolie fille ? Cheveux roses ? Xalex est une fille ? Mais mais mais … Elle dort dans le même dortoir que toi et Raon ! Mais mais mais … »

« Oui, ça m’a étonné d’ailleurs. Paraitrait que ça ne la dérange pas même si je ronfle. »

« R… Ronfle ? Déranger ? Mais mais mais … »

« Quoi encore ? Qu’est-ce qu’il y a ? J’ai quand même le droit de ronfler, non ? »

« C’est pas ça le problème ! Le problème, c’est qu’il y a une fille qui dort dans la même chambre que toi, Waram ! Et en plus, elle est jolie, tu as dit ! »

« Et alors ? Qu’est-ce que ça change ? Comme si c’était horrible à imaginer non ? » dit l’adolescent, haussant les épaules, ne voyant guère de souci.

« Peut-être que tu aimes les jolies filles ? » demanda Sanphinoa, se triturant les doigts. « Je suis pas assez jolie, c’est vrai. Je le sais parfaitement. »

« Bof, c’est pas le sujet, pas du tout même. J’ai pas que ça à faire avec les filles. »

« AH ! Ne me dit pas que … que … que … tu aimes les garçons ?! »

« NON MAIS T’ES STUPIDE ?! » hurla l’adolescent, pris en faute avant de grimper à moitié sur Sanphinoa, la regardant fixement malgré son masque. « Je ne suis pas comme ça ! J’aime les filles et … pourquoi est-ce que tu soupires comme ça, toi ? »

« J’avais juste peur quand même. Puis euh … je n’ai pas encore vu Xalex. »

« Pfff ! C’est n’importe quoi ! Je vais aller quitter l’infirmerie. Toute façon, les quarts de finale, ça ne sera que demain. Je vais me reposer et … »

Quoi encore ? Elle venait de tirer sa manche, gênée et inquiète. Qu’est-ce qu’il y avait encore ? Elle ne voulait pas le lâcher un peu ? Dans tous les sens du terme hein ?

« Waram, est-ce que tu peux rester un petit peu encore, s’il te plaît ? Je ne sais pas si je pourrai sortir ce soir et je ne veux pas être seule. S’il te plaît. »

« Pfff. Dire que tu as deux ans de plus que moi, on ne dirait pas du tout. Bon, d’accord, il n’y a aucun problème pour moi, pas du tout même. »

« Merci beaucoup. Je peux garder ta main ? »

Quoi encore ? De quoi est-ce qu’elle parlait ? Il baissa les yeux, voyant que Sanphinoa serrait sa main. Hum. Moui. D’accord. Ce n’était pas un problème là-aussi. Il vient tout simplement s’asseoir sur le lit alors que Sarine signalait qu’elle allait retourner au dortoir. D’ailleurs, il semblerait que Karry fut aussi emmené dans celui de Sanphinoa.

« Distrayez-vous bien toutes les deux. Je vous laisse tranquille. Sanphinoa, lâche-le mais pas trop tard, d’accord ? » déclara l’armure du Solochi tout en quittant la pièce.

Raaaaaah ! Pourquoi est-ce que tout ça n’arrivait qu’à lui ? Sans rien dire, il s’écroula sur le dos, sur le lit, juste à côté de Sanphinoa. Il observa le plafond pendant de longues secondes, jusqu’à ce que le visage masqué de Sanphinoa refasse son apparition. Bon, quelques heures, c’est tout hein ? Il devait ensuite aller se reposer, rien de plus.