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Chapitre 3 : Les serviteurs royaux

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Les serviteurs royaux

« Pardonnez-nous mais pouvez-vous nous dire votre nom et pourquoi vous étiez avec la princesse Terria, s’il vous plaît ? » demanda aussitôt un Apitrini plus grand qu’Earnos, possédant des yeux émeraude et une tenue allant avec ces derniers. Il avait un ton plus inquiet qu’autre chose dans sa voix.

« Je m’appelle Earnos et je suis un foreur travaillant pour Forsak. J’ai eu la surprise de voir atterrir la princesse par le trou que j’avais créé pour un tunnel. » répondit l’Aspicot sans même se soucier d’être autant entouré.

« Vous avez sauvé la princesse ? Princesse Terria ! Pourquoi n’avez-vous pas utilisé vos ailes lorsque vous êtes tombée ? Sans ce jeune garçon, vous auriez pu vous faire très mal ! »

« Car je n’y ai pas pensé, c’est tout. Pas besoin de me crier dessus non plus hein. » répondit-elle avec nonchalance alors qu’elle détournait le regard. Earnos avait déjà sa foreuse en main, l’activant sans rien dire tandis qu’elle reprenait : « Mais ! Tu ne vas pas recommencer à travailler quand même ?! »

« Princesse Terria, le roi et la reine vous ont déjà demandé de ne pas importuner tout le monde. Vos petits voyages sans surveillance causent beaucoup de troubles à vos serviteurs. »

« Oui mais … Maman est trop occupée ces derniers jours ! Je ne peux pas me promener avec elle comme auparavant ! » répondit-elle en faisant une moue boudeuse et triste, Earnos se dirigeant vers un nouveau rocher. « Tu ne me dis même pas au revoir ?! T’es vraiment un sujet des plus vulgaires, Earnos ! »

« Princesse ! Ne parlez pas comme ça ! Ce jeune garçon vous a sauvé la vie ! Et vous, vous l’insultez ! Visiblement, cet Aspicot était en plein travail, il est normal qu’il retourne … »

« Creuser des tunnels, c’est ce que je dois faire, oui. » coupa le jeune garçon aux cheveux blonds, une main posée sur ses lunettes. Il parlait avec une certaine neutralité, ses yeux rubis se dirigeant vers la jeune fille. « Pardonnez mes paroles. Je devais simplement recommencer à creuser des tunnels … La construction de la nouvelle tour va être bientôt préparée et il va alors falloir que je creuse des galeries pour que toute la roche s’effondre. Ensuite, il faudra alors transporter toute la pierre pour qu’il n’y ait plus qu’un terrain vague. Enfin, les autres personnes iront prendre du bois, les pierres brisées et aussi du fer … Et ils iront bâtir une nouvelle tour. C’est moi avec d’autres Aspicots qui iront forer pour faire des trous. »

« … … … … … »

Elle ne répondit pas, se donnant une claque sur le front. Elle venait d’avoir une forte migraine rien qu’à l’écouter. Les enfants autour d’elle semblaient aussi estomaqués qu’elle alors qu’Earnos observait à gauche et à droite.

Il semblait avoir dit quelque chose de mauvais ou quoi ? Pourtant, tous les regards étaient tournés vers lui comme si il venait de commettre une aberration. M’enfin … Ce n’était pas comme si c’était la première fois que ça lui arrivait aussi.

« Je crois qu’en fait, c’était mieux que je rentre, oui. Au revoir, Earnos ! » répondit la jeune fille en le saluant d’un geste de la main, s’éloignant avec la majeure partie des Apitrinis. Néanmoins, un seul garçon, âgé de neuf voir dix ans, resta en place, se mettant à suivre Earnos. L’Aspicot s’était déjà approché d’une nouvelle pierre des plus imposantes, l’Apitrini l’observant longuement faire, Earnos traçant une croix. Le jeune garçon aux cheveux blonds se tourna vers lui. Encore quelqu’un de plus grand que lui … Mais bon … Il n’était pas pour autant plus imposant qu’un autre Apitrini, il avait juste des yeux rubis comme les siens et une tenue qui allait de pair avec eux.

« Recules si tu ne veux pas avoir de projections. » annonça Earnos sans émotions.

« Il faut que je reste ici pour savoir ce qui s’est passé exactement avec la princesse Terria. J’ai besoin de savoir le maximum d’informations car il faut que je prévienne les autres Apitrinis. »

« Je creusais un tunnel et j’ai sauté dans le trou. Lorsque j’ai remarqué que ce n’était pas le bon endroit, elle est tombée dans mes bras en poussant un cri. Et puis … » commença le jeune garçon avant de s’arrêter, bougeant la tête sur la droite pour esquiver un morceau de pierre projeté par sa foreuse.

« … … … D’accord … … … Et après ça ? » demanda l’Apitrini, remarquant que le jeune garçon était des plus singuliers, Earnos s’arrêtant de forer.

« Nous sommes montés dans la tour joignant les deux strates. Elle m’a dit qu’elle était poursuivie mais je ne savais pas par qui. Ca lui prend souvent ? »

Hum ? Le jeune garçon aux cheveux blonds avait planté sa foreuse dans le sol, regardant longuement l’Apitrini en face de lui. Il venait de poser une question au sujet de la princesse ? Il était impressionné plus par le fait qu’il l’interroge que par le sujet de la question. Il arrêtait de parler de creuser des tunnels ? Pourtant, à force de l’entendre, il avait vraiment cru que …

« Je ne pensais pas que la princesse deviendrait comme ça. Elle était assez timide avant … » reprit le jeune Aspicot, relevant ses lunettes rouges de ses yeux, gardant une certaine neutralité dans ses paroles.

« Vous connaissez la princesse depuis combien de temps ? » questionna le garçon aux habits rouges, légèrement surpris par les paroles d’Earnos.

« Depuis que je suis né … Ben oui … Qui ne connaît pas la princesse au fait ? »

« Il est vrai … Je me suis mal exprimé … Cela est de ma faute, je le reconnais. » répondit l’Apitrini en hochant la tête pour s’excuser.

« Non, ce n’est rien du tout. Pourquoi est-ce que tu es resté ici au passage ? »

« Hein ? Mais parce qu’il me faut savoir qui la princesse a rencontré … C’est ainsi que ça se passe pour nous les Apitrinis. Nous veillons à sa sécurité. »

« Je ne fais que creuser des tunnels … Rien de plus réellement. »

« C’est-ce que j’ai cru voir … Enfin bon … Visiblement, il n’y a pas à s’inquiéter pour la princesse si elle n’a rencontré que toi. »

« Sûrement … Je ne sais pas du tout. » dit Earnos, ressortant sa foreuse comme pour se préparer à creuser une nouvelle fois L’Apitrini poussa un profond soupir en le regardant, se demandant si c’était vraiment ce qu’il voyait …

« Tu ne fais que ça de toutes tes journées ? Ca doit être vraiment ennuyeux. »

« Ca m’occupe … Et toi … Avec les autres Apitrinis, vous ne faites que surveiller la princesse, non ? Ca doit être vraiment ennuyeux. » répondit-il d’une façon légèrement ironique bien que cela ne semblait pas volontaire de la part du jeune garçon aux cheveux blonds.

« Il en est de notre devoir de la protéger. C’est pour cela que nous sommes les serviteurs royaux … Ceux de la reine et de la princesse en particulier. »

« Je vois … Je vois … C’est mon devoir de creuser des tunnels. »

« … … … … … D’accord, si tu le dis. Enfin, la prochaine fois que la princesse revient par ici car tu n’as pas l’air d’être franchement le plus intelligent des insectes, tu peux l’emmener vers le palais ? Et surtout ne pas croire à tout ce qu’elle dit ? »

« Tu viens de m’insulter, n’est-ce pas ? Enfin bon … Je ne vais pas me disputer pour aussi peu. Les bagarres sont vraiment inutiles de toute façon. » annonça Earnos sans plus s’intéresser que cela aux paroles de l’Apitrini. Il le savait parfaitement qu’il ne lui avait pas demandé son nom mais dans le fond … Est-ce que ça avait une importance ? Il y avait peu de chances qu’il le revoit lorsqu’il s’éloignerait de cet endroit.

« Oups … Pardon, ce n’était pas vraiment ce que je voulais dire. Je voulais simplement insinuer que la princesse manipule facilement les personnes autour d’elle. C’est pourquoi il serait normal que tu te fasses avoir. Mais la prochaine fois, fais vraiment attention hein ? »

« Est-ce normal de parler de la princesse de la sorte et dans son dos ? »

« Hein ? Mais non ! Attention, ce n’est pas un reproche mais un constat. Elle est toujours comme ça … Parce que la reine n’est pas toujours là pour elle. Elle est vraiment très accrochée à celle-ci … Enfin, je n’ai pas à vous dire tout ce qui se passe dans le palais royal. » murmura l’Apitrini sur un ton légèrement gêné. C’était pas un véritable secret mais bon, ça ne concernait pas non plus un jeune Aspicot.

« Bien entendu … C’est tout à fait normal. Par contre, c’est bon ? Tu sais que je ne suis pas dangereux pour la princesse maintenant ? »

« Bien entendu … Je pourrai le signaler aux autres Apitrinis avec certitude. Elle ne risque rien si elle revient par ici. Ce n’est pas comme si tu allais tenter de la kidnapper. » annonça l’Apitrini alors qu’Earnos haussait les épaules,

« Je n’ai pas que ça à faire et de toute façon, je ne le ferais pas après ce qui s’est passé il y a quelques années. Bon … Par contre, ce n’est pas que c’est ennuyeux mais si je ne creuse pas de tunnel, je risque de ne me faire crier dessus par monsieur Forsak. »

« Tunnel, tunnel, creuser, creuser … Tu n’as que ces mots à la bouche ! »

« Princesse, protéger, princesse, protéger. C’est la même chose pour toi. Nos personnes sont destinées à faire ce qu’elles doivent faire. On ne peut pas changer nos voies. La mienne est de creuser des tunnels. »

… … … … … A part la dernière phrase, le reste … semblait bien plus profond qu’il ne l’aurait cru entendre de la part du jeune garçon. Il avait quel âge d’après ce qu’il voyait ? Huit ans ? Et ce n’était qu’un simple Aspicot ? Comme quoi, il valait mieux ne pas juger un livre à sa couverture. Mais quand même … Sortir une phrase comme ça, c’était soit préparé à l’avance, soit alors appris par … quelqu’un.

« Est-ce que tu vas à l’école ? »

« Pourquoi est-ce que tu veux savoir ça ? Je ne vais pas à l’école puisque je travaille ici. Cela se voit pourtant non ? » répliqua Earnos en haussant les épaules, l’Apitrini respirant fortement comme un peu outré par le comportement de l’Aspicot.

« Je pense que je vais partir. Je n’ai plus rien à faire en ce lieu. »

« Soit … Bonne route, fais attention aux éclats de pierre. »

Oui, oui, c’est ça, c’est ça. Il fit un simple geste de la main pour le saluer avant de recommencer son travail. Son travail … Toujours son travail … Rien que son travail … Ce garçon n’avait que ça en tête ou quoi ?! C’était affreux … De se dire qu’il existait de telles personnes … sans une identité réelle … Comme des pantins … ou des marionnettes.

« Il faudrait peut-être que j’en parles un peu aux autres Apitrinis et aux personnes autour. C’est plus triste qu’autre chose … Ou alors, c’est tout simplement un cas précis. »

Ce qui n’était guère mieux car la reine elle-même irait se déplacer si c’était le cas. Elle n’aimait pas qu’un groupe ou une personne souffre … Alors si elle apprenait au sujet de ce jeune garçon. Enfin … Il allait en discuter avec les autres Apitrinis.

« Ils sont partis … C’est maintenant complètement vide. » murmura t-il dans le silence … Ce n’était pas souvent qu’il était distrait par quelque chose pendant son travail.
Il ne savait pas combien de temps s’était-il écoulé depuis l’apparition de la princesse mais c’était toujours du temps perdu. Allez … Il devait retourner à creuser d’autres tunnels. Ca ne se faisait pas tout seul.

Chapitre 2 : Une princesse volontaire

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Une princesse volontaire

« Où est-ce que tu m’emmènes ? Et puis, c’est quoi ton nom ? »

« Je m’appelle Earnos, princesse Terria. Suivez-moi si vous êtes poursuivie. » répondit-il sans cesser de courir. Néanmoins, il avait un gros problème, il ne savait pas du tout où il se trouvait. Pas du tout même … Il ne connaissait pas … Ah peut-être que si en fait ? Il regarda à droite et à gauche. Ils devaient se rendre dans la ville qu’il avait vue en atterrissant !

Earnos … Earnos … Earnos … Elle ne connaissait pas ce nom mais il était quand même un peu familier à ses oreilles. C’était bizarre, très bizarre … Mais peut-être qu’elle fabulait et qu’elle rêvait ? Oui, c’était sûrement ça. Il n’était pas possible pour elle de connaître un enfant Aspicot … même si il s’était montré assez galant au niveau de l’atterrissage, elle le reconnaissait parfaitement.

Voilà ! C’était parfait ! Enfin, ça dépendait du point de vue. Ils étaient arrivés au beau milieu de la ville. Une ville bien triste et vide d’après ce que l’on pouvait voir. Oh que oui … Il n’y avait pas âme qui vive ou presque. Les rares commerçants ouvraient leurs boutiques mais il n’y avait pas un Chenipan dans les rues. Tout le monde n’était pas aussi matinal que … Hey … Au passage … Comment se faisait-il que la princesse soit déjà debout ?

« Dites-moi … Pourquoi êtes-vous debout ? »

« Hein … Euh et bien … C’est juste … que je suis très matinale ! »

Elle n’allait quand même pas dire à cet Aspicot qu’elle préférait se lever aux aurores tout simplement pour ne pas … avoir de problèmes hein ? Par contre, ce nom … Ce nom … Elle ne savait pas pourquoi mais il était toujours ancré dans sa mémoire ! HI ! Il venait de reprendre sa main, lui demandant de le suivre alors qu’elle hochait tout simplement la tête.

« Tu en as du courage et de l’arrogance, tu le sais, Earnos ? »

« Pourquoi cela, princesse Terria ? Qu’est-ce qui vous pousse à me dire ceci ? »

« Et bien, tu es en train de tenir une main royale, là ! »

… … … Ah. Oui. Elle avait entièrement raison. Il retira sa main sans rougir, ne semblant même pas s’excuser pour sa conduite avant de regarder derrière eux. Au passage … Ils étaient poursuivis par quoi ou qui ? Car c’était bien de s’enfuir … mais de quoi ?

« Euh … Princesse Terria, une petite question si ça ne vous dérange pas. »

« Si tu t’excuses pour ton geste d’avant, je veux … »

« Je m’excuse de vous avoir pris la main mais sinon … Qu’est-ce qui vous recherche ou tente de vous kidnapper ? Car je ne sais même pas ce que c’est, moi … Vous me tombez dessus alors que j’étais en train de creuser un tunnel. »

« Euh … Je ne sais pas qui me poursuit mais oui, si tu ne m’aides pas, je vais être kidnappée ! La princesse ne peut pas être kidnappée ! »

« Non … C’est vrai … Mais bon … Je ne sais pas du tout quoi faire. Il va falloir que nous remontions à la strate supérieure. Là-bas, nous serons plus en sécurité et je connais mieux l’endroit. Vous m’accompagniez ? »

« Quand tu dis plus en sécurité, tu veux parler de quoi ? Il ne faut pas que les autres sachent que je suis là hein ? C’est un secret entre toi et moi ! »

« Et comment je suis sensé vous protéger tout seul ?! Je ne sais même pas qui vous poursuit. »

« Tu es intelligent non ? » demanda t-elle tandis qu’il hochait la tête d’un air négatif.

« Je ne suis pas intelligent. Je ne vais pas à l’école car les revenus de ma famille sont faibles. Alors non … Je ne suis pas intelligent. »

« Tu n’es pas du genre à te vanter hein ? Mais ne t’en fais pas, il suffit juste que tu nous emmènes dans un autre tunnel et je suis sûr qu’ils ne nous trouveront jamais ! »

Hum ? Ce n’était pas une mauvaise idée du tout. Il hocha la tête d’un air positif alors qu’il savait maintenant où se diriger. Dans chaque ville ou village, il y avait toujours un endroit … des plus spéciaux. Il s’agissait tout simplement d’escaliers en colimaçon dans une belle tour faite de bois et de pierre. C’était ainsi qu’ils pouvaient passer d’une strate à une autre … Mais alors pourquoi créer autant de tunnels ? Et bien, les roches n’étaient pas aussi fragiles qu’on pouvait le penser et créer des trous dans les sols ou plafonds selon le point de vue, ce n’était pas simple. C’était son travail !

« On va devoir monter à la strate supérieure … mais peut-être qu’ils nous attendent en haut ?! Tu ne va quand même pas me ramener à eux hein ?! » s’écria la jeune fille aux cheveux blonds alors qu’il haussait les épaules, répondant simplement :

« Vous m’avez dit que vous étiez poursuivie alors je vous sauve. »

… … … Elle lui faisait confiance. Elle n’avait pas le choix de toute façon ! Ils pénétrèrent à l’intérieur d’une tour de plus d’une cinquantaine de mètres de hauteur et là … Une question lui arrivait en tête. Si elle était tombée du trou, elle se serait brisé les os et puis, elle serait sûrement morte. Alors comment est-ce que le jeune garçon avait réussi à …

« Dis … Tu as fait comment pour atterrir à partir du trou creusé ? »

« Hein ? Ben … J’ai sauté comme vous, princesse Terria. Je ne vois pas le problème. »

« Tu as sauté ?! Et tu ne t’es pas fait mal ?! » s’écria t-elle avec surprise alors que le jeune garçon s’arrêtait de monter les escaliers.

« Nous devrions nous dépêcher … Dans cet endroit, nous pourrions être facilement bloqués. Je pense que mon père et mon chef doivent être inquiets. Enfin non … Ils savent que je creuse un tunnel. Dès que nous serons remontés, vous allez me suivre pendant que je creuserai les autres tunnels. Si vous m’accompagnez et restez avec moi, vous serez en sécurité. »

« Alors … Euh … Je n’aime pas vraiment les grottes car ça me pique les yeux. »

Il haussa un sourcil aux paroles de la jeune fille, faisant un sourire discret qu’elle ne comprit pas. Il savait sourire ? C’était la première fois depuis qu’ils discutaient qu’elle le voyait avec un sourire aux lèvres. Finalement, après quelques minutes de marche, elle vint s’asseoir sur les escaliers, essoufflée en disant :

« C’est trop … haut … beaucoup trop … »

« Vous êtes fatiguée ? Grimpez sur mon dos. » annonça t-il alors qu’elle rougissait un peu, se redressant aussitôt en s’écriant :

« Même pas en rêve ! Une princesse ne doit pas être prise de la sorte ! Et puis, je ne suis pas épuisée ! Je vais arriver tout en haut ! »

NA ! C’était quoi ça hein ?! Pour qui est-ce qu’il se prenait ?! Elle n’était pas comme ça ! Pas du tout même ! Elle ne savait pas comment il la jugeait mais ce n’était pas … Ce qu’il pensait ! Ils continuèrent de marcher, la jeune fille ne se plaignant plus du tout jusqu’à arriver au sommet de la tour, une porte s’y trouvant. Il l’ouvrit, laissant place alors à une vaste étendue d’herbe et de pierre. Il était possible de voir au loin de nombreux rochers de taille plus qu’imposante alors qu’il prenait la parole :

« Nous voilà arrivés dans la strate où j’habite. Je retourne forer des pierres. »

« HEY ! Mais je croyais que tu allais m’aider ?! Tu m’as menti alors ! »

« Non … J’ai dit que vous alliez m’accompagner, non ? Alors allons-y. »

Elle ne savait pas du tout quoi penser avec le jeune garçon. C’était quoi le plus important à ses yeux ? Son travail ou elle ? Elle fit une petite moue boudeuse, croisant les bras en l’accompagnant. Le jeune garçon se plaça près d’un rocher qui devient faire une vingtaine de mètres pour environ autant de longueur.

« Et tu vas faire quoi avec tout ça ? »

« Regardez, princesse Terria … Il faut d’abord tapoter contre la pierre. »

Tapoter contre la pierre ? Le jeune garçon collait son oreille contre celle-ci, donnant quelques coups de poing contre la roche. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Après une bonne minute, il s’arrêta finalement, prenant la foreuse qu’il avait mise dans son dos pendant le voyage. Son bras droit se distordit tandis qu’il créait une croix avec sa foreuse.

« Tu fais quoi avec tout ça ? » demanda t-elle une nouvelle fois sans comprendre.

« Je prépare l’ouverture de la nouvelle grotte. Veuillez reculer de plusieurs mètres. »

Reculer de plusieurs mètres ? D’accord … Elle l’écoutait car il semblait savoir ce qu’il faisait. Il tint sa foreuse à deux mains, ses bras semblant se tordre avant qu’ils ne viennent faire tourner la foreuse à toute vitesse. La foreuse percuta la pierre, de nombreux morceaux étant projetés autour du jeune garçon et derrière lui. HEY ! C’était dangereux ça ! Elle évita avec une certaine aisance les morceaux de pierre tout en criant :

« Fais attention quand même ! Tu vas me faire mal ! »

« Pardonnez-moi, princesse. Voilà … Regardez donc. »

Il désigna le trou qu’il avait crée au bout d’une dizaine de minutes. Il était peut-être profond d’environ cinq mètres mais sinon, au niveau de la hauteur, il devait faire trois à quatre mètres et pareil au niveau de la largeur.

« Bon … Maintenant, il faut que je vérifie que tout ne s’écroule pas. »

Il pénétra à l’intérieur de la minuscule grotte, la jeune fille ouvrant la bouche comme pour crier. Mais il était fou ou quoi ?! Si tout lui tombait dessus, il était fini ! Elle pénétra à l’intérieur de la grotte, arrêtant de croiser les bras alors que le jeune garçon forait un petit peu à droite et à gauche, semblant ne même plus se préoccuper d’elle.

« Je suis toujours là. » marmonna t-elle tandis qu’il se tournait vers Terria.

« Je le vois bien, princesse Terria. Je vais creuser plus profondément, veuillez quitter la grotte. Comme ça, vous serez cachée plus en sécurité. Ainsi, vous ne … »

« Je veux essayer cette foreuse. »

« Hein ? Quoi ? » demanda t-il, surpris par la demande de la princesse.

« J’ai dit que j’allais essayer ! » répondit la jeune fille aux cheveux blonds avant de prendre la foreuse des mains d’Earnos, tordant elle-même ses deux bras. Quelques secondes plus tard, elle était déjà en train de creuser, le jeune garçon l’observant faire. Puis subitement, au bout d’une dizaine de minutes, il la tira en arrière, la jeune fille poussant un cri de surprise alors qu’il la forçait à quitter la grotte.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? Et pourquoi est-ce que tu me tu me tires comme ça ?! »

« … … … Ca va s’écrouler car tu creusais n’importe comment. »

HEIN ? MÊME PAS … Il la prit contre lui alors que tout le rocher semblait s’effondrer sur lui-même. … … … Elle baissa la tête, jetant la foreuse au sol avant de faire une nouvelle mine boudeuse. Earnos récupéra l’objet tout en disant :

« On ne se déclare pas Aspicot foreuse quand on le décide. »

« Je suis sûre que je peux l’être si je le veux ! C’est juste que j’ai fait une petite erreur. »

« PRINCESSE TERRIA ! PRINCESSE TERRIA ! »

GLOUPS ! Elle se tendit aussitôt, reconnaissant parfaitement la voix qu’elle venait d’entendre. Le jeune garçon et la jeune fille se retournèrent ensembles, cinq enfants âgés d’environ sept à dix ans courant vers eux. Ils avaient tous la particularité d’avoir des petites ailes dans le dos, la princesse aussi les possédant bien que visiblement, elle n’avait pas pensé un instant à les utiliser lors de la chute. Certains avaient des yeux verts, d’autres bleus, d’autres rouges. Et les habits allaient de pair avec leurs yeux bien qu’ils étaient tous assez simples. L’un des enfants vint dire en récupérant son souffle :

« Enfin … Enfin … Nous vous cherchions depuis plusieurs heures ! Vous ne devez pas quitter le palais sans nous ! Vous le savez très bien ! »

« Les kidnappeurs, n’est-ce pas ? » marmonna Earnos alors qu’elle rougissait aussitôt d’avoir été prise en flagrant délit de mensonge. Elle balbutia :

« Ils sont un peu collants donc bon … Enfin … Ce sont des Apitrinis. Ils sont toujours là avec moi ! Ils ne sont pas méchants mais … »

« Vous m’avez menti, princesse. » reprit-il tandis qu’elle ne lui répondait pas.


Roh … Ce n’était qu’un petit mensonge de rien du tout ! Rien de bien grave ! Hey ! Il n’allait quand même pas la regarder de cet air là ! Bon, elle s’en voulait un petit peu quand même.

Chapitre 1 : Un atterrissage en douceur

ShiroiRyu
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Première partie : Rencontres sur rencontres

Chapitre 1 : Un atterrissage en douceur

« Allez Earnos, c’est l’heure de se… »

« Je suis déjà debout, Papa ! » s’écria un jeune garçon âgé de huit ans. Celui-ci était déjà sorti de la chambre alors que le soleil ne s’était même pas encore levé. Visiblement, il était tôt, très tôt même … Le jeune garçon vint embrasser sur la joue sa mère, une femme des plus élégantes et belles aux cheveux rouges assez courts et à la magnifique robe.

« Bonjour Earnos … Je ne comprendrai jamais comment un enfant de ton âge peut être aussi débordant d’énergie à quatre heures du matin. »

« C’est parce que je suis comme ça ! Allez, je m’en … Ah ! Bonjour Cassina ! Bonjour Passy ! Déjà debout ?! » demanda le jeune garçon en s’adressant à deux adolescentes. L’une n’avait que douze ans mais elle avait une féminité qui rivalisait avec celle de sa sœur Passy âgée de seize ans. Celle-ci avait des cheveux rouges comme sa mère bien qu’ils lui aillent jusqu’au dos tandis que Cassina avait des cheveux blonds un peu en bataille.

« On va dire … qu’on a été réveillées par une personne un peu turbulente et agitée. De toute façon, nous devions nous lever assez tôt alors bon … Ce n’est pas plus grave que cela … Tu n’as pas à t’en faire de nous avoir réveillées, Earnos. » souffla Cassina en bâillant.

« Ah ? C’était moi la personne dont tu parlais ? » questionna l’Aspicot alors qu’il fit un petit sourire amusé, Passy lui donnant une petite tape sur le sommet du crâne. On ne devait pas se moquer de ses sœurs aînées ! Le jeune garçon cria légèrement de douleur avant de tirer la langue, reprenant la parole en s’adressant à son père :

« Bon ! Papa ! J’y vais d’abord ! Si je vois le chef Forsak, je lui dis que tu es sur la route mais que je voulais me dépêcher ! »

« Non mais attends moi un peu … Ah … Il est déjà parti. » souffla avec lenteur le Dardargnan alors que sa femme lui faisait un petit sourire :

« Il est excité … comme tous les jours … Je me demande sur quoi il est monté … Ca m’étonne quand même de sa part … Mais bon … A force, on s’y habituera, n’est-ce pas, mon amour ? »

« J’espère … Bon … Je ne vais pas tarder non plus. Il ne manquerait plus que Forsak m’enguirlande parce que je suis celui qui arrive en retard après son fils de huit ans. Passez une bonne journée dans la boutique de fleur, je vous revois ce soir les filles. »

« Hum … Il a oublié son petit déjeuner … Tu voudras bien le lui donner ? » annonça la femme aux cheveux rouges alors qu’il hochait la tête, l’embrassant tendrement en récupérant deux petits sacs de toile.

Bon … Où est-ce que son fils était passé ? Il ne le voyait pas donc il pouvait en déduire qu’il avait sûrement couru. Ah … Non mais vraiment … Des fois … Il se demandait pourquoi ce petit garçon était aussi vif. Il n’avait jamais su la raison qui le poussait à réagir aussi … follement. Enfin … Pas follement mais plutôt intensément à chaque seconde.

« … … Earnos … … Bon sang … Chef Forsak ? Où est-ce qu’il est parti ? »

« Tu parles de ton fils ? Et je vois que t’es encore arrivé après lui … Bon sang … Vous êtes les premiers à arriver au matin mais faut-il vraiment que le premier ouvrier sur le chantier soit un enfant de huit ans ? Je me dis que tout le monde devrait être honteux sur ce coup là. »

« … … Vous ne pouvez pas savoir à quel point je le suis. Je vais aller lui donner son repas. »

« Fais gaffe quand même … Il est encore en train de creuser dans son coin. Normalement, il devrait bientôt arriver à la strate inférieure. »

La strate inférieure ? Oh bon sang ! C’était quand même une chose très rare … Mais loin d’être impossible … Car le royaume des insectes n’était pas une simple ligne droite sur laquelle toutes les cités étaient installées. Non, cela était bien plus compliqué ! Il y avait plusieurs étages et donc l’endroit où ils creusaient actuellement, il y avait une cité sous leurs pieds, à environ une vingtaine de mètres de profondeur.

« HEY ! Earnos ! Fiston ! Tu m’entends ?! Bon sang … Je suis sûr qu’il a encore mis de quoi se boucher les oreilles ! »

Et c’était exactement ça. Le jeune garçon était en train de forer frénétiquement, ses lunettes rouges sur ses deux yeux alors que des éclats de pierre venaient frapper ses joues et son corps sans que cela ne l’affecte plus qu’autre chose. Il sursauta en sentant une main sur son épaule, s’arrêtant aussitôt avant de se retourner.

« Qu’est-ce que … Papa ?! Qu’est-ce qui se passe ?! »

« Je ne vais pas t’embêter plus longtemps … Travaille bien fiston. »

« Je vais faire de mon mieux comme chaque jour, Papa ! »

« Ca, tu vois, je n’en doute pas un instant, Earnos. »

Et voilà … Le Dardargnan quittait le tunnel que le jeune garçon était en train de créer, une ombre semblant se faufiler entre les matériaux et les nombreuses installations de la zone de travail. L’ombre semblait assez petite mais surtout des plus discrètes, comme si elle avait fait ce genre de chose depuis des années.

« Bon … Maintenant que Papa m’a dérangé, j’en étais où… AH ! »

Il fora un petit coup comme pour créer un X dans la roche, signe de l’endroit où il devait continuer son chemin. C’était la plus facile des choses à faire.

« Bon … Maintenant … On va terminer ça avant de manger tranquillement. »

Il remit ses lunettes rouges sur les yeux alors que déjà, ses deux bras se distordaient, le préparant à creuser comme un fou. Enfin … Un fou … C’était une façon de parler. Il dirait plutôt qu’il était zélé, très zélé ! C’était un mot un peu savant pour un enfant de huit ans mais il le connaissait ! Et oui ! Il n’était pas stupide comme garçon !

… … … Wow … C’était de plus en plus dur de creuser mais il sentait qu’il se rapprochait du « bord » du tunnel ! Bon ! Il allait forcer le tout ! Il poussa un petit cri de rage, pressant de toutes ses forces contre la paroi de pierre sous ses pieds, celle-ci se fissurant peu à peu alors qu’il reculait aussitôt. Quelques secondes plus tard, un trou s’était formé, un peu de lumière en sortant …. C’était bête … Mais cela ne l’étonnait pas de voir de la lumière à partir du sol, c’était loin d’être une chose surprenante.

« Bon … Il va falloir que je prévienne le chef … après avoir visité la strate inférieure ! »

Il poussa un petit soupir, installant sa foreuse sur le sommet de son crâne. Il n’avait aucune difficulté à ce qu’elle reste sur sa tête, celle-ci n’étant pas penchée en avant malgré le poids de la chose. Il se rapprocha du bord, observant à travers le trou.

« Personne visiblement … Je suis tombé dans un coin paumé de la ville au-dessous ? »


Il ne savait pas combien d’heures il avait passées dessus mais au moins, il ne devait pas être plus tard que sept voir grand maximum huit heures du matin ! Donc ça l’étonnait quand même. Les insectes étaient matinaux, quelle que soit l’espèce dont ils étaient issus.

« Je n’ai plus qu’à me laisser tomber … Je suis moyennement motivé mais bon … »

C’était ainsi et il n’avait pas vraiment le choix. Il prit une profonde respiration, se jetant tout simplement dans le trou. L’atterrissage fut des plus douloureux mais il ne poussa même pas un petit cri de douleur, se relevant tout simplement.

« Oui mais non … Visiblement, je me suis trompé d’endroit … Est-ce que mes calculs étaient faux ? » se demanda t-il en regardant tout autour de lui.

Il était en-dehors d’une ville. Non … Il était même à bien cent mètres de celle-ci. Qu’est-ce qu’il avait put faire pour se tromper aussi lourdement ? Ca ne lui ressemblait pas du tout.

« Bon et maintenant … Je suis sensé faire quoi ? Il n’y a pas de quoi remonter à la strate supérieure visiblement … Et zut … Le chef ne va pas être content du tout. »

Ce n’était pas normal qu’il se trompe. Il recommença à regarder autour de lui. Il y avait peut-être un indice … quelque chose qui lui disait qu’il avait bien creusé ? Ou alors … Hum … Il devait se rappeler de la grotte dans laquelle il avait creusée.

« Non … Normalement, tout est bon … C’est quand même bizarre … D’après ce que le chef m’a dit … J’ai creusé au bon endroit … Peut-être que c’est parce que la ville va s’agrandir ? »

C’était sûrement ça oui … C’était même là l’unique explication qu’il avait en tête ! Puisque les villes n’étaient jamais faites pour être réellement « immobiles », alors elles allaient s’expander … Enfin … Non … C’était pas le mot qui était bon, il était sûr qu’il pensait d’une façon bête … C’était quoi alors le mot utilisé ?

« HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! Attention à celui ou celle qui est en bas ! »

Hein ?! C’était quoi cette voix ?! Il eut à peine le temps de relever la tête vers le trou qu’il avait creusé dans le plafond qu’il remarqua une robe jaune et noire … qui en tombait ?! Il aurait bien aimé bouger sur le coup mais … Il n’y arrivait pas … Il ne pouvait que la réceptionner. Il jeta sa foreuse sur le sol, tendant ses deux mains en avant pour accueillir une fille âgée d’environ huit ans.

« Wow … C’est la première fois qu’on me prend comme ça ! »

Hein ?! Il n’avait même pas pris la parole qu’il reconnaissait déjà la jeune fille en face de lui. Ses cheveux blonds assez courts, une robe bouffante jaune et noire avec des rayures … Mais surtout … Deux yeux rouges … allant de pair avec … le rubis incrusté dans son front. Un rubis assez … petit encore mais plus que beau.

« Tu ne sais pas parler ? Tu es mu … AIE ! »

Il venait de la lâcher à cause de la surprise mais elle avait quand même bien changé en trois ans … Sauf que visiblement, elle ne se rappelait pas de lui. Lui-même avait eu un peu de mal, il devait le reconnaître mais bon …

« Par contre, là, c’était moins gentil de ta part. Ouille. »

Elle se releva, s’époussetant alors qu’il continuait de l’observer avec un peu d’étonnement. Qu’est-ce que la princesse du royaume faisait ici ?! Il avait l’impression qu’elle était apparue au moment où il s’y attendait le moins. Depuis trois années … Il pensait à chaque fois revoir la reine et sa fille … Mais là … Sur le coup, pour cette journée, il ne s’était pas retourné une seule fois et voilà ce qui lui tombait du « ciel ».

« Bon … C’est dommage que tu ne saches pas parler sinon, tu aurais pu m’aider. »

« Je sais parler … C’est juste que je suis un peu étonné. » répondit-il alors qu’elle poussait un petit cri de surprise. Il parlait ! Il parlait pour de vrai !

« Il faut que tu m’aides alors ! Il faut vraiment que tu m’aides ! Je suis poursuivie par des personnes qui veulent me faire du mal ! »

Il haussa un sourcil suspicieux. Elle ? La princesse en danger ? Qui voudrait faire de mal au symbole du royaume des insectes ? C’était tout simplement impossible. Pourtant, elle semblait vraiment très sérieuse. Hum … Bon …

« Je veux bien vous aider. Si vous voulez bien me suivre, mademoiselle la princesse. »

… … … Oups. Elle avait été repérée très facilement visiblement. Elle baissa la tête en émettant un petit sourire confus. Dommage, ça n’allait pas être aussi simple que ça maintenant ! Bon … C’était ennuyeux mais elle allait devoir se débrouiller … HIIII ! Il venait de lui prendre la main, commençant à courir avec elle. Il l’emmenait où ?!