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Chapitre 10 : Une unique raison

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : Une unique raison

« Qui est cette femme, Rokan ? » demanda l’adolescent aux cheveux noirs, ses deux marques disparaissant sur ses mains tandis qu’il fronçait les sourcils.

Le fait d’avoir entendu le nom Rédempteur … Rien que cela … Ca prouvait une chose … Cette femme … n’était pas n’importe qui. Ca devait même être tout le contraire. Il attendit que celle-ci prenne la parole, l’adolescent faisant un geste de la main pour l’inviter à commencer.

« Ariné … Je m’appelle Ariné et je suis une Shaymin, une pokémon légendaire terrestre. »

« Qu’est-ce que tu fais ici, Ariné ? » murmura Rokan, restant à genoux devant Personne.

« Je suis venue t’arrêter avant que tu fasses une bêtise ! Heureusement que je suis arrivée à temps car sinon … car sinon … » commença à dire la femme avant de sangloter, des larmes s’écoulant de ses yeux une nouvelle fois.

« Hum … Tu n’avais pas à te mêler de tout ça. Dorénavant, tout est terminé. » répliqua aussitôt Rokan, la femme continuant de pleurer.

C’était … la première fois qu’il voyait une femme … de plus d’une trentaine d’années qui pleurait … C’était bizarre … Comme quoi … Les légendaires ennemis étaient aussi capables de pleurer … Mais il comprenait parfaitement ce que cela voulait dire … Pourquoi elle pleurait … Pourquoi elle était ici … Il suffisait de voir la raison de ses sanglots, la raison de ses pleurs tandis que celle-ci se relevait, s’approchant de lui.

« Personne … Tues-moi maintenant. J’ai assez vécu … » annonça Rokan une nouvelle fois, posant ses deux mains sur ses épaules.

« Et elle ? Tu n’as pas l’impression que tu oublies quelque chose ? Tu veux mourir en laissant seule cette Shaymin ? » demanda l’adolescent, le regardant de ses yeux rubis.

« Elle a vécu sans moi auparavant … Elle vivra sans moi lorsque je ne serai plus là. » répondit Rokan en détournant un peu le regard.

« Soit … Si tu le prends ainsi … Je pense que je n’ai plus rien d’autre à faire avec toi. »

Hein ? Quoi ? L’adolescent passa à côté de lui, semblant l’ignorer superbement en s’approchant d’Ariné. Celle-ci parut surprise de le voir, séchant ses larmes. Hum … Elle semblait être une femme très gentille et douce d’après ce qu’il voyait d’elle. Il ne la connaissait pas … mais … Elle semblait très protectrice hein ? Rien qu’à la regarder … Il ne savait pas pourquoi … Mais il pensait à sa mère … Elle devait être une femme vraiment … exceptionnelle cette Shaymin. Avec lenteur, il tendit ses deux mains vers elle, faisant apparaître ses deux marques alors que Rokan s’écriait aussitôt :

« PERSONNE ! QUE FAIS-TU A ARINE ?! »

« Rien du tout … Je vais lui laisser le choix. » murmura t-il avec lenteur.

« Le … Le choix ? » s’interrogea la femme aux cheveux verts, surprise d’entendre cela.

« Et bien… Tu m’as demandé de laisser la vie à Rokan, n’est-ce pas ? De toute façon, j’ai le droit de vie ou de mort sur lui depuis qu’il a perdu contre moi. Tu pourrais très bien te battre contre moi pour le défendre mais je ne crois pas que c’est ce qu’il veut, n’est-ce pas ? »

« Elle n’a rien à voir dans cette histoire. Elle n’est rien pour moi. » répondit Rokan.

« … … … Soit … … … Je peux donc lui faire ma proposition. Ariné ? C’est bien cela ? Mademoiselle Ariné ? Je laisserai Rokan en vie si vous me confiez vos pouvoirs. »

HEIN ?! Même Metsubi ouvrit en grand ses deux yeux. Elle avait cru mal entendre ! Personne demandait à Ariné de se sacrifier pour que Rokan reste en vie ?! L’homme aux cheveux bleus tenta de s’approcher de l’adolescent mais ce fut Metsubi qui arriva la première à sa hauteur.

« Je peux savoir ce que tu fais, Personne ? » demanda t-elle sur un ton neutre bien qu’on sentait qu’elle était sur le point de se mettre en colère.

« J’impose mes conditions sur une personne en état d’infériorité. Rokan, tu n’as rien à dire puisque tu ne t’intéresses pas à elle. Veuillez nous laisser seuls maintenant. »

… … … Que … QUOI ?! Il n’allait pas laisser faire ça ! Ariné ne pouvait pas mourir ! Il la savait souvent en danger et avec de gros problèmes à cause de lui … Et là … Il allait la laisser mourir ?! HORS DE QUES…

« J’accepte … si c’est une promesse que Rokan sera sauvé. »

« MAIS J’AI PEUT-ÊTRE MON MOT A DIRE ?! » hurla une nouvelle fois Rokan avant que Personne ne demande à Ariné de le suivre. Il ne voulait pas être dérangé pendant l’opération. Malgré une certaine réticence, elle l’accompagna, laissant Metsubi et Rokan en plan. Dès qu’ils furent éloignés à une cinquantaine de mètres, l’adolescent retendit ses deux mains, murmurant une nouvelle fois :

« Nous pouvons recommencer … Donnez-moi vos mains … et préparez vous … »

« Je ne … vous imaginais pas ainsi … Rédempteur … Mais dans le fond, plus le temps passait et plus Rokan donnait une description vous ressemblant réellement …. »

« Il a terriblement souffert par ma faute … Je suis celui dont les mains sont tachées du sang de son fils … Il a toutes les raisons de me haïr … mais il ne le fait plus. Je ne peux qu’accepter son choix de vouloir mourir … ou le refuser … Il se sent terriblement seul … Donnez-moi vos mains … Nous allons voir une chose … Si vous voulez vraiment mourir ou si votre cœur veuille que vous restiez en vie. »

Hein ? Elle déposait ses deux mains dans celles de l’adolescent, les marques d’Arceus commençant à briller fortement, aveuglant la zone dans laquelle ils se trouvaient. Les lèvres de l’adolescent murmurèrent avec délicatesse :

« Ariné … Veuillez le rendre heureux, je vous en prie. »

« … … … Que se passe t-il ? » bafouilla t-elle avant d’être enveloppée de lumière.

Ailleurs, l’adolescente et l’homme aux cheveux bleus remarquèrent la lueur à travers les arbres. Rokan baissa les yeux, serrant les poings comme pour ne pas s’énerver. Pourquoi ? Pourquoi avait-il fait ça ?! Il pensait vraiment … S’était-il trompé depuis toutes ces années ?!

« Il y a sûrement … une bonne explication … à cela … »

Elle voulait penser ainsi … Elle ne voulait pas penser autrement. Il n’oserait faire souffrir sans raison … Ou peut-être que si ? Depuis la mort d’Omera … Il avait récupéré tellement de pouvoirs, même temporairement … Alors peut-être que …

« Rokan … Je suis là … » chuchota une voix avec lenteur à travers les arbres avant que n’apparaisse Ariné. Elle avait le regard livide, la peau blanchie alors qu’elle titubait. Aussitôt, le Manaphy courut vers elle, la rattrapant avant qu’elle ne s’écroule dans ses bras. Personne apparut à son tour, derrière la femme alors que Rokan s’adressait à lui :

« Qu’est-ce qu’elle … a ? Je croyais que … »

« Qu’elle était morte ? Visiblement … Il semblerait que son désir de vivre soit plus fort que son abandon de la vie … En échange, elle s’est retrouvée grandement amputée d’une partie de ses pouvoirs. Dorénavant, elle sera beaucoup trop faible pour se défendre et même un pokémon de bas étage risquerait de la blesser. Si tu es un homme, tu sais quoi faire. Je me retire. J’ai pas que ça à faire … Rokan, tes pouvoirs ne m’intéressent pas mais ceux de la Shaymin me seront sacrément utiles. Je ne crois pas avoir eut des pouvoirs issus d’une pokémon légendaire liée aux végétaux. Allez … Et que je ne te revois plus … Rokan. »

Il s’était mis à courir à toute allure, délaissant complètement les deux adultes et l’adolescente, celle-ci restant immobile pendant quelques secondes avant de pousser un cri. Elle commença à courir à sa suite, Ariné restant dans les bras de Rokan, la tête baissée et déposée contre son torse. Elle restait parfaitement immobile, semblant heureuse.

« PERSONNE ! PERSONNE ! Attends-moi ! Qu’est-ce qui te prends ?! »

« Je rentre à la base de l’ultime élément … Voilà ce qui me prends … »

MAIS QU’IL S’ARRËTE ! Elle le rattrapa, sautant sur lui avant de le plaquer sur le sol, l’adolescent s’immobilisant complètement. Il ne pouvait plus bouger, attendant que Metsubi prenne la parole, ce qui ne tarda pas à arriver.

« Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Tu n’étais pas obligé … de prendre ses pouvoirs. Elle pouvait mourir même. »

« Je fais ce que je pensais être bon … C’est tout. Sans ça, il aurait continué … Elle l’aime … Elle l’aime tellement, ça se voit dans son regard, dans ses paroles, dans ses gestes … Elle n’a pas hésité une seconde … pour ça. Pourtant, quand on les regarde, ils sont complètement différents … et pourtant … Ils ont besoin l’un de l’autre. Les plantes ont besoin d’eau pour vivre … Mais l’inverse n’est pas vrai … De l’autre côté, l’eau se fait absorbée par les plantes donc il y a une relation de destruction entre eux … L’eau est faible par rapport aux plantes … Mais voilà … Quand tu vois cette … Ariné … Elle l’aime vraiment … Ca se voit partout ! Et Rokan … Il ne semblait pas comprendre … ou refuser cette possibilité. »

«  Ca ne répond pas à ma question, Personne. »

« J’ai fait ça pour eux … Pour que Rokan ne pense plus à mourir … Et protèges Ariné. Dorénavant, je lui ai donné une nouvelle raison d’exister, voilà tout. »

… … … Il ne voulait donc pas avoir plus de pouvoirs ? Il semblait sincère … Et à cause de ce qui s’était passé cette après-midi, elle avait commencé à douter de lui … Quelle idiote. Elle se retira, le laissant se mettre debout sauf qu’il ne bougea pas, tendant ses bras sur les côtés. Qu’est-ce qu’il attendait ? Qu’elle lui tende la main ?

« Ca doit être beau … l’amour … non ? » dit-il subitement, l’adolescente posant son regard sur lui, incrédule par ses paroles.

« Tu dis cela comme si tu n’avais … jamais ressenti ça … »

« Je ne sais pas si j’ai ressenti ça un jour … Peut-être que ça n’a jamais été le cas avec Omera ? Et toi ? Et Crusaé ? Je ne sais pas … »

« Tu veux te venger pour ma réaction par rapport à cette après-midi ? » demanda t-elle en commençant à trembler.

« Non … Pas du tout ? Pourquoi ? »

« … Car tu viens de me dire que tu ne m’aimes pas … Mais bon … Si tu le prends comme ça … » reprit l’adolescente, soupirant longuement. Personne se redressa, disant :

« Je ne comprends pas tout … Mais quand j’ai vu … ce qui se passait avec Ariné et Rokan … C’était contre-nature … Il n’y a aucune chance qu’ils aient des enfants … Ils sont comme l’eau et le feu … Enfin non … Là, ce n’était pas pour rire … Ils sont comme l’eau et la plante. Mais elle a l’air de véritablement l’aimer. »

Il se releva finalement, s’époussetant comme si il ne comprenait pas du tout ce qui se passait. Elle-même semblait plutôt perdue quand on la regardait bien. A quoi est-ce qu’il pensait ?

« Je ne sais pas si j’aime réellement … Enfin elle était prête à perdre la vie pour lui. Elle était décidée … Sa vie ne la préoccupait pas … simplement celle de l’homme qu’elle aimait. Je me demande si c’est ça aimer une personne dans le fond ? »

« Alors tu m’aimes, c’est tout. Et tu aimes Crusaé aussi. Et moi, je t’aime. »

« Oui … Sûrement ? Je dois t’aimer, je pense. Et Omera ? Elle m’aimait alors ? »

« C’est plus compliqué que ça, je crois, Personne. »

Plus compliqué que ça ? Enfin … Il avait été attaqué et cette affaire s’était réglée sans problèmes … A côté, il s’était passé quelque chose … de différent aujourd’hui … C’était la première fois qu’il se promenait avec Metsubi … Mais c’était aussi la première fois qu’il voyait une telle chose … En face de lui … Ah … Tout était bien compliqué, comme l’avait signalé Metsubi. Peut-être qu’il trouverait une réponse plus tard ? Peut-être …

Chapitre 9 : Défaite cuisante

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Chapitre 9 : Défaite cuisante

« Pardon Metsubi ! Pardon, pardon, pardon ! »

Il s’inclinait plusieurs fois pour s’excuser mais l’adolescente n’en décolérait pas. Elle ne le montrait pas mais elle était plus triste que furieuse par ce qu’il venait de faire. Et même ses explications ne lui permettaient pas de se défendre. Non … Il était indéfendable.

« Personne … C’était vraiment si mauvais ces minutes avec moi ? Dehors ? Que tu es obligé de mentir pour tenter de te défendre ? »

« Mais je ne mens pas … Metsubi. Je suis vraiment sérieux ! J’ai vraiment vu Omera et les autres … Et puis, ils étaient vivants … Ils touchaient les personnes. »

« … … Ca ne réponds pas à mes questions … … … » reprit-elle avec lenteur tandis qu’il balbutiait quelque chose d’incompréhensible. Il devait s’excuser … mais comment ?

« Euh … Non … Enfin non, c’était pas vraiment déplaisant. » dit l’adolescent aux cheveux noirs, passant une main dans ces derniers d’un air gêné.

« Pas vraiment … Cela veut dire que ça l’est un peu ? D’accord … Pardon de te déranger avec ça, Personne. Je pensais que ça te ferait plaisir puisque tu m’avais invitée. Mais au final, tu as juste fait ça par pitié car à part toi, je ne parle avec personne d’autre ? »

« Hein ?! MAIS NON ! Je n’ai jamais dit ça, Metsubi ! Je te jure que c’est vrai ! J’ai vraiment rencontré Omera et les autres ! » s’écria t-il, un peu énervé et apeuré par quelque chose qu’il ne comprenait pas complètement. Est-ce que … qu’il avait peur de la réaction de Metsubi ?

« C’est bon … Je comprends juste que tu penses encore à Omera au point de la revoir même dans ces moments. Ce n’est pas grave du tout. Et puis bon, tu fais encore quelques cauchemars non ? Même si tu ne penses pas que c’est une hallucination, il y a de fortes chances que ça soit le cas pourtant. »

« NON ! CE N’EST PAS LE CAS BORDEL ! ILS ETAIENT BIEN VIVANTS ! TU ES IDIOTE OU QUOI ?! »

Voilà que des têtes se retournaient vers eux alors qu’elle faisait un pas en arrière, surprise de l’entendre lui crier dessus. Depuis son retour, c’était la véritable première fois qu’il levait la voix vers elle. Pour toute réponse, elle détourna ses yeux blancs, soufflant :

« Pardon … Personne … Je crois que je vais rentrer maintenant … La sortie est terminée. »

« Hein ? Mais non ! Pardon de m’être emporté … C’est juste que d’habitude, tu me crois … Est-ce que tu ne veux pas me croire car tu es en colère contre moi ? »

« Personne … Est-ce que j’ai l’air d’être en colère ? » demanda t-elle en reposant ses yeux blancs sur lui. Non … Ce n’était pas le cas … Lorsqu’elle avait un sentiment néfaste ou qu’elle combattait, ses yeux étaient noirs mais alors … Pourquoi ? Pourquoi ? Est-ce qu’il avait vraiment rêvé ? C’était juste … absurde … Mais … Peut-être que oui ? Enfin bon … Ils quittaient la ville et il allait devoir s’excuser réellement.

Elle ne lui décrocha pas un seul mot tandis qu’ils marchaient maintenant sur une route de terre. C’était un petit coin tranquille et tout cela allait prendre plusieurs heures avant qu’ils ne se retrouvent au point de rendez-vous pour pouvoir retourner à l’Ultime Elément. Enfin … Cela aurait normalement dû se passer ainsi si … IL ne s’était pas présenté devant eux.
Ses cheveux bleus, les mêmes vêtements depuis des années … mais un regard de moins en moins dévoré par la vengeance. L’homme n’avait même pas tenté de se cacher, se présentant tout simplement à côté d’un des rares arbres parsemant les alentours du chemin. Il croisait simplement les bras, Metsubi fronçant les sourcils.

« Rokan … Jamais au bon moment, n’est-ce pas ? » murmura tout simplement l’adolescent, se positionnant devant Metsubi.

« Je n’avais pas pour but de te déranger pendant que tu te promenais avec ta petite amie. De toute façon, la seule personne qui m’intéresse, c’est toi. Le reste n’a guère d’importance à mes yeux. » répondit l’homme avant que Personne ne souffla à Metsubi :

« Je me charge de lui … Tu ne t’occupes pas de ça, d’accord ? »

« Je ne suis pas la petite amie de Personne. » répondit-elle aussitôt, comme pour parfaitement contredire Rokan. Celui-ci parut étonné de l’entendre, Personne semblant avoir la même réaction. Au moins, elle était claire et directe … mais elle disait aussi la vérité.

« Oui … Enfin bon … C’est pas le problème que je sache. » rétorqua Personne comme un peu offensé par les propos de l’adolescente. Elle lui en voulait terriblement hein ? Ca s’entendait avec ce qu’elle venait de dire. Hum … Enfin … Bon …

« Si vous avez terminé … Je pense que nous pourrons commencer, n’est-ce pas ? Toujours en un contre un, Personne ? » demanda l’homme aux cheveux bleus, une puissante aura émanant de l’intégralité de son corps alors qu’il prenait la pose.

« Toujours … De toute façon, je n’ai pas à demander à d’autres de combattre pour quelque chose que j’ai commis … Je subirai jusqu’au bout et en solitaire la raison de ta colère. »

« Soit … Je n’en attendais pas moins de toi, Personne. Sauf que cette fois-ci, j’ai poussé ma puissance à son paroxysme. Dorénavant, il n’y a pas d’autres issues que la mort. »

Que la mort … Il entendait toujours ce mot là de la part de Rokan mais au fur et à mesure que le temps s’écoulait, que les combats se présentaient, il savait que tout cela était différent … Ça n’avait plus la même intonation … La première fois, ce fut avec de la colère et de la haine … La seconde fois avait été avec un certain … respect difficile à cerner … comme si Rokan lui-même ne croyait pas à ce qu’il disait et enfin Là … La troisième fois … Ce n’était que de la résignation … presque un abandon … Comme si il jouait toutes ses cartes aujourd’hui pour ce combat.

« Je vais te montrer une puissance que nul ne peut atteindre sans un entraînement acharné. »

« Soit … J’attends ça avec impatience. Je vais te montrer aussi ce qui s’est passé depuis le dernier combat. Metsubi, tu peux reculer s’il te plaît ? »

Encore une histoire de mâle dominant d’après ce qu’elle pouvait entendre. Enfin bon … Il avait affronté Rokan une seconde fois pendant qu’elle n’était pas là … Et d’après ce qu’elle pouvait voir, l’adolescent n’avait guère plus peur de l’homme aux cheveux bleus.
Celui-ci n’avait pas tardé à émettre une puissante aura autour de lui, cette aura semblant se concentrer ensuite entre ses deux mains avant qu’un rayon dévastateur n’en sorte. Celui-ci passa juste à côté de Personne, balayant complètement le chemin sur une centaine de mètres de distance et deux mètres de diamètre. Wow … L’adolescent transpira légèrement, surtout à cause de l’émanation de chaleur causée par le laser.

« … Wow … C’est vrai, je vois ça … Ce n’était pas n’importe quoi. »

« Et ce n’est que le début … Là … J’ai fait exprès de viser à côté pour que tu puisses bien voir ce qui t’attends. Maintenant … Apprêtes-toi à le goûter en pleine face ! »

Hum ? Il semblait perdre quelques secondes visiblement. Et lui n’en profitait pas pour l’attaquer ? Etait-il stupide ? Ou alors trop confiant ? Ce n’était pas dans le genre de Personne d’agir ainsi. Mais bon … S’il voulait faire une telle chose … C’était alors compréhensible. L’adolescent aux cheveux noirs restait immobile, Metsubi observant le combat sans un mot, comme à son habitude. Comme elle l’avait bien remarqué, Personne n’avait aucun souci visiblement … ce qui était une excellente chose.

Le second laser arriva droit sur Personne, celui-ci semblant vraiment très sérieux sur le fait de le prendre sans tenter de l’esquiver. Il tendit sa main droite vers Rokan et le laser, donnant tout simplement un uppercut en direction du laser. Un vent violent se souleva, ayant pour conséquence d’envoyer le rayon dans les airs.

« Ca ne sera pas suffisant … Rokan … Je pense qu’il vaut mieux s’arrêter là maintenant. » répondit-il alors que Rokan souriait :

« Pas le moins du monde … Je n’en attendais pas moins de ta part … »

« Cela semble te faire plaisir, Rokan. » reprit l’adolescent, un peu suspicieux alors qu’il s’attendait à voir l’homme être étonné par le fait que son attaque aie été aussi facilement repoussée par un simple coup.

« Plaisir ? Non … C’est juste que je voie que je ne suis pas le seul à m’être amélioré. »

« Oh … Je l’ai été bien plus que cela … Tu ne peux pas savoir ce que j’ai vécu durant toutes ces années … Entre notre combat précédent et celui-ci. »

« Oh que si … Tu as perdu de nombreuses personnes. Au final, ta vie est encore plus triste que la mienne … Je ne sais pas si on peut dire que cela est un coup du destin. »

Un coup du destin ? Un mauvais sort qui lui était jeté dessus ? Peut-être … Comme une vengeance pour la mort de Solor et de tant d’autres ? Peut-être … Il ne savait pas car il n’y avait jamais pensé mais peut-être que oui …

« Hein ? Quoi ? » s’exclama t-il aussitôt en voyant Rokan qui était arrivé à sa hauteur, un sourire aux lèvres. C’était maintenant ses deux poings qui brillaient fortement.

Les poings vinrent frapper l’adolescent au niveau du ventre, l’envoyant voler au loin sauf qu’à ce moment là, une paire d’ailes gigantesque de couleur blanche apparaissant dans son dos. Il revint atterrir avec une certaine facilité, un peu de sang s’écoulant de ses lèvres alors que Rokan poussait un profond soupir.

« Il fallait que je m’en doute … Oui … C’est donc finalement impossible … »

« J’ai les pouvoirs d’Elugabeth, une pokémon céleste. Je ne pense pas que tu sois capable de … » commença l’adolescent alors que Rokan le coupait aussitôt :

« Laisse-moi donc quand même essaye au cas où ! »

C’était lui … ou Rokan semblait terriblement épuisé par ses nombreuses attaques ? Hum … Ca devait être une erreur … Il devait même sûrement se tromper … Le combat ne durait même pas depuis quinze minutes, Rokan ne pouvait pas être fatigué. La preuve en était qu’il recommençait ses mêmes attaques, que cela soit son laser ou alors ses deux poings … C’était des coups qui semblaient horribles et surpuissants et pourtant … pourtant …

Pourtant … Tout était si facile à stopper … à repousser … Il le savait … Même les projections d’eau semblaient sans effet contre lui … Même les attaques élémentaires avec ses pouvoirs liés aux végétaux n’avaient aucune force … Comment c’était possible ? Peut-être que dans le fond … Il était devenu trop fort ?

C’était un simple constat tandis que Rokan gardait son sourire … Un sourire qui clochait … Un sourire qui semblait … dépité … attristé … résigné … Il n’avait aucune explication à ce sujet … Il n’était pas dans le cerveau de Rokan mais quelque chose clochait … Et puis, là, il ne faisait que constater que Rokan ne lui faisait plus aucun effet. Il n’avait même pas encore attaqué une unique fois.

Il était peut-être temps d’agir alors ? Sa main droite fut parcourue par de nombreux éclairs qu’il envoya en direction de Rokan. L’homme aux cheveux bleus n’eut pas le temps de réagir, la foudre s’abattant sur son corps, le forçant à pousser un cri horrible de douleur. Il venait de souffrir grandement et tout son corps venait en un instant de se recouvrir de nombreuses brûlures crées par les éclairs. De la fumée sortait de son corps alors que Rokan gardait son sourire aux lèvres, posant un genou au sol.

« Je m’en doutais … Dès l’instant où tu as repoussé mon laser … Je m’en doutais … »

« Tu te doutais de quoi, Rokan ? » demanda l’adolescent avec lenteur.

« Que ça ne servait à rien … J’ai atteint le summum de ma force … Je ne pourrai jamais devenir plus fort que maintenant … Je ne peux plus progresser … Ca m’est impossible. Mais pendant que j’apprenais à utiliser ces pouvoirs … Il a fallut que toi aussi tu t’améliores … Et tu n’as plus le corps d’un gamin … Tu es devenu un adolescent … Et lorsque tu seras un adulte, ça sera juste … AH ! Je me demande si Solor ressemblerait à ça si il avait pu continuer à grandir … Non … Je ne crois pas … Nous ne sommes pas constitués ainsi. Je reconnais ta victoire parfaite, Personne. »

« Tu ne vas pas t’enfuir comme les autres fois ? » questionna Personne alors que Metsubi s’approchait de lui, le combat étant fini.

« Et pourquoi faire ? Ca me servirait à quoi ? Je ne peux rien faire, je ne peux même plus venger mon fils, je ne peux pas tuer son assassin, j’éprouve même de la fierté envers ce dernier. Je suis fier de voir que malgré tout ce qui s’est passé, tu n’as pas sombré dans une folie destructrice et vengeresse comme moi après la mort de Solor … Et pourtant, tu aurais pu car de nombreuses personnes qui t’étaient proches sont mortes… Je suis pathétique … »

« Je n’ai jamais pensé cela de toi, Rokan. » reprit l’adolescent, croisant les bras et surtout gêné pour une raison inconnue de l’homme. Celui-ci n’était pas visiblement pas au courant que Personne avait décidé de vouloir se venger de l’Heatran qui avait causé la perte d’Omera, Cassy et Elugabeth.

« Prends mes pouvoirs, Personne. Ils ne sont guère plus imposants que ceux de Solor, ils sont même risibles comparés à ceux des autres légendaires que tu as … Mais mets un terme à ma vie. »

… … … Quoi ? Après tout ça, il lui demandait de l’achever ? Comme ça ? Alors que c’était lui qui venait de lui dire qu’il avait eut raison de ne pas vouloir se venger ? Qui venait de lui montrer que ça ne servait à rien de chercher à tuer dans ce seul but ? Non … C’était plus compliqué que ça … Mais Rokan venait de lui montrer que c’était risible d’agir comme ça … Et là … Il voulait qu’il le tue ?

« Je refuse de faire cela … Je ne suis pas un assassin, Rokan. »

« Mais moi si … Et saches que j’ai tué bon nombre de personnes … »

« Tout autant que moi … En fait, non … Je me cache la vérité … Je suis un assassin … Mais non … Je ne tues pas car je le désire réellement. Je ne te tuerai pas … »

« Ma vie n’a plus aucune signification … Personne … Même si c’est risible … Non … Pathétique ? Inconcevable ? Car je suis cela qui te hait le plus au monde … Je veux que ça soit toi qui me tue … Fais-le s’il te plaît. »

… … … Non … … … Il n’allait pas le faire, n’est-ce pas ? Il se tourna vers Metsubi, la regardant longuement mais celle-ci ne semblait avoir aucune émotion … comme souvent … Rokan s’était mis à genoux, la tête baissée, attendant son sort. Il avait l’impression de condamner un homme … mais celui-ci n’avait plus le désir de vivre … Est-ce qu’il pouvait lui retirer la vie ? Comme cela ?

… … La réponse était non … … Il ne pouvait pas … Mais il le devait … Entre pouvoir et devoir … Entre pouvoir et vouloir … Non … Entre vouloir et devoir … Il ne voulait pas mais il le devait … Oui … Oui … Ses marques d’Arceus étaient apparues sur ses deux mains avant qu’il ne se mette à quelques centimètres de Rokan, chuchotant :

« Rokan … Je ne t’ai jamais réellement considéré comme un ennemi … »

« Pfff … Ne prononces pas de paroles que tu regretteras. Si je te disais comment ma considération à ton égard a évolué au fil du temps … »

« Non … Saches juste que … Je trouvais que tu étais un passage obligatoire … Quelque chose comme … Si tu étais important … pour me rappeler ce que je suis, ce que je fais, ce que je subis … Tu es quelqu’un qui me montre à quel point, je suis cruel … comme la déesse Arceus. »

« … … … Non … Tu n’es pas cruel … … Tu ne fais pas cela par désir. »

Sûrement … Oui … Il avait sûrement raison … Il devait maintenant poser ses mains sur les épaules de Rokan et mettre un terme à sa vie. Une vie … parsemée de tristesse … toujours dans un seul et unique but … Mais une vie qui allait s’arrêter. Ses mains ne furent plus qu’à quelques centimètres des épaules de Rokan avant qu’une voix féminine ne crie :

« NON ! REDEMPTEUR ! NE FAITES PAS CA ! »

Il se retourna, surpris de voir une femme aux cheveux verts qui courait vers eux, les larmes aux yeux. Surpris ? Il l’était bien moins que Rokan, celui-ci murmurant :

« Ariné ? Je t’avais dit … de ne pas t’en mêler … »

« S’il te plaît, Rédempteur ! Ne tues pas Rokan ! Je vous en prie ! Ne le tuez pas ! »


Hein ? Quoi ? Depuis quand est-ce qu’on le vouvoyait ? Et pourquoi elle pleurait ? C’était qui déjà à la base ? A part le prénom … Il n’avait jamais vu cette personne avant aujourd’hui. Mais les sanglots et les pleurs semblaient bien réels … Et Rokan semblait la connaître.

Chapitre 8 : Fantômes physiques

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Chapitre 8 : Fantômes physiques

Il n’arrivait pas à croire ce qui se produisait devant lui. Ce qu’il venait de faire … Plusieurs semaines s’étaient écoulées depuis ce petit incident et là, aujourd’hui, il était en plein centre-ville, attendant assis sur le bord d’une fontaine. Oui … Il n’arrivait pas à croire ce qu’il avait demandé … Enfin, on l’avait un peu forcé en lui demandant d’aller prendre du repos car il travaillait beaucoup trop ces derniers temps mais quand même …

« Il faudrait que j’arrête de dire des bêtises … Ca n’emmène jamais rien de bon. »

« Personne. Je suis là. » répondit subitement une voix alors qu’il relevait les yeux, arrêtant d’observer ses deux pieds.

Metsubi … Ah … Depuis quand est-ce que … l’adolescente portait des jupes ? Elle était plus que ravissante dans sa jupe blanche lui allant jusqu’aux genoux alors qu’elle chandail de même couleur. Elle avait toujours ses deux couettes noires au niveau des joues mais elle était drôlement belle. Elle portait un petit sac à dos tandis que lui-même se levait.

Lui avait opté pour quelque chose de plus simple. Juste un jean bleu avec un pull noir. Rien de bien transcendant quand on y réfléchissait. Mais pourquoi avait-il accepté de prendre quelques jours de repos ? Puis aussi d’inviter Metsubi à aller se promener en ville ? Quand il lui avait posé la question, toutes les têtes dans la cantine s’étaient tournées vers eux. Et après, ce fut plusieurs éclats de rire amusés.

« Personne ? Nous y allons ? » demanda une nouvelle fois l’adolescente aux cheveux noirs.

Hein ? Oui … Bien sûr. Il tendit sa main mais dès l’instant où leurs doigts voulurent se croiser, Metsubi retira aussitôt sa main, rouge de gêne. Hein quoi ? Elle ne voulait pas qu’ils se prennent la main ? C’est vrai que … En y pensant … Euh … Ils n’étaient pas ensembles le moins du monde. Ils commencèrent à s’éloigner de la fontaine, se dirigeant vers les rues bondées de personnes.

C’était ça … Une grande ville … A chaque fois, il faisait la comparaison avec les petites villes d’esclaves … Enfin … Celles où il était presque devenu un esclave. Ici, cela devait sûrement se faire mais dans la discrétion et encore … Il y avait une certaine justice donc il n’était pas forcément possible de faire tout ce que l’on désirait.

« Euh … Personne … Où est-ce que veux que l’on aille ? »

« Je ne sais pas du tout … Tu sais bien que … Comment dire … Que je ne suis pas du genre à me balader n’importe comment aussi hein ? Enfin … Je ne sors pas souvent de l’Ultime Elément … Donc je ne sais pas trop quoi faire … Tu veux aller te promener et voir les magasins ? On pourrait aller dans les librairies, comme ça on trouvera peut-être des livres à t’acheter non ? Tu es très jolie dans cette tenue. »

Elle avait peut-être mal entendu mais … La dernière phrase ? Elle avait été dite de telle manière qu’on aurait pu croire que Personne voulait la prononcer discrètement. Sauf que rien ne lui échappait. Elle avait parfaitement compris ce qu’il venait de dire. Et comme unique réponse, elle lui fit un petit sourire, ses joues s’empourprant avant d’aller prendre sa main. Elle ne devait pas avoir peur de faire ce simple geste.

Enfin, plus facile à dire qu’à faire. Bien que maintenant, ils se promènent main dans la main, ça ne changeait pas à leur état psychologique. Ils étaient … vraiment gênés et tout cela n’avait qu’une seule explication. Ni l’un, ni l’autre n’avait osé parler de cette unique nuit où ils avaient eut ce petit problème sauf … que ce problème avait été le début d’une nouvelle vie … D’une nouvelle activité solitaire et nocturne.
Il n’était plus rare que chaque soir, ils pensent à l’autre mais dans la même tenue qu’à leur naissance. Lui ne faisait que s’imaginer le corps de l’adolescente aux cheveux noirs, ses couettes dénouées pour laisser place à une chevelure couleur onyx à mi-longueur. Cette chevelure qui camouflait une partie de son dos ou alors de sa poitrine appétissante … Oh … Il n’avait plus peur après avoir découvert cela … mais il en avait honte … Honte d’imaginer Metsubi dans cette tenue, dans cette position équivoque … Ah … Jamais il ne pouvait la voir dans les moindres détails, il ne pouvait faire que semblant … Ou alors tenter de deviner. Mais il avait eut l’idée de prendre quelques mouchoirs pour ne pas trop salir son pyjama, c’était une bonne idée bien qu’à force, tout cela s’entassait dans la poubelle. Heureusement, il était le seul à vider celle-ci. HEUREUSEMENT !

Et elle ? Elle avait simplement fait quelques recherches dans les livres de biologie. Elle savait au final que ce n’était pas mauvais, non … Que c’était en fait un éveil vers l’âge adulte. Au départ, elle s’était sentie sale mais maintenant … Elle savait que c’était normal d’avoir ce genre de pulsions. Elle aurait bien aimé en parler à Personne mais elle n’avait jamais eut le courage … Il fallait dire que chaque soir, elle essayait de donner une forme bien précise à la bosse qu’elle avait aperçue dans le pyjama de l’adolescent. Elle y pensait sérieusement … et elle voulait voir à quoi elle ressemblait sans les morceaux de tissu autour. Et lors de ces moments, elle mordillait la manche de sa chemise pour étouffer les petits cris sortis de sa bouche. Elle espérait que l’adolescent ne l’entendrait jamais faire ça.

Enfin bon … Ils évitaient d’en parler d’y penser alors qu’ils se promenaient. Aujourd’hui était le jour où tous les deux pouvaient se reposer, peut-être ressemblaient-ils deux adolescents qui s’aimaient, c’était même sûrement ce que les autres devaient penser mais à l’heure actuelle, ni l’un ni l’autre ne semblait parler. Puis soudainement, l’adolescent s’arrêta de marcher, clignant des yeux plusieurs fois.

« Que se passe t-il, Personne ? Tu as l’air surpris. »

« Hein ? Que ? Euh … Oui … Surpris … Enfin, peut-être … Sûrement même … »

« Mais surpris de quoi ? » demanda t-elle une seconde fois alors qu’il restait là, parfaitement immobile. Il tremblait même … Mais de quoi ? Elle ne savait pas … Elle n’était pas dans sa tête mais lui … Elle devait peut-être voir dans quelle direction il regardait ? « Alors ? Qu’est-ce qui te surprend, Personne ? Tu pourrais quand même me répondre non ? »

« Je … Euh … Je ne suis pas sûr … Attends ici, Metsubi, s’il te plaît ! »

Comment ?! Elle le voyait courir en s’excusant alors qu’elle restait là, mise en plan. Il venait … de l’abandonner comme ça ? Il en avait un sacré culot ! Plus que tout même ! Elle n’arrivait pas à croire qu’il venait de faire ça et pourtant, c’était la stricte vérité. Lui … Il avait rêvé ! Il était certain d’avoir rêvé mais … Si c’était un rêve … Il devait le vérifier ! Si ce n’était qu’une simple hallucination … Ah … Ah … Ah … Non … Faites que ça ne soit pas une hallucination, faites que ça ne soit pas un rêve !

« CASSY ! C’EST BIEN TOI, CASSY ?! »

Il venait de crier le nom de la Voltali alors que plusieurs têtes se tournaient vers lui. Tous semblaient surpris, se demandant à qui il parlait alors qu’il continuait de courir pour suivre la Voltali à distance. Il en était certain … Il était certain d’avoir remarqué la jeune femme aux cheveux blonds ! La Voltali ! CASSY quoi !

« CASSY ! BON SANG ! Mais arrêtes-toi ! »

Pourquoi est-ce qu’elle ne se retournait pas vers lui ?! Et pourquoi est-ce qu’il avait l’impression qu’il était en train de rêver ? Qu’il était complètement stupide de penser une telle chose ? POURQUOI ?! AH ! Elle venait de passer dans une ruelle, elle n’allait pas pouvoir s’enfuir s’il accélérait le rythme.

« CASSY ! Tu ne peux plus … »

T’enfuir ? Il aurait bien aimé terminer sa phrase mais c’était impossible. Cassy … n’était plus là … Comment c’était … Non … Ca ne l’était pas … Il devait se montrer raisonnable. C’était un cul-de-sac … Il n’y avait pas d’autre chemin !

« Tu dois rêver mon pauvre vieux … Et comment est-ce que j’ai pu faire ça à Metsubi ? Je devrais avoir honte de moi. » marmonna t-il avec lenteur.

Il ressortit de la ruelle, se donnant une petite claque sur les joues. C’était un rêve … Une hallucination … Comme si Cassy était vivante … Non … Elle ne l’était pas et …

« Lina ?! Malixo ?! » dit-il à voix basse bien que pris d’une vive émotion.

ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ ! Il ne faisait que rêver ! Il n’irait pas voir la jeune fille et Malixo ! De toute façon, s’ils étaient vrais … S’ils étaient bien vivants, Lina serait devenue une adolescente très belle ! Alors, c’était juste impossible que ça soit Lina ! C’est vrai quoi … Comment c’était possible qu’elle soit là … encore sous une forme d’enfant …

« … … Je devrais retourner voir Metsubi mais … »

Mais … Il voulait se convaincre que tout cela n’était qu’un mirage … Une illusion … Si personne ne les voyait et si il était le seul alors … Non … Non … Ce n’était pas le cas. Ce n’était pas le cas ! IL LES VOYAIT ! Il voyait Lina qui bousculait d’un air neutre un enfant de son âge ! Malixo faisait de même ! En fait, ils semblaient se diriger quelque part sans réellement faire attention aux autres ! Mais … Mais … Si ils bousculaient des personnes, que celles-ci les voyaient, ça voulait dire …

« Ils sont bien de chair et de sang ! LINA ! MALIXO ! »

Encore aucune réaction de leur part ! Et même si il décidait de les rejoindre … De leur parler … Ils étaient trop loin. Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il les voyait maintenant ?! Depuis cette nuit, il n’avait que très brièvement des cauchemars … et il n’en parlait pas à Metsubi. Il ne voulait pas lui faire peur … Mais là … Il devait s’avouer que …

Il devait retourner voir Metsubi … Il nageait en pleine incompréhension, sans être réellement capable de s’exprimer correctement. Il devait … retourner voir Metsubi … Il se répétait cela en tête, se dirigeant peu à peu vers l’endroit où il l’avait laissé avant de s’immobiliser une dernière fois. La … dernière personne … Elle … Celle qui était la plus importante pour son cœur … Elle se trouvait en face d’elle, marchant à simplement cinq mètres de lui. Il la reconnaissait complètement … Il n’y avait qu’une seule femme aux cheveux noirs, aux yeux dorés, habillée d’une mini-jupe noire et d’une veste bleue trop ouverte.

« OMERA ! OMERA ! »

Il s’attendait à aucune réaction comme les autres mais … mais … C’était bien elle ! Hein ? … … … Que ? La jeune femme aux cheveux noirs se tournait vers lui, l’observant de ses yeux dorés. Mais pourquoi … Pourquoi ? Pourquoi avait-il l’impression de ne rien ressentir de sa part ? Elle était bien là … vivante … Devant lui … Elle l’avait entendu … Elle le regardait … Mais rien … Rien de rien … Il n’y avait plus rien … Il n’y avait plus aucune lueur dans ses yeux. Il arriva à sa hauteur, s’approchant d’elle avant de dire :

« Omera … Tu … Tu es vivante … Je pensais vraiment que … que tu étais … morte … Mais je n’ai pas trouvé ton corps … Ni celui de Cassy alors … Je …. »

Elle continuait de le regarder, restant de marbre avant de partir sans un mot. Il voulut l’arrêter mais … Il n’y arrivait pas. Il n’osait pas poser sa main sur l’épaule de la jeune femme. Un tel rejet … Une telle ignorance … Un tel abandon … le laissait complètement inerte … Il la regardait partir, sans même qu’elle ne se retourne … ou alors pendant un bref instant … Puis plus rien … Plus rien du tout … Elle n’était plus là. Il venait de revoir les personnes qui lui étaient chères … Des personnes mortes … et pourtant … Pourtant … Il en avait complètement oublié son rendez-vous avec Metsubi.

Chapitre 7 : Désir încontrôlé

ShiroiRyu
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Second axe : Perdu dans la tourmente

Chapitre 7 : Désir incontrôlé

« AHHHHHHH ! »

C’était la voix de l’adolescent aux cheveux noirs, celui-ci se relevant en sueur dans son lit, l’air apeuré. Il avait une forte respiration, semblant avoir fait plusieurs kilomètres en courant sans s’arrêter. Ah … Ah … Ah … Bon sang … BON SANG ! C’était quoi ça ?! POURQUOI ?! C’était la première fois que ça lui arrivait mais cela avait été plus que suffisant ! Il se sentait mal … très mal … Vraiment très mal … Il se leva rapidement, se dirigeant vers la porte alors qu’il observait l’heure sur le réveil déposé sur la table de chevet. Quoi ? Trois heures du matin ? Tout le monde dormait à cette heure-ci. Ah … Il allait prendre un verre d’eau, cherché à calmer son cœur qui battait à cent à l’heure et puis … se rendormir. S’il était capable d’y arriver … Dans son état, il y avait peu de chance. Il ouvrit la porte de sa chambre, regardant à gauche et à droite. Personne … Per …

« Metsubi ? » dit-il subitement en voyant une ombre cachée derrière une porte à moitié entrouverte. Oui … La porte de la chambre voisine … Pourquoi cela ? Car ils étaient tout simplement côte à côte, quoi de plus spécial pour deux personnes toujours ensembles ? Enfin … Le plus étonnant restait quand même le fait qu’elle était là, en train de l’observer.

« J’ai entendu … du bruit. » dit-elle sur un ton qui semblait plutôt lointain et évasif. Elle mentait mais ça, il ne pouvait pas le savoir. Elle attendait chaque soir … Elle attendait qu’il se lève, enfin, elle l’espérait … Et elle pourrait alors discuter avec lui. C’était justement ça qu’elle attendait. L’adolescent passa une main sur son front en sueur, marmonnant :

« Pardon de t’avoir réveillée, Metsubi. Ce n’était pas vraiment voulu … »

« Tu ne … m’as pas réveillé. Moi aussi, j’avais du mal à dormir. » répondit-elle avant de sortir finalement de derrière la porte, l’adolescent rougissant violemment.

C’est vrai … Il n’avait jamais … vu l’adolescente dans un pyjama en y réfléchissant bien. Et pourtant, il se dit qu’il avait loupé quelque chose. L’adolescent avait ses deux yeux blancs, ses couettes noires … mais aussi … Ah … Un pyjashort de couleur noire qui ne couvrait donc que les hauts de ses jambes et encore … Elle avait vraiment des cuisses assez fines bien qu’elles semblaient en même temps très musclées. C’est vrai … C’est parfaitement vrai … Metsubi était une adolescente dont la force et la puissance dépassaient de loin celles des autres. Il le savait …

« Personne ? Tu me regardes bizarrement … » demanda l’adolescente sans rougir bien qu’il était possible de voir qu’elle était gênée.

« Hein ? Euh … Non … C’est bon … Je … Je … J’avais soif … Tu veux venir boire aussi ? »

Il essayait de détourner la conversation, le problème est qu’il ne pouvait pas détourner ses yeux de la chemise noire qui accompagnait le pyjashort qu’elle avait. Hum … Cette fois-ci, il avait de la sueur non pas à cause de ce cauchemar … mais … Du fait que la chemise noire avait quelques boutons ouverts, laissant paraître un décolleté de la part de l’adolescente. Et puis … Elle ne portait rien pour recouvrir sa poitrine qui, il était sûr, dans quelques années, serait aussi imposante que celle d’Omera.
Il posa subitement sa main devant la bouche, comme pris d’un malaise. Il revenait de penser à la Luxray morte … et dont le corps avait disparu. Si ce n’était que ça … Ca aurait put se passer mieux mais … mais … Non … Ce n’était pas seulement ça … C’était …

« Personne ? Ca ne va pas ?! » demanda une nouvelle fois Metsubi en posant sa main sur lui, remarquant qu’il était vraiment en nage … Pas seulement en sueur mais ses vêtements étaient trempés ! Ca n’allait pas du tout ! Elle l’emmena vers la salle des douches collectives et où des lavabos étaient disponibles pour se laver. Elle prit l’eau entre ses deux mains, aspergeant le visage de l’adolescent avant de reprendre : « Dis-moi ce qu’il y a … Tu me fais peur … »

« Ah … Ah … Merci … Metsubi … Merci beaucoup … Je vais te dire … »

Mais avant, est-ce qu’ils pouvaient aller ailleurs ? Car bon … Ce n’était pas le meilleur endroit pour discuter de ça. Ils retournèrent dans la chambre de Personne, celui-ci poussant un profond soupir en voyant son lit trempé. Metsubi reprit la parole :

« Viens … On va discuter dans ma chambre. »

Dans la chambre de l’adolescente ? Il n’était … jamais rentré dans celle-ci … Il fallait dire que maintenant, il estimait qu’elle avait besoin de son intimité et puis avec tout ce qui s’était passé, il avait quand même mis un maximum de distance entre la Carmache et lui. Ah … Il le regrettait mais peut-être pour d’autres raisons que celle qu’il avait eu au départ. Ah … Oui … Enfin bon … Il hocha la tête, raccompagnant l’adolescente vers son antre.

… … C’était plutôt simple contrairement à ce qu’il pensait. Malgré le fait qu’elle était devenue très féminine au fur et à mesure que le temps passait, elle était restée une … Comment dire … Non, elle n’était pas si coquette que ça. En fait … Sa chambre était très simple … Un lit, un bureau, une table de chevet, un placard et de nombreux livres entassés sur le bureau. Il en prit un entre ses mains, surpris de lire :

« Etudes supérieures de mathématiques ? Pourquoi est-ce que tu lis ça, Metsubi ? »

« Car … Les cours, on n’en a plus depuis que Malixo est mort … Au début, on en avait dans l’Ultime Elément mais plus maintenant. Et puis … Je … Je voulais continuer à apprendre. »

« Mais pourquoi faire ? » dit-il une seconde fois comme si il s’était mal exprimé.

« Et bien … Je … ne compte pas rester dans l’Ultime Elément tout le temps. Donc après … Il ne faudra plus se battre pour gagner de l’argent … Alors je voulais déjà … »

« Réfléchir à dans quelques années ? Tu vois bien trop loin pour moi. » dit-il avec un peu d’étonnement, ne pensant pas un seul instant à ce que l’adolescente continue des études. Et lui dans tout ça … Il paraissait parfaitement ridicule. Pfff …

« Alors ? C’était quoi ton problème, Personne ? » demanda t-elle à son tour, venant s’asseoir sur le lit. Oh … C’était un lit plutôt grand pour elle, non ? Elle ne manquait pas de place. Enfin bon … Maintenant, c’était embêtant … de se dire que lui avait abandonné les études alors qu’elle-même continuait. Pfff … Quel idiot … Maintenant … « Personne ? Ton problème ? Tu es sûr que ça va bien ? » l’interrogea t-elle encore une fois, se penchant en avant pour pouvoir savoir si tout allait pour le mieux …

GLOUPS ! C’est bon, c’est bon ! Il vint s’asseoir aussitôt, l’adolescente restant maintenant sur place sans bouger. Est-ce qu’elle était aussi gênée que lui ? Car lui … C’était le cas … Enfin … Il … Il devait plutôt lui parler de tout ça …

« Metsubi ? J’ai rêvé de Lina … Et Malixo … Omera … J’ai rêvé d’eux … De ceux qui sont morts … » commença t-il finalement à murmurer alors qu’elle tournait son visage aussitôt vers lui, semblant surprise. Il avait pensé à eux ? C’était … bizarre oui. Enfin pendant qu’il dormait mais ça semblait plus poussé que ça. Elle restait là, attendant qu’il continue de parler, chose qu’il fit après une vingtaine de secondes : « Je … Je … J’étais assis dans une mare de sang … Et ils étaient autour de moi … Ils semblaient si vides … Leurs yeux étaient complètement blancs … Comme des morts … Et puis, ils étaient tous blessés gravement, comme au moment où … Ils étaient morts … Et ils disaient que j’étais responsable de leurs morts … Que c’était moi qui les avait tués … Je sais que c’est vrai … Je sais que … C’est vrai ce que je pense … Car dès le moment où je les aie connus … Ils étaient … destinés à mourir … Ah … Donc … Ils ont raison, vraiment raison. »

« Personne … Tu sais très bien que ce n’est pas par … »

Elle n’avait pas terminé sa phrase, regardant les tremblements de l’adolescent. Cela semblait le traumatiser plus que tout. Mais … Ses cauchemars dataient depuis quand ? Car c’était pourtant la première fois qu’elle en entendait parler. Oui … C’était étonnant … Car elle n’avait jamais été mise au courant avant maintenant.

« Personne ? Euh … Tu fais souvent des cauchemars ? » demanda t-elle finalement alors qu’il hochait la tête négativement, lui répondant aussitôt :

« C’était … C’était la première fois … Mais ça me semblait … si réel … Je pouvais sentir leurs regards … Leurs souffles … Tu sais … J’avais vraiment l’impression qu’ils étaient revenus pour me dire cela … Je … Enfin, Metsubi, j’ai un peu peur maintenant. »

Il avait dit cela sur un ton abattu, comme résigné. Il n’aimait pas montrer ses faiblesses, en tout bon homme qu’il était mais avec Metsubi … Même si il avait honte, même si c’était pathétique, il osait lui en parler.

« Personne … Tu sais bien que … Qu’ils sont morts … Qu’ils sont tous morts et qu’ils ne reviendront pas. Moi-même, quand j’ai appris que j’avais tué mes parents, je me sentais mal. Je voulais qu’ils reviennent mais en même temps, je pensais qu’ils allaient venir me hanter mais ça n’a jamais été le cas. Tu sais quoi ? Mes parents sont morts car ils voulaient que je vive une vie normale, une vie sans penser à … ça. Même si cela a échoué, je sais qu’ils sont heureux pour ce qu’ils ont fait. Je l’espère vraiment qu’ils m’ont pardonnée, j’espère vraiment qu’ils sont là-haut à me surveiller. Alors dis-toi que JAMAIS, oui, JAMAIS, Lina, Malixo, Omera et Cassy ne t’en voudront, JAMAIS, ils ne diront ça. Tu devrais arrêter de penser à eux de cette manière car c’est toi qui te fais souffrir comme ça et tu penses du mal en même temps de ceux qui ont donné leurs vies pour te sauver. Je ne suis pas déçue car moi, je crois savoir que c’est parce que tout le monde est parti autour de toi que tu commences à faire des rêves comme ça. Tu as peur que tout le monde te délaisse et s’éloigne de toi, qu’ils t’en veulent mais non, ils ont juste pris des chemins différents mais toutes les routes se croisent un jour. »

… … … … … Il évitait de regarder l’adolescente pour ne pas lui montrer la surprise qu’il avait dans les yeux. C’était … la première fois que Metsubi faisait une aussi longue tirade et surtout aussi juste. Il se leva finalement, semblant résolu avant de dire :

« Je vais retourner dans ma chambre. Merci beaucoup, Metsubi. »

« Hein ? Mais que …. Attends un peu ! Tu ne veux pas dormir avec moi ? » demanda t-elle, reprenant aussitôt : « Peut-être que ton cauchemar est à cause d’un pokémon Spectre ? Et puis … Ton lit est recouvert de sueur … Donc tu ne vas quand même pas dormir dans un lit trempé hein ? »

… … … La première raison était complètement … aberrante mais la seconde était correcte. Sauf que … Voilà quoi … Il voyait bien qu’elle était gênée et lui aussi. Ils n’étaient plus des enfants, loin de là. Dormir ensembles … C’était plutôt louche à leur âge, n’est-ce pas ?

« Mais je suis aussi en sueur donc je risquerai de tremper ton lit. » dit-il sans réelle conviction, plus intéressée par la proposition qu’autre chose.

« … … Et bien, tu peux alors retirer tes vêtements et aller en prendre d’autres ? Ce n’est pas l’heure de prendre une douche donc bon … D’accord ? Tu veux … bien ? »

Elle s’était adressée à lui sur un ton plus que doux, triturant ses doigts avant qu’il ne signale à l’adolescente d’être patiente. Malgré qu’il se montrait distant, il était très attaché à Metsubi et ne le cachait pas … surtout depuis le départ de tout le monde. Il quitta la chambre de l’adolescente, revenant dix minutes plus tard dans une tenue ressemblant à un peu à celle de Metsubi bien que lui avait préféré un pyjama normal au lieu d’un pyjashort. Néanmoins, il semblait assez moulant comme son haut. Elle ? Elle était déjà dans le lit à moitié ouvert, comme pour l’attendre alors qu’il ne savait pas ce qui se passait avec lui. Il s’insinua sous la couverture, l’adolescente venant lui sourire lorsqu’ils se regardèrent face à face. Elle remontait la couette jusqu’au dessous de son visage, rigolant très faiblement tandis qu’il lui demandait d’un air intrigué :

« Qu’est-ce qu’il y a Metsubi ? »

« Je suis contente de pouvoir dormir avec toi, c’est tout. »

« Je suis content aussi, Metsubi. Mais bon, c’est juste à cause de ce qui s’est passé hein ? On n’a plus à dormir ensemble maintenant que nous sommes des adolescents. » dit-il sur un ton qui se voulait un peu comme un reproche bien que cela sonnait faux avec sa voix tremblante.

« Alors … Puisque ce n’est que pour une soirée, on peut dormir serrés l’un contre d’autre ? » demanda t-elle alors qu’il tressaillait rien qu’à l’idée de l’avoir dans ses bras.

« … … Je ne suis pas sûr que … … »

Il n’avait même pas terminé sa phrase qu’elle plongeait contre lui, passant ses deux bras autour de son corps avant de se coller parfaitement contre l’adolescent. Ah … C’était bien Metsubi. Elle ne parlait que très peu, elle agissait toujours. Et là … Elle n’avait pas attendu qu’il lui réponde pour ça. Enfin bon … Pourquoi pas ? Il passa ses deux mains dans le dos de Metsubi à son tour, chacun déposant sa tête sur l’épaule de l’autre, respirant son odeur particulière, fermant les yeux.

… … … Les minutes s’écoulaient les uns après les autres et chacun entendait la respiration de l’autre qui s’accélérait. Oui … Ce n’était même plus une simple respiration mais un halètement. Lui ? Il n’osait pas baisser les yeux car il n’y avait aucun doute que … Hein ? Pourquoi est-ce qu’elle bougeait ?

« Personne … Il fait un peu chaud … quand nous sommes collés comme ça … J’ouvre un peu la fenêtre si tu veux bien. »

Elle s’était levée sans attendre encore une fois sa réponse, l’adolescent poussant un profond soupir de soulagement. Il ouvrit quelques boutons de sa chemise, deux ou trois car cela lui permettrait de mieux respirer. Lorsqu’elle revint après avoir ouvert la fenêtre, il déglutit. Elle … avait eut la même idée que lui et là … Ca commençait à montrer plus de chair que cela en cachait. Et elle était repartie pour se coller contre lui. C’était … C’était pas à cause de la chaleur de la pièce qu’il était à nouveau en sueur … mais à cause d’elle … Il le savait parfaitement maintenant. Quelques minutes passèrent à nouveau jusqu’à ce qu’elle chuchote à l’adolescent :

« Personne … Ton pied me tape contre le bas du ventre… Enfin, ton genou … Ton pied n’a pas cette forme. Enfin … Ca fait un peu mal quand même. »

Hein ? Son genou ? Et bien … Non … Il n’avait aucun pro … Qu’est-ce que … Ce n’était pas son genou qui était en train de … Ah ! Il commença à gesticuler, se demandant ce qui se passait avec lui ?!

« Hiiiiii ! Qu’est-ce que tu fais Personne ? Tu te frottes contre moi ! »

Elle poussait des petits cris de plaisir tandis que l’adolescent semblait complètement perdu, cherchant à bouger et à mettre quelques distances avec Metsubi sans y arriver. Dans ses gestes, sa main droite se plaça sur le sein gauche de la Carmache. Aussitôt, une pointe se forma entre les doigts de Personne, Metsubi haletant :

« Ah … Ah … Personne … C’est quoi … J’ai vraiment chaud au bas de mon ventre ! »

« Je ne sais pas ! Je ne sais pas du tout ! AH ! Où est-ce que je pose ma main ?! »

Mais qu’est-ce qu’il faisait ?! Il gesticulait dans tous les sens alors qu’elle faisait de même, sans réellement comprendre où tout cela les menait. Et puis … Elle avait vraiment chaud … Très chaud ! Et à force de bouger, la couverture s’était retirée, laissant paraître la bosse qui déformait le pyjama de Personne. Ce n’était pas son genou qui se frottait à son entrejambe mais … ça ? En parlant de son entrejambe, elle sentait quelque chose qui …

Elle tenta de le repousser celui-ci avait eut visiblement la même idée, leurs deux corps se percutant. Le sexe de Personne dans son pyjama avait émit un frottement sur la longueur du pyjashort de Metsubi, celle-ci étant prise soudainement de spasmes en même temps que l’adolescent. Les deux poussèrent un faible cri en même temps et dès l’instant où les tremblements arrêtèrent, chacun regarda les yeux de l’autre, à moitié clos.
Ce qui … s’était passé … C’était quoi ? C’était … quelque chose que ni l’un … ni l’autre … ne connaissait … Et … Ils se sentaient épuisés et heureux … Et surtout cette chaleur qui leur consumait le corps … Ils avaient l’impression de brûler de l’intérieur sans pour autant que cela les fasse souffrir …

« Personne … Je … Euh … Je … Tu t’es calmé ? Enfin, tu bougeais un peu partout et … »

« Pardon, Metsubi, c’est juste que … Je ne sais pas ce qui se passait et puis ensuite … »

… … … Et ensuite ? Elle attendait mais aucune réponse ne venait. Elle remarqua que les yeux de l’adolescent se baissaient sur sa poitrine. Celle-ci était presque visible et elle remarqua les petites pointes à travers le tissu mais ensuite …. Il continuait de regarder au-dessous ? Qu’est-ce qu’il … C’était quoi ces tâches au niveau de leurs entrejambes ?! Dès que leurs yeux se croisèrent, ils se tournèrent le dos aussitôt, rougissant violemment.

Aucun n’avait une explication à cela … Aucun … Ils avaient eut … un petit oubli ? Non … C’était bizarre … C’était gênant mais pas la même gêne … que si on avait eut un problème urinaire. Non … C’était autre chose. Il entendit un petit cri de la part de Metsubi, se retournant aussitôt. Il n’avait eut à peine que le temps de voir l’adolescente qui retirait deux doigts qui semblaient avoir été posés sur sa poitrine. Lorsqu’elle remarqua qu’il était retourné, elle s’écria :

« Retournes-toi, Personne ! Et dors ! »

Bien sûr ! Bon sang … Il avait un peu peur … Si elle se laissait déborder par les émotions, c’était un gros problème dans les prochains jours. Il allait devoir rester vigilant. Il s’était exécuté, un autre gémissement de la part de la Carmache se faisant entendre. Néanmoins, cette fois-ci, il ne s’était pas retourné, surtout qu’il n’entendait plus rien. Ils devaient dormir … Ils devaient vraiment dormir ….

« Bo… Bonne nuit, Metsubi. » dit-il en chuchotant, ayant tiré un peu son pantalon, remarquant un liquide blanc qui s’était insinué entre ses poils pubiens noirs. Il aurait bien aimé se laver car il était gêné et honteux … mais se lever … reviendrait à avouer à Metsubi ce petit problème … Si c’en était un ? Il n’en était même pas sûr.

« Bonne nuit, Personne. C’était mouvementé … ce soir … » répondit-elle alors qu’elle regardait un fin filet de liquide translucide comme de l’eau qui s’écoulait très légèrement entre les doigts de sa main droite. Elle … ne savait pas ce que c’était mais … Elle rougissait violemment car elle sentait que ce n’était pas une chose commune.

Voilà … Chacun cherchait le sommeil sans arriver à le trouver. Cette fois-ci, il était hors de question de dormir l’un dans les bras de l’autre. Non … Pas avec ce qui c’était passé … Pas du tout … Aucune des deux n’avait la moindre idée de ce qui s’était réalisé entre eux alors que la réponse était des plus simples : ils venaient de passer enfin à l’âge de l’adolescence, des premiers émois amoureux. Nombreux étaient les problèmes en rapport avec la sexualité qui se déclarait chez le garçon et la fille, une sexualité bien différente pour chacun d’entre eux. Et ce n’était que le début … Ils étaient proches, très proches mais c’était à eux de décider si ils devaient partager ces instants ensembles, tenter de comprendre l’autre et de SE comprendre ou alors rester dans son coin. Cette soirée avait été la première d’une longue série de la sorte et cette nuit là, les rêves des deux adolescents attentaient à la moralité.

Chapitre 6 : Seul

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Seul

« Pourquoi est-ce qu’ils ne la retrouvent pas ? Pourquoi ? »

Il faisait les cent pas dans sa chambre, semblant soucieux pour la première fois depuis fort longtemps. Un mois s’était écoulé … Un long mois … Et il avait eut la mauvaise surprise d’apprendre que Perrine et toute sa famille avaient déménagé sans même le prévenir. SANS MÊME LE LUI SIGNALER ! Metsubi le regardait, adossée contre un mur.

« Metsubi ? Tu le sais peut-être ? Quand tu jouais avec les enfants … Ils ont rien dit de spécial ? Non ? Rien du tout ? » demanda t-il en s’adressant à l’adolescente.

«  Rien du tout. Ils ne semblaient pas être au courant si déménagement, il y a eut. »

« Alors … Tout a été fait à partir de Perrine … mais pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce qui peut … Pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’elle a fait ça ? »

« Je ne sais pas du tout, Personne. Pas le moins du monde. » répondit une nouvelle fois Metsubi avant de se redresser, l’adolescent se tournant vers elle. Il voulait … savoir … Il voulait vraiment le savoir … Mais il n’avait aucun indice …

« Et pourquoi est-ce qu’ils ne veulent pas m’aider ? Avec leurs moyens, ils devraient pouvoir la trouver non ?! Ca ne devrait pas être si difficile pourtant ! Ou alors … Metsubi ? Est-ce que tu crois … Que Perrine ne veut plus me voir ? » dit-il alors qu’elle paraissait surprise par ses paroles, ses deux yeux complètement blancs dirigés vers lui.

« Pfff … BON SANG ! MAIS BON SANG ! Pourquoi ?! Qu’est-ce que j’ai fait ?! Pourquoi est-ce que l’on me fait ça ?! Pourquoi ?! »

« Personne ? Est-ce que je peux te parler ? » demanda une voix derrière la porte, l’adolescent s’arrêtant aussitôt dans sa colère. Ah … Il reconnaissait cette voix.

« Sarila … Oui … Tu peux rentrer … Pfff … Dis-moi ce que tu me veux … »

« … … … Non, je crois que c’est bon. » répondit la voix alors qu’il entendait déjà des bruits de pas qui s’éloignaient. BORDEL ! C’était vraiment pas le moment ! Il ouvrit la porte, se dirigeant vers Sarila avant de lui attraper le bras pour la ramener vers lui.

« Tu vas me dire ce qui se passe avec toi ?! Vas-y ! Je t’écoute ! »

« Tu me fais mal … Et si tu me fais mal … Je ne vois pas pourquoi je devrais te parler. Lâches ma main … et calmes-toi … On m’a déjà tout expliqué. »

« Ouais … Et alors ? C’est pour ça que tu es venu me parler ? Tu n’avais pas besoin de te déplacer … Ce n’est pas comme si tu allais pouvoir m’aider. » dit-il avec neutralité, comme à son habitude dorénavant. Sa colère avait disparu aussitôt qu’il s’était adressé à elle.

« … … Je reviendrai quand tu seras plus calme. » murmura Sarila tout en commençant à partir.

« Tu restes ici et tu me dis ce que tu as à me dire. Allez … Encore une mauvaise nouvelle. Laisses-moi deviner, toi aussi tu pars, c’est ça ? »

Il s’adressa à elle avec une certaine ironie non-dissimulée. Et pourtant … Pourtant … Le sourire narquois se changea en un masque de stupeur en voyant le regard qui s’assombrissait de la part de Sarila. Il murmura avec lenteur :

« Je disais ça … sans le penser vraiment, Sarila, hein ? »

« Désolée … Personne … Je suis désolée … » chuchota t-elle en baissant la tête, l’adolescent passant une main sur son visage, bafouillant :

« Désolée de quoi … Désolée de … Vous êtes toutes désolées … Depuis le début … Comme si vous avez quelque chose à vous reprocher ! Vous êtes désolées à quel sujet ?! Ne me dit pas que toi aussi, tu veux partir ?! TOI AUSSI ?! »

« Pardon … Je ne pensais pas que … ça te mettrait dans cet état … Mais mon corps … Ce poison … Mes poisons … Mes poudres … Même si je les contrôle mieux … Il s’avère que j’ai encore des problèmes avec … Et comme j’ai grandi … Ils sont bien plus forts et puissants. Ils sont devenus trop dangereux, même pour toi, Personne. » dit-elle en s’étant mise à trembler, l’adolescent posant ses deux mains sur ses épaules, la plaquant contre un mur.

« C’est une blague ! UN MENSONGE ! Ce n’est pas la vraie raison ! Dis-la-moi ! Donnes-moi ! C’est de ma faute ?! Hein ? C’est de ma faute ! J’en suis sûr et certain ! C’est de ma faute ! C’est parce que je me montre distant envers vous toutes ! D’abord Lasty et ses sœurs … Puis Perrine … Et maintenant toi ! Vous me punissez ! »

« Ce n’est pas du tout ça, Personne ! Tu te trompes complètement ! » répondit l’Herbizarre mais il ne semblait pas l’écouter, quittant la chambre en courant à toute vitesse.

Il mettait un maximum de distance entre les deux filles et lui. Il ne voulait plus les voir ! Il ne voulait plus rien savoir par rapport à elles ! Elles ne voulaient plus le voir ?! Alors c’était la même ! C’était peut-être un comportement infantile pour son âge mais il s’en fichait complètement ! Ce n’était pas à elles de lui dire ce qu’elles pensaient de tout ça ! Ah … Ah …

Voilà … Voilà … Il se retrouvait sur le toit du bâtiment de l’ultime élément … Même si quelqu’un décidait de voler à cette hauteur … Il ne verrait rien si il ne faisait pas partie de l’ultime élément … Il s’en fichait … Il s’en fichait complètement … Ses jambes remontées vers son visage alors qu’il était assis, il ne se retourna pas un instant en entendant les bruits de pas qui s’avançaient vers lui. Sarila vint s’asseoir à côté de lui, chuchotant :

« Je n’aime pas être sérieuse … C’est pour ça que je ne voulais pas t’en parler avant, Personne. Je n’aime pas lorsqu’on est obligé d’en arriver là … Tu sais très bien que j’adore m’amuser … Et que je ne veux pas … Je ne veux surtout pas … »

« Tais-toi … De toute façon, tu es comme Perrine et les autres … »

« Personne. Tu ne crois pas que tu es fautif aussi dans l’histoire ? Si seulement, tu souriais et rigolais comme avant hein ? Que tu montrais un peu plus que tu étais vivant … Ca serait beaucoup plus simple … Mais tu ne félicites la tâche de personne comme ça ! »

« Tu voulais dire … facilites, n’est-ce pas ? Je sais … Je sais que depuis la mort d’Omera … J’ai changé … Je le sais bien … Je sais que je ne veux plus … Que je ne veux plus poser de problèmes. Enfin … Je ne veux plus qu’ils meurent autour de moi … »

« Et c’est pour ça que tu nous parles comme si nous étions des inconnues ? C’est ça ? Regardes-moi Personne ! C’est moi qui devrais être triste de te quitter, surtout après tout ce que tu as fait ! C’est toi qui ne veux plus souffrir mais tu me fais souffrir, moi ! »

Il … la faisait souffrir ? Il releva la tête, observant le visage attristé de Sarila. Elle aussi … Elle devenait une jolie fille … bien qu’elle semblait encore un peu garçon manqué sur les bords … Mais c’était normal … quand on la connaissait … Le visage attristé fit un petit sourire avant que des lianes n’apparaissent dans le dos de Sarila. Les lianes forcèrent Personne à se serrer contre elles, les deux adolescents étant côte à côte.

« Sarila … Tu peux me promettre quelque chose s’il te plaît ? Sarila ? »

« Pour cela, il faudrait que tu me dises ce que tu veux que je te promette. »

« Promets-moi de m’écrire ! Promets-moi-le moi s’il te plaît ! » dit-il en criant presque à l’adolescente, celle-ci haussant un sourcil de surprise. Puis elle éclata de rire, se jetant à son cou avant de se retrouver à quatre pattes au-dessus de lui.

« Bien sûr que oui, Personne ! On s’écrira souvent ! Tu es ma famille ! Tu es l’unique personne qui la constitue mais tu es ma famille … et je ne veux pas me séparer d’elle. C’est un au revoir, pas un adieu. Je peux te le promettre solennellement. Et quand ça ira mieux, je reviendrai, encore plus frivole qu’avant ! »

« … … Et si tu as besoin d’aide, tu m’écriras aussi hein ? Et je viendrais aussitôt ! » dit-il alors qu’il s’était mis à trembler sans aucune explication.

« Bien entendu. Mais bon, tu sais très bien que je suis une forte tête ! Moi, on ne m’embêtera pas aussi facilement que ça ! »

« Je … Je n’en doute pas … Sarila … Par contre … Euh … Tu peux te pousser ? C’est un peu gênant quand même cette position. » marmonna le garçon aux cheveux noirs.

« Hum ? Non … Car je n’ai pas terminé … Au moins, il faut que je garde un dernier souvenir de toi avant de m’en aller. »

Elle retomba sur le torse de l’adolescent, des lianes venant les entourer avant qu’il ne pousse un petit cri de douleur. Que… Quelque chose s’était planté dans son dos … Mais quoi ? Ca faisait mal ! Comme une piqûre ! Quelques secondes après, il vit Sarila qui présentait la pointe d’une liane légèrement ensanglantée. C’était … C’était son sang ? Quelques gouttes tombèrent dans la bouche de l’adolescente tandis qu’elle continuait de le garder contre elle.

« … … Ce n’est pas grand-chose … mais … J’ai une reconnaissance particulière des parfums, des goûts et des poisons … Maintenant que je sais à quoi ressemble ton sang … Je n’aurai plus aucune difficulté à te retrouver. On reste comme ça pendant quelques minutes encore ? » marmonna t-elle, un grand sourire aux lèvres.

Et voilà … Un quart d’heure plus tard, une marque de baiser ensanglanté sur la joue droite, il se retrouvait à nouveau seul … Complètement seul … Pourtant, la porte du toit s’ouvrait une nouvelle fois, l’adolescent ayant repris sa position.

« Metsubi ? Est-ce que … toi aussi … Tu vas m’abandonner ? »

C’était une voix plaintive qui s’adressait à elle. Elle avait préféré attendre que Sarila soit partie, les laissant seuls. Mais maintenant … Elle était la seule … avec lui. Elle pouvait en profiter ? Non … Elle ne pouvait pas car rien n’était terminé de ce côté. Sans un mot, elle s’était rapprochée de lui, posant sa main sur son bras avant qu’elle ne se couche sur le sol. Elle le tira vers elle, enfouissant sa tête dans sa poitrine qui avait déjà pris quelques formes depuis ces dernières années.
Il aurait pu se sentir gêné … très gêné … Mais c’était simplement des larmes et des sanglots, rien d’autre. Il ne pensait à rien d’autre alors qu’il pleurait, Metsubi, caressant ses cheveux noirs avec douceur. Elle observait le ciel à partir de ses deux yeux blancs, ne parlant pas une seule fois. Elle n’avait pas besoin de parler … Avec Personne, ce n’était pas les paroles qui étaient importantes … mais simplement les gestes. Elle continua de le serrer avec tendresse contre elle, poussant un petit soupir de plaisir.

« Snif … Metsubi … Tu n’as pas répondu … »

« Moi, je reste avec toi pour toujours. » répondit-elle finalement, l’embrassant dans ses cheveux noirs. Elle aussi était en train de mûrir. Ils n’étaient plus des enfants et leurs sentiments devenaient plus vrais, plus tendres, plus … adultes.

Chapitre 5 : Une famille brisée

ShiroiRyu
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Chapitre 5 : Une famille brisée

« Comment ça, elles sont parties ?! Et sans prévenir ?! »

C’était la voix de Sarila qui s’adressait à lui bien qu’il ne semblait pas réellement s’en soucier plus que cela. Ce fut quand il reçut un coup de liane qu’il tourna enfin son regard vers elle. Metsubi était en train de manger sans un mot, Sarila reprenant :

« Alors ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me répondre, Personne ?! Pourquoi ?! »

« Car je n’ai pas à décider de leur choix … Elles sont assez grandes et adultes pour décider ce dont elles ont envie. » coupa t-il sur un ton légèrement sec, posant ses yeux rubis sur ceux de l’adolescente aux cheveux verts. Celle-ci s’était mise à trembler, tapant contre la table.

« Ce n’est plus drôle … Ca ne m’amuse plus le moins du monde. »

« Je n’ai rien fait pour cela, Sarila. Par contre, je pensais me rendre chez Perrine. » annonça t-il avec lenteur alors qu’elle fronçait les sourcils. Aller là-bas ? Maintenant ? Alors que pendant la nuit, les trois oiseaux légendaires étaient partis ?! Il se moquait … Non … Il ne blaguait pas … Il était sérieux, terriblement sérieux dans ses paroles et c’était cela le plus effrayant quand on le remarquait bien. Bon sang … Elle n’aimait pas le voir depuis des mois … Elle ne pouvait pas … Pfff … Elle poussa un profond soupir, posant une main sur son front alors qu’elle était déjà en sueur, marmonnant :

« Je ne viendrais pas avec toi, Personne. Vas-y seul ou avec Metsubi mais je ne viens pas. »

« Hein ? Pourquoi cela ? Est-ce que tu es en colère contre moi à cause de ce que je viens de te dire ? Je ne voulais pas te froisser. » répondit-il sans pour autant changer de ton. En réponse à cela, l’adolescente se leva subitement, son plateau repas dans ses mains.

« Je ne viendrais pas … Je m’exprime pourtant clairement, Personne. Bon voyage et tu la salueras de ma part ! »

« Comme tu le désires … Je ne vais pas te forcer si tu ne veux pas venir. »

Mais raaaaaaaaaaaaah ! Il lui prenait sérieusement la tête à se comporter comme ça ! Quand il se comportait comme ça … Elle ne pouvait pas … lui parler … Elle posa une main sur sa poitrine, à la hauteur de son cœur. Non …

« Ce n’est qu’un idiot … Il ne se pose même pas de questions … Il s’en fiche complètement. »

Alors elle n’allait pas perdre plus de temps avec un imbécile. Tout était prévu pour dans un mois environ. C’était ce qu’elle avait demandé … Elle était libre de ses choix … Libre de choisir ce qu’elle voulait … Et elle avait pris la décision qui semblait lui convenir le mieux.

« Et lui … ne semble même plus s’intéresser … à ce qui l’entoure. »

Snif … Aller … Elle était toujours en train de sourire alors pleurer … Ce n’était pas dans ses habitudes. De toute façon … Qui s’intéressait réellement à ce qu’elle ressentait ? Si même Personne s’en fichait alors … Elle n’avait plus aucun intérêt.

Voilà … Quelques heures plus tard, au beau milieu de l’après-midi, ils étaient arrivés devant la modeste maison de la famille de Malixo. Oh … Malgré les années, malgré les épreuves, il n’oubliait jamais de s’y rendre. Remarquant que Perrine ne venait pas les voir contrairement à ses habitudes, il s’avançait en direction de la maison, prêt à toquer.

« Ne t’avises même pas de frapper à la porte, espèce d’idiot. Et je vois que tu as ramené seulement ta petite copine aujourd’hui ? »

La voix provenait de son dos, le faisant se retourner. Elle aussi … Perrine … était une demoiselle en devenir. Même si elle n’avait que qu’onze ans et demi voir bientôt douze, malgré son caractère, elle était en train de devenir de plus en plus féminine. Ses cheveux semblaient prendre une couleur entre le blond et la crème tandis qu’elle les laissait pousser. Enfin, elle laissait maintenant son nombril paraître, portant néanmoins une longue robe de couleur rouge ainsi qu’un haut de même couleur. Des petites formes significatives étaient visibles au niveau de sa poitrine, signe qu’elle était en train de grandir de ce côté. Pourtant, elle semblait plutôt en colère en observant la poitrine de Metsubi, portant quatre sacs plutôt lourds avec ses deux mains. L’adolescent s’approcha de Perrine, Metsubi faisant de même de son côté. Sans rien dire, Perrine laissa les deux personnes prendre ses courses.

« Qu’est-ce que vous faites là d’ailleurs ? Et où se trouvent les trois piafs ? »

« Elles ne viendront plus. » coupa court à la discussion l’adolescent aux cheveux noirs alors qu’elle haussait un sourcil. Ah ouais ? Comme ça ? Cash ? Il disait ça sans même en avoir quelque chose à faire ? Sympathique de sa part … Mouais … Chacun sa vision des choses hein ? Fallait pas se leurrer non plus.

Dès qu’ils pénétrèrent dans la maisonnette, des petits cris résonnèrent avant que le sol ne se mette à trembler sous la déferlante de pas qui arrivaient en leur direction. Il y avait tellement d’enfants … Plus jeunes que Perrine. Et tous étaient en train de se diriger vers eux.

« HEY ! Devinez il y a qui avec notre grande sœur ?! »

« PERSONNE ! PERSONNE EST LA ! OUAISSSSSSSSSSSSSSS ! Et il a ramené sa drôle de copine qui ne parle jamais ! »

« Où est-ce qu’elles sont les dames avec des ailes dans le dos ? Et puis la fille qui fait apparaître des lianes ? »

Tous et toutes parlaient en même temps tandis que Personne et Metsubi se retrouvaient débarrassés des courses. Ah … Sincèrement … Ils étaient agités, très agités … Mais bon … Ce n’était que des enfants … D’un geste de la tête auquel Metsubi acquiesça, l’adolescent laissa la Carmache distraire les enfants tandis qu’il accompagnait Perrine sans qu’elle ne le remarque. Il la vit rentrer dans une chambre, la porte restant à moitié ouverte. D’un geste discret, il regarda à travers l’ouverture, remarquant …

« Qu’est-ce que tu fais là ? Je déteste par-dessus qu’on me suit comme un pervers. »

Hum ? Il n’avait pas eut le temps de jeter un œil que la porte s’ouvrit complètement. Il avait été pris en flagrant délit tandis que la Goupix se tenait en face de lui, les bras croisés, l’air colérique … mais surtout peiné ?

« Ouais … Enfin bon … Vas-y … Rentres … De toute façon, ta présence semble la rendre heureuse. Je ne vais pas l’empêcher d’être heureuse, ça serait le comble. »

Il hocha la tête tandis qu’il pénétrait dans la pièce. Il ne venait plus qu’une fois par mois … Et en un mois, les personnes pouvaient changer terriblement. Il voyait une femme aux traits tirés par la fatigue …. Une belle femme malgré cela … Une femme Lockpin dont une couverture en laine était posée sur ses jambes. Elle restait assise, les yeux fixées vers la fenêtre dont les rideaux avaient été tirés pour lui permettre de regarder dehors. Le visage de la femme se tourna vers lui, faisant un grand sourire avant de tendre ses deux mains.
Sans même réfléchir un seul instant, il s’était approché d’elle, se faisant enlacer par la femme aux cheveux bruns et aux rides … Non … Ce n’était pas à cause de la fatigue. Il y avait autre chose ? Mais quoi ? Il posa ses lèvres sur les joues de la femme, murmurant sur le même ton neutre et habituel depuis ces derniers mois :

« Comment allez-vous depuis un mois ? J’espère que vous vous portez comme un charme. »

Les yeux de la femme s’ouvrirent en grand, laissant paraître deux yeux rubis … mais ternes … comme dénués de vie. Elle paraissait … surprise … du ton employée mais elle vint caresser sa joue avec tendresse. Il se laissa faire, restant parfaitement de marbre tandis que Perrine ne disait rien, croisant simplement les bras.

Une dizaine de minutes plus tard, ils avaient quitté la chambre, la jeune Goupix lui demandant de le suivre tandis qu’ils marchaient dans les couloirs pour redescendre à l’étage inférieur. Sur le chemin, elle l’arrêta, le plaquant contre un mur avant de poser une main juste à côté de sa tête. Elle était plus petite que lui mais elle semblait n’en avoir rien à faire.

« … … … Perrine ? Quelque chose à me dire ? Ou alors, puis-je poser ma question ? »

« Non … Rien du tout … Personne … Tu peux poser ta question. »

Là encore, Perrine semblait vouloir lui dire quelque chose sans y arriver. Elle retira sa main, l’adolescent se mettant correctement en face d’elle avant de dire :

« Comment vas ta mère ? Elle me semble un peu … pâle. »

« Comme si … Comme ça … Tu sais aussi bien que moi qu’elle ne va pas très bien depuis déjà une année ou deux. Ce n’est rien de bien grave, le médecin vient la voir chaque semaine. Et toi ? Comment est-ce que tu vas sinon ? Car vue la tronche que tu tires… »

« Ca peut aller … Les trois sœurs qui m’accompagnaient ne sont plus avec moi. » murmura t-il sans émotions, la jeune fille se sentant un peu … gênée ? Comme si elle avait quelque chose à dire à l’adolescent sans y arriver.

« Bah … Trois de perdues, dix que tu retrouveras ! De toute façon, vue les femmes que tu te trimballes à chaque fois que tu viens ici, tu as de quoi te faire un vrai harem ! »

« Peut-être … Ce n’est pas vraiment le but que je recherche. »

« Et arrêtes de parler comme ça, j’ai l’impression de m’adresser à un mort ! » s’écria la jeune fille avant de lui taper dans le dos. Il posa son regard vide sur elle, Perrine poussant un profond soupir. Elle passa une main dans ses cheveux, gardant son air gêné.
Et cela continua jusqu’à ce qu’il soit l’heure de partir. Elle semblait toujours vouloir lui adresser la parole mais semblait bloquée par quelque chose. Comme si … Lui parler reviendrait à véritablement voir la jeune fille … ce qu’elle était réellement. Et ça, elle n’y arrivait pas … Lorsqu’il fut devant la porte d’entrée avec Metsubi qui avait eut le droit à une nouvelle coiffure de la part des enfants, il salua Perrine en lui disant :

« A dans un mois … Je reviendrai avec l’argent, comme d’habitude. »

Elle ne lui répondit pas, l’adolescent haussant simplement les épaules avant de dire à Metsubi qu’ils partaient tous les deux. Elle hocha la tête, les deux personnes mettant de la distance entre elles et la famille de Malixo. Les enfants les saluaient avec joie avant de rentrer à l’intérieur de la maison, contrastant avec le regard triste de Perrine qui murmura avec lenteur :

« Adieu … grand frère … »

Il s’était arrêté, se statufiant sur place en entendant ce nom. Qu’est-ce que … que cela voulait dire ? Il se retourna, voyant tout simplement la porte qui claqua au loin. Il pencha la tête sur le côté, n’ayant pas saisit la portée des paroles de Perrine à cet instant. Ce fut la dernière fois qu’il vit la famille de Malixo.

Chapitre 4 : Peu à peu, l’éloignement

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Chapitre 4 : Peu à peu, l’éloignement

« Personne ? Est-ce que tu es là ? Personne ? » murmura la voix de Lasty tandis qu’aucune réponse ne se fit entendre derrière la porte. Elle pénétra avec lenteur à l’intérieur de la chambre, remarquant l’adolescent aux cheveux noirs qui dormait paisiblement. Oui … Avec son statut d’oiseau légendaire, il était possible pour elle de voir dans le noir.

Elle s’approcha de Personne, venant s’asseoir à côté de lui dans le lit. Il dormait depuis qu’il était revenu de sa mission. C’était toujours … ainsi depuis qu’il utilisait ses marques sans aucune restriction. Elle passa une main dans ses cheveux bruns, la retirant aussitôt sans même avoir eut le temps de les caresser. Elle paraissait effrayée par quelque chose.

« … … … … … C’est vraiment difficile, n’est-ce pas, Personne hein ? »

C’était difficile de pardonner … Beaucoup plus difficile qu’on ne pouvait le croire. Elle lui en voulait … Comme ses sœurs … Et chacune savait que ce n’était pas vrai … Que ce n’était pas lui qui était responsable de la mort de leur mère … Et lui ? Il leur en voulait tant pour la mort d’Omera … La mort de cette femme qu’il aimait … Il aimait une femme âgée de vingt ans … Une femme morte maintenant … par leur faute.

« Je ne sais pas si j’aurai le courage … d’attendre que tu te réveilles. »

Elle ne l’aurait sûrement pas … Oui … Elle ferma les yeux, tremblant légèrement. Elle était peinée … Fortement peinée … Car tout ce qui avait été construit pendant ces dernières années avait été détruit à cause d’un événement … Un événement dont le nom d’Hélys résonnait intensément dans chaque cerveau.

« Je ferai mieux de me lever … Je préfère encore partir plutôt que de devoir te parler. »

« Me … parler ? Lasty ? » murmura soudainement la voix de l’adolescent alors qu’elle ne paraissait pas surprise. Est-ce qu’elle avait attendu cela ? Peut-être … Oui … C’était même une certitude. Elle désirait que le jeune garçon … Non … Ce n’était plus un enfant … Plus du tout … Pas le moins du monde … Il devenait peu à peu un adulte … Donc il était possible de tout lui expliquer. Oui …

« Qu’est-ce que tu voulais me dire, Lasty ? » demanda l’adolescent, se redressant dans le lit avant de faire apparaître une flammèche au bout d’un doigt. Il put voir les yeux rubis de la jeune femme en face de lui, tentant de sourire en même temps qu’elle … mais aucun n’y arriva. C’était beaucoup trop difficile … depuis ce jour.

« Rien d’important … Enfin … Pas au point que tu sois réveillé. »

« Je te rappelle que si je suis réveillé, cela est par ta faute, Lasty. » reprit-il.

« Oups … C’est vrai … Et bien … Je vais attendre que tu sois bien réveillé. Je vais aller allumer la chambre, d’accord ? »

« Arrête de tourner autour du pot … Lasty. » marmonna l’adolescent avant de fermer subitement ses yeux rubis, étant aveuglé par la lumière qui était apparue grâce à la jeune femme aux cheveux bleus. Elle était là … debout … en face de lui.

Il n’avait pas dit cela sur un ton méchant mais … Il ne pouvait pas s’empêcher de montrer de la distance par rapport à elle. La jeune femme restait parfaitement immobile tandis que lui-même s’installait dans son lit, étant assis pour attendre qu’elle parle.

« Mes sœurs et moi, nous allons partir de l’ultime élément, Personne. »

« Tu peux répéter s’il te plaît, Lasty ? J’ai cru très mal entendre. » murmura t-il tandis qu’elle observait ses yeux rubis dans les siens. Elle voulait voir ses réactions … Mais à part sa phrase, il ne semblait pas en avoir une seule. C’était … désolant.

« Rina, Fulgé et moi-même … Nous partons, Personne. De toute façon, tu as déjà nos pouvoirs, ce n’est pas comme si cela était important que nous restions avec toi. »

« C’est vrai … Je l’oublie mais tu as totalement raison. Je pourrai au moins savoir pourquoi tu veux partir avec tes sœurs ? Il y a un problème dans tout cela ? »

« Nous allons honorer la mort de notre mère. Nous pensons faire un voyage d’une durée indéterminée pour tenter de l’honorer … Malgré que ce monde soit dévasté à cause de tous les récents événements … Moi et mes sœurs … Nous allons faire de notre mieux pour le reconstruire. C’est ce que notre mère aurait voulu. »

« Comme vous le voulez alors … Je ne t’ai jamais forcée à rester près de moi de toute façon. » dit-il avec nonchalance, se recouchant dans le lit. « Vous partez quand ? » reprit-il après quelques secondes, la jeune femme soufflant :

« D’ici une heure … Juste le temps de ne pas laisser de traces de notre passage. Nous allons entreposer nos rares affaires dans un coin et ensuite, nous partirons. »

« D’accord … Bonne route alors, Lasty. Je ne sais pas si vous reviendrez alors. » répondit l’adolescent aux cheveux noirs.

« Tu t’occuperas bien de Metsubi ? Sarila ? Et aussi Perrine ? » demanda t-elle alors que l’adolescent lui disait aussitôt :

« Aucun problème à cela … Ça ne me dérange pas du tout. Je vais le faire … »

« Tu veux que l’on fasse une promesse, Personne ? » dit la jeune femme, Personne reprenant la parole sur un ton neutre :

« Pourquoi faire ? Les promesses ne sont pas éternelles de toute façon. »

« Rappelles-toi que tu dois aller sauver Crusaé aussi … Je tiens à te le signaler. »

« Je le ferai … Il n’y a aucun problème à cela. » continua t-il de dire sans pour autant sembler s’intéresser grandement aux paroles de la jeune femme.
Il entendit les bruits de pas qui s’avançaient vers le lit, voyant maintenant le kimono de Lasty. Il n’oubliait jamais à quel point elle était belle … Encore plus que ses deux sœurs … Et surtout, il devenait plus grand, plus adulte … Et il remarquait qu’elle était vraiment une femme superbe. Une très belle femme …

Elle déposa un baiser sur sa joue droite, l’adolescent restant parfaitement de marbre tandis que la jeune femme se redressait finalement. Elle l’observa pendant de longues secondes, des secondes qui parurent être une éternité avant de se diriger vers la porte de la chambre.

« Pardon … Personne … Je ne peux pas … retrouver ce que nous avions auparavant. »

« … … … Tu n’es pas la seule fautive, Lasty. Loin de là même … »

« Nous ne sommes … pas réellement … ceux en faute … Mais nous nous sentons coupables, n’est-ce pas, Personne ? Et parce que nous sommes rongés par la culpabilité, nous cherchons quelqu’un qui soit responsable de notre malheur … »

« C’est exactement ça, Lasty … Exactement ça … » marmonna l’adolescent aux yeux rouges tandis qu’il les fermait finalement. « Je vais tenter de dormir … Il est encore très tôt. »

« Personne … N’oublies pas que tu es encore qu’un adolescent … Ne deviens pas un adulte trop vite, d’accord ? Il te reste encore tellement de choses à connaître. »

« … … … Bonne nuit, Lasty. Dors bien. » répondit-il comme pour terminer la conversation. La jeune femme hocha la tête positivement.

Puis voilà … Elle était finalement partie … Elle avait quitté la chambre et lui gardait les yeux fermés. Il ne voulait pas les ouvrir … Il voulait tout simplement dormir sans réfléchir à tout cela. Lasty et ses deux sœurs allaient partir, n’est-ce pas ?

« Et bien ? Tu as fini de faire tes adieux, Lasty ? »

La femme aux cheveux blonds s’était adressée à sa sœur cadette, celle-ci hochant négativement la tête avant de faire un petit sourire à Rina.

« Je n’espère pas que ce soit des adieux … Pas le moins du monde … »

« Il y a peu de chances que l’on revienne ici, grande sœur Lasty. » répondit Fulgé tandis que Lasty restait parfaitement sereine.

« Peu ne veut pas dire aucune … Hors, je pense que je le reverrai … Et cela sera de mon plein gré … Et non en ces termes. » annonça la jeune femme aux cheveux bleus.

« Comme tu le désires, Lasty. Nous ne sommes pas là pour t’obliger. » termina de dire Rina alors qu’elle avait déjà fait apparaître ses ailes dans son dos.

« Nous devrions y aller avant que le soleil se lève … Déjà qu’ils ne savent pas que ce départ sera plus long que les précédents … » murmura Fulgé, faisant de même que la jeune femme aux cheveux blonds. Elle s’envola déjà à quelques mètres au-dessus du sol.

« Partez devant … Je vérifie une dernière chose. » annonça Lasty avant de faire apparaître ses ailes à son tour. L’adolescente et l’aînée des trois sœurs s’envolèrent ensembles, s’éloignant sans un mot. Quand à elle … Quand à elle … Elle observait le ciel plongé encore dans la nuit. Ah … Il était quoi ? Quatre heures du matin ? Cinq ?

Et qu’est-ce qu’elle faisait là … à attendre ? Elle restait dans les airs, les yeux fixés vers le bâtiment qu’elle allait quitter. Rien … Aucune lumière qui provenait de l’endroit qu’elle observait plus précisément. Oui … Ca ne servait à rien d’attendre.

« … … … Au final, nous sommes peut-être plus éloignés que je ne le pensais. »

Elle s’apprêtait à partir, se retournant avant de voir des mouvements du côté de l’endroit qu’elle observait plus précisément. La fenêtre venait de s’ouvrir, laissant paraître l’adolescent aux cheveux noirs par l’ouverture. Elle avait du mal à le discerner mais elle voyait parfaitement ses deux yeux rubis qui brillaient dans le noir ou presque. Elle ne put s’empêcher de sourire, faisant un geste de la main auquel il ne répondait pas. Il la regardait juste longuement … Il la fixait sans s’arrêter un seul instant.

« Je reviendrai … Peut-être pas mes sœurs … Mais je reviendrai quand je serai apaisée. »

Elle disait cela d’une voix assez forte pour qu’il puisse l’entendre avant de partir. Voilà que celle qui veillait sur lui depuis plus de quatre ans n’était plus qu’une étoile lointaine dans l’horizon. Lasty venait de se séparer de lui.

Chapitre 3 : Des marques funestes

ShiroiRyu
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Chapitre 3 : Des marques funestes

« Fais attention quand tu descends, Metsubi. » répondit l’adolescent en tenant la main de l’adolescente. Celle-ci sauta, atterrissant dans ses bras tandis que le vaisseau décollait quelques minutes plus tard.

Ca n’avait rien de bien étrange ou bizarre … Ils étaient tout simplement dans un décor rocailleux où la végétation n’était guère présente. Bon … Cela était un terrain plutôt assez dur mais ce n’était pas le plus important. Déjà, il s’était mis à faire apparaître ses marques au bout de ses deux mains, Metsubi s’adressant à lui avec une certaine lenteur :

« Personne ? Tu ne devrais pas l’utiliser contre des pokémons normaux … »

« Je fais simplement ce que j’estime être bon … Ils veulent s’opposer à nous … Et … Tu sais très bien que je suis las de perdre autant de temps. Plus vite ils disparaîtront, plus vite les légendaires se rapprocheront de moi. »

… … … Et tout cela pour une simple vengeance. Elle le comparait à Rokan maintenant … sans la folie … Ah … Elle n’aimait pas cela du tout mais elle était loin d’être la mieux placée pour parler de tout ça. Elle le regarda tout simplement, hochant la tête en annonçant :

« Je resterai toujours avec toi cette fois-ci, Personne. Je veux rester avec toi … Mais ne fait pas de bêtises, d’accord ? »

Hum ? Elle parlait un peu plus souvent qu’auparavant depuis que tout cela était réglé mais ce n’était pas suffisant du tout. Non … Elle avait encore ce problème avec son sang … Un gros problème qu’il était impossible de cacher. Il s’agissait de son sang … Et c’est pour cela qu’elle ne pouvait pas le contredire.

« Je ne ferai aucune bêtise, tu n’as rien à craindre de ce côté, Metsubi. Tu veux une promesse, n’est-ce pas ? Ce que je fais est pour me renforcer … Je veux acquérir plus de pouvoirs pour avoir une chance contre ces créatures légendaires … »

« Mais l’abus de pouvoirs peut emmener à la destruction de soi-même. Regardes-moi Personne … Regardes-moi bien … Je suis celle qui est à la base même de cette phrase … J’ai un pouvoir … destructeur … qui me rend impossible à contrôler … Je … »

« Cessons de parler de cela … Ca n’emmène à rien de bon ce genre de discussions. » coupa t-il d’un air assez sec alors qu’elle comprenait ce qu’il disait.

Il ne voulait pas qu’elle y repense car elle n’était pas guérit … Loin de là même … Elle avait toujours ses crises et elles étaient de plus en plus violentes. Elle ne pouvait pas oublier la cicatrice sur la joue de l’adolescent et sur son torse … Elle le regarda longuement, se rapprochant de lui. Elle passa sa main délicatement sur la blessure, Personne se laissant faire sans rien dire.

Il ne parlait jamais durant ces moments. Si il ne se laissait pas faire, elle aurait alors l’impression qu’il la rejette or, ce n’était pas du tout le cas. Non … Loin de là … C’est pour cela qu’il la laissait caresser sa cicatrice … Pour qu’elle comprenne que cela ne l’affectait pas du tout, loin de là même. Alors … Il restait là … attendant qu’elle termine.

« Deux adolescents ?! Qu’est-ce que vous foutez-là ?! »

Hum ? Ils marchaient maintenant, côte à côte, ne semblant plus réellement se préoccuper de la mission. Du moins, c’était l’impression qu’ils donnaient alors qu’ils venaient de se positionner au beau milieu d’une réunion de membres du culte. Il y avait de nombreuses tentes, une bonne vingtaine et alors qu’il s’apprêtait à faire briller ses marques, une autre voix cria à son tour en désignant Metsubi :

« C’est la petite Carmache ! Elle a quitté le culte y a plusieurs mois ! Sale petite traîtresse ! Tu vas le payer et … »

La main de l’adolescent se posa sur le visage de la personne qui s’était adressée à Metsubi. Une flamme sortit de sa main, flambant complètement le visage de l’humain. Il ne s’était même pas posé la question un seul instant. Ils étaient des ennemis maintenant …

« Si vous avez fini de parler … Nous pouvons donc combattre … Cela sera bien mieux pour que l’on puisse rentrer le plus tôt possible, ma traîtresse et moi. »

Sa traîtresse ? Elle évita de rougir, restant parfaitement stoïque alors que déjà, des lianes venaient entourer son bras droit. Hum ? Un pokémon plante s’en prenait à lui … Il ne cherchait même pas à savoir qui il était … Il s’en fichait complètement. Ca n’avait aucune importance. Il tira sur la liane, ramenant le pokémon en sa direction avant que la main droite ne se mette à briller grâce à sa marque. D’un geste simple, il la posa une nouvelle fois sur le visage de l’adversaire, celui-ci hurlant pendant quelques secondes avant de tomber au sol, complètement mort. Comme si cela n’était qu’un simple geste bénin, il fit apparaître des lianes à partir de son dos, des cris se faisant entendre :

« Mais comment c’est possible ?! Il a prit ses… »

« C’est l’élu ! C’est l’envoyé d’Arceus ! On nous avait prévenus qu’il était un ennemi ! »

« Et qu’est-ce que l’on est sensé faire ?! On doit le combattre ou le capturer ?! »

Tous semblaient excités mais en même temps assez apeurés. Il semblerait qu’il s’était fait une petite réputation au fur et à mesure que le temps passait visiblement. Ah … Bon … Ce n’était pas si important que ça et il s’en fichait pas mal dans le fond.

« Metsubi ? Tu peux reculer s’il te plaît ? Tu sais bien que je ne veux pas que tu aies à combattre … Je vais m’occuper de cela en quelques minutes. » murmura t-il tandis qu’elle répondit aussitôt sur un ton calme :

« Evites de trop en faire, d’accord ? Tu sais parfaitement que je n’aime pas du tout ça … Surtout la méthode que tu utilises. »

« Nous n’allons pas répéter notre conversation d’il y a quelques minutes. »

Déjà, ils se jetaient tous sur lui mais il ne semblait pas s’en préoccuper, ses marques s’illuminant au fur et à mesure. Que cela soit des éclairs, des flammes, de l’eau, des pieux de terre, des crachats de poison, dès l’instant où il posait une main sur un pokémon, celui-ci se retrouvait mort sur le coup.

Ils avaient été une bonne cinquantaine en face de lui mais maintenant, ils étaient tous morts. Cela n’avait pas duré un quart d’heure mais c’était amplement suffisant. Il était assis autour des nombreux cadavres, observant le ciel alors que ses deux marques continuaient de briller. Tout son haut était déchiré, comme si de multiples objets étaient sortis de son corps. Il en était de même pour son bas au niveau des cuisses et des genoux.

« … … … …. … Personne, tu en abuses. On ne sait rien au sujet de ces marques. »

« Je sais simplement qu’elles me permettent d’obtenir un pouvoir qui m’est nécessaire même si il n’est que temporaire. »

« Tu ne sais pas ce qui peut se passer si au bout d’un moment, il y a un problème. Imagines que … ça se passe comme avec Lina … Sauf que c’est bien plus grave. »

Lina ? Il releva la tête, comme étonné par les paroles de Metsubi. Qu’est-ce que Lina avait à voir avec tout ça ? C’était un nom dont il se rappelait parfaitement. Mais qu’est-ce que … Pourquoi parler d’elle ? Il ne voyait pas du tout le rapport. Pourtant, Metsubi vint s’accroupir pour être à sa hauteur, reprenant en le regardant de ses yeux blancs :

« … … … Imagine un jour que ces lignes ne soient plus contrôlables … Dès l’instant où tu poses la main sur un pokémon, tu absorbes ses pouvoirs … et tu le tues. »

« Ne raconte pas … n’importe quoi. Ca n’arrivera pas. »

Elle rapprochait sa main droite du visage de l’adolescent, celui-ci donnant aussitôt une petite tape pour la repousser tout en reculant. Il se releva, fronçant un peu les sourcils. Quelle idiote. Elle venait de lui faire peur avec ses paroles !

« Bon … C’est fini … Encore une fois, on en a terminé avec ce combat inutile. Allons-nous en … Pourquoi est-ce que tu me regardes comme ça ? »

« Arrêtes … Personne … Arrêtes s’il te plaît. »

Arrêter quoi ? Qu’est-ce qu’il avait à arrêter ? Il ne voyait pas où elle voulait en venir. Qu’est-ce qu’il devait arrêter ? Il se repositionna en face d’elle, l’adolescente croisant ses bras au-dessous de sa poitrine, la soulevant légèrement par ce geste.

« Quel est le problème ? Si tu ne t’exprimes pas mieux, je ne comprendrais pas … »

« Je veux parler de tout ça … De toi … De ce que tu fais … Je … Je sais bien qu’Omera était importante, très importante pour toi mais … »

« Elle avait deux fois mon âge. Ne fait pas semblant de comprendre, Metsubi alors que c’est tout le contraire, d’accord ? »

« D’accord … Si tu préfères que je me taises, alors je ne l’ouvrerai plus. » répondit-elle sur un ton sec, bien différent de celui qu’il lui connaissait habituellement.

En avait-il trop fait ? A voir le fait que l’adolescente semblait l’ignorer, il se disait que oui … Mais bon … Pfff … Elle ne pouvait pas comprendre. Ce n’était pas aussi simple que ça … C’était même bien différent. Ils revinrent à l’endroit où ils avaient été déposé, un vaisseau atterrissant devant eux, un homme aux cheveux verts se tenant devant la porte.

« Déjà ? Je me disais bien mais quand même … Toujours aussi efficace, n’est-ce pas ? Et on dirait que la petite Carmache ne s’est pas … »

Elle passa à côté de l’homme, rentrant dans le vaisseau sans un mot alors qu’il haussait un sourcil. Hum ? Elle semblait plutôt en colère d’après ce qu’il pouvait voir mais bon … De l’autre côté, Personne semblait bien recouvert de sang.

« Toi … C’est toi qu’as fait tout le boulot, n’est-ce pas ? »

« On m’a demandé de m’occuper d’eux … J’ai fait ce que j’avais à faire … Il me faudra dialoguer avec le chef de l’Ultime Elément … Je ne compte pas rester stoïque encore très longtemps … Je n’ai pas que cela à faire. »

« Faudra voir avec lui … Personne ne peut lui parler si il en décide ainsi. »

Ah bon ? Et bien … Ils verraient ça plus tard. De toute façon, il n’aurait pas le choix. Il en avait assez d’affronter du menu fretin … S’installant juste à côté de Metsubi qui continuait de lui faire la tête, il s’était mis à penser à toute cette histoire. Il voulait combattre les légendaires et aller récupérer Crusaé … Ensuite, il continuerait d’affronter les légendaires … Il continuerait de se battre … Il continuerait de …
Il s’écroula subitement, ses yeux se fermant tandis que sa tête atterrissait sur les genoux de la Carmache. Celle-ci resta de marbre pendant une trentaine de secondes avant de glisser discrètement une main dans les cheveux de Personne. L’imbécile … Elle l’avait dit … Qu’il allait s’épuiser avec ces marques … Ces marques d’Arceus … étaient comme le sang qu’elle possédait en elle … Puissants mais dangereux … Un objet à double tranchant. C’est pour ça qu’elle était inquiète au sujet de l’adolescent … Mais il ne comprenait rien … Il ne voulait rien voir … Rien entendre … Et cela la rendait si triste … Mais lui ne le voyait pas. Depuis la mort d’Omera, il se fichait des sentiments qu’il avait … et de ceux qui l’entouraient.

Chapitre 2 : Invisible

ShiroiRyu
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Chapitre 2 : Invisible

« Hihihi ! Pas vue ! Pas prise ! » s’écria une jeune fille aux cheveux roses alors qu’elle disparaissait comme si elle se téléportait, instant par instant.

Personne ne la voyait, personne ne savait qu’elle était ici et c’était cela qui était assez drôle en y réfléchissant. Malgré ses pouvoirs, elle gardait un comportement d’enfant mais surtout … Oh et puis zut ! Pourquoi est-ce qu’elle pensait à tout ça ?

« Je n’ai pas à me compliquer la vie ! Hum hum hum ! Personne … Personne … »

Elle arrivait à trouver l’adolescent aux cheveux noirs. Hum … Depuis des années, il était devenu bien différent et quand elle le regardait, elle avait une petite pointe au cœur. Ah … C’était toujours un moment très bref mais ce moment lui retirait le sourire qu’elle arborait habituellement aux lèvres. Ah … Non …

« Ca ne va pas recommencer hein ? Je n’ai rien à me reprocher ! » se dit-elle à elle-même avant que ses yeux ne devinrent roses. Le résultat ? L’adolescent s’écroula au sol, comme si il venait de subir un croche-pattes invisible. Il se redressa, regardant à gauche et à droite mais elle s’était déjà téléportée ailleurs, se retrouvant sur le toit du bâtiment à la surface. D’un petit claquement de doigts, le radar environnant ne la captait plus.

Pfff … Elle reconnaissait parfaitement qu’elle n’aurait pas dû se mêler de cette affaire. Néanmoins, la première fois qu’elle avait remarqué Crusaé, cela correspondait parfaitement à l’idée qu’elle s’était faite d’elle … De l’autre côté, la jeune fille n’avait de cesse de torturer Personne mais aussi de tuer des gens …

Donc … Donc … C’était ainsi … Et … Et … Voilà quoi. Qu’est-ce qu’elle pouvait faire pour se faire pardonner ? Trouver Crusaé ? Dire où elle était ? C’était une chose assez difficile en soi puisqu’elle n’était pas une pokémon céleste. Néanmoins, elle pouvait interroger toujours … ceux qui étaient proches des humains ?

« Mais bon … Après, je ne serai plus sûre de retrouver Gégé et sa bande … Hum … C’est pas si simple que ça dans le fond. »

Pas du tout même, elle devait le reconnaître. Elle poussa un profond soupir, posant une main sur son crâne pour arrêter de réfléchir à tout ça. C’était bien plus compliqué que ça … Bien plus … Mais bon … Elle n’allait pas devoir se mêler de tout ça à la base … Cela n’avait pas été son problème au départ … Mais après …

« Avec toutes ces dérives … Je n’ai pas vraiment eut le choix visiblement … Bon … Je sais ce que je vais faire ! » dit-elle avant de taper dans ses deux mains. « Gégé va bien pouvoir m’aider de toute façon.  Faut bien qu’il serve à quelque chose ! »

Et pour ça, elle allait se téléporter à nouveau. Elle claqua des doigts, disparaissant du toit du bâtiment avant de réapparaître. Elle se trouvait assise sur le bureau, dans la pièce où Gégé travaillait habituellement. Sauf que celui-ci n’était pas présent à l’heure actuelle.

« Hum ? Où est-ce qu’il est encore passé Gégé ? GEGE ! RAMENES-TOI ICI TOUT DE SUITE ! » hurla t-elle subitement avant que l’homme n’apparaisse aussitôt.

« Qu’est-ce qui vous prends, mère ?! Je pensais que vous vouliez être discrète ! »

« Et bien … Je trouve que cette méthode était très efficace pour que tu te ramènes. J’ai besoin de toi ! Enfin … Besoin de ton avis … » répondit la fille aux cheveux roses tout en souriant. L’homme portait aujourd’hui une longue blouse noire de scientifique, contrastant habituellement avec celles de couleur blanche. « Hum ? Tu étais parti faire tes expériences malsaines, c’est bien cela ?  Petit cachotier. »

« Ce ne sont pas des expériences malsaines mais des choses qui nous permettront peut-être de nous sauver d’ici quelques années. Les projets s’accélèrent de plus en plus rapidement et à l’heure actuelle, je préfère éviter de les montrer au public de l’Ultime Elément. Ce n’est qu’une simple mesure de précaution pour éviter les soucis. »

« Bien entendu … Et tu penses qu’elles réagiront comment quand elles apprendront cela ? Et tu penses qu’il réagira comment quand il les verra ? »

« Surement mal … On ne peut guère apprécier ce que je fais … Et dans le fond … Je … »

« Tu t’abstiens de terminer ta phrase sinon ta mère va devoir te mettre une claque. Et tu sais très bien à quoi ressemble les claques de ta mère, n’est-ce pas ? » dit Mimi tout en souriant, sa main droite s’illuminant fortement.

« … … Je ne suis plus un enfant et je suis bien plus fort que vous, mère. » répondit aussitôt l’homme comme pour affronter la jeune fille.

« Tu veux peut-être essayer ? » demanda t-elle alors qu’elle le foudroyait du regard.

Cinq bonnes minutes où aucun ne détournait les yeux … Et pourtant, ce fut l’homme qui baissa son regard, poussant un profond soupir. Ca ne servait à rien … Sa mère était la pire engeance existant sur cette planète. Une aberration de la nature dont il était issu et … *SBAF* Sa tête percuta le mur, celui-ci ne tremblant pas du tout comme si tout s’était arrêté autour d’eux. Une marque sur la joue droite et il demanda d’un air étonné :

« Mais … Pourquoi avoir fait cela, mère ?! »

« Hum ? Laisses-moi deviner ? Car je sais lire dans tes pensées ? Et que traiter sa mère d’aberration de la nature, ce n’est pas vraiment un compliment. Pourquoi est-ce que tu n’es pas comme les autres fils hein ? Me ramener des fleurs pour la fête des mères ou alors une petite carte avec un grand cœur avec écrit dessus : Je t’aime, Maman. »

« Cela … C’était lorsque je n’étais qu’un enfant … Un simple et pathétique enfant insouciant du monde qui l’entourait … Dois-je vous rappeler comment m’appelle les autres créatures ? »

« Pas besoin, je le sais parfai … » commença t-elle avant qu’elle ne soit coupée.

« Ersatz … Succédané pour les plus … intelligents d’entre eux … Substitut … Pâle copie. Il y a tellement de noms qu’ils m’ont donné que je suis las rien qu’en y repensant. »

« … … … Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, c’est moi qui décide. Fin de la conversation sur ce point. Et si tu tentes de continuer de parler, je vais devenir très … »

« Mais … Mère, ce que vous avez fait pour me donner … »

… … … Il ne comprenait pas ce qu’elle venait de dire ? Elle lui lança le même regard qu’auparavant, l’homme se stoppant aussitôt. Bon … Qu’est-ce qu’elle voulait lui dire ? Car elle n’était pas venue pour rien à la base, n’est-ce pas ? Hum … Elle semblait s’être calmée aussitôt, venant s’asseoir dans le fauteuil de Gégé, tournoyant avant de dire :

« Gégé, j’ai du remord. Beaucoup de remords même. »

« Hum ? Première nouvelle, maman … Je ne pensais pas que vous connaissiez ce sentiment. »

« Je vais faire comme si je n’avais pas entendu tes propos, Gégé. Plus je vois l’adolescent, plus je me dis que lui retirer cette gamine a été une idiotie. J’ai pu remarquer à quel point elle n’était qu’une enfant dont les pouvoirs dépassaient son entendement. Lorsqu’elle ne fut plus qu’une simple humaine, elle était totalement différente. Hum … Donc, je vais devoir m’en aller, fiston ! Tu penses pouvoir te passer de moi ? »

«Enfin des vacances. » marmonna l’homme aux yeux améthyste, reprenant aussitôt après avoir vu le regard furieux de la fille aux cheveux roses : « Des vacances bien tristes. Mais où-allez-vous mère ? »

« Interroger quelques célestes pour savoir où la petite Crusaé se trouve. Ensuite, je trouverai bien un moyen de la libérer. Par contre, je vais réfléchir à l’idée de lui redonner ses pouvoirs ou non. Arceus peut penser ce qu’elle veut, je suis bien plus forte qu’elle sur de nombreux points. Il faut dire qu’elle m’a donné une polyvalence qu’elle-même ne peut guère réellement posséder tout le temps … Contrairement à moi ! »

« … … Vous allez commettre la folie de vous mettre à dos la déesse Arceus ? » demanda avec interrogation Gégé alors qu’elle rigolait :

« Pas le moins du monde, je suis prévoyante ! Je vais juste me montrer très discrète ! Cela me fait penser que je dois aussi essayer me renseigner sur le céleste envoyé dans l’espace comme punition pour avoir annoncé qu’il n’aimait pas du tout l’idée de la destruction du monde. »

« Faites attention à vous, tout simplement, mère. »

Roh … Il était inquiet pour elle ? Elle se releva du fauteuil, sautant sur le bureau pour être à sa hauteur. Qu’est-ce qu’il était grand, n’est-ce pas ? Elle lui tapota doucement le crâne avec une grande affection tandis qu’il ne réagissait pas.

« Ne t’inquiètes donc pas pour moi. Si Arceus est l’entité régissant ce monde d’un point de vue céleste, je suis l’entité qui régit le monde depuis la terre. »

Si elle le disait … Elle tendit ses deux mains, l’homme soupirant avant de se rapprocher d’elle. Elle posa sa tête sur son épaule, lui tapotant avec tendresse le dos tandis qu’elle murmurait :

« Pas de bêtises hein ? Maman risque de faire un voyage très long. »

« Tant que vous revenez en vie … mère … Pendant ce temps, je garderai cette chose en moi. »

« Saches que même si tu es issu de ma personne, tu as ta propre personnalité, âme et toutes ces choses spirituelles dont raffolent les humains et les pokémons. »
Oui … Comme elle le désirait. Il ne voulait pas lui répondre car cette conversation durait depuis des années … Enfin … Avant qu’il ne crée l’Ultime Elément … Un clignement des yeux et sa mère avait totalement disparu de son champ de vision. Bon … Il était temps de retourner à ses occupations, n’est-ce pas ?

« Et pendant ce temps … Je vais envoyer Personne en mission … »

Oui … Dorénavant, il s’occupait de surveiller bien plus l’adolescent. Réussir à abattre une pokémon céleste … Il savait qu’il s’appelait le Rédempteur … Mais il était autre chose … Il avait remarqué au sujet de ses marques sur ses deux mains … Les marques d’Arceus … Mais ce n’était pas seulement cela. Un dossier sur lequel s’était assise sa mère se trouvait sur son bureau. Il le reprit en main, l’ouvrant alors qu’un nom des plus explicites était visible en haut de chaque page : Le Rédempteur. Tous ces papiers, graphiques, données concernaient l’adolescent depuis qu’il était dans l’Ultime Elément. Il y avait quelque chose de singulier … avec lui … Mais quoi ? Il ne le savait pas et pour l’instant, il avait autre chose en tête. Il disparut à son tour de son bureau, retournant à ses occupations.

Chapitre 1 : Distance

ShiroiRyu
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Premier axe : Séparation

Chapitre 1 : Distance

« Personne n’est toujours pas debout ? »

Elle venait interroger les humains et les pokémons alors qu’elle n’obtenait que des réponses négatives. Non, l’adolescent n’était toujours pas debout. Non, ce n’était pas inquiétant puisque depuis des mois, c’était ainsi. D’accord … Alors, elle allait le lever. Ce n’était pas plus difficile que cela. Mais quand même … Depuis la mort de … Enfin … Elle ne voulait pas vraiment en parler … Ce n’était pas à elle … même si elle ne pouvait s’empêcher d’y penser … Surtout en vue de l’ambiance qui régnait auprès d’eux maintenant. Elle se retrouva devant la porte de la chambre de Personne, amorçant le poing pour toquer. Puis sans rien dire, elle pénétra dans la chambre. Elle allait le réveiller doucement plut …

« Hum ? Metsubi ? Qu’est-ce que tu fais là ? »

Elle resta immobile, remarquant que l’adolescent aux cheveux noirs était déjà réveillé depuis longtemps et venait de finir de se préparer. Elle évita de montrer une mine déçue alors qu’elle pouvait l’observer. Une chemise blanche à bouton, une veste noire de tissu par-dessus, il avait un pantalon de même couleur. Il venait d’avoir treize ans il y a quelques semaines et cela se voyait maintenant. Il avait bien grandi, il mesurait maintenant un mètre trente-cinq et semblait bien bâti. Ses cheveux noirs partaient un peu dans tous les sens mais son visage exprimait quelque chose … de neutre. Pourtant, tout cela semblait être forcé par l’adolescent tandis qu’il se tournait vers elle.

« Un problème, Metsubi ? Ca n’a pas l’air d’aller. Tu m’observes bizarrement depuis quelques secondes … Je sais que je ne m’habille jamais correcte … »

« Non … C’est juste que … Je t’ai connu … à l’âge de cinq ou six … et maintenant … Tu en as le double, c’est tout. Tu as beaucoup changé et grandi. » souffla t-elle alors qu’il haussait un sourcil. Hum … Elle n’avait pas totalement tord. Elle aussi avait bien changé.


Ca faisait sept voir huit ans n’est-ce pas ? Et dieu sait que la jeune fille avait terriblement changé pendant tout ce temps. Plus de traces de saleté, plus de coiffure disparate … Non … Loin de là. Elle avait souvent ses yeux refermés mais lorsqu’elle les rouvrait, ils étaient toujours totalement blancs. Il avait appris … Il savait qu’elle ne pouvait pas laisser voir sa véritable couleur de yeux tant qu’elle aurait ce sang en elle. Mais à côté, ses cheveux noirs formaient toujours deux belles couettes horizontales des deux côtés de son crâne. Elle-même mesurait bien un mètre quarante, le dépassant ainsi de cinq centimètres tandis qu’elle portait un justaucorps moulant de couleur noir. Elle avait aussi deux collants de même couleur tandis que ses épaules étaient mises à nues. Enfin, elle portait de longs gants noirs qui lui allaient jusqu’au dessous de l’épaule. Enfin … Malgré le fait qu’elle portait un justaucorps, elle avait quand même un short bleu par-dessus le haut de ses cuisses pour les recouvrir qu’un t-shirt rouge. Sauf que malgré ce dernier … Il était facile de voir qu’elle devenait une femme … Une belle femme. Et la poitrine à son âge promettait déjà beaucoup de choses. Sauf que … Sauf que … Il n’avait pas à la regarder. Il détourna le regard, marmonnant :

« Oui … Enfin … Toi aussi, tu n’es plus une petite fille … Mais bon … C’est normal puisqu’on devient plus vieux. Bon … On quitte ma chambre, Metsubi ? Tu as bien dormi sinon ? »

Bien entendu ! Il passa à côté d’elle, l’adolescente refermant la porte derrière soi. Il était temps d’y aller avant qu’il ne soit trop tard, oui … Enfin, aujourd’hui allait être une nouvelle journée … Et surtout … Surtout … Elle allait passer du temps avec l’adolescent. Bien qu’il avait changé ces derniers mois. Elle ne connaissait pas Omera mais d’après ce qu’elle avait entendu, il était tombé amoureuse de la Luxray et celle-ci était morte … lors du drame.

« Bonjour, Lasty. Bonjour Fulgé. Bonjour Rina. »

« Bonjour Personne. » répondirent les trois femmes en même temps alors que la Carmache arrêta d’être dans ses pensées. Elle n’avait même pas remarqué qu’ils se retrouvaient face aux trois pokémons légendaires. Des créatures qui observaient Personne d’un semblant d’émotions. Elle … Elle n’aimait pas cela … Elle avait vraiment cette impression que quelque chose s’était brisé à cet instant.

C’était devenu une habitude … Une mauvaise habitude … L’adolescent observa les trois oiseaux légendaires en face de lui et elles faisaient de même. Ce n’était pas de l’animosité … Ce n’était pas de la haine … Ni de la colère … C’était différent … Il était responsable de la mort d’Elugabeth, elles étaient responsables de la mort de Cassy et d’Omera. Qu’on le désire ou non, d’une façon ou d’une autre, chacun avait été à l’origine de ses morts. Chacun avait du mal à pardonner à l’autre … Non, personne ne pardonnait … Ils ne se pardonnaient pas … Mais quelque chose s’était brisé entre eux. Surtout entre lui et Lasty qu’il connaissait depuis plus longtemps que ses deux sœurs.

« Alors en mission, c’est cela ? » demanda Lasty sur un ton neutre.

Il hocha la tête pour lui dire que oui. Ce n’était … C’était dérangeant. Lasty détourna le regard alors que Fulgé et Rina continuaient de le regarder. Six mois ? Plus ? Difficile de savoir car le temps passait avec une lenteur extrême. Oui … Beaucoup trop lentement.

« Je ne sais pas du tout … Vous viendrez avec nous, n’est-ce pas ? » dit-il alors que c’était au tour de l’Artikodin d’hocher la tête. « Vous voulez venir déranger avec nous ? »

« Je crois qu’il vaut mieux que je mange avec mes deux sœurs, Personne. »

« Oui … D’accord, c’est mieux … Pardon d’avoir proposé, Lasty. Bon ben … Bon déjeuner. »

Les trois femmes s’éloignèrent alors que Metsubi les regardait partir. Dur … La discussion n’était pas violente, loin de là mais … Les paroles non plus n’étaient pas odieuses … Mais les regards, l’intonation, tout dans l’atmosphère montrait à quel point un gouffre séparait l’adolescent et celles qui parcouraient sa vie.

« … … … Metsubi ? Nous devrions y aller nous aussi. Tu n’as pas faim ? »

« Si, Personne. » répondit-elle avant de venir placer sa main dans la sienne avec discrétion.

Tout de suite, la main la serra avec une certaine force bien qu’elle ne ressentait pas la douleur. Il était … énervé ? Apeuré ? Attristé ? Tout ce qu’elle savait, c’est qu’il naviguait entre plusieurs sentiments qui se contredisaient mais qui fusionnaient. Elle devait … s’occuper de lui comme il s’était occupé d’elle pour la sauver et la protéger.

Ils étaient assis face à face mais en moins de cinq minutes, elle se retrouvait à côté de lui. Les deux personnes mangèrent sans un mot. Elle aussi … Dans le fond … Si elle n’avait pas blessé Personne pendant … cet instant … Il n’aurait pas été blessé et …

« Tu n’es pas responsable de cela, simplement ton sang, Metsubi. »

Il venait de lire dans ses pensées mais cela était normal. Il la comprenait, elle le comprenait. Toutes les personnes autour d’eux se demandaient pourquoi ils n’étaient pas encore ensembles mais la réponse était simple. De ce côté aussi, malgré les forts sentiments entre eux, quelque chose les séparait … La chose dont elle n’arrêtait pas de penser. Et malgré le fait que Personne dise tout le contraire, ça ne changeait rien car c’était la vérité.

« C’est quoi ces têtes d’enterrement que vous me faites ?! »

« Ah … Sarila … Bonjour, je ne te vois plus très souvent aussi. »

Il releva la tête de son bol alors qu’il apercevait maintenant l’adolescente aux cheveux ver … C’était bizarre et il lui avait déjà fait la remarque mais ses cheveux prenaient peu à peu une teinte violette ou rose … Les pointes avaient déjà cette couleur. Elle aussi avait bien grandi … Très impressionnante même … Bien qu’au niveau … Enfin à un certain niveau, elle n’était pas aussi … bien fournie que Metsubi ? Néanmoins, la grosse différence résidait surtout dans sa tenue vestimentaire. Elle s’était mise à porter des robes lui allant jusqu’à la base des pieds et cela lui allait étrangement à ravir quand on la regardait de plus près. Par contre, elle portait toujours des petits tubes aux bras aux jambes et dans son dos bien qu’ils avaient fortement réduits de taille au fur et à mesure des mois qui s’écoulait.

« Qu’est-ce que tu racontes, Personne ? On part tout le temps ensembles pendant les missions. Tu n’as plus toute ta tête, n’est-ce pas ? »

« Je ne sais pas vraiment … J’en suis réellement désolé … Vraiment désolé, Sarila. »

« Pfff … Ca ne fait rien … Je suis plus triste qu’autre chose … Je ne t’en veux pas. »

« Triste à cause de moi ? » demanda t-il alors qu’elle répondait aussitôt :

« Non, non … Pas du tout … Loin de là même … C’est personnel. »

« Tu as tes menstruations aussi ? » annonça Metsubi alors que l’adolescente aux cheveux verts recracha sa boisson à moitié, arrosant le visage de Personne.

« Hahahaha … Hahaha … Je devrais pourtant m’y faire, c’est pas la première fois que tu me fais le coup en plus … Mais à chaque fois … »

« C’est la vérité. Moi-même, je les aie. » répondit la Carmache alors que Personne lui donnait un petit coup de poing derrière le crâne, très légèrement rougi.

« Ta vie … concernant ces … problèmes entre filles … ne concerne que toi, Metsubi. Comme l’a annoncé Sarila, je ne suis pas sensé être au courant de tout ceci. Merci de t’en abstenir, d’accord ? Ca me gêne plus que tout. »

Elle marmonna quelques excuses tandis que Sarila rigola faiblement. Après son rire, elle avait un sourire tendre et amusé bien qu’il semblait cacher une certaine tristesse aussi. Elle attendit que les deux adolescents se soient calmés avant de reprendre :

« Personne, je ne partirai pas dans la mission avec toi et Metsubi. J’ai quelque chose à faire … C’est assez personnel, oui … »

« Hein ? Euh … Ca concerne tes … problèmes avec ton poison ? Ca ne s’est toujours pas réglé ? » dit l’adolescent aux cheveux noirs sur un ton neutre.

« C’est exact … Mais ce n’est pas bien grave … Juste une vérification comme d’habitude, il n’y a pas besoin de s’inquiéter. »

«  Tant mieux alors … C’est dommage que tu ne viennes pas à la mission. »

Oui … Très dommage. Ils finirent de manger alors que plus personne ne parlait. Metsubi comme Sarila remarquaient qu’il jetait des regards discrets en direction de Lasty et de ses deux sœurs. Les trois femmes mangeaient de leurs côtés et elles acceptaient des missions sans que cela soit avec l’adolescent.
Il se leva finalement, prenant une profonde respiration. Il ne voulait pas y penser mais c’était vraiment très dur, beaucoup trop dur. Tout le monde … Il était distant avec tout le monde et tout le monde l’était avec lui. A part Metsubi qui se rapprochait inexorablement de lui, le reste … s’éloignait. Et encore, même avec Metsubi … A cause de son sang … Ils ne pouvaient pas être réellement proches.

« Bonne chance avec tes tests, Sarila. »

« Ne t’inquiètes pas, ce n’est rien de bien grave. »

Soit … Si elle le disait … Metsubi et Personne partirent de la cantine, laissant seule l’adolescente aux cheveux verts. Elle les regarda avant d’avoir un petit sourire triste, ses yeux se baissant. Elle murmura avec douceur :

« Tu n’es plus vraiment … celui qui se préoccupait des autres … Personne … Tu es … tellement froid depuis la mort d’Omera. Tu n’as même pas cherché à en savoir plus alors qu’auparavant, tu serais mort d’inquiétude. M’enfin … Ce n’est pas si important que ça … Dans le fond … Ca ne concerne que mon corps de toute façon.  Si seulement … J’étais vraiment sûre … que ça ne se passe pas ainsi … Je l’aimerai tellement … »

Mais elle ne pouvait rien y faire. C’était son corps … Et elle avait souvent montré son incapacité à contrôler ce qui l’habitait. Tout dans le fond n’était qu’un pathétique mensonge … Ah … Si cela ne s’annonçait guère bon … Elle allait peut-être devoir … penser réellement à cela bien qu’elle ne l’espérait pas.