Chapitre 10 : De l’honneur

ShiroiRyu
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Chapitre 10 : De l’honneur

« Tsss … Je suis de retour. »

« Séphyria ? Mais vous êtes blessée ?! Comment est-ce possible ? »

Comment est-ce possible ? Comment est-ce possible ? Pourtant, je suis blessée et ce n’est pas un drame ! Pas le moins du monde ! Je passe à côté des deux soldats de la FAPC, les ignorant complètement malgré l’état dans lequel je suis. Je suis blessée, et alors ? Ces blessures sont des preuves concrètes que cet humain a réussi à me livrer bataille sans même avoir peur de mourir. Il était prêt à mourir à n’importe quel moment !

Je me dirige vers ma chambre, fermant la porte à clé avant de m’observer dans le miroir. J’ai vraiment une sale tête … Les coups que cet homme nommé Ric m’a donnés, je peux encore les sentir. Et ces balles dans mon bras et ma jambe. Cette précision diabolique ! Il était fort, très fort même, il faut le reconnaître. Je ne sais pas où il a appris à viser aussi précisément mais les faits sont là : il sait se débrouiller avec une arme. Par contre, au niveau du combat à mains nues, cela ressemblait plus à du pugilat de bas étage qu’à autre chose.

En même temps, je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu faire … ça. Je pouvais facilement le tuer. En un claquement de doigts, il serait mort sans même qu’il ne puisse réagir. Je voulais lui donner une chance ? De faire ses preuves ? Mais prouver quoi ? Qu’il puisse être à ma hauteur ? Et cette … pokémon qui l’accompagne. Elle était présente mais il ne l’a pas fait intervenir. Là-aussi, il aurait pu refuser ma requête et me combattre à mon niveau. Je ne sais pas. Je reste un peu perturbée.
Sous la douche, je passe doucement le gant sur mes blessures. Ça fait mal mais pas comme auparavant. Peut-être suis-je fière d’être blessée par un humain ? Quelle idée ridicule. Vraiment ridicule. Je devrai avoir plutôt honte de ce résultat. Ce Ric est une véritable plaie pour la Triafa. Néanmoins, il n’a pas encore touché à cette Gardevoir nommée Lania. Elle n’a pas dévoilé sa véritable puissance. Qu’est-ce qu’il attend ? Les hormones des humains devraient être plutôt excitées en voyant une telle créature.

« Non … Nous sommes des aberrations pour lui. »

Je le conçois parfaitement. J’étais une pokémon auparavant … ou du moins, c’est ce que je pensais être. J’ai toujours été une jeune fille, puis une adolescente … et enfin une femme. J’ai cette particularité des Altarias. J’ai leurs pouvoirs, je suis une Altaria … mais humanisée. Comment peut-on croire que je suis une pokémon ? Cet oiseau au plumage de coton et à la voix de soprano … Je n’ai aucune ressemblance « réelle » avec ça.

Je sors de la douche, complètement nue avant de faire apparaître mes ailes de coton. Je me sers d’elles pour m’essuyer. Au moins, elles ont une utilité assez spécifique. Être une humaine … alors que je suis une pokémon. C’est risible. Me forcer à coucher avec un humain pour débloquer tous mes pouvoirs ? Et puis quoi encore ? Cette idée est stupide. Même en n’utilisant qu’une infime partie de ma force, je peux combattre n’importe qui ! Je m’écroule sur mon lit, portant simplement un peu de lingerie de dentelle bleue ainsi que de nombreux pansements assez visibles sur le corps. Je dois me reposer … Ce combat m’a fatigué plus que je n’osais l’admettre. Je n’admettrai jamais … que cet homme me cause autant de problèmes et que je ne fais les choses qu’à moitié … pour le combattre. J’ai sommeil …

Quelques heures plus tard, je me rhabille correctement, regardant la tenue que je porte. Un kimono, n’est-ce pas ? C’est un vêtement provenant du Jipen. Je ne sais pas, je me sens bien dans cette tenue. J’ai été appelé par le chef de la FAPC, comme quoi, visiblement, j’ai échoué dans ma mission. Pourtant, je n’y tiens guère compte.

« Séphyria, est-ce que tu as une explication sur ton échec ? »

« Il était bien plus résistant que prévu. Il semblerait que … »

« Un humain ? Plus résistant qu’une pokémon comme toi ? » me demande la personne en face de moi. Un homme qui a environ mon âge. Il a des cheveux verts, une crête au beau milieu des cheveux et des yeux rouges. Il porte d’élégants habits ressemblant à ceux des cérémonies bien que cela soit une veste verte et un pantalon blanc.

« Je n’ai pas réussi à le battre et j’ai été blessée. Fin de l’histoire en ce qui me concerne. Si ce n’était que pour cela que l’on m’a appelée, je préfère encore terminer ma nuit. »

« Ton échec était prévu de toute façon. C’est pourquoi nous avons pris d’autres mesures. »

Mon échec était prévu ? Je n’apprécie guère ces paroles. Je pose mon regard sur l’homme en face de moi. Si Emairon cherche le combat, il risque de le regretter amèrement. Je reprends la parole, cherchant à avoir des explications :

« Comment cela ? Mon échec était prévu ? Fais attention à ce que tu vas dire, Emairon. Que tu sois un pokémon comme moi ne change rien … »

« Tout simplement que depuis quelques temps, tu sembles bien affaiblie. Depuis la première apparition de Ric, tu as beaucoup de mal à te concentrer sur tes objectifs. »

« Me concentrer sur mes objectifs ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? »

« Tout simplement que tu ne sembles pas te donner à ton maximum pour remplir tes fonctions envers la Triafa. De même, tu perds ton contrôle dès que tu le remarques, que cela soit à la télévision ou ailleurs. Enfin, quand on en parle … »

« C’est la première fois que j’échoue … à cause d’un humain. Je ne peux pas supporter ça ! Il doit payer de sa vie pour ce qu’il m’a fait ! » m’écrie-je, coupant la parole à Emairon alors que celui-ci reste de marbre et stoïque. Voilà pourquoi je ne l’apprécie guère.

« Ne laisse pas tes émotions te commander. La cheffe de la FAPC veut te parler. Elle a quelque chose à te dire concernant cet homme nommé Ric. »

« Qu’est-ce qu’il y a encore avec elle ? »

J’apprécie encore moins cette femme. Il faut dire … qu’elle est spéciale. Très spéciale même. Comme de nombreux chefs des différentes organisations dirigées par la Triafa, elle possède un pokémon humanisé … ou du moins, à moitié humanisé dans ce cas précis. M’enfin, c’est encore autre chose car femme ne possède pas qu’un pokémon mais deux. Comme si coucher avec un seul pokémon ne lui suffisait pas, il lui en faut deux.

Je me retrouve en face de la cheffe de la FAPC, une certaine Anaïs. A ses côtés ? Deux hommes sur lesquels je ne m’attarde pas. Ce qu’ils sont, je n’y éprouve strictement aucun intérêt. Comme si j’avais du temps à perdre là-dessus. Cette femme doit avoir une trentaine d’années voire même une quarantaine plutôt. On peut remarquer à quel point la chirurgie peut faire des miracles de nos jours sur les visages.

« Qu’est-ce que vous me vouliez, Anaïs ? » demande-je en croisant les bras.

« Je pense qu’Emairon t’a déjà mis au courant au sujet de ton échec concernant ce jeune policier un peu trop présomptueux à Bagata. »

« Il porte un nom, il vaudrait mieux que vous le reteniez en vue des problèmes qu’il n’arrête pas de causer à la FAPC. »

« A cause de ton échec bien entendu. Sinon, cette affaire serait résolue depuis déjà longtemps. » déclare Anaïs, la femme qui dirige la FAPC.

« Ne me mettez pas tous vos échecs sur le dos. Si vous n’êtes pas capable d’abattre un seul homme avec tous vos soldats, je ne suis pas fautive. »

« Tu ferais mieux de faire attention à ce que tu dis. Tu n’es qu’une pokémon et non encore liée. De toute façon, à l’heure où je te parle, Ric doit être mort. »

J’hausse un sourcil en la fixant. Qu’est-ce qu’elle vient de dire à cet instant ? Je pense avoir très mal entendu. Peut-être que la surprise se lit sur mon visage puisqu’elle reprend :

« Pendant que tu t’évertuais à essayer de tuer cet homme sans y arriver, mes hommes ont placé des explosifs dans son appartement. Ils ont tout simplement attendu qu’il revienne avec cette Gardevoir pour les éliminer tous les deux. »

« IMBECILES ! Vous n’avez donc aucune décence ?! Aucun courage ?! »

Je m’emporte car c’est bien l’une des choses que je déteste le plus dans ce monde pourri ! Comment peuvent-ils encore se regarder alors qu’ils ne sont même pas capable de régler leurs affaires en face à face ?!

« La faim justifie les moyens. Maintenant que tu es au courant de ton échec mais de notre réussite, tu peux retourner là d’où tu viens. Nous n’avons plus besoin de toi. »

Je me retourne, enragée à cause de toute cette histoire. J’ai déclaré à cet homme nommé Ric que je comptais bien l’affronter une nouvelle fois ! Même si je ne vais pas le crier dans la face de cette femme, je sais dans le fond qu’il en faut bien plus pour réussir à abattre Ric. Ce n’est pas avec une ridicule explosion qu’ils arriveront à le tuer !

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