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- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Chapitre 9 : Preuve de clémence
« Je tiens à te prévenir : même si on ne le croit pas en me voyant, je sais quand même me battre. Quand on est policier, il ne faut pas croire qu’on ne doit pas utiliser la force. »
« Et si tu penses que c’est parce que je retiens mes pouvoirs que je suis faible, tu risques d’avoir une petite surprise … une très grande plutôt. »
Je me méfie … Je me méfie grandement d’elle contrairement à ses propos. Mais je reste quand même un peu tonné de la proposition de la femme en face de moi. Si elle n’a pas peur des coups, je ne vais donc pas me retenir contre elle ! Je commence à courir alors qu’elle fait de même. Un coup de poing droit de ma part au niveau du visage mais elle bouge la tête sur la gauche, esquivant le coup comme si de rien n’était. Moi ? Je me prends son genou droit en plein dans le ventre, me faisant pouffer de douleur.
« Oh … Un petit conseil encore : si tu retiens tes coups parce que je suis une femme, tu vas encore plus le regretter. Mais comme je suis une aberration, tu ne devrais pas avoir de mal, n’est-ce pas ? Tu vas te donner à fond hein ? Je veux te briser en utilisant ta propre force, en utilisant tes moyens, pour te montrer à quel point je hais ta personne ! »
Je ne peux pas vraiment répondre, ayant le souffle coupé. Je tente de lui prendre le genou, y arrivant avant de la pousser en arrière. Elle pousse un cri de surprise, tombant en arrière sur les fesses. Elle ne devait pas s’attendre à ce que je réagisse ainsi.
« Ce n’est même pas un combat ! C’est juste de la bagarre de rue ! »
« Je dois t’avouer que je ne connais aucun art martial ou de combat. Je ne suis pas boxeur ou autre, loin de là même. Je sais juste me battre. »
« Je n’ai pas de temps à perdre pour apprendre un art martial. De toute façon, la seule chose qui m’importe, c’est … » commence-t-elle à dire avant de se lever. « De te mettre à terre et de te tuer ! Qu’importe la méthode utilisée ! »
« Car j’ai froissé ton self-estime ? C’est ça ? »
Elle ne me répond pas mais le cri qu’elle pousse veut tout dire. Je ne sais pas me battre correctement mais elle non plus. Pourquoi est-ce qu’elle fait ça ? Du moins, qu’elle s’abaisse à un combat de chiffonniers car c’est exactement ça.
Je ne me prive pas pour la frapper, sauf à la poitrine car je sais que c’est un endroit sensible chez une femme. Elle-même ne se gêne pas pour me frapper de tous les côtés sauf dans les valseuses. C’est bizarre … J’ai l’impression de me battre sans aucune raison. Mes poings l’atteignent, mes pieds aussi. Elle-même n’hésite pas à foncer tête baissée sur moi. Je me retrouve soudainement à terre, Séphyria sur moi à cheval.
« Je dirai bien que c’est une position … enfin un peu équivoque mais le poing que tu recules montre que tu risques de me faire mal. »
Elle ne me répond pas tandis que je tente un trait d’humour. Au moment où son poing droit vint s’abaisser pour frapper mon visage, je penche la tête sur le côté, le poing terminant sa course sur le sol, du sang se faisant sentir à côté de moi.
Pourtant, elle ne s’arrête pas et sa tête percute la mienne, nos deux fronts venant s’ensanglanter. Le souci ? C’est qu’une douleur se fait sentir sur le dos du crâne. Avec le coup qu’elle a donné, ma tête a bien touché le sol. Je dois m’échapper ! Je place mon pied sur le ventre de Séphyria, la projetant en arrière alors se retrouve sur le dos à son tour. Ce n’est pas un combat loyal, ce n’est pas un combat qui serait montré à la télévision. C’est juste un match barbare où tous les coups sont permis.
« Relève-toi ! Je pense que tu n’en as pas assez ! »
« Tu as du répondant, hein ? Mais est-ce que tu penses pouvoir tenir encore très longtemps ? Je suis une pokémon ! Mon endurance est bien plus grande que la tienne ! »
« Tu marques un point … mais si ça me permet de t’arrêter sans te tuer, je continuerai ! »
« M’arrêter ? Et tu crois vraiment ça ? »
Pas le moins du monde mais ce n’est pas ce que je peux lui dire. Je suis essoufflé, très essoufflé même. Et en même temps, avec les blessures causées par les coups de Séphyria, je ne suis plus vraiment apte à me battre. Pourtant, il est hors de question que je reste là sans rien faire ! Il est l’heure de se battre ! ENCORE ! Je la laisse se relever pendant que je reprends mon souffle. Tiens ? Elle aussi … Elle respire bruyamment.
« Et d’ailleurs, tu te bats pour quoi ? Pour tes propres convictions ? Pour ton pays ? Impossible ! Tu n’as plus de pays ! Pourquoi est-ce que tu te bats ? Pourquoi est-ce que tu es comme ça ? Pourquoi tu parles ainsi ? »
« Ça en fait beaucoup des questions. Je suis ce que je suis et c’est tout ! Je ne pourrai pas changer fondamentalement, qu’on le veuille ou non ! »
« Changer … Bien sûr ! Bien sûr que l’on ne peut jamais changer ce que l’on est dans le fond ! La preuve avec l’aberration que je suis ! Qu’importe la forme que j’ai, je reste avec ces gênes d’Altaria en moi car je suis une Altaria ! »
« Alors, ne me demande pas pourquoi je fais tout ça ! »
De toute façon, je ne connaissais pas la réponse ! Je fais ça car j’estime que j’ai à le faire ! Comme j’ai estimé que je devais protéger Lania ! Que je devais me venger de la Triafa après tout ce qui s’est passé ! Je fais ça car je l’ai décidé ! Je recommence à courir vers Séphyria, donnant des coups mais plus lents qu’auparavant. Elle aussi … Elle semble réagir plus lentement. Elle pare mes coups, tente de m’en donner mais j’arrive à donner des petites tapes pour les faire dériver sur le côté.
« Alors ? Tu es bientôt hors combat ? Tu as une sale tête avec les bleus que tu vas avoir ! »
« Je pourrai en dire autant du tien ! Avec le sang séché sur ton front et qui a dégouliné avant ! Tu es dans le même état que moi ! »
Elle ne me conteste pas. Nous arrêtons de nous frapper, étant à quelques centimètres l’un de l’autre. Elle est essoufflée, moi aussi. On respire bruyamment, cherchant à prendre de l’air alors que nos deux bras sont ballants. Elle aurait pu gagner si facilement. Si facilement … si elle avait décidé d’utiliser ses pouvoirs.
« Tu pourrais me tuer si tu le désirais. » dis-je en la fixant dans ses yeux saphir.
« Ah oui ? En utilisant mes pouvoirs ? Je tiens mes paroles ! Si je n’ai pas réussi à te tuer en évitant d’utiliser mes ailes et mes flammes issues des dragons, c’est un échec ! Tsss … Ca en fait deux à la suite ! »
Elle me répond avec nonchalance avant de me tourner le dos. Elle fait apparaître ses ailes dans le dos, commençant à décoller dans les airs. Pourtant, à environ cinq mètres du sol, elle se retourne une nouvelle fois, me faisant face.
« Sache que ce n’est pas terminé. Je n’en ai pas fini avec toi ! Si tu continues de t’immiscer dans les affaires de la Triafa, je serai toujours là pour t’arrêter. »
« Normalement, ce genre de propos, c’est la police qui le déclare. Tu veux en faire partie ? »
Je dis cela pour détendre l’atmosphère mais elle semble imperméable à mes propos. D’un geste de la main, elle crée une dernière lame qui vint blesser ma hanche. Ensuite ? Elle s’en va comme si de rien n’était. Je la regarde partir alors que je ne sais pas quoi penser. Qu’est-ce que je dois faire ? Ah … Pourtant, c’est très simple : je dois aller me reposer.
Voilà que quelques heures plus tard, je sors de l’hôpital. Quand est-ce que je vais pouvoir travailler ? Sérieusement ! Je me pose la question alors que je marche à côté de Lania. Les autres ont voulu entendre et savoir ce qui s’était passé mais elle aussi. Je les aie rassuré du mieux que je le pouvais.
« Nous sommes bientôt rentrés, Ric. Tu devrais … te reposer. Je vais bien m’occuper de toi. Mais la prochaine fois, je viendrai t’aider ! »
« Non … Pas en ce qui la concerne. Elle et moi, c’est une affaire personnelle. »
Je parle avec lenteur pour montrer que je ne rigole pas. Je suis plus que sérieux. Séphyria, je t’attends ! Nous avons encore beaucoup à nous dire ! Nous sommes finalement dans l’appartement alors que je m’installe sur le canapé. Moi aussi, me voilà maintenant avec des bandages sous les vêtements, je suis épuisé mais je sais que tout ceci va s’accélérer de plus en plus. Je commence à prendre une profonde respiration avant de m’arrêter. Il y a une drôle d’odeur ici, qu’est-ce que …
« RIC ! » crie la voix de Lania alors que je sens à peine mon corps disparaître une nouvelle fois.
Le souffle de l’explosion est visible à plusieurs pâtés de maisons plus loin. Mon appartement … a été réduit en cendres. J’ai été encore victime d’un attentat ? Mais cette fois-ci, Lania m’a téléporté assez loin pour ne pas être blessée elle aussi. Je crois que je suis une cible privilégiée de la FAPC. Elle veut vraiment ma mort.