Chapitre 107 : Y retourner

ShiroiRyu
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Chapitre 107 : Y retourner

Durant tout le voyage en bateau, les paroles du couple trottaient dans sa tête sans cesse. Malgré toutes les raisons qu’il pourrait trouver, il n’y en avait aucune qui se voulait logique et normal. Pourquoi avoir dit ça maintenant ? Pourquoi avoir déclaré qu’ils pouvaient deviner aisément ce qui allait se passer ?
A côté de lui, il voyait Elen qui dormait paisiblement dans le lit. Dire que dans la tour, elle avait fait preuve d’une nouvelle fois d’un coup de folie. Il ne devait pas mentir : elle l’effrayait un peu. Le fait qu’elle possédait les lignes d’Alzar en même temps que celles de Zélisia la rendait unique mais pas seulement. Les lignes d’Alzar profitaient du fait qu’elle ne savait pas contrôler ses émotions. Cela la rendait plus dangereuse et forte que Manelena et lui-même lorsque tout cela allait arriver. Il ne pouvait pas l’oublier …

« Elen ? Il serait temps que tu te lèves, ma grande. »

Il avait dit cela en chuchotant, venant alors l’embrasser doucement sur les lèvres. Elle commença à gémir et à bouger dans le lit, finissant par ouvrir un œil bleu. Elle l’observa avec tendresse, sa main glissant vers celle de Tery pour venir la caresser.

« Déjà maintenant ? Mais il n’est que … je ne sais pas quelle heure il est. Mais ce n’est pas un peu trop tôt ? On ne peut pas profiter un peu, s’il te plaît ? »

« Ce n’est pas possible, Elen. Enfin, si, on le peut mai pas plus qu’une demie-heure et encore … enfin bon … On peut si tu le désires et … »

« Tu t’embrouilles dans tes paroles, Tery. Est-ce que c’est moi qui te fait cet effet ? » dit-elle tout en rigolant, ses yeux grands ouverts avant de gesticuler dans le lit.

« Tu le sais parfaitement non ? Hum … Je crois que ce n’était pas une mauvaise idée que de proposer de rester quelques temps dans ce lit. »

« On pourra toujours donner l’excuser du bateau qui tangue si le lit fait quelques grincements. Qu’est-ce que tu en dis, Tery ? Intéressé ? »

Il eut une petite bouffée de chaleur en rougissant avant de sourire à son tour. Pour toute réponse, ses mains commencèrent à parcourir le corps d’Elen, venant glisser sur ses vêtements pour les retirer. Il avait l’impression que depuis la première fois où il avait réellement vu le corps de la jeune femme dans son plus simple apparat, il avait un peu changé. Plus mature ? Plus femme ? Plus désirable ?

« Et bien, Tery ? Que comptes-tu faire ? Tu vas tout simplement le regarder, c’est ça ? Tu peux aussi poser les mains dessus, tu sais ? Je ne comptes pas te mordre … du moins, peut-être intentionnellement et avec douceur. »

« Tant que tu ne fais pas de marques hein ? Je ne dis pas non … enfin … je … J’ai juste envie de te contempler. Dire que les lignes de Zélisia sont aussi douées que ça pour faire disparaître les blessures les plus graves. Et que dire des cicatrices … Enfin bon … Tu es belle. »

« J »aimerai que tu me le dise plus souvent, Tery. Même quand tu regardes une autre femme. »

« … … … Je vois, je vois, Elen. Je suis désolé. »

Et pour se faire pardonner, il commença doucement à embrasser chaque parcelle nue de son corps tandis que les mains faisaient de même. Rapidement, la demoiselle aux cheveux blonds commença à gémir de plaisir, mordant dans le tissu à l’instant où elle se sentie unifiée avec l’homme qu’elle désirait. La demie-heure passa rapidement, trop rapidement au goût des deux personnes mais aucun ne vint s’en plaindre.

« Ah … Tery … Qu’allons-nous faire ? Tu ne trouves pas que j’ai grossi un peu ? »

« C’est quoi cette remarque que tu viens de dire, je peux savoir ? » Toi ? Tu es grosse ? N’exagère donc pas, de ce point de vue, tu es parfaite. »

Elle eut un grand sourire, ravie d’apprendre ce que Tery venait de lui déclarer. Le jeune homme aux cheveux bruns se redressa dans le lit, prêt à se rhabiller avec Elen. Pendant qu’elle mettait ses affaires sur son corps, il lui dit :

« Qu’est-ce que tu penses de Sérest et Séran, sincèrement ? »

« De leur histoire de ces derniers jours ? J’avoue que ça me trotte dans la tête depuis qu’ils en ont parlé. Je ne sais pas vraiment … J’ai beaucoup de mal à y croire mais en même temps, si les légendes sont vraies, Zélisia et Alzar s’aimaient énormément malgré qu’ils étaient opposés radicalement non ? Ce qui me fait dire alors qu’ils pourraient l’être mais nous aussi non ? Tu as les lignes d’Alzar tandis que moi, j’ai les lignes de Zélisia. »

« Mais tu as aussi les lignes d’Alzar, il ne faut pas oublier. Enfin … ce n’est pas bien important, tu restes la demoiselle à qui je tiens le plus, voilà tout. »

« C’est un peu rassurant que tu me le dises maintenant, tu ne crois pas ? »

Elle avait déclaré cela avec une petite pointe d’ironie avant de déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Le jeune homme la laissa quitter la chambre quelques secondes plus tard, restant immobile de son côté. Bien entendu … que cela devait se passer ainsi. Elen avait juste compris les paroles à sa façon. Lui-même n’était pas certain de ce qu’il venait de déclarer exactement. La femme à qui il tenait le plus … ça ne voulait pas dire … qu’il l’aimait non ?
Peut-être que dans le fond, il était réellement un monstre mais pas de la façon à laquelle on pensait. Il avait juste une mauvaise pensée sur le moment. Il aimait Elen, il en était sûr, il en était convaincu et … convaincu ? De quoi devait-il se convaincre ? Se convaincre d’aimer quelqu’un, ce n’était pas plus absurde qu’autre chose ?
« Pfiou, je sais pas ce qui me prend aujourd’hui de penser de la sorte. »

Il valait mieux qu’il aille voir les autres car de telles pensées étaient plus qu’absurdes. Comment est-ce qu’il pouvait assumer ça ? Grumpf … Il avait commis tout simplement une effroyable erreur dans ses pensées. Cela lui arrivait de plus en plus fréquemment. Peut-être était-ce parce qu’Elen était en fait différente de ce qu’il pensait ?

« Pour le meilleur et pour le pire … je crois que c’était ça. »

Il quitta la pièce à son tour pour aller sur la passerelle du bateau. Hum … Il y avait Manelena qui observait l’océan infini. L’était-il vraiment ? Il n’y avait pas réellement réfléchit mais comment est-ce que tout cela se passait exactement ? S’il voyageait vers le sud, est-ce qu’il allait tomber ? Ou alors se retrouver vers Honoros ? Il n’avait aucune réelle idée de comment ce monde tournait réellement.

« Bonjour, Manelena, tu as bien dormi ? » demanda t-il avec politesse.

« Oh … Tery. Si tu cherches Elen, elle est partie vers la cantine. Elle a à peine daigné me regarder pour me saluer mais qu’importe, ce n’est pas bien grave. »

« Donc je considère que tu vas bien, c’est ça ? » dit le jeune homme avant de s’installer à ses côtés. Maintenant qu’elle était auprès de lui, une pensée le taraudait. Pourquoi est-ce que ça ne venait que maintenant et pas auparavant ?

« On va dire ça comme ça si tu préfères. Et toi ? Tu as encore fait des mouvements hier. Tu sais que je dors dans la pièce d’à côté. »

Il pouffa de surprise sur le coup, la regardant avec un peu d’appréhension. Que Manelena lance un tel sujet, il n’en revenait pas. Mais néanmoins, il devait lui répondre, murmurant :

« La prochaine fois, je tenterais d’être un peu plus discret. »

« Je l’espère bien car elle est du genre très vocale quand elle s’y met. Je ne pense pas être la seule à avoir ce souci auditif, Tery. »

« C’est bon ! On peut changer de sujet s’il te plaît ? Je voulais savoir : tu vas repartir à Shunter maintenant que c’est fini, c’est ça ? Comme Royan et Traslord ? »

« C’est à toi de décider. Qu’est-ce que tu veux ? Personnellement ? »

Elle se retourna vers lui pour lui faire face. Le jeune homme cligna des yeux. Hum, c’était le froid de la mer qui faisait rougir les joues de Manelena ? Et les siennes surtout ? Se grattant la joue, il lui déclara :

« Je crois que c’est facile à deviner mais j’aimerai bien que tu restes avec nous, Manelena. Tu es là depuis le début ou presque. Tu es quelqu’un d’important et … »

« Je n’ai pas demandé pour le groupe. J »ai demandé ce que tu voulais, toi. Ce n’est pas pareil, Tery Vanian. Ne tourne pas autour du pot, compris ? »

Hey. Elle avait quoi aujourd’hui ? Elle était assez en colère. Etait-ce à cause de cette nuit avec Elen ? Pfiou … Il avait peut-être marché sur un terrain piégé à l’heure actuelle. Et il n’avait visiblement pas fait attention où il avait mis les pieds.

« Euh … Et bien, Manelena, tu sais bien … qu’enfin bon … »

« Tu peux arrêter d’être un peu indécis dès que tu ouvres la bouche en ma direction ? Ca me fait royalement chier que tu sois incapable encore maintenant de me parler correctement ! »

« C’est juste que … ceci … et cela … fait qu’enfin … Je ne m’attendais pas à ce que tu me poses directement la question, voilà tout. »

« Arrêtes de te moquer de moi. Je commence à en avoir réellement assez, Tery Vanian. Nous sommes seuls, tu peux t’exprimer en face à face. »

La femme aux cheveux argentés avait croisés ses bras alors que ses yeux étaient toujours fixés sur le visage de Tery. Celui-ci trembla un peu : elle le mettait plus que mal à l’aise alors qu’il continuait de se gratter la joue avec gêne.

« Mais tu … enfin … Manelena. Il y a du monde sur ce bateau. Tu dis que nous sommes seuls mais ce n’est pas le cas. Pourquoi est-ce que tu me forces à prendre la parole ? »

« Bon, visiblement, attendre cela de ta part était trop demandé. Je ne sais pas pourquoi j’ai espéré une réponse de ta part, Tery. Après toutes ces années, tu continues de te comporter comme un enfant face à moi. Est-ce que je te mets si mal à l’aise que ça ? Non, je ne veux même pas savoir ta réponse, Tery. Elle serait complètement inutile. »

Complètement inutile ? Elle commença à se mouvoir pour passer à côté de lui, le jeune homme paralysé par l’angoisse. Ce malaise ressenti avec Elen qui ne s’atténuait pas au fil des jours qui s’écoulaient. Ce tracas dès qu’il s’adressait à Manelena aussi. Et cette dernière qui rajoutait en continuant son chemin :

« Puisque tu es incapable de prendre une décision, je vais tout simplement retourner à Shunter. Nous n’avons plus rien à voir tous les deux en fin de compte. »

« Non ! » s’écria t-il en attrapant vivement sa main tout en se retournant. La monarque de Shunter s’immobilisa sur place, faisant un léger sourire qu’il ne remarqua guère.

« Non, quoi, Tery Vanian ? Non à quoi ? »

« Tu es ma maréchale, tu es ma princesse, tu es ma reine, tu es aussi une compagne de route. Tu es tellement de choses. Savoir que tu vas partir, je ne veux pas que ça arrive. Ça me rend vraiment malade rien que d’y penser. »

« Je suis … ta maréchale ? Ta princesse ? Ta reine ? » répéta t-elle en plaçant son visage à la hauteur du sien. Elle avait besoin de se pencher un peu en avant pour cela, ce qui ne faisait qu’ajouter plus de charme à cette femme pourtant aguerrie par l’art du combat. Malgré les années passées à toujours n’avoir que l’art militaire en tête, elle restait une femme qui pouvait faire tourner de nombreuses têtes après son passage. Mais pour le moment, celle qui l’intéressait était le plus était en train de se décomposer devant ses yeux, devenue complètement livide en bafouillant :

« Enfin, je suis de Shunter et tu es liée au royaume. C’était juste ça hein ? Rien de … Enfin, peut-être un peu quand même et puis … enfin … »

« Tery. Sois bref, clair et concis. Je te laisse une phrase, une unique phrase. »

« Manelena, continues de m’accompagner comme tu l’as toujours fait. »

« … … … Ah. Et une phrase gâchée. Et pourquoi est-ce que tu me donnes l’impression que tu vas te mettre à pleurer hein ? »

Il n’allait pas pleurer ! Il avait passé l’âge pour ça, c’était juste que la situation le rendait tellement nerveux que ses émotions transparaient sur son visage. Qu’est-ce que les autres allaient dire à son sujet s’il était remarqué ? S’il était vu ?

« Je ne comptes pas pleurer. Ce n’est pas ça, Manelena. C’est juste que … c’est juste que … un démon qui parle de la sorte à l’une des personnes les plus importantes de ce monde, je ne sais pas où est ma condition, où est ma place, et … »

« Bon sang, d’où est-ce que viens ce truc sur les démons ? Tu te cherches encore des excuses, c’est bien ça, Tery ? Sincèrement, les démons … » soupira t-elle avant de poser ses mains sur ses épaules. Il sentit une légère force qui l’attirait contre elle bien que cela ne le faisait que bouger très lentement en direction de Manelena.

« Je sais bien mais je suis nul. Dès que tu es dans les parages, je comprends pas ce qui se passe. Je suis complètement perdu et déboussolé. »

Pouf ! Sa tête se retrouva posée contre le coeur de Manelena. Il l’entendait battre à vive allure, comme si elle était elle aussi aux prises d’une vive émotion qu’elle n’arrivait pas à contrôler. Le jeune homme écouta les paroles de l’ancienne maréchale, yeux fermés :

« Tu ne pourras jamais être comme l’un de ces démons dont les légendes parlent, Tery. Tu es beaucoup trop gentil, simplet et stupide pour cela. Tu ne tues pas pour le plaisir, tu n’es pas fait pour le combat. Tu es bien trop sincère et vrai. Tu ne cherches pas à faire souffrir autrui, c’est même l’inverse. Tu te mets dans des situations abracadabrantesques et je pourrais continuer pendant des heures à te donner tout un tas d’autres arguments si je le désirais. Tery, je vais rester à tes côtés pour Omnosmos mais ensuite, reviens avec moi à Shunter. Je ne te promets pas une vie de château, de noble ou autres.  Je peux juste te promettre que tu seras heureux à mes côtés. Qu’est-ce que tu en dis ? »

Éberlué, il resta immobile pendant quelques secondes pour que son cerveau puisse assimiler tout ce qu’elle venait de lui dire. Mais surtout, elle semblait attendre une réponse le plus rapidement possible … mais il ne savait pas quoi dire ! Il était tout simplement perdu ! Ce n’était pas le genre de choses pour lesquelles il était préparé !

« Manelena … je … Je crois que sur le coup, je serais tout simplement ravi. Là, je te dis ce que je pense maintenant hein ? »

« Mais tu veux y réfléchir, n’est-ce pas ? »

« Si ça ne te dérange pas trop … la réponse serait oui. Car je ne sais pas du tout ce que je dois faire exactement, loin de là. Enfin, c’est juste imprévu que tu me dises ça. »

« Je le sais parfaitement, Tery. Je le sais parfaitement. Essaies d’y réfléchir à tête reposée. » déclara t-elle pour finir avant de passer à côté de lui, retirant finalement la main qui était dans celle du jeune homme depuis déjà quelques minutes. Il était temps d’aller retrouver les autres, non ? Elle l’incita à le suivre mais il murmure qu’il va rester là encore un peu.

Il n’avait pas envie de voir les autres. La raison était simple : il n’oserait pas regarder Manelena droit dans les yeux. Elen, ça ne serait pas beaucoup mieux. Qu’est-ce qu’il pourrait faire dans une telle situation ? Dans quoi est-ce qu’il s’était jeté ? C’était simplement que … ah … il devait se faire une raison.
Peut-être était-ce à cause de la situation ? Mais il avait remarqué que Manelena était inquiète et un peu sur les nerfs ? Comme si elle devait lui avouer ce qu’elle avait sur le coeur avant qu’il ne soit trop tard. Mais trop tard de quoi ? Par rapport à quoi ?

« Mais qu’est-ce que je vais faire ? Je ne peux pas être indécis comme ça . »

Il ne pouvait pas faire durer trop longtemps cette situation. Pourtant, cela faisait depuis déjà plusieurs mois qu c’était ainsi. Un jour, il allait vraiment souffrir et tout perdre. Mais qu’est-ce qu’il devait faire ? Ce qu’il ressentait pour Elen … et pour Manelena, c’était la même chose ? Mais on pensait connaître une personne avant de remarquer que l’on se trompait depuis le début. Voilà sa plus effroyable erreur.

« Ah … Mais comment m’en sortir ? »

C’était trop tard, n’est-ce pas ? Il ne pouvait pas s’en sortir, non ? A partir de là, impossible de réagir correctement. Il allait … devoir vivre avec ça dorénavant ? Non … Mais Manelena ? Elen ? Peut-être qu’il devait tout simplement ne pas choisir ? Et au final, dire à Elen que c’était fini ? NON ! Il en avait fini avec l’aigle tricéphale, tout était terminé. A partir de là … si tout se calmait … Non ! Manelena venait de lui faire une proposition. Si Elen l’entendait, il y avait de fortes chances qu’elle s’imagine, à raison, de quelque chose entre lui et Manelena. Il posa sa tête sur le bord du bateau.

« Je mérite ma situation, c’est tout. »

Alors que tout était terminé, il s’était trompé lourdement. Tout ne faisait que commencer. Il ne devait pas avoir de sentiments négatifs, c’était mauvais, très mauvais. Qu’est-ce que Clari lui aurait dit dans une telle situation ? Sûrement une imbécillité dont il aurait bien eut besoin. Clari lui manquait … comme sa mère.

« Tery ? Tout le monde t’attends. Je suis venue te chercher. »

« Elise ? Tu n’étais pas obligée de te déplacer, tu sais ? »

« Il fallait pourtant que je viennes te récupérer. Elen se fait du souci pour toi. Il y a quelque chose qui te tracasse ? Tu as la tête des mauvais jours si je peux me permettre cette petite réflexion … Ne le prends pas mal ! »

« Je ne le prends pas mal, hein ? Mais … Disons que c’est un problème sentimental. Dis-moi, quand tu étais serveuse dans cette auberge, est-ce que tu avais déjà eut affaire à des hommes adultères ? Du genre, qui étaient normalement avec une femme mais tu les voyais avec une autre dans leurs bras ? »

« Tery, ne me dit pas que tu as … » commença à dire la femme aux cheveux auburn avant qu’il ne bredouille en la regardant, faisant des mouvements confus avec ses mains :

« Non non ! Pas du tout ! NON ! Je te le promets ! »

« Pfiou, tu me rassures un peu. Après, je ne te mentirais pas. Dans la vie, il y a des hauts, il y a des bas. Ce n’est jamais très joyeux mais en passant du temps avec la personne que l’on aime, je suis sûre et certaine que vous pourrez vous comprendre. »

« Est-ce que tu es sûre de ça, Elise ? Car des fois, j’aimerais me dire que oui … mais que dans le fond, je ne suis même pas certain de tout ça. »

« Où est-ce que tu veux en venir exactement, Tery ? Ca serait mieux si … tu me le disais, non ? Je te promets que je serais une tombe. »


Il commença à se rapprocher d’elle, lui chuchotant quelques mots dans l’oreille gauche. Bien gêné, il bafouilla un peu alors qu’Elise hochait la tête positivement.

« Tu te rends compte quand même ? Enfin, je ne sais pas … »

« Oui, tu n’es pas forcément la mieux placée pour m’aider, Elise mais pourtant … »

Elle le regarda, interloquée, avant qu’il ne lui chuchote un prénom. Une vive rougeur envahit les joues de la jeune demoiselle qui commença à se triturer les doigts. Mais bon, ce n’était pas pareil, il n’y avait pas trois personnes dans tout ça !

« Je ne … Enfin, je suis un peu confuse. Mais tes sentiments dans tout ça ? »

« Mes sentiments ? Là aussi, je ne sais pas vraiment … Tu as remarqué au sujet d’Elen non ? Qu’elle est parfois très différente. »

« C’est le cas mais ce n’est pas si grave non ? Ce n’est pas comme si tu pouvais te douter de ses sentiments, non ? »

« Sur ce point, j’en suis sûr et certain. Je n’ai même pas besoin de poser la question mais c’est par rapport .. aux autres personnes. J’ai peur qu’elle soit dangereuse pour elles. »

« Et quant à … l’autre personne ? » demanda Elise. Elle ne précisait pas son nom pour éviter les oreilles indiscrètes. Le jeune homme baissa les yeux avant de chuchoter :

« Elle est comme un rêve. Comme si cette personne que je ne pensais jamais atteindre se montrait enfin sous son véritable jour. »

« Est-ce que tu veux que cela reste un rêve ? Ou alors que ça devienne la réalité ? »

« Je suis peut-être en train de me faire des illusions. Je m’imagine des choses. »

Elise fit un mouvement négatif de la tête. Elle confirmait ses pensées par rapport à cette seconde femme. Cela se voyait aisément bien que personne n’osait le dire à voix haute. Aucun ne voulait des problèmes avec elles. Elle prit Tery par le bras pour l’inciter à aller voir les autres. Ils avaient perdu assez de temps non ? Il fallait qu’il aille retrouver les autres pour pouvoir penser à des choses bien plus positives et moins compliquées.

2 réflexions sur « Chapitre 107 : Y retourner »

  1. Malena aime tery 😮 et tery est pas sûre comme toujours Elen ne sera sûrement pas d’accord mais espérons que tery puissent résoudre cette situation 😀

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