Chapitre 108 : Effervescence

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 108 : Effervescence

« Nous devions arriver vers Omnosmos d’ici quelques jours. »

« Tu es sûr que ça ne dérangera pas ton royaume, Royan ? Enfin, que tu sois aussi vite arrivé, aussi vite reparti ? Manelena m’a dit que non pour elle mais bon … »

« Ils se sont débrouillés sans moi pendant des mois voire sûrement une ou deux années. Comme je te l’ai déjà dit, contrairement à Shunter, notre titre de monarque n’a pas une valeur absolue et il y a toujours un conseil au cas où. »

« Oui mais bon … à part ça, je ne m’y connais pas plus, je dois t’avouer. Mais bon, je te fais confiance. » répéta le jeune homme aux cheveux bruns. Ils étaient arrivés à Traslord puis étaient repartis presqu’aussitôt. Et cette fois-ci, sans armée ou autres pour les accompagner. Krawnia était déjà un lointain souvenir tandis que Tery n’avait pas eut le courage de parler réellement avec Manelena.

« Peut-être devrions-nous envoyer une lettre à Omnosmos ? »

« Je ne pense pas, non. Il y a sûrement déjà des personnes pour savoir ce qui s’est passé. Ça ne sert à rien de se répéter inutilement. Nous ne ferions que perdre plus de temps. » corrigea Manelena aux propos d’Elen, celle-ci marmonnant qu’ils ne pouvaient en être vraiment sûrs.

« Ne nous préoccupons donc pas de cela pour le moment, d’accord ? On verra le moment venu, ça ne sert à rien de tirer des plans sur la comète. »

Il tentait déjà d’éviter un conflit entre les deux femmes, ne voulant vraiment pas devoir s’interposer entre elles. Omnosmos … Là-bas, comment est-ce que le grand archimage allait réagir ? D’ailleurs, il n’oubliait pas que c’était un Gnomold en même temps.
C’était quoi le rapport ? Et bien … Il n’y en avait pas forcément non plus, il fallait avouer que tout ça commençait doucement à s’abandonner dans son crâne. Il n’avait plus envie de se prendre la tête avec toutes ces histoires. Les Gnomolds ? Il allait les laisser tranquilles tant que ça serait pareil et inverse. Les Mékalarmiens ? Aussi. Il allait juste souffler un peu et respirer grandement ensuite. C’était aussi aisé que ça.

« Sérest, Séran, vous pourrez continuer à nous en dire plus ? Maintenant que vous vous êtes révélés, vous ne devriez pas avoir de problèmes à cela, non ? »

« Nullement mais cela dépend si on peut t’en parler ou non. Que veux-tu savoir ? »

« Juste au sujet de la race des démons. A part le fait qu’ils étaient l’unique création du dieu Alzar, la raison principale pour les portes démoniaques, c’était quoi exactement ? »

« Oh … Pourquoi avoir scellé les démons sous terre, n’est-ce pas ? Et cela pour qu’ils ne puissent jamais s’en échapper ? A cause de l’un d’entre eux. » répondit Sérest une nouvelle fois à Tery qui clignait des yeux. « Le plus dangereux d’entre tous. A l’appétit insatiable. Il ne pouvait jamais se satisfaire, il voulait toujours devenir plus fort, toujours plus fort. Et pour cela, il n’hésitait pas à trucider et tuer tout ce qui se trouvait sur son passage avec pour seul but de dévorer ce qui se trouvait en face de lui. »

« Cette histoire … de dévorer est véridique ? »

Tery commença à déglutir. Tout le monde dans le groupe avait les yeux rivés vers Sérest, attendant une confirmation ou infirmation de sa part. Elle murmura :

« C’est exact … Tery. Les démons se dévoraient entre eux et les autres peuplades. Chaque mort leur procurait une satisfaction intense ainsi qu’un gain de pouvoir. Mais plus tu devenais puissant, plus tu perdais ton humanité. Les démons pouvaient être des créatures vraiment répugnantes, très répugnantes … et horribles. Il suffisait de les laisser avoir libre courts à leur exactions pour comprendre ce qu’ils étaient réellement. »

« Est-ce que … moi et Elise somme ainsi ? » demanda t-il une nouvelle fois, inquiet et effrayé. Dans ces moments-là, on se veut rassurant mais ce fût Séran qui déclara :

« C’est exact. Vous êtes comme eux. Vous aussi pouvez devenir bien plus forts si vous le désirez … en dévorant autrui. »

« Mais mais mais … je n’ai jamais ressenti ce besoin ! Je ne suis pas comme ça ! »

« Il y a beaucoup de choses que l’on prétend ne pas être, Tery. Néanmoins, tes cornes prouvent ta race. Et de même, tu as été élevé comme un enfant normal. Il en est de même pour Elise. Vous êtes comme eux physiquement et dans vos capacités, ça ne veut pas dire que vous êtes pareils psychologiquement. »

« Je sais bien que c’est aussi une question de mental … mais si c’est dans nos gènes… »

« Alors tu n’as qu’à faire confiance en toi et en ceux qui t’entourent. Les démons n’avaient que les démons comme compagnons. Peut-être que si Alzar avait décidé de les laisser se mêler aux autres races, tout cela ne serait jamais arrivé. »

« Et n’oublie pas que cela fait plusieurs millénaires qu’il en était ainsi, Tery. Aujourd’hui, tout est différent, tu ne crois pas ? Tu ne penses pas pouvoir contrôler tes gènes ? »

Il n’en savait trop rien. Au départ, il avait remarqué qu’il n’y arrivait pas mais peu à peu, il avait remarqué qu’il s’agissait de la même chose que les lignes d’Alzar. Il devait juste se focaliser sur ce qui semblait être un ennemi et ça serait largement suffisant.

« Peut-être, je n’en sais rien. Je n’ai jamais rencontré les démons d’antan. »

Sérest et Séran se regardent longuement tous les deux, comme s’ils devaient répondre à cela mais qu’ils préféraient éviter. Mais le jeune homme ne remarqua rien, les autres non plus tandis qu’ils continuaient leur marche en direction d’Omnosmos.

Comme prévu, il fallut environ une bonne semaine pour pouvoir voir au loin la ville que l’on appelait la capitale du monde. Néanmoins, le plus étrange était le nombre de charettes et autres véhicules à roues qui s’éloignaient de celle-ci, sur les nombreuses routes. Hélant une personne, Tery demanda avec interrogation :

« Pardonnez-moi mais pourquoi autant de départ ? Cela me paraît étrange. »

« Quoi ? Vous êtes pas du coin ? Enfin, vous avez pas entendu de là d’où d’où vous venez ? »

« Pas vraiment, non … Vous pouvez nous en dire plus ? »

« Bon, c’est bien parce que c’est déjà assez le bordel. Tout Omnosmos a été parcouru par des tremblements de terre depuis presque deux semaines ! On ne sait pas ce qui se passe et les Archimages n’ont pas encore donné de réponse à ce sujet. Je veux pas rester une journée de plus sur un terrain qui pourrait s’effondrer d’un moment à un autre. Vous feriez mieux de déguerpir dès que vous avez fini ce que vous aviez à faire ! »

Bien entendu … bien entendu. Le jeune homme resta immobile, laissant passer la charrette avant de se retourner vers Sérest et Séran. Tout ça … est-ce que c’était prévu ? La femme ailée hocha la tête pour lui signaler que oui avant de dire :

« Mais tu peux être rassuré, Tery Vanian. Omnosmos ne s’écroulera pas. La capitale n’est pas faite pour disparaître ainsi. Simplement, nul ne savait à ce sujet. »

« Sauf toi … et Séran, n’est-ce pas ? » corrigea Tery alors qu’elle eut un petit sourire.

« C’est exact … nous nous mêlerons réellement de ce monde que sur un dernier point. »

« Ce n’est pas déjà le cas avec les créatures légendaires ? Sans vous, je ne suis pas sûr que nous aurions put y arriver. »

« Oh … Tu te dévalorises, Tery. Tu es pourtant celui qui est responsable de leurs morts. Nous n’avons fait qu’épauler. Mais ne t’inquiète donc pas. »

S’inquiéter de quoi ? Pourquoi est-ce qu’elle disait cela ? C’était surtout en proférant une telle parole qu’il était à nouveau inquiet hein ! Alors qu’ils continuaient à avancer, Omnosmos se rapprochant à chaque heure. Puis subitement, sans même qu’il ne comprenne pourquoi, Ryusuke se retrouva sur les fesses au sol.

« Mais mais mais … le sol est en train de trembler, là ! Il se passe quoi, là ? »

« Tremblement de terre … Visiblement, ils ne plaisantaient pas à ce sujet. C’est assez problématique dans le fond, voire très problématique. »

« C’est bien plus puissant que prévu mais … nous ne pouvons rien y faire réellement. Nous ne pouvons que patienter. Tout cela se calmera d’ici quelques temps. Tu as besoin d’aide, Tery ? » demanda Séran avant de tendre sa main vers lui. Le jeune homme serra celle de l’honorien avant de se faire rapidement tiré pour être remis correctement debout.
Il remarqua qu’il avait été le seul à tomber dans le groupe, ce qui ajouta un peu plus de gêne au jeune homme qui ne savait plus où se mettre. Elen avait réussi à rester droite, Royan et Elise s’étaient aidés tous les deux. Quant à Manelena, elle était tout simplement fière et droite. Elle ne bougeait pas d’un poil alors qu’elle posait son regard sur Tery.

« La prochaine fois que tu sens une petite secousse, tu prends fermement appui sur tes pieds et tu ne bouges plus, Tery. Tu es quand même de Shunter et tu manies la terre ! »

« Mais je ne savais pas ! Je n’étais pas prêt, c’est tout … enfin, voilà … »

« Tu es même plus doué dans la magie de terre que le reste ! Je ne veux pas d’excuse ! »

Il tenta encore de s’exprimer mais le regard courroucé de Manelena le stoppa dans son élan. Il valait mieux ne rien dire s’il tenait tout simplement à la vie. Il murmura juste quelques mots incongrus, comme pour expliquer son point de vue mais s’arrêta après quelques secondes.

« Tu as quelque chose à dire, Tery Vanian ? »

« Non non, c’est bon, c’est bon ! On y va sinon, on arrivera jamais à Omnosmos ! »

Et zoup, la fuite ! Du moins, elle est verbale avant d’être physique. Le jeune homme aux cheveux bruns profita de prendre un peu d’avance et surtout que le sol avait stoppé de trembler. Pfiou … Ce n’était au final qu’un petit moment à passer … mais cela se déroulait tous les jours ? Quelle folie ! Comment est-ce que les habitants pouvaient vivre dans de telles conditions ? Surtout qu’auparavant, rien de tout cela n’était arrivé.

Mais à l’approche d’Omnosmos, il se sentait de moins en moins rassuré. Peut-être était-ce à cause de ce qui se trouvait en face de lui ? Les gardes étaient nombreux à l’entrée, observant tous les allers et venues. Mais surtout, ils n’étaient guère plus rassurés que Tery. Lorsqu’ils finirent par se trouver face aux soldats, l’un d’entre eux déclara :

« Raison de votre venue dans Omnosmos ? »

« Nous rendre dans la bibliothèque de messire Périk et madame Jésiana. Nous avions un rendez-vous avec eux. Par contre, le sol est vraiment très peu stable par ici. »

« Vous êtes un petit plaisantin hein ? Comme si vous n’étiez pas au courant avant de venir ici ? Périk et Jésiana ? Bon, vous pouvez passer. »

Même si ce n’était pas vraiment la vérité, il fallait reconnaître que cela rendait la tâche beaucoup plus facile que de leur dire qu’ils allaient rencontrer le grand archimage Comme si en déclarant une telle chose, les gardes ne les auraient pas questionné ?

« Intéressante façon de passer outre les gardes, Tery Vanian. Cela t’es venu depuis longtemps ? Ou alors, sur le moment ? »

« J’ai juste pensé à une raison moins folle que de dire : Nous voulons rencontrer le grand archimage Ernold. Rendre visite aux propriétaires d’une bibliothèque, ça n’a rien de si important non ? Ils se poseront moins de question. »

« Pas faux. De toute façon, vu que nous sommes dans les environs, nous pourrons allons les voir. Peut-être qu’ils ont des détails eux aussi. »

Le jeune homme aux cheveux bruns fit un petit sourire après les paroles de Manelena. Bien qu’elle ne le déclarait pas ouvertement, elle appréciait grandement les deux vieilles personnes. Lui-même ne pouvait guèr prétendre le contraire. Ils étaient tous les deux très sympathiques, chacun à sa façon par contre. Jésiana n’était pas du tout comme Périk.

« Qu’attendons-nous alors ? Où nous rendons-nous ? »

« Allons plutôt chercher un endroit où nous reposer. En vue du nombre d’heures que nous avons marchés et surtout de la lumière dans le ciel, il vaut mieux ne pas aller en fin de soirée. On peut attendre demain, non ? »

Les propos de Royan furent acceptés par tout le monde, Elen venant attraper le bras de Tery pour l’emmener auprès d’elle alors que le groupe marchait dans les ruelles bien moins vivantes depuis leur dernière visite. Les tremblements de terre fréquents avaient eut raison d’une bonne partie de la population locale.

« Au moins, on ne risque plus d’être bousculés ou de se perdre de vue ! » déclara Elise en ayant un petit rire repris par Sérest et Tery.

« Ce n’est pas faux, il y a bien un côté pratique à tout ça. Pas de quoi s’en plaindre pour une fois. Tant mieux en un sens. Mais bon, dépéchons nous avant qu’il n’y ait plus de place. »

« Tery … S’il y a moins de monde dans les rues, tu ne devrais pas avoir à t’inquiéter sur le nombre de places dans les auberges. Par contre, trouver une auberge qui ne soit pas fermée à cause des tremblements de terre, là, ça sera la véritable difficulté. »

Erf ! Elle marquait un point, Manelena Le jeune homme eut un léger soupir avant de signaler que ce n’était pas bien grave. S’il fallait, il n’hésiterait pas à interroger quelques passants ou commerçants. Ils finiront bien par trouver un endroit où se reposer malgré les événements sismiques quotidiens. Oui, pas de quoi s’en faire réellement.

« On ferait mieux de se dépêcher néanmoins. Peut-être que les auberges restantes seront bondées ou ferment plus tôt. Nous n’en savons rien. »

Ils venaient pas de parler du contraire à l’instant ? Ah … Le jeune homme ne répondit pas aux propos de Royan. Il savait qu’il n’avait pas totalement tort mais quand même, ce n’était pas un peu trop … pfiou. Il n’arrivait même plus à penser au mot qu’il avait en tête. Enfin, ce n’était pas très grave ou important, il avait mieux à faire.
Mieux, tout cela dépendait du point de vue mais bon … Il se passa une main derrière le crâne, un peu confus et embêté. C’était un peu dérangeant enfin et … AIE ! Il percuta le dos de Manelena, gémissant de douleur avant de se frotter le nez.

« Mais qu’est-ce qui … pourquoi tu t’es arrêtée, Manelena ? »

« Car nous sommes visiblement arrivés. Et le changement en Omnosmos est vraiment … déplaisant, je dois dire. Très déplaisant. »

Qu’est-ce qu’elle voulait dire par … Oh. Un petit regard autour de l’auberge et il était possible de voir que certains bâtiments avaient été dégradés. Bien entendu, ce n’était pas rare. Les rumeurs parlaient souvent de groupes de personnes qui profitaient de la confusion générale pour piller quelques bâtiments abandonnés … ou non.

« Espérons que l’intérieur soit aussi propre que l’extérieur. Allons-y. »

Manelena avait pris les commandes de la troupe avant d’indiquer la marche à suivre à Tery et aux autres. En pénétrant à l’intérieur, il était de suite facile de remarquer les coups de lame sur les murs, comme si une bataille avait eut lieu. Néanmoins, à part cela, rien ne changeait d’une auberge normale et les personnes installées à la taverne semblaient plutôt correctes. En s’approchant de l’aubergiste, Manelena observa les environs.

« Vous ne rêvez pas, oui, c’est un peu de la folie dans les alentours mais nous avons réussi à les calmer … par la force puisque c’était nécessaire. Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »

« Il nous faudrait des chambres. Combien il vous en reste ? »

« Pas tellement que ça. Je peux vous en donner deux voire une seule mais très spacieuse. Elle sert d’habitude pour les troupes de soldats. »

« Mettez cette dernière. Comme on ne sait pas combien de temps nous allons rester, il vaut mieux prendre le moins de chambre possible. »

Tery se demanda si la qualité de la chambre allait être aussi … un peu douteuse. Néanmoins, il valait mieux ne pas poser la question à l’aubergiste. S’il avait réussi à s’occuper des pillards, même avec de l’aide d’autrui, il ne devait pas être quelqu’un de facile.

Payant la chambre, Manelena monta la première pour voir à quoi elle ressemblait. Un rapide coup d’oeil et il était de voir que le terme de « chambre de soldats » n’était pas volé. Il n’y avait rien … juste des lits une place une petite table de nuit. Rien de plus, rien de moins. Et visiblement, il n’y avait qu’un bac d’eau pour se laver.
Ah … Autant dire qu’il ne fallait pas compter sur le fait de se laver aujourd’hui. Ou alors seulement quand il n’y aurait personne dans les environs, du genre, quand tous se trouveront en bas pour dîner ou déjeuner. Pfiou …

Il n’aimait pas quand ça devenait trop compl… Un bruit strident se fit entendr, Tery tournant la tête vers l’origine de ce dernier. Qu’est-ce qu’Elen était en train de faire là ? Elle poussait avec un peu de difficultés l’un des lits pour le coller à un autre tout en disant :

« Hors de question de dormir éloigné de Tery ! De toute façon, je sais que Sérest et Séran vont faire de même de leur côté, n’est-ce pas ? »

« Le faire ? Mais c’est déjà fait. Par contre, pour éviter de faire trop de bruit, nous avons utilisé un peu de magie du vent. Tu aurais pu le faire toi aussi de ton côté, Elen. »

« Je n’y ait pas pensé sur le coup. Bon, ce n’est pas bien grave. Royan ? Elise ? Vous ne le faites pas ? » demanda Elen avec un petit sourire narquois, Elise ayant rapidement les joues qui vinrent se teindre en rose.

« Non mais … euh … pourquoi est-ce que tu dis ça ? »

« Une blague de très mauvais goût, Elen. Nous n’avons pas à commettre un tel acte de la sorte alors que nous ne sommes pas mariés, elle et moi. Ni même en couple ou alors en relation. Vos règles ne sont pas les mêmes que les miennes. Sinon … »

« Sinon quoi ? » demanda Elen en remarquant que Royan regardait Manelena qui s’était mise à distance de tout ce beau monde.

« Nous pourrions mettre les lits de Manelena, Tery et le tien ensembles, non ? Puisque c’est basé sur des on-dit. » continua néanmoins l’adolescent aux cheveux bleus. S’il fallait les craindre maintenant, c’était trop tard pour réagir de la sorte.

« Qu’est-ce que tu veux insinuer par là, Royan ? »

« Je n’insinue rien du tout, Elen. Du moins, je n’insinue pas plus que toi, tu ne crois pas ? »

« Tsss, voilà qu’il se met à faire de l’humour. De toute façon, Manelena a déjà pris son lit, celui le plus au fond de la chambre. Elle n’a pas envie de discuter avec nous. »

« J’ai mieux à faire que d’écouter de telles sottises de votre part. Je dépose mes affaires, je descends manger un morceau et ensuite, je comptes me coucher, c’est aussi simple que ça. »

Comme elle le désirait Le jeune homme aux cheveux bruns la regarda partir de la chambre sans chercher querelle ou autre, déposant lui-même ses affaires avant de faire de même de son côté. Pourquoi devraient-ils se battre tous ensemble hum ? Ce n’était pas une bonne chose, loin de là. Il eut un petit soupir amusé avant de dire, immobilisé devant la porte :

« Allons manger un morceau. Je pense que chacun est grognon à cause des tremblements de terre et autre. Un repas nous fera le plus grand bien mais aussi à nos estomacs ! »

Au moins, en le regardant, on ne pouvait être qu’enjoués comme lui. Le jeune homme descendit au rez-de-chaussée, trouvant Manelena assise seule à une grande table. Déjà, il remarquait quelques personnes qui tentaient de se rapprocher d’elle. Il s’avança d’un pas rapide vers la femme aux cheveux argentés, disant d’une voix au timbre séducteur :

« Vous êtes seule, mademoiselle ? Puis-je m’asseoir à votre table ? »

« Je ne le suis plus, maintenant. Installez-vous donc tant que vous m’offrez le couvert. » répondit Manelena, levant les yeux vers le plafond en soupirant. Elle avait remarqué le manège de Tery mais elle y avait répondu. Il se plaça à côté d’elle, les autres finissant par arriver, Elise demandant si les commandes avaient déjà été prises ou non.

Rien de tout cela n’avait été fait, Manelena et Tery ayant attendu qu’ils soient tous là. Pour les consommations, Tery fixa Royan. Depuis le début, il évitait que l’adolescent ne puisse boire de l’alcool comme il n’était pas encore un adulte … mais surtout parce qu’il était un prince. Encore que les raisons, il s’en fichait. Exceptionnellement et surtout parce qu’ils avaient une auberge pour la première fois depuis leur départ de Traslord, ils pouvaient bien tous profiter d’un alcool pour se féliciter de la réussite dans leur objectif. Royan regarda le gobelet, le portant à son nez en clignant des yeux. Il se tourna vers Tery, attendant de voir ce qu’allait dire le jeune homme, celui-ci lui souriant :

« Tu peux bien boire un coup, non ? C’est grâce à toi comme aux autres que nous sommes là, aujourd’hui, Royan. Et puis bon, un jour, il te faudra bien commencer à boire. Alors, à ta santé et à celle de notre groupe ! Félicitations à tous ! C’est enfin terminé ! »

2 réflexions sur « Chapitre 108 : Effervescence »

  1. 😮 le sol tremble surement a cause des démons et Tery je paris qu’il va faire quelque chose de stupide du genre ouvrir la porte , sans faire exprès ou sinon les grands méchants vont se montrer :O

Répondre à aombre45 Annuler la réponse.