Chapitre 11 : Empoisonnement

ShiroiRyu
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Second partie : Ne plus être des enfants

Chapitre 11 : Empoisonnement

Il était amoureux de la princesse Terria. Cette pensée le hantait depuis des mois maintenant. Depuis la soirée avec les Lumivoles et les Mucioles, il le savait. Il le savait parfaitement … Mais en même temps, comment dire … Il n’arrivait pas à se la retirer. Et à côté, il savait aussi bien que le reste que ce n’était pas une bonne chose. Il devait penser à autre chose mais il n’y arrivait pas. La raison principale ? La princesse Terria en elle-même. Car oui, elle n’avait pas abandonné l’idée de venir parler avec lui mais il faisait tout pour lui échapper. Du moins, c’est ce qu’il pensait jusqu’à ce jour.

« Earnos, ordre royal, tu dois te rendre dans la chambre de la princesse. Il paraîtrait que c’est plus qu’important. Et aussi, tu ne peux pas te défiler, elle semblait folle de rage. »

« Je préférai quand même ne pas y aller. Est-ce que tu ne peux pas prétendre que je suis malade ou que je ne me sens pas bien ? » demanda Earnos sur un ton neutre.

« Ah oui ? Pourtant, tu me sembles aller parfaitement bien, Earnos. » murmura une voix derrière un mur avant que ne se présente la princesse Terria. Encore grandie, elle avait encore grandie. Mais lui aussi mais il était si petit … par rapport à elle qui était si imposante, que cela soit en taille ou en stature. Surtout qu’il venait de parfaitement mentir devant la princesse. Le soldat qui avait transmis le message toussa violemment avant de s’éloigner. « Dans ma chambre, maintenant, Earnos. On va mettre les choses au point. »

« Désolé princesse Terria mais j’ai quelque chose de vraiment important à faire et … »

« Et si tu comptes t’enfuir encore une fois, je te mets au cachot. » coupa l’adolescente aux cheveux blonds, déjà proche de la future jeune femme qu’elle allait devenir.

« Princesse Terria, je ne veux vraiment pas vous faire de peine mais aussi vous causer des problèmes. Regardez-moi, vous ne voyez pas à quel point je suis … »

« Je ne veux pas savoir à quel point tu es je ne sais quoi. Tu me suis maintenant. »

Il ne pouvait pas refuser cela. Il ne pouvait pas … mais il allait se sentir mal, très mal. En fait, il se sentait déjà très mal. Il baissa les yeux, accompagnant la princesse alors qu’elle l’emmenait dans sa chambre. La chambre de la princesse Terria. Il se sentait mal, il se sentait très mal. Qu’ils arrêtent ce petit jeu stupide.

« Je ne veux surtout pas être dérangée, est-ce compris ? » dit-elle en s’adressant aux deux soldats Cizayox devant la porte de sa chambre. Les deux soldats hochèrent la tête alors qu’Earnos avait la sienne toujours baissée.

Il pénétra dans la chambre, suivant la princesse Terria alors qu’il n’osait pas observer le décor autour de lui. En fait, il n’osait même pas observer la princesse en face de lui. Il était tout simplement statufié, n’arrivant rien à dire. Elle s’était assise sur son lit à baldaquin.

« Earnos, retire ton casque et regarde-moi. Ordre royal. » annonça tout simplement la princesse Terria alors qu’il s’exécutait pour son casque mais pas pour le regard. Un petit grognement colérique se fit entendre : « Je déteste par-dessus tout me répéter. »

« Voilà, je vous regarde, princesse Terria. » déclara le Coconfort, fixant la princesse sans détourner le regard. Voilà, voilà, c’était bon, et ensuite ?

« Pourquoi tu me fais ça, Earnos ? Est-ce que j’ai été affreuse avec toi quelque part ? Pourquoi tu m’évites autant ? Ca fait des mois, je ne sais pas comment tu fais mais ça fait des mois que tu fais tout pour ne même pas m’adresser la parole. »

« Le travail, l’entraînement, les voyages, toutes ces choses. Et vous savez que vos lettres sont perdues à chaque fois. Je ne peux … »

« Perdues ? Tu les déchires ! Tu crois que je ne demande pas aux Ninjask s’ils ont bien donnés mes lettres ? Tu me prends pour une imbécile ? » s’écria-t-elle avant de se redresser, s’approchant de lui avec vivacité. Le bruit de ses pas montrait qu’elle allait à toute allure vers Earnos, celui-ci étant déconfit dès qu’il s’agissait de la princesse.

Elle le plaqua contre un mur, montrant par là toute la force qu’elle possédait. Une force bien supérieure à celle d’un Coconfort. Leurs visages n’étaient qu’à quelques centimètres de l’un de l’autre alors qu’elle reprenait sur un ton irrité : « Arrête de me mentir ! J’essaie depuis des mois de m’excuser pour ce que j’ai fait et toi … Toi … Tu … »

« Princesse Terria, c’était donc ça ? J’avais peur que ça soit autre chose. » soupira l’adolescent aux cheveux blonds, vraiment soulagé. Il avait vraiment eu peur qu’elle lui dise qu’elle l’aimait. Terria le regarda d’un air abasourdi, serrant les poings :

« Et tu … t’attendais à quoi hein ? J’ai l’impression que tu fais tout pour empêcher quelque chose, est-ce que je me trompe hein ? Non … Je ne veux pas savoir … Je pensais que tu étais bien plus courageux comme garçon, je me suis lourdement trompée visiblement. »

« Je ne suis pas courageux, loin de là. Je ne suis qu’un Coconfort, princesse Terria. Les plus courageux sont les Yanmega, Libegon et Drascores. Moi, je ne suis qu’un serviteur du royaume, j’ai juste eu la chance de me retrouver dans l’armée des insectes comme mon père. Sans cela, je n’aurai jamais réussi à … »

« Tu confonds courage et force. Je sais très bien que tu n’es pas fort, loin de là. Mais si la force était une réelle qualité, ça se saurait. Les filles n’ont pas besoin de personnes fortes. Tu peux t’en aller maintenant, Earnos. J’aimerai … être seule. »

« Comme vous le désirez, princesse Terria. Mais est-ce que vous pouvez me lâcher, s’il vous plaît ? Je ne peux pas partir comme … ça. » bredouilla le Coconfort alors qu’elle gardait sa main dans la sienne bien qu’il portait les gantelets dorés allant avec le reste de son armure.

« Voilà … Est-ce que c’est bon, » dit-elle, venant prendre son casque pour le lui redonner. Le Coconfort remercia l’Apireine avant de s’apprêter à quitter la chambre. Cela aurait été bien plus simple de tout lui dire. Si c’était vraiment aussi simple … Il fallait assumer les conséquences de ses actes. AH ! Il aurait bien aimé penser de la sorte mais il n’était pas encore apte à ça … car ce n’était pas sa place, ce n’était pas son rôle.

Maintenant que les mois s’écoulaient, la guerre était terminée avec les Scorvols. Mais voilà qu’une autre guerre se lançait, une guerre interne. Car oui, d’autres personnes voulaient mettre à mal le royaume et il n’avait pas le temps de s’intéresser à ses pensées envers la princesse Terria. Ses sentiments … étaient à mettre de côté.

« Qu’est-ce qu’il y a encore ? » demanda-t-il à d’autres soldats, ces derniers étant en train de discuter. Comme quoi, il avait loupé quelque chose d’important à cause de sa discussion avec la princesse Terria.

« Oh … On vient d’apprendre que les Ningales ont décidé de rentrer en jeu. »

« Ca, c’était déjà connu depuis quelques temps … Mais il y a autre chose ? Comme les Papinox ? Ils sont toujours avec eux, à écouter leurs paroles « éclairées » ? » ironisa l’adolescent, les soldats haussant un sourcil à son écoute.

« Ohla, ça n’a pas l’air d’aller fort, toi. Qu’est-ce qui s’est passé avec la princesse Terria ? Il paraîtrait qu’elle t’a convoqué et que ça n’avait pas l’air d’être très joyeux. »

« Malheureusement, ça ne l’était pas. Mais bref, on est pas là pour parler de ça. Qu’est-ce qu’il y a encore avec eux ? Ils ont fait quoi ? »

« Ils ont tenté d’empoisonner l’eau du royaume, tu sais, la mer à l’ouest, là où nous prenons notre eau. Il paraîtrait qu’ils sont en train de la polluer. Ces Ningales sont complètement fous et stupides, il va falloir qu’on aille les arrêter. Les Arakdos sont déjà sur place. »

« D’accord … D’accord. On part quand ? » demanda le Coconfort en poussant un soupir.

« D’ici demain, il va falloir qu’on protège les Arakdos mais normalement, nous ne serons pas seuls. Il y a aussi des Anoriths et des Armaldos avec nous. »

Tiens … Sans que ça soit la première fois qu’il en voie, ça allait être par contre la première fois qu’il allait les voir sur leur lieu de travail. Intéressant, vraiment intéressant … Et puis bon, plus de distance avec la princesse, c’est une bonne chose.

« Bon … Je vais aller me préparer alors. » signala l’adolescent aux cheveux blonds.

« Comme tu veux mais je te rappelle que c’est demain. Te presse pas hein ? »

« Oui, oui, je suis au courant. » marmonna Earnos avant de s’éloigner des soldats pour retourner dans sa chambre. Néanmoins, dans les couloirs, il rencontra l’être masqué par sa cape. Il passa à côté de lui, l’ignorant comme si de rien n’était.

« Tu devrais faire attention à toi. » souffla la personne avant qu’Earnos ne s’arrête, se tournant vers cette personne. Qu’est-ce qu’elle avait dit ? Il avait cru très mal entendre. Elle venait de le menacer ou il rêvait ?

« Merci bien mais je pense pouvoir me débrouiller. » répondit le Coconfort sans plus s’attarder sur cette personne. Elle lui avait sauvé la vie mais là, elle était exaspérante. Il vint dans sa chambre, allant préparer ses affaires pour un nouveau voyage.

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