Chapitre 11 : Inquiétant

ShiroiRyu
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Chapitre 11 : Inquiétant

« Snif … Snif … Comment est-ce que je vais expliquer ça à Papa et à Maman ? » se demanda t-il alors qu’il reniflait, passant sa main gauche sur ses deux yeux rougis pour essuyer ses larmes. Snif … Quelle idiote ! Mais quelle idiote cette fille ! « Qu’est-ce que je lui ai fait moi ?! Hein ?! Qu’est-ce que je lui ai fait à cette princesse ?! »

Il jeta les restes de sa foreuse sur le sol, explosant une nouvelle fois en larmes. Son cadeau … Son cadeau d’anniversaire … Elle … Elle pouvait tout avoir car elle était la princesse ! Alors pourquoi est-ce qu’elle était venue l’embêter ?! Ce n’était plus la jeune fille d’il y a quatre ans ! Ce n’était pas elle qu’il avait juré de protéger il y a cinq ans ! Ramassant les morceaux de sa foreuse, il bafouilla pour lui-même :

« Désolé … Désolé madame … La reine … Je … Je ne peux plus vous promettre ça. Votre fille n’est pas la future … Apireine … Snif … Pas avec ça … »

Ca ne servait à rien de continuer à parler de tout ça. Mais qu’est-ce qu’il allait faire ? Hein ? Qu’est-ce qu’il allait faire ? Il n’allait pas pouvoir le dire à ses parents qu’il avait cassé sa foreuse … Snif … Snif … Il renifla une nouvelle fois, retirant la morve qui s’écoulait de son nez alors qu’il retournait en direction de sa maison.

C’est bête … Mais c’était dans ces moments là qu’il aurait aimé avoir Herakié avec lui. Elle était aussi souvent là pour lui remonter le moral. Snif … Mais bon … Elle n’était pas là et il ne pouvait qu’arrêter de pleurer et être fort quand il allait tout expliquer à ses parents … Snif … Il arrivait maintenant non-loin de la boutique de fleurs, haussant un sourcil.

« Au revoir, Cassina. Je reviendrai demain … si je suis vivant. »

« Ne dit pas de bêtises, Raor. Rentres bien, d’accord ? »

Le jeune garçon n’avait rien entendu des paroles mais il vit un Chenipotte de deux ans son aîné. Raor … Il était à peine aussi grand que lui, ayant deux yeux dorés. Son visage … Qu’est-ce que … Non ! Il n’y avait pas que son visage mais ses habits aussi ! Ses habits étaient déchirés de partout, des morceaux de tissu violet pendant lamentablement de son pantalon alors que même son haut blanc était dans un pitoyable état. Et la tristesse peinte sur son visage … On aurait pu croire que tous les malheurs du royaume étaient tombés sur les épaules de l’enfant aux cheveux orange. Earnos était resté immobile, parfaitement de marbre alors qu’il voyait Raor qui s’approchait de lui. Il devait y avoir une trentaine de mètres entre lui et la boutique de fleurs, sa sœur ne l’ayant sûrement pas remarqué.

« Earnos ? Ah … Tu as déjà fini de travailler ? » murmura Raor en se mettant en face de lui.

« Non … Pas vraiment … Et toi … Tu as déjà fini les cours, Raor ? Tu es venu voir ma sœur ? » demanda l’enfant blond avec interrogation.

« Les cours sont terminés pour moi depuis longtemps … Je n’ai pas eut besoin de les rattraper contrairement à une majeure partie de la classe. » dit le Chenipotte en haussant les épaules, gémissant de douleur alors qu’Earnos reprit aussitôt :

« Et comment est-ce que tu as eut ces blessures ? »

« Ah … Ca … Comme d’habitude … Certains ne m’aiment pas … Enfin, la majorité de l’école … Comme d’habitude … Ce n’est pas grave. »

Raor avait dit cela avec une telle nonchalance que ça pouvait désarmer ceux qui n’étaient pas habitués à tout ceci. Mais le jeune garçon aux cheveux blonds ne sembla pas plus étonné que ça, poussant un profond soupir :

« Il faudrait vraiment que tu le dises aux autres hein ? »

« Plus facile à dire qu’à faire … Surtout que je ne suis pas dans le cœur du proviseur. »

« … … … … … D’accord. » murmura Earnos sans rien dire d’autre, ne sachant pas de quoi il pourrait parler. Il ne se sentait pas plus concerné que ça par Raor à la base donc bon … Pourtant, Raor reprit la parole :

« Dis-moi … Est-ce que ta sœur m’aime ou non ? Je ne sais jamais quoi penser avec elle … Vraiment pas … Je ne me fais pas d’illusions … Je ne suis qu’un Chenipotte qui ne sait même pas se défendre mais … Je … Je ne devrais pas trop y croire … Non … Désolé de t’embêter avec tout ça, ça ne te concerne pas. »

« Et est-ce que tu lui as déjà posé la question ? Peut-être que ce n’est pas à moi de te répondre, tu le sais bien hein ? » répliqua Earnos, reprenant : « Car moi … Je ne comprends pas vraiment de quoi vous parlez … Enfin … Bon … C’est pas moi qui peut t’aider avec tout ça … Et j’ai d’autres problèmes en tête, Raor. » marmonna Earnos tout en essayant de cacher sa mauvaise humeur bien que ses deux yeux rougis étaient plus difficiles.

« Ta foreuse n’est-ce pas ? Tu ne t’en sépares jamais … Mais ce n’est pas celle que je connaissais non ? C’est donc une nouvelle … Elle n’a pas tenu très longtemps visiblement. »

Le jeune garçon aux cheveux blonds déglutit aux paroles de Raor, tentant de rester le plus calme possible. Il ne devait pas s’emporter … Car il l’avait déjà fait … Ca ne lui ressemblait pas … Mais quand même … Ce n’était pas sa journée ! Pas du tout même ! Ah … Ah … Ah … Rester tout simplement calme … Et …

« Mais qu’est-ce que tu fais ?! » s’écria t-il soudainement alors que Raor prenait les morceaux de sa foreuse dans ses mains.

« Je n’ai aucune qualité … Je ne sais rien faire de mes dix doigts … Je suis seul … Même mes parents ne sont jamais là … Mais je vais peut-être essayer de la réparer, Earnos. » répondit l’enfant aux cheveux orange alors qu’Earnos ouvrait en grand ses deux yeux.

« Hein ? Co … Co … Tu le peux vraiment ? Et … Et pourquoi est-ce que tu ferais ça hein ? »

« Car ça peut m’occuper et me faire oublier le fait que ta sœur ne m’aime pas … » répondit Raor avec une extrême lenteur.

C’est vrai … C’était parfaitement vrai … Il avait complètement oublié ça … Ou plutôt, il ne l’avait jamais réellement vu le faire … Mais bon … Et puis, la raison était complètement aberrante … C’était assez … Mais … Si il pouvait réparer alors …

« Je veux bien que tu le répares mais tu penses y arriver ? » dit Earnos finalement en baissant la tête. Raor fit pour la première fois un sourire, celui-ci semblant néanmoins plutôt triste comme à son habitude.

« Je ne sais pas … Je peux juste essayer … Je ne peux pas te le certifier … »

« Je vais essayer de parler à ma sœur … De faire qu’elle s’exprime un peu mieux avec ses sentiments par rapport à toi. Par contre, il faudrait que tu arrêtes de te faire taper hein ? » s’exprima l’Aspicot alors que le Chenipotte ne fit qu’hausser les épaules.

« Plus facile à dire qu’à faire … Sincèrement … Je ne suis pas fort, je suis chétif, je n’ai pas de muscles … Je ne suis doué pour rien … »

« Pfff … C’est bon … Et moi … Je vais rentrer chez moi, Raor. Il faut que j’aille dire à mes parents pourquoi je suis rentré plus tôt. Je dois te remercier, je crois. » murmura Earnos tandis que Raor le regardait avec interrogation. Le remercier ? « Si je ne t’avais pas vu … Je serai sûrement rentré en train de pleurer. Mais ça va mieux maintenant … Snif … Ce n’est plus si grave … Je vais juste devoir raconter ce qui s’est passé … »

« D’accord … Alors, je m’en vais. Je reviendrai quand j’aurai terminé tout ça. » répondit Raor avant de s’éloigner, saluant le jeune garçon aux cheveux blonds.

Oui … C’était bizarre mais … Il allait mieux maintenant. Enfin … Pas complètement mieux mais il se sentait plus soulagé puisqu’il n’avait … Il ne pensait plus à cette princesse. Ah … Vraiment … Non, il ne devait plus y penser. Ah … Ah … Ah … Il prit une profonde respiration, se dirigeant vers la boutique de fleurs avant de pénétrer à l’intérieur.

« Maman … Passy … Cassina, je suis rentré. » dit-il alors que déjà, sa grande sœur âgée de treize ans s’approchait de lui, surprise.

« Et le travail ? Comment ça se fait ? »

« Ma … foreuse s’est cassée … » bafouilla le jeune garçon avant de se surprendre lui-même en recommençant à pleurer. Non, il avait juste fallut qu’il y repense pour qu’il se remette à verser des larmes. Ce n’était pas n’importe quoi ! C’était sa foreuse !

En entendant les pleurs, sa mère et Passy étaient tout de suite arrivées, demandant des explications. Il fut emmené dans le fond de la boutique, sa mère demandant à Cassina de s’occuper des clients.
Il se retrouva assis sur une table, cherchant à expliquer tout ce qui s’était passé. Cette fois, il parlait de la jeune fille … Il parlait de la princesse Terria. Il expliquait qu’il l’avait déjà vu auparavant, il y a une année … Et puis aujourd’hui … Il expliquait aussi qu’il avait dû se battre et toutes ces choses selon ses propres termes.
Lorsqu’il releva son visage, il vit le visage soucieux de sa mère et de sa grande sœur. Ah … Ah … Il était sûr ! Il était sûr et certain qu’elles ne le croyaient pas ! Il en était … sûr … Mais c’était la vérité ! Il ne mentait jamais ! Ce n’était pas du tout son genre ! Cassina était finalement revenue, ayant entendu ses paroles avant de dire :

« Je suis sûre que c’est vrai. Il paraîtrait que la princesse aime créer beaucoup de problèmes. Elle s’enfuit tout le temps donc même si il y a peu de chances … »

« Nous n’avons jamais pensé le contraire, Cassina. Loin de là même … Nous savons parfaitement qu’il dit la vérité. C’est juste que … Hum … C’est plutôt embêtant. » répondit l’aînée tandis qu’il restait maintenant complètement muet.

« Heureusement que tu as gardé ton ancienne foreuse, Earnos. Mais où sont les morceaux ? » demanda sa mère, le jeune garçon disant aussitôt :

« Je les ai donnés à Raor. Il a dit qu’il allait voir s’il pouvait réparer la foreuse. Cassina ? Raor fait vraiment peur des fois … Mais il est gentil quand même. Enfin … Il est aussi un peu inquiétant mais sinon, tu devrais quand même lui parler plus souvent hein ? »

« Mais de quoi … Est-ce que tu te … mêles. Pfff … Earnos, ce qu’il y a entre Raor et moi, je … Je ne veux pas en parler. C’est vraiment compliqué. »

Sa sœur était rouge aux joues tandis que Passy s’approchait d’elle, émettant un petit rire après lui avoir chuchoté quelque chose dans l’oreille. Résultat ? L’adolescente devint encore plus rouge alors que la mère souffla.
… Il avait fermé ses yeux. Il l’avait dit à sa mère et à ses sœurs … Ses grandes sœurs. Il allait devoir l’expliquer aussi à son père … Tout ça à cause de la faute de cette princesse ! Il ne pouvait plus tenir sa promesse … Plus du tout … Mais heureusement … Raor allait réparer sa foreuse, il avait confiance en lui … même si il était toujours inquiet pour sa relation avec sa grande sœur. Enfin, il n’avait que neuf ans donc il n’avait pas à se mêler de ça non plus. Mais … C’est juste que les Chenipottes étaient parfois inquiétants.

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