- Épilogue : Toujours plus - 7 juillet 2021
- Chapitre 59 : Tous ensemble - 30 juin 2021
- Chapitre 58 : Maréchal - 16 juin 2021
Troisième partie : Une vérité cachée
Chapitre 16 : Prendre garde à autrui
« Trouvez-moi toute personne suspecte ! » s’écria un homme imposant à l’armure rouge sur l’intégralité de son corps. Il avait une double-lame accrochée dans son dos, semblant prêt à s’en servir dès l’instant où il verrait une personne suspicieuse. Plusieurs personnes se trouvaient devant lui, toutes munies de différents attirails qui permettaient de montrer qu’ils faisaient partie de l’armée royale eux aussi.
« Comment on sait si une personne est suspecte ou non ? » demanda une femme aux cheveux verdoyants, ces derniers sortant légèrement du casque qu’elle avait sur le crâne.
« … … … Je crois que ça va être plus difficile que prévu à cette vitesse. » marmonna le Cizayox à l’armure rouge, passant son front en retirant son casque. Ah … Oui … Très difficile même … Bon, c’était surtout qu’ils n’avaient pas eut de gros ennuis depuis très longtemps donc la bonne majorité des personne n’était pas préparé à cela. « Alors … Si vous voyez une personne qui s’enfuit, une personne qui semble préparer un mauvais coup, toutes ces choses semblent vous emmener à une conclusion, laquelle ? »
« Que cette personne est suspecte et qu’on doit l’arrêter pour éviter que la reine Seiry soit en danger. » répondit un autre garde, cette fois-ci à l’opulence caractérisée.
« C’est très bien … C’est même parfait … Bon, si c’est compris, vous pouvez vous disperser ! Je vous rappelle que nous faisons cela pour la reine Seiry qui a été attaquée pendant son voyage dans le désert ! Nous devons trouver ceux qui ont essayé d’attenter à sa vie ! »
Des cris fusèrent après les paroles du Ciyazox, tous et toutes quittant le lieu où les soldats s’étaient réunis. Il était temps de se mettre en chasse. Si ce n’était pas les Rapions et les Drascores les responsables, il n’y avait pas cinquante mille ennemis dans le royaume… Non … Le roi lui-même semblait savoir que c’était de l’intérieur que venait le problème. Mais à partir de l’intérieur, il y avait des chances que les attaques organisées se passent obligatoirement en extérieur. C’était plus compliqué qu’on ne pouvait le croire.
« Et le gamin Rapion … Ah … Quelle vie il doit avoir maintenant. »
Il s’était dit cela alors qu’il était maintenant seul dans cet endroit. Tous étaient partis pour accomplir la mission qu’il avait donnée. Hum … Bon … Ce n’était pas à lui de s’occuper de ça. De toute façon, le Rapion devait sérieusement en baver depuis le temps. Il fallait dire que c’était à cause de cette tentative de paix avec sa race que la reine Seiry avait été blessée.
« Et lorsque l’on cherche un coupable … On finit toujours par en trouver un. Mais … Est-ce toujours le bon ? Rien n’est moins sûr. Dans ce cas précis, il est difficile de croire que les Rapions et les Drascores soient capables d’avoir préparé une telle chose. »
Lui-même avait du mal à le croire car cela était une tentative beaucoup trop risquée. Le problème était plus grave … Lui avait la possibilité de réfléchir à cela puisqu’il était du côté de ceux avec les informations nécessaires mais le peuple … Ce que le peuple allait penser de toute cette histoire. Hum … Ce n’était pas à lui … Il faisait partie de l’armée du royaume des insectes, non pas de ceux qui devaient expliquer le tout aux citoyens du royaume.
« Attendez un peu, Olistar. Il est déconseillé pour vous de quitter le château. » répondit un adolescent d’environ quinze ans, des cheveux saphir lui allant jusqu’à la nuque.
« Si vous voulez parler des remarques désobligeantes que je vais recevoir, il n’y a aucun problème. » annonça l’enfant aux yeux cyan tout en haussant les épaules.
« Ce n’est pas de cela dont je parle … C’est bien plus poussé que ça. Certaines personnes n’hésiteront pas à vous agresser dans la rue. »
« Alors je me défendrai … Ce n’est nullement un problème. » reprit une nouvelle fois l’enfant Rapion sans pour autant détourner son regard de celui de l’Apitrini qui s’était adressé à lui.
« Mais ils seront trop nombreux. Non … Il vaut mieux que vous restiez ici … »
« Et si il ne veut pas rester ici, alors il peut partir. Olistar ! On va se balader tous les deux ! J’ai besoin d’un garde du corps ! » s’écria subitement une voix derrière Olistar, le visage souriant de la princesse Terria se retrouvant en face du Rapion lorsqu’il se retourna.
« Princesse Terria ?! Les ordres du roi sont formels : vous n’avez pas le droit de quitter le château ! » s’égosilla aussitôt l’Apitrini avec ferveur alors que la princesse se mit tout de suite à courir à toute allure à l’opposé de l’adolescent aux cheveux saphir.
« Et bien … Je suis désolé mais il semblerait que les ordres de la princesse soient plus importants que ceux d’un de ses sujets. Si vous voulez bien m’excuser. » termina le Rapion en s’inclinant devant l’Apitrini, courant à son tour pour rejoindre la princesse Terria.
Le reste de la journée se déroula d’une façon bien particulière. La princesse Terria ne semblait pas se cacher, montrant souvent un grand sourire alors que la majorité des regards était tourné vers eux. Elle ne se gênait pas pour se montrer en public et bien que bon nombre de personnes murmuraient autour d’eux, elle ne semblait pas pour autant intimider.
« Princesse Terria, vous semblez très joyeuse depuis quelques jours, j’ai cru remarqué. » murmura lentement le Rapion, tournant la tête à gauche et à droite.
« Ma mère se porte très bien maintenant. Et puis bon … Je sais que je ne devrais pas dire ça mais je suis contente de savoir qu’elle ne peut plus partir aussi loin. Comme ça, elle peut rester avec moi tout le temps, hihi. »
« C’est vrai … Je vois ce que vous voulez dire. Moi-même, je n’ai plus mes parents mais je suis habitué à leur absence maintenant. Je vous remercie aussi pour ce que vous venez de faire pour moi. » reprit Olistar, passant une main dans ses cheveux violets bien que son visage était imperméable à l’expression de ses émotions, comme à son habitude.
« De rien, j’avais aussi envie de me bala … » commença à répondre Terria avant d’être coupée par trois adolescents. Ces derniers semblaient parcourus de muscles imposants, leurs cheveux semblant se dresser sur leurs crânes en deux cornes dominantes. Des Scarhinos et visiblement, ils n’étaient pas en face d’eux pour tenter de faire ami-ami.
« Princesse Terria, veuillez nous suivre. On va vous raccompagner jusqu’au château. » dit l’un d’entre eux, plus grand que les deux autres et aussi plus musclé.
« Et on aura une jolie réco … » continua le second avant de se prendre un coup de coude de la par le troisième, lui disant par là de se taire.
« Désolée mais j’ai déjà quelqu’un pour me raccompagner. » répondit-elle en fronçant les sourcils, croisant les bras alors qu’elle reculait de quelques pas.
« Si vous parlez du Rapion à côté de vous, vous inquiétez pas, on va s’en débarrasser très rapidement. » annonça une nouvelle fois le chef du trio, Terria poussant un léger soupir.
« Olistar, tu peux t’en débarrasser, dis ? Et ensuite, on va rentrer. » termina la jeune fille aux cheveux blonds avant de faire déjà quelques pas pour ne pas regarder le spectacle.
Quelques minutes plus tard, les deux personnes se dirigeaient déjà vers le château, le Rapion se frottant les mains comme pour les nettoyer alors que l’Apireine semblait amusée par la situation. Elle avait encore put entendre la puissance d’Olistar à l’œuvre d’après les murmures du peuple pendant la bagarre et c’était toujours aussi impressionnant. Enfin bon … Elle ne devait quand même pas oublier qu’elle lui faisait mal quand il se battait pour elle.
« Euh … Olistar, tu sais … Je ne voulais quand même pas te forcer à te battre pour moi hein ? C’était vraiment juste pour te balader … Et pour que les gens voient que je n’ai pas peur que tu sois là. Tu es l’ambassadeur des Rapions et des Drascores et même si ça ne plait pas à tout le monde, tu restes avec moi. » annonça la princesse alors que le château était en vue.
« Je pense que cela ne plaît pas forcément … même à l’intérieur du château. Visiblement, nous allons être accueillis. » conclu Olistar en désignant d’un regard l’enfant qui se tenait devant la porte, les bras croisés en fronçant légèrement les sourcils en l’apercevant.
« Oups … On dirait que c’est Holikan et il n’a pas l’air content que j’ai fait une petite sortie avec toi. Tu restes avec moi ? Que je prévienne que c’est de ma faute ? »
« Nul besoin … Je vais rentrer dans la chambre que vos Apitrinis m’ont donnée pendant mon séjour dans le royaume. Passez un très bon reste de journée, princesse Terria. » annonça l’adolescent aux cheveux violets avant de s’incliner respectueusement. Quelques secondes après, alors qu’elle se présentait devant Holikan, celui-ci prit autant la parole :
« Princesse Terria … Vous êtes encore partie sans prévenir. Vous savez pertinemment que le roi, votre père, vous interdit cela. »
« Roh … Holikan … S’il te plaît … » commença t-elle à dire avant que le Yanma ne la coupe :
« Et … Vous êtes partie avec le Rapion. Je ne l’aime pas. Je tiens à vous le dire en face à face car je ne veux pas que vous vous mettiez en danger comme votre mère. »
… … … Il visait les points sensibles dès le départ. Néanmoins, elle ne se laissa pas faire. Sans un mot, elle pénétra dans le château, commençant à marcher sans même voir s’il la suivait. Pourtant, c’était le cas et il semblait déjà s’en vouloir en disant :
« Pardonnez-moi princesse … Je ne voulais pas vous offusquer. »
« Holikan, tu t’excuses sans même savoir pourquoi. Toi, tu penses toujours comme mon père. » répondit-elle sans que sa voix soit méchante ou mesquine. Elle disait simplement ce qu’elle pensait tandis que le jeune garçon baissait la tête :
« C’est vrai … Mais j’estime que les paroles du roi, votre père, sont justes et fondées. »
« Et bien, moi, j’estime que les actes de ma mère sont meilleures. Comme quoi, on ne peut pas être d’accord sur tout. » reprit-elle en haussant les épaules, un sourire aux lèvres avant de s’arrêter de marcher pour qu’il puisse voir son visage. « Mais ne t’en fais pas, ce n’est pas parce que l’on n’est pas d’accord que ça veut dire que c’est mal. Ma mère et mon père sont rarement d’accord mais pourtant, tu connais très bien comment est le roi par rapport à la reine non ? Alors, tu n’as pas du tout à t’inquiéter. »
« … … … Je ne m’inquiétais pas … … … Enfin, je crois. » termina le jeune garçon aux cheveux verts alors qu’elle gardait son sourire aux lèvres. Ah … Il ne voulait pas la mettre en colère ou être en désaccord avec elle. C’était juste … qu’avec ce qui s’était passé avec la reine Seiry, il était inquiet, très inquiet pour la princesse. Elle aussi pouvait être ciblée … C’était pour cela qu’il se méfiait des autres … et aussi de ce Rapion. De toute façon, rien que le caractère de ce Rapion lui posait problème à la base. Il était le chevalier … Son chevalier … Il devait protéger la princesse à tout prix.