Chapitre 21 : Au prix de nombreuses vies

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 21 : Au prix de nombreuses vies

« RIC ! RIC ! RIC ! »

La voilà qui s’excite comme une enfant. Qu’est-ce qui se passe donc ? Je lui ai demandé d’aller voir en hauteur pour avoir une vue d’ensemble et donc savoir où nous nous trouvions. Mais l’entendre s’exciter comme ça, on pourrait presque croire qu’elle a découvert un trésor. Je me retrouve téléporté subitement alors que je suis à côté de Lania.

« Regarde devant ! On est sortis ! On est enfin sortis ! »

Enfin sortis ? C’est pas peu de le dire ! Ca fait presque un mois que nous sommes dans cette forêt et dans ces montagnes ! Je me demande encore comment on a fait pour y passer autant de temps ? Je suis sûr que même si nous avons suivis la boussole, nous nous sommes sûrement trompés entre temps. Il n’y a pas d’autres explications plausibles. De même, avec tous les évènements qui se sont déroulés, il faut dire qu’on a pris un certain retard.

« C’est une bonne chose, Lania mais ce n’est pas cela que nous voulons … Nous devons trouver des informations sur l’endroit où se situe normalement la base de la FAPC. »

« Mais c’est déjà une bonne nouvelle non ? Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Oui … Oui … Mais nous ferions mieux de redescendre plutôt que de nous préoccuper de ça, Lania. Sauf si bien entendu, tu as trouvé autre chose entre temps. »

« Maintenant que je le remarque … Nous sommes encore loin des plus grandes montagnes … Mais en même temps, il n’y a plus de forêt. Peut-être qu’il y a un village ou une ville non loin. Ca nous ferait du bien, non, Ric ? Depuis quand on n’a pas pris de bain. »

« Ensemble ? Depuis toujours. Se laver ? On a bien été se laver dans les ruisseaux même si je t’interdisais de me regarder et inversement. Enfin, non, toi, tu ne refusais pas. »

« Je parle d’un bain avec de l’eau chaude, Ric ! Pfff ! Idiot ! »

Je lui tapote doucement sur le sommet du crâne. Même si je ne rigole pas, même si je ne souris pas, chose bien trop rare, je suis quand même du genre à être amusé. Elle nous téléporte en bas une nouvelle fois alors que je me mets à observer tout cela. Qu’est-ce que je peux faire ? Hum … Je ne sais pas. Pas du tout même. Puis soudainement, mon portable commence à vibrer, signe que je reçois un appel. Je prends mon portable et décroche.

« Ric ? Lania ? Où êtes-vous ? Nous avons essayé de vous contacter depuis deux jours mais vous ne répondiez pas à l’appel. Votre signal a été coupé ! »

« Coupé ? Pourtant … Nous allons bien et il ne nous est rien arrivé de spécial … Enfin, pas que je sache. Vous pouvez nous localiser maintenant ? »

Je ne suis pas perturbé, loin de là. Je dois rester stoïque pour répondre à ces hommes. Du moins, c’est ce que je pensais car il me prévient qu’il vient nous chercher. Qu’est-ce que … ça veut dire ? C’est fini ? C’est bien vrai ? C’est terminé ? J’avoue que j’ai du mal à y croire … jusqu’au moment où moi et Lania, nous nous retrouvions assis dans une chambre d’hôtel. Il fait surement 35 ou 40 degrés à l’ombre mais nous sommes dans un endroit sécurisé, il semblerait. Personne n’est encore au courant que nous sommes de retour.
Et de toute façon, tout s’est enchaîné à une vitesse impressionnante. Je me rappelle que l’on m’a demandé où nous étions il y a deux jours. Sortant la carte, j’avais désigné un endroit que confirma Lania. Ensuite ? Des expéditions, des missions de surveillance, de repérage. Tout avait été passé au peigne fin, jusqu’à ce moment fatidique.

« NOUS AVONS MIS LA MAIN SUR LA BASE DE LA FAPC ! »

Un soldat avait crié cela tout en pénétrant dans la chambre. Heureusement, Lania ne me faisait rien au même moment. Je suis calme et tranquille. Je lui demande calmement quelques explications alors qu’avec exaltation, il répond :

« Après les renseignements donnés grâce à votre carte, nous avons exploré les alentours. Et … Bon … Ce n’est pas forcément joyeux à annoncer mais l’armée de Calambie a réussi à bloquer les issues de la FAPC. Oui, elle est bien installée et il y a plusieurs bases là-bas. Nous avons eu de nombreuses morts mais ils ne peuvent plus nous échapper. Il semblerait qu’Anaïs, la cheffe de la FAPC se trouve là-bas et … »

« Nous avons donc traversé un endroit proche de la FAPC sans même l’avoir remarqué ? »

Je demande cela à voix haute tout en regardant Lania. Elle me répond en haussant les épaules. Après une courte réflexion, avec les quelques attaques de Malakan et Séphyria, peut-être qu’en même temps, nous étions plus proches qu’on ne le pensait de la base.

« Et maintenant … Qu’est-ce que vous comptez faire ? »

« Lancer une attaque bien entendu ! Le problème, c’est que toutes les sections de la FAPC qui ne sont pas dans la région sont décidées à mettre des bâtons dans les roues de l’armée de Calambie. Il se peut même que nous ayons de l’aide de l’Union Orapienne. »

De l’aide de l’union orapienne ? Les moyens utilisés ne sont pas n’importe lesquels. Mais peut-être que la situation est bien plus dangereuse que je ne veux le croire ? Mais pour le moment, je voudrai surtout me reposer, comme Lania. Elle dort à moitié sur le fauteuil dans la chambre d’hôtel alors que je demande au soldat de nous laisser tranquilles mais je termine par une autre phrase :

« Quand il faudra rentrer en action, venez nous chercher. Nous devons rentrer dans la FAPC aussi … Du moins, dans la base. »

« Comme vous le voulez … Après tous les services rendus, ça m’étonnerait qu’on vous refuse ça sauf si bien entendu, c’est trop dangereux. »

« Nous avons vécu pendant quasiment un mois dans la forêt tout en étant entourés par des membres de la FAPC. Et ce n’est pas la pire des choses … n’est-ce pas, Lania ? »

« Je confirme les dires de Ric. » termine de dire la Gardevoir humanisée avant que le soldat ne s’en aille. Je regarde Lania, celle-ci refermant ses yeux dorés avant de soupirer. Elle a besoin de repos. Je lui conseille le lit et elle s’invite à l’intérieur. Je ne tarde pas à sombrer dans le sommeil à mon tour. Tout cela … m’a épuisé.

Ailleurs, au beau milieu de la forêt, de nombreux soldats sont immobilisés. Complètement immobilisés même. Ils semblent incapables de se mouvoir, la terreur se lisant dans leurs yeux. L’un d’entre eux bafouille :

« Je ne … JE NE PEUX PAS BOUGER ! AIDEZ-MOI ! »

« Qu’est-ce qui se passe ?! Depuis que j’ai senti cette drôle d’odeur, j’ai mal au crâne et je ne peux même plus utiliser mes doigts ! C’est … C’est quoi au sol ? »

« C’EST UNE GRENADE ! A L’AIDE ! A L’AIDE ! »

Pourtant, aucune réponse ne vint jusqu’à eux, seule une puissante déflagration se vit voir, entendre et sentir avant que des arbres ne s’écroulent. Au beau milieu des cadavres, une petite voix amusée se fit entendre, masculine et joviale.

« Comme quoi … Dès que l’on restreint leurs mouvements, ils sont aussi immobiles que des plantes. Dommage pour eux qu’ils aient été enracinés au sol à cause de mes pouvoirs. »

« Messire Jadan ! Messire Jadan ! Le cheffe Anaïs veut vous voir ! »

Une voix crie le nom de l’homme qui doit avoir une vingtaine d’années. Deux fleurs rouges dans ses cheveux émeraude, il s’éloigne de la zone qu’il vient de dévaster. Autour de la taille, il possède plusieurs grenades alors qu’il se dirige vers la personne qui s’est adressée.

« Que me veux exactement ma douce Anaïs ? »

« Je ne sais pas réellement … Mais elle m’a dit de venir vous chercher le plus rapidement possible. Elle ne veut pas que vous soyez seul face aux soldats de l’armée de Calambie. »

« Ce n’est pas comme si ces derniers pouvaient quelque chose contre moi. »

Il éclate d’un rire amusé avant d’accompagner le soldat qui est venu le chercher. Comme si de simples humains, même armés, étaient capables de le battre. Cela se saurait.

Laisser un commentaire