Chapitre 23 : Faire la paix

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Faire la paix

« Waram, comment est-ce que tu te sens ? »

« Pas en super forme, j’ai l’impression qu’un troupeau de bisons m’a martelé le crâne pendant que je dormais. Qu’est-ce que vous avez fait exactement ? Je peux savoir ? »

« Rien de bien spécial dans le fond, rien du tout même. Pas de quoi te déranger, loin de là. »

« Ahem, Sarine, j’aimerai avoir plus d’explications qu’un vague : Rien de bien grave. »

Il avait regardé l’armure-pokemon en fronçant les sourcils. Il voulait une réponse et plus que de simples paroles comme ça. Mais elle n’était visiblement pas prête à lui en donner, ce qui n’était clairement pas fait pour lui faire plaisir.

« Ah … De toute façon, il vaut mieux que je demande à l’autre folle et l’Oracle ce qu’il en est exactement. Mais où est-ce qu’elles sont ? »

« Parties se reposer. Elles en avaient bien besoin visiblement. Tu leur demanderas la prochaine fois, Waram. Dans quelques heures, quoi. »

Grumpf, attendre quelques heures, ça ne lui convenait qu’à moitié mais il ne pouvait pas trp donner son avis. Il poussa un profond soupir avant de s’asseoir sur son lit de fortune. C’était fini néanmoins ? Est-ce qu’elle pouvait lui dire ça ?

« De ce que j’en sais, je ne crois pas qu’il y ait besoin de continuer. Tout ce que je peux te dire, Waram, c’est que ce n’était pas une partie de plaisir. »

« Si tu en sais plus que tu ne veux le faire croire, pourquoi est-ce que tu ne me le dis pas plutôt ? Qu’est-ce qui cloche à ce point ? Y a eut un gros problème ou quoi ? Je n’aime pas du tout que l’on me cache la vérité alors s’il te plaît … dis-moi tout. »

« Je ne saurais pas correctement l’expliquer. Essaies alors de patienter un petit peu, s’il te plaît. Ca sera mieux pour tous et toutes. » répondit calmement Sarine.

Oui et ? A partir de là ? Qu’est-ce qu’il allait faire pendant quelques heures ? Se tourner les pouces ? Il regarda droit devant lui, se grattant la joue avec un air un peu confus. Oui mais bon, ce n’était pas vraiment ce dont il était motivé.

« Bon, puisqu’il en est ainsi, je ne vais pas me prendre la tête pour de telles idioties. »

« Ce ne sont pas des bêtises, Waram. Mais dans une telle situation, il vaut mieux que tout soit bien décrit et détaillé. Mais bon, pas maintenant, Waram, ce n’est pas le bon moment. »

« Je le sais, je le sais pfff … Pas besoin de me le répéter, j’ai compris la première fois. »

« Alors, prends ton mal en patience, ça sera bientôt résolu. »

Grumpf. Il croisa les bras, très mécontent, il avait presque retrouvé son aspect grincheux d’avant son arrivée mais quelque chose avait changé mais quoi ? Il n’en savait rien.

Les heures passèrent mais il n’était pas sorti de la chambre. Il avait préféré ne pas prendre de risque en s’entraînant. Le plus important restait tout simplement de patienter. Ce fut en entendant quelques coups à la porte qu’il se redressa dans le lit.

« Qui est-ce ? SI c’est pour me déranger, je tiens à prévenir que c’est pas le bon moment. »

« C’est nous, Waram. Delphy et Sidoni. Est-ce que nous pouvons rentrer ? »

« Vous le pouvez, je ne vais pas vous en empêcher alors que je suis dans votre monastère, hein ? Ca serait complètement stupide de ma part. »

La porte s’ouvrit, laissant place à l’adolescent et à la femme, toutes les deux masquées, comme d’habitude. Elles semblaient épuisées … vraiment épuisées. Mais pour quelle raison ? Qu’est-ce qui avait réussi à les mettre dans cet état ?

« Vous êtes sûres … que tout va bien ? Vous en donnez pas vraiment l’impression. »

« Nous pourrions aller mieux mais ce n’est pas totalement un souci. Nous allons plutôt nous concentrer sur ton cas. Je pense que tu veux plus de détails, n’est-ce pas ? »

« Oui, du genre, ce qui est en moi, pourquoi est-ce que je me comportes comme ça, toutes ces choses. Est-ce que c’est naturel que je m’emporte pour rien ? »

« Ah, pour ce dernier point, je peux te confirmer que c’est bien issu de toi. Tu continueras à insulter et t’énerver pour un oui et pour un non. »

« Me voilà rassuré. Je serais toujours quelqu’un de détesté, pfiou. Tant mieux non ? »

« Mais peut-être que tout peut s’arranger … si tu comprends les raisons qui te poussent à être détesté par tout le monde ? Mais avant, nous allons te raconter dans l’ordre tout ce qui se passe, ça sera bien mieux que te faire attendre inutilement. »

« Attendre inutilement … bon … restons concentrés et dites-moi au lieu, ça sera mieux. »

Il avait poussé un profond soupir, signe d’une fatigue certaine mais pas physique. Juste qu’ils continuaient de tergiverser pour pas grand-chose. Et finalement, elles commencèrent à parler, toutes les deux. Elles parlaient, parlaient, parlaient, racontant au sujet de cette voix en lui, cette chose intrigante. Mais aussi de ce village. Lorsqu’elles lui posèrent la question, il cligna des yeux, disant :

« Euh … Sincèrement, entre nous, j’en ait strictement aucune idée, si vous voulez tout savoir. Je ne vois même pas de quoi vous parlez. »

« Tu en es sûre et certain ? Car il semblerait pourtant que ça soit ton village natal. Tu n’as aucun souvenir de ton passé ? Sarine, pareil ? »

« Pas le moins du monde. J’ai retrouvé Waram abandonné dans des ruines mais à part ça, je sais pas du tout ce qui s’est passé donc bon … je ne peux pas vous aider. Mais donc, Waram vivait dans un village ? Et plutôt impressionnant ? »

« A peu de choses près, c’est exact. C’est ainsi que Waram vivait. »

« Et y a aussi une créature féminine qui vous parle en moi ? Elle a quelle vois ? A quoi est-ce qu’elle ressemble exactement ? Vous avez une idée ? »

« A part des yeux rouges mais aussi des capacités liées aux dragons, on ne sait rien de plus, Waram. Mais il y a aussi un dernier détail. »

Un dernier détail ? Comment ça ? Il regarda les deux femmes-chevalier, attendant une réponse qui n’arriva pas de suite. Il y avait quelque chose de … singulier pour ce détail ? Elles s’observèrent pendant quelques secondes avant de dire :

« Il vaut mieux pour toi que tu sois mis au courant le plus tôt possible, j’imagine, Waram. Cela concerne Sanphinoa. Nous avons vu … en toi aussi. »

Hum ? Comment ça ? Pourquoi ce ton aussi sérieux ? Il s’était déjà apprêté à hurler et à crier mais rien ne sortit de ses lèvres. Delphy posa ses yeux sur le visage de Waram, reprenant d’une voix qui se voulait calme et neutre :

« Il faut que tu fasses la paix avec elle. Tes paroles à son encontre furent très graves. Surtout envers une adolescente aussi timide qu’elle. Au fond de toi, tu connaissais la raison de cette dispute depuis le début mais tu n’as jamais voulu le croire. Résultat : vous vous êtes fâchés. Maintenant, dans ton coeur, tu as envie qu’elle te pardonne et que vous puissiez retrouver la même ambiance qu’auparavant. Mais pas seulement elle, n’est-ce pas ? »

« Grumpf … peut-être que oui en fin de compte. »

Il avait détourné la tête pour ne pas regarder directement les autres personnes présentes en ce lieu. Même Sarine n’avait pas le droit d’observer son visage alors qu’il marmonnait :

« Ca sera mieux. J’ai l’habitude de laisser une mauvaise ambiance, je le sais mais … »

« Ce n’est pas ça le problème, Waram. Ce n’est pas cela du tout … mais tant mieux, tu montres que tu as grandi dans toute cette histoire. »

« Ce n’est pas une question d’avoir grandit ou non ! Pas du tout ! Enfin bon … je veux dire … je trouve ça juste … comment je peux dire … »

« Ne dit rien alors. Profites des prochains jours dans le monastère et ensuite, je te téléporterais hors de cet endroit et nous te raccompagnerons à l’aéroport. Je vais devoir la contacter. »

« HEU ! Non ! Pas besoin de contacter la principale. Elle n’a pas à être au courant que c’est fini, non mais … je veux dire, ça la concerne pas, et puis quoi encore. »

« Il le faut pourtant. Mais je ne suis pas obligée de lui donner les derniers détails, Waram, si cela te dérange tant que ça. Je peux néanmoins, je dois plutôt, lui parler de ce qui se trouve en toi. Au moins, les mesures de précaution seront prises. »

« Est-ce que … je reste quelqu’un de très dangereux ? » demanda faiblement l’adolescent.

« C’est exact mais ce n’est pas pour cela que tu es quelqu »un à qui on ne doit pas se lier. Pour ma part, je pense qu’il va juste te falloir de l’entraînement pour mieux contrôler ses pulsions. Mais surtout que tu cesses de rejeter ce que tu es et ce que tu ressens. »

« Je n’aime pas ressentir des choses que je ne devrais pas ressentir. »

« Pourquoi est-ce que tu dis ça exactement ? En quoi est-ce si dérangeant ? »

« Ce n’est pas une question que ça me dérange ou autre ! Ce n’est pas ça … enfin non … » marmonna faiblement l’adolescent aux cheveux noirs. Et zut ! Il voulait être un peu tranquille. Il avait obtenu ses réponses non ? Donc y avait pas besoin de rester auprès de lui. Qu’on le laisse tranquille plutôt.

« Fais comme tu le désires, Waram. Mais saches que ce n’est pas en rejetant que tu pourras avancer … que ce n’est pas en rejetant que tu progresseras. Il faut que tu acceptes. »

« J’accepterai tout ce qu’il faut tant que l’on me laisse tranquille ! Laissez-moi ! C’est bon, je crois que j’ai compris la première fois, y a pas besoin de plus hein ? Pfff ! »

Il avait encore une fois marmonné tout ça, visiblement très mécontent de la tournure des événements. Les deux femmes quittèrent enfin la chambre alors qu’il plaçait une main sur le crâne gauche de Sarine, le caressant doucement. Il chuchota :

« C’est juste n’importe quoi ce qui m’arrive, Sarine. Tu n’es pas d’accord ? Juste … n’importe quoi. Je ferais la paix avec Sanphinoa … et les autres. »

« Je suis tellement soulagée de t’entendre dire ça, Waram. Tellement … »

« A ce point ? Je veux dire, ça allait sûrement arriver un jour ou l’autre, je ne vois pas pourquoi tu réagis de cette manière, Sarine. »

« Justement, car rien n’était sûr à ce sujet. Tu es Waram, une vraie tête de mule. Tu ne veux pas déjà travailler sur les paroles que tu vas dire à Sanphinoa ? »

« HEIIIIIIIIIN ? Comment ça ? Travailler mes paroles ? Je vais juste dire pardon et zou … non ? C’est pas comme ça que ça se passe ? »

« Pas le moins du monde. Tu vas juste dire pardon ? Mais pardon pour quelle raison ? Pardon à quel sujet ? Est-ce que tu vas dire que tu es fautif ? Est-ce que tu vas corriger tes paroles et dire qu’elle est belle intérieurement ? Que tu apprécies sa compagnie ? »

« HEY HEY HEY ! Je vais pas lui dire tout ça non plus ! Je vais juste m’excuser, je trouve que c’est déjà pas mal, non ? Tu ne crois pas ? »

« Grumpf. Vraiment … je dirais juste grumpf. Je ne suis pas motivé à ça. »

« Viens, on va faire croire que je suis Sanphinoa, d’accord ? Alors, tout d’abord, disons qu’elle t’attends au port, voilà ce que devrais être sa réaction : « WARAAAAAAAAAM ! Tu es enfin de retour ! Tu en as mis du temps, c’était bien au Tibet ? » »

« Hein mais euh … hey, je suis pas prêt mentalement ! »

Surtout que Sarine avait dit exactement ce qu’il attendait de Sanphinoa. Vraiment, il avait presque reconnu sa voix quand elle venait de se faire passer pour elle. La ressemblance était assez remarquable. Il bafouilla :

« Euh je vais bien moi … enfin, c’était chiant et ennuyeux le Tibet. »

« Tu veux pas plutôt tout me raconter en chemin ? Oh Sarine, tu es là aussi ? Waram n’a pas été trop méchant avec les personnes là-bas ? »

« HEY ! Je ne suis pas méchant parce que je le veux, Sanphinoa ! Tu te ca… »

Il s’arrêta dans ses propos, regardant Sarine. Non. Ils allaient arrêter là dès maintenant. Il avait l’impression d’être encore plus ridicule que d’habitude. Sauf qu’il chuchota :

« Euh Sanphinoa, est-ce que toi et moi … on peut parler, tous les deux ? »

« Bien sûr, Waram. C’est ce que nous faisons à l’heure actuelle, non ? »

« Non, non ! Je veux dire … Et merde ! C’est nul ! » s’égosilla l’adolescent aux cheveux noirs avant de frapper contre le coussin. C’était nul et chiant ! Et ennuyeux et ! Et nul ! Vraiment nul ! Il ne faisait que se rendre complètement ridicule par rapport à tout ça.

« On va arrêter là, Sarine. Je préfère. »

« Comme tu le désires, Waram. J’ai l’impression que tu te débrouillais parfaitement, du moins à mes yeux. Je ne comprends pas pourquoi cela te déranges tant que ça. »

« On peut pas reproduire exactement une scène qui ne s’est pas encore produite. Ca dépend des événements, de l’humeur, de toutes ces choses. »

« Correct. » répondit Sarine. Bon, la raison était plus que valide à ses yeux. C’est pourquoi elle l’acceptait. Elle hocha la tête positivement, comme pour lui signaler qu’ils allaient être tranquilles tous les deux. « Bon ben … Si tu veux, tu n’auras qu’à aller t’entraîner non ? »

« Et aller les rassurer car ils ne doivent pas l’être avec toute cette histoire. Même si j’imagine qu’ils ne sont pas au courant exactement de la situation actuelle. »

« Tu leurs raconteras tous les détails que tu tu veux, Waram. Peut-être pas tout décrire car sinon, ils risqueraient d’avoir peur de toi. »

« S’ils ont peur de moi, c’est qu’ils ne sont pas dignes d’intérêt. Je ne verrais pas pourquoi je perdrais mon temps avec eux alors. »

« Si tu le dis, Waram, mais ce n’est peut-être pas aussi simple que ça, tu ne crois pas ? » répondit Sarine une nouvelle fois alors qu’il haussait les épaules. Il s’écroula en suite en arrière, sur son lit, baillant légèrement. Il n’avait pas sommeil mais en même temps, il restait plus que fatigué. Sûrement le contrecoup de toute cette histoire.

« J’en sais rien du tout ! J’ai jamais fait tout ça, moi ! C’est pourtant pas compliqué à comprendre non ? Je ne sais pas comment je dois agir par rapport aux femmes ! »

« Tu verras, c’est très … j’allais dire simple mais en fait non, nous sommes très compliquées. Oh que oui, tu n’as pas fini d’en baver. »

« Me voici maintenant complètement rassuré par tes propos, merci Sarine. Grâce à toi, j’imagine que je dormirais la conscience tranquille ce soir. »

« Oh si ce n’était que ça, hein ? Mais nous savons aussi bien l’un que l’autre que ce n’est pas ainsi. Mais bon … Allez, debout ! Hop hop ! On va aller voir les « mâles ». »

« Pour aller m’entraîner avec eux et penser à autre chose, ça me semble bien comme choix. Ça me semble être une très bonne idée, oui. »

Il quitta la chambre, se donnant des petites claques sur les joues. Il devait retrouver la force ! Bon, il n’allait pas se battre aussi bien qu’auparavant mais il devait quand même se concentrer plutôt que de perdre son temps.

« Oh ? Te voilà donc ? Tu n’es pas sorti ou presque depuis deux jours. Comment ça va ? »

« J’ai une petite forme, rien de plus. Mais … je devrais être capable de m’entraîner. Si vous voulez bien vous entraîner avec moi, bien entendu. »

« Pas de soucis, on va commencer doucement pour réchauffer tes muscles. »

Hein quoi ? Arnand ne disait rien du tout au sujet de son absence ? Il ne cherchait pas à se renseigner ? Ben pourquoi pas ? Enfin, c’était étrange mais il n’allait pas lui parler de ça s’il ne se sentait pas motivé, il n’était pas ainsi.

L’homme se mit en position de défense, l’invitant à amorcer les premières attaques. Waram commença à courir presqu’aussitôt, donnant plusieurs coups de pied et poing. Allez hop hop ! Pourquoi est-ce qu’il avait l’impression que c’était sans effet ?

« Tu pourrais pousser quelques cris, Arnand ? »

« Oh ? Du genre ? AIE ! OUILLE ! Mais arrêtes, tu me fais mal ? Mais pourquoi est-ce que tu tapes aussi fort ? Mais heyyyyyyy ! Tu peux stopper ça ? »

« Oui, exactement, ça serait parfait, si tu veux bien. »

« Hahaha … Non. Je ne vais pas lésigner sur la contre-attaque si tu te sens capable de faire de l’humour comme ça, Waram ! Tu as l’air d’aller bien mieux que je le pensais. Tu voulais nous inquiéter, moi et mes frères, ou quoi ? »

Hein ? Ils étaient frères tous les trois ? Il n’avait jamais remarqué une ressemblance mais maintenant qu’il le disait, c’est vrai que ça coulait de sources. Les trois hommes s’entraînaient quotidiennement et aspiraient à devenir des chevaliers-pokémon liés au combat. A partir de là, oui, ce n’était pas si surprenant que ça.

Bon, au moins, contrairement à ce qu’il pensait, son corps répondait plutôt bien aux différentes attaques d’Arnand. Oh, bien sûr, il ne pouvait pas les esquiver, il ne faisait que les parer mais au moins, il était capable de se battre.

« Je partirais bientôt, je crois. Une semaine au grand maximum. »

« Zut … Je crois qu’on va devoir se faire une bataille royale avec mes frères. Pour savoir qui est le plus fort de nous quatre. Une sorte de cadeau à notre façon. Intéressé ? »

Intéressé ? Bien sûr que oui ! Ca serait un bon cadeau de départ, ça ! Voilà qu’il était encore plus motivé à se battre maintenant même si ce n’était qu’un entraînement.

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