Chapitre 23 : Le responsable de tout cela

ShiroiRyu
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Chapitre 23 : Le responsable de tout cela

« Hum … Olistar ? Je peux te parler ? Juste cinq minutes, pas plus. »

L’enfant aux cheveux blonds s’était rapproché de lui, regardant le garçon-Rapion qui était adossé à une colonne. Aussitôt, le regard d’Olistar vint fuir, n’osant pas le fixer au grand étonnement d’Earnos qui finissait par arriver à sa hauteur.

« Tout le royaume est au courant … pour ce qui s’est passé avec la reine Seiry. Si j’avais su, je n’aurais pas hésité à venir et … mais enfin … »

« Oui, je suis aussi au courant mais bon, ce qui est fait est fait. »

« Et elle, enfin, elle va comment ? Elle ? » demanda Earnos alors qu’Olistar haussait un sourcil. Le fait qu’il répète ce « elle » montrait bien qu’il n’évoquait pas la reine mais la princesse. Tiens donc, si tel était le cas, bon ben … hahaha.

« Elle va mal, du moins, elle a toujours mal car sa mère a été blessée mais sinon, pour la reine, elle prend cela avec le sourire, comme à son habitude. Elle ne blâme personne. »

« Qu’est-ce qui te fait dire que je parlais de la princesse Terria ? Je parlais de la reine Seiry, pas de sa fille ! Ne commence pas à t’imaginer n’importe quoi ! »

« Oh, mais je ne m’imagine rien du tout, loin de là. Je ne suis pas ainsi, tu te trompes lourdement, Earnos. Ce n’est guère mon genre que de réagir de la sorte. »

« Bien entendu, ne te moque pas de moi, enfin bref, j’ai eut tout ce que je voulais, je te laisse tranquille pour le moment. »

L’enfant aux cheveux blonds s’était décidé à partir mais s’immobilisa après quelques mètres, finissant par se retourner en direction d’Olistar. Comme pour chercher ses mots, il vint finalement demander avec une extrême lenteur :

« Sinon, t’as pas l’air bien … dans ton assiette, toi. Tu vas bien ? »

« J’ai connu des jours meilleurs, on va dire. Pas de quoi s’en préoccuper. »

Il poussa un petit soupir avant de chercher à sourire, n’y arrivant guère. Comme ce n’était pas du tout son habitude, le sourire fut des plus forcés, Earnos pouffant un peu.

« Non, ça te colle guère, évite alors. »

« Au moins, ça te fait autant sourire que moi. Et oui, ce n’est pas mon genre. Je préfère éviter à l’avenir. Mais maintenant, tu peux t’en aller, comme tu peux le remarquer, je n’ai aucun souci, contrairement aux apparences, loin de là. »

« Bien entendu, bien entendu. Fais juste gaffe à Holikan par contre, je sais qu’il te cherche partout. Il doit aussi faire de même de mon côté, comme il doit s’attendre à ce que je vienne te parler. Mais je ne crois pas que ça soit son cas. Bref, il vaut mieux pour toi que tu joues la carte de la sécurité et que tu te montres discret, Olistar. »

« Si tu t’inquiètes du fait qu’il cherche à m’attaquer, je peux alors te confirmer que tu n’as guère à t’en faire à ce sujet. Il ne m’effraie pas. »

« Je ne suis pas sûr que tu gagneras contre lui dans cet état d’esprit. Tu as l’air complètement ailleurs et je parie qu’en tant que Rapion, tu te dois de garder une part de secret, tout ça. »

« Hein ? Que je sois un Rapion ne change pas à ce que je suis réellement. » dit simplement l’enfant aux cheveux violets. Pourquoi est-ce qu’il s’était imaginé une telle chose ?

« Ah bon ? Pourtant, tu es toujours isolé, dans ton coin, on ne sait jamais ce que tu fais, ce que tu penses, ce que tu es réellement. Alors bon … »

« Qu’est-ce que tu racontes donc ? Je ne suis pas ainsi. Je suis comme les autres. » déclare l’enfant-Rapion, quittant sa colonne pour se tenir face à Earnos. Bien entendu, il était plus grand que lui car plus âgé mais ça ne changeait rien à la situation.

« Non, tu es totalement différent, et tu fais tout pour sauvegarder cette différence. La preuve, à part moi ou la princesse Terria, à qui est-ce que tu parles ? Et Holikan ne compte pas vraiment, si je peux me permettre hein ? »

« Je parle à d’autres personnes, bien entendu. De plus, je ne vois pas en quoi cela te regarde ce qui se passe de mon côté. Bref, là, tu as totalement raison, il vaut mieux que l’on arrête. »

« Tu cultives cette différence, voilà tout. Mais oui, fais juste gaffe. »

« Arrête de te préoccuper de moi alors que tu me hais encore pour cette foreuse. »

« Tsss, tu veux aussi que je cultive ma haine à ton égard ? Désolé mais avec tout ce qui se passe, j’ai mieux à faire que de me disputer pour cela. Je ne te pardonnerai pas mais ut n’es pas le premier responsable à ce sujet. »

« Et combien de temps comptes-tu ne pas pardonner à la princesse, Earnos ? » questionna le Rapion tandis que l’enfant-Aspicot pouffait de déception, murmurant :

« Autant qu’il le faudra. Ce n’est pas aussi simple que ça. C’est plus … compliqué qu’une simple promesse. Si Terria est incapable de régler ça par elle-même, elle n’aura rien … »

« Oh, mais je viens de comprendre finalement. Tu veux la faire grandir, malgré ta déception. Ah, plus je te parle, plus je te découvre, Earnos. »

Et qu’est-ce qui lui prend de dire ça ? Tsss ! Il raconte n’importe quoi pour ne pas changer ! Ca ne le concerne pas ! Pas du tout même ! Mais bon, ce n’est pas suffisant. L’enfant aux cheveux blonds finit par s’éloigner définitivement, laissant complètement seul Olistar qui s’était mis alors à regarder le sol pendant de longues secondes.

« Qu’est-ce qu’il peut en savoir ? Je ne suis pas … si différent que ça. »

Mais la vérité était là. Il se savait différent, il se sentait différent, il était différent, qu’importe ce qu’il voulait prétendre, qu’importe ce qu’il voulait faire croire. Il le savait, il s’en voulait.

Mais il ne faisait rien pour changer. Il poussa un petit soupir. Alors, il devait se cacher du vilain Holikan ? Et il n’était pas en forme pour réussir à le battre ? Il ne fallait pas croire cela. Mais Earnos avait remarqué que quelque chose clochait.

« Le souci, Earnos, c’est que tu es celui responsable de mon état. Qu’est-ce que tu es ? »

La reine Seiry le portait dans son coeur. Pour avoir une place de choix dans ce dernier, même alors que la reine adorait tous ses sujets, c’est qu’il y avait une chose unique qui les reliait. Était-ce possible que … non. Il se faisait des idées.

« Si tel était le cas, deux familles seraient brisées. Le roi ne pourrait tolérer cela. »

Alors ce n’était pas cela. Mais quoi ? Etait-ce plus profond que ça ? Plus qu’une simple affection. Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas trouver ? Ne pas connaître la vérité ? Il s’apprêtait à partir mais une voix le héla :

« OLISTAR ! Ne bouge plus ! Je te l’ordonne ! »

« Holikan. » murmura Olistar, évitant de soupirer avant de se retourner vers l’enfant Yanma. Celui-ci avait le visage des mauvais jours, le visage de quelqu’un qui était prêt à commettre une bêtise malgré son jeune âge. Si jeune et pourtant déjà si adulte, tout en gardant un comportement immature sur certains points.

« Il vaut mieux pour toi que tu m’accompagnes dans un endroit isolé … et ne t’avise pas de refuser car sinon, ça pourrait très mal se finir. »

« Soit, soit, devant de telles paroles, je me vois contraint alors de te suivre. »

« Bien, tant mieux pour toi, on causera moins de troubles. »

Et visiblement, le garçon-Yanma avait une idée déplaisante en tête. Il n’était pas stupide, il avait remarqué qu’Holikan avait son arme à la ceinture. Une sorte de griffe … humpf. C’était ça la particularité des soldats du royaume des insectes. Avoir une arme … mais aussi son propre corps pour attaquer. Encore que certaines personnes avaient les mêmes objets bien que cela soit illégal. Finalement, ils marchèrent pendant cinq minutes jusqu’à arriver dans un coin des plus reculés du château.

« Charmante décoration, est-ce une visite d’une aile inconnue ? »

« Ne raconte pas n’importe quoi. Je ne supporte plus tes manigances et tu le sais. Ce que tu as fait ces derniers jours ne passera pas inaperçu ! »

« Et qu’ai-je donc fait qui mérite autant de haine à mon égard ? Nous sommes arrivés ? »

Tiens donc, une salle d’entraînement. Avec des toiles de Mimigal un peu partout, des mannequins tâchés de sang et tout le reste, ça semblait très appréciable. Surtout que pour rentrer dans cette pièce, Holikan avait donné un coup de pied dans la porte en bois vétuste.

« Nous sommes arrivés. Ça sera ta dernière demeure, Olistar. Je vais mettre un terme. »

« Tu es vraiment très prévisible, est-ce que tu t’en rends compte ? Tu n’as même pas chercher à cacher tes sentiments de meurtre à mon égard. Je ne trouve même pas cela désolant … juste vraiment dommage venant de ta part. »

Il avait aussitôt fait un saut en avant, esquivant la griffe qui avait tenté de l’attaquer en traître dans son dos avant de se retourner. Il reprit en soupirant :

« Tu en es jusqu’à perdre ton honneur en cherchant à me frapper dans le dos. Non pas comme un chevalier le ferait, Holikan. »

« NE JUGE JAMAIS MA VALEUR ! COMPRIS ?! »

« Pourtant, je le ferais et je recommencerais autant de fois que cela nécessaire puisque tu ne veux pas comprendre l’absurdité de tes actions. »

Sauf que de telles absurdités étaient très dangereuses. Malgré les dires d’Earnos, il devait rester plus que concentré sur Holikan. Celui-ci avait pour but de l’éliminer en le tuant. S’il ne se trompait pas, il n’y avait qu’une seule raison à cela ;

« Tu me crois responsable de l’attaque sur la reine Seiry ? »

« IL N’Y A QUE TOI QUI SOIT AUSSI PROCHE POUR METTRE AU COURANT CEUX QUI S’EN SONT PRIS A ELLE ! »

« Ta haine t »aveugle. Je vais devoir t’infliger une violente correction. Et cette fois-ci … je ne suis que d’humeur peu joyeuse. Je ne retiendrais aucun de mes coups. »

Le sol trembla au moment le dard frappa ce dernier, Olistar fixant Holikan de ses yeux violets. S’il voulait subir une punition, il allait bientôt l’obtenir.

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