Chapitre 29 : Devenir chevalier

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Chapitre 29 : Devenir chevalier

« Comment vas mon fils ? Est-ce que je peux le voir ? »

« Il se repose. L’enfant-Rapion qui l’accompagne est avec lui. »

L’enfant-Rapion ? La mère d’Earnos se dirigea presque aussitôt vers l’infirmerie tandis que le père était invité à venir parler avec le roi et la reine de tout ce qui s’était passé. Le reste de la famille ? Gentiment emmené pour aller déjeuner et leur faire penser à autre chose.
Dans la chambre, Earnos était couché dans un lit, quelques bandages étant faits par une femme-Apitrini qui le regardait doucement, les recouvrant légèrement de miel. Finalement, Olistar était toujours assis à côté, ne se souciant pas de ses blessures.

« Il est si jeune et si brave … les Apitrini m’ont expliqué ce qui s’était passé. »

« C’est vrai … mais … votre visage me dit quelque chose. Est-ce que vous ne seriez pas l’Apitrini qui s’est déjà occupée de lui pendant le tournoi ? »

« C’est exact ! C’est surprenant que vous remarquiez la différence. Généralement, pour beaucoup, nous sommes tous et toutes les mêmes. Alors, à force, on s’y habitue. Vous savez, je ne suis qu’une simple Apitrini et rien d’autre. »

« Ne dites pas cela. Les Apitrini sont très importants pour le royaume. Il ne faut pas que vous vous dévalorisiez. Mais, je veux bien que vous vous occupiez de mes blessures ensuite. »

« Ca sera fait ! Mais pour le moment, je veux vérifier et être sûre qu’il soit en parfaite condition. Oh. De la visite ? Vous êtes … la mère d’Earnos ? »

La femme-Coxyclaque n’avait guère réellement attendu après avoir toqué pour rentrer dans la pièce, se rapprochant de son fils couché dans le lit. Elle hocha la tête à la question de la femme-Apitrini, la remerciant avant de demander des nouvelles.

« Il va bien, rien de grave, juste quelques blessures, rien de plus. Vous savez, votre enfant est un vrai héros ! Sans lui, la reine Seiry ne serait plus vivante ! »

« Je le sais … mais il est encore si jeune. Il n’a pas à accomplir … cela. »

« Vous devriez néanmoins être fière de tout ce qu’il a accomplit. C’est un garçon remarquable, vous savez ? Vraiment remarquable ! »

« Je le sais … encore une fois. Mais ça ne change pas mes paroles. Je … Oh, vous êtes Olistar, n’est-ce pas ? L’enfant ambassadeur des Rapions ? La reine Seiry m’a prévenu à ce sujet par rapport à tout ce que vous avez fait pour Earnos. Merci pour tout, que cela soit pour l’école, pour accompagner Earnos ou veiller sur lui. »

« Ohla, ne dites pas forcément cela, vous savez, je n’ai rien fait de si spécial non plus. Je vais vous laisser avec votre fils. Je pense que vous voulez passer plus de temps avec lui. Mademoiselle Apitrini, si vous voulez bien m’accompagner ? Les bandages peuvent se faire ailleurs qu’à côté d’Earnos, n’est-ce pas ? » signala l’enfant-Rapion.

« Ce n’est pas faux même … si euh … j’aurais préféré rester à côté au cas où. »

Mais elle le concevait qu’il valait mieux laisser une mère auprès de son fils. La femme-Apitrini accompagna Olistar, s’occupant alors de lui. Quelques heures plus tard, ils étaient tous dans la salle du trône, Earnos bien conscient malgré ses bandages, étant de même pour Olistar. La princesse Terria trépignait auprès de sa mère, comme prête à aller auprès des deux autres enfants pour prendre de leurs nouvelles.

« Earnos et … Olistar, je vou remercies pour votre acte de bravoure cette nuit. Sans vous, la vie de ma femme aurait quitté son corps. Néanmoins, grâce à vos actions, elle est là, à mes côtés et mes paroles ne sauront jamais vous récompenser comme il se doit pour ce que vous avez réussi à accomplir. »

« Ce n’était rien, roi Tanator. » bredouilla l’enfant aux cheveux blonds. Il avait à peine chuchoté à Olistar quand il s’était réveillé, lui demandant ce qui s’était passé. Il ne se rappelait guère de tout et l’enfant-Rapion avait préféré ne rien dire.

« Oh que si, c’est tout le contraire, Earnos. Tu as fait bien plus que bon nombre de soldats dans le royaume des insectes. Et bien que cela ne se voit pas, je suis tes études depuis déjà quelques semaines. Ma femme comme ma fille me tiennent au courant et il s’avère que tu es un élève des plus studieux. Je pourrais t’offrir toute l’éducation nécessaire à celle des nobles de ce royaume mais je ne pense pas que cela soit assez. Tu as fait tellement plus. Mais ma femme m’a alors proposé autre chose. Earnos, si tes parents sont d’accord, tu peux devenir alors l’un des chevaliers de ce royaume, le plus haut statut militaire chez nous. »

« Hein que quoi ? Euh euh euh … »

Il paraissait des plus choqués, regardant les membres royaux puis sa propre famille et enfin Olistar. D’ailleurs, Olistar n’avait pas la même proposition ? Pourquoi ? Pourtant, lui aussi s’était démené pour protéger la reine non ? Sans lui, il n’aurait jamais su et …

« Le roi et la reine m’ont prévenu à l’avance, Earnos. » vint dire son père, Walane.

« Mais mais mais … Et le travail en tant que foreur ? Et les sous pour la maison ? »

« Si c’est l’argent dont tu t’inquiètes, sache que les chevaliers ont aussi une paye comme tous les autres soldats. Tu n’auras donc pas à t’inquiéter à ce sujet. Je sais que tu mets ta famille au-dessus de tout le reste, Earnos. Et c’est pour cela que je te propose ce rôle de chevalier. Tu deviendras l’un des chevaliers chargés de la protection de ma fille, la princesse Terria. Peut-être que dans quelques années, tu seras aussi chargé de la sécurité du royaume et de celle de ma femme. Mais … si tu veux y réfléchir, je comprendrais. Veux-tu en parler avec tes parents auparvant ? La réponse ne presse pas forcément. »

« Je veux bien attendre un petit peu … et en parler avec mon père, oui. »

Il ne savait plus vraiment où donner de la tête avec tout cela. Complètement perdu et déboussolé, l’enfant aux cheveux blonds resta de marbre alors qu’il écoutait tout ce qui se passait autour de lui. Pfiou, ce n’était pas tout ça mais … Il ne savait pas quoi dire ! IL ne savait pas quoi faire non plus ! Pas du tout ! Il était perdu !

« Mon fils, qu’est-ce que tu veux devenir ? »

« Papa, j’ai pas envie de quitter la maison et que vous pensez que je vais vous abandonner. J’ai pas du tout envie que vous pensiez ça. »

« Nous ne le pensons pas et ça ne sera jamais le cas. Et puis, tu auras tes permisions pour revenir nous voir, tu sais ? Tu n’as pas à t’inquiéter à ce sujet. »

« Mais qui va s’occuper des petites sœurs ? Et du reste ? Je ne peux pas vous laisser seuls non plus. Je ne sais pas trop … mais en même temps … »

« Tu as envie de les protéger, non ? Et tu as une promesse à accomplir. Qu’est-ce que tu en dis ? Peut-être dans quelques années, tu n’auras aucune difficulté à cela. Peut-être est-ce trop tôt pour toi ? Nous ne te retenons pas, saches-le. »

« Je veux devenir chevalier. Je veux protéger la reine Seiry et la princesse Terria. Je veux être auprès d’elles et du royaume des insectes mais … je ne veux pas qu’Olistar ne soit pas récompensé. Il a grandement aidé à cela ! Sans lui, je n’aurais pas … »

« Ce n’est pas à nous de décider, Earnos. Il faudrait voir avec le roi et la reine. Peut-être qu’il a déjà été récompensé sans que tu ne le saches ? »

« Peut-être que oui … C’est ça, peut-être. » marmonna l’enfant avant de dire qu’il acceptait l’offre du roi … mais qu’il voulait savoir ce qu’Olistar allait avoir comme récompense.

Il se présenta devant les monarques, posant un genou au sol en gémissant. Malgré les blessures, il devait quand même faire bonne impression. Le visage baissé, l’enfant aux cheveux blonds, Aspicot de son état prit la parole :

« J’accepte votre proposition, Roi Tanator. J’accepte de servir et protéger la reine Seiry, ainsi que la princesse Terria et bien sûr vous. »

« Je suis ravi de cette réponse. Ainsi, tu œuvreras aux côtés d’Holikan, que tu dois déjà connaître depuis quelques temps. Où est-il donc d’ailleurs ? »

« Il avait besoin de se reposer, papa. Disons que sans lui, cette nuit, je … »

« Je suis là, roi Tanato. Pardonnez-moi mon retard, l’infirmière-Apitrini ne voulait pas que je partes sans être sûre que je sois capable de tenir debout. De quoi se mêlait-elle ? »

Tous se tournèrent vers l’enfant aux cheveux verts. Celui-ci était dans un état encore plus déplorable qu’Earnos, couvert de bandages sur la majorité de son corps. Il avait même un cache-oeil au niveau de l’oeil gauche.

« Qu’est-ce qui s’est passé, Olistar ? Pourquoi il est dans cet état ? »

« Je ne sais pas du tout, ça m’étonne. Mais après … est-ce que … » commença à dire l’enfant-Rapion alors que le garçon aux cheveux verts passait à côté d’eux, sans même jeter un regard à Olistar. Tiens, ils se disputaient plus tous les deux ?

« Holikan ! Le chevalier personnel de ma fille bien-aimée ! J’ai appris aussi au sujet de ce qui s’est passé cette nuit ! Sans toi, elle aurait été morte ! Tu as toutes mes félicitations et ma considération ! Je savais depuis tout ce temps que tu étais celui qui aurait parfaitement sa place aux côtés de ma fille Terria. »

« Vos paroles sont trop d’honneur pour moi, roi Tanator. »

« Cet honneur n’est pas assez pour le jeune garçon qui a réussi à protéger ma fille au péril de sa vie. Holikan, je te présentes Earnos, que tu dois connaître. Dès aujourd’hui, il deviendra un chevalier comme toi. Je te charge de lui apprendre les bases de la chevalerie. Aie ! » s’exclama le roi, recevant un coup de coude de la part de sa femme. « Oui … J’y venais. Olistar, même si tu n’es pas de notre royaume, il fût décidé que tu puisses devenir un soldat dans ce dernier. Bien entendu, tu restes l’ambassadeur des Rapions et des Drascores mais devant tes faits et gestes, il est bon que beaucoup apprennent de toi malgré ton jeune âge. »

« J’accepte votre offre, roi Tanator, reine Seiry. »

L’enfant-Rapion s’inclina à son tour, respectueux tandis qu’Holikan émettait un grognement. Aujourd’hui fût le jour où deux jeunes enfants venaient de rejoindre l’armée et la chevalerie du royaume des insectes. Deux enfants dont les actes n’étaient pas encore connus de tous et de toutes mais qui n’allaient pas tarder à être sur le devant de la scène.

Laisser un commentaire