Chapitre 38 : Face à face

ShiroiRyu
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Quatrième axe : Se faire valoir à ses yeux

Chapitre 38 : Face à face

Une première journée s’écoula et ce fut la seule où il se trouva derrière la maréchale, juché sur sa monture. Puis d’autres journées, deux, trois, quatre … Une semaine puis deux semaines … Deux semaines car oui, bouger une armée était beaucoup moins facile que deux personnes. De même, ils devaient réagir en conséquence et se rendre là où l’armée mékalarmienne attaquait.

Donc … C’était plus facile à dire qu’à faire car l’armée mékalarmienne bougeait en même temps. Et les nouvelles n’étaient guère réjouissantes. Car il n’y avait pas que l’armée mékalarmienne dans le royaume … NON ! Il y avait les quatre armées ! Rien que ça ! Rien que ça, oui ! Pffff … C’était donc des problèmes qui s’amoncelaient les uns sur les autres. Lorsqu’il fut l’heure de la pause, il se trouvait avec Clari. Les deux personnes discutaient ensembles, de tout et de rien.

« Je me demande comment se débrouillent nos soldats sur les autres fronts. »

« Normalement, Tery, nous devrions pouvoir tenir contre les autres armées. C’est bien celle de Mékalarma qui pose le plus de problèmes. Elle est au-dessus des autres, bien au-dessus même. C’est pourquoi le meilleur des troupes se trouve ici … »

« Hahaha … A t’entendre, ça voudrait dire que j’en fais partie … Ce n’est pas vraiment crédible hein, Clari ? » murmura le jeune homme après les paroles de Clari.

« Et si tu arrêtais de te rabaisser ? Tery ! Tu es vraiment un excellent soldat, que tu le veuilles ou non. De même, je suis sûre que tu es capable de faire de grandes choses. Enfin … Plus que la majorité des soldats ici présents. »

Elle désigna les autres personnes bien qu’elle avait chuchoté cela en les regardant. Ce n’était pas très sympathique pour eux … mais bon … Il n’allait pas prétendre le contraire. Certains soldats, s’ils étaient l’élite de l’armée de Shunter, ne semblaient pas pour autant être des lumières d’après ce qu’il remarquait.

« Oui mais bon … Enfin bref … J’aimerai ne plus en parler. Je ne suis pas comme ça, c’est tout. Je n’aime pas vraiment me vanter ou me mettre en valeur. Il faut me comprendre hein ? Je suis comme ça et je ne pense pas que ça peut changer. »

« Il y a une différence entre se vanter, être humble et se considérer comme plus bas que terre. Je te rappelle quand même que même la maréchale te considère comme spécial. »

« … … … De quoi est-ce que tu parles ? Spécial ? Enfin bon … Pas vraiment comme ça non plus, hein ? » dit-il en bafouillant un peu, confus.

« Oui, bien sûr. C’est avec un soldat lambda et inconnu au bataillon qu’elle a décidé de s’éclipser pendant quelques semaines, discrètement, sans même prévenir tout le monde hein ? Enfin … Presque tout le monde. » rétorqua Clari, Tery rougissant violemment en se rappelant l’histoire du faux couple inventé par Manelena. C’est vrai que c’était confus … très confus même. Ce genre de choses ne se faisait pas avec n’importe qui.

Mais bon … S’il lui posait la question de savoir pourquoi elle faisait une telle chose avec lui, il allait encore en baver. Il valait mieux alors rester calme et tranquille … à contrario de tout ce qui se passait et de tout ce qui allait se passer. Il passa une main devant sa bouche, bâillant à moitié alors que Clari reprenait :

« On dirait que tu vas finalement accepter que la maréchale semble t’apprécier bien plus que la normale. Toutes mes félicitations, tu as pêché un gros morceau. »

« Ne parle pas comme ça de la maréchale, Clari ! Ce n’est pas ce que tu crois, c’est pourtant aussi simple que ça ! Pfff … Ce qu’il y a entre nous reste professionnel. »

« Ah … Bon, au final, je vais te laisser divaguer hein ? Comme tu n’arrives vraiment pas à admettre l’idée que la maréchale … Oh … Tiens, au cas où, je vais te dire en plusieurs lettres ce que la maréchale éprouve pour toi. J’irai peut-être même jusqu’à le crier. Qu’est-ce que tu en penses hein ? Tu sais parfaitement que j’en suis capable. »

« … … … Clari, tais-toi. Si elle t’entend, ça risque de vraiment très mal se passer pour toi. »

D’ailleurs, la maréchale n’était pas très loin d’eux. Elle devait être à une dizaine de mètres, discutant avec d’autres personnes de diverses choses militaires. Enfin, c’est ce qu’il pensait. Pourtant, la jeune femme aux couettes blondes ne semblait pas vouloir s’arrêter, Tery lui disant avec vivacité :

« Arrête ça … Tu vas vraiment commettre une bêtise, Clari ! »

« Alors … Autant la faire non ? Alors … TERY VANIAN ! CE QUE LA MARECHALE A POUR TOI, C’EST DE L’A-M-O-U-R ! ELLE T’A-I-M-E ! »

Elle venait de crier … Elle avait réellement fait ça … Elle avait réellement crié. Et lui ? Il ne savait plus du tout où se mettre. Plus du tout même. Il était rouge comme une pivoine, baissant la tête pour être sûr de ne plus rien voir. Comment est-ce qu’elle avait osé … osé faire ça hein ? Comment est-ce qu’elle avait osé dire ça ?

« Et bien … Tu vois, Tery, ce n’est pas si dur. Au moins, comme ça, tous les soldats sont au courant maintenant. Tu n’as plus aucune honte à avoir. »

C’ETAIT PAS CA LE PROBLEME ! Et maintenant que toutes les têtes étaient tournées vers lui, il se recroquevillait pour éviter d’entendre les nombreux murmures. Il ne voulait même pas regarder la maréchale. Il ne voulait surtout pas voir sa réaction ou l’entendre.
Pourtant, il osa lever la tête pour remarquer que la maréchale comme les personnes à qui elle s’adressait … avaient toutes leurs têtes tournées vers eux. Hein ? Où était l’épée de la maréchale ? Comme un éclair, la lame passa à côté de lui. Lorsqu’il quelque chose qui tombait au sol, il avait crié de surprise, pensant au pire avant de remarquer qu’il s’agissait d’une couette de cheveux blonds ? La lame avait déchiré la toile de la tente derrière eux avant de tomber à l’intérieur.

« … … … Clari ! Qu’est-ce que tu as fait comme bêtise encore ! Tu es folle ou quoi ?! »

Il avait crié cela, mort d’inquiétude pour la jeune femme aux cheveux blonds. Celle-ci avait une petite entaille à la joue gauche alors qu’une partie de ses cheveux était tombée au sol sous la forme de la couette. Pourtant, elle gardait le sourire, murmurant :

« On dirait que j’ai visé juste, Tery. Toutes mes félicitations. »

« Clari, ce n’est clairement pas drôle ! Tu as failli te faire tuer ! » dit-il avec effroi.

« Si elle avait réellement voulu me tuer, elle n’aurait pas visé ma couette. Pour réussir à viser avec précision celle-ci, je ne crois pas qu’elle aurait de problème à viser mon cœur. C’est pourquoi ce n’était pas une erreur de sa part, voilà tout. »

Mais qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Sérieusement ! Qu’est-ce qu’il en avait à faire de tout ça ? De ce qu’elle venait de dire ? BON SANG ! Il retourna dans la tente, récupérant l’épée de la maréchale. C’était avec elle … qu’elle faisait … de l’électricité d’après ses souvenirs. Il sortit de la tente, un peu sous le choc avant de se diriger vers la maréchale. Lorsqu’il arriva à sa hauteur, il tendit l’arme, bafouillant :

« Maréchale, veuillez vraiment ne pas éc… »

« Avorton. La prochaine fois que ton amie a la langue un peu trop déliée, je ne me gênerai pas pour viser celle-ci. Maintenant, disparais. » annonça la femme dans son armure de plaque noire tout en récupérant l’épée et en lui coupant la parole.
Gloups … D’accord. Purée ! Il retenait Clari sur ce coup ! A cause d’elle, il allait avoir de sérieux problèmes ! Il revint vers la jeune femme aux cheveux blonds, celle-ci ayant ramassé sa couette. Elle poussa un soupir, dénouant son autre couette. Dommage pour elle, vraiment dommage. Cela risquait d’être plus compliqué que prévu.

« Je vais devoir me couper les cheveux ? Ou alors, je vais devoir me faire une nouvelle couette … Tery ? Qu’est-ce que tu penses d’une queue-de-cheval ? Ca m’irait ? »

« Je n’ai pas envie de te parler, Clari. Vraiment pas envie … Vraiment, vraiment pas envie … » marmonna le jeune homme avant de s’enfoncer dans la tente.

Il en ressortit avec un livre à la main, Clari se positionnant en face de lui. Pour toute réponse, il ne prit pas la parole, passant juste à côté d’elle. Sur le coup, il lui en voulait réellement. Tout ce qu’il avait fait depuis plusieurs semaines était parti en fumée. Maintenant, il pouvait rêver pour que la maréchale veuille bien aller boire un verre avec lui … voir même tout simplement lui adresser la parole. Idiote ! Elle avait été idiote !

« Tery ? Tery, tu ne vas quand même pas me bouder ! »

« Je n’ai tout simplement pas envie de te parler. » répliqua-t-il sèchement.

« Je n’irai pas m’excuser car je sais que ce que j’ai fait est une bonne chose. C’est simplement que vous ne le remarquez pas, l’un comme l’autre. » reprit Clari alors qu’elle continuait de le suivre, ses cheveux détachés. Elle n’était pas horrible avec une partie de ses cheveux coupés mais bon … Ça lui donnait une allure plus que spéciale. Enfin toute façon … Il n’allait pas pouvoir lui en vouloir très longtemps, c’était aussi simple que ça.

Et ce fut chose faite après quelques minutes. Néanmoins, il n’eut pas la chance de se faire pardonner par Manelena et c’était bien plus dérangeant pour lui qu’autre chose. Mais voilà … Il ne pouvait rien y faire malheureusement. C’était dramatique … et ça l’embêtait. Les jours défilèrent et il reçut finalement une lettre d’Elen.
Lorsqu’elle vit la lettre, Clari lui rappela qu’il avait déjà une petite amie au cas où. Il fit semblant d’ignorer ses paroles, préférant s’attarder sur ce qu’il avait en main. Vraiment … Toute cette histoire était compliquée, bien trop compliquée pour quelqu’un comme lui ! Pffff ! Bon, qu’est-ce qu’Elen lui voulait ? Savoir où il était ? Il allait lui répondre même s’il n’avait pas tous les détails. De toute façon, ça ne concernait que lui cette lettre. Il allait lui expliquer la situation dans laquelle il se trouvait et voilà !


La lettre fut envoyée rapidement alors qu’il se demandait ce qui se passait ici. Vraiment … Quelque chose clochait avec lui … ou alors il ne savait quoi. Mais bon, en même temps, il était plus que perturbé ces derniers jours, la faute à ce qui se passait avec Clari et Manelena. Sans la première, il ne se serait pas disputé avec la seconde. Maintenant, il avait interdiction de se rapprocher de la tente sous peine de tout simplement se faire écarteler.

« Roh … Ne boude pas, Tery. Tu la reverras ta petite chérie. Il faut juste lui laisser le temps de s’adapter à ses propres sentiments. »

« Clari, je t’ai déjà dit que ce n’était pas drôle du tout ! Arrête de te moquer de moi ! »

« Je ne me moque pas … Pfff … T’es vraiment d’une humeur de chien. Bon, si on ne peut plus se parler parce que tu n’y crois pas, moi, j’y peux rien. » marmonna la jeune femme qui avait décidé de se faire une couette blonde.

Voilà ! Qu’elle s’en aille et qu’elle le laisse tranquille ! Ainsi, tout le monde serait heureux et il n’y aurait plus aucun souci ! C’était aussi simple que ça ! Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas compris ça dès le départ hein ? Peut-être qu’ils allaient pouvoir enfin souffler un peu chacun de leur côté ? Oui … C’était la meilleure chose à faire.

« Je ne te parle plus, Tery. »

« Tant mieux, nous serons deux alors, Clari. » rétorqua le jeune homme en évitant de jeter un œil à la bouille boudeuse de la jeune femme.

S’il se laissait attendrir, ça ne servirait à rien d’être en colère contre elle. Il avait cru que ça passerait comme les autres fois mais il s’était lourdement trompé. Il fallait dire que sur ce coup, il n’avait rien à se reprocher ! C’était elle et uniquement elle la responsable de cette dispute entre eux deux.

« De toute façon, maintenant, nous ne marchons plus ensembles. » marmonna-t-il, les heures s’étant écoulées depuis le temps où il avait annoncé qu’ils ne se parlaient plus.

« Ouais ben, je ne veux pas dire mais ça m’intéresse pas. » dit le soldat à côté de lui, un troisième larron rigolant en réponse à ceci.

Pffff ! Tant mieux car ça ne le concernait pas à la base ! De quoi est-ce qu’il se mêlait ce type ? Bon, lui aussi, il n’avait qu’à la mettre en veilleuse en même temps. Peut-être qu’en se taisant, ça irait beaucoup mieux. En même temps, ça lui permettrait de mieux se concentrer.

Bizarre … Il était sûr qu’il paraissait bizarre aux yeux des autres. Il fallait dire qu’il ne s’attendait pas à ce que ça marche aussi bien. De quoi ? Et bien tout simplement de lire tout en marchant et en suivant la troupe. Ainsi, en même temps qu’il s’abreuvait de connaissances sur les golems, il suivait la troupe. La seule chose qu’il faisait pour éviter les soucis, c’était de marcher hors des rangées. Ainsi, peu de chances qu’il percute un soldat ou un qu’un soldat lui demande d’accélérer le rythme. C’était une exce …

Il s’arrêta dans son mouvement ou plutôt, on le força à arrêter. La raison était simple … très simple. Il venait de se prendre un arbre en pleine face, ne l’ayant pas vraiment remarqué, complètement absorbé dans son livre. De nombreux éclats de rire se firent entendre alors qu’il poussait un gémissement de douleur. Il entendit les sabots d’un cheval qui arriva à sa hauteur, la maréchale l’observant de ses yeux rubis.

« Tu peux arrêter de faire l’imbécile pour une fois ? Ca me changerait. »

« Je ne l’ai pas fait exprès, maréchale Nali ! C’est juste que l’arbre … »

« S’est soudainement mis sur ton chemin, oui, je connais la comptine. » dit avec ironie la maréchale, tendant sa main. Il parut plus que surpris, commençant à bredouiller mais elle reprit la parole : « Grimpe maintenant. Tu vas lire d’une main, t’attacher à moi de l’autre. Je ne peux pas te laisser te prendre un autre mauvais coup de la sorte. C’est bien parce que tu tentes de faire des efforts sur les golems. »

Il repoussa faiblement la main, faisant un petit sourire intimidé. Il ne voulait pas avoir de problèmes. Pas cette fois … Il hocha la tête négativement, murmurant :

« Maréchale, c’est très … généreux de votre part mais je préfère refuser. Je ne veux plus que ça porte à confusion tout ce qui se passe. »

« … … … Et si je te l’ordonne ? Tu seras bien obligé d’accepter. » répliqua-t-elle sèchement, comme à son habitude tandis qu’il gardait son sourire.

« Mais vous ne le ferez pas maréchale. S’il vous plaît, ça vaut mieux pour tout le monde. J’espère que vous comprendrez que ce n’est pas de gaieté de cœur que je refuse votre proposition. Ça me fait plus que mal … mais c’est un mal pour un futur bien. »

« Toi … Je te promets que je chercherai dans tes origines jusqu’à la quinzième génération s’il le faut … mais je saurais d’où tu viens exactement. Tu ne peux pas être un fils de paysans avec un tel langage. » annonça la maréchale avec irritation.

« Hein ? Mais c’est juste ma mère qui des fois, me parlait comme ça. Ça n’a rien de surprenant, je trouve. » murmura le jeune homme mais elle était déjà partie.

Plusieurs sifflotements, entre l’admiration et l’inquiétude se firent entendre de la part de quelques soldats. Certains vinrent lui dire que refuser une proposition de la maréchale, soit c’était du courage, soit de la folie pure. Pour toute réponse, il haussa les épaules.

Mais bon … Pourquoi est-ce que la maréchale avait dit cela ? Il n’avait pas parlé bizarrement, il trouvait. Enfin, il avait parlé à la maréchale comme il aurait parlé à une grande dame. Du moins, maintenant qu’ils étaient en froid, c’était mieux pour lui qu’il lui parle comme ça … C’est comme ça qu’il voyait la chose.
Faisant plus attention où il avançait maintenant, il continua de lire son livre sur les golems, le terminant avant de passer à un second. Sincèrement, plus il lisait le même livre, plus il avait l’impression d’en apprendre … Car bien que certaines pages étaient vides, elles semblaient se remplir peu à peu … à chaque fois qu’il avait un nouveau livre.

Ainsi, bien que ce fût étonnant, il continuait de lire pour apprendre. Il avait toujours cette petite idée en tête et il espérait que ça serait possible à mettre en application. Mais bon … La dernière fois qu’il avait tenté quelque chose du genre, il se rappelait comment ça avait fini … Encore que ça serait une bonne idée s’il voulait parler avec la maréchale.
Enfin, il décida de ne pas mettre son idée en application. Il voulait éviter les ennuis, pas les chercher. Finalement, une nouvelle fois les tentes furent mises mais il tendit l’oreille pour écouter les conversations. Ils n’étaient plus très loin il semblerait … Plus très loin de là où l’armée de Mékalarma se trouvait.

« Ca m’a l’air très sympathique visiblement … »

Il installa sa tente, comme les autres avant de s’enfoncer à l’intérieur. Il devait éviter de commettre des bêtises encore une fois. L’armée de Mékalarma n’était plus très loin. Il devait alors se préparer au cas où. Il allait devoir aussi mettre en place son idée. Ce soir, il allait recommencer son expérience en en espérant que ça ne soit pas un échec.
Lorsque la nuit arriva, il observa les alentours de sa tente, remarquant qu’il n’y avait personne d’éveillé. Tant mieux pour lui. Bon … Où était son livre sur les golems ? Ah voilà … Il l’avait retrouvé. Bon, alors, maintenant, par quoi est-ce qu’il allait commencer ce soir ? Il fit apparaître ses lignes noirs, prêt à accomplir ce qu’il pensait être une excellente idée.

« Ca a recommencé, maréchale Nali. » dit l’un des soldats lorsque la femme en armure noire sortit de sa tente après avoir demandé ce qui se passait.

Qu’est-ce qui avait recommencé ? Oh non … Bon sang, elle était sûre que ça LE concernait. Et comme pour confirmer ses dires, elle se dirigea vers la tente de Tery, là où plusieurs soldats étaient réunis. Elle s’écria :

« POUSSEZ-VOUS ! Que l’on aille me remplir un seau d’eau froide ! »

« Ohla … Elle n’est pas contente, je vous conseille d’aller le chercher plus que rapidement. » murmura un soldat tandis qu’elle pénétrait dans la tente.
Cette fois-ci encore, le jeune homme était couché au sol, face contre terre. Il semblait avoir encore fait plus d’efforts que nécessaire. On lui signala au-dehors de la tente que le seau d’eau était prêt. Elle sortit avec Tery, le tenant par le col tandis qu’il dormait profondément, le visage Sali par la terre. La majorité des soldats s’attendit à ce qu’elle prenne le seau d’eau pour le renverser sur le jeune homme mais pas à ce qu’elle lui plonge la tête dans le seau.
Cinq secondes … Dix secondes … Vingt secondes … Trente secondes ! Le corps du jeune homme se mut avec dextérité, essayant de sortir la tête de l’eau mais rien n’y fit. Finalement, ce fut la maréchale qui arrêta ce supplice, Tery haletant pour reprendre son souffle. Il ne savait pas du tout ce qui se passait mais à peine eut-il le temps de regarder où il était qu’il fut une nouvelle fois soulevé par le col.

« Ca t’amuse de faire l’imbécile, Tery, n’est-ce pas ? » demanda la maréchale avec énervement. Elle semblait réellement furieuse cette fois.

« Maré … Me dites pas que j’ai recommencé … Me … »

« Ne t’avise même pas de parler ! Cette fois-ci, tu m’énerves vraiment, espèce d’imbécile ! Quel soldat un tant soit peu réfléchit pense à s’évanouir dans sa tente ? » hurla-t-elle avant de lui replonger la tête dans le seau d’eau froide.

Mais mais mais ! C’était gelé ! Qu’elle arrête ! C’était plus que froid ! Elle lui ressortit la tête après trente secondes. Elle allait le laisser respirer ? Il aimerait bien s’excuser mais il était sûr qu’il valait mieux cette fois se taire.

« Toi … Tu vas aller dans ma tente … Je vais être sûr que tu crèves à petit feu puisque c’est ton but, Tery Vanian. » annonça la maréchale.

Hein quoi ? Comment ça crever à petit feu ? Elle le força à la suivre, ordonnant aux autres soldats de ne pas s’approcher de la tente du jeune homme. Ils se dirigèrent vers celle de la maréchale, celle-ci lui forçant à rentrer à l’intérieur d’un violent coup de pied aux fesses. Lorsqu’elle s’installa, lui ordonnant de rester debout, elle retira le gant de sa main droite, tendant un doigt vers lui. Il vit des lignes noires sur sa main puis soudainement, une projection d’eau chaude. Il poussa un cri de surprise puis un second lorsque l’eau chaude devint froide. Tout son corps était trempé et il commença à grelotter.

« Puisque tu aimes tellement la torture, on va continuer comme ça non ? Tu n’as pas intérêt à essayer de t’essuyer ou te sécher tant que je ne t’en donne pas l’ordre. »

« Mais maréchale Nali … Si je ne me sèche pas … » commença à dire Tery.

« Tu vas tomber malade, n’est-ce pas ? J’en ai strictement rien à faire. Quand tu arrêteras de jouer au con, on pourra peut-être faire quelque chose de toi. Les mékalarmiens sont à portée … Il se peut que nous lancions une offensive dans les jours qui viennent et toi, qu’est-ce que tu fais ? Tu continues de faire le con en t’évanouissant une nouvelle fois dans ta tente. Tu espères quoi ? Te faire passer comme malade pour pouvoir rentrer chez toi et éviter la guerre ? Ca ne marchera pas comme ça avec moi. »

« Je n’ai jamais pensé à ça, maréchale Nali ! Je vous en prie, faites-moi confiance ! Je ne ferai jamais une telle chose ! » s’écria-t-il pour tenter de la convaincre. « Je … Je … Ne le dites à personne … mais je m’entraîne pour les golems … tous les soirs. Hier, j’ai encore dépassé mes limites et … » reprit le jeune homme avant de se prendre une serviette sur le visage. Elle lui pardonnait ? Il n’en était pas sûr mais elle le regardait, son casque retiré pour laisser montrer son visage froid, ses yeux rubis le fixant ardemment. C’était pour une bonne cause alors elle voulait bien continuer à faire une exception pour lui.

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