Chapitre 40 : Mort et vie

ShiroiRyu
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Chapitre 40 : Mort et vie

« EARNOS ! » hurla Olistar alors qu’elle venait de rouvrir ses yeux violets.

Le sang qui coulait n’était pas le sien mais celui du Dardargnan. Le jeune homme s’était planté son propre dard dans le bras de celui qui avait été tenté d’attenter à la vie de la Drascore. Celle-ci usa de toutes ses forces pour repousser le jeune homme avant de le prendre dans ses bras.

« Qu’est-ce que ça veut dire ? Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? POURQUOI ? »

« Je … Je ne veux pas … JE NE VEUX PAS ! JE NE VEUX TUER PERSONNE ! JE VEUX JUSTE TUER LE ROI ! JE VEUX JUSTE TUER LE ROI ET PERSONNE D’AUTRE ! »

Il éclata en pleurs alors qu’elle regardait sa blessure dans le bas. Elle était assez profonde mais nullement grave. Il avait arrêté l’attaque … avant qu’elle ne le touche ? Il avait été jusqu’à se mutiler presque … pour éviter de la tuer voire tout simplement de la blesser ? Et le jeune homme qui pleurait dans ses bras, c’était bien le Dardargnan qu’elle connaissait.

« Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Earnos ? «

« Je ne veux tuer personne ! PERSONNE ! Ca ne ramènera pas Terria et Terria ne voudrait pas ça ! Elle ne voudrait pas que je tue son père non plus mais lui, lui, ce n’est pas possible autrement ! Il doit payer pour tout ce qu’il a fait ! Il doit payer pour sa mort ! Il doit payer pour ça ! IL DOIT MOURIR ! »

Il la repoussa avant de se relever, séchant ses larmes. NON ! Il ne devait pas abandonner ce qu’il avait commencé ! Pas du tout ! Ce n’était pas le moment ! Il avait des choses bien plus importantes à accomplir que ça ! Beaucoup plus importantes même !

« Ne me suis pas ! Pas du tout ! C’est compris, Olistar ? Je ne veux pas que tu me suives ! Ca ne te concerne pas ! Ça ne te concerne pas et … »

« Je suis encore libre de décider ce que je veux, Earnos. » coupa aussitôt la Drascore en fronçant les sourcils. Elle n’avait pas d’ordre à recevoir. Le jeune homme fit apparaître ses ailes dans son dos mais avant qu’il ne s’envole, elle planta son dard dans le dos.

« AIE ! Qu’est-ce que … Tu veux encore te battre ?! »

« Non, tu peux t’en aller si tu le désires. » murmura la jeune femme aux cheveux violets, retirant son dard du dos du Dardargnan. Celui-ci la regarda pendant quelques secondes.

« J’espère pour toi que ce n’est pas un poison car même s’il est inutile, je … »

« Tu ne me tueras pas, tu l’as toi-même dit il y a encore quelques minutes entre tes sanglots, Earnos. Je ne te tuerai pas car ça n’a jamais été mon but. »

Si elle le disait, il n’avait quand même pas vraiment confiance aux propos de la Drascore. Elle préparait quelque chose mais il ne savait pas du tout quoi. De toute façon, il avait eu un petit moment de faiblesse, rien de plus. Le reste … n’était pas important.

Elle ? Elle était tout simplement rentrée au château, comme le reste des soldats. Blessée mais nullement gravement, elle avait été se faire soigner à l’infirmerie, comme les autres. Il n’en fallait pas plus à Holikan pour arriver en trombe alors qu’elle s’était déjà levée.

« Olistar ! Tu as été blessée ? PAR QUI ? Qui a pu te faite ça ? »

« Devine donc … » murmura faiblement la Drascore, l’air évasive et le regard perdu en direction de la fenêtre, observant les nuages.

« Earnos ? Tu as trouvé Earnos ? Mais ce n’est quand même pas … »

« Lui qui m’a fait ça ? Si … Et je serai morte s’il l’avait vraiment voulu à cette heure-ci. » murmura une nouvelle fois la Drascore.

« Impossible ! Comment est-ce qu’un simple Dardargnan … »

« ASSEZ ! J’en ai assez, Holikan ! Arrête de juger les insectes selon leur puissance ! Arrête ces préjugés ! Si je suis là, c’est pour t’annoncer que je pars ! »

« Hein quoi ? Qu’est-ce que tu racontes là ? Partir ? Mais où ? Je ne t’ai quand même pas mise en colère ? Olistar ! Pourquoi ? »

« Ça ne sert à rien de me faire changer d’avis car ça ne sera pas possible. » déclara la femme aux cheveux violets, quittant l’infirmerie.

Holikan vint la rejoindre, essayant de l’arrêter en lui prenant le bras mais elle semblait ne pas vouloir se stopper. Qu’est-ce que ça voulait dire ? Il avait besoin d’une explication !

« Olistar ! Tu ne peux pas me laisser en plan sans m’expliquer ! Pourquoi tu dis ça ? Qu’est-ce qui s’est passé avec Earnos ? Raconte-moi tout ! »

« Je n’ai pas de temps à perdre avec tout ça. Désolée, Holikan mais c’est terminé. »

Mais comment ça ? C’était terminé ? COMMENT ? Il s’écroula à genoux, ne comprenant pas alors qu’elle s’éloignait et quittait le château pour ne jamais revenir. Marchant dans les ruelles, couverte par de nombreux bandages, elle semblait ne pas savoir où elle se rendait.

Elle semblait comme perdue et pensive. Les yeux d’Earnos. Au-delà du fait qu’ils exprimaient toute la folie du jeune homme mais aussi son désespoir. Un désespoir bien réel … Mais pas uniquement. C’était pire que cela … Bien pire. Le jeune homme semblait avoir perdu la vie dans ses yeux. Elle l’avait remarqué lorsqu’il n’était qu’à quelques centimètres d’elle, derrière ses larmes. Pour lui, son existence était morte au moment où Terria avait été tuée. Maintenant, il n’était plus qu’une âme vagabonde et vengeresse.

« Earnos … Si je ne peux pas t’arrêter … Je t’accompagnerai. » se murmura-t-elle à elle-même, posant une main sur son cœur.

C’était l’unique chose qu’elle pouvait accomplir maintenant. C’était pour cela … qu’elle avait planté son dard en Earnos. C’était l’unique moyen qu’elle avait eu sur le moment.

« AHHH ! POURQUOI ? POURQUOI EST-CE QUE JE SOUFFRE ? »

« Tais-toi et pousse ! Je vois la première tête ! Je vois la tête de l’enfant ! »

Elle ne comprenait pas, elle ne comprenait pas comment elle pouvait souffrir en tant qu’âme mais elle donnait tout ce qu’elle a. Le premier enfant sorti, Douély lui tapant sur les fesses, un petit cri en sortant. Elle déposa l’enfant sur du linge propre.

« Voilà ta fille qui est née. Maintenant, il faut que tu continues à pousser, le second enfant va arriver, Terria. » reprit la jeune femme aux cheveux bruns.

« Snif … Snif ! Douély, l’un des deux va mourir ! L’un des deux va mourir ! »

« LA FERME ET POUSSE, C’EST COMPRIS ? AUCUN NE VA MOURIR SAUF SI TU NE LE SORS PAS D’ICI QUELQUES SECONDES ! »

D’accord, d’accord, elle allait arrêter de pleurer et pousser même si elle ne savait pas comment elle pouvait réussir à faire cela. Mais elle le faisait ! Elle poussait ! Elle poussait de toutes ses forces pour que puisse naître son second enfant. Sous les directives de Douély, elle continuait de pousser, inspirer, expirer, pousser, inspirer, expirer.
Finalement, une seconde claque et un second petit cri se fit entendre alors que les deux jumeaux étaient déposés, l’un à côté de l’autre. Terria semblait réellement épuisée, son corps ectoplasmique se brouillant avant qu’elle ne dise :

« Ah … Ah … Ah … Je ne comprends pas. »

« Tu ne comprends pas que ton corps vient de donner naissance à des jumeaux ? Enfin, de faux jumeaux puisqu’il s’agit d’une fille et d’un garçon. »

« Non … Pourquoi … Pourquoi est-ce que j’ai l’impression que je ressens comme si j’étais encore dans mon corps. Je ne sais pas … comment l’expliquer. »

« Humpf. Penses plutôt aux noms que tu voudrais donner à tes enfants. »

« Je ne peux pas ! Il faut en parler avec Earnos ! Il s’agit quand même de quelque chose d’important ! Je ne peux pas décider toute seule ! »

« Et comment est-ce que tu comptes faire ? Bon … Pour l’instant, on va donc les appeler Enfant G et Enfant F. Comme l’un est un garçon, l’autre est une fille, cela sera plus simple. »

« Mais c’est horrible ! Je préfère encore qu’on leur donne un nom qui conviendrait aux deux enfants et que lorsque je reverrai Earnos, on les changera si ça ne lui convient pas ! »

Elle pensait encore à l’idée de le revoir ? Humpf … Comme elle le désirait. Elle laissa réfléchir la jeune femme ectoplasmique, celle-ci mettant beaucoup de temps à trouver deux noms qui lui semblaient correctes. Puis finalement, elle murmura le premier nom, celui de la fille : Louna. Pour le second, le choix fut plus rapide, le garçon s’appellerait : Saularos. Oui, ça lui convenait : Louna et Saularos. C’était le nom de ses deux jumeaux.

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