Chapitre 40 : Sous la carapace

ShiroiRyu
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Chapitre 40 : Sous la carapace

« Manelena, nous nous rendons à l’auberge tout de suite ? »

« Laisses-moi tranquille, Tery. Je n’ai pas envie de te parler maintenant, compris ? »

Il haussa un sourcil, se demandant ce qui lui prenait. Est-ce qu’il avait dit ou fait quelque chose de déplacé ? Normalement, non, ce n’était pas son genre mais bon … une telle réaction, c’était un peu déplaisant en soit. Il tenta un mouvement de la main mais elle le repoussa assez sèchement, le regardant avec colère :

« Tu n’as pas compris ce que j’ai dit ? Je veux me promener seule. »

« Mais pourquoi ? Est-ce que je t’ai fait quelque chose, Manelena ? Tu peux me le dire hein ? Je ne le prendrais pas mal du tout, loin de là. »

« Tu me fatigues. Tu n’as pas compris ce que j’ai dit ou quoi ? Je dois me répéter ? Laisses-moi tranquille ! Purée ! Juste une heure ou deux ! Ensuite, je reviendrais ! »

« D’accord, d’accord. Fais attention à toi, Manelena, c’est tout. »

Il ne pouvait pas vraiment dire autre chose de toute façon hein ? Il haussa les épaules, poussant un léger soupir désapprobateur, réfléchissant à tout ça. Il la regarda partir, n’osant plus l’arrêter maintenant. Ce n’était pas bon. Mais qu’est-ce qu’il allait faire de son côté ?


La question ne se posait même pas. Retourner à la bibliothèque pour prévenir les deux vieilles personnes de l’échec de sa tentative avec Manelena. Oh zut … c’en était tellement ridicule quand il y réfléchissait maintenant. C’était vraiment horrible à force. Comment ne pas s’en vouloir de cet échec en fin de compte ?

« J’ai mieux à faire que de perdre du temps, c’est peut-être pour ça qu’elle m’en veut. »

Il poussa un léger soupir, accélérant le mouvement alors qu’il réfléchissait à la situation. Bon, de ce qu’il savait, c’était juste un échec, ça ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas recommencer la prochaine fois hein ? Encore que … ce n’était pas forcément une bonne idée. Ils ne s’étaient pas tenus au courant de tout le reste ! Résultat ? Il en payait un peu le prix, il devait se l’avouer. De nouveau dans la bibliothèque, la surprise put se lire sur le visage du vieil homme, celui-ci arrivant aussitôt vers lui :

« Mais … comment ? Vous vous êtes trompés ? »

« Je n’ai pas vraiment compris Manelena en fait mais … elle a voulut rentrer. »

« C’est un peu court pour m’expliquer, non? Tu ne veux pas plutôt tout me raconter en détails ? Cela ne fait à peine qu’une journée voire deux au grand maximum. »

Il hocha la tête positivement, comme pour signaler qu’il était d’accord pour tenter de lui dire ce qu’il savait exactement. Le vieil homme écouta pendant de longues minutes, ne disant rien jusqu’à ce que Tery ait finit de parler. Quand ce fut le cas, le vieil homme prit une profonde respiration, comme s’il avait réfléchit longuement.

« J’imagine que dans le fond, malgré les apparences, elle n’a pas apprécié le fait que vous soyez rentrer aussitôt à Omnosmos. »

« Mais … c’est elle qui l’a voulu ! Pour ma part, j’étais à peine conscient ! »

« Mais est-ce que tu as réellement refusé le fait qu’elle abandonne ? Tu as préféré ne pas chercher à comprendre ou presque. Elle voulait que tu la retiennes. »

« C’est vraiment compliqué les femmes. » déclara au final le jeune homme aux cheveux bruns, passant une main sur son front. Beaucoup trop à ses yeux.

« Je n’ai jamais put prétendre le contraire, mais bon … c’est-ce qui fait leur charme non ? »

Le jeune homme hocha la tête doucement, comme pour confirmer ses propos. Il devait reconnaître que les réaction de Manelena lui plaisaient beaucoup. Maintenant, ça ne voulait pas dire qu’il avait succombé au charme de … à qui est-ce qu’il pouvait prétendre ça ? Il ne devait pas se voiler la face. La jeune femme était beaucoup pour lui.

« Un petit souci, Tery ? Ce soupir ne me dit rien qui vaille. Inquiet pour elle ? »

« Un petit peu, je dois avouer. Vous avez une idée pour savoir comment l’aider ? Enfin, un petit conseil car j’avoue que je suis complètement perdu. »

« Patience, c’est tout ce que je peux te dire. Patience et tu auras alors toutes les réponses aux questions que tu te poses, hein ? »

Si c’était aussi simple, il n’aurait jamais posé la question au vieil homme mais bon, il ne pouvait qu’abonder en son sens. Bon, ce n’était pas bien important au final, il avait fait ce qu’il désirait et c’était tout ce qui comptait.

« Je vais vous laisser, monsieur Périk. Dites bonjour à madame Jésiana de ma part. Et si vous voulez lui expliquer la situation, ça sera parfait. Je n’ai pas envie qu’elle me crie dessus. »

« Hahahaha ! D’accord, d’accord, je calmerais le jeu avec elle, promis. »

« Merci pour tout, messire. Je m’en vais. Bonne journée. » répondit le jeune homme, faisant un geste de la main avant de quitter la bibliothèque. Ca avait duré moins longtemps qu’il ne le pensait et … ah … zut. Il a oublié la longue discussion en fait.

C’est vrai que dans le fond, il avait profité de son temps, sans même réellement s’en rendre compte. Enfin, après tout, ce n’était pas aussi simple que ça, en y réfléchissant bien. Mais ça lui avait fait du bien de parler de tout ça. Direction l’auberge !

Là-bas, récupérant une chambre, devenue habituelle aux yeux de l’aubergiste, il attendait sagement sur son lit, un livre sur les golems en main. Il attendait juste les bruits de pas qui ne venaient pas jusqu’à ce que finalement, une voix ne hurle dehors :

« TERY ! BON SANG ! MAIS TU VAS SORTIR DE LA ?! »

Rapidement, il se releva de son lit, se dirigeant vers la fenêtre pour l’ouvrir et regarder à l’extérieur. Manelena était là, croisant les bras, furieuse. La nuit était déjà tombée et si elle continuait de crier, ça n’allait vraiment …

« ENFIN ! Ça fait dix minutes que je t’appelles ! Descends à l’étage et payes-moi une chambre ! L’aubergiste ne veut rien comprendre ! »

« Hum ? Je ne sais trop, Manelena. Bon, attends, je descends. »

« Et tu fais bien car sinon, je risquerais de m’énerver ! »

Il eut un petit rire qu’il évita de faire entendre à Manelena, finissant par descendre jusqu’à retrouver l’aubergiste, signalant qu’il voulait une chambre pour son amie. Oui oui, la folle furieuse qui était en train de revenir comme une démente dans l’auberge. Il la laissa récupérer la clé tout en évitant de recommencer à sourire.

« Bonne nuit à toi aussi, Manelena. Dors bien hein ? »

« Oui, oui, dors bien à toi aussi, Tery, dors bien. »

Elle marmonnait cela, visiblement irritée bien qu’elle voulait ne pas trop le montrer. Elle grimpa à l’étage, sans un regard vers lui tandis que le jeune homme aux cheveux bruns gardait le sourire en la voyant monter. Bon …

« Je vais retourner me coucher. Bonne soirée à vous. »

L’aubergiste haussa un sourcil, ne lui répondant pas tandis qu’il grimpait à l’étage à son tour. Bon, si ce n’était que ça, il allait directement dans sa chambre et …

« Tu montes enfin ? Qu’est-ce que tu attendais ? »

Manelena était là, devant lui,dans le couloir, les bras croisés. Elle tenait dans sa main une clé tandis que le jeune homme déclarait :

« Je ne sais pas, pourquoi est-ce que tu m’attendais en fait ? Il y a quelque chose de spécial ? Sans que je ne sois au courant ? Je ne suis pas sûr de tout saisir. »

« Arrêtes donc de parler de façon à ce que l’on te comprends à peine hein ? Tu n’es pas plus idiot que les autres. Si tu as le temps pour ce genre de bêtises, concentres-toi un peu. »

« Je ne vois pas où tu veux en venir par contre, Manelena mais rentres. Ca me fait plutôt plaisir de pouvoir te parler. »

« Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre. Avoir du plaisir à m’entendre. Tu es vraiment aberrant quand tu te mets à parler, Tery. »

Bof. A force, on s’y fait, non ? La jeune femme aux cheveux argentés l’accompagne tandis qu’il l’invite à rentrer à l’intérieur de sa chambre. Il referme la porte à clé derrière lui, une habitude tandis qu’elle hausse un sourcil. Non, elle se fait des idées, Tery n’est pas comme ça. C’est juste normal de sa part, rien d’autre. Elle vient s’asseoir tranquillement sur le lit.

« Bon alors, de quoi est-ce que tu voulais parler, Tery ? »

« Hein ? C’est pas plutôt l’inverse ? Tu ne voulais pas me parler ? Enfin, si tu m’as hélé de la sorte, enfin bref … si tu veux que je parles, il n’y a aucun souci hein ? Car oui, après tout, j’ai été inquiet pendant des heures, moi. »

« Inquiet pour quelle raison ? Car je t’ai dit que je voulais être seule ? Tu n’exagères pas un peu trop ? On dirait un animal qui ne peut se passer de sa maîtresse. »

« Non, n’exagères pas non plus, je ne suis pas à ce stade hein ? »

« Tu n’en n’es pas si loin que ça, dans le fond, quand on y réfléchit. » murmura Manelena en haussant les épaules. Le jeune homme poussa un soupir avant de dire :

« Je voulais surtout m’excuser sur le fait que je n’avais pas compris que tu voulais que l’on continue à voyager dans Shunter. Je n’ai rien fait pour te retenir et je tenais à m’excuser. »

« C’est donc ce que tu avais sur le cœur ? Est-ce que tu crois que je dois te pardonner ? C’est donc ce que tu recherches avec moi ou non ? »

« Disons que ce n’est pas le cas mais que je n’ai pas envie que l’on soit en froid pour ça, c’est tout, rien de plus, rien de moins. Je ne penses pas à mal hein ? »

« Je le sais, je le sais. Ne prends donc pas la mouche, Tery. Si tu veux tout savoir, la situation n’est pas reluisante à Shunter et ça m’agace. »

« Je n’en doutes pas un seul instant mais de là à dire que c’est de ma faute ou presque … tu comprends que ce n’est pas vraiment bon pour moi hein ? »

Elle grommela légèrement, voulant éviter d’être agacée par les propos de Tery. C’est vrai, c’est vrai, elle savait qu’elle s’était mal exprimée mais quand même. C’est pas uniquement de sa faute à elle non plus hein ? Faudrait pas trop pousser !

« Manelena, j’espère vraiment que les autres vont bien. Je n’ai pas envie que l’on retourne à Shunter maintenant tant que nous n’avons pas fini d’être à nouveau tous ensemble. »

« Elen te manque tant que ça, n’est-ce pas ? » vint dire Manelena, prenant une profonde respiration tandis qu’il murmurait que oui.

« Je m’en veux de ne pas être parti avec eux. Mais en même temps, je voulais passer un peu de temps avec toi. Pour mieux apprendre à te connaître, c’est tout. »

« Tery, fais attention à ce que tu dis, ça peut prêter à confusion, tu le sais ? Je n’ai pas envie de te prévenir à chaque fois que tu déclares une telle chose. »

« Je me doutes. Ah … mais bon, tu comprends parfaitement que ce n’est pas ainsi que je voyais les choses hein ? Pas que tu t’imagines que je pense à des bêtises ou autres. Ce n’est pas du tout mon intention et ça ne le sera jamais. Je ne suis pas comme ça. »

« Oui, oui, oui, oui et oui ! C’est bon! Pfiou ! »

Sans continuer de parler, elle finit par s’écrouler sur le lit, bras tendus sur les côtés tandis qu’elle ferme les yeux, sans chercher plus longtemps à discuter avec lui. Il l’observa pendant quelques secondes, émettant un long bâillement sonore.

« Je vois, je vois… humpf. Euh Manelena ? »

Aucune réponse de la part de la jeune femme. Il se rapprocha d’elle, vérifiant si elle dormait ou non mais elle avait les yeux grands ouverts, fixant le plafond avant de murmurer :

« J’en ait juste marre, Tery. Vraiment marre. Je ne peux rien faire en étant seule, on peut pas se rendre là-bas qu’à deux. Il y a une révolution qui gronde, c’est le bordel en Shunter et je suis couché sur un lit en train de me plaindre. »

« Attends qu’ils soient de retour et nous partirons aussitôt, compris ? D’accord ? Qu’est-ce que tu en penses ? Ça ne te sembles pas une mauvaise idée ? »

« Mais je m’en contrefous de ça ! Tu n’as pas l’air d’avoir compris ou quoi ?! Ca sera trop tard ! Trop tard, Tery ! TROP TARD ! »

Elle se redressa dans le lit, comme enragée et énervée. Il avait pas l’air de saisir le gros problème dans toute cette histoire hein ? HEIN ? C’est ça ? Elle en avait assez qu’il ne comprenne jamais rien ! Rien du tout !

« Manelena, il faut que tu te calmes, c’est mieux. S’il te plaît. Ca ne sert à rien que tu t’emportes, tu vas juste te faire encore plus de mal. »

Il tentait de murmurer cela, voulant alors la contrôler. Il posa ses mains sur les épaules de Manelena, la prenant dans ses bras. Etrangement, elle se laissa faire, tremblant de tout son être. Il avait bien une idée sur la raison qui la poussait à réagir de la sorte mais il ne voulait pas parler, pour ne pas la brusquer. Elle ne pleurait pas, elle enrageait tout en contenant sa colère à l’intérieur d’elle-même pour ne pas se laisser déborder.

« Manelena, ne t’en fait pas donc pas, tout vas finir par s’arranger. »

Même si c’était difficile à croire vu l’amertume et la haine qu’elle lui portait, elle tenait fermement à son père bien qu’elle ne voulait pas le reconnaître. Il allait tout faire pour pouvoir l’aider, tout … car il le voulait. Comme d’habitude, c’était toujours plus compliqué qu’on ne pouvait le croire mais pourtant … pourtant … il allait tout faire pour trouver une solution. Mais il ne pouvait pas partir maintenant.

« Sois juste patiente, d’accord, Manelena ? Je n’aime pas te voir dans cet état, pas du tout. Ça me donne l’impression que tu es une autre femme et je ne veux pas l’accepter. »

« La ferme, tu es pas capable de la boucler pendant dix minutes ?! »

Elle le repoussa sur le lit, le forçant à tomber de tout son long dessus avant qu’elle ne finisse par s’écrouler sur lui. Le jeune homme tenta de balbutier quelques mots mais aucun son n’arriva à sortir de ses lèvres malheureusement.

Et maintenant ? Maintenant que le temps passait, qu’est-ce qu’il devait faire ? Qu’est-ce qu’il pouvait faire plutôt ? Il n’en avait aucune idée. Manelena était couchée sur lui mais ne faisait aucun mouvement, il entendait juste sa respiration.

« Manelena ? Manelena ? Je ne peux pas bouger, Manelena. »

« Arrêtes, j’en ait assez. Tais-toi tout simplement et laisses-toi faire, c’est aussi simple que ça. Il ne t’arrivera rien de mal si tu te laisses faire. Chut. »

Ah oui ? Rien que ça ? Elle était un peu inquiétante rien qu’en se comportant ça. Enfin, inquiétante ? Ce n’était pas forcément le bon terme quand il y réfléchissait. Mais … Manelena ? Bon, hum, comment il pouvait faire ça ?

Une main se plaça sur la chevelure argentée de la jeune demoiselle comme pour la caresser. Doucement, très doucement, ne pas faire peur à la bête s’il ne veut pas finir complètement dépecé, n’est-ce pas ? Humpf. Doucement, très doucement.

« Ne t’en fait donc pas, dès qu’ils rentrent, on repart aussitôt, Manelena. »

Elle ne lui répondait pas, fermant les yeux pour sombrer dans le sommeil. Le jeune homme soupira, se demandant ce qu’il avait fait pour mériter une telle chose. Néanmoins, il n’allait pas vraiment se plaindre hein ? Ah … cette histoire le dépassait parfois. Il ferma les yeux, émettant un long bâillement à son tour. De toute façon, vu comment il était positionné, il ne fallait pas trop espérer quelque chose de sa part, pas du tout.

Lorsqu’il ouvrit les yeux, quelques heures plus tard, la matinée venait à peine de se lever mais ce n’était pas vraiment ça le problème. Il n’avait plus aucun poids sur le corps mais plutôt sur le côté. Manelena avait bougé pendant la nuit, se retrouvant à sa droite tandis qu’il poussait un petit soupir de soulagement. Il pouvait la laisser dormir encore un peu. Il se redressa dans le lit, humant l »air. C’est vrai. Manelena était une femme, une très belle femme mais voilà, il en aimait une autre. Et Manelena comme lui n’étaient pas assez stupides pour faire tout ça. C’était tout simplement absurde de s’imaginer quelque chose entre eux. Elen était tout pour lui. Derrière, il y avait Manelena et Clari.

Et ensuite ? Oh, bien entendu, sa mère était en première position dans son cœur. C’était son unique famille mais voilà … ah, il y avait bien Royan. Elise était assez attendrissante. Oh, il appréciait Ernold bien qu’il soit un Gnomold. Et que dire de madame Jésiana et monsieur Périk ? Difficile de ne pas les apprécier après tout le travail qu’ils ont accompli pour eux.
Oui, vraiment très difficile d’ignorer tout ça. Il posa une main sur son cœur avant de se remettre debout, regardant Manelena. Avec lenteur, il passa une main dans la mèche de ses cheveux au-dessus de son oreille droite, caressant sa joue.

« Difficile de croire qu’il s’agit de la même personne. Vraiment … celui qui arrivera à avoir son cœur aura une chance énorme. »

Mais pour ça, il fallait se battre, énormément se battre. Le jeune homme eut un petit sursaut, retirant sa main avec lenteur lorsqu’il remarqua le regard de Manelena qui était posé sur lui. Déglutissant légèrement, il vint faire quelques pas en arrière avant de murmurer :

« Bonjour, Manelena. Tu t’étais endormie hier, je ne voulais pas te réveiller, tu comprends ? »

« On va dire ça comme ça … est-ce que … j’ai été déplaisante ? »

« Pas du tout, Manelena. Si tu as encore sommeil, il vaudrait mieux que tu dormes. Bon, pour l’argent, par contre, on commence bientôt à être à court. » dit le jeune homme comme pour changer de conversation et vite fait.

Elle ne lui répondit pas, ne faisant que le fixer de ses yeux rouges encore plus longtemps. Comme si cela la concernait. Qu’est-ce qu’il voulait que ça lui fasse ? Bon, qu’est-ce qu’elle racontait intérieurement ? Qu’elle était en colère contre lui ? Donc que ça froissait sa sensibilité ? Non, c’était tout simplement n’importe quoi.

« On va voir pour trouver une solution. Nous irons à la bibliothèque de madame Jésiana et monsieur Périk. Ces deux … pourquoi est-ce que tu souris bêtement ? »

« Car je n’avais jamais remarqué avant maintenant mais tu dis aussi madame Jésiana et monsieur Périk. Est-ce de ma faute ? Ou alors, c’est parce que tu as peur de madame Jésiana comme moi ? Un petit peu hein … je t’avoue qu’elle me fait penser à ma mère. »

« Ce qu’il te faut comme femme pour te calmer, c’est bien une comme elles. Capable de te maîtriser et de mettre un terme à ta folie de vouloir bouger n’importe où et n’importe comment, voilà tout. Mais cela risque d’être très difficile pour Elen de se comporter de la sorte … après, peut-être que c’est possible hein ? Elle a aussi ses moments. »

« Euh, j’aimerai éviter qu’Elen devienne comme ma mère et madame Jésiana. »

« Et comme moi, peut-être ? Car je ne suis pas très tendre avec toi, parfois non ? »

« Hahaha … disons que bizarrement, chez toi, ça me gêne moins, je ne sais pas trop pourquoi mais je ne vais pas vraiment m’en plaindre hein ? »

Elle haussa un sourcil, ne voyant pas où il voulait en venir, loin de là. Est-ce qu’il était en train de la complimenter maladroitement ? Comme à son habitude ? Ça ne l’étonnerait pas vraiment en fin de compte.

« Merci pour hier, Tery. On va voir pour trouver un peu d’argent, oui. »

Il ne comprit pas où elle voulait en venir mais il ne vint pas se plaindre. La jeune femme se redressa, tout simplement, l’observant de ses yeux rubis. Elle avait une idée en tête ou quoi ? Après tout ce qui s’est passé, ça ne serait pas tellement étonnant.

« Si nous allons à la bibliothèque, je suis sûre qu’ils sauront nous trouver un endroit où nous pourrons obtenir un peu d’argent. »

Hey ! Elle se répétait. Visiblement, elle avait envie de les voir. Bon, puisqu’il en était ainsi, il n’allait pas se priver. Mais il ne pouvait que difficilement oublier ce qui s’était passé cette nuit par contre. Ca ne voulait pas dire qu’il allait s’embarrasser à la dérange avec ça. Il allait juste le garder dans sa mémoire … cet instant où elle s’était dévoilée à lui.

2 réflexions sur « Chapitre 40 : Sous la carapace »

  1. « J’ai mieux à perdre du temps inutilement, c’est peut-être pour ça qu’elle m’en veut. »

    (j’ai mieux a faire que de perdre du temps inutilement ) plutot 🙂

    pas de faute:
    « C’est vraiment compliqué les femmes. » déclara au final le jeune homme aux cheveux bruns, passant une main sur son front. Beaucoup trop à ses yeux.
    epic revelation 😮
    il a enfin comprit
    30 seconde aprés
    Ca avait duré moins longtemps qu’il ne le pensait et … ah … zut. Il a oublié la longue discussion
    en fait.oublié la longue discussion en fait.—> BOULET
    « Je ne sais pas, pourquoi est-ce que tu m’attendais en fait ? Il y a quelque chose de spécial ? Sans que je ne sois au courant ? Je ne suis pas sûr de tout saisir. »
    il est vraiment trés con.

    « Tu n’en es pas si loin que ça, dans le fond, quand on y réfléchit. »
    « Tu n’en es pas
    tu n’en n’es pas

    « Je le sais, je le sais. Ne prends donc pas la mouche, Tery. Si tu veux tout avoir, la situation n’est pas reluisante à Shunter et ça m’agace. »

    Si tu veux tout avoir
    savoir 🙂

  2. Merci pour tout ça.
    J’ai corrigé grâce à tes propos !
    Et oui, Tery est VRAIMENT PAS doué avec les filles.
    Comme moi en fait. 😡

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