Chapitre 41 : L’aimer

ShiroiRyu
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Chapitre 41 : L’aimer

« Gagner de l’argent ? Gagner de l’argent ? C’est bien la première fois que je vous vois parler de ça. Cela doit être bien grave. »

« Non, quand même pas, c’est juste que peu à peu, ça diminue et bien que l’auberge finit par nous connaître à force de dormir là-bas, elle ne va pas nous faire les chambres gratuites. »

« Je me doutes mais … pourquoi êtes-vous venus ici ? » demanda le vieil homme en fixant Tery et Manelena. Le premier vint reprendre la parole :

« Car nous espérions que vous aviez une solution pour nous. Je ne sais pas vraiment : auriez-vous un travail à nous donner ? Pas forcément avec vous personnellement mais une connaissance peut-être ? Vous savez, je ne dis pas non au travail physique. »

« Mëme si ce fut difficile à l’époque de te faire obéir à la moindre de mes paroles, Tery. » soupira Manelena alors que le jeune homme gardait un petit sourire aux lèvres. C’était pas totalement faux, il fallait avouer. Hahaha !

« Je crois qu’il vaut mieux que tu ne rigoles pas. Elle te lance un regard furieux. »

« Mais non, mais non, Manelena sait parfaitement que je ne pense pas à mal grâce à elle. Je la remercies pour tout ce qu’elle m’a appris en fin de compte. »

La femme aux cheveux argentés ne prend pas la peine de lui répondre sauf par un grognement tandis que le jeune homme pousse un petit soupir apaisé. C’était pas vraiment inquiétant et il caressa la chevelure de Manelena. Celle-ci se laissa faire, acte ne passant pas inaperçu aux yeux du vieil homme.

« Bon, qu’est-ce que je peux vous proposer comme travail ? Peut-être que ma femme en aurait un. Je suis sûr que Tery aimerait cela hein ? »

« Disons qu’elle est là pour me faire travailler, pas pour discuter avec moi. » répondit le jeune homme tout en rigolant. C’était pas vraiment quelque chose dont il pouvait être fier.

« Il vaut mieux éviter d’en parler devant ma femme, Tery. J’imagine qu’elle ne serait pas très contente que tu fasses un portait aussi élogieux de sa personne. »

« Oh, n’exagérons pas, j’ai beaucoup aimé l’aider la dernière fois. »

« Je devrais alors peut-être aller la chercher ? Nous allons faire ça en fait. » dit Périk avant de se lever de sa chaise, laissant seuls Manelena et Tery.

« Faites attention à vous ! » s’exclama Tery, faisant rire le vieil homme tandis qu’il avait déjà retiré sa main depuis quelques secondes. « Tu vois, Manelena ? On va finalement trouver un petit travail, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter non ? »

« Tant que je ne l’ai pas devant moi, je préfère ne pas être agréablement surprise. Question de sécurité et de prudence. Tu devrais pourtant savoir que ça ne se passe que rarement comme on l’avait prévu, non ? » rétorqua Manelena en se grattant l’oreille.

Pfff. Et elle ne pouvait pas dire cela sur un ton un peu plus enthousiasmant au final ? Car bon, il faisait cela pour eux deux en attendant qu’Elen et les autres rentrent. C’était pas vraiment difficile de faire un petit sourire non ?

« Oh ? Vous êtes donc bien là ? Comme mon mari me l’a signalé. »

« Ah ! Madame Jésiana, nous vous attendions ! » s’exclama Tery, plus que surpris par l’apparition de la vieille femme. Celle-ci haussa un sourcil, comme pour se demander ce qui prenait au jeune homme de se comporter de la sorte.

« C’est le cas, mon mari m’a dit que vous vouliez me voir. Il semblerait que vous ayez un petit souci financier, c’est bien cela ? Et que vous cherchiez du travail. »

« Le même que la dernière fois ou alors, si vous avez autre chose, ça sera tout aussi bon. Je ne vais pas trop faire le difficile. C’est surtout pour conforter l’argent que nous avons. Je préfère être prévoyant et ne pas commettre trop de bêtises à ce sujet. »

« C’est une bonne chose. Cela semblerait un peu étonnant de ta part que tu l’aies trouvé tout seul. Est-ce Manelena qui t’a parlé de cela ? »

« Euh … je ne m’en rappelles plus en fait. Manelena, est-ce que c’est toi qui … » commença à demander le jeune homme alors qu’elle fait un petit mouvement de la main comme pour bien lui signaler que ce n’est pas à elle de se mêler de tout ça.

« Bon, ce n’est pas le sujet. La raison qui vous pousser à cela ne me concerne pas le moins du monde. Puisque vous voulez du travail, j’en ait. Mais je tiens à vous prévenir. Ne comptez pas vous reposer avant plusieurs heures, voire en fin de journée. Compris ? »

« Cela me rappelle un peu l’armée avec Manelena. Oh zut ! Ma maréchale ! »

Il s’exclama avant de rire à moitié, les deux femmes se tournant vers lui, visiblement nullement amusées ses paroles. Il vint déglutir, détournant la tête. Il valait mieux peut-être la mettre en veilleuse visiblement s’il ne voulait pas avoir de problèmes. Il murmura :

« Je crois que nous sommes d’accord pour vous aider dans tout cela. »

« Alors tant mieux, retroussez vos manches et suivez-moi. »

Aie ! Elle ne lui laissait même pas le temps de souffler en fin de compte. Il prit une profonde respiration, poussant un petit soupir avant de suivre la vieille femme, celle-ci le guidant à travers les rayon remplis de livres, Manelena les suivant sans un mot.

« Tu te rappelles de ce que tu avais fait la dernière fois, Tery ? Dis-toi que ça sera deux fois plus difficile, les derniers livres que nous avons obtenus sont plus qu’épais et il va falloir que tu utilises cette échelle pour atteindre les rangs les plus hauts. »

« Heureusement que je n’ai pas le vertige. Et pour Manelena, que vas t-elle faire ? »

« Je vais lui trouver une occupation, ne t’inquiètes donc pas à son sujet. Manelena ? »

La femme aux cheveux argentés ne fait qu’hocher la tête, accompagnant la vieille dame tandis que Tery poussait un profond soupir. Ah oui ? Vu le boulot, ouch … il va vraiment en baver en fin de compte ! Elles ne lui laissaient aucune minute de répit. Il banda les muscles avant de se mettre au travail ! Hop hop ! Une deux, une deux ! Un bouquin par ici ! Un bouquin par là et voilà l’affaire était résolue ! C’était aussi simple que ça !

Pfiou ? Ca faisait combien d’heures ? Deux ? Trois ? Aaaaaah ! Et il n’avait même pas le droit de se reposer d’après ce qu’il avait compris. Et oui, quand on avait une vieille femme comme tortionnaire, il valait mieux faire le boulot le plus rapidement possible. Il se frotta légèrement les yeux comme pour éviter de bailler en même temps.

« Hep, pas de repos pour les braves. »

Un petit coup sur la tête et il poussa un gémissement de douleur. Il se retourna, voyant Manelena qui continuait son chemin, plusieurs livres en main Elle n’eut même pas un regard vers lui mais bon, elle semblait plutôt apprécier ce qu’elle était en train de faire.

« J’aime beaucoup sa capacité d’adaptation. Si seulement tu pouvais être aussi efficace. »

« Cela me fait assez mal quand vous dites ça, madame Jésiana. Je tentes de faire de mon mieux, vous le savez ? » dit le jeune homme alors qu’il voyait la vieille dame à ses côtés.

« Je le sais bien alors, continues comme ça. Néanmoins, tu me sembles avoir l’esprit un peu ailleurs. Quel est ton problème ? »

Quel était son problème ? Il cligna des yeux, évitant de se lancer dans cette conversation dont il voulait tout faire pour éviter d’en parler. Ca ne concernait pas la vieille femme, loin de là. Bon, il vaut mieux retourner au travail. Il baissa la tête, passant à côté d’elle.

« J’ai encore du travail, j’y retourne, madame Jésiana. Je ne pense pas prendre de repos aujourd’hui, comme vous le vouliez, j’espère que ça vous conviendra. »

Sans attendre sa réponse, il s’éloigna à vive allure, voulant éviter de la regarder mais surtout de discuter avec elle. Il n’avait pas la motivation pour parler de choses qui le dérangeaient vraiment. Il préférait ne pas trop se mêler de tout ça.

« Boulot boulot boulot ! Touchons du bois, c’est du bouleau ! »

« Et voilà qu’il se met à chantonner, oh ma Alzar, priez pour nous. »

Hein ? Manelena elle-même se mettait à dire ça ? Elle passa à nouveau à côté de lui, tenant d’autres livres. Elle faisait presque du zèle ou c’était lui ? Mais bon, ce n’était pas le bon moment pour y réfléchir, travailler, travailler, travaill et …

« Stop, reposes-toi, cela fait cinq heures sans aucun moment de pause. »

Hein ? Quoi ? Il regarda Jésiana, fronçant les sourcils. Cinq heures ? Vraiment ? Il avait passé autant de temps, sans vouloir y réfléchir ? Et Manelena ? Où est-ce qu’elle était exactement ? Il tourna sa tête à gauche puis à droite sans la remarquer. Il souffla :

« Je peux continuer. J’ai besoin de travailler et de m’aérer l’esprit, c’est mieux. »

« J’ai déclaré que tu avais une pause, tu en fais donc une. Faire du zèle ne mènera à rien de bon et tu finiras par te blesser avec tes bêtises. Il vaut mieux pour toi que tu m’écoutes. »

« D’accord, madame Jésiana mais ne me frappez pas hein ? »

Elle haussa un sourcil, se demandant s’il voulait vraiment qu’elle fasse cela pour le satisfaire. Le jeune homme hocha la tête négativement, peu enclin à recevoir un coup sur la face. Pour qui est-ce qu’il la prenait ? Une tortionnaire ou quoi ?

« Je préfère éviter que tu me prennes pour une esclavagiste, Tery. »

« Je n’ai jamais pensé cela, madame Jésiana. Je voulais tenter de faire de l’humour, rien de plus, je peux vous le promettre. Je n’avais aucune mauvaise idée en tête. »

Mais pourtant, il l’avait dit et fait. La femme aux cheveux grisonnants se massa le front. Et dire qu’elle s’était inquiétée légèrement pour lui. Au final, il n’en valait pas la peine ou presque. Elle se retint de soupirer, montrant par là qu’elle n’allait pas chercher plus longtemps pour toute cette histoire.

« Quel est ton problème avec cette jeune demoiselle nommée Manelena ? Penses-tu que je suis aveugle au point de ne pas avoir remarqué que quelque chose cloche entre vous deux depuis que vous êtes partis et revenus presque aussitôt ? Mon mari m’a expliqué. »

« C’est un peu mais pas totalement faux ! Enfin, comment expliquer … hum … non, en fait, il vaut mieux que je n’en parles pas. Je ne veux pas de soucis. »

« Il vaut mieux plutôt que tu t’exprimes plutôt que de me faire perdre mon temps, tu ne crois pas ? Je ne suis guère d’une nature très patiente, je tiens à te le signaler. Du moins, avec quelques personnes. Expliques-moi plus en détails quel est le problème. »

Euh ? Et il faisait ça comment ? En lui racontant la même chose qu’hier ? Visiblement, ce fut ce qu’elle cherchait mais bon … d’accord ? Une petite pause au final. Il haussa les épaules, comme pour montrer que ça ne le dérangeait que moyennement en fin de compte. Il allait s’y faire hein ! Il n’avait pas trop trop à dire mais puisque ça permettait d’avoir un petit moment avec Madame Jésiana, il ne devait pas trop s’en priver. C’était quelque chose de rare et il valait mieux pour lui qu’il en profite le grand maximum.

« Je vois, je vois, tu as du mal à comprendre les femmes. »

« Je sais que c’est facile à deviner vu mon inexpérience mais bon, cela fait toujours aussi mal de l’entendre malheureusement. »

« Tu n’as que ce que tu tu mérites, tu dois t’en douter. Une question me tiraille néanmoins depuis le temps où vous venez dans notre bibliothèque avec le reste du groupe. Est-ce que tu es sûr d’aimer la bonne personne ? »

« Hein quoi ? » bafouilla aussitôt le jeune homme, presque choqué par ses propos.

« Je ne fais que te poser une simple question. Tu es encore très jeune et ça ne serait pas illogique que tu te trompes de voie. »

« Mais pourquoi est-ce que vous dites cela ? Elen ne vous a rien fait non ? »

« Il n’est pas question de cela. J’apprécie cette petite femme aux cheveux blonds mais je veux savoir si vous ne vous êtes pas trop précipités au final entre vous deux. »

Il resta plongé dans son mutisme. Il ne s’était jamais réellement posé la question hein ? Enfin, il voulait dire par là que ça ne lui été jamais venu à l’esprit en fin de compte.

« Je ne crois pas. Je la connais depuis des années. Enfin, Clari et Manelena aussi. Royan pareil. Elise, cela fait peu de temps mais voilà … enfin, c’est une question bizarre que vous me posez, j’avoue que je suis un peu voire bien perdu. »

« J’évoque Manelena. Tu dois bien voir où je veux en venir, n’est-ce pas ? »

« Je crois que oui mais je ne peux pas y répondre, je suis désolé mais c’est bien trop personnel pour que je puisses donner … mon avis. »

« Est-ce que tu l’aimes ? Réponds honnêtement plutôt que de te voiler la face. »

HEY ! Mais de quoi est-ce qu’elle se mêlait ? Ça ne la regardait pas du tout ! Cette histoire était vraiment plus que personnelle. Pour une vieille dame bibliothécaire, elle s’intéressait un peu trop à sa vie sentimentale hein ? Et surtout, qu’est-ce qu’il doit répondre ?

« Si je vous dis que je ne sais pas, est-ce que vous serez satisfaite de la réponse ? »

« Pas le moins du monde alors arrêtes tes absurdités, d’accord ? »

« Je ne sais … vraiment pas. Manelena, c’est Manelena hein ? Ce n’est pas une femme lambada. Elle est unique, comme Elen, comme Clari, comme Elise. Chacune est unique mais voilà, c’est toujours différent ce que je ressens envers Elen qu’envers Manelena. C’est pareil avec … je, enfin bon … »

« Je t’ai posé une simple question à laquelle tu peux répondre : est-ce que tu l’aimes ? »

« Je … ne … je … ne sais pas … exactement. Comment est-ce que je pourrais répondre correctement à cette question ? Comment ? Manelena est vraiment unique. »

« Tery ! Stoppes ce petit jeu stupide maintenant ! Tu es un homme ou non ?! »

Pourquoi est-ce que cette pause tournait à l’interrogatoire ? Est-ce que la vieille femme avait préparé cela depuis des heures ? Des jours ? Alors pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI EST-CE QU’ELLE LUI FAISAIT CELA ?!

« Je ne vois pas pourquoi je devrais vous répondre, madame Jésiana ! Cela ne regarde que moi et uniquement moi ! » dit-il sur un ton effrayé, étant en sueur à cause de toute cette histoire. Il n’avait pas peur, il n’avait pas peur à cause d’elle ! Il n’avait pas peur !

« Alors … Qu’est-ce que tu te dirais exactement ? Quelles seraient tes paroles envers ta propre personne ? Est-ce que tu y as réfléchit ou non ? »

« Je crois que … je l’a… J’aime Elen, c’est tout ce qui compte. Le reste m’importe peu. Madame Jésiana, je retournes travailler. Ma pause est terminée. »

Elle ne l’en empêchait pas cette fois. Elle le laissa partir sans un mot, se déplaçant à l’opposé du jeune homme, passant à côté de Manelena qui était adossée à une étagère, des livres en main .L’air songeuse, elle observait le sol avant de partir se remettre au travail.

Terminer le travail, voilà ce pour quoi il était engagé ici. Les dernières heures passèrent longuement, très longuement, à tel point que Tery se demandait s’il n’y avait pas un peu de magie derrière tout ça mais finalement … tout était enfin fini.

« Je vais pouvoir souffler un peu, on dirait bien. » se murmura le jeune homme aux cheveux brun, passant une main dans ces derniers, l’air songeur.

« On dirait que tu n’as pas fait autant d’efforts que depuis le jour où tu as décidé de faire le mariole avec moi quand nous étions dans l’armée de Shunter, Tery. »

Manelena est là, à côté de lui, un petit sourire aux lèvres qui n’est pas déplaisant à regarder. Le jeune homme hausse les épaules, lui disant :

« Tu as terminé aussi ? Ce n’était pas trop éreintant pour toi ? Je suis épuisé. »

« Messire Périk m’a donné la paye de la journée pour nous deux. Plus un petit supplément. Il faudrait que nous allions le dépenser à l’auberge. J’imagine que tu as faim et soif non ? »

« Pas qu’un peu, oui, je peux te confirmer cela. Aaaaaaaah. »

Il poussa un petit soupir alors qu’elle posait une main sur son épaule, l’invitant à la suivre. Ils saluèrent les deux vieilles personnes avant de quitter la bibliothèque, Manelena l’emmenant jusqu’à l’auberge où ils dorment habituellement.

« Qu’est-ce que tu veux à boire, Tery ? »

« Je ne sais pas trop … mais j’avoue que la gorge sèche, ça commence à me faire mal dès que je la racle. A toi de voir ? Surprends-moi, diras t-on ! »

« Fais attention ,tu sais bien qu’à ce petit jeu de la surprise, tu risques de ne pas forcément comprendre ce qui va se passer hein ? Tu vois où je veux en venir ? »

« Bien entendu, bien entendu, j’en suis terriblement effrayé. »

Mais elle semblait plus que joyeuse par rapport à auparavant. Il n’allait donc pas s’en plaindre. Elle commanda pour eux deux, la jeune femme cherchant à faire la conversation par rapport à auparavant :

« Alors, pour les livres, tu en avais trouvé des intéressant ? »

« AH ! Ne me dit pas que tu me regardais pendant que je les rangeais ? Disons que la majorité des livres me semblait assez lassante mais sinon, oui, bien entendu. Bon, ils sont rangés mais si un jour, je dois retourner à Omnosmos et y vivre, je sais ce que je prendrais comme lecture du soir, voilà tout ! »

« Je vois, je vois, tu parles beaucoup pour dire quelque chose que tu pourrais signaler en une phrase. Tu as toujours été comme ça .Tu parles pour ne rien dire. »

« L’alcool te monte rapidement au nez ce soir, Manelena. » répondit le jeune homme, sourire aux lèvres, visiblement peu embêté par les paroles de la jeune femme aux cheveux argentés.


Elle semblait être de bonne humeur, il n’allait pas la mettre en colère inutilement non ? Surtout après cette parodie de discussion avec madame Jésiana. Il l’avait encore en tête même s’il voulait éviter de trop y réfléchir pour ne pas se compliquer la vie.

« Fichues foutaises, je vous jure. Me forcer à dire ça à voix haute. »

« Tery ? De quoi est-ce que tu parlais donc avec cette vieille femme pendant ta pause ? Tu semblais plutôt agacé, non ? Et tu l’es encore. »

« Rien de particulier, ce n’est pa bien important. Par contre, Manelena, tu en es déjà à ton troisième verre, tu ferais bien d’arrêter. »

« Qu’est-ce que tu racontes ? Je vais parfaitement bien. Ce n’est pas ce genre de petites boissons qui vont me faire du mal si tu t’inquiètes tant que ça pour moi. »

Ce n’était pas vraiment une question d’être inquiet ou non. Il voulait juste la prévenir, rien de plus. La jeune femme n’était pas du genre à boire sans raison et il se doutait que quelque chose la tracassait. Le fait qu’elle remette ça sur la table, est-ce qu’il y avait une chance que Manelena ait put l’entendre ?
Non, si cela avait été le cas, la jeune femme l’aurait déjà vilipendé pour ne pas changer. Elle n’avait pas put entendre car elle aurait réagit en conséquence. Ou alors, était-ce sa façon à elle de réagir en buvant de la sorte ? Non, il s’imaginait mille choses et elles n’étaient pas forcément très bonnes quand il y réfléchissait bien.

« Je ferais mieux de me concentrer plus sérieusement, moi. »

« De quoi est-ce que tu parles, Tery ? Ah … tu ferais mieux de boire et de manger. Je te rappelles qu’elle nous a donné un peu plus que prévu pour que nous puissions en profiter. Pour une fois qu’il y a une raison d’être joyeux, tu ne fais rien ! »

« Disons que je reste un peu surpris mais d’accord, je vais faire un effort ! »

Elle semble tellement de bonne humeur. Un peu comme si elle avait entendu une excellente nouvelle mais qu’elle ne voulait pas faire partager. BAH ! Qu’importe ! La voir sourire est une chose dont il ne peut se passser. Il rougit juste un peu à cause de l’alcool et ses pensées absurdes : qu’importe s’il éprouvait quelque chose pour Manelena, il allait faire taire ses sentiments qui seraient néfastes pour tout le monde.

2 réflexions sur « Chapitre 41 : L’aimer »

  1. « Tant que je ne l’ai pas devantr moi, je préfère ne pas être agréablement surprise. Question de sécurité et de prudence. Tu devrais pourtant savoir que ça ne se passe que rarement comme on l’avait prévu, non ? » rétorqua Manelena en se grattant l’oreille.

    devantr? devant :p

    meme si j’ai dit que je ne te corrigeais plus cette faute ma sauté au yeux :p

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