Chapitre 51 : Revenir à la vie

ShiroiRyu
Les derniers articles par ShiroiRyu (tout voir)

Sixième partie : La royauté mise à mal

Chapitre 51 : Revenir à la vie

« Le château du roi est assiégé ! Le roi va tomber ! »

Des cris fusaient dans tous les sens, que ça soit chez les rebelles ou alors dans la population du royaume des insectes. Il fallait dire qu’une telle nouvelle ne pouvait pas passer inaperçue, loin de là même. Lui ? Earnos ? Il était tout simplement dans sa chambre, des bandages ensanglantés au sol alors qu’Olistar était à ses côtés.

« Je te l’avais pourtant dit, Earnos. Avec de telles blessures, il y avait que peu de chances que ça se soigne rapidement. Idiot ! Tu es un véritable idiot ! »

« Je le sais très bien, pas besoin de me le rappeler, Olistar. Je sais que j’ai fait une bêtise … sur ce coup. Mais bon … Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il agisse comme ça. »

Oui, il lui répétait ça mais il avait été choqué et étonné par la réaction de Férast ! Cela avait été tellement … improbable ! Tellement inimaginable ! Il n’y aurait jamais pensé et pourtant, cet homme n’avait pas hésité un instant. Cet homme ? Non ! Il pensait à Férast ! Voilà ! A Férast et à personne d’autre ! C’était tout simplement horrible … Horrible ce qui s’était passé … Il voulait comprendre, il voulait une raison. Quelque chose qui lui permettrait de lui donner une réponse à ses questions. Il voulait … être capable de faire pareil.

« Earnos … Fais attention à toi quand même. Tu es peut-être très résistant mais tu n’es pas immortel, tu le sais hein ? » déclara la jeune femme aux cheveux violets.

« Je le sais … Juste que … Je suis si prêt de mon but mais … »

« Mais ? Qu’est-ce qui t’empêche de continuer à parler ? Dis-moi tout … »

« Je ne sais pas … Cette fois-ci, j’étais encore plus près de perdre quelqu’un que j’apprécie énormément … qu’auparavant. Peut-être que la prochaine fois, si je devais me retrouver face à mon père. Tu imagines … si … si … Si je … »

Elle n’imaginait rien du tout et il se faisait des illusions. Ce n’était pas en pensant à cela que tout allait être arrangé, loin de là même ! Elle lui caressa le dos avec tendresse, murmurant :

« Calme-toi donc un peu et réfléchit à tout ce qui se passe. Pourquoi t’emporter ? Tu ne sais pas encore ce qui t’attends, tu ne peux pas prévoir ce que tu risques d’affronter. »

« Olis… Olistar, j’ai un … un peu peur, je dois t’avouer. J’ai un peu peur. »

« Toi ? Tu as peur ? Regarde-moi dans les yeux. » souffla la jeune femme aux cheveux violets, prenant le visage du Dardargnan entre ses mains.
C’est vrai … Elle lisait de la crainte dans les yeux d’Earnos. Il n’avait pas peur de combattre … Ce n’était pas ça. Il avait peur de faire souffrir ceux qu’il aimait voire même de les tuer par inadvertance. Elle comprenait … Elle comprenait sa crainte. Elle vint l’enlacer, lui chuchotant quelques paroles pour le rassurer avec douceur.

« Douély … Cela commence à être long, très long … Trop long même. »

« Hum ? Encore à te plaindre, n’est-ce pas ? Laisse-moi finir de m’occuper de tes enfants puis ensuite, j’écouterai tes plaintes, d’accord ? »

« Ce n’est pas une plainte ! C’est un constat ! Je … Je … »

« Tais-toi et attends tout simplement. J’ai quelque chose à t’annoncer quand ça sera terminé. » murmura la jeune femme aux cheveux bruns.

Ah bon ? Quoi donc ? Elle était maintenant plus qu’anxieuse car ce n’était pas commun que Douély ait quelque chose à lui dire, loin de là.
Elle regarda la jeune femme qui s’occupait avec tendresse des deux enfants de l’Apireine, ces derniers n’étant pas encore capables de parler bien que cela allait peut tarder d’après ce qu’elle pouvait remarquer et voir. Puis finalement, les deux enfants furent couchés.

« Je vais me préparer … » souffla la Munja sans rien rajouter de plus, Terria la regardant avec étonnement. Hein ? Se préparer ? Quoi ? Du café ? Quelque chose à boire ou à manger ? Pour ainsi pouvoir parler et se rassasier en même temps ?

Non, ce n’était sûrement pas aussi simple, loin de là. La jeune femme revint, drôlement habillée puisqu’elle portait une longue robe de couleur brune, ses longs cheveux semblant faire un voile sur ses épaules alors qu’elle annonçait :

« Il est temps que l’on te fasse revenir à la vie. Je pense que tu es prête autant que moi, Terria. Néanmoins, il faut que l’on ait une … »

« Quoi ? C’est vrai ? Tu vas vraiment me faire revenir à la vie ? Mais je ne pensais pas que tu allais le faire ! Je pensais que j’allais juste te … »

« Tes enfants ont besoin de toi. Je ne suis pas leur mère, contrairement aux apparences. De même, il faut que l’on discute tous les deux. »

« Tout ce que tu veux bien sûr ! Rien que cette nouvelle me fait plus plaisir que tout … »

Humpf. Elle pouvait s’en douter. La jeune femme aux cheveux bruns vint s’asseoir à côté du corps inanimé de la princesse, un corps qui n’avait pas vraiment bougé de sa position depuis tout ce temps mais qui n’avait pas été altéré par ce flot continu.

« Je disais donc que nous avions à discuter à ce sujet. Ce que je vais faire demander une grande quantité d’énergie et un sacrifice … »

« Un … sacrifice ? De quelle sorte ? Quel sacrifice ? Attends un peu, je veux tout savoir avant que l’on commence. Je ne veux pas que … »

« Tu n’es qu’un esprit, tu n’as pas vraiment le choix, sombre idiote. Si tu ne voulais pas de sacrifice, il ne fallait pas commencer par ta propre personne. Maintenant, tais-toi et écoute-moi … Il y a une règle élémentaire que tu vas devoir respecter. »

« … … … Je … Dis laquelle alors. » bredouilla l’esprit, encore un peu sous le choc.

« Tu ne dois pas quitter cet endroit tant que je ne te l’ai pas ordonné. Je ne veux pas que les autres sachent que tu es encore en vie. »

« Je peux quand même prévenir Earnos non ? Je pourrai arrêter ce qui se passe ! » dit la jeune femme aux cheveux blonds mais toujours sous sa forme spectrale.

« Ou alors, je ne te fais pas revenir à la vie et c’est réglé. Qu’est-ce que tu en dis ? »

« Pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas me dire pourquoi je ne peux pas aller les voir ? Tu as sûrement une très bonne raison, non ? Je veux l’entendre ! »

« Tu veux connaître la raison ? Je vais te la dire : tu es une source de problèmes pour le royaume. Laisse-le se débrouiller, que cela se règle dans le sang et ensuite, tu pourras réapparaitre aux yeux de tous. Tout le monde pense que tu es morte, ce qui est encore le cas à l’heure actuelle, est-ce bien compris ? »

« Je … Je … Je suis d’accord, je veux bien respecter ce que tu veux. »

« En contrepartie, tu pourras bien entendu t’occuper enfin de tes enfants bien que je suis sûre que tu ne vas pas y arriver, empotée comme tu es. »

« HEY ! Je suis quand même la princesse de ce royaume ! Douély ! Ne me parle pas comme ça ! Je ne suis pas plus bête qu’une autre ! » s’écria la femme spectrale.

« Et tu entends comment tu t’adresses à la personne qui a le pouvoir de te ramener à la vie ? Hum ? » déclara la femme aux cheveux bruns.

« Hum … Tu marques un point … mais je pense quand même être assez responsable pour m’occuper de mes enfants. J’ai quand même pu t’observer pendant tout ce temps. Je suis sûre que tu savais parfaitement t’occuper de tes enfants quand tu étais encore vivante ! »

« … … … Ma vie précédente ne te concerne pas, de toute façon. Bon … Je vais me préparer pour lier ton âme à ton corps une nouvelle fois. Par contre, si tu meures une nouvelle fois, je tiens à te prévenir que malheureusement, tu n’auras pas de seconde chance. Une Munja comme moi est unique en soi. »

« Tous les Munjas sont uniques de toute façon ! Mais toi, tu es vraiment exceptionnelle, tu arrives à faire revenir les esprits des Apireines. Tu es terriblement puissante. »

« Ce n’est pas avec des compliments que tu pourras m’acheter, Terria. » soupira la Munja avant que son corps ne commence à s’illuminer.

Peu à peu, l’esprit commençait à devenir de plus en plus flou, se rapprochant inexorablement du corps couché de la princesse. La liaison avait commencé à se faire, Douély étant en train de transpirer grandement. L’utilisation de ses pouvoirs était poussée à son paroxysme alors qu’elle donnait le maximum d’elle-même pour arriver à réunir l’âme au corps de la princesse Apireine. Tout cela avait demandé du temps et de la canalisation. Il fallait y arriver !

Laisser un commentaire