Chapitre 53 : Les dards de la connaissance

ShiroiRyu
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Chapitre 53 : Les dards de la connaissance

« Bon … Nous sommes obligés de changer d’île ? » demanda le jeune homme aux cheveux bruns, un peu déconcerté alors que les cinq personnes se retrouvaient sur un bateau avec des ailes. Royan se tourna vers lui, surpris légèrement :

« Bien entendu … Le second ne se trouve pas ici … Il est sur une île un peu déserte où il n’y a qu’un unique village sur le bord de celle-ci. Le médaillon ne sera pas trop loin à partir de là. »

« D’acc … ord … » murmura Tery, comme l’air un peu gêné alors qu’il regardait à gauche et à droite autour de lui. Le bateau n’était pas encore parti alors qu’il semblait paniqué par quelque chose qui était impossible à exprimer. Manelena s’approcha de lui, lui disant :

« Ne t’en fais donc pas … C’est juste un mauvais moment à passer, Tery. »

« C’est toi qui le dis … Ce n’est pas toi qui est malade en bateau volant. Oh … Je crois que je vais déjà me trouver un coin avant que l’on parte. Ca vaut mieux si je ne veux pas décorer le sol … de quelque chose dont j’estime que tu n’as pas besoin de connaître les détails. »

« Hein ? Quoi ? Tery est malade en bateau ? » questionna l’Ombre alors que le jeune homme hochait la tête d’un air positif, détournant celle-ci. Elle n’avait pas besoin de le savoir … Pfff … Il était vraiment honteux d’être d’une nature aussi faible que ça. Et quand il entendit le rire de la jeune femme masquée, il ne put s’empêcher de reprendre :

« Oui … Tu peux te moquer, je sais, c’est bien … Mais ce n’est pas de ma faute non plus. »

« Mais non, grand bêta. Moi aussi, je suis malade en bateau. Enfin, ça va un peu mieux depuis le temps mais attends-moi ici, je vais te ramener quelque chose. »

Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’elle allait ramener ? Il ne comprit pas mais elle s’éloigna, pénétrant à l’intérieur du bateau. Deux minutes plus tard, elle avait un verre d’eau à la main, l’eau étant légèrement blanchie par quelque chose qu’il ne reconnaissait pas. Elle s’approcha du jeune homme, lui tendant le verre :

« Bon … Ouvres la bouche, bouches-toi le nez et avales d’un coup. »

« Hein ? Et pourquoi ça ? C’est quoi ce qu’il y a dans l’eau ? Tu ne m’auras pas comme ça ! »

« Fais pas l’enfant, Tery ! » répondit-elle aussitôt en pinçant subitement son nez, lui arrachant un cri de douleur. Le cri fut étouffé par le liquide qui s’infiltra dans sa bouche, la jeune femme le forçant à lever la tête pour l’avaler complètement. Il toussa violemment en disant avec un peu de colère :

« Mais qu’est-ce que c’était ?! C’est dégueulasse, l’Ombre ! »

« De l’eau salée … Normalement, tu devrais aller bien mieux dorénavant. » répondit-elle avant de s’éloigner pour ramener le verre vide. Lorsqu’elle revint, il avait les bras croisés, l’air furieux tourné en sa direction.

« C’était vraiment pas sympathique de ta part ! Tu aurais pu me prévenir ! »

« Et est-ce que tu aurais quand même bu le verre avec tout ça ? C’est comme ça que ça m’a guérit au fur et à mesure … A chaque fois que je prenais le bateau, un verre d’eau salée et ça passait mieux … Là, je fais pareil …  Tu m’en veux ? »

… … … Elle le regardait avec des petits yeux faussement larmoyants sous son masque blanc. Qu’elle n’utilise pas ça ! Il était vraiment très faible … Surtout quand il s’imaginait le visage de la jeune femme derrière le masque.

« Bon sang … Depuis que je sais à ton sujet, tu en profites, j’en suis sûr. » marmonna t-il alors qu’elle le regardait avec des yeux un peu étonnés.

« Je profite de quoi, Tery ? Je ne comprends pas du tout … »

Oh, ça ne faisait rien, il s’imaginait des choses sûrement. C’en était même sûr. L’Ombre ne ferait jamais une telle chose, ce n’était pas du tout son genre. Il ne la voyait pas comme ça … Pas du tout même … Elle était beaucoup trop … gentille pour ça ? Et elle n’était … Oh et puis zut … Il reprit d’une voix lente :

« Ne t’en fais pas le moins du monde, l’Ombre. Ca n’a rien d’important. »

« … … … D’accord mais j’aimerai quand même savoir à quoi tu penses sincèrement. Si tu veux, on peut rester ensembles pour le voyage en bateau. Comme si tu te sens mal ou moi-même, on sera deux alors à souffrir et agoniser en silence. »

Il rigola aux propos de la jeune femme masquée. Il n’aurait pas vraiment utilisé ces termes mais bon … C’était à peu près ce genre de sentiments qu’il avait quand il montait en bateau. Il la remercia en lui répondant :

« Pourquoi pas ? Je ne pense pas que l’adoles … Enfin … Royan soit malade en bateau non ? Il vit avec l’eau depuis sa naissance, je parie. »

« Lorsque je n’étais qu’un enfant, il m’est arrivé d’avoir le mal de bateau. Préférant la glace aux autres formes aqueuses, je n’ai pris qu’assez rarement le bateau avant l’âge de mes dix ans. » annonça l’adolescent aux cheveux bleus.
Depuis quand est-ce qu’il racontait son enfance ? La femme masquée le regardait avec une certaine interrogation tandis que les trois autres personnes semblaient un peu déconcertées. Néanmoins, ils se séparèrent en deux groupes cinq minutes plus tard, l’Ombre et Tery allant dans un coin tandis que les deux femmes et Royan faisait de même.

Et voilà que le jeune homme aux cheveux bruns se retrouvait assis contre le bord du bateau, une main posée sur son front alors que la jeune femme masquée lui souriait. Elle retira son gant droit, faisant de même avec la main du jeune homme sur son front avant de poser la sienne dessus. Il parut surpris d’une telle attention tandis qu’il apercevait de minuscules lignes blanches sur la paume de l’Ombre. Peu à peu, un léger souffle de vent vint caresser son visage tandis qu’elle murmurait :

« Ca te fera passer un peu l’envie de vomir, Tery. Que ça soit en bateau volant ou normal, je me sentais mal aussi … Mais j’ai trouvé une moitié de solution. »

« Très … Très bonne solution … » marmonna le jeune homme tout en fermant ses yeux, se laissant apaiser par le souffle qu’il sentait en face de lui.

C’était une … C’était une … Ah … Vraiment une très bonne chose … Il sentit que l’Ombre s’installait à côté de lui, à sa gauche plus exactement alors qu’elle gardait sa main présentée devant son front. C’était vraiment …

« Bon … J’aime bien … Tu veux que je te fasse pareil, l’Ombre ? » demanda t-il alors qu’il faisait déjà apparaître quelques lignes noires sur sa main gauche.

« Il faudrait que … Je retire mon masque … Et, je dois t’avouer quelque chose. A cause de ce prince, un moment … Enfin, je vais te le dire …. »

Elle devait lui raconter un peu au sujet de la petite scène qui s’était déroulée avant qu’elle ne quitte Traslord. Lorsqu’elle … avait dû chercher quelques fournitures pour la route. Elle vint déglutir, semblant maintenant violemment gênée à cette idée tout en murmurant :

« A cause de lui … Un moment, j’ai dû retirer mon masque … pendant une quinzaine de minutes … Pour acheter quelques vivres. »

« Hein ? Mais … Ce n’est pas normal ?! Pourquoi tu avais besoin de ça ? » demanda t-il avec une véritable interrogation, cherchant à se relever. Néanmoins, il resta aussitôt assis, se sentant mal tandis qu’elle balbutiait :

« Quiconque … portait un masque blanc … risquait d’être pris comme cibles des gardes puisque … Puisque … Les deux autres princes sont morts par des gens comme moi. »

« Ah … Ca, tu me l’avais expliqué dans tes lettres, je crois. Oui, au moins, ça prouve une chose, l’Ombre. Tous les porteurs de Zélisia ne sont pas bons et ceux d’Alzar ne sont pas tous mauvais. Enfin … Bref … Tu vois comment je suis hein ? J’ai l’air d’être méchant ? »

« Bien sûr que non. Enfin … Enfin … Je me suis caché une partie du visage mais je … Je t’avoue … Je t’avoue que j’avais vraiment peur, Tery. Peur que l’on me voie sans mon masque, peur que l’on pense des choses à mon sujet. »

… … … Hum, il ne savait pas vraiment comment l’aider. Ce n’était pas aussi simple que ça et il ne connaissait pas réellement l’histoire de l’Ombre. C’était bête de … ne pas pouvoir l’aider. Il avait peut-être une idée mais …

« L’Ombre ! Je sais ce que l’on va faire dès que l’on aura les derniers médaillons. Enfin … Ca, c’est si tu veux hein ? Je ne veux pas te forcer … »

« Dis au lieu de tourner autour du pot. » chuchota t-elle avec appréhension.

« Pourquoi ne pas faire une petite promenade sans ton masque ? Dans une ville, dehors, dans la forêt, enfin bref … Juste que tu retires cette cape et ce masque. Enfin, bref … Si tu en as envie, on le fera simplement entre nous hein ? »

« … … … … … Je ne sais pas du tout ! » s’écria t-elle soudainement, rougissant sous son masque. Elle vint retirer sa main du front du jeune homme, baissant la tête en se mettant à trembler de tout son corps.

Se … Se promener sans son masque ?! C’était encore pire que de faire quelques achats car dans ce cas précis, elle… Elle … Elle ne savait plus du tout où se mettre. Se promener sans son masque … Cela voudrait dire que … Qu’elle accepte que l’on voit son visage ?! Que tout le monde le voit ?! Elle posa son regard bleu sur le jeune homme. Si c’était lui … Elle pouvait accepter mais … mais … Auparavant, n’avait-il pas demandé à l’appeler uniquement l’Ombre ? Donc que cela impliquait qu’ils restent quand même éloignés ? Et maintenant, il lui demandait une telle chose. Elle était perdue, véritablement perdue.

« Pardon … Pardon … L’Ombre … Je ne voulais pas t’embêter avec tout ça. » balbutia le jeune homme en voyant la peur dans le regard de la jeune femme masquée de blanc.

« Je … Je … Il faut que j’y réfléchisse, Tery. Il faut vraiment que j’y réfléchisse … Je … Enfin … C’est beaucoup trop me demander d’un coup. »

« Je ne te force pas … Pas du tout. C’était juste une idée comme ça. Je suis un idiot de t’en avoir parlé. J’oubliais à quel point tu étais timide. Pardon. » répondit-il alors qu’elle se sentait maintenant légèrement vexée par les paroles du jeune homme.

Elle ? Timide ? C’est sûr ! Mais elle portait un masque depuis tellement … d’années … Qu’elle considérait ce dernier comme son vrai visage. Mais … Sous celui-ci, il y avait ce qu’elle était réellement. Elle ne pouvait pas le cacher indéfiniment. Elle devait prendre une décision … Mais c’était vraiment difficile … Très difficile. Au bout d’une dizaine de minutes alors que le jeune homme restait muet, elle souffla :

« Je crois que je veux bien, Tery. J’accepte de me promener sans mon masque … Mais seulement dans l’intimité … Entre nous deux, d’accord ? »

« Bien … Bien entendu ! » dit-il avec un peu de tremblement dans la voix, la jeune femme masquée se demandant ce qui se passait avec lui. Il avait l’air excité comme une puce. Enfin non … Elle l’interrogea :

« Est-ce que … Tu es content que j’ai accepté ? »

« … … … Enfin … … … Je suis obligé de répondre, l’Ombre ? »

« Ben oui ! Pourquoi tu ne veux pas répondre ? C’est une question gênante ou embêtante ? » dit-elle en le regardant à ses travers ses deux yeux bleus.

« … … … Oui, je suis content. Je veux dire … Je vois souvent Clari et Manelena d’habitude mais toi, je ne te vois que trop rarement et encore moins sans ton masque. Alors, que tu acceptes, ça a quelque chose de vraiment exceptionnel. »

« Pas vraiment … tant que ça. » bafouilla t-elle sur un ton gêné. C’est vrai qu’elle ne se montrait jamais … Enfin, elle savait qu’il avait raison mais elle devait dire le contraire. Car même si … Enfin … NON ! OUI OU NON ?! C’était si gênant … et si … intimidant … Elle ne dit plus rien dans cette situation, Tery faisant de même.

Le bateau s’arrêta après plusieurs heures de navigation, la petite troupe de cinq personnes descendant de celui-ci. Ah … C’était donc là que se trouvait le second médaillon ? Tous se tournèrent vers l’adolescent aux cheveux bleus.

« Allons-y. Si vous voulez me suivre … D’après ce que je sais, nous y serons dans moins d’une demi-heure. Cela ne devrait donc plus être très long. »

Soit … S’il le disait. De toute façon, ils n’avaient pas vraiment le choix. L’adolescent prit les commandes de la petite troupe, celle-ci se mettant à le suivre. Ce nuage était différent de celui où ils avaient récupéré le premier médaillon de Claudiska. Complètement recouvert de verdure, il n’y avait aucune pierre apparente comme si tout le terrain n’était au final qu’un gigantesque jardin. Un jardin où ils purent voir que les insectes semblaient d’une taille anormalement grande mais heureusement, ils n’étaient pas belliqueux.

Regardant à gauche puis à droite, Tery remarqua que ces drôles d’insectes observaient en silence le groupe, sans pour autant réagir plus que cela. Non, ils vaguaient à leur occupation habituelles tandis qu’il pouvait se permettre de les étudier. Beaucoup d’insectes aux caractéristiques primaires : six pattes, deux paires d’ailes et deux antennes. Et bien entendu, ils possédaient aussi les trois parties principales : une tête, un thorax et un abdomen.

« Je ne me sens quand même pas vraiment rassurée … » marmonna Clari.

« Tu as peur des insectes géants ? » demanda Tery en lui adressant un sourire, la jeune femme aux couettes blondes poussant un faux cri apeuré avant de lui prendre le bras entre les siens.

Hein ? Pourquoi est-ce que … Oh bon sang … Il préféra ne rien dire pour ne pas l’énerver. Néanmoins, c’était quand même assez gênant … tout en n’étant pas forcément désagréable. Clari était quand même une jeune femme qu’il appréciait bien que des fois, elle se comportait comme une … imbécile non ?

Il remarqua le léger regard accusateur de l’Ombre. HEY ! Il ne faisait rien de mal … Et puis quand même … Ce n’était pas si important que ça non ? Et puis par contre, ce qui l’étonnait, c’était l’absence de réaction de la part de Manelena depuis que l’Ombre était revenue. C’est vrai quoi … Il … Il appréciait énormément Manelena, tout autant que Clari alors que cela faisait bien moins de temps mais … Voilà quoi … Ca le peinait un peu de voir qu’elle en avait plus rien à faire de lui. Elle se montrait même très distante …

« Nous sommes arrivés … Voilà normalement où devrait se trouver notre propriétaire du second médaillon. Vous remarquerez que … Nous sommes en présence d’une ruche gigantesque. » répondit Royan avant qu’un bourdonnement sonore ne résonne tout autour d’eux. Tery n’avait même pas eut le temps d’observer la gigantesque architecture de miel qu’une voix masculine se fit entendre, accompagnant les bourdonnements.

« Voilà donc ceux qui ont réussi à prendre le premier de nos trois médaillons. Mais il s’avère que vous êtes plus nombreux qu’auparavant. »

« Qui êtes-vous ? Où est-ce que vous vous trouvez ? Montrez-vous ! » s’écria le jeune homme aux cheveux bruns, sortant ses deux griffes avant de les positionner sur ses deux mains. Cette ruche … Il n’y avait pas qu’une seule entrée, n’est-ce pas ?

A force de la regarder, il pouvait voir qu’elle faisait bien une dizaine voir quinzaine de mètres de hauteur et surement autour au niveau du rayon … Hum … C’était vraiment un bâtiment très imposant … plus qu’imposant même ! Et c’est à mi-hauteur qu’une ombre sortit de la ruche, atterrissant subitement devant eux.

« Qu’est-ce que … » commença à dire l’Ombre avant de s’arrêter aussitôt dans ses paroles.

Un insecte … Ou alors quelque chose qui y ressemblait ? La créature avait la … Non … Ce n’était pas vraiment ça. C’était plutôt étonnant car elle ressemblait à une grande araignée, ayant cinq paires d’yeux émeraude mais aussi quatre paires de pattes. Le problème ? C’est que les pattes n’étaient pas réellement ce que l’on pouvait dire … normales. Non … L’araignée avait plutôt quatre paires de dards qui s’étaient tous plantés dans le sol. Enfin, rajoutons à cela trois paires d’ailes rouges, vertes et bleues ainsi qu’un corps d’une étrange couleur onyx. Voilà ce qu’ils avaient en face d’eux et ce n’était guère rassurant.

« Vous êtes venus … pour le second médaillon, n’est-ce pas ? Je ne suis qu’un simple soldat … chargé de protéger notre reine mais je suis aussi celui qui a été choisi pour s’occuper du médaillon depuis tellement de temps … »

« Voulez-vous que l’on se combatte ou non ? » demanda aussitôt Royan alors que les quatre personnes se tournaient vers lui. Il allait directement au but … mais là, pour un prince, il manquait clairement de diplomatie !

« Savez-vous à quoi servent ces médaillons ? Que sont-ils capables de faire ? Le savez-vous ou alors êtes-vous simplement des ignorants qui ne font qu’obéir aux ordres supérieurs. »

… … … Ahem … … Il toussa en même temps que l’Ombre. Même si c’était à l’unisson, il n’y avait pas vraiment de quoi rire hein ? Que cela soit elle, lui ou alors les trois autres, nul ne semblait savoir à quoi servait ces médaillons.

« C’est ce dont je me doutais … Vous n’êtes donc que les pions d’autres personnes mais pas uniquement … Pour que ayez réussi à la battre, cela veut dire que vous n’êtes pas à prendre à la légère. » annonça l’insecte géant alors que Clari gardait une mine dégoûtée.

« Vraiment, les insectes qui peuvent parler, ça me plait pas du tout ! » s’écria t-elle subitement avant de pointer sa claymore en direction de la créature. « Si tu peux nous donner le médaillon, j’éviterai de te faire mal. »

« CLARI ! Bon sang ! T’as pas entendu le mot magique ?! Diplomatie ?! » répondit aussitôt Tery alors qu’elle hurlait à la suite :

« Mais tu n’as pas vu la taille de cet insecte ?! C’est horrible ! Je n’aime pas ça ! Pas du tout ! Je ne veux pas qu’on discute avec cette chose ! »

« … … … Clari, tu n’as quand même pas peur des insectes hein ? » demanda Manelena tandis que les autres personnes se tournaient vers la jeune femme aux couettes blondes. Celle-ci vint légèrement rougir de confusion avant de répondre :

« Ce n’est pas du tout ça ! Ne racontes pas n’importe quoi ! »

« … … … Elle a peur … … … » reprit Tery comme si il avait du mal à le croire. La dernière fois qu’il avait vu un peu de crainte de la part de Clari, ce fut quand la maréchale les avait envoyé à Mekalarma. Il préférait un peu la voir comme cela, ça contrastait avec son habituel comportement qui pouvait exaspérer plus d’une personne.

« JE N’AI PAS PEUR ! C’est compris ?! »

« Si vous voulez récupérer ce médaillon … Je ne serai pas aussi sympathique que les autres … Ces objets ne doivent pas être confiés aux membres de vos espèces. Je vous en empêcherai et il vous faudra me passer sur le corps pour l’obtenir. »

« Vous voulez donc que l’on se batte ? » annonça Manelena avant de sortir son épée bâtarde, des lignes noires apparaissant sur son bras droit. Des arcs électriques tournoyèrent autour de la lame alors qu’elle reprenait : « Je ne serai pas aussi gentille que la demoiselle masquée de blanc et le prince de Traslord. »

« … … Une très belle lame. Visiblement, tu ne sembles pas être n’importe qui non plus, n’est-ce pas ? Ce n’est pas une arme qu’une simple soldate devrait posséder. Je me suis trompé il semblerait … Il est donc de mon devoir de corriger tout cela. »

Les deux paires de dards au centre de l’insecte sortirent du sol, dirigés vers le groupe de cinq personnes. Manelena eut un petit sourire aux lèvres en voyant cela, remarquant que l’insecte ne se tenait plus que sur sa paire de dards arrière et celle se trouvant devant les autres.

Le jeune homme aux cheveux bruns avait ses deux griffes sur ses mains, Clari tenait sa claymore entre les siennes tandis que la femme masquée bandait déjà son arc. Du côté du prince ? Rien du tout … Aucune arme.

« Et tu penses te battre comment, Royan ? » demanda Tery.

« Avec ma magie … Que pensais-tu ? Que tout le monde combattait avec des armes ? Ce n’est pas le cas … Que vous le vouliez le croire ou non, je suis bien plus puissant que vous en ce qui concerne le contrôle de la magie. »

Il retira le gant de sa main droite, montrant le dos de celle-ci avant qu’un A n’apparaisse. Un petit claquement de doigt et un pieu de glace sortit du sol. L’adolescent donna un petit coup en son milieu, séparant le pieu en deux.

« Euh … Et après ? C’est bien beau de faire ça mais … »

« Tery, ce n’est pas une magie basique … Loin de là … Je crois qu’il faut vraiment que je me méfie du prince. » répondit Manelena.

« Prince Royan … Lors de mon combat contre … »

« Je voulais simplement voir quel était votre réel niveau, Ombre. De même, je ne pouvais pas mettre plus en danger les personnes autour de moi. »

Mais alors pourquoi n’avait-il pas combattu pour en sauver plus ? Elle ne comprenait pas … à quoi est-ce que Royan pensait. Mais … Elle allait voir ce qu’il valait maintenant.

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