Chapitre 55 : Sans réelles informations

ShiroiRyu
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Chapitre 55 : Sans réelles informations

« Le plus important à noter, c’est qu’il ne reste plus que lui. »

« Oui, c’est ça, Elise. Comme il ne reste plus que cet aigle bicéphale, il faut envisager que celui-ci vienne s’en prendre à notre groupe pour venger ses congénères. » déclara Manelena, Tery répondant aussitôt sur un ton qui se voulait neutre :

« Non, il n’en fera rien. Les créatures légendaires sont au courant si d’autres se font tuées mais je ne pense pas qu’elles s’entraident. Aucune n’a réagit pour les autres. »

« Donc notre seul moyen de rentrer en contact, c’est d’aller le chercher à Claudiska. Mais pour Claudiska, est-ce que vous avez eut des informations ou autres ? Des rumeurs ? » demanda Elen en regardant Tery et Manelena. Même si elle désapprouvait le fait qu’ils aient été seuls pendant plus d’un mois, si cela avait put leur être utile …

« Pendant que Tery s’amusait seul dans son coin dans la bibliothèque, j’en ait recherché. Les résultats font que les citoyens de Claudiska n’ont rien aperçu. Pourtant, beaucoup recherchaient la présence de leur créature légendaire mais contrairement aux autres, il n’est jamais apparut. Ils en sont inquiets. »

« Ah oui … Visiblement, Manelena a vraiment fait beaucoup de travail. »

Il eut un petit rire qui se voulait rassurant et surtout rassuré tandis qu’il regardait la jeune femme aux cheveux argentés. Celle-ci resta de marbre bien que ses lèvres émirent un fin sourire en direction du jeune homme. Et oui, il était bien loin d’en savoir à son sujet.

« Par contre, je vais vous laisser tranquille pendant quelques heures. »

« Hein ? Qu’est-ce que tu vas faire exactement ? » demanda Tery, un peu surpris par la réplique de la jeune femme aux cheveux argentés.

« Me promener. Et seule, bien compris ? Que je ne vois aucun d’entre vous tenter de me suivre par derrière, je risquerais de TRES mal le prendre, compris ? »

« D’accord ma maréchale, oui ma maréchale. »

Tery et Clari avaient fait le mouvement ensemble du salut militaire, rigolant en même temps tandis que Manelena fermait le poing droit en émettant un long grognement de mécontentement. Elle vint ensuite soupirer :

« Je vais éviter de me concentrer sur vous, ça sera mieux. J’aimerai ne pas commettre de massacres en vous regardant, d’accord ? »

« D’accord ma maréchale. Vous pouvez partir le coeur léger, ma maréchale. »

« Tsss ! J’ai vraiment envie de vous cogner tous les deux. Ça me démange plus que de raison mais je vais me retenir, ça sera mieux pour vous tous. » termina de dire la femme aux cheveux argentés avant de tout simplement quitter le reste du groupe. Finalement, Tery arrêta de sourire, se reconcentrant sur le livre alors que Périk arrivait, accompagné par sa femme.

« Maintenant, qu’est-ce que nous faisons exactement ? AH ! Madame Jésiana ! »

Le jeune homme s’était relevé en même temps qu’Elen, les autres restant assis. Le couple s’approcha de la vieille femme, Tery n’arrivant pas à cacher son visage inquiet. Avec vivacité et sans même laisser aux autres le temps de réagir, il vient baiser les joues de la dame âgée.

« Vous allez bien ? Vous savez, monsieur Périk m’a fait vraiment peur sur le coup ! »

« Oh, Tery, tu exagères un peu. Je n’ai pas dit que ma femme était à l’article de la mort non plus. Mais oui, elle avait besoin de se reposer. Jésiana ? »

« Hein ? Oh … Hum … Tery, pas autant de familiarités, merci bien. Je me suis levée pour vous saluer mais je repartirais d’ici une dizaine de minutes. J’ai put entendre au sujet du Colisée et cela me fait penser … »

« AIE AIE AIE ! Ça fait mal ! Ça fait mal, madame Jésiana ! » s’exclama Tery alors qu’elle venait de lui tirer son oreille droite, répondant :

« Ah bon ? Cela te fait si mal ? Pourtant, moins que de te prendre une attaque d’un cyclopocus n’est-ce pas ? Ou alors, je me trompe ? »

« Non mais ça fait mal ! Mais pourquoi surtout ? Qu’est-ce que j’ai fait ? »

« Tout simplement une bêtise énorme ! Est-ce que tu comptes recommencer ? Savoir si je tire encore plus fort sur ton oreille ou non. Tout dépendra de ta réponse, fais attention ! »

« Je ne compte pas ! Aie aie aie ! Je n’aime pas le Colisée ! Je voulais juste montrer mes pouvoirs comme me l’avait demandé Ernold, rien de plus ! On peut me lâcher ? J’ai mal aux oreilles, j’ai l’impression qu’elles vont se décirer ! »

« Humpf ! Il vaut mieux pour toi que je te ne revois plus dans le Colisée, oui. Ou alors comme simple spectateur. Est-ce que je me suis bien faite comprendre ? »

« Oui oui ! C’est bon ! Le message est très bien passé ! Ne me faites pas plus mal s’il vous plaît, j’ai super mal aux oreilles là ! Aie aie aie ! »

Elle relâcha finalement son oreille, passant une main sur son front tout en soupirant alors qu’Elen demandait à Tery s’il allait bien. Celui-ci avait un petit sanglot de douleur bien que ce n’était pas de réelles larmes.

« Ça aurait put aller mieux hein ? Enfin bon … Pourquoi avoir fait ça ? »

« Cela me tiraillait depuis ta présence dans le Colisée. Maintenant, je sens que je vais aller beaucoup mieux. C’est une bonne nouvelle non ? Je vais retourner me reposer. Faites attention à vous si vous partez vers Claudiska. Perik, n’oublies pas les livres qui sont dans la troisième rangée du côté gauche, ce sont ceux qui risquent de les intéresser. »

« Hein ? Ah oui ! Bien entendu ! Pourquoi je n’y ait pas pensé ? Merci ! Maintenant, retournes donc te reposer, ça sera mieux. Je me charge de tout ça ! » s’exclama le vieil homme.

« Soignez vous bien, madame Jésiana. »

Il avait salué la vieille femme, les autres personnes faisant de même tandis que Tery ouvrait les différents livres déposés sur la table. Avec lenteur, il observa les pages tandis qu’il désignait du doigt plusieurs d’entre eux :

« Bon, hmm … Comment dire exactement ? On va encore se séparer, qu’est-ce que vous en pensez exactement ? Je veux dire, pour la lecture, pas en vrai hein ? »

« Bon bon bon, encore du travail ? » fit Clari en le regardant avec de petits yeux.

« Exactement, encore du travail. Pour la peine, Clari, tu prendras ce livre. » dit-il en désignant celui qui semblait le plus épais. Elle émit un petit gémissement plaintif.

« Vraiment, Tery ? Tu es un tortionnaire ! Je n’ai rien fait pour mériter un tel traitement. »

« Non mais tu me seras très utile alors si tu veux bien m’aider, je ne serais pas contre ça. »

Il rigola légèrement tandis qu’il passait une main sur son front pour l’éponger. Les autres firent moins de réticence, Elise et Royan travaillant ensemble tandis que Sérest et Séran firent de même de leur côté. Bien entendu, Elen était avec lui et Clari marmonna :

« Au moins, je vais travailler avec toi, tu peux pas me faire ça hein ? »

« Non, c’est bon, tu peux venir. Mais il vaut mieux que tu te taises, compris ? «

« D’accord, d’accord, chef ! Je vous écouterais, chef ! »

Voilà qu’elle imitait maintenant Tery lorsqu’il s’était adressé à Manelena. Bon … Ils purent enfin se mettre au travail ! Le jeune homme se concentra sur son propre livre, commençant à le parcourir. Bon, il y avait un petit problème : cela parlait de toutes les créatures légendaires, pas forcément que celle qui les intéressait.

« Y a vraiment rien à sauver, j’ai l’impression. Y a aucune donnée sur l’endroit où il pourrait se trouver. Ca parle bien du fait qu’il est le gardien de Claudiska mais à part ça … »

« Tu sais bien que c’était pareil pour les autres. Néanmoins, dans mon livre, on évoque souvent le fait qu’il était invisible ou presque. Peu de personnes ont put le voir et c’est donc ça le plus gros problème dans l’histoire. »

« C’est vraiment ainsi ? On a rien d’autre comme information ? »

« Peu ou pas. Je ne suis pas sûre que ce livre nous servira vraiment à grand-chose malheureusement. Qu’est-ce que l’on va faire, les gens ? »

« Pour ma part, à part quelques descriptions physiques et comportementales, il n’y a rien de bien transcendant dans le livre que je possède. Je ne suis pas sûr que ça soit vraiment utile. »

« Hmm … Je me demande ce que fait Manelena. »

Il a encore changé de conversation juste après sa discussion avec Royan, bien qu’elle était très brève. Le jeune homme aux cheveux bruns était maintenant songeur, caressant le livre du bout des doigts avant de reprendre :

« J’espère juste qu’elle n’est pas partie chercher des informations et se mettre en danger. »

« Je ne pense pas, ce n’est pas du tout son genre, tu le sais bien, non ? »

Clari rigola légèrement avant que Tery ne replonge dans le livre. Bon ! D’après ce qu’il avait compris, il valait mieux ne pas se déconcentrer mais c’était étrange. Pourquoi il ne trouvait rien ou presque rien ? POURQUOI ? C’était absurde non ? Vraiment absurde !

« Voulez-vous que je vous aide ? Il n’y a que peu de personnes actuellement dans la bibliothèque donc je peux me permettre de perdre dix minutes. »

Périk était revenu alors que cela faisait déjà une bonne heure qu’ils étaient plongés dans les livres. Tery fit un hochement de tête pour le remercier de ses paroles. Mais ce n’était pas suffisant, loin de là ! Il fallait se concentrer !

« Je vais bien finir par trouver un petit indice ou autre, non ? »

« On ne peut pas forcément tout avoir, Tery. Ne perd pas patience, c’est mieux. »

C’est mieux ? Bah, le vieil homme avait sûrement raison. A force de vouloir absolument trouver un indice, il allait en louper d’autres. C’était donc une bonne chose que Périk cherche alors à le concentrer. Il devait le remercier.

« Bon, il va falloir que je retourne à l’accueil. Désolé de ne pas pouvoir rester plus longtemps. Si vous avez encore des choses à faire, vous me le dites et on verra pour vous laisser continuer quelques heures après la fermeture officielle. »

« Merci pour tout, messire Périk. On va éviter ça néanmoins. Je ne suis pas sûr que ça soit très bon de vouloir autant travailler. Il nous reste quelques heures, on va donc en profiter. » déclara Elen avec un léger sourire au vieil homme.

« Si vous voyez que Tery fait trop de zèle, calmez-le, d’accord ? Ma femme était du genre à le stopper net dans ses efforts car il ne s’arrêtait jamais. »

« Ça sera fait ! Il n’y a pas Manelena mais Elen est aussi très douée pour calmer Tery. »

Clari avait répondu à la place de l’autre demoiselle aux cheveux blonds. Ce n’était pas vraiment la personne à laquelle il s’attendait pour la confiance mais bon, il savait qu’il ne fallait pas se fier aux apparence. Il rigola faiblement et remercia Clari tandis qu’il félicitait Elise et Royan pour leurs efforts. Sérest et Séran, quant à eux, étaient visiblement autant concentrés que Tery sur leurs livres.

« Même après toutes ces années, j’ai l’impression de découvrir de nouvelles choses. »

« C’est le cas, Sérest, c’est le cas. » répondit son mari. « Surtout les créatures légendaires. »

« Disons qu’il y a quelques années, je ne pensais pas les rencontrer. Comme quoi, tout un futur peut changer si on a les bonnes rencontres. »

Elle lui fit un petit sourire tandis que l’imposant homme le lui rendait. Pour les deux héros de ce monde, la rencontre avec Tery et Elen avait été le début de tout ou presque. Grâce à eux, ils étaient alors sûrs de pouvoir réaliser ce qu’ils désiraient.

Ailleurs, au beau milieu d’une rue marchande, Manelena ne semblait pas être dérangée par la foule présente. Elle eut quelques regards masculins tournés vers elle mais ses yeux rubis suffisaient rapidement à les faire se détourner.

« Encore avec Claudiska, Claudiska. Et pendant ce temps, je suis sûre qu’il a déjà oublié complètement ce que nous devions faire quand les autres seraient rentrés. »

Non, elle savait parfaitement que ce n’était pas le cas mais … elle voulait le considérer comme un coupable. C’était tout simplement stupide de sa part de penser de la sorte mais pourtant, elle s’y faisait pleinement.

« Je ne devrais pas penser ça. Il doit s’en rappeler mais … il a tellement d’autres choses sur lesquelles il est concentré. »

Elle n’allait pas oser demander d’où provenait cette voix qu’il avait cru entendre dans son rêve. Ce rêve dont il ne se rappelait rien. C’était étrange d’ailleurs, vraiment très étrange. Pourquoi est-ce que cela se produisait que maintenant ? Auparavant, malgré l’utilisation de ses pouvoirs démoniaques, il n’y avait pas eut de séquelles non ? Est-ce que l’influence des sceaux de la double porte était en train de s’amoindrir à chaque sceau brisé ? Si tel était le cas, cela voulait dire que Tery allait se faire de plus en plus enveloppé par ça et … NON !

« Hors de question que je laisse cela se produire. Hors de question. »

Elle allait tout faire pour empêcher une telle chose se produire. Mais pour ça, il fallait que Tery comprenne qu’elle agissait pour le défendre. Sauf qu’avec sa fierté mal-placée, elle n’arrivait pas à le lui dire. Résultat ? Il pensait qu’à chaque fois, elle voulait le tuer.

« Peut-être pas physiquement mais il doit vraiment croire que je le hais. »

Voilà qu’elle se mettait à se parler toute seule. Elle poussa un soupir en levant les yeux en l’air. Quelle idiote mais quelle idiote ! Pourquoi est-ce qu’elle se comportait toujours ainsi ? Surtout que plus elle passait de temps avec eux, plus elle sentait qu’elle perdait le contrôle de ses émotions. Depuis combien de temps avait-elle décidé de ne plus en vouloir à autrui ?

Depuis combien de temps n’avait-elle pas eut de penées néfastes envers son père ? Oh … Maintenant, ça lui revenait bien vite. Elle voulait retourner à Shunter. Retourner à Shunter dans les plus brefs délais pour aller régler cette histoire une bonne fois pour toutes. Lui faire face et lui parler … c’est ce qu’elle voulait.

« Mais ça, Tery et les autres n’ont pas besoin de le savoir. Ils n’ont pas besoin de comprendre cela. Ils n’ont rien besoin … de saisir » se murmura t-elle, une main sur le front en gémissant un peu de douleur. Pourquoi est-ce qu’elle se faisait autant souffrir ?

Elle avait assez vagabondé, elle avait mieux à faire maintenant. Il était temps de retourner auprès des autres et de voir ensuite ce qu’il fallait faire. Ils parlaient d’aller à Claudiska mais elle-même en avait rien à faire. Rien du tout !

« Je veux juste retourner à Shunter. »

Encore une fois, elle se parlait seule. Voilà ce que ce résultat donnait : elle avait l’impression de devenir folle ou cinglée. Du moins, de ne pas paraître normale aux yeux des autres. La normalité ? AH ! Elle ne l’avait jamais été pour tous ces soldats, généraux et autres gradés militaires. Même pour les nobles. Le premier à la considérer pour ce qu’elle était … était juste un imbécile qui n’avait jamais rien compris.

« Qu’importe ce que je lui disais, ce que je lui faisait, il gardait cette même absurdité en terme de comportement. Pourquoi est-ce qu’il n’avait jamais saisi cela ? »

Pourquoi est-ce qu’elle se faisait encore plus souffrir à se remémorer le temps où elle était une maréchale ? Ce temps là était révolu et elle ne pouvait pas revenir en arrière.

Impossible de revenir en arrière. C’était le maître mot. Tery aurait sûrement voulu revenir avant le moment où il avait appris qu’il était un démon. Non ? Elle était convaincue que non. Sans lui, elle serait morte. Elle plaça une main sur son cœur, le pressant légèrement. Voilà qu’elle venait d’avoir un petit soubresaut envers lui. Un soubresaut de quelle sorte ? Elle ne savait pas vraiment … mais ce n’était pas … déplaisant. Un peu nostalgique. Peut-être parce qu’elle savait qu’elle pouvait compter sur Tery depuis le début … et qu’elle …


Qu’elle … était prête à mourir pour lui comme lui n’avait pas hésité un instant. Mourir pour une autre personne, cela ne lui serait jamais venu à l’esprit auparavant. Pour Shunter ? Peut-être. Pour le roi qui était son père ? Non.

Il n’y avait qu’une personne dans sa tête. Une seule et unique personne. Cette personne l’attendait à l’auberge, avec d’autres. Même Elen qui la détestait cordialement, elle savait à quel point elle était devenue une part importante de sa vie. Sa vie ? A quoi est-ce qu’elle consistait exactement ? Avant cet instant face aux armées ?

Rien du tout. Voilà, c’était la réponse qu’elle connaissait. Rien du tout. Il n’y avait rien qui avait d’importance avant cette première rencontre. Rien … qui ne valait la peine d’être retenu. Seule quelques brides de son passé et encore, elles servaient juste à se rappeler de la haine qu’elle forgeait envers son père.

La mort de sa mère, ce dégoût lorsqu’il avait su pour les lignes d’Alzar. TOUT ! Tout ce qu’elle avait fait pour lui et qui n’avait jamais été récompensé ! Avec Tery et les autres, elle avait l’impression … d’être quelqu’un ? Pourquoi est-ce qu’elle pensait de façon mélodramatique ? Pourquoi est-ce qu’elle pensait ainsi ?

Tout ça à cause de Tery ou alors d’elle-même ? Elle prit une profonde respiration avant de se masser le front. Assez de pensées de la sorte pour la journée. Elle avait décidé : elle retournerait à Shunter et elle allait en parler avec les autres auparavant. Son but n’était pas de s’enfuir comme une criminelle, loin de là mais ainsi, ils ne se poseraient pas de questions à son sujet, c’était aussi simple que ça. Mais pour ça, il fallait se rendre à l’auberge.

« Ah ? Ils ne sont pas encore là, désolé. Vous voulez manger un morceau en attendant ? »

« Je pense que je vais faire cela pour patienter. Et n’oubliez pas la consommation, merci. »

Voilà. Elle était installée à une table isolée, assez grande pour accueillir les autres quand ils arrivaient. Le bras gauche déposé sur le sommet de sa chaise, elle fixait les personnes présentes. Bien entendu, quelques regards se tournaient vers elle mais aucun n’osait s’avancer. C’était logique, elle était effrayante. Elle impressionnait et effrayait. C’était d’ailleurs ce qu’elle cherchait.

« Dommage que ça ne fût jamais réellement efficace pour Tery. »

AH ! Ele ramena sa chope au niveau de ses lèvres. De toute façon, cet alcool n’était pas très fort et le repas servi avait plus une allure d’apéritifs qu’un véritable dîner. Mais cela lui permettait de se sustenter donc elle n’allait pas s’en plaindre. Qu’est-ce que les autres faisaient ? Il était assez tard non ? Pas qu’elle était inquiéte.

« Manelena ? Tu es là ? Pourquoi tu n’es pas revenue à la bibliothèque ? »

« Hein ? Hum ? » dit-elle, rouvrant ses yeux alors qu’elle s’était visiblement assoupie sur la chaise, les bras croisés. Le visage de Tery était la première chose qu’elle vit.

« Enfin, tu es là, c’est le plus important. Tu as put faire ce que tu voulais ou non ? Savoir si on peut évoquer ce que l’on a trouvé ou non ? Mais d’abord … »

« Nous mangeons ! Je meures de faim ! » s’écria Clari avant d’héler une serveuse pour qu’elle puisse prendre leur commande à tous.


Voilà, c’était ainsi. Avant, elle était seule mais maintenant, ceux qui étaient les plus importants à ses yeux se trouvaient devant elle, discutant entre eux. Les plus importants ? Ses yeux se posèrent pendant quelques secondes sur Tery. Humpf. Non

« Dire que tu nous as attendue pendant tout ce temps, tu n’étais pas obligée, Manelena. »

« Il le fallait bien. Par contre, je préfère vous prévenir, je comptes … »

« Si c’est important, ça ne te dérange pas d’attendre que l’on parle d’abord de ce que l’on a trouvé ? Comme ça, on garde le meilleur pour la fin. »

« Le meilleur pour la fin ? Comme tu veux. »

Elle haussa les épaules aux propos de Tery. Visiblement, comme bien souvent, il ne comprenait pas grand-chose mais voilà, c’était habituel chez lui. Ce n’était pas comme s’il était réellement possible de changer le comportement du jeune homme, non ?

Elle fit tourner son doigt le long du bord de la chope alors que les plats étaient servis. Partir vers Shunter, n’est-ce pas ? C’était une hypothèse maintenant, plus une conviction. Peut-être qu’après avoir réglé ce souci de créature légendaire sous la forme de l’aigle bicéphale, elle envisagerait … un endroit où se reposer avec eux … avec Tery.

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