Chapitre 57 : Sur le siège du roi

ShiroiRyu
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Chapitre 57 : Sur le siège du roi

« Oh ? Tu es donc sûr de toi ? Tu es sûr que personne ne le connaît ? »

« Je l’ai emprunté pendant des années sans que quiconque ne le remarque. Cela m’a permis de m’échapper du château de nombreuses fois. Pourquoi est-ce que maintenant, il ne serait plus disponible hum ? S’il le faut, je peux aller y jeter un œil et … »

« Non, non. C’est bon, c’est bon. Je te fais confiance, pleinement confiance même. » murmura l’homme aux cheveux violets dans un grand sourire. « Mais quand même, un tel passage secret sous nos yeux sans que personne ne le découvre. Est-ce à partir de là que la princesse arrivait à s’enfuir sans que les gardes ne puissent l’arrêter ? »

« … … … C’est le cas. » murmura Earnos, sachant pertinemment que les paroles de l’Aéromite avaient fait mouche sur sa personne. Tsss … L’enfoiré. Parler de Terria après tout ça ? « Bon, j’ai transmis le message. Comme je suis le seul à savoir comment s’y rendre, j’aimerai donc faire partie de l’expédition qui permettra de pénétrer dans le château et surtout d’ouvrir les portes de ce dernier. Ce n’est pas trop demandé ? »

« Aucun problème. Cela me parait normal et logique que tu sois derrière tout cela, si tu veux tout savoir. Néanmoins, il va falloir faire encore plus que prévu. Mais surtout être très discret, ça ne sera pas simple, loin de là même. »

« C’est bien ce que je demandais. Comme je connais parfaitement le château de telle façon que je ne me fais pas repéré, je peux les guider. »

Alors c’était décidé : Earnos allait tout simplement diriger la petite troupe d’assassins qui allait faire le ménage à l’intérieur du château jusqu’à ouvrir ses portes. Assassins ? Le jeune homme haussa un sourcil alors qu’Arkanar reprenait :

« Allons bon … Tu ne penses quand même pas qu’il ne faut pas prendre ses précautions. Ces personnes sont douées pour tuer doucement et discrètement. Si tu assommes une personne, tu ne seras jamais sûr qu’elle ne se réveille pas quelques instants après. Est-ce que cela te dérange que ces personnes t’accompagnent ? »

« Non … C’est bon. » murmura le jeune homme avant de s’incliner brièvement. « Je vais m’en aller et me préparer pour le prochain assaut. Quand est-ce qu’il aura lieu ? »

« Hum, d’ici demain soir, tu as le temps de te reposer et de soigner tes égratignures. »

« D’accord, merci bien de cette réponse. » murmura la jeune homme aux cheveux blonds avant de s’éloigner mais surtout de quitter cette pièce.

Ca l’énervait, ça l’énervait plus que tout d’avoir cette personne en face de lui ! Plus que tout ! Il ne pouvait pas la supporter ! Tuer des personnes ? Il savait que c’était tout simplement obligé mais quand même ! Il y avait aussi d’autres moyens ! Assommer et ligoter les insectes, ça ne serait pas mieux ? Ah … Non, ça ne serait pas mieux. Il avait mal à la tête encore une fois. Il marmonna :

« Je devrai plutôt me faire soigner ce mal de crâne mais … Il n’y a rien contre ça. »

Rien du tout même. Il le savait parfaitement, c’était tout simplement risible et pathétique. Il ne pouvait même pas lutter contre un simple mal de crâne. Voilà le résultat. Il était en pleine forme mais en même temps, il souffrait, il souffrait tellement sans pouvoir l’expliquer.

« Olistar ? Où est-ce que tu es ? Comment est-ce que tu … peux me faire ça ? »

Olistar n’était pas revenue. Il n’avait pas posé la question à Arkanar mais il avait la sensation qu’il était responsable de son départ en même temps. Il l’avait surement emmenée ailleurs, il en était même certain. Ça ne pouvait être que ça …

« Olistar … S’il ose te faire du mal, il va entendre parler de moi. » marmonna le jeune homme avant de s’écrouler sur son lit, étant revenu dans sa chambre. Il ferma les yeux, cherchant un sommeil qu’il espérait être réparateur. Mais il ne se faisait pas d’illusions, il ne s’en faisait plus. Il savait qu’il était mal. Cette folie qu’il portait en lui depuis maintenant bientôt deux ans … Elle le dévorait peu à peu et le rendait incapable de discernement correct. Mais tant qu’il avait encore une parcelle d’humanité, il combattrait pour tuer le roi. Ensuite ? Ensuite … Oh … Il allait sûrement rejoindre Terria dans la mort.

« Attends-moi s’il te plaît … Ca ne sera plus très long. »

Puis finalement, il s’endormit, rêvant de celle qu’il avait réussi à protéger toutes ces années sauf du pire ennemi qui soit : son propre père. Le roi Théor qui avait tué sa fille. Ses rêves devinrent des cauchemars récurrents, cauchemars où il n’arrivait pas à la sauver, la voyant perpétuellement mourir devant ses yeux.

Lorsqu’il se réveilla, il avait l’impression de se sentir différent. Toute la journée, il n’adressa pas la parole aux autres rebelles. Il se sentait mal, terriblement mal, la migraine n’étant pas partie. Puis finalement, Arkanar lui ordonna d’aller prendre le château de l’intérieur.

« Ca sera fait … comme convenu. » murmura le jeune homme aux cheveux blonds.

Il ne l’aimait pas, il ne l’aimait pas du tout mais il lui obéissait. Ce n’est pas qu’il n’avait pas le choix, loin de là. Enfin, si … Il avait le choix … mais pas pour ce genre de choses. Finalement, ils ne furent que cinq à s’y rendre. Mais c’était bien suffisant.

« Suivez-moi et jonchez les murs pour ne pas vous faire repérer. »

Les rebelles hochèrent la tête alors qu’ils s’exécutaient tous les uns après les autres. Voilà … Comme ça, c’était parfait. Peu à peu, il se dirigeait vers … l’endroit où Terria et lui avaient pris l’habitude de s’enfuir. En fait, ce n’était même pas son secret, cela avait été celui de Terria. Terria … Il la trahissait.

« C’est pas vraiment le moment de pleurer, Earnos. »

« Hein ? Quoi ? Je pleure ? Oh purée … Désolé, je ne sais même pas pourquoi. » bredouilla le jeune homme avant de montrer un buisson, commençant à pousser les branches pour laisse paraître un trou. La dernière utilisation … avait été celle … AH … Non !

« C’est vrai, y avait bien un trou ! Je passe en … »

« Non, vous me laissez passer ! Sinon, vous allez vous faire repérer. Je vais m’occuper de ça. » coupa le jeune homme aux cheveux blonds.

Ces imbéciles allaient tout faire capoter, il en était sûr et certain. Il valait bien mieux que ça soit lui qui s’en occupe plutôt que de les laisser faire ! Ces idiots ! Il passa le premier dans le trou, ressortant de l’autre côté en restant dans les buissons. Personne … Tant mieux. Il murmura ensuite aux autres :

« Vous pouvez venir … La voie est libre. Heureusement. »

« Aucun problème, on arrive. Aller, passe en second, je passe en dernier. Aller, aller, on se dépêche, vite. On ne doit pas perdre de temps, les autres attendent que nous ouvrions la porte. D’ailleurs, on a aussi le signal à faire quand ça sera le cas. »

« Hahaha … Pour le signal, j’ai ma petite idée sur son utilisation. Je suis sûr que les soldats s’en remettront pas de ce j’ai comme idée en tête. »

Hum ? S’ils pouvaient arrêter de discuter et plutôt bouger leurs culs, ça serait bien mieux ! Finalement, les autres rebelles arrivèrent à sa suite alors qu’il murmurait :

« Maintenant, rendez-vous à la salle qui permet l’ouverture des portes. Vous ne devriez avoir aucun mal de toute façon. »

« Et toi ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Où est-ce que nous nous trouvons exactement ? »

« Bon … Je vais vous guider une partie puis on se sépare alors. » déclara le jeune homme aux cheveux blonds avant de soupirer, sortant des buissons. Aussitôt, les autres rebelles firent de même, l’un d’entre eux plantant une aiguille dans le coup d’un garde qui faisait sa ronde, le tuant net. Earnos ne détourna pas le regard, observant avec neutralité le corps mort à ses pieds. Tsss … Voilà donc … ce qui se passait réellement dans ce monde.

« Je vais aller dire ce que je pense de lui au roi. Je n’aurai aucun mal à m’y rendre. Vous, vous pouvez partir sur la droite, vous trouverez facilement les mécanismes. »

Les rebelles s’exécutèrent, laissant seul le jeune homme qui allait de son côté. Oui, il savait où se rendre … Il avait l’infime conviction qu’il ne pouvait se trouver que là. Le roi ne dormait plus ou presque depuis la mort de Terria. Cela était de notoriété publique. Alors, ça ne servait à rien de se diriger vers la chambre du roi. D’ailleurs, sur son chemin, il n’y avait aucun garde ou presque, ce qui était assez étonnant en même temps.

« Bizarre … On dirait presque qu’il m’attend. Le roi ne serait pas assez stupide pour ça. Non, il veut ma mort et rien d’autre … Il n’y avait pas d’autres solutions. Mais alors, qu’est-ce que tout ça veut dire ? » murmura le jeune homme alors qu’il se trouvait devant la gigantesque double porte menant à la salle du trône. Il l’ouvrit, pénétrant à l’intérieur.

« Si c’est le roi que tu cherchais, il n’est plus présent dans le château. » annonça une voix puissante et pourtant neutre alors qu’il remarquait une ombre sur le trône du roi. Si ce n’était pas le roi, qui était-ce ? Non ? Quand même pas … « Je me doutais bien que tu avais quelque chose derrière la tête, j’ai donc pris mes précautions. Désolé, mais tu es piégé, mon fils. »

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