Chapitre 59 : Se sentir trahi

ShiroiRyu
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Chapitre 59 : Se sentir trahi

« Est-ce que tu peux attendre un tout petit peu, Tery, s’il te plaît ? »

« Bien entendu, Elen. Mais par contre, je te rappelle l’Ombre dès l’instant où tu reposes ce masque sur ton visage, c’est bien compris ? » répondit-il alors qu’elle hochait la tête, lui souriant avec tendresse. Elle s’éloigna pour revenir quelques minutes plus tard, son corps recouvert par les deux habituelles capes tandis qu’elle tenait son masque blanc fissuré dans sa main droite. Elle le posa sur son visage, le jeune homme disant : « L’Ombre. » Elle décida ensuite de le retirer une nouvelle fois, Tery murmurant : « Elen. » Et ainsi de suite pendant quelques instants. A chaque fois qu’elle posait et retirait son masque, le jeune homme prononçait le nom par lequel elle l’appelait. Enfin, elle retira à moitié son masque, tirant la langue avant de dire dans un grand sourire :

« On va arrêter là pour aujourd’hui, d’accord ? »

« Aucun souci, Omlen. » dit-il avant qu’elle ne hausse un sourcil. Drôle d’appellation, elle le reconnaissait parfaitement mais bon … Elle rigola une nouvelle fois, repositionnant correctement son masque avant de donner un petit coup sur le crâne de Tery.

« Allons-y … Je pense qu’ils nous attendent. Nous nous sommes assez promener pour la journée, je pense. Et puis … Bon … C’était quand même un bon moment non ? »

« Oui … Comme je te l’ai dit, je n’ai rien contre le fait de recommencer ces petits instants à deux quand tu le désires. » répondit-il alors qu’elle venait chercher sa main.

Donc autant y aller … Ce qu’elle désirait en ce moment, c’était simplement garder sa main dans la sienne. Il remarqua qu’elle n’avait pas remis de gant sur sa main droite contrairement à celle de gauche comme si … Elle avait déjà tout prévu.

« Tiens … Tery … Tu penses qu’ils vont réagir comment quand ils vont nous voir revenir ensembles ? » demanda la jeune femme masquée avec une fausse interrogation.

« Hum … Connaissant Clari, elle va sûrement nous faire toute une scène et pour le cas de Manelena, je la sens assez adulte et mature pour ne pas se poser de questions. Elle n’ira pas s’imaginer des choses contrairement à ce que l’on peut croire. »

« Et qu’est-ce que l’on peut croire, Tery ? »

« Hum … Non rien du tout. Je ne pense pas qu’il soit possible de s’imaginer quelque chose d’assez tordu et compliqué de toute façon. Ne t’en fais donc pas, Elen. »

« AH ! Tu m’as appelée Elen alors que j’ai mon masque ! » s’écria t-elle bien que cela sonnait faux. Elle voulait simplement le titiller sur ce point.

« Je t’appellerai l’Ombre qu’en public, dans le privé, je verrai suivant la situation. »

Comme ça, il était sûr qu’au moins, il ne commettrait pas de bêtise. Ils quittèrent la forêt après quelques minutes de marche, les deux personnes se dirigeant maintenant vers l’auberge où normalement le reste du groupe les attendait. Avant de pénétrer dans le bâtiment, Tery relâcha la main de l’Ombre, celle-ci faisant simplement un léger hochement de tête pour bien signaler qu’elle comprenait son geste.

« Ah ! Vous voilà enfin ? Et comme c’est bizarre … Vous étiez partis séparément et vous revenez en même temps. » vint dire la voix de Clari sur un ton légèrement cassant alors qu’elle apercevait le duo. Manelena et Royan quand à eux restaient parfaitement muets, signe qu’ils n’avaient rien à dire à ce sujet. Tant mieux … Ah … Clari s’était levée pour venir s’asseoir sur une autre chaise, empêchant l’Ombre et Tery d’être assis l’un à côté de l’autre mais de chaque côté de sa personne.
« C’est un peu pathétique … de ta part, Clari. » répondit le jeune homme en s’installant après avoir tiré la chaise à l’Ombre pour qu’elle puisse s’asseoir. Un geste qui fit grincer des dents la jeune femme aux couettes blondes.

« Je ne t’ai pas demandé ton avis, l’éclopé. Ca fait le malin alors que ça a un bras brisé. »

« Blablabla, Clari … Bon par contre … Maintenant, si on était un peu plus sérieux … Peut-être que vous en avez déjà discuté entre vous mais comment allons-nous faire ? »

Il avait posé une question très vague mais pourtant, tous et toutes savaient de quoi il parlait. Il n’y avait pas cinquante mille choses sur lesquelles ils pouvaient discuter.

« Nous vous attendions puisque vous êtes aussi bien concernés l’un que l’autre par cette histoire. » répondit Manelena sur un ton neutre et distant, bien trop pour que cela semble normal. Pourtant, les médaillons étaient plus qu’importants, n’est-ce pas ? Et comme il ne l’avait pas oublié … Ils n’étaient pas du même côté … Loin de là …

« Et bien … Par où est-ce que l’on peut commencer ? Enfin … On peut faire un petit récapitulatif de tout ce que nous possédons, n’est-ce pas ? » reprit le jeune homme aux cheveux bruns, cherchant à faire la discussion en espérant y arriver.

« Les médaillons du royaume d’Honoros sont déjà entre nos mains pendant que nous agissions à Mekalarma et à Claudiska. Donc, à l’heure actuelle, il faudrait surtout savoir ce qui s’est passé de votre côté avec Traslord. Combien de médaillons avez-vous ? » demanda la jeune femme aux cheveux argentés, ses yeux rubis se posant sur Royan et l’Ombre.

« Nous en avons deux sur trois. Le troisième doit être dans les mains du commanditaire de ceux qui ont tué mes frères. » répondit Royan, fixant Manelena d’un air neutre bien que cela semblait complètement différent. Il la regardait froidement comme si … quelque chose s’était passé entre eux deux.

« Donc au final … Nous avons huit médaillons … Trois de Mekarlarma, trois de Claudiska, deux de Traslord. Ce qui est plutôt un très bon chiffre en sachant le délai dans lesquels nous les avons récupérés. De plus, il y a au total une quinzaine de médaillons donc nous en avons plus de la moitié en ce lieu. » reprit Manelena, croisant les bras. « Je pense qu’il vaut mieux que nous fassions cela à tête reposée. Malgré que cela fasse quelques jours, il vaut mieux ne pas trop réfléchir à cela pour deux ou trois autres jours. Reposez-vous encore quelques jours et ensuite, nous aviserons quoi faire. Sur ce … Je vais me promener pour le reste de la journée. » termina Manelena avant de se lever de son siège, s’éloignant sans d’autres mots sous le regard intrigué des quatre autres personnes. Qu’est-ce que … Qu’est-ce qui venait de se passer avec elle ? Il était difficile de comprendre … Mais bon … C’était franchement bizarre de sa part. Lui-même ne l’avait jamais vu se comporter ainsi.

« Enfin bon … Ca veut dire qu’on a encore quelques jours de libre. » conclut-il en tournant brièvement son regard vers l’Ombre. Celle-ci hocha la tête tandis que Clari marmonnait :

« Mouais … Je suis pas réellement convaincue qu’il faille perdre trop de temps personnellement. Je vais aller en parler à Manelena. »

Elle se leva à son tour, pestant légèrement en direction d’Elen tandis qu’elle quittait l’auberge à son tour. Lorsqu’elle ne fut plus là, la voix de Royan se fit entendre :

« Cela semble devenir assez problématique, visiblement … Nous ne pourrons pas trouver un terrain d’entente, cela me semble malheureusement impossible. C’est bien parce que vous êtes plutôt proche de l’Ombre que je parle en ce moment même. »

Hum ? Comment ça ? Oui … Il ne niait pas que lui et l’Ombre, ils étaient plutôt bon amis mais c’était plutôt … La conséquence de tout cela. Parce qu’il était ami avec elle, Royan parlait ? Et surtout il parlait de ce qui se passait maintenant.

« Vous êtes de Shunter … Ces deux femmes aussi … Vous êtes issus d’une nation qui fait la guerre aux autres. D’après ce que j’ai cru remarqué et comprendre, vous êtes des soldats haut placés dans la hiérarchie militaire de ce royaume. »

« AHEM … Pas vraiment … Surtout que j’ai crée pas de problèmes. » rétorqua le jeune homme aux cheveux bruns, un petit rire émanant de la bouche de l’Ombre.

« Qu’importe … Ca ne change rien au fait que vous êtes nos ennemis au cas où vous ne comprendriez pas où je veux en venir. Vous recherchez les médaillons pour une raison bien différente de celle de l’Ombre. Je n’arrive pas à saisir pourquoi vous avez une telle relation tout les deux alors que vous êtes ennemis. »

« Car tu es trop jeune pour comprendre. Tout n’est pas tout noir ou blanc … Malgré nos magies diamétralement opposées. » répliqua une nouvelle fois Tery alors que l’adolescent accusait le coup. Lui ? Trop jeune ? Quelle blague … Ce n’était pas un soldat qui pouvait dire ça à un prince malgré la différence d’âge. Il était passé par des choses bien plus horribles et difficiles que cet homme. Qu’est-ce qu’il croyait ? « Si tout était aussi simple, tu ne crois pas que j’essayerai déjà de te tuer pendant ton sommeil pour récupérer les médaillons ? Pareil pour Clari et Manelena. Je ne sais pas ce qu’elles pensent mais personnellement, il est hors de question que je m’en prenne à vous deux. »

« Tu vois ? Moi, je le sais, je fais pleinement confiance à Tery. Je sais qu’il ne me fera jamais de mal car ça n’a jamais été son but … Enfin, plus depuis longtemps. » murmura l’Ombre bien que sa voix put se faire percevoir par les deux autres personnes. Elle parlait de leur rencontre, de leur début alors que maintenant c’était tout le contraire. Ils se protégeaient mutuellement. Elle se releva subitement, prenant une chaise pour venir s’asseoir à côté de Tery.

« Mais qu’est-ce que tu fais ? Hey … Hey … Je sais quand même … »

« Te débrouiller ? Alors que tu as un bras cassé ? Laisse-moi m’occuper de tout ça mais ne t’inquiètes pas, je ne te donnerai pas à manger. »

« Merci bien … sinon, je sens que je ne saurais plus où me mettre. »

Hihihi. Elle évita de rigoler, Royan passant une main sur son front en se demandant s’il ne rêvait pas. Il voyait l’Ombre qui commençait à couper la viande de Tery, repas qu’ils avaient commandé alors qu’ils étaient arrivés. Il avait vraiment l’impression d’avoir affaire à un couple bien qu’aucun des deux ne semblait prendre les devants.

« Enfin … Ce n’est pas mon problème. » dit-il subitement, l’Ombre se tournant vers lui :

« Hein ? De quoi ? Souviens-toi que si tu as un souci, on peut t’aider. »

« Le souci n’est pas de votre part … Je ne suis pas bête et candide contrairement à vous deux. Je sais à quoi m’attendre mais j’espère que la désillusion ne sera pas trop forte pour vous deux. » trancha Royan en se relevant, quittant l’auberge.

« Je ne sais pas ce qui leur prend … Mais est-ce que tu crois vraiment que je suis trop … candide ou immature, Tery ? » demanda la jeune femme masquée, Tery récupérant un morceau de viande avant de le mettre en bouche. Dès qu’il eut terminé, il vint dire :

« Je ne sais pas … Mais maintenant, j’avoue que tout ça m’inquiète énormément. Je te conseille de rester sur tes gardes, l’Ombre … On ne sait pas ce qui nous attends. »

« Bien sûr … Mais bon, de toute façon, nous restons côte à côte donc il n’y a pas de quoi avoir peur. Je ne m’en fais pas puisque nous resterons ensembles. »

« Si seulement … Mais je ferais de mon mieux pour ne pas te perdre de vue. » marmonna le jeune homme aux cheveux bruns, tentant de manger sans y arriver. C’était bizarre mais à cause de tout ce qui avait été dit par les trois autres personnes … Il se sentait un peu démotivé … Il reçut une petite caresse dans le dos, l’Ombre murmurant :

« Ne t’en fait donc pas … Je ne sais pas ce qui se passe avec eux mais tu n’as pas à t’inquiéter le moins du monde, Tery. On va régler tout cela à l’amiable. »

« Si seulement … Je l’espère vraiment, Elen. »

Oh … Il venait de prononcer son prénom alors qu’elle remarquait que c’était possible. Ils étaient seuls … enfin à leur table. Et puis elle commençait un peu à ne plus être si gênée … de l’entendre son prénom. Il n’était pas si laid que ça de toute façon non ? Elle appréciait de l’entendre sortir de la bouche de Tery.

« Et maintenant … Qu’est-ce qu’on est sensé faire ? » demanda t-il.

« J’avoue ne pas en avoir la moindre idée, Tery. Tu veux encore passer un peu de temps ensembles ? Comme tu as dormi pendant trois jours, tu ne connais pas la ville. Je me suis un peu promenée depuis le temps et … »

« Oh … Je pensais que tu m’avais surveillé sans arrêt pendant ma convalescence. »

« … … … J’ai menti … Ce que tu dis est vrai … Mais bon … J’avais envie de te guider. »

Elle disait cela avec un grand sourire alors qu’elle se levait. Elle avait surveillé le jeune homme pendant trois longues journées mais cela avait été plus que satisfaisant et intéressant … Elle ne s’en voulait pas le moins du monde. Comme il était prévu qu’ils aillent se promener, ils terminèrent de manger ensemble avant de se retrouver en-dehors de la taverne. Dès cet instant, il prit sa main, annonçant :

« Bon et bien … Je ne fais que te suivre alors. Guide-moi donc, l’Ombre. »

Oh … D’accord ! Elle était heureuse qu’il la laisse faire ! Elle commença à marcher avec lui à travers les ruelles, les deux personnes regardant à gauche et à droite, nullement intéressées par les objets ou presque. Il s’était arrêté devant plusieurs colliers assez singuliers. Il n’y avait qu’une sphère blanche en partie translucide, une minuscule tornade tournoyant à l’intérieur alors qu’un bout dépassait de la sphère. Comme le marchand voyait que le jeune homme aux cheveux bruns était intéressé, il prit la parole :

« Si vous avez du mal à respirer, que cela soit dans l’eau ou alors car vous avez un problème, cette sphère en plus d’être magnifique à regarder vous permet d’avoir une nouvelle bouffée d’oxygène. Il suffit d’insérer la bouche là-dessus et d’inhaler un bon coup. La tornade s’arrêtera de tournoyer au fur et à mesure. Si on lui laisse le temps, la tornade retournera à sa vitesse d’origine et rechargera l’objet en oxygène. Chaque sphère a une tornade spécifique, qui va plus ou moins vite. Cela fait donc plus ou moins de minutes pour respirer. »

Hum … Il voyait, il voyait … Il observa les différents prix. Il n’avait pas réellement utilisé d’argent ces derniers temps. C’était Manelena qui payait tout grâce à l’argent de l’armée. Il pouvait donc … Oui … Il fit son choix, désignant un pendentif avant de sortir une bourse d’argent. Il retira le nombre de pièces nécessaires pour l’achat, le marchand le remerciant alors qu’il s’éloignait avec l’Ombre. Il tendit le pendentif, murmurant :

« Cadeau de ma part. Tu n’as pas à refuser, l’Ombre. »

« Je n’allais pas refuser … Merci beaucoup, Tery. Il faudrait … que je réfléchisse à t’en offrir un aussi. Comme ça, nous resterons proches. »

« Hum ? Je n’ai jamais pensé le contraire de toute façon. »

Il avait dit cela sur un ton neutre bien qu’il voulait se montrer quand même sympathique. Il se sentait proche d’elle, ça ne datait pas d’hier et il ne fallait pas rêver. Bon … Où est-ce qu’ils allaient ? Hum ? Ils se dirigeaient vers la sortie de la ville ?

« Que comptes-tu faire, l’Ombre. ? » demanda t-il avec une légère pointe d’inquiétude.

« Et bien … Je pensais … que comme nous sommes à nouveau seuls, nous pourrions recommencer notre petite séance ? Même si ça ne fait même pas deux heures … depuis la dernière. Enfin, ça ne te dérange pas ? »

« Pas le moins du monde, Elen. » répondit Tery en lui souriant, la jeune femme masquée s’accrochant bien plus à son bras gauche maintenant. Lorsqu’ils quittèrent la ville, elle s’apprêtait à retirer son masque mais s’arrêta dans son mouvement, tournant son visage vers la droite en prenant la parole :

« Mais … C’est Manelena, Clari et Royan ? Qu’est-ce qu’ils font ? »

Elle avait désigné d’un doigt les trois personnes qui semblaient s’éloigner. Est-ce qu’ils devaient les prévenir ? Non … Ils allaient plutôt les suivre. Le retirage de masque pouvait parfaitement attendre. Et comme ils étaient capables d’être plutôt discrets, ils n’allaient pas se faire remarquer.

« Je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée, Elen … Mais bon … J’avoue que je suis plutôt intrigué, moi aussi. Allons-y. » murmura le jeune homme aux cheveux bruns, commençant à la suivre alors que le trio devant eux s’enfonçait dans la même forêt qu’eux, il y a plusieurs heures.

« Arrêtons de tourner autour du pot. Je ne suis pas comme ces deux … simplets. »

Ce fut la voix de l’adolescent qui avait pris la parole en première alors qu’Elen et Tery se sentirent aussitôt visés par ses propos. Deux simplets ? Ca commençait très bien … Ou non. L’adolescent reprit d’une voix calme :

« Je sais parfaitement aussi que les assassins envoyés pour nous tuer, moi et mes frères sont issus de Shunter. Enfin, malgré que … Clari soit assez impressionnante avec son caractère, je ne la crois pas capable de tirer toutes les ficelles. Il y a quelqu’un qui n’a pas arrêté d’être suspect à mes yeux depuis le début et c’est vous … Manelena. »

Manelena ? Elle était arrivée un peu comme un cheveu sur la soupe mais pourquoi autant de suspicions ? La jeune femme masquée empêcha Tery d’avancer alors que Clari croisait les bras, Manelena poussant un profond soupir :

« Je ne vois pas où tu veux en venir … Mais il est vrai que tout cela n’allait pas se terminer dans la joie et la bonne humeur. Je pense bien qu’il était impossible que nous restions ensembles. Je ne traiterai pas cette femme masquée et Tery de simplets … mais de candides. Ils ne sont pas capables d’envisager tout ce qui se trame autour d’eux. Je te poserai une unique question : comptes-tu nous donner vos médaillons ? »

« Et savoir que vous les avez tous réunis ? Je ne suis pas stupide à ce point. Malgré le fait que je ne sache pas à quoi ils servent, je me doute que ça ne soit pas pour le fait de les collectionner. » répliqua aussitôt l’adolescent, fronçant les sourcils.

« On peut savoir ce qui se passe ici ? »

Il s’était libéré de l’étreinte de la jeune femme masquée, celle-ci arrivant à la suite de Tery. Il n’allait pas laisser tout ça se passer dans son dos. Il ne savait pas ce qui se passait mais ça n’allait pas tarder. Clari sembla peinée, lui répondant :

« Quelque chose que je pense, ne te concernait pas, Tery. »

« Ca concerne les médaillons … Je pensais que nous allions régler ça à l’amiable, mais ce n’est visiblement pas le cas hein ? Qu’est-ce qui vous prend tous ? »

« … … … Assez perdu de temps. » annonça Manelena, tendant son épée bâtarde en direction de Royan, reprenant : « Donnez-nous vos médaillons. »

« Hein ? Manelena … On va en discuter plus calmement. Range cette épée. Ils sont avec nous, je te rappelle. » dit le jeune homme aux cheveux bruns, se positionnant devant Royan.

« Pousse-toi, Tery. C’est un ordre. » souffla la jeune femme aux cheveux gris, son regard pointé vers le jeune homme, celui-ci ne bougeant pas d’un pli.

« Manelena, je ne pense pas que j’ai à t’obéir à ce sujet. Nous n’aurions jamais récupéré ces médaillons sans leur aide. Comme j’ai pu l’entendre, nous ne savons même pas à quoi servent ces médaillons. Je ne vois pas ce qu’ils ont de si important mais ça ne vaut pas la peine de les trahir et de les menacer à mes yeux. »

« Je ne me répéterai pas Tery. Ne me force pas à te tuer. »

« Mais qu’est-ce qui te prend bon sang ? Ca ne va pas ? Je ne pense pas que la maréchale aurait voulu qu’on règle … tout ça … comme ça. Elle n’est pas stupide à ce point. Envoyons-lui une lettre et on verra ce qu’il faut faire. »

« Fais donc … Je vais même pouvoir te la décrire précisément. » répondit Manelena avec un sourire ironique alors qu’il ne comprenait pas. Le jeune homme ne comprit pas tout de suite alors qu’elle reprenait : « Et bien, qu’attends-tu ? Que je te donne un morceau de papier, Tery Vanian ? Ou alors, tu penses avoir saisi ? »

Clari s’était aussitôt éloignée alors qu’une aura sombre entourait maintenant la jeune femme aux cheveux argentés. Tery se positionna, commençant à trembler légèrement :

« Je … Je … Euh … Depuis … Depuis quand … »

Il reconnaissait cette aura. Il la reconnaissait parfaitement. Malgré les semaines qui s’étaient écoulées … C’était une impression qui ne le quittait jamais. Il ne pouvait pas l’oublier ! Il ne pouvait pas … l’imaginer autrement … Ah … Ah … Ah … Il fit quelques pas en arrière, le corps tout entier de Manelena s’étant mis à briller d’une lumière sombre. C’était … C’était bête de penser ainsi mais c’était bel et bien le cas. Peu à peu, une armure noire apparaissait sur la globalité du corps de la jeune femme aux cheveux argentés, cheveux qui devenaient invisibles en même temps que la globalité de son visage. Il n’y avait que ses deux yeux rouges … Seulement eux … Il s’en rappelait.

« Depuis le début. Visiblement, vous étiez deux incompétents dans Mekalarma, il me fallait donc me déplacer personnellement pour régler cette histoire. »

« Qui … Qui est-ce ? Tery ? C’est … C’est elle la maréchale ? Celle qui t’a … »

« Torturé ? C’est exact mais cela n’aurait jamais dû être nécessaire s’il ne s’était pas montré aussi imbécile sur le moment. Il n’avait qu’à me prévenir tout de suite qu’il avait le médaillon et cela se serait passé bien plus doucement. Assez perdu de temps. Donnez-moi les médaillons maintenant avant que je ne décide d’en venir à utiliser réellement mes lignes d’Alzar. » termina l’imposante femme en armure noire, tendant sa main vers eux.

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