Chapitre 6 : Comment faire ?

ShiroiRyu
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Chapitre 6 : Comment faire ?

« Mais mais mais … Olistar ? Qu’est-ce que je dois faire ? »

« Nous devons rentrer au palais avant qu’il ne soit trop tard. Suivez-moi maintenant … »

« Snif … Snif … Ma foreuse, ma foreuse est cassée. Papa et maman … ils me l’avaient offerte pour mon anniversaire. Snif .. Snif … Ils vont être tristes. »

Mais pas autant que lui. Le garçon aux cheveux violets regardait l’enfant aux cheveux blonds au sol, tentant de récupérer les morceaux de sa foreuse. Elle était brisée, il n’y avait presque aucune chance qu’il arrive à la réparer.

« De base, cet outil est de mauvaise facture. Il se serait rapidement brisé par un choc trop violent. Tu ne perds rien dans le fond. »

« Olistar ? Mais mais … ça ne se dit pas, ça ! Surtout si c’est un cadeau ! » bredouilla la jeune fille aux cheveux blonds, le regardant avec étonnement. Earnos avait relevé son visage, ses yeux complètement vides d’expression alors que ses paumes étaient ouvertes.

« Un simple outil ? C’est un cadeau ! UN CADEAU DE MES PARENTS ! »

Cette fois-ci, il avait vraiment ressenti la colère de l’enfant voire même un peu de haine de sa part. Olistar se retourna vers l’enfant-Aspicot, remarquant alors les deux dards qui sortaient de ses poignets. Par rapport à ceux d’un adulte, ils étaient ridicules mais il n’était pas aveugle, il voyait bien un liquide vert qui suintait au bout des dards.

« Tu veux tenter de m’empoisonner, n’est-ce pas ? »

Alors il vaut mieux prendre ses précautions. D’un geste nonchalant, il fit un pas sur le côté, esquivant les mains d’Earnos avant de le prendre par le bras. D’un petit mouvement du pied, il souleva le corps de l’enfant au-dessus du sien pour le projeter tout simplement sur le sol.

« Et voilà chose faite. Cela devrait normalement te calmer. »

L’enfant blond resta au sol, parfaitement immobile tandis qu’Olistar retournait à côté de la princesse Terria. Celle-ci voulut ouvrir la bouche, bafouillant :

« Oli… Olistar mais … c’était pas de sa faute. Il était en colère et … »

« Non, ce n’était pas de sa faute mais la colère qui l’envahie est peut-être très dangereuse. Par mesure de précaution, j’ai préféré m’en occuper. Maintenant, veuille me suivre, princesse Terria, nous n’avons que trop durer en ce lieu. »

« Sn … Snif … Je me vengerais ! Je me vengerais ! Vous verrez tous les deux ! Princesse ou pas ! Je me vengerais tous les deux ! Je vous le promets ! »

Une promesse de vengeance ? L’enfant violet s’arrêta une nouvelle fois dans ses mouvements. De la vengeance à son âge ? De la vengeance ? Pour un simple objet ? Non … Il valait mieux ne pas trop se concentrer sur ça. Bon, il devait partir avec la princesse Terria.

Quelques heures plus tard, _il se retrouve face à la princesse Terria, au beau milieu des jardins royaux. Celle-ci est assise sur un banc, tremblante de tout son petit être :

« Vraiment ? Dis … Dis … Euh … Tu crois qu’il me pardonnera un jour ? »

« Vous pensez encore à ce qui s’est passé, princesse Terria ? Il n’y a que peu voire aucune chance que vous le revoyez. Ce royaume est gigantesque. »

« Mais si cela doit arriver ! Comment est-ce que je dois réagir ? Snif … Je voulais pas que ça se passe comme ça ! Pourquoi ça s’est passé comme ça, Olistar ? »

« Car vous avez manipulé cet enfant en jouant sur ses sentiments. Cela n’est pas très correct de votre part mais ce qui est fait est fait. Vous ne pouvez pas revenir en arrière. Vous pouvez juste tenter de l’oublier ou tout faire pour réparer le passé. »

« Olistar ? » demanda la jeune fille, un peu soucieuse du ton employé par le Rapion. Celui-ci a la tête baissée en direction du sol, regardant l’herbe verte. Il finit par relever son visage, fixant la jeune princesse aux cheveux blonds avant de dire d’une voix qui se veut calme :

« Oui ? Y a t-il y a un problème ? Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que je dois faire quelque chose pour vous ou non ? Si ce n’est pas le cas, je pense qu’il est bon pour moi de partir. »

« Hein ? Mais tu ne vas pas me laisser seule ! Tu ne vas pas me laisser seule alors qu’il faut que l’on trouve une solution hein ? Hein ? S’il te plaît ! »

« Princesse Terria, vous n’oseriez pas mettre la faute sur ma personne, je l’espère ? »

Le regard violet qu’il posa sur l’enfant la statufia sur place. Elle eut un petit trémolo, reniflant légèrement avant de sangloter. Elle bredouilla :

« Mais mais mais … Je ne sais pas quoi faire moi ! Snif ! »

« Il vous faudra trouver par vous-même. Je ne peux pas toujours être là pour vous. »

« MAIS MAIS MAIS … Olistar ! S’il te plaît ! Je suis sûre que tu as une idée pour m’aider ! »

« Je vous conseille simplement d’en parler avec votre mère. Elle est capable de vous dire quoi faire. Mais pour cela, il vous faudra du courage pour avouer ce que vous avez fait. Et surtout, n’essayez pas de mentir à votre mère. Vous savez parfaitement que ce n’est pas bon. »

« Parler à maman ? Mais mais mais … elle va me gronder ! »

« Et vous pensez que vous ne le méritez pas ? A vous de réfléchir à cela. Maintenant, je dois moi-même aller me laver et ensuite aller en cours. Bonne journée à vous, princesse. »

Elle voulut ouvrir la bouche pour dire quelque chose mais rien ne sortit de ses lèvres. Olistar n’avait aucune pitié pour elle. Elle se savait en faute ! Elle le savait mais ce n’était pas une raison pour se comporter comme ça ! Ca donnait l’impression qu’il n’avait aucun sentiment ! Comme au moment où il avait parlé à Earnos au sujet de sa foreuse.

« Snif … Je vais aller voir maman, elle me dira quoi faire, oui. » se chuchota t-elle avant de se frotter les yeux pour essuyer ses larmes. Elle quitta les jardins royaux, ne remarquant pas le jeune garçon aux cheveux verts adossé contre une colonne. Il s’éloigna à son tour lorsqu’il la vit disparaître dans un couloir.

Finalement, elle se retrouvait devant la porte la chambre royale, gardée par deux soldats insectes. Ces derniers la saluèrent, évitant de commenter les yeux rougis de l’enfant. Elle toqua faiblement à la porte avant de l’entrouvrir, jetant un œil à l’intérieur. La reine Seiry était en train de se faire brosser les cheveux devant un miroir, tournant son visage vers sa fille en voyant son reflet dans le miroir :

« Et bien ? Que se passe t-il ma fille ? Tu sembles avoir vécu des choses éprouvantes. »

« Maman … J’ai peut-être fait une grosse bêtise aujourd’hui … »

« Oh ? Viens donc tout me raconter et en détails. Mesdemoiselles ? Si vous voulez bien me laisser avec ma fille, refermez donc la porte derrière vous. »

« Comme vous le désirez, reine Seiry. Nous viendrons terminer votre coiffure dès que tout cela sera terminé. Si vous le voulez, nous pourrons nous occuper de votre fille aussi. »

« Qu’est-ce que tu en penses, Terria ? Est-ce que tu voudras la même coiffure que maman ? »

« Euh … Ben oui mais après que je t’ai parlé car c’est très important ! »

La reine Seiry fit un petit geste de la main pour leur signaler de quitter la chambre, chose que les femmes insectes firent dan les secondes qui suivèrent. Enfin, la jeune fille plongea sa tête dans la robe de sa mère, recommençant à sangloter.

« Et si tu commençais par le début, qu’est-ce que tu en penses, non ? Ça ne serait pas une mauvaise idée ? D’ailleurs, tu ne serais pas partie hors du château aujourd’hui ? »

« Ben si … enfin … comme d’habitude mais euh … ce n’est pas ça la grosse bêtise ! »

« Oh ? Il y a pire que cela ? Que de t’enfuir sans aucun garde, ma fille ? Je t’écoute alors, que je vois ce que tu veux dire. Où est donc Olistar ? Il était avec toi, n’est-ce pas ? C’est lui qui t’a trouvé, j’imagine non ? Ou alors, est-ce que je me trompes ? »

« Non non ! Maman, tu ne trompes pas du tout, promis ! Mais euh … Comment dire, c’est un peu compliqué, je dois t’avouer ! Mais euh … »

« Alors, dis moi exactement ce qui s’est passé. Qu’as-tu fait après avoir réussie à t’enfuir du château encore une fois ? Je me demande si tu n’aurais pas un passage secret par hasard. »

L’enfant sursauta, regardant sa mère de ses yeux rubis. Com… Comment est-ce qu’elle savait cela ? Pourtant, à part le sourire de la monarque à la chevelure dorée, aucune parole ne vint chercher cette fameuse informations que l’enfant n’aurait eut aucun mal à divulguer.

« Mais bon, ce n’est pas le sujet de la conversation, n’est-ce pas ? »

« Alors maman … Ben, je suis partie me promener du côté des foreurs. Tu sais, ce sont les insectes qui ont de grosses machines dans les mains. »

« Et qui creusent des galeries pour des nouveaux quartiers pour de futurs insectes. »

« Oui mais euh voilà … Je me suis cachée et je suis tombée sur un garçon-insecte ! C’était un Aspicot en fait ! Il a été très gentil avec moi ! »

« Alors ? Quel est le problème ? Tu peux me le dire ? Quel est le nom de ce jeune insecte ? »

« Earnos ! C’est un garçon-Aspicot ! Il était très jeune ! Comme moi en fait ! »

« Un jeune Aspicot … je vois, je vois … mais cela n’explique pas ce qui s’est passé pour que tu considères que ça soit une grosse bêtise, n’est-ce pas ? »

« Ben euh … Alors, je vais te raconter la suite. »

Mais déjà l’enfant n’osait plus lever les yeux, pour regarder sa mère en face à face. Il fallait dire qu’elle était terrorisée ou presque par ce qu’elle allait révéler. Déglutissant, elle prit une profonde respiration malgré son jeune âge … avant de recommencer à pleurer.

« Ma fille ? Je pensais que tu allais me donner la raison. Ne trouves-tu donc pas le courage ? »

C’était de ça dont elle manquait ! Du courage ! Du courage de lui dire la vérité ! Du courage d’affronter les réactions de sa mère après ce qu’elle avait fait ! Voilà tout ! Elle n’était qu’une enfant, il ne fallait pas l’oublier, non plus. Juste une petite enfant de rien du tout. Peut-être une princesse mais … dans des moments comme ça, la royauté n’avait aucune importance.

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