Chapitre 7 : Refus cinglant

ShiroiRyu
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Chapitre 7 : Refus cinglant

« Alors, tu sais quoi faire, n’est-ce pas ? »

« Maman … j’ai juste peur … euh d’y ailler seule. Puis en même temps, j’ai pas vraiment de sous pour payer tout ça et … euh … »

« Ne t’en fait donc pas, n’oublie pas qui tu es, non ? Olistar t’accompagnera si nécessaire. Holikan aussi, ce n’est qu’un simple achat, non ? »

« Oui mais en même temps, je dois euh … aller m’excuser et je sais pas trop comment faire. Puis bon, s’il est pas content envers moi, je fais comment, maman ? »

« Oh ? Mais c’est à toi de le découvrir, ma petite fille adorée. Allez, vas-y. »

Elle lui confia une petite bourse d’argent, beaucoup trop pour une simple enfant tandis qu’Olistar se rapprochait déjà de la jeune fille en hochant la tête positivement.

« Je te charge de la protéger et la surveiller, Olistar. Je t’en sens capable, n’est-ce pas ? »

« Vous pouvez me confier sa vie, reine Seiry, vous ne serez jamais déçue. » déclara l’insecte aux cheveux violets en s’inclinant respectueusement devant elle.

« On y va, Olistar ? Euh … Je veux pas trop tarder car bon, je ne sais pas comment il va faire sinon ! Euh, enfin bon … enfin, tu veux bien, s’il te plaît ? »

« Bien entendu, princesse Terria. Si vous êtes prête à faire des efforts pour vous excuser, n’est-ce pas logique que de les récompenser ? Suivez-moi. »

Cette fois-ci, ils quittaient le château mais par la sortie officielle. Bien entendu, les gardes furent suspicieux mais la reine Seiry était présente pour leur dire de les laisser passer. Les deux enfants se baladèrent pendant quelques minutes, Terria regardant à gauche et à droite, soucieuse et inquiète, serrant la bourse d’argent contre sa poitrine.

« Je … je dois pas perdre les sous hein ? Il ne faut pas que je les perde. »

« Ne vous en faites pas, si quelqu’un tente quelque chose, il le regrettera amèrement. »

« Je le sais bien mais … s’il te plaît, pas de violence cette fois, d’accord ? »

« Je ne promets rien, cela dépendra de qui entreprendra une action ou non. Mais pour le moment, nous devons trouver un magasin … et donc vérifier pour une foreuse. Cela nécessite un magasin spécialisé, comme vous vous en doutez. »

« Qu’est-ce donc un magasin spécialisé, Olistar ? »

Bon. Visiblement, ce n’était pas vraiment un doute, plutôt le contraire. Il prit une profonde respiration, sans rien dire avant de se diriger vers les quartiers marchands. Mettant correctement la capuche sur le crâne de la jeune fille, il prit sa main avant de regarder autour de lui. Leur mission commençait maintenant.

Une mission ? Car oui, l’adolescent considérait cela comme une mission officielle de la part de la reine Seiry. Il ne fallut guère réellement de temps avant de trouver un magasin spécialisé dans les foreuses et autres outils.

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous, jeunes enfants ? »

« Vous n’auriez aucun problème à nous vendre une foreuse si nous avons l’argent nécessaire pour l’acheter, n’est-ce pas ? » demanda aussitôt Olistar, le vendeur haussant un sourcil.

« Ca se passe pas vraiment comme ça si je peux me permettre … Je vends pas à n’importe qui, surtout si ce sont des enfants. Il va me falloir une … »

« C’est pour un cadeau ! C’est un cadeau que je dois faire ! S’il vous plaît ! Il me faudrait une foreuse pour un enfant ! Un enfant Aspicot ! S’il vous plaît ! »

« Un enfant Aspicot ? Mais de quel âge ? Un enfant ? Vraiment ? »

« Il doit avoir mon âge ! Six ans ! Jai les sous, promis ! » s’exclama la princesse avant de sortir sa bourse rebondie, le vendeur haussant encore une fois un sourcil.

« Qu’est-ce que vous faites avec autant d’argent ? Bon, j’ai compris. Me regarde pas comme ça, toi, je vois parfaitement que tu me fusilles actuellement. »

« Une simple mesure de prévention pour éviter quelques ennuis. »

« Tsss, foutu enfant. Bon, suivez moi, d’après ce que tu m’as dit, j’ai plusieurs modèles qui devraiient convenir à cet Aspicot chanceux. »

Chanceux ? C’était une chance que d’avoir une foreuse ? Earnos était exténué et bien jeune pour travailler, non ? En quoi était-ce de la chance ? Elle n’arrivait pas à comprendre les propos de cet homme. C’était où cette chance ?

« Ne vous en faites pas, dites-nous juste les caractéristiques de chaque outil. Sans vouloir le meilleur du meilleur, le plus important reste que cela soit bien à prendre en main. »

« En plus, vous êtes difficiles pour des gamins, je vous jure. »

« Nous voulons simplement quelque chose qui convienne le mieux … Avoir trop est inutile si on ne sait pas s’en servir. »

« Comme tu parles bieeeeeeeen. » s’exclama Terria sous sa capuche alors qu’Olistar disait :

« Je ne fais que ce que j’estime être bon. Le marchandage, j’en ait l’habitude, je préfère alors me méfier des belles paroles et plutôt alors patienter. »

« Bon sang, ça n’a que six-sept ans et ça se prend déjà pour un adulte. J’ai l’impression d’avoir le plus chiant des clients du dernier mois. »

« Est-ce que vous pouvez me montrer tout cela, je vous pries ? » demanda Olistar.

Voilà, une heure plus tard, ils avaient cette foreuse en main. L’homme aurait bien tenté de l’arnaquer, cela n’aurait pas marché. Il fallait juste retourner au lieu de travail d’Earnos. Cela ne fût pas bien difficile tandis que Terria tremblait de tout son corps. Ils pouvaient le voir travailler au loin, seul et isolé. La foreuse qu’il avait en main était pitoyable et pathétique. Avec lenteur, Olistar plaça une main dans le dos de Terria.

« Allez-y, princesse Terria. C’est le moment de montrer que vous avez du courage. Vous en êtes capable, vous pouvez le faire, n’est-ce pas ? »

« Je ne sais pas vraiment, tu ne veux pas le faire ? C’est toi qui … »

« Princesse … Veuillez ne pas m’agacer inutilement, je vous pries. » rétorqua Olistar avant de la pousser un peu en avant. Elle eut un petit cri couvert par la foreuse d’Earnos, se rapprochant inexorablement de lui jusqu’à ce qu’il s’arrête.
Il se retourna vers la jeune enfant encapuchonnée, observant la foreuse entre ses mains avant de pencher la tête sur le côté. Il avait la mine des mauvais jours et demanda :

« Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? C’est une zone interdite, vous savez ? Vous risqueriez d’être blessé. Vous feriez mieux de vous éloigner. »

« Ea … Earnos ! Pour toi ! » s’exclama la jeune fille en dévoilant son visage, gênée et confuse. Aussitôt, un rictus se fit voir sur les lèvres d’Earnos alors qu’il regardait maintenant la foreuse avec dédain. Avec rage, il repoussa la foreuse en s’exclamant :

« C’est quoi ça ?! De la pitié ?! Vous foutez pas de moi et partez ! Je ne veux pas vous revoir ici ! Et reprenez votre foreuse pourrie ! »

« Cela est un cadeau pour réparer nos erreurs, Earnos. »

« TOI AUSSI, TU ES LA ?! » hurla alors Earnos avant de brandir sa foreuse et de l’actionner en direction d’Olistar. Celui-ci ne fût guère impressionné avant de venir récupérer la foreuse que la princesse voulait offrir à Earnos. Il haussa les épaules, se rapprochant de Terria avant de lui dire de revenir, cela ne servait à rien de discuter. Ils reviendront dans quelques jours si nécessaire mais il était hors de question qu’ils abandonnent cette bataille. D’ailleurs, maintenant, il avait réussi à piquer sa curiosité. Cet enfant-Aspicot ne donnait pas l’impression d’être revanchard et matérialiste … quelque chose clochait dans sa réaction.

« Snif … Maman, ça n’a servit à rien du tout. »

« Oh ? Il n’a pas accepté tes excuses ? Vrament ? Mais qu’est-ce que tu lui as dit ? »

« Ben … maman, je lui ait dit que j’étais désolée, que c’était pour m’excuser, me faire pardonner mais il m’a pas vraiment écouté et il était encore plus en colère quand y a eut Olistar, snif … Olistar qui n’a rien fait de mal non plus ! »

« Pardonnez moi reine Seiry, princesse Terria, je dois m’en aller. J’ai quelque chose d’important à faire, j’espère que vous comprendrez ma démarche. Je m’en vais tout de suite. Princesse Terria, ne vous inquiétez pas, ce n’est que passager. »

La mère et la fille le laissèrent partir bien que Terria se demandait ce qui se passait. Rapidement, il avait quitté le château une nouvelle fois pour retourner alors à cet endroit si particulier … l’endroit où Earnos travaillait … encore.

« Il n’est pas ainsi. Ce n’est pas dans son comportement habituel. »

Il se répétait encore et encore cela … sans même se sentir peiné par toute cette histoire. Alors pourquoi est-ce qu’il s’en préoccupait autant ? Quelque chose clochait avec lui ? Mais pourtant, il n’arrivait pas à trouver quoi. Etrange, c’était étrange.

« Mais je finirais bien par trouver pourquoi il se comporte ainsi. »

Fierté personnelle ? Nullement, il n’était pas ainsi. C’était simplement un renseignement, comme il avait l’habitude de vouloir en obtenir. Ce n’était donc pas un mal, loin de là mais est-ce que les gens allaient comprendre cela ?

« De toute façon, comme s’ils avaient à être au courant. »

Voilà la seule réplique qui s’inscrivait dans sa tête. Si cela dérangeait quelqu’un, qu’importe ! Il n’était pas là pour se préoccuper des autres mais seulement de ce qui avait réellement une importance. Et à l’heure actuelle, l’importance résidait dans ce jeune garçon aux cheveux blonds. Qu’est-ce qu’il allait faire après le travail ? Mais aussi, pourquoi … il détestait autant la princesse Terria ? Surtout après une telle excuse de sa part. Earnos avait sûrement compris qu’elle était sincère et confuse … n’importe qui aurait accepté.

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