Chapitre 8 : Proposition

ShiroiRyu
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Chapitre 8 : Proposition

« Emairon ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Tu en fais une drôle de tête. »

« Je … Je ne sais pas … Je … Ah … Non … Ce n’est pas bien grave, Sephyria. Je ne vais pas t’embêter avec ça plus longtemps. Ca ne te concerne pas et je n’ai pas à t’embêter par rapport à mes problèmes de cœur. Enfin, je crois que c’est un problème de cœur. »

« Lania, n’est-ce pas ? De toute façon, comment te dire … Hum … Je sais ce que je vais faire. Reste ici au lieu. Tu seras surpris. Ca va prendre quelques temps mais je pense que ça peut être une bonne idée. Si tu préfères, essaye de vérifier que l’appartement dans lequel tu dors habituellement n’a pas de caméra de surveillance ou d’autres trucs qui risqueraient de faire que tu es surveillé, d’accord ? Fais ce que je te dis. »

« Je … D’accord, Sephyria. Bien que je ne comprenne pas ta démarche, je … »

« Et interdiction de lire dans mes pensées sinon, je risque de sérieusement m’énerver. »

« D’accord … Je ne ferai rien … sauf à part ce que tu as dit … soeurette. »

Ils sont rares les moments où il décidait de l’appeler ainsi. Néanmoins, elle ne répond pas aux propos du Gallame alors que celui-ci la regarde partir. Où est-ce qu’elle va ? Qu’est-ce qu’elle a en tête ? Car elle a une idée en tête, il en est sûr et certain. Mais est-ce une bonne idée justement ? Ou non ? Difficile à dire. Il n’a plus qu’à patienter … et à vérifier que personne ne l’observe dans l’appartement qu’il possède.


Pfiou … Le temps a passé … Du moins, une bonne journée et nous sommes encore loin de la capitale atylienne. Je me suis renseigné sur les discours du président pour savoir où il se rendrait mais rien de rien. Ca ne me mène à rien du tout. Je suis sensé faire quoi ? Humpf … Je me promène dans la rue, arrivant jusqu’à une petite campagne, marchant avec Lania sur le bord la route pour ne pas nous faire écraser. On préfère éviter les bus maintenant.

« A cette allure, on risque de mettre du temps avant d’arriver jusqu’à la capitale non ? »

« Je ne sais pas trop, Lania … Pas du tout même. Je ne peux pas vraiment te répondre, malheureusement. Mais bon … De toute façon … Il faut que l’on reste sur nos gardes. Là, nous sommes à découverts et je … »

« Suis facile à repérer ? »

Je lève les yeux pour remarquer l’Altaria dans les airs. Qu’est-ce que … Déjà, les personnes nous regardent, les voitures s’arrêtant. Je me retrouve projeté dans les airs, Lania faisant de même … puis nous sommes à nouveau projetés au loin ? Qu’est-ce … que … Quand j’arrive à prendre conscience de l’endroit où je suis, Sephyria est devant moi, les bras croisés à hauteur de sa poitrine. Je prends aussitôt mon arme, la pointant vers elle mais elle donne un bref coup de pied, la faisant tomber sur le côté.

« C’est comme ça que tu m’accueilles alors que j’ai une proposition à te faire ? »

« Où est Lania ? Dis-moi où elle se trouve ! »

« A deux kilomètres d’ici. Le temps que j’en ai terminé avec toi, elle sera surement de retour. Mais de toute façon, il va falloir que tu te mettes d’accord. Et je préfère mettre les choses au clair tout de suite : comment est-ce que Lania réagit depuis qu’elle a rencontré Emairon ? »

Que … C’est quoi cette question absurde ? J’observe Sephyria. L’Altaria me laisse me mettre assis dans l’herbe alors que je reprends mes esprits. C’est quoi cette question ? Enfin non … Si elle me pose une telle question, c’est qu’il y a une raison.

« Assez … bizarrement … Non … Je ne devrais même pas t’en parler et puis je … »

« Emairon a envie de revoir Lania. » me coupe Sephyria sans même que je termine ma phrase.

« Elle veut aussi le revoir … » dis-je sans concession, comme pour confirmer ce que Sephyria et moi pensons des deux personnes. Ensuite, je pousse un soupir, reprenant la parole : «  Mais je ne crois pas que tu sois venu pour me poser une telle question non ? Tu as surement autre chose en tête, est-ce que je me trompe ? »

« … … … T’es plutôt quelqu’un qui réfléchit non ? Tu devrais savoir … ce que je veux. »

« Je veux juste que Lania soit heureuse … ou qu’elle découvre au moins une fois ce que c’est d’être aimée réellement. Bon … Ca pourrait être un traquenard mais où est-ce que nous devons nous retrouver avec Emairon et Lania ? »

« Je vais te noter l’adresse sur un bout … Et zut, je n’ai pas de papier. Bon … » commence-t-elle à dire avant de faire apparaître ses ailes de coton. Elle pousse un petit gémissement mais retire un morceau de coton, à peine aussi gros qu’un poing. Je soupire avant d’ouvrir mon manteau, faisant apparaître un petit bloc-notes ainsi qu’un stylo.

« La prochaine fois, laisse-moi parler, non ? Au lieu de te faire du mal inutilement. Bon, je suis prêt à noter. C’est quoi l’adresse et … AIE ! » m’arrête-je avant de me prendre le morceau de coton en plein visage. En fait, ça ne m’a rien fait mais sur le coup de la surprise, j’ai poussé un cri. Je suis vraiment bête.

« D’ailleurs, je tiens à rectifier une chose : je ne ferai jamais un traquenard. Si je veux te tuer, je le ferai directement et en face à face. »

« Et sans utiliser tes pouvoirs, je le sais parfaitement. » dis-je en complètement ses propos. Elle me regarde pendant quelques instants, un peu surprise alors que je suis finalement bien en face d’elle. « Je n’arrive toujours pas à comprendre comment une fe… pokémon comme toi peut travailler pour la Triafa. »

« Tsss … Note plutôt l’adresse et on emmènera les deux tourtereaux dans l’appartement d’Emairon. A partir de là, ce qui se passe ne me concerne pas. »

« Tiens, je ne crois même pas t’avoir remercié pour le contrepoison avec tes runes … en Calambie alors je le fais maintenant. Mais sinon, tu tiens quand même beaucoup à Emairon non ? D’après que je sais, on peut vous considérer comme frère et sœur, c’est … »

« Note l’adresse ! » hurle-t-elle. Elle n’a pas oublié aussi … ce qui s’est passé.

Finalement, j’ai sur un morceau de papier l’endroit où nous devons nous rendre. Mais surtout, comment est-ce qu’elle a fait pour nous repérer ? Enfin, j’essaie d’être le plus discret possible dans mes déplacements mais elle … Elle …

« Dis … Comment est-ce que tu as su où nous nous trouvions ? Bien que l’Atylie ne soit pas très grande, c’est quand même … »

« Je ne sais pas … Une prémonition, c’est tout. Et au final, vous n’êtes pas si loin de l’endroit où Emairon habite. Tiens, tu sais quand même comment t’y rendre ? Attends un peu, je … » commence-t-elle à dire avant de reprendre un bout de coton, prête à l’arracher.

« Je te rappelle que j’ai de quoi écrire. »

Je préfère la stopper avant qu’elle n’ait plus d’ailes du tout. Elle s’arrête, me donnant plusieurs coordonnées. Puis finalement, elle murmure :

« Pfff … Le plus rapide serait encore que je vous y emmène tous les deux. Au moins, ça ferait une surprise pour Emairon. Bon … On va se retrouver à un endroit, tu iras monter sur mon dos et Lania nous suivra en se téléportant. »

« Euh ? Sur ton dos ? » bredouille-je. Je me vois mal grimper sur une femme, qu’importe si elle a des ailes et qu’à la base, elle a tout d’une Altaria.

« Solution la plus radicale et efficace. Si tu en as une meilleure, je veux bien la prendre. »

« La marche à pied. Tu nous emmènes à pied, c’est tout. Même si tu es une pokémon, j’ai quand même un peu de décence. Je ne vais pas t’utiliser comme monture. »

Elle me fixe longuement avant d’hausser les épaules. Elle sait parfaitement que je pense qu’elle n’est qu’une pokémon, comme toutes les autres aberrations. Donc ça ne la dérange pas. Mais là … Je suis pas d’humeur à être « raciste » de la sorte. Cette Altaria … Sephyria est vraiment une chic femme. Et elle semble être une sœur qui tient beaucoup à sa famille. Je la regarde partir dans les airs, Lania se téléportant juste au même moment à côté de moi pour m’interroger. Elle me demande des explications mais je ne fais que ramasser le morceau de coton que Sephyria a fait tomber. Lania semble surprise … car j’ai une rune sur le front. Une rune ? Elle tente de lire dans mes pensées mais n’y arrive pas. Je ne peux pas m’empêcher de sourire : maligne … Elle est maligne … très maligne même.

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