Chapitre 94 : Chevalier personnel

ShiroiRyu
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Chapitre 94 : Chevalier personnel

« Alors … Tery Vanian, comment nous nous sommes connus, toi et moi ? »

« Dans l’armée de Shunter. Du moins, je venais juste de rentrer dedans. Je crois que j’ai été très problématique à l’époque. Enfin, je ne comprenais pas vraiment ma position. »

« Un point qui n’a pas changé malgré les années. Tu es toujours incapable de saisir qui se trouve en face de toi et un jour, tu auras de sérieux problèmes. »

« Je ne suis pas sûr que cela soit un jour, loin de là. J’imagine même que ça sera bien différent … entre nous. Enfin bon … Oui, je me rappelle que j’avais beaucoup de mal à converser avec toi, Manelena. Je ne sais plus trop pourquoi. »

« Car j’étais la maréchale de l’armée de Shunter ! Réfléchis donc un peu ! Encore maintenant, tu ne saisis pas ? Tu ne converses pas avec la plus haute autorité militaire comme si c’était ta meilleure amie. Ça ne marche pas comme ça. Surtout que nous nous connaissions guère. »

« Je crois que dès le départ, je voulais essayer de me rapprocher de toi. »

« J’exprimais autant de pitié pour que tu veuilles ça ? Sincèrement ? J’ai une tête à ce que l’on me fasse ça ou quoi ? Vraiment … »

« Non, non ! Pas du tout ! Enfin, je ne me rappelle plus vraiment pourquoi … Je crois que c’est parce que tu portais toujours ton casque et ton visage. Comme si tu avais besoin de cacher ce que tu étais, ça m’a rappelé Elen et instinctivement, vu qu’elle et moi, à l’époque … nous nous sommes … disputés violemment, au point de vouloir s’entretuer, j’avais envie de me lier d’amitié avec une personne qui elle aussi avait besoin de moi … »

« Je n’ai jamais eut besoin de toi ! » s’égosilla Manelena, surprise par les paroles de Tery. Elle ne s’était jamais posée la question … à ce sujet et maintenant … « Enfin à l’époque … quoi. Je n’avais besoin de rien, ni personne. »

« Je le sais parfaitement, c’est ça que je voulais dire … C’était moi qui avait besoin de quelqu’un pour me retrouver et autre … »

Pfiou, il avait terriblement honte de parler de ça à Manelena. C’était vraiment très personnel comme sujet mais ça ne semblait pas la déranger. Elle continuait d’ailleur à lui dire :

« Je ne savais pas que tu étais autant en manque d’attention et d’amitié, Tery Vanian. »

« Ne te moque pas, c’est bon ! Dans mon village, depuis la mort de mon père, j’ai toujours vécu isolé des autres. Je sortais à peine ou jamais. Je me demande comment ma mère a put me supporter pendant toutes ces années. Alors, quand j’ai rencontré Elen, je ne pensais pas avoir autant de chance d’avoir une amie comme elle … c’est pourquoi voilà … enfin bon … »

« Tu n’as pas à t’excuser de n’avoir eut aucune relation avec autrui. Je … n’ai pas été beaucoup mieux depuis la mort de ma mère. Et avec mon père qui m’ignorait à moitié car je possédais des lignes d’Alzar, j’ai tout fait … pour obtenir cette place de maréchale. Mais quand je suis arrivé au sommet, voilà que je n’avais plus rien à obtenir … comme but. »

« C’est assez triste … tu n’avais vraiment plus rien d’autre comme but ? »

« Je n’ai jamais eut de but dans ma vie. Ce n’est pas difficile à comprendre pourtant, Tery Vanian. J’ai toujours été ainsi, tu devrais le savoir, non ? »

« Non, ce n’est pas ce que j’ai su lorsque j’ai rencontré la maréchale Nali mais aussi une demoiselle nommée Manelena pour la première fois ; »

« Qu’est-ce que tu racontes donc ? Tu te moques de moi, n’est-ce pas ? Car je me suis moqué de toi, c’est bien ça ? Ce que j’ai montré … à Claudiska à l’époque, ce n’était qu’une illusion. Ce n’était pas la réalité, c’est pourtant très simple hein ? »

« Et pourtant, j’ai eut l’impression que c’était un pan de ta personnalité qui voulait ressortir. Mais toi, pourquoi est-ce que tu n’as jamais cherché à me tuer ? »

« Car je considérais que tu n’en valais pas la peine. » dit-elle presque aussitôt, le jeune homme s’en retrouvant blessé. Si cela avait été dit ainsi, c’est que c’était franc … trop franc.

« Je vois, je vois … ça n’a rien d’illogique vu ton comportement à mon égard. »

« Bon, tu étai aussi … assez divertissant, il faut reconnaître. Tu ne cherchais pas à contester l’autorité simplement par pure provocation. Tu étais … niais et candide. Oh, attention, il y avait une candeur comme on en trouve chez les gens de la campagne mais en même temps, tu semblais comme un animal blessé. Tu te rappelles lorsque tu as parlé de tes lignes d’Alzar ? »

« Je m’en rappelle, ce regard condescendant de la part de ces fils-à-papa issus de la noblesse. »

« Des personnes qui avaient déjà tout avant de venir ici. Ils pensaient devenir soldats pour se forger un nom, des capitaines et des lieutenants qui n’avaient aucune expérience, juste le titre de leurs parents comme unique preuve de leurs incapacités à se battre. Ils étaient pathétique, tellement pathétiques. Ils méritaient que mon dédain. »

« Je le sais parfaitement … je sais parfaitement que tu penses cela d’eux … mais après tout … Enfin bon … c’est le passé. »

« Tu n’as jamais eut envie de les tuer, Tery ? De leur montrer que tu valais bien mieux qu’eux ? De leur dire de se taire ? »

« Qu’est-ce que cela m’aurait emmené de plus, dis ? Qu’est-ce que j’aurais à y gagner, sincèrement ? C’est juste … inutile … mais ne t’en fait pas, ce n’est pas bien grave. Mais merci de ta considération à ce sujet, c’est très sympathique de ta part. »

« Ce n’est pas cde la considération, ce n’est pas de la sympathie. Ce n’est rien de tout cela, Tery ! Je te demande si tu as déjà voulu tuer d’autres personnes … comme tu l’as fait pour Olin. Cette rage et cette colère … à ce moment précis. »

« C’était plutôt du désespoir … mais tu as vu ce que cela m’a fait devenir. Je ne veux pas que ça se répète, Manelena. Je n’ai pas envie de devenir comme ça ou plutôt de le rester. Je veux juste … éviter que ça se reproduise, voilà tout. »

« Tu te fais trop d’inquiétude pour pas grand-chose. »

« Ce n’est pas toi, Manelena, qui perd les pédales au point de tuer quiconque se trouve devant toi, allié comme ennemi. C’est pour ça … que je ne veux pas que ça se reproduise. »

« Et qu’est-ce que je t’ai dit ce jour-là ? Ca ne date pas de longtemps non ? Moins d’une journée même … est-ce que tu peux répéter ? »

« Je ne préfère pas … c’est bien trop gênant et des personnes pourraient nous entendre. Mais je sais … je voulais … d’ailleurs te parler à ce sujet, depuis le début. »

« Hum ? Tiens donc … Vas-y, je te laisse t’exprimer, Tery. »

Pfiou … Il était donc temps de lui poser la question fatidique, n’est-ce pas ? Mais surtout, il avait peur de sa réponse. Il n’avait aucune idée de comment elle allait réagir par rapport à tout ça. Il déglutit longuement, se plaçant en face d’elle avant de demander :

« Manelena, qu’est-ce que tu comptes faire par rapport au reste du groupe ? A l’aigle bicéphale et toutes ces choses. Maintenant que cela fait déjà quelques jours, je me suis dit que tu y as sûrement réfléchis et que tu as pris une décision à ce sujet. »

« Oh, c’était donc ça ta question, je vois … Je vois … ce n’est pas illogique. »

Hein ? Comment ça ? Le ton semblait presque déçu venant de la part de Manelena. Pourtant, elle devait s’en douter que ça serait à ce sujet, non ? Elle parue décontenancée, se reprenant après quelques secondes pour dire d’une voix calme :

« Bon … A ce sujet, tu sais ma position maintenant dans Shunter, n’est-ce pas ? »

« C’est exact. Tu es la reine de Shunter, difficile de l’ignorer ou de l’oublier. Tu es au sommet de ce royaume et on ne peut pas l’omettre maintenant. »

« C’est exact. A partir de là, tu dois te douter en partie de ma réponse, n’est-ce pas ? »

« Je veux que tu me le dises … de toi-même. Je veux l’entendre de ta voix. »

« Pourquoi cela, Tery ? Cela te fera encore plus mal, n’est-ce pas ? »

« Car j’ai besoin que l’on me le dises, c’est tout. C’est bête mais c’est ainsi. Au moins, je sais que ça viendra de toi et toi seule, pas de quelqu’un d’autre qui aurait put avoir une influence sur ta décision. Tu veux … bien me répondre ? »

« Ah … Tery Vanian. Qu’est-ce que je vais faire de toi ? » soupira le femme aux cheveux argentés, son regard rubis posé sur lui. « Moi, la reine Manelena de Shunter, je ne peux décemment pas vous accompagner dans vos aventures, messire Tery Vanian. J’ai un royaume à diriger d’une main de fer dans un gant de velours. Le peuple a besoin de moi pour se reconstruire après les derniers événements. »

« C’est exact, madame la reine Manelena. Vous avez totalement raison. »

« J’ai toujours raison, Tery Vanian. Tu dois le savoir … puisque je suis la reine. »

Est-ce qu’elle tentait de faire de l’humour ? Pour toute réponse, le jeune homme tenta de lui faire un sourire mais qui avait tout du sourire forcé. Il murmura faiblement :

« Cela revient donc à dire … que nous allons devoir nous séparer maintenant. »

« Ne parle pas de cette façon. Ca donne l’impression que nous étions un couple et d’après ce que je crois savoir, ce n’est pas le cas, n’est-ce pas ? »

« Ce n’est pas le cas et ça ne le sera jamais, reine Manelena. »

« Est-ce de la déception, Tery Vanian, que je crois entendre dans ta voix ? Déçu que nous ne soyon pas ensemble ? Si cela s’apprenait … »

« S’il vous plaît, reine Manelena, je … ne suis pas d’humeur à plaisanter maintenant. Je suis vraiment désolé … je ne peux pas être heureux en ce moment même. » dit-il sur le même ton qu’elle. Bien entendu, elle voulait se montrer réconfortante … mais ce n’était pas possible.

Comment pouvait-il être heureux d’être séparé de Manelena ? La mort de Clari annonçait un second départ. Il n’y avait rien de réjouissant dans cela, rien du tout. Il ferma les yeux, prenant une profonde respiration mais ce fut elle qui vint dire doucement :

« Sinon, il y a bien autre chose … que d’aller chasser l’aigle bicéphale, Tery Vanian. »

« Hein ? Comment ça ? Qu’est-ce qu’il y aurait d’autre, Manelena ? Enfin reine Manelena ? »

Voilà qu’ils avaient arrêté de marcher, se trouvant face à face dans les jardins royaux. Elle était tellement plus grande que lui, presque une tête. Bon, ce n’était rien par rapport à Clari, alors que de ce côté, il n’en était pas trop sûr. Elle ne devait pas être si loin que ça, de base.

« Tu n’es pas sans savoir qu’il n’y a pas qu’un aspect militaire … enfin, plutôt qu’il n’existe pas que des soldats et des hauts-gradés militaire. Il existe d’autres castes … comme celle des chevaliers. Tu sais, ces personnes qui sont en armure et toujours proches du roi. »

« Oui, oui, je vois parfaitement de quoi tu veux parler. On en vois que très peu néanmoins. »

« C’est normal puisque ce sont les personnes les plus proches de la royauté et qui se sont investies pendant de longues années qui obtiennent ce titre. »

« Oui, je me doutes, ce n’est pas une position défavorable. »

« Et je ne parle pas des terres, des titres et de la richesse qui suit. Bon, ce n’est pas autant que les plus hauts nobles de la cour, surtout car le chevalier ne marchande pas ou n’a pas de relations à la base, loin de là. »

« Mais tout cela se forge au fil des années non ? Un chevalier qui devient noble, s’il peut, grâce à ça, former une lignée, non ? Et donc, il peut avoir ses relations qui perdurent et donc avoir une lignée noble … grâce à ce titre de chevalier. »

« J’avoue que tu m’impressionnes sur ce coup, Tery. Je ne m’attendais pas à ce que tu devines tous les enjeux de devenir un chevalier, surtout lorsque l’on n’a aucun titre. »

« Désolé mais … même si je suis plus bête que la moyenne, je comprends un peu ça. »

« Non, justement, ce n’est pas aussi simple que ça à comprendre. C’est étrange quand je te vois, Tery. Je me demande quoi faire de toi … mais bref, ce n’est pas le sujet de la question. Tery Vanian, je vais te poser une simple phrase. A toi d’y réfléchir et de m’y répondre. »

« D’accord, tu peux … la poser, Manelena. Enfin, vous pouvez, reine Manelena. »

« Est-ce que tu accepterais de devenir mon premier voire sûrement mon unique chevalier ? »

Pourquoi … pourquoi est-ce qu’il s’était attendu à une telle question de la part de Manelena ? Pourquoi il n’en avait jamais douté ? Il la regarda longuement avant de chuchoter :

« Manelena, vous savez … que … ce n’est pas facile, n’est-ce pas ? »

« Tu peux y réfléchir, si tu le désires, mais il vaut mieux pour toi que tu me répondes dès maintenant. Cela sera bien plus sincère. »

« Je ne crois pas que je puisses accepter cela, reine Manelena. Veuillez m’en excuser sincèrement mais … ce n’est pas possible. »

« Cela me semble raisonnable venant de ta part, Tery Vanian. C’est ce à quoi je m’attendais en réponse à cette question presque rhétorique. »

« Je suis vraiment désolé … Manelena. Pas de reine sur le coup. »

« Tu n’as pas à t’excuser pour tes choix. Tant que tu ne changes pas d’avis d’ici cinq minutes, tu ne subiras pas ma foudre royale. Tu devrais être soulagé, non ? »

« Très soulagé, hahaha, je peux enfin souffler un peu, n’est-ce pas ? » dit-il dans un grand sourire alors qu’elle regardait à gauche et à droite. Comme la dernière fois … ça lui rappelait quelque chose …

« Qu’est-ce qu’il y a ? Pourquoi est-ce que tu me regardes ainsi ? »

« Non, pour rien, Manelena. Je me dis juste … que tu vas me manquer énormément. C’est bête hein ? Mais au final, on s’attache très aisément à d’autres personnes. Je suis comme ça, je suis vraiment désolé … de penser de la sorte, surtout que tu n’aimes pas ça. »

« Montrer trop facilement ses sentiments est une preuve de faiblesse, Tery. » dit-elle alors qu’il remarquait qu’elle n’avait pas dit son nom de famille. « Mais ça ne veut pas dire que l’on doit tout faire pour ne pas en avoir. »

Et maintenant qu’elle était sûre et certaine … que personne n’était là, que ça soit le reste du groupe, des servantes indiscrètes, des soldats qui faisaient leur tour de garde, des nobles qui discutaient entre eux … elle pouvait se permettre cela.

Il voulut ouvrir la bouche mais aucun son ne sortit de ses lèvres alors qu’elle plaçait le jeune homme contre elle. Oui, pendant de longues secondes, elle le gardait dans ses bras, le serrant doucement et tendrement avant de murmurer très faiblement :

« Tu vas aussi me manquer, Tery. Plus que les autres. »

« Ohla, ohla, ohla … On a dit de pas mettre trop de sentiments en avant, ça ne veut pas dire qu’on va se laisser déborder par l’émotion non plus hein ? »

« C’est exact, Tery … Vanian. » dit-elle avant de commencer à détacher ses bras. Mais ce fut Tery qui plaça les siens autour de son dos, la gardant un peu plus longtemps contre lui.

« D’un autre côté, ça ne veut pas dire que l’on est obligé d’arrêter après juste une minute. »

« Evite donc de jouer avec les sentiments d’une reine, Tery. Tu sais très bien que c’est dangereux, très dangereux, n’est-ce pas ? »

« Je confirme cela mais à l’heure actuelle, la reine sait parfaitement que je ne m’amuses pas de ses émotions, n’est-ce pas ? »

« Hum … Cela reste à prouver, il faut voir, Tery Vanian. »

« Comment est-ce que je peux lui prouver le contraire à ses yeux ? Comment gagner ses faveurs ? Dites-le moi … »

« A vous de le découvrir, jeune homme. Vous n’êtes pas aussi bête que vous voulez le faire croire, n’est-ce pas ? Alors montrez-le. »

Hahaha … C’était une très bonne réplique. En fait, il voulait être heureux, il voulait sourire, il voulait rire … il essayait de s’y forcer … mais il avait trop de mal. Les paroles avec Manelena étaient douces, tranquilles, apaisantes … mais en même temps si tristes. Il n’y avait aucun sérieux dans leurs propos. S’appeler reine Manelena et Tery Vanian, ça n’avait jamais été leur façon de faire, loin de là.

« Bon, par contre, Manelena, je vais … arrêter ça. Ca commence à devenir gênant. »

Très gênant. Elle ne chercha pas à le retenir alors qu’il s’extirpait de ses bras. Ils se regardèrent pendant quelques secondes, chacun plongeant son regard dans celui de l’autre. Puis sans rien dire, chacun prit une direciton opposée à l’autre. Il fallut plusieurs mètres avant que Manelena ne s’arrête, disant doucement :

« Fais attention à toi … à Elen et aux autres, d’accord ? »

« Ne t’en fait pas, j’irai les protéger au péril de ma vie. Mais aussi, je me débrouillerais pour rester en vie. Ne te fait pas avoir par des complots ou des trahisons, Manelena. »

« De ce côté, je suis rodée, ne t’en fait pas On ne pourra pas m’avoir de cette façon. Quiconque tentera de me manipuler se fera tout simplement jeté cachot avant d’être guillotiné ou pendu. Je ne serais d’aucune pitié envers ces êtres. Tu n’as pas à te faire de souci, d’accord ? »

« Est-ce que je suis vraiment rassuré là ? » dit-il alors qu’elle poussait un soupir.

« Pas le moins du monde. Et ma question est : Est-ce que tu penses que je suis rassurée ? »

« Pas du tout. Comme quoi … je ne pensais pas que ça serait aussi difficile. Et surtout, il vaut mieux ne pas continuer à parler. Je vais retourner auprès des autres. J’imagine que nous partirons les prochains jours. »

« Ne passe pas me saluer si tu ne t’en sens pas capable. »

Il notait cela d’un hochement de tête positif. Sans d’autres mots, il quitta les jardins royaux, jetant néanmoins un dernier regard vers Manelena. Hum … Dans cette tenue de reine, loin des morceaux de métal, même en jupe, il ne savait pas, il trouvait que ça ne correspondait pas vraiment à Manelena.

« Allez, bonne route, Manelena. Du moins, bonne royauté, je suis désolé. »

« Tery … » murmura la jeune femme aux cheveux argentés. Ils devaient bien avoir mis cinq mètres de distance entre eux.
Le jeune homme la regarda, faisant un petit sourire, l’accompagnant d’un geste de la main avant de s’éloigner. Pfiou … Manelena, c’était tout simplement Manelena et personne d’autre. On ne pouvait pas la remplacer, qu’importe ce qui allait se passer.
Voilà, il était parti des jardins royaux. Peut-être que dans le fond, il n’allait pas la revoir, c’était une possibilité … qu’il ne pouvait malheureusement pas contredire. Ne plus la revoir ? Lorsqu’il se présenta à Elen, il avait une mine déconfite, ce qui força la jeune femme aux cheveux blonds à lui demander avec inquiétude :

« J’imagine … que ça c’est mal passé, Tery ? Elle n’a rien fait de mal ? »

« Non non, pas du tout. Elle n’a rien fait de mauvais, elle n’en serait pas capable. »

« Oh ça, je ne vois pas ce qui te fait prétendre ça … Elle serait capable de bien pire, n’est-ce pas ? Mais bon, qu’est-ce … enfin, elle a dit quoi ? »

« Elle a des obligations royales, comme il fallait s’en douter, tout simplement. »

« Je ne sais pas … comment exprimer ça. J’ai peu d’être maladroite dans mes propos, je pense donc qu’il vaut mieux pour moi que je ne dises rien. »

« Ne t’en fait pas, je sais que cela te soulage qu’elle ne soit pas là … mais chez moi, ce n’est pas le cas, Elen. Elle va me manquer … énormément, reine ou non, princesse ou non. Qu’importe son caractère … ou le reste. »

« Je ne voulais pas te blesser, Tery. Pardon. »

Ce n’était pas comme si le mal était déjà fait depuis longtemps Il ne lui répondit pas, ruminant dans ses pensées. Sans Manelena … très bientôt.

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