Chapitre 95 : Une princesse ouvrière

ShiroiRyu
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Chapitre 95 : Une princesse ouvrière

« Où en sont les bâtiments ? J’ai besoin de vite savoir ! »

« On fait de notre mieux mais la partie Est devrait être bientôt reconstruite. »

« Pfiou… Je ne veux pas de bientôt… Je m’y mets tout de suite ! »

Elle retroussa ses manches blanches, ayant abandonnée sa tenue habituelle pour quelque chose de moins confortable et moulant. Maintenant, elle avait un haut noir à manches blanches ainsi qu’un jean noir. La personne qui s’était adressée à elle était tout simplement Rek, celui-ci jouant avec sa console portable. Elle la prit d’un geste rapide avant de dire :

« Stop la console, Rek ! Je me demande ce qui est passé par la tête d’Iny pour que tu restes avec moi alors qu’elle s’occupait avec Oria et Nelya d’une autre partie ! »

« Hey ! Mais c’est ma console ! Rend la moi ! J’ai pas sauvegardé ! »

« Et en quoi ça m’intéresse ?! Si tu n’aides pas, tu n’auras plus de piles ! Ca serait bête que je t’arrête ta partie en cours hein ? »

« C’est ok ! C’est ok ! Je promets de venir t’aider ! Je vais plus flemmarder ! Promis ! »

Quelle tortionnaire ! Qu’est-ce qui était passé par la tête d’Iny de le laisser ici avec elle ?! Luna le regarda longuement avant de lui tendre sa console. Il passa une minute à enregistrer sa partie avant de soupirer. Il éteignit sa console, la rangeant dans une poche en grognant :

« Les gens reviennent de plus en plus. Les pokémons aussi… Et la végétation repousse. On n’a pas besoin de moi à ce que je sache. »

« Tais toi, je t’ai dit ! Tu es bien plus fort que n’importe quel humain ou pokémon. C’est pareil pour moi ! Même si ça fait ça va faire un mois que j’ai perdu les autres âmes pour que Charkrowos puisse les récupérer, je travaille moi ! »

« Pire qu’une colonie d’Apitrinis dans un seul corps. J’ai pas de bol, je crois. »

« AU BOULOT ! Et plus vite que ça ! »

Elle lui donna un léger coup de pied dans le derrière, le jeune homme à la mèche bleue poussant un gémissement de douleur en sentant la douleur qui arrivait jusqu’à ses fesses. Elle pouvait faire quand même un petit peu plus attention quoi ! Il était fragile ! Autant que la console portable dans sa poche !

« C’est bon, c’est bon, j’y vais quoi ! »

« On a du pain sur la planche, la construction majeure requiert toute notre puissance pour ça ! Tu ne pensais pas que tu allais te la couler douce parce qu’Iny et Oria ne sont plus là hein ? Tu t’es mis le doigt dans l’œil ! Je suis Luna, la princesse des Insectes et en tant que telle, il est de mon devoir de faire que l’ordre règne dans ce monde ! C’est ce que m’a confié Charkrowos et j’accomplirais cette mission ! »

Pfff… Elle était complètement folle et zélée ! Elle allait le tuer à la tâche ! Le pauvre, comment est-ce qu’il allait faire sans ses six heures de jeu quotidiennes ?! Il n’allait pas survivre ! C’était impossible pour lui ! ARGGGGGGGGGGGGG ! Il poussa une longue plainte, résonnant comme un cri du cœur. En plus d’un mois, de plus en plus de gens étaient revenus… Ils avaient la mémoire effacée mais au moins, ils les aidaient. Grâce aux pokémons, les constructions étaient grandement accélérées. Il y avait même quelques Atouts qui étaient revenus ! C’était bizarre mais ce n’était pas un mal.

« Je suis crevé ! Vraiment crevé ! »

« Hého, ce n’est que le début. Quitte à perdre plusieurs années, tu devras te motiver. »

Elle lui tendait une canette de coca, le jeune homme aux cheveux bruns l’acceptant en la regardant brièvement. Il n’avait même plus la force d’allumer sa console pour la soirée.

« Bois un peu de ça. Ca te remettra en forme. »

« Pfff… J’en ai déjà marre et ça fait à peine un mois que je bosse. »

« Tu vas devoir te forcer mon grand, on est encore loin d’en avoir terminé. »

« Et dire que la première fois que je t’ai vu, t’étais super timide. T’as trop changée depuis le temps. C’est à se demander si t’es la même personne. »

« Hého, j’ai grandie, je te rappelle. Ce n’est pas parce que tu étais déjà un adulte que moi, j’avais terminé ma croissance ! »

« T’excite pas comme ça, c’est tout bon. Pfff… T’es trop excitée. »

Il ouvrit sa canette, la buvant cul sec en râlant de plaisir. Que ça faisait du bien à son gosier ! Heureusement qu’il avait au moins de quoi boire ! Vivement que tout soit terminé, il retournerait alors à sa vie bien pépère et tranquille ! Des nouveaux jeux qui allaient sortir, une nouvelle console portable et puis…

« MERDE ! Je n’y ai pas pensé mais… mais… »

« Qu’est-ce qu’il y a ?! Qu’est-ce qui te met dans cet état ? »

« Si le monde a été détruit, cela veut dire que les studios de jeux vidéos ont été détruits, donc qu’il n’y a pas de nouveaux jeux qui sont planifiés ! »

« Et alors ? Où est le problème ? On va les reconstruire, tout le monde est en train de reconstruire. Berthra est arrivée donc tout est bon, ça veut dire que tout se reconstruit de plus en plus rapidement. Elle est très puissante ! »

« Ouais mais enfin bon… Ce n’est pas ça qui va me rendre heureux. »

Mais c’était quoi ce type ?! Toujours à penser à ses fichues consoles ! Il ne pensait à rien d’autre ! Elle commençait à en avoir marre de voir un garçon comme lui se rendre complètement accro à un truc électronique ! Elle lui prit la main, le forçant à se lever avant de lui crier qu’ils allaient prendre l’air malgré la nuit, ça lui fera le plus grand bien !

« Nelya… Encore plongée dans ces dessins ? »

« Ces… schémas plutôt. Je réfléchis à tout ce que nous devons construire. »

« Arrête de te compliquer la vie ! Il est plus de minuit. Tu devrais aller dormir au lieu. »

« Je suis d’accord avec Oria. Regarde là, elle dort à moitié. »

« Hey, pas de ma faute ! J’ai peut-être obtenue un peu de votre force mais c’est tout. Je ne peux pas soulever des montagnes ou autres, moi ! »

« Ce n’était pas une plainte, Oria. Simplement… Il est vrai que tu tiens moins la distance que moi et que moi, je tiens moins la distance que Nelya. Il n’y a qu’à la regarder. »

« Pourriez vous partir et éviter de me déranger… s’il vous plaît ? »

D’accord, d’accord, c’était bon. Elles avaient compris ! Les deux femmes saluèrent celle qui était assise sur une chaise. Sur le bureau devant elle, de nombreux papiers étaient entassés correctement alors qu’elle avait un crayon en main. Un mois s’était écoulé et tout recommençait à se peupler. Il fallait reconstruire, trouver des explications pour leur dire que tout était détruit et autres… Pfiou… C’était compliqué mais chacun avait un rôle à accomplir. Elle soupira longuement, se penchant en arrière sur sa chaise :

« L’Avenir ne m’avait jamais prédit que je devrais me retrouver sur une chaise. »

Elle se parlait toute seule, posant une main sur son ventre en l’observant avec tristesse. Un mois s’était écoulé mais elle n’arrivait pas à se retirer Xano de son esprit. C’était vrai… qu’au final, c’était peut-être de sa faute ? Elle n’avait pas les mêmes idéaux que les autres Reines. Elle voulait simplement un enfant… Un être dont elle aimerait s’occuper mais comme elle était avare de sentiments… C’était trop dur.

« Je crois qu’au final, j’ai besoin de me reposer. »

C’était une phrase qui sonnait comme une évidence alors qu’elle se levait de son fauteuil. Elle se dirigea lentement vers le lit qui se trouvait non loin de son bureau, se couchant dessus sans même retirer la couverture. Elle n’aimait pas dormir lorsqu’il n’y avait personne à côté d’elle. La présence d’autrui lui manquait…

« Quel… joli plafond. Hum… Voilà que je mets à dire des absurdités sans importance. »

Vraiment… Qu’est-ce qui lui arrivait ? Etait-ce normal ? De commencer à parler comme des humains car elle se sentait seule ? Car elle n’avait plus ses camarades à côté d’elle ? Elle appréciait Oria et Iny mais elle n’avait pas vécues avec elles plusieurs années. Tyrania… Luna… Oriane… Et Xano… Les quatre personnes lui manquaient, elle le reconnaissait volontiers. C’était stupide… Elle était une ancienne Xatu et pourtant, elle avait besoin de ses sentiments si elle voulait se donner envie d’accomplir tout ce que le Dieu Originel lui avait demandé. Elle ferma ses yeux, s’endormant en gardant ses mains sur son ventre.

« On m’avait dit que tu étais là, Nelya. Je vois que tu travailles encore. »

« Qui est-ce qui me demande ? Je ne crois pas avoir… »

La nuit s’était passée tranquillement mais elle avait déjà recommencé à travailler dès le lever du soleil. Elle s’arrêta d’écrire, se retournant avant de se redresser, la surprise se lisant sur son visage. Cette femme aux cheveux bleus… à l’allure impériale… Et ses yeux rouges. Keli ? Mademoiselle Keli était là ? Charkrowos avait déjà fait ? Tout ça ?

« Tu travailles beaucoup trop, Nelya. Je te l’ai déjà dit. »

« Cela n’est pas un problème. Mais vous êtes donc revenue à la vie ? »

« Et je ne suis pas venue seule. »

« Bon… Bonjour, Nelya. C’est moi. Je suis là pour t’aider. »

De l’aide ? Les lunettes translucides et rouges de Malasa se firent voir derrière Keli alors que la jeune femme se montrait devant Nelya. Elle portait un T-shirt vert qui recouvrait sa poitrine contrairement à son habituel haut qui en montrait beaucoup trop.

« Malasa ? Et mademoiselle Keli ? Que faites vous ici ? »

« Charkrowos te l’a pourtant signalé. Nous sommes là pour vous épauler. Il nous a redonné la vie à nous, comme à tous les êtres des trois mondes. Enfin, il reste quand même quelques petites choses à faire mais c’est en bonne voie. »

« C’est alors une bonne chose mais… Je n’ai pas besoin d’aide pour tout ça. »

« Tu as toujours besoin d’aide. Malasa, tu lui montres ce que tu sais faire ? »

« Aucun problème ! Nelya… Est-ce que tu veux bien te pousser ? »

Malasa s’adressait à elle d’un ton respectueux et craint. Elle avait encore peur d’elle ? C’est vrai qu’elle n’avait pas résolu son problème avec elle. Elle lui fit un léger sourire, se mettant à côté de Keli en disant d’une voix lente :

« Tu peux accéder à mon bureau. »

« Je vais te montrer comment on dessine ! »

« Elle sait très bien dessiner, cela s’explique par le fait qu’elle avait l’habitude de tracer différentes choses dans le sable. Et je ne te parle pas de ses constructions, du grand art. »

« Je peux la laisser… alors ? Mais j’ai du travail… »

Keli lui prit le bras, lui indiquant qu’elles avaient pas mal de chose à discuter entre femmes, Malasa signalant qu’il n’y avait aucun souci ! Il y avait tout à refaire de toute façon dans les dessins de Nelya ! L’ancienne Xatu devait-elle se sentir vexée ? Elle haussa les épaules, accompagnant Keli en-dehors de la chambre qui lui servait de lieu de travail. Malasa s’était mise à griffonner plusieurs choses, mettant un désordre dans les nombreux papiers de Nelya. Oh mon dieu… Qu’est-ce que cela allait donner.

« Ca faisait vraiment longtemps, Luna. »

« Mais c’est… Valésia ! Tu es revenue aussi ?! »

La jeune femme aux franges blanches se jeta dans les bras de celle avec les cheveux serpentés, les deux femmes rigolant entre elles. A côté de Valésia se trouvait le jeune homme à lunettes, celui-ci la saluant d’un petit geste de la tête. Luna alla embrasser Parapapa sur la joue, celui-ci reculant légèrement en rougissant.

« Bonjour à toi aussi, Luna. Qui est ton ami ? »

« Ah ! Cette feignasse, c’est Rek, un ancien pokémon comme moi. »

« Un Etouraptor d’après ce que je vois… »

« Et toi, t’as tout l’air d’un geek mais on me l’a fait pas à moi ! Je suis sûr que t’es même pas capable de terminer le premier niveau d’un jeu pour les moins de cinq ans. »

« Arrête tes bêtises, Rek. On n’est pas là pour jouer. »

« C’est un défi ? Si c’est le cas, je le relève. »

Hein ? Et zut… Comment ça Parapapa allait se battre contre Rek ? Celui-ci sortait déjà sa console portable, retirant une disquette de jeu pour en insérer une nouvelle alors que Parapapa s’approchait de lui. Luna poussa un soupir, Valésia reprenant la parole :

« Laisse les se distraire entre eux ces imbéciles ! Nous deux, on va aller boire un petit peu ensemble. Qu’est-ce que tu en penses ? »

« J’en pense que j’ai du travail… mais que vu comme c’est parti, on pourra pas les décrocher de ce fichu gadget pendant deux heures. »

« Alors, on va discuter un peu ? Tu en as des choses à me raconter depuis tout ce temps ! »

« Mais… Si vous êtes là, est-ce que ça veut dire ? »

« Et oui ! Berthra est retournée dans le monde de Gigana tandis que Snakiante est venu aussi. Ils sont tous là donc on n’a pas à s’en faire. Nous sommes là pour vous épauler ! »

« Je crois que c’est pas de refus. Bon, les garçons, on s’en va. »

Ouais, ouais ! Qu’elles partent, ce n’était pas une grande perte. Les deux jeunes hommes étaient plongés sur l’écran de la console tandis que Luna et Valésia préféraient ne pas répondre à cette pathétique provocation infantile. Les deux jeunes femmes s’éloignèrent sans s’intéresser plus longtemps aux deux fous des jeux vidéo. Maintenant que Valésia était là, elles allaient avoir à discuter toutes les deux.

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