Chapitre 96 : Avant que le dernier jour n’arrive

ShiroiRyu
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Chapitre 96 : Avant que le dernier jour n’arrive

« Alors d’après mes informations, le flux du Temps a repris son cours bien qu’il soit encore assez confus. C’est une bonne chose néanmoins. De ton côté, Paria ? »

« Tout semble concorder ! Quand même… Comment le Dieu Originel a-t-il pu nous confier une telle chose ? Nous sommes des meurtriers… »

« Je ne sais pas… Peut-être qu’il voulait qu’on se rachète ? »

« Qu’on se rachète ou non, tant que moi, je suis avec toi, ça me suffit. »

Il ne lui répondit pas, continuant de regarder les différents écrans devant lui. Comment tout ceci était arrivé ? Il ne le savait toujours pas. Ils avaient été transportés avec Loxen et Frizy sans qu’ils ne puissent dire quelque chose. Maintenant, ils étudiaient les différents flux et les données qu’ils avaient pour vérifier que tout allait correctement.

« Yo ! Ronyl ! T’as pas un petit creux ?! L’est l’heure de bouffer ! »

« Loxen, tu vois très bien que je travaille. »

Il ne se retourna même pas, sachant pertinemment qui s’était adressé à lui. Devant le pas de la porte du bâtiment dans lequel ils se trouvaient, Loxen et Frizy étaient ensembles, la jeune femme aux cheveux blancs ne disant rien du tout.

« Pfff… T’es vraiment pas marrant comme mec. Toujours à rester sur ton bureau. »

« Il y en a qui ont autre chose qu’à se remplir le ventre. »

« Bon… Paria, tu viens avec nous ? »

« Désolée… Je préfère continuer à travailler avec Ronyl. »

« Impayable… Bon… On va vous rapporter de quoi vous nourrir. »

« Merci beaucoup, Loxen. Désolée… de ne pas pouvoir venir. »

Il haussa les épaules, demandant à Frizy de le suivre alors qu’il quittait le bâtiment. La jeune femme aux cheveux bruns se remit au travail, prenant divers papiers avant de les entasser correctement. C’était vraiment quelque chose de difficile… Ils étaient là en tant que précurseurs des évènements qui allaient se passer dans les deux autres mondes. Charkrowos avait été formel : Ils devaient réussir à jouer avec le Temps, l’Espace et le Néant en même temps que lui car il avait besoin d’aide à cause de son affaiblissement permanent. Ils devaient dormir le moins possible et être en constante vigilance. Il ne devait y avoir aucun problème. En échange… Ils pourraient avoir…

« Hiiiaaaa ! »

Elle poussa un petit cri, le faisant se retourner alors qu’il la voyait par terre, les papiers dispersés autour d’elle. Elle s’était violemment cassée la figure et il soupira. Il se leva de sa chaise, l’aidant à se redresser alors qu’elle s’excusait plusieurs fois. Il lui signala que ce n’était pas très grave. D’un ton triste, elle lui demanda :

« On doit faire de notre mieux… n’est-ce pas ? Tout ça à cause de mon… »

« On ne fait pas ça uniquement à cause de toi. Je suis aussi problématique que toi ! »

« Mais ce n’est pas toi… qui est stérile. »

« On fait ça pour tous ces mondes et pour le Dieu Originel. Ce n’est pas à cause de ta stérilité ! Donc ne t’en fais pas et remettons nous au travail. »

« D’accord ! Je suis désolée… Je n’aurais rien dû dire… Pardon. »

Il ne lui répondit pas, allant s’asseoir sur sa chaise sans un mot tout en recommençant à pianoter sur le clavier puis à observer les écrans. Du coin de l’œil, il observa l’air attristé de la jeune femme aux cheveux bruns et murmura après quelques secondes :

« Paria… Pour le Dieu Originel et ta stérilité… J’ai accepté car je ne veux plus que ça soit le cas. Ce n’est pas très difficile à comprendre. »

« Oui… Oui… Je me disais aussi. On va y arriver. »

« Non mais… Je ne pense pas que tu saisis mes paroles. Ce n’est pas dur : Quitte à prendre les risques et à faire ça pour une entité supérieure, ce que je veux… C’est juste un enfant de toi, pas d’une autre femme. Et même si tu… ne deviens pas féconde, ça ne fait rien. »

Bien qu’il ne lui montrait pas, il était en train de rougir, tapotant bien plus rapidement sur son clavier alors qu’elle s’était immobilisée. Elle baissa la tête en rougissant avant qu’un cri tonitruant se fasse entendre, la porte s’ouvrant à nouveau :

« J’ai tout entendu ! Je me disais bien qu’il y avait anguille sous roche ! »

« Loxen ! Tu… Tu… Tu… Je… Je crois que je… »

« C’est bon, calme toi, mec ! Je vais pas te jeter la pierre ! Je vais même pas me foutre de ta gueule pour une fois. T’es capable d’avoir des sentiments et de raisonner comme un humain, ça me suffit amplement ! Hey ! »

« Comme un humain… Tu me considérais comment avant ? Comme un monstre ? »

« A peu de choses près… Ouais, ça devait pas être loin ! »

Il se prit une légère claque de Frizy, celle-ci tenant dans son autre main différents fruits et repas chauds. Puisqu’il n’allait jamais manger avec eux, il se demandait toujours comment ils trouvaient ces fameux repas chauds. Frizy dit d’une voix douce :

« Ce que Loxen tente d’expliquer bien qu’il soit pas du genre à s’exprimer correctement, c’est que nous aussi, nous faisons tout ça pour nous-mêmes. Comme vous le savez… Je suis une Momartik et en tant que telle… Je suis un fantôme. Charkrowos nous a promis de pouvoir me rendre humaine et vivante… Comme ça je peux vivre avec Loxen. »

« C’est sûr que… Ce n’est pas cool de savoir que je vieillis alors qu’elle reste la même. »

Pour une fois, le ton de Loxen ne semblait pas amusé ou désinvolte. Il prit deux repas chauds, les tendant à Ronyl et à Paria. Il signala à Frizy qu’ils allaient manger dehors, partant le premier alors que Ronyl le regardait partir. Il se leva de sa chaise, se tournant vers Paria pour lui dire qu’ils allaient manger avec eux pour une fois et qu’elle devait déposer les papiers sur le bureau à côté de ses écrans. Elle s’exécuta, le couple allant rejoindre l’autre pour une séance de déjeuner en plein air.

« Hey ! Qu’est-ce que je dois faire ? »

« Dépose donc tout ça dans un coin. »

« Pfff… Vous faites que travaillez dans cet endroit. En plus, le terrain est à moitié détruit. Heureusement qu’Elena et Helena sont là. »

La personne qui s’était adressée à Ronyl était tout simplement un jeune garçon aux cheveux bruns et aux yeux rouges. Ses nombreuses bandelettes entouraient quelques caisses qu’il alla installer dans un coin de la salle, observant les différents écrans.

« Pourrais-tu partir ? J’ai encore beaucoup de travail. »

« Je m’en vais, c’est bon. Pfff… Je sais pas ce qui me retiens de… »

« De quoi, Bal ? Tu as un petit souci ? Je t’ai pourtant dit que ça ne servait à rien maintenant que tout est terminé. Tu es bien indiscipliné ! »

« Aie, ma mère… Je crois qu’elle m’a entendu. »

Il disparu subitement dans une faille alors qu’une femme aux longs cheveux bleus pénétrait dans le bâtiment, demandant à Ronyl où se trouvait Bal. Celui-ci répliqua qu’il ne savait pas et qu’il n’avait pas que ça à faire ! Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi Charkrowos avait ramené ces personnes à la vie mais maintenant… Il savait pertinemment : Ces personnes étaient capables de redonner vie à la végétation luxuriante qui avait disparu. Il y avait aussi les rivières et autres. D’après ce qu’il avait compris, le domaine céleste était peu peuplé, néanmoins, il était beau et riche en décors majestueux.

« Bon… Si tu le trouves, préviens moi ! Je vais lui passer un savon ! »

« Oui… Oui… Je le ferais… Je le ferais… Veuillez partir maintenant. »

Terranuelle quitta la pièce alors qu’un soupir de soulagement se faisait entendre. Derrière Paria se trouvait le jeune garçon qui remercia l’ancienne Evoli. Celle-ci lui fit un petit hochement de la tête pour lui dire que ce n’était rien.

« Bon, c’est pas ça mais mes sœurs m’attendent, je vais m’éloigner ! »

Il quitta la pièce, un cri se faisant entendre en même temps qu’une plainte. Terranuelle venait de l’avoir ! Il s’était fait berné par sa mère ! Saleté ! Comment avait-il pu tomber dans un piège aussi grossier ?! Sa mère n’était pas n’importe qui ! C’était… sa mère quoi ! Elle savait tout de lui ! Elle savait tout ! Et zutttttttttt !

« Combien de temps cela fait que nous sommes ici ? »

« Deux mois, Ronyl. Le temps passe vite, n’est-ce pas ? »

« Disons plutôt qu’à force… On ne le voit plus passer. »
« Vous en avez assez faits. C’est à nous de prendre la relève. »

Une voix masculine se fit entendre dans la pièce… Une voix impériale qui avait des allures de divinité. Néanmoins, il poussa un léger soupir exaspéré, comme si il en avait assez d’être dérangé à chaque fois. Il se retourna, prenant la parole :

« Et cette fois-ci… Qui est-ce ? Car j’ai du boulot. »

« Je me nomme Diarès… Et mon frère se nomme Palars. »

« Et… ? Qu’avez-vous fait de si importants ? Charkrowos m’a confié un objectif précis. »

« Et nous sommes là pour te remplacer. Nous sommes le Temps et l’Espace. »

Ils se moquaient de lui ? Le Temps et l’Espace ? Paria s’était rapprochée de lui, légèrement inquiète à cause des yeux noirs que Diarès et Palars avaient. Ronyl se redressa de sa chaise comme à son habitude, haussant un sourcil avant de dire :

« Rien que ça ? Et avez-vous une preuve de ce que vous avancez ? »

« Tu gères et manipules le flot du Temps sous les ordres de Charkrowos. »

« N’importe qui en ce lieu pourrait le savoir. »

« Soit… Dois-je donc te faire replonger dans un souvenir douloureux de ton passé ? »

Hum ? Souvenir douloureux ? Il tiqua légèrement, ses deux poings se refermant alors qu’il observait Diarès. Non… Ce type ne plaisantait pas : Il était des plus sérieux. Il ne voulait surtout pas avoir affaire à son passé ! Plus maintenant ! Il en avait terminé !

« Et maintenant ? Vous allez prendre ma place ? Et donc, Charkrowos ne fera rien au sujet de sa promesse, c’est ça ? Puisque je ne gère plus… »

« Ce n’est pas correct. Nous reprenons simplement nos places qui nous sont dues… Néanmoins… Quelqu’un vous attend dehors. »

Quelqu’un qui les attendait dehors ? Sans même leur répondre, il indiqua du regard à Paria de le suivre alors qu’ils quittaient la pièce. Maintenant, ils allaient faire quoi ? Il n’aimait pas du tout être manipulé de la sorte. Loin de là même ! Lorsqu’il sortit, il eut la grande surprise de voir trois personnes devant lui : Une femme aux cheveux auburn, un homme aux cheveux bleus et une femme aux longs cheveux argentés… qu’il connaissait bien.

« Déesse Juperus ? Nous avons accompli ce que vous vouliez. Nous avons même fait bien plu que prévu. Je pense qu’il est normal que nous obtenions notre gain. »

« Je viens à peine de réapparaître que vous m’agressez déjà, Ronyl ? Ne vous en faites pas pour cela… Hosol va se charger de tout cela. Pour le cas de Loxen et Frizy, c’est moi-même qui vais gérer cette affaire. Nous sommes de retour et nous allons remettre correctement le domaine céleste. C’est tout ce qu’il nous a demandé. »

« Charkrowos ? Tsss… Dans la famille, vous êtes tous des magouilleurs. »

« Si la jeune demoiselle veut bien me suivre. »

Hosol s’était approchée de Paria, tendant sa main pour que la jeune femme l’accompagne. Celle-ci était plutôt réticente à accompagner Hosol et cela pouvait être compréhensible : Elle avait été une ennemie mais Ronyl lui murmura qu’il n’avait pas à s’en faire. Finalement, elle partie en rejoignant Hosol alors que Ronyl croisait les bras. Juperus lui demanda :

« Y a-t-il un souci, Ronyl ? Ton vœu va être accompli. »

« Comment va le dieu Originel ? Les flots étaient très perturbés ces derniers temps. »

Une ombre passa dans le regard de Juperus, la femme fermant les yeux à moitié en regardant Ronyl. Il était direct : C’était une qualité… comme un défaut. Elle murmura :

« Le Dieu Originel… est convalescent. Les Atouts sont revenus, les As aussi, il en est responsable. Tous ceux qui sont morts à cause de cette guerre reviennent peu à peu. »

« Même ceux qui ont commis des crimes ? C’est un peu hâtif comme décision. »

« Pè… Charkrowos est ainsi. Il ne juge pas les personnes mais je… »

Elle n’osait pas dire qu’elle était inquiète. Ce n’était pas son genre mais c’était ainsi et elle ne pouvait le cacher à Ronyl surtout que l’homme était l’un des plus intelligents qu’elle n’ait jamais connue de ses derniers siècles. Ronyl continua :

« Si son état de santé est trop grave, il ferait mieux de s’arrêter. Tout cela peut attendre à ce que je sache. Il reste beaucoup de personnes ? »

« Quelques Atout assez personnels, de nombreux humains et … Il veut essayer de ramener Giradès à la vie même si cela… le malmène. »

« Le malmène ? D’après ce que j’ai compris, vos âmes… »

« Giradès continue de dévorer l’âme de Charkrowos. En sachant que l’âme de Giradès était déjà très affaiblie, il se peut que les deux disparaissent définitivement. »

« Et pour… l’âme de Xano ? Comment cela se passe ? »

Encore une question très dérangeante. Il était spécialiste dans ces choses ? Lucate n’avait rien dit, il s’était même éloigné pour laisser les deux personnes discuter entre elles. Juperus passa une main dans ses cheveux argentés avant de dire :

« C’est encore plus compliqué… Dans le cas de Giradès, Charkrowos se rappelle exactement de sa forme physique et de son vécu. Dans le cas de Xano, il faut lui reconstruire un corps, lui insuffler tous ses souvenirs alors qu’une bonne partie provenait de Charkrowos. Tout est bien plus compliqué dans le cas de Xano. »

« Cet homme a toujours été une source de problèmes. »

« Ronyl ! Ronyyyylllll ! C’est bon ! »

La jeune femme aux cheveux bruns courait vers lui, s’enfonçant dans ses bras alors qu’il paraissait surpris. Elle n’était pas du genre à se montrer trop en public surtout qu’elle savait qu’il n’appréciait pas vraiment ça. Hosol était revenue près de Juperus, annonçant :

« Le Feu Sacré m’a permis de faire fonctionner ses deux trompes. »

« Tu as entendu, Ronyl ? Ca veut dire que maintenant, je peux en avoir. »

« Oh, s’il te plaît, lâche moi un peu avec ça. Quand même… »

Il évita de soupirer, posant une main sur son front en se disant que ce n’était pas le genre de choses qui se disaient en public. Elle pouvait quand même éviter d’en parler. Juperus eu un léger sourire avant de dire :

« Je vais maintenant aller voir Loxen et Frizy maintenant. Merci encore pour tout ce que vous avez fait. Charkrowos… et nous tous vous sommes redevables. »

« L’humanité n’est peut-être pas si mauvaise… et les pokémons non plus. »

« Je n’ai pas fait ça pour vous mais pour Paria. »

Ronyl infirmait les propos d’Hosol, celle-ci haussant un sourcil avant d’émettre une mimique sur son visage pour dire qu’il l’amusait. Juperus demanda à Ronyl si il voulait qu’elle lui corriger ses infirmités comme sa bosse ou ses doigts en trop. Pour toute réponse, il lui signala que cela faisait ce qu’il était. Paria remercia finalement une nouvelle fois Hosol alors que celle-ci s’éloignait en même temps que Juperus. La jeune femme aux cheveux bruns restait dans les bras de Ronyl, ne bougeant plus en fermant les yeux. Elle était si contente ! Si heureuse… Maintenant, il n’y avait plus rien entre eux.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, Loxen se présenta accompagné d’une femme qui semblait avoir son âge… Oh… Elle n’était pas vieille, loin de là… Elle était simplement encore plus féminine dans ses traits gracieux et princiers. Paria s’exclama en signalant que c’était Frizy alors que celle-ci hochait la tête. Loxen éclata de rire en annonçant que tout était bon pour lui, que finalement, il avait obtenu ce qu’il voulait ! Maintenant, il n’y avait plus besoin de rester ! Ou non ? Les deux hommes se regardèrent dans les yeux pendant quelques secondes avant de hocher la tête en concert. Ils devaient rester.

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